lundi 20 juillet 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 674

13 JUILLET 2015...

Cette page concerne l'année 674 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DES MANIFESTATIONS EXTRAORDINAIRES DANS LE CIEL DE 674


Le territoire qui forme aujourd’hui le département de l’Eure est habité, au temps de Jules César, par 2 peuples de la Gaule Celtique : Les Aulerci Eburovices, groupés autour de la ville qui est devenue Évreux, et les Velocasses, répandus dans la contrée appelée depuis Vexin. Le Vexin se trouve divisé en deux parties après la cession, faite par Charles le Simple au chef Normand Rollon, de l’ancienne Neustrie, en 911, le Vexin Normand a été réuni en 1790 au département de l’Eure il forme l’arrondissement des Andelys.

Au nombre des abbayes fondées à cette époque dans le diocèse d’Évreux, on distingue celle de Saint-Taurin, qui s’élève probablement vers la fin du VIIe siècle, sur le bord du grand chemin, en dehors de la ville, à l’emplacement qu’occupe le tombeau du premier évêque d’Évreux, dont le corps est levé et déposé dans un reliquaire. Quelques années plus tard s’élève le monastère de la Croix-Saint-Leufroy. On rapporte qu’en l’année 674 Saint Adrien, évêque de Rouen, étant parti de cette ville pour aller, dit la légende, rendre compte au roi de quelques affaires dont il a été chargé, passe par le territoire d’Évreux.

En 844, Rouen et son diocèse, dont font partie les villes de Gisors, des Andelys, d’Étrépagny et tout ce qui, dans le département de l’Eure, est situé sur la rive droite de la Seine, est saccagés. Le diocèse d’Évreux n'est pas épargné non plus par le fléau. Guntbert est alors évêque de cette ville, il assiste avec son métropolitain Gombault, qui prend pour la première fois le titre d’archevêque, à deux conciles tenus à Paris en 847 et 853, pour prévenir le retour des barbares du Nord. Charles le Chauve élève une forteresse à Pont-de-l’Arche l’année suivante (854) et fait jeter un pont sur la Seine pour barrer le passage à leurs barques.

Cependant ils repaissent en 870, puis en 876. Cette fois, ils sont conduits par le chef qui établit définitivement dans la Neustrie la domination Normande. Le Scandinave Roll ou Rollon, chassé par un roi danois des États qu’a possédés son père, se met à la tête d’une émigration de ses compatriotes, aborde en France en 876, ravage pendant quelques années les côtes de la Bretagne et de la Neustrie, puis remonte la Seine, pillant sur son passage Jumièges, Rouen, Pont-de-l’Arche, où il bat l’armée du roi Charles le Chauve, commandée par le duc Renault puis il vient assiéger Paris.

C'est pendant la durée du siège qu’il dirige vers Évreux une expédition dans laquelle il se rend maître de cette ville (892). Déjà Rouen est en son pouvoir, cette ville et son archevêque ont mieux aimé se soumettre aux Normands et leur payer un tribut que d’être sans cesse exposés à leurs pillage, des négociations sont ouvertes, par l’intermédiaire de l’archevêque Françon, entre le chef barbare et le roi Charles le Simple pour traiter de la cession de toute la province. Le Carolingien ne sacrifie rien de sa puissance effective en abandonnant une contrée où son autorité a cessé d’être reconnue, et, en échange de cet abandon, il acquiert un allié et protége toute la Gaule contre les invasions de nouveaux Normands, puisque les compagnons de Rollon sont intéressés à défendre leur conquête. Le chef Normand promet d’épouser Giselle, fille du roi de France, se convertit au christianisme et obtient toute la partie de la Neustrie qui s’étend au nord de la Seine, depuis les rivières Epte et Andelle, et, au midi de ce fleuve, tous les pays situés entre la Bretagne, le Maine et l’Océan.
C'est en 911 que ce traité est signé dans la ville de Saint-Clair-sur-Epte. Le pirate, devenu maître d’une des plus riches provinces de la France, se montre, par sa sagesse, digne de sa bonne fortune il relève les cités que lui-même a détruites avant de devenir maître de la contrée... Évreux est du nombre sincèrement chrétien il enrichit les églises de donations nombreuses. Cependant il ne peut empêcher que ses anciens compagnons qui ont reçu avec lui le baptême ne s’emparent des abbayes et des évêchés peut-être même favorise-t-il ce nouveau clergé pour placer toute la Neustrie plus directement sous son influence, de grands désordres résultent de cette nouvelle organisation.

(911), Mantes devient une ville du Vexin Français, ayant appartenu, jusqu’alors, au Comté de Madrie, enclavé depuis dans le Pincerais et que, plus tard, elle donne son nom au Mantois. Au cours de nos recherches sur Bréval, qui faisait également partie du
« Madrie », nous nous sommes vivement intéressé à cette division Mérovingienne, ou peut-être, plus exactement, Gallo-Romaine, appelée tour à
tour Matricensis, Madriacensis ou Matriacensis Pagus.
Après avoir eu, aux VIIIe et IXe siécle des comtes particuliers, ce pays disparaît si complètement au 10e siècle, qu’il a fort embarrassé les érudits modernes et contemporains et même les géographes.

Nous savons que toute la Gaule se subdivise en une multitude de
pays dont les limites sont généralement déterminées par des différences
de tribus, la configuration du sol, la nature du climat, la diversité des productions, etc...
Ces circonstances, plus fortes que les révolutions, ont imprimé un caractère de perpétuité à la division naturelle en pagi (pays) et, présentement, bien qu’elle n’ait aucune valeur politique, elle a survécu à toutes les divisions imposées par les gouvernements successifs. Le Mantois, le Vexin, le Parisis, le Hurepoix, la Beauce, la Brie sont pour les paysans de l'ancienne Seine et Oise les véritables divisions de la France. Elles paraissent aussi durables que la nature sur laquelle elles se fondent.
Guérard a publié, dans l’annuaire de la Société d’histoire de France de
l’année 1837, un tableau des « Pagi » de la Gaule par ordre alphabétique.
Nous y avons relevé : Pagus Carnotinus (pays chartrain), pagus Dunensis (Dunois, Eure-et-Loir), pagus Ebroicinus (Évrecin, Eure), pagus Madriacensis (Madrie, Eure et Seine-et-Oise), pagus Parisiacus (le Parisis), pagus Pinciacensis (Poissy) et, pour terminer, pagus Vilcassinus Franciæ (Vexin Français, Seine et Seine-et-Oise), pagus Vilcassinus Normanniæ (Vexin Normand).

D’après cet érudit, le Pagus Madriacensis doit son nom à Madriacus,
aujourd’hui Mérey, petit village du canton de Pacy, arrondissement
d’Évreux (Eure) et s’étend sur la rive gauche de la Seine depuis Épône
jusqu’à Poses. Cette opinion, quant à la situation et aux limites du pays de Madrie, semble avoir été suggérée par Cassan...
Celui-ci, en effet, s’appuyant sur les données des plus vieilles géographies et des diplômes anciens, pense que le pays de Madrie est renfermé dans le pays des Carnutes : « Le pays de Madrie, qui est séparé du
Vexin par la Seine (qui a Vilcassino Sequanâ terminabatur), set de
frontière septentrionale au pays des Carnutes et le lieu appelé aujourd’hui
Épône, qui faisait partie du pagus Madricensis, est lui-même la limite
(in finibus Carnutum).

D’autres historiens ont voulu donner comme chef-lieu à ce comté de
Madrie : La Croix-Saint-Leufroy... À titre purement documentaire nous raconterons, en l’abrégeant, la curieuse légende de Saint-Ouen et de Saint-Leufroy (extraite du Bréviaire Romain, propriété du diocèse d’Évreux), relative à la fondation du sanctuaire au pays de Madrie près de l’Auture (et Madriacensem pagum ingressus juxta auturam fluvium) : Le pays de Madrie : La Croix-Saint-Leufroy. C’est environ à l’année 696 qu’on peut rapporter la fondation de l’abbaye de la Croix-Saint-Leufroy. En voici l’origine:
Saint-Ouen, étant parti de Rouen, vers l’an 674, pour aller à la Cour
rendre compte de quelques affaires dont le roi l’a chargé, passe par le
territoire d’Évreux. Comme son grand âge ne lui permet pas de monter
à cheval, il se sert, suivant les actes de la vie de Saint-Leufroy, d’une espèce de litière portée par deux mulets. Sa caducité ne l’empêche pas de prêcher et d’instruire les peuples dans tous les villages par où il passe. Étant près de la rivière Eure, dans un village alors nommé Madrie, en un endroit où deux chemins s’entrecoupent en forme de
Croix, les deux mulets s’arrêtent tout à coup, avec tant d’opiniâtreté, qu’il n’y a aucun moyen de les faire avancer plus loin, quoiqu’il n’y ait
aucun obstacle et que le chemin soit parfaitement bon.
Ceux qui accompagnent ce saint prélat attribuent cet accident au caprice de ces animaux fantasques. Le Saint en juge autrement. Il reconnaît que l’immobilité de ces deux bêtes, insensibles à tous les coups qu’on
leur donne, vient d’une frayeur qui les a extraordinairement frappées.
Dans cette pensée, il descend et a recours à la prière, selon sa coutume. À peine a-t-il commencé d’élever les yeux vers le ciel qu’il aperçoit
dans l’air une croix toute brillante de lumière et qu’il sent son esprit
éclairé d’une célèbre inspiration qui lui apprend que Dieu avait choisi ce lieu
pour être la retraite d’un grand nombre de solitaires...
Aussitôt, le saint pasteur commande qu’on lui apporte de quoi faire une croix. Comme ses gens ne trouvent point, sur ce lieu, de bois propre pour ce qu’il veut
faire, il leur dit d’aller demander à un paysan qui cultive son champ
l’instrument dont il se sert pour piquer ses bœufs et de lui en payer la
valeur. Ce qui est exécuté. Puis ils coupent cet instrument en deux, suivant l’ordre du Saint prélat qui, croisant ensemble les deux pièces et les
attachant l’une à l’autre, en fait une croix. Il fait construire une base avec des
pierres et du gazon, la place en cet endroit et y met au pied de saintes reliques qu’il porte sur lui. Il adresse ensuite à Dieu ses vœux et ses prières
et continue sa route sans aucun obstacle et sans que ses mules refusent
de marcher. Cela n'est que le commencement des merveilles qui arrivent en
suite :

Après le soleil couché, on voit en ce même endroit, selon Frédégonde,
une colonne de feu et selon les actes de la vie de Saint-Leufroy, une nuée si
lumineuse pendant plusieurs nuits qu’elle dissipe les ténèbres et font le
même effet que le soleil, non seulement dans ce village, mais encore dans
les contrées voisines. Ce qui attire dans ce lieu un grand concours de
peuples qui viennent de toutes parts rendre leurs adorations à l’auteur de
ce météore miraculeux. Cette dévotion s’accroît en peu de temps. Plusieurs malades qu’on apporte au pied de cette croix y sont guéris miraculeusement. Tous les écrivains assurent que des aveugles, des sourds et des muets y recouvrent chacun la santé et l’usage de leurs sens.Tous ces bienfaits continuent encore après la mort de Saint-Ouen. À cet endroit, on bâtit ensuite une petite chapelle pour servir de monument à la mémoire de tant de prodiges et aussi pour mettre à couvert et plus décemment les reliques que le saint évêque y a déposées.

Quelque temps après, Saint-Leufroy, sur le conseil de Saint-Ansbert, évêque de Rouen, qui a succédé à Saint-Ouen, retourne dans sa patrie. Arrivé au pays de Madrie, il fixe sa demeure à l’endroit même où Saint-Ouen a élevé la croix. C'est l’origine du monastère. Cet abbé nomme ce lieu La Croix-Saint-Ouen, en mémoire du saint pasteur par qui cet endroit a été comblé de bénédictions...
Après la mort de Saint-Leufroy, sa sainteté et ses miracles l’ayant fait regarder comme le protecteur et l’intercesseur général de tout le pays, chacun l’invoque : en sorte que la dévotion du peuple change le nom du village et de l’abbaye et l’appele « La Croix-Saint-Leufroy », en reconnaissance des avantages reçus par son intercession... Cette abbaye de la Croix-Saint-Leufroy, sur des bords de l’Eure, est bien indiquée dans les anciennes chartes comme située « ad fines madriacensis pagi ». Elle est, ainsi que toute la contrée, plusieurs fois ruinée par les Normands, encore païens.

Quoi qu’il en soit de ce pays de Madrie, nous ne nous attarderons pas
de savoir si telle localité est le chef-lieu et telle autre la limite, mais il est
avéré que ce pays est situé au sud de la Seine, vis-à-vis du Vexin. Il
constitue l’un des deux pagi qui se partagent le diocèse d’Évreux. Il
appartient pour sa plus forte part, au diocèse de Chartres et s’étend
dans celui d’Évreux, contre la Seine et l’Eure, jusqu’à leur confluent.
Pensant être utile, nous donnerons les noms de quelques localités qui
faisaient partie de ce comté, tels que les historiens les ont retrouvés dans
les actes de Pépin le bref et de Charlemagne. Nous estimons que ces indications sont intéressantes pour les curieux et qu’elles peuvent ajouter à l’histoire de la région Mantaise.

En 802, Charlemagne forme un missaticum des 9 Pagi suivants : Maine
(Sarthe, Mayenne), Hiémois (Orne), Lieuvin (Calvados), Bessin (Calvados),
Cotentin, Avranchin, Évrecin, Madrie (Eure et Seine-et-Oise) et Roumois
(Seine-Inférieure et Eure).

En 853, sous Charles-le-Chauve, le pays de Madrie se trouve, avec l’Évrecin, annexé aux pays formés des anciennes cités de Chartres et d’Orléans, Blésois, Orléanais, Vendomois, Chartrain, Dunois, Évrecin, Étampois, Chatrais, Pincerais, Madrie.
Environ un demi-siècle après, le roi Charles-le-Simple, désespérant de
ne pouvoir jamais chasser les Normands, fait offrir à Rollon, leur chef, de
lui donner toute la terre comprise entre la mer et les rivières d’Epte,
d’Eure et d’Avre.

Un traité en ce sens est conclu à Saint-Clair-sur-Epte (911). C'est vraisemblablement à cette époque que le pays de Madrie est divisé. Précisément les textes anciens mentionnent, comme ayant été démembrés de la cité Chartraine les pays suivants : Pagus Meduntensis (le Mantois) et Pagus
Pinciacensis (le Pincerais).

Cet acte semble nous indiquer la cause probable de la disparition du
pays de Madrie au commencement du Xe siècle... Ce pays était contigu, à l’ouest, au pagus Pinciacensis dont Poissy (Pinciacus) est le chef-lieu.
Mais il n’a pas servi, comme le Pincerais, à désigner une circonscription ecclésiastique. Aussi a-t-il disparu de bonne heure, On ne le trouve
plus après le Xe siècle.

Cependant, c’est ainsi qu’il s’est conservé et, qu’au
XVIIIe siècle, Expilly l’a fait figurer dans sa liste des pays de France.
Il n’en est pas de même quant à celui de Madrie.
D’après Gallois, c’est un historien, Du Bouchet, qui l’a exhumé et lui a
donné, en français, la forme savante, « Madrie ». Pacy a repris ce nom de Madrie pour désigner le plateau compris entre la Seine et l’on trouve, aujourd’hui, dans la région, des personnes qui n’hésitent pas à affirmer que ce pays s’est toujours appelé Madrie. Cet exemple doit donc nous rendre prudents dans les enquêtes relatives aux noms de pays.

Gallois ajoute, ensuite, ces renseignements pour le moins inédits : «Du
Bouchet cherchant au XVIIe siècle, à démontrer que les Capétiens sont
les descendants des Carolingiens, prétend les rattacher à Nebelong, comte
de Madrie, fils de Childebrand et neveu de Charles-Martel ».
C’est ainsi qu’il attire de nouveau l’attention sur le Pagus Madricensis,
dont il traduit le nom par Madrie.
Il le place entre Seine, Eure, Iton, Avre et lui donne comme limite, à
l’est, la Mauldre, ce petit affluent qui rejoint la Seine un peu en aval de
Meulan.

Il appelle même ce cours d’eau : « Rivière de Madrie ». En terminant ce modeste travail, nous ne manquerons pas d’indiquer l’opinion de quelques auteurs qui prétendent que le nom de Madriacensis tire son origine du terme materiacum (bois) dont est venu le mot merrein et madriacum. Comme il sied, en cette occurrence, nous laissons à d’autres bien plus qualifiés que nous, le soin de justifier cette étymologie...


La Croix-Saint-Leufroy — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Croix-Saint-Leufroy
La Croix-Saint-Leufroy est une commune française située dans le département de ... aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année ,.
Termes manquants : 674

Histoire du département de l'Eure - par La France pittoresque
www.france-pittoresque.com › Départements français
28 janv. 2010 - On rapporte qu'en l'année 674 saint Adrien, évêque de Rouen, étant parti de ... Ce fut pendant la durée du siège qu'il dirigea vers Évreux une ...
Vous avez consulté cette page le 13/07/15.

Recueil Historique, Chronologique, Et Topographique, Des ...
https://books.google.fr/books?id=mY8-AAAAcAAJ
Charles Beaunier - 1726
M. res, La Croix faint Leufroy, Crux fanli Leofcdi feu Madrea: cenfe, fituée dans le ... d'avenuës d'arbres ; c'eft environ en l'année 696. ou 69o. d'autres difent à l'an ... Saint Oiien étant parti de Rouen vers l'an 674. pour aller à la Cour rendre ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire