30 JUIN 2015
Cette
page concerne l'année 687 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DES
SERMENTS LÉGAUX CONTRADICTOIRES... DÉBATTUS HYPOCRITEMENT PAR LE CLERGÉ.
Les
dernières années du VIIe siècle amorcent une période de
déclin, une série de calamités naturelles grande famine entre 680
et 687, épidémies de peste récurrentes de 687 à 702, entraînant
mortalité et exode rural... L'accroissement de la pression fiscale
et des exigences militaires provoque des désertions et des fuites
massives d'esclaves tout en entretenant la mendicité. Le clergé
connaît une grave crise morale et disciplinaire, tandis que les
rivalités entre familles aristocratiques aspirant à la royauté et
au développement des liens de dépendance privée affaiblissent
l'autorité centrale et favorisent les révoltes dans les territoires
périphériques.
En
673, une insurrection de la Septimanie et de la Tarraconaise met à
sa tête le duc Paul qui se proclame « roi sacré d'Orient ».
Le pouvoir royal réagit par un autoritarisme croissant, Wamba, élu
et sacré en 672, organise la mobilisation générale, il n'hésite
pas à appeler à l'armée les clercs et les esclaves.
Son
successeur Ervige (680-687) lutte contre les fuites d'esclaves en
promulguant une loi sur les suspects.
Il
inaugure et poursuit une politique violemment anti-judaïque.
Institutions
et société au VIIe siècle la monarchie des Wisigoths est élective.
Le principe électif affirmé en 633 par le IVe Concile de Tolède
s'applique difficilement : Seuls 3 des 11 rois qui se succèdent
de 633 à 711 sont élus.
Pour
y remédier la royauté est définie comme de droit divin et
matérialisée par l'onction. La pratique du sacre royal (par
l'Evêque de Tolède) est attestée à partir de 672, les rois
Wisigoths sont les premiers rois chrétiens à être sacrés. Le roi
est entouré par une Cour (Aula Regia) qui essaie d'imiter celle des
Empereurs Romains de Ravenne et Byzance, Wisigoths et Hispano-Romains
s'y rencontrent. La Cour favorise le développement des Lettres et de
la Culture.
Dans
sa tâche de gouvernement, le souverain est aidé par des comtes
(Chambre Royale, Trésor Public, Patrimoine, ...) et des
assemblées. Un conseil royal réunit les dignitaires laïcs et
ecclésiastiques, il joue au VIIe siècle un grand rôle. Les
Conciles de Tolède sont une institution régulière prévue par le
concile de 633, il s'en tient 13 entre 633 et 711. Ce sont des
assemblées politiques où, à côté des évêques du royaume,
siègent les principaux aristocrates Wisigoths.
Le
roi, qui est de droit divin, exerce une forte influence sur la vie de
l'Église. Celle-ci a à sa tête un chef, le Primat de Tolède, qui
a le pouvoir de confirmer les élections épiscopales et de consacrer
les évêques des différents diocèses, il fait partie de
l'organisation du Palais.
L'Église
comprend 82 diocèses répartis en 6 provinces. La vie monastique est
importante avec la fondation de nombreuses abbayes. L’Église et
les prélats jouent un rôle important dans la monarchie, ils
influencent fortement la politique des rois avec les Conciles de
Tolède.
Wisigothiques
sont fusionnées. La société est très hiérarchisée. La
hiérarchie sociale se détermine en fonction du degré de liberté
des personnes. On distingue deux catégories de libres, en haut les
ecclésiastiques et les seigneurs, en bas les petits propriétaires
ruraux. Une classe intermédiaire est proche de ce qu'étaient les
affranchis romains, en dessous on trouve les esclaves.
Le
VIIe siècle a connu des conditions climatiques désastreuses
engendrant des famines et favorisant les épidémies. Une série de
calamités naturelles : Grande famine entre 680 et 687,
épidémies de peste récurrentes de 687 à 702, entraînent
mortalité et exode rural. La population régresse.
L'irrigation
avec l'eau est connue, et utilisée dans les régions sèches.
L'élevage est assez important. L'industrie minière, réputée à
l'époque Romaine, est en déclin. Le commerce sur la Méditerranée
est contrôlé par les Byzantins, les Syriens et les Juifs.
L'Hispania exporte des esclaves, des chevaux, du blé et du vin, elle
importe des objets Gaulois, Byzantins et Africains.
Ervige,
Erwige, Erwich ou Herwig (en latin [Flavius] Ervigius, en espagnol
[Flavio] Ervigio), né après 642 et mort en 687, est roi wisigoth
d'Hispanie et de Septimanie de 680 à 687. Sous son règne, la
décadence de la monarchie Wisigothique s’accélère.
Selon
la Chronique d'Albelda (IXe siècle), il est le fils d'un
certain Ardabast, un aristocrate Byzantin qui est venu de
Constantinople en Hispanie durant le règne du roi Chindaswinth
(642-653), dont il a épousé la nièce. Selon l'historien Espagnol
Luis de Salazar y Castro (1658-1734), Ardabast est le fils
d'Athanagild, fils du prince Wisigoth Herménégild et de la
princesse Franque Ingonde, et d'une certaine Flavia Juliana, nièce
de l'empereur Byzantin Maurice. Par son père, Ervige est donc le
descendant direct du roi Léovigild (568-586). Cependant, Christian
Settipani propose de voir en la mère d'Ardabast une princesse issue
d'une branche réfugiée à Byzance de la famille Mamikonian, parmi
lesquels le prénom Artabastos (ou son équivalent arménien
Artavazd) est répandu. Il existe un empereur Byzantin du nom de
Bardanès Philippicos d'origine Arménienne dont le premier prénom
indique une probable appartenance à la famille Mamikonian et le
second prénom une parenté avec le général Byzantin Philippicos,
beau-frère de l'empereur Maurice. Comte Goth lié à la famille du
roi Chindaswinth et marié à une fille du roi Swinthila,
Liubigotona, il supplante en 680 le vieux roi Wamba devenu notamment
impopulaire à cause de ses réformes militaires et religieuses.
Wamba prend l'habit monacal alors qu'il se croit sur le point de
mourir, et on le contraint à abdiquer et à entrer dans un monastère
alors qu'il s'est rétabli. Il fait d'Ervige son successeur et ce
dernier est sacré à Tolède le 31 octobre 680. Par la suite, au
IXe siècle, des légendes attribuent à Ervige l'empoisonnement
du roi. Les évêques du XIIe concile de Tolède, qu'Ervige inaugure
le 9 janvier 681, attestent que les documents par lesquels Wamba
renonce au trône et confirme Ervige comme son héritier sont
authentiques et portent bien sa signature. Pourtant, certains
historiens ont vu dans la rapidité du sacre d'Ervige après que le
roi ait les derniers sacrements la preuve d'une intrigue de palais
bien préparée.
Ervige
commence son règne au milieu des doutes concernant la façon dont il
est monté sur le trône. Probablement, comme il se sent peu sûr de
lui, nobles et évêques en profitent... Le nouveau roi favorise ceux
qui ont été écartés au temps de Wamba. Après le XIIe concile, un
XIIIe (683) et un XIVe (684) se succèdent rapidement. Ils confirment
une deuxième fois la légitimité d'Ervige et promulguent un grand
nombre de lois pour protéger la vie et le règne du roi et de sa
famille, sans oublier son épouse, la reine Liubagotona. Selon Henri
Leclercq, le règne d'Ervige a mis à nu l'irrémédiable faiblesse
de la monarchie Wisigothique qui repose désormais sur le fondement
tout artificiel des synodes nationaux de Tolède dont la convocation
prend l'apparence d'une institution d'état.
Ervige publie également 28 lois contre les Juifs avec l'appui du XIIe concile... En personne, il fait savoir au concile son désir de revenir à la législation du règne de Sisebut, bien que lui-même soit un peu plus indulgent et opposé à la peine capitale.
Ervige publie également 28 lois contre les Juifs avec l'appui du XIIe concile... En personne, il fait savoir au concile son désir de revenir à la législation du règne de Sisebut, bien que lui-même soit un peu plus indulgent et opposé à la peine capitale.
Ces
lois font partie d'une version révisée et développée du Liber
Iudiciorum qui porte le nom d'Ervige . Il crée une garde de
bucellaires (les Gardingos), à l'origine de la vassalité dans le
nord de la péninsule Ibérique.
Bien
qu'Egica soit apparemment parvenu au pouvoir sans violence, par
manœuvre matrimoniale, il n'en a pas moins au début de son règne
des ennemis puissants qui rendent sa position fragile. En présentant
en 688 au concile Tolédan la question de l'incompatibilité des
serments, il cherche à résoudre un problème juridique, mais
prétend avant tout obtenir le soutien de l'élite laïque et
ecclésiastique du royaume face à ses propres alliés, les parents
de la reine Cixilo...
Les
pratiques juratoires tiennent une place extrêmement importante dans
le monde Hispanique du VIIe siècle, car un serment est requis dans
de très nombreuses circonstances de la vie. Ainsi, la plupart des
actes juridiques ordinaires tels que les ventes, les donations entre
époux, les reconnaissances de dette, sont assortis d'une iuratio
dont le formulaire Wisigothique édité par Juan Gil et les
documents Wisigothiques nous ont conservé quelques exemples. Depuis
61, la conversion des juifs au catholicisme comprenait également le
baptême. Quels qu'ils soient, ces différents serments donnent
visiblement toujours lieu à la rédaction de documents écrits et
signés, la pratique juridique de l'époque s'inscrivant dans la
lignée de la tradition romaine du droit écrit. Ils ne constituent
pas toujours des engagements pour le futur, mais ne sont parfois que
des serments assertifs : Prêter serment est indispensable pour
déclarer en justice, ce qui interdit une telle démarche aux
non-libres et aux personnes frappées de dégradation civique
(infamia). L'omniprésence du serment dans la vie Hispanique du VIIe
siècle a conduit certains historiens à identifier cette pratique
comme l'une des bases de la société Wisigothique dans l'Antiquité
tardive. En effet le serment ne constitue pas un simple élément de
procédure juridique, mais posséde une valeur essentiellement
religieuse. Si l'Église, conformément à la tradition évangélique,
considère avec méfiance les serments assertifs, elle accepte sans
réserve les serments-promesse, que même les clercs sont astreints à
prêter dans certains cas. L'Église joue en fait en la matière, en
raison de la portée religieuse de cet acte, un rôle fondamental :
Seule l'autorité ecclésiastique a le pouvoir de délier une
personne d'un serment prêté. C'est pourquoi, dans le cas qui nous
occupe, Egica fait appel au concile pour résoudre le problème
d'incompatibilité qui se pose à lui : Si l'on en croit le tomus
qu'il prononce devant l'assemblée, l'un des deux serments qui le
lient doit être annulé, sous peine pour lui d'encourir le
parjure...
En
quoi consistent ces 2 serments, et pour quelle raison paraissent-ils
incompatibles ? Egica les a prononcés tous les deux sous la pression
d'Ervige : Le premier a pour objet la future belle-famille
d'Egica, la parentèle de Cixilo ,
le
second, l'ensemble du peuple du royaume, les subditi du roi
Wisigothique.
Le
premier serment est prononcé par Egica peu avant son mariage avec
Cixilo, vers 683. D'après le tomus regius, il engage Egica à «
faire en sorte, en s'exposant lui-même, que toutes les causes des
fils d'Ervige soient couronnées de succès » et à « obéir
strictement aux ordres de son beau-père pour favoriser les causes de
quelque personne que ce soit » c'est-à-dire, non seulement de la
parentèle d'Ervige mais également de tous ses amis et entourage...
Pourtant la version du premier serment qui apparaît dans les actes
du concile est assez différente de celle donnée par le tomus. Comme
tous les actes de cette nature, l'engagement a été consigné par
écrit et conservé dans des archives. Avant toute discussion, les
assistants du concile décident de rechercher ce document et d'en
vérifier la teneur. Or le texte mentionne les deux clauses suivantes
:
«
Au sujet de mes cognats, les fils que vous avez eus de la reine
Liuvigoto, je promets, d'un esprit sincère et sans ruse, d'être
leur ami et de vivre avec eux en douceur et charité tous les jours
de ma vie, et de ne pas inquiéter ni tourmenter les dits cognats ni
leur père, à quelque titre que ce soit [...], ni votre servante, ma
fiancée [...], excepté au nom de causes judiciaires très justes,
dont le fondement légal me serait patent, et que je me réserve
d'appuyer. En revanche je ne me déroberai jamais à leur amour et
charité, m'engageant fermement à leur côté dans toutes les causes
qu'ils voudront mener en justice, ou que quiconque intenterait contre
eux [...] » .
Les
deux clauses du premier serment prêté par Egica à Ervige lors de
ses fiançailles avec Cixilo trouvent ainsi une explication. La
première clause, qui le lie à ses beaux-frères au point de devoir
les appuyer en justice en toute occasion, tant si l'action est
intentée contre eux que si elle l'est par eux, renvoie à la
solidarité judiciaire de la parentèle en droit romain, la seconde,
qui lui interdit de les attaquer lui-même, n'est qu'un cas
particulier du serment que les rois Wisigothiques font prêter à
tous leurs sujets depuis un demi- siècle au moins. Il semble donc
difficile de taxer d'injuste le premier serment exigé par Ervige à
son gendre, en dépit de la présentation un peu déformée qu'en
donne celui-ci aux participants du concile de 688.
Ensuite
Ervige soutire ensuite sur son lit de mort (tempore mortis suae), en
687, une nouvelle promesse à son gendre. Sur le point de lui
succéder sur le trône, Egica doit s'engager à rendre la justice au
peuple qui va dorénavant lui être confié. La question de
l'identité de ce second serment avec celui du sacre a été posée,
et souvent tranchée dans le sens affirmatif. Pourtant ce n'est pas
le serment du sacre que prononce Egica devant son beau-père, mais
plus exactement une promesse de promesse, à savoir « qu'il ne
recevra pas le royaume s'il ne s'est pas préalablement obligé par
les liens stricts du serment à ne pas dénier la justice aux peuples
qui lui ont été confiés. ». Il n'en est pas moins vrai que
les pères du concile, dans la suite des actes, assimilent le second
serment prêté à Ervige à celui du sacre à proprement parler :
Cet à-peu-près est certainement commis de propos délibérés, car
ses conséquences sont importantes dans la suite du raisonnement
développé par le canon...
La
cérémonie Wisigothique de l'intronisation du souverain inclue le
serment au peuple (fidem populis reddere ) depuis une date
nécessairement antérieure, mais impossible à déterminer. Le
serment apparaît pour la première fois dans les sources en 638,
quand un canon du VIe concile de Tolède ajoute aux clauses
(conditiones) existantes celle de la surveillance des juifs
convertis, mais le serment en tant que tel doit déjà exister, des
clauses supplémentaires lui étant annexées au fil des années.
Quant à la cérémonie d'onction du souverain, elle n'est attestée
que tardivement, lors de l'élection de Wamba en 672. Le texte de
Julien de Tolède, qui en fait le récit, donne pourtant à entendre
qu'une telle cérémonie ne constitue aucune innovation à cette
date. La pratique du sacre est donc probablement antérieure au règne
de Wamba. Quoi qu'il en soit, le serment du nouveau roi à son peuple
doit être prononcé devant l'autel de la basilique praetoriensis
Saints-Pierre-et-Paul, en présence du métropolitain de Tolède et
certainement de toute la cour, et non pas devant le lit d'un mourant.
Le contenu tardif de ce serment peut être déduit d'un canon du
VIIIe concile de Tolède (653) qui définit les devoirs du prince
Wisigothique et affirme que les rois ne pourront accéder au pouvoir
sans avoir au préalable juré de respecter cette « loi » «
Désormais [les princes} seront : Les soutiens de la foi
catholique, et la défendront de la perfidie menaçante des juifs et
de l'atteinte de toutes les hérésies.
Ils
seront discrets dans leurs actes, leurs jugements et leur vie.
Ils
seront dans la provision de biens sobres plutôt que larges, de sorte
qu'ils n'extorqueront pas ou ne tenteront pas d'extorquer à leurs
sujets [...] des contrats [de reconnaissance de dette] Ils ne
rechercheront pas leur propre intérêt dans l'obtention de
donations, mais bien celui de la paîria et gens ».
Ce
dernier point fait du serment du sacre le symétrique exact du
serment que doivent prêter les sujets au nouveau souverain
Wisigothique : à la diffé-
rence
des pratiques comparables existant en Gaule Mérovingienne ou en
Italie Ostrogothique, le serment de fidélité propre au royaume de
Tolède n'est pas prêté seulement à un homme, comme un simple lien
personnel, mais à une abstraction, la patria et gens, le deuxième
terme étant traduisible, peut-être un peu périlleusement, par le
mot « nation ». En réalité il est préférable de ne pas traduire
séparément les termes de cette expression, qui, prise dans son
ensemble, évoque une idée précise, celle de la construction
politique Wisigothique, le regnum Spaniae. De façon que le roi
Wisigothique, lors de son intronisation, et le peuple qui lui est
confié, doivent ainsi se prêter un serment réciproque de fidélité,
mais également s'engager devant la « patria et gens », la
communauté dans le monde terrestre.
Le
serment prêté par le nouveau souverain marque le début de sa
mission de gardien du peuple, de manière analogue au serment que les
consuls prêtent à Rome à leur entrée en charge, et à celui que
prononcent les fonctionnaires sous l'Empire tardif. Il marque son
abandon du statut de simple particulier pour devenir le rex,
responsable devant Dieu, et non plus devant l'empereur, du salut du
peuple commissus qu'il doit désormais diriger.
Les
deux serments qu'Ervige a successivement exigés d'Egica en 683 et
687 sont finalement, selon ce dernier, contradictoires. Le respect du
premier a obligé le roi à enfreindre le second, et ce double nœud
faisait de lui un parjure potentiel. C'est pourquoi il sollicitait du
concile la résolution du conflit de conscience, et demandait aux
évêques de lui indiquer la voie qui lui éviterait de se parjurer.
La
sentence dictée par l'assemblée pour résoudre le conflit de
serments exposé dans le tomus se trouve à la fin des actes du XVe
concile, à la suite des canons. Les pères ont procédé à l'examen
du problème en recourant aux documents écrits présents dans les
archives particulièrement intéressantes pour nous, quant à la
sentence, quoique attendue, il est probable qu'elle ne fasse pas
entièrement satisfaction au roi Egica... Le premier argument
présenté par les pères du concile est un argument de forme.
Chronologiquement, le second serment prêté à Ervige a libéré
Egica (absolutus) du serment antérieur, car c'est la même autorité
qui l'a obligé à prendre successivement deux engagements
incompatibles : «... tout bien considéré, il s'est trouvé délié
du premier serment au moment où il a été contraint de prononcer le
second ». Le problème d'incohérence apparu n'est dû qu'à
l'inconséquence du responsable de la coaction, et la rupture de l'un
des serments ne peut en définitive retomber que sur Ervige, non sur
son gendre... C'est probablement à un tel raisonnement que s’attend
Egica lorsqu'il expose le cas de conscience à l'assemblée... La
responsabilité du parjure rejetée sur Ervige, son successeur se
trouve absout de l'engagement qui le lie à sa belle-famille, et a
ainsi les mains libres pour exercer contre elle une répression plus
ou moins justifiée.
Néanmoins
les pères passent rapidement sur cet argument formel pour développer
un argument de fond, celui de la comparaison des objets respectifs
des deux serments. Pour cela, ils considèrent que le second serment
exigé par Ervige n'est autre que celui du sacre, et c'est le contenu
de celui-ci qu'ils détaillent.
«
Nous ne décidons pas pour autant que le serment prêté en faveur
des cognats soit totalement rompu, mais plutôt qu'un seul et même
amour soit conservé aux peuples et au cognats, et qu'il ne les
divise pas entre eux, mais les combine, lui qui exhale l'Un à partir
de Deux, par la grâce de l'Unité ».
La
contradiction entre priuatim et generaliter mise en avant par les
évêques n'est pas résolue par l'annulation de l'un des termes,
mais par leur subsomption l'un dans l'autre : Le texte utilise le
terme « transvasement » pour désigner cette opération
(transfundere). Le premier serment n'est ainsi que partiellement
annulé par le concile, la formule de la sentence étant. {lam ergo
in protntu est quid ex his duobus salubri pietate praeponderet, et
ideo intetne- rata plus erunt qua patriae sunt salubri pollicitatione
iurata quant Ma quae ob unius tantum domus sunt utilitatem pollicita
(Conc. Toi. XV, Concilios ..., J. Vives éd., op. cit., p. 467).}
Il
s'agit de la promesse de ne jamais mitiger la peine des condamnés
politiques du règne précédent. La décision adoptée par le
concile est équivoque, car elle statue du respect des serments, à
l'exception des cas de peine capitale ou d'amputation corporelle,
tout en restaurant le pouvoir de grâce royale expressément limité
par Chindaswinthe....
{Nec
hoc quidem sic dicimus ut ilia quae pridem pro cognatis iurata sunt
penitus destru- dantur, sedpotius unus idemque affect us populis
cognatisque seruetur, unum quid ex duobus unitatis gratiatn redolens
neutrum diuidat sed componat (ibid.). modalisée par un sic... ut42.}
La
belle-famille d'Egica doit être traitée comme le reste de ses
sujets, et les sujets doivent jouir du même traitement de faveur de
la part du roi que s'ils sont tous fils d'un même père. La solution
choisie par l'assemblée conciliaire paraît ainsi particulièrement
habile, car elle permet, tout à la fois, de donner raison à Egica
en le dispensant d'un soutien inconditionnel à sa belle-famille, de
ne pas rompre totalement un serment, chose à laquelle l'Église
répugne, et, en définitive, de « gommer » le conflit, en
transformant la division en unité. Ce dernier aspect n'est pas
négligeable : Il correspond à la mission qu'entend assumer l'Église
« universelle » de rassembler les différents peuples issus de la
dispersion de Babel en une seule communauté, celle de la Cité
Céleste...
Ervige
roi des Wisigoths 680-687 épouse: Liubigotona fille de Suintilla roi
des Wisigoths. cf: Dynastie des Wisigoths.
1
enfant:
-
Cixillo morte en 701 épouse: Egica roi des Wisigoths 687-698, puis
devient co roi des Wisigoths 698-701.
1
enfant:
-
Wittiza ou Vitiza co roi des Wisigoths 698-701, puis devient roi des
Wisigoths
701-710.
Les
Wisigoths - Free
wanclik.free.fr/leswisigoths.htm
En507,
le roi wisigoth Alaric II fut vaincu et tué par Clovis 1er, roi des
francs lors de la bataille de Vouillé. ..... C'est cependant cette
même année 414 que les Wisigoths furent chassés de Narbonne car ni
.... 681 : Le comte Flavius Ervigius (Ervige), supplante Wamba et
prend le pouvoir. · 687 : Début du règne du roi Égica.
Wisigoths
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wisigoths
Cette
même année, Alaric I , le plus célèbre des rois Wisigoths, monta
sur le trône, alors qu'à l'empereur Théodose .... wisigoth. 681 :
Le comte Flavius Ervigius (Ervige), supplante Wamba et prend le
pouvoir. 687 : Début du règne du roi Égica.
Persée
: Un conflit de serments en Espagne wisigothique
www.persee.fr/web/revues/.../shmes_1261-9078_2001_act_31_1_1784
de
C Martin - 2000
Egica
était devenu roi l'année précédente (687), à la mort d'Ervige,
dont il avait épousé la fille Cixilo vers 683 2. La reine-mère,
Liuvigoto, survécut à. 1. Conc.
Termes
manquants : flavius
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