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JUILLET 2015...
Cette
page concerne l'année 663 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UNE BATAILLE LÉGENDAIRE
La
bataille de Hakusukinoe (白村江の戦い,
Hakusukinoe no tatakai) ou bataille de Baekgang, bataille navale qui
se déroule en 663 à l'embouchure de la rivière Paekchon-Gang, en
Corée entre le royaume de Silla allié aux Tang Chinois d'une part,
et le royaume Coréen de Baekje allié au Yamato Japonais d'autre
part. Elle se termine par une écrasante victoire Silla et Chinoise.
Au
VIIe siècle, la Corée est divisée en 3 royaumes : Le
Royaume de Koguryo au nord de la péninsule, s'étend jusqu'en
Mandchourie, le Royaume de Silla au Sud-Est, et le Royaume de Baekje
au Sud-Ouest. Ces 3 royaumes sont rivaux et les guerres sont
fréquentes, bien que la puissance de Koguryo et son alliance avec le
Céleste Empire de Chine lui accorde une quasi immunité. Il n'en est
cependant pas de même avec les petits royaumes de Silla et Baekje,
en guerre quasi-constante à l'avantage de personne.
En
660, le Royaume de Silla s'allie à la Chine de la dynastie Tang. En
infériorité numérique écrasante, les forces du Baekje sont
balayées en quelques semaines et forcées de se réfugier dans
diverses places fortes.
Officiellement,
le Royaume Coréen de Baekje cesse d'exister. Officieusement son
armée existe encore et résiste de 660 à 664, retranchée dans
Churyu, et forme un gouvernement qui se cherche désespérément un
allié puissant. Il le trouve dans le clan Yamato, seul maître des
îles Japonaises depuis le Ve siècle. Celui-ci y voit une
occasion de poser le pied sur le continent et assemble une grande
flotte pour transporter son armée. Des liens de sang et culturels
unissent fortement les 2 groupes.
En
661, l'armée conduite par l'impératrice Kōgyoku est prête à
quitter le Kyūshū pour la Corée quand l'impératrice meurt. Son
successeur, l'empereur Tenji, envoie finalement l'armée en 663.
Début
août 663, la flotte Japonaise, forte de 800 navires (dont beaucoup
de transport il est vrai) est en vue des côtes orientales de la
Corée. Elle est repérée par les forces du Silla dont la maigre
flotte refuse le combat. Prévenus, les Chinois rassemblent leur
flotte, qui ne compte que 170 navires.
Mi-août
663, la flotte Japonaise dépasse le détroit de Jeju avec
l'intention de remonter le fleuve Geum (grand fleuve du sud-ouest de
la Corée) pour débarquer leurs troupes le plus près possible de
Churyu. Mais les Chinois ont anticipé ce mouvement et ont formé
entre-temps une ligne compacte de navires qui barre le fleuve d'une
rive à l'autre, à une cinquantaine de kilomètres à l'intérieur
des terres
Le
27 août 663, après de nombreuses discussions, les commandants
Japonais lancent l'assaut. Mais l'étroitesse (relative) du fleuve
annule leur imposant avantage numérique et les Chinois se montrent
suffisamment disciplinés pour réussir à maintenir leur ligne.
L'assaut est repoussé.
Le
même jour, plusieurs autres assauts sont lancés et repoussés, il
en va de même pour celui tenté de nuit et ceux lancés le
lendemain. Il faut reconnaître que les Chinois ont un avantage
tactique et technique : Leurs navires sont mieux conçus, leurs
officiers plus expérimentés et leurs troupes plus disciplinées.
Le
28 août, devant les pertes Japonaises déjà importantes et l'état
de fatigue et de démoralisation visible de l'ennemi, les Chinois
passent soudain à la contre-offensive dans l'après-midi.
Les
japonais, surpris, n'ont pas le temps de manœuvrer. Ils sont
débordés et ceux qui ne trouvent pas leur salut dans la fuite sont
encerclés et taillés en pièces par les Chinois.
Cette
écrasante victoire Chinoise met un terme aux visées continentales
Japonaises pour plus de 900 ans, jusqu'à la guerre Imjin
(1592-1598), et scelle le destin du Baekje, qui disparaît en tant
qu'État indépendant. L'armée assiégée dans Churyu est contrainte
par la faim à la reddition l'année suivante. Pour les Silla, cette
victoire en annonce encore deux autres : La conquête du dernier
royaume Coréen au Nord et l'éviction des Tang de Chine qui
pensaient y installer des colonies pour prix de leur aide.
Quelques
membres de la famille de Baek se réfugient au Japon. Zenki, fils du
dernier roi, fonde même un clan : Kudara no Konikishi. Pour les
Yamato la défaite fait naître des craintes sur une possible
invasion. En conséquence les souverains fortifient les côtes et les
îles face à la Corée. Le Japon devra attendre 1592 et les
expéditions d'Hidoyashi pour entreprendre une nouvelle invasion du
continent.
Le
royaume de Silla ou Shilla est un des royaumes historiques de Corée,
remontant à la période des 3 Royaumes de Corée. Créé en 57 av.
J.-C. dans le sud de la péninsule, il dure jusqu'en 935 après avoir
unifié la péninsule Coréenne sous son autorité.
Il
doit une partie de sa prospérité à l'institution des hwarang
(fleurs de la jeunesse).
On
considère généralement que le fondateur de Silla est Park
Hyeokgeose en 57 av. J.-C.. Il ne s'agit pas encore à l'époque d'un
véritable État, qui n'apparaît qu'au IIIe siècle. Le roi Naemul
(356-402) établit la monarchie héréditaire. Au départ, le
puissant royaume de Koguryŏ considère avec bienveillance cette
nouvelle entité, ayant fort à faire contre Paekche (centre-ouest de
la péninsule). Cependant, les 2 puissances du Sud, Silla et Paekche,
s'allient au Ve siècle contre Koguryŏ.
Le
roi Jinheug (540-576) constitue une force militaire importante.
Trahissant Paekche au cours d'une offensive commune, il s'empare en
551 du bassin du fleuve Han. Il annexe les villes de la fédération
Kaya entre 562 et 567. Après avoir reculé au cours du premier tiers
du VIIe siècle sur le fleuve Naktong, Silla s'allie à la Chine
des Tang. Celle-ci fournit une importante flotte, et en 660, le roi
Muyeol (654-661) conquiert le royaume de Paekche (bataille de
Hakusukinoe en 663).
En
668, c'est Munmu qui soumet le royaume de Koguryŏ, avec le général
Kim Yu-shin. Pyongyang est mise à sac à cette occasion.
Ensuite,
Silla lutte plus d'une décennie pour expulser les Chinois, et
établit un royaume unifié (voir Période Silla). Ce royaume est
prospère au VIIIe siècle avant de tomber sous les coups des
nomades en 935 (fin de la dynastie régnante à Kyongju).
Pendant
que la lutte entre les deux camps se durcit, le Japon est défait en
Corée, par les armées alliées de Chine et du Shiragi, il perd sa
possession du Mimana vers 562. Chaque camp soutient un prétendant au
trône. Une guerre féroce va déterminer les vainqueurs, c'est vers
589, près du mont Shigi-San, que le prince Atsusebe, supporté par
Soga Umako est victorieux du prince Amaho no Oji soutenu par Monya
Mononobe et Nakatomi Katsumi.
Les
Mononobe vont être exterminés. Le prince Atsusebe devient
l'empereur Sushun et le bouddhisme triomphe, ainsi que les Soga.
Sushun veut se débarrasser d'Umako mais ce dernier le fait
assassiner en 592 et le remplace par sa propre soeur Suiko, veuve de
l'empereur Bidatsu Tenno.
Elle
devient la première impératrice régnante. Soga Umako fait désigner
pour héritier le neveu de l'impératrice qui sera connu sous le nom
de Shôtoku Taishi. Les autres clans se rallient au clan Soga et
l'autorité centrale s'affermit.
Ce
prince nommé régent en 593, fait construire de nombreux temples,
les bonzes ouvrent des écoles. Le bouddhisme devient une religion de
savants. Le prince Shôtoku, soucieux de rapprocher le système
politique Japonais du modèle Chinois, envoie des ambassades à la
cour des souverains Souei. Il institue une hiérarchie des
fonctionnaires (chin), comprenant 12 grades distingués par la
couleur de leur bonnet et publie des injonctions appelées
« Constitution des 17 articles » en 604. Le Bouddhisme
est « recommandé » et la suprématie de l'empereur est
affirmée, son autorité est absolue. Les rapports sociaux sont
codifiés selon les principes Confucéens.
Shôtoku
tente de reconquérir le Mimana et profite d'une défaite des troupes
chinoises en 612 face au Koguryo pour agir mais c'est un échec.
Après la mort de Suiko en 628, le clan Soga continue de choisir les
empereurs et les princes qui contestent cette autorité sont
rapidement éliminés. La violence reste présente dans la vie
politique. Ainsi Kogyoku, la petite fille de Shôtoku, qui devient
impératrice, refuse le prince héritier que Soga Iruka, le petit
fils d'Umako a choisi. Ce dernier, est prêt à renverser la dynastie
car il sent son pouvoir chanceler. Un complot est préparé par le
prince Naka no Ôe et le clan Nakatomi.
En
644 ou 645, en pleine réception des ambassadeurs Coréens par
l'impératrice Kogyoku Tenno, une partie des conjurés mettent à
mort Soga Iruka, tandis que le reste investit la demeure de Soga
Emishi, le tuent et incendient tout, la maison et les documents
d'archives qu'elle contient. C'est la fin de la toute puissance des
Soga. 645 est une date importante, c'est la première utilisation du
nengo (date de règne), on entre vraiment dans l'histoire du Japon.
L'impératrice
Koguyoku abdique en faveur du prince Karu no Oji qui devient empereur
sous le nom de Kôtoku Tenno. Cet empereur a pour premier ministre
Nakatomi Kamatai et règne jusqu'à sa mort, en 654. L'impératrice
Kogyoku remonte sur le trône et y reste jusqu'à se mort en 661, à
l'âge de 68 ans, sous le nom de Saimei Tenno. Le prince Naka no Ôe
succède à sa mère sous le nom de Ten-chi Tenno...
C'est
aussi l'époque du « Grand Changement », l'Edit de Taikwa
renforce la centralisation, de forte inspiration Chinoise (T'ang),
cette réforme globale est aussi la fin officielle de l'esclavage.
Les anciens royaumes indépendants deviennent des provinces
gouvernées par un kami nommé par l'empereur. L'exécutif est
remanié, 3 chanceliers et 3 ministres exécutifs dépendent
directement de l'empereur. La capitale se déplace à Naniwa
(actuelle Osaka).
Nakatomi
Kamatai reste ministre de plusieurs empereurs successifs et tombe
gravement malade en 669.
Ten-chi
Tenno lui octroie le nom de famille de Fujiwara (champ de glycine).
C'est dans cette famille que seront choisies les impératrices. Ces
réformes sont poursuivies par les successeurs jusqu'au Taiho ryo
promulgué en 701 par Mommu Tenno.
« Nous
savons que dans les temps anciens, il y a eu des demandes d'envois de
troupes et d'assistance : Afin de porter secours, et de restaurer ce
qui a été interrompu, c'est une manifestation naturelle du droit.
Le Royaume Baekje, en ultime recours, est venu à nous et s'est placé
entre nos mains. Notre résolution à ce sujet est inébranlable.
Nous allons donner des ordres clairs à nos généraux pour avancer
dans le même temps par une centaine de routes ».
Ainsi
en 661 un premier contingent de 5 000 hommes et de 170 navires
débarquent en Corée mené par le général Abe no Hirafu. L'année
suivante
37
000 soldats viennent renforcer le dispositif. L'inévitable
confrontation a lieu en août 663. Les troupes Nippo-Coréennes font
mouvement pour dégager la capitale du royaume, Churuy assiégée par
les Tang et les Silla. Le plan des Japonais est de remonter au
maximum le fleuve Geum et de débarquer leur troupe. Mais la manœuvre
est découverte par les Tang qui décident de bloquer leur remontée
du fleuve à environ 50 km de l'embouchure en y regroupant 170
navires et 7 000 hommes. Alignée, compact, la flotte Chinoise barre
le fleuve à la flotte Japonaise forte d'après les sources de 800
navires dont l'essentiel est composé en transports de troupes. Du 27
au 28 août, les Japonais confiants en leur supériorité
numérique tentent de forcer le verrou. Au Soir du 28 août exténuée,
ne pouvant pas manœuvrer dans un fleuve si étroit, leur flotte se
désorganise et est balayée par une contre attaque Chinoise. 400
navires coulent ou sont brûlés.
Les
sources ne disent pas grand chose sur les raisons d'un pareil
désastre. Il semble néanmoins que le choix du lieu, qui rappelle
celui de Salamine ou des Falaises Rouges, a été particulièrement
astucieux car il a annulé l'avantage Japonais. On ne peut aussi
éliminer l'hypothèse que nombre de vaisseaux Japonais ne sont pas
faits pour la guerre. Rappelons également la grande expérience en
guerre navale/fluviale des Chinois illustrée par la bataille de
Falaises Rouges à la fin de la période Han, la grande discipline de
leurs troupes gagnée après des siècles de luttes internes sans
oublier une incontestable avance en technologie militaire. Les pertes
lourdes du côté Japonais (10 000 morts) ont dû aussi être lourdes
du côté Chinoise car les chroniques nous disent que le général
Echi No Takutsu abat une douzaine d'ennemis avant de périr
soulignant que c'est avant tout des troupes terrestres que le Japon
envoie manquant cruellement d'expérience navale et recherchant
l'exploit personnel au détriment de la cohésion.
La
flotte des Yamato anéantie, leurs alliés Baekje sont rapidement
battus. Leur capitale tombe à nouveau. Le royaume est détruit, son
roi fuit dans le royaume du Nord qui tombe à son tour face aux
armées Silla-Tang. La guerre n'est pas finie puisque les alliés
d'hier deviennent alors ennemis : Les Silla chassant les Tang pour
éviter toute visée impérialiste Chinoise. Pour une brève période
la Corée est unifiée.
Pour
les Japonais, le désastre engendre une prise de conscience de la
menace outre mer : Une série de fortification est construite sur la
côte et les îles face à la Corée. Culturellement ce désastre est
aussi l'occasion d'un rapprochement avec les survivants du royaume
détruit : Ainsi le clan Kudara no Konikishi est fondé par Zenko, un
des fils du dernier roi de Baekje. Ce clan occupe des hautes
fonctions politiques jusqu'à son déclin au Xe siècle. Cette
intervention manquée souligne aussi les liens culturels très forts
unissant le Sud de la Corée et le Japon. On ne peut comprendre
l'ampleur de l'action Japonaise sans émettre l'hypothèse de liens
allant au-de là de la seule diplomatie.
Les
débuts du Japon - Miltiade
miltiade.pagesperso-orange.fr/japon-origine.htm
CONFLITS
ET BATAILLES DE L'HUMANITE ..... La bataille navale de Hakusukinoe ou
Baekgang : 663. Vers 655, le Shiraji soutenu par les forces
impériales ...
Bataille
de Hakusukinoe — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Hakusukinoe
La
bataille de Hakusukinoe (白村江の戦い,
Hakusukinoe no tatakai) ou bataille de Baekgang est une bataille
navale qui se déroula en 663 à l'embouchure de la rivière ... dans
Churyu est contrainte par la faim à la reddition l'année suivante.
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