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MARS 2015...
Cette
page concerne l'année 801 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LA
MYSTIQUE SOUFISME
Elle
a prêché l’amour de Dieu jusqu’à son dernier souffle, mais
difficile de séparer l’histoire de la légende…
On
ne peut, aujourd’hui, évoquer le soufisme sans la mentionner.
Rabiâ Al Âdawiyya, sainte mystique du VIIIe siècle. Surnommée la
« Couronne des hommes » (taj ar-rijal), car son enseignement
dépasse celui de nombre de maîtres spirituels.
Ancienne
esclave affranchie qui renonce jusqu'au mariage pour ne se consacrer
qu’à Dieu, Rabi’a al-Adawiya est une figure majeure de la
spiritualité soufie. Son immense rayonnement lui vaut la vénération
de ses contemporains et les maigres écrits qu'il nous reste d'elle
en font également l'un des premiers chantres de l'amour divin. Pour
les soufis, elle est connue comme « la Mère du Bien ».
Dans
cet âge classique du soufisme, Rabia explore, comme d'autres, les
sentiers de cette mystique... La légende raconte qu'elle a été vue
dans les rues de Bagdad, portant un seau dans une main et une torche
dans l'autre et criant qu'elle part éteindre les feux de l'enfer et
incendier le paradis.
Un
passant l'arrête et l'interroge sur le sens de ses dires : Elle
répond que les personnes d'aujourd'hui (guère plus d'un siècle
après la mort du prophète de l'islam Mahomet) n'adorent Dieu que
par intérêt (la crainte de son courroux ou la récompense de ses
grâces) alors que la vraie dévotion consiste à ne l'adorer que
pour Lui, par pure aspiration à contempler Sa Face.
Rabia
est peut-être la première grande voix du soufisme. Ces ascètes des
premières heures de l'Islam sont à cette époque en marge de la
société et apparaissent tels des avertisseurs pour le peuple,
démontrant par leur existence même la vanité de certains musulmans
d'enfermer l'esprit dans la lettre.
Ainsi
rejette-t-elle l'état par lequel l'humanité se conforte dans
l'insouciance ou la facilité et que les soufis jugent à l'opposé
d'un état de quête.
Cette
première mouvance spirituelle se structurera plusieurs siècles plus
tard dans ce qu'on appellera des Confréries soufies.
La
Vie de Râbi'a Al-'Adawiyya est la figure qui illustre par excellence
la sensibilité de l’amour spirituel féminin.
Elle
est parmi les autres saintes, celle qui a le plus exprimé son Amour
pour Le Seigneur par ses actes, ses paroles et ses poèmes.
Elle
refuse la demande en mariage, faite par de riches et pieuses
personnes, et mène une vie de célibat consacrée exclusivement à
la dévotion, à la contemplation et au pur Amour de Dieu... En ce
sens, elle contribue grandement à l’apparition de cette piété
féminine qui va marquer de son empreinte toute la postérité.
Grâce
à ses nombreux disciples, son rayonnement spirituel demeure vivace
et son expérience personnelle continue de susciter bien des
vocations jusqu’à nos jours.
Ces
disciples ont su transmettre sa doctrine d’Amour que résume cette
confidence de Râbi'a : « Mon Dieu, si je t’adore par crainte
de ton Enfer, brûle-moi dans ses flammes, et si je t’adore par
convoitise de Ton Paradis, prive m’en. Je ne t’adore, Seigneur,
que pour Toi. Car Tu mérites l’adoration. Alors ne me refuse pas
la contemplation de Ta Face majestueuse. »
Elle
ne se conforme pas aux vérités acquises. Sa mission est d’éveiller
ses compagnons et leur apprendre la sincérité avec Dieu.
- En quoi consiste la générosité ?
- La générosité consiste à L’adorer par amour pour Lui-même,
sans avoir en vue des récompenses ni des rétributions !
La Joie du Jugement Dernier
- En quoi consiste la générosité ?
- La générosité consiste à L’adorer par amour pour Lui-même,
sans avoir en vue des récompenses ni des rétributions !
La Joie du Jugement Dernier
On
demanda à Rabi’a : « Quelle grâce veux-tu obtenir en priant avec
une telle fréquence et avec tant d’ardeur ? »
Elle
répondit :
«
Je ne désire aucune récompense pour mes bonnes actions. Je le fais
pour que, le jour de La Résurrection, le Prophète Muhammad (que
Dieu lui accorde le salut et la paix) éprouve de la joie et dise à
tous les autres Prophètes (que Dieu leur accorde le salut) : «
Regardez bien cette femme de ma communauté ! Voici ses bonnes
actions ! »
Quelques dévots vont trouver Rabi’a, la trouvant couverte d’un vêtement déchiré, ils lui disent :
« Bien des gens te donneraient une aide si tu la leur demandais ! »
Elle regarde le ciel et leur répond : « Je rougirais de demander des biens de ce-monde à qui que ce soit. Ces biens n’appartiennent à personne en vérité. Ce sont des prêts entre les mains de leurs propriétaires ! »
« Entre l’amant et le bien-aimé, il n’y pas de distance, ni de parole, que par la force du désir, ni de description, que par le goût.
Qui a goûté, a connu. Et qui a décrit ne s’est pas décrit. En vérité, comment peux-tu décrire quelque chose, quand en sa présence tu es anéanti ?
En son existence, tu es dissout ?
Quelques dévots vont trouver Rabi’a, la trouvant couverte d’un vêtement déchiré, ils lui disent :
« Bien des gens te donneraient une aide si tu la leur demandais ! »
Elle regarde le ciel et leur répond : « Je rougirais de demander des biens de ce-monde à qui que ce soit. Ces biens n’appartiennent à personne en vérité. Ce sont des prêts entre les mains de leurs propriétaires ! »
« Entre l’amant et le bien-aimé, il n’y pas de distance, ni de parole, que par la force du désir, ni de description, que par le goût.
Qui a goûté, a connu. Et qui a décrit ne s’est pas décrit. En vérité, comment peux-tu décrire quelque chose, quand en sa présence tu es anéanti ?
En son existence, tu es dissout ?
En
sa contemplation, tu es défait ?
En sa pureté, tu es ivre »
En sa pureté, tu es ivre »
Rabi'a
al-Adawiyya, issue des Al-Atik, une tribu des Kaïs, serait née en
713.
Quatrième
fille (d'où son nom de Rabi'a : quatrième) d'une famille très
pauvre, s'il faut en croire Attar, elle se retrouve très tôt
orpheline...Vendue comme esclave, elle est remise en liberté,
rapporte la tradition, par son maître qui la découvre un jour
absorbée dans la prière et enveloppée de lumière.
D'autres
sources affirment qu'elle a été joueuse de flûte et prostituée.
Au sortir de cette période trouble de sa vie, Rabi'a se retire dans
le désert, puis à Basra (dans l'actuel Irak). Là, un petit cercle
de disciples commence à se former autour d'elle, recueillant ses
enseignements et ses conseils. Il faut citer parmi eux Malik b.
Dinar, Rabah al-Kaïs, Sufyan al-Thawri et Shakik al-Balkhi.
Peu
à peu, la renommée de Rabi'a s'étend et les plus grands savants et
politiques de son temps s'honorent de lui rendre visite dans sa
misérable habitation.
Sa
vie d'extrême ascétisme et de réclusion attire le respect de tous.
Son enseignement suscite étonnement et admiration. L'amour mystique
et la communion avec la Divinité en constituent les thèmes
centraux. Pour qui aime d'un tel amour, la recherche du Paradis, la
crainte de l'Enfer, la vénération du Prophète perdent toute
signification.
Bien
avant Hallaj et les grand soufis, Rabi'a est ainsi l'une des
premières à dépasser la démarche ascétique traditionnelle pour
appeler à l'union parfaite avec Dieu et la célébrer dans des
poèmes d'une brûlante ferveur.
En
cela son influence est déterminante et une femme, Rabi'a, peut être
tenue pour l'un des maîtres fondateurs de la mystique musulmane.
Rabi'a
meurt à Basra, âgée de près de 90 ans, en 801. Une tradition,
plus vraisemblablement relative il est vrai à Rabi'a al-Shamiyya,
rapporte que Rabi'a est enterrée à Jérusalem, sur le Mont des
Oliviers, et que sa tombe devient un lieu de pèlerinage...
Selon
la nouvelle édition de l’Encyclopédie de l’Islam, parue en
1995, son existence historique ne fait pas de doute, mais les
traditions qui la concernent comportent « une très large part
de légende qu’il n’est guère possible aujourd’hui de
distinguer des données authentiques ».
C’est
donc la légende de sa vie et de ses enseignements que l’on peut
rapporter aujourd’hui à son propos, une légende tissée au fil
des siècles et imaginée par ses coreligionnaires et ses biographes,
dont le célèbre Abd ar-Raouf ibn Taj al-Arifîn al-Munaoui,
spirituel soufi Égyptien, du XVIe siècle au Caire.
Un
autre de ses biographes est le célèbre maître soufi Farid al-Dîn
Al Attar, poète mystique persan du XIIe/XIIIe siècles. Dans son
ouvrage de référence, La Conférence des Oiseaux, Al Attar affirme
que Rabiâ Al Âdawiyya n’est « pas une femme ordinaire, mais
plutôt l’équivalente de 100 hommes :
Transpercée
par la quintessence de la douleur, plongée de la tête aux pieds
dans la Vérité-Réalité, disparue dans la radiance divine et
libérée de tous les excès superflus ».
La
nuit où Râbi'â vient sur terre, il n'y a rien dans la maison de
son père, qui est très pauvre : Pas même une goutte d'huile ni un
morceau de tissu pour l'envelopper.
«
Va demander à notre voisin un peu d'huile, que j'allume la lampe »,
dit sa femme. Or, le père avait fait vœu de ne jamais rien demander
à personne... Il s'en va donc, et se contente de poser la main sur
la porte du voisin, puis il revient, « Ils n'ouvrent pas la porte »,
dit-il. La pauvre femme pleur amèrement. Plein d'angoisse, le père
s'endort, et voit en songe le Prophète.
« Ne t'afflige pas, lui dit le Prophète, cette petite fille qui vient de naître est une reine d'entre les femmes, qui priera pour 70 000 membres de ma communauté. Va demain chez Isa-e Zadan, le gouverneur de Basra. Écris sur un bout de papier ce qui suit :
« Ne t'afflige pas, lui dit le Prophète, cette petite fille qui vient de naître est une reine d'entre les femmes, qui priera pour 70 000 membres de ma communauté. Va demain chez Isa-e Zadan, le gouverneur de Basra. Écris sur un bout de papier ce qui suit :
«
Chaque nuit, tu m'adresses 100 bénédictions, et chaque nuit de
Vendredi, 400 cents. Hier soir, était Vendredi, et tu m'as oublié.
En expiation, remets à cet homme 400 dinars légitimement acquis.
»
Se réveillant, le père de Râbi'â fond en larmes, écrit ce que le Prophète lui a dicté, et envoie le message au gouverneur par l'entremise d'un chambellan.
« Donnez aux pauvres 2 000 dinars en remerciement de ce que le maître se soit souvenu de moi », ordonne le gouverneur lorsqu'il prend connaissance de la missive, « Donnez aussi 400 dinars au sheikh, et dites-lui : « Je souhaite que tu viennes afin que je puisse te voir. Mais je ne trouve pas convenable qu'un homme comme toi se dérange pour venir chez moi.
Se réveillant, le père de Râbi'â fond en larmes, écrit ce que le Prophète lui a dicté, et envoie le message au gouverneur par l'entremise d'un chambellan.
« Donnez aux pauvres 2 000 dinars en remerciement de ce que le maître se soit souvenu de moi », ordonne le gouverneur lorsqu'il prend connaissance de la missive, « Donnez aussi 400 dinars au sheikh, et dites-lui : « Je souhaite que tu viennes afin que je puisse te voir. Mais je ne trouve pas convenable qu'un homme comme toi se dérange pour venir chez moi.
Je
préfère frotter ma barbe sur ton seuil. Toutefois, je t'en adjure
par Dieu, si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-le moi savoir. »
Le père de Râbi'â prend l'or et achète tout ce qui lui est
nécessaire.
Quand Râbi'â est un peu plus âgée, son père et sa mère meurent la famine qui sévit à Basra, et ses sœurs sont dispersées. Râbi'â s'aventure dehors, et un mauvais homme s'empare d'elle et la vend pour 6 dirhams. Son maître la fait travailler durement.
Quand Râbi'â est un peu plus âgée, son père et sa mère meurent la famine qui sévit à Basra, et ses sœurs sont dispersées. Râbi'â s'aventure dehors, et un mauvais homme s'empare d'elle et la vend pour 6 dirhams. Son maître la fait travailler durement.
Un
jour, elle marche sur la route quand un étranger s'approche. Râbi'â
s'enfuit... En courant, elle tombe de tout son long et se démet la
main.
« Seigneur Dieu, s'écrie-t-elle en se prosternant face contre terre, je suis étrangère, orpheline de père et de mère, prisonnière impuissante, la main brisée. Cependant, je ne m'afflige pas. Tout ce que je désire, c'est Ton bon plaisir, savoir si Tu es ou non satisfait de moi. »... « Ne pleure pas, lui dit une voix. Demain, tu auras un « degré » tel que les chérubins du ciel t'envieront. »
Râbi'â retourne donc chez son maître. Le jour, elle jeûne et sert Dieu, et la nuit elle se tient debout en prière jusqu'au jour. Une nuit, son maître se réveille, et, regardant par la fenêtre de sa chambre, aperçoit Râbi'â qui se prosterne en disant :
« Seigneur Dieu, s'écrie-t-elle en se prosternant face contre terre, je suis étrangère, orpheline de père et de mère, prisonnière impuissante, la main brisée. Cependant, je ne m'afflige pas. Tout ce que je désire, c'est Ton bon plaisir, savoir si Tu es ou non satisfait de moi. »... « Ne pleure pas, lui dit une voix. Demain, tu auras un « degré » tel que les chérubins du ciel t'envieront. »
Râbi'â retourne donc chez son maître. Le jour, elle jeûne et sert Dieu, et la nuit elle se tient debout en prière jusqu'au jour. Une nuit, son maître se réveille, et, regardant par la fenêtre de sa chambre, aperçoit Râbi'â qui se prosterne en disant :
«
O Seigneur, Tu sais que le désir de mon cœur est de me conformer à
Tes ordres et que la lumière de mes yeux est de Te servir. Si la
chose ne dépendait que de moi, je ne cesserais pas une seule heure
de Te servir; mais c'est Toi-même qui m'as soumise à une créature.
»
Ainsi
prie-t-elle. Son maître voit une lanterne suspendue sans aucune
chaîne au-dessus de la tête de Râbi'â, sa lumière illumine toute
la maison.
Voyant
cela, il s'effraie, et réfléchit jusqu'à l'aube. Au lever du jour,
il appelle Râbi'â, lui témoigne de la bienveillance et la libère.
« Permets-moi de partir », lui dit-elle.
Il
accepte.
Et
elle va dans le désert. De là, elle se rend à un ermitage où elle
sert Dieu quelque temps.
Puis
elle résout d'accomplir le pèlerinage, se dirige vers le désert,
attachant le paquet de ses affaires sur un âne. En plein désert,
l'âne meurt.
« Laisse-nous porter ton fardeau », lui disent les hommes de la caravane.
« Laisse-nous porter ton fardeau », lui disent les hommes de la caravane.
«
Continuez votre chemin, dit-elle. Je ne suis pas venue en mettant ma
confiance en vous. » Les hommes partent donc, et Râbi'â reste
seule,
«
O mon Dieu, s'écrie-t-elle, les rois traitent-ils ainsi une femme
qui est étrangère et impuissante ? Tu m'as invitée dans Ta maison,
puis au milieu du chemin Tu as permis que meure mon âne, me laissant
seule dans le désert. »
A peine a-t-elle fini sa prière, que l'âne bouge et se relève. Râbi'â place son ballot sur son dos et poursuit son chemin. (Le narrateur de cette histoire raconte que quelque temps après il a vu ce petit âne vendu au marché.)
Elle voyage quelque temps dans le désert puis elle s'arrête,
A peine a-t-elle fini sa prière, que l'âne bouge et se relève. Râbi'â place son ballot sur son dos et poursuit son chemin. (Le narrateur de cette histoire raconte que quelque temps après il a vu ce petit âne vendu au marché.)
Elle voyage quelque temps dans le désert puis elle s'arrête,
«
O Dieu, cria-t-elle, mon cœur est las. Où est-ce que je vais ? Je
suis une motte d'argile, et Ta maison est une pierre ! J'ai besoin de
Toi ici. »
Dieu
parle directement en son cœur, « Râbi'â, n'as-tu pas vu comment
Moïse a prié pour Me voir ? J'ai envoyé quelques miettes de
révélation sur la montagne, et la montagne s'est effondrée.
Satisfais-toi ici de Mon nom ! »
Désormais
libre, elle part avec Abda, sa confidente, et va vivre dans une
maison plus que modeste, une simple hutte de roseau, y passant ses
nuits dans la prière. Abda, qui vit avec elle cette nouvelle vie
jusqu'à son terme, a recueilli ses dires et nous les a transmis
:
Hadith de 'Abda bint Abi Sawal, servante de Rabi'a :
Hadith de 'Abda bint Abi Sawal, servante de Rabi'a :
«
Rabi'a prie toute la nuit. Lorsque l'aurore apparaît, elle fait un
léger somme sur son tapis de prière, jusqu'à ce que l'aurore
dévoile complètement le jour. Alors, je l'entend dire, tandis
qu'elle bondit de sa couche, saisie de frayeur :
«
Âme charnelle, comme tu dors longtemps ! Et combien peu de temps tu
passes à prier ! Tu es sur le point de t'endormir d'un sommeil dont
tu ne te réveilleras qu'au cri poussé le jour de la résurrection
».
801
: mort de la femme soufie Rabia al Adawiyya, deux fois réduite à
l'esclavage
Un jour de printemps, elle va dans sa chambre et baisse la tête en méditation. Sa servante lui dit :
Un jour de printemps, elle va dans sa chambre et baisse la tête en méditation. Sa servante lui dit :
«
O maîtresse, viens voir dehors les merveilleuses œuvres de Dieu. »
«
Non, répondit-elle entre, toi, afin de pouvoir contempler leur
Créateur. La contemplation du Créateur m'empêche de contempler ce
qu'il a créé. »
On rapporte qu'une fois elle jeûne 7 jours et 7 nuits, sans jamais dormir, mais en passant chaque nuit en prière. Elle est près de mourir de faim, quand quelqu'un vient apporter un bol de nourriture. Elle va chercher une lampe, mais en revenant s'aperçoit que le chat a renversé le bol.
On rapporte qu'une fois elle jeûne 7 jours et 7 nuits, sans jamais dormir, mais en passant chaque nuit en prière. Elle est près de mourir de faim, quand quelqu'un vient apporter un bol de nourriture. Elle va chercher une lampe, mais en revenant s'aperçoit que le chat a renversé le bol.
«
Je vais aller chercher une cruche d'eau pour rompre mon jeûne », se
dit-elle. Pendant qu'elle cherche la cruche, la lampe s'éteint.
Elle
essaie de boire dans l'obscurité, mais la cruche lui échappe des
mains et se brise.
Elle
se met à gémir et à soupirer :
«
O mon Dieu! que me fais-Tu, moi qui suis une misérable ? »
Elle
entend alors une voix disant :
«
En vérité, si tu le souhaites, Je t'octroierai la richesse du monde
entier, mais Je retirerai ton amour pour Moi de ton cœur, car
l'amour céleste et la richesse terrestre ne peuvent cohabiter dans
un cœur.
O
Râbi'â, tu as un désir et J'ai un désir. Moi et ton désir ne
peuvent demeurer ensemble dans un seul cœur. »
Râbî'â
dit :
«
Quand j'entends cet avertissement, je détache mon cœur de tout
espoir terrestre. Pendant 30 années, j'ai prié comme si chaque
prière que j'accomplis est la dernière de toutes, et je suis
devenue si éloignée de l'humanité que, de peur que quelqu'un
puisse distraire mon esprit de Dieu, je m'écrie à l'aube :
«
O Dieu ! Rends-moi occupée avec Toi, afin qu'ils ne me rendent pas
occupée avec eux. »
Un jour, Hassan de Basra, Mâlik ibn Dînâr et Shakîk de Balkh viennent rendre visite à Râbi'â qui est malade. Hassan dit :
Un jour, Hassan de Basra, Mâlik ibn Dînâr et Shakîk de Balkh viennent rendre visite à Râbi'â qui est malade. Hassan dit :
«
Personne n'est sincère dans sa prétention d'aimer Dieu s'il ne
supporte avec patience les coups de son Seigneur. »
Râbî'â
dit :
«
Ceci a un relent d'égoïsme. »
Shakîk
dit à son tour :
«
Nul n'est sincère dans sa prétention à moins de rendre grâces
pour les coups de son Seigneur. »
Râbi'â
dit :
«
Ceci peut être amélioré. »
Mâlik
ibn Dînâr dit :
«
Nul n'est sincère dans sa prétention s'il ne se réjouit des coups
de son Seigneur. »
Râbi'â
dit :
«
Ceci doit encore être amélioré. »
Ils
lui dirent :
«
Parle donc toi. »
Elle
dit :
«
Personne n'est sincère dans sa prétention à moins d'oublier les
coups en contemplant son Seigneur. »
'Abdu'l-Wahid ibn 'Amir raconte que lui et Sufyân Thawrî vont prendre des nouvelles de Râbi'â durant sa maladie,
'Abdu'l-Wahid ibn 'Amir raconte que lui et Sufyân Thawrî vont prendre des nouvelles de Râbi'â durant sa maladie,
«
Elle m'inspire une telle vénération, dit-il, que je n'ose prendre
la parole. Sufyân dit à Râbi'â :
«
Si tu Lui adresse une prière, Il soulagera ta souffrance. »
Râbi'â
tourne vers lui son visage et dit :
«
O Sufyân, ne sais-tu pas qui veut pour moi cette souffrance ?
N'est-ce pas Dieu qui l'a veut ? »
Sufyân
répond :
«
Oui. »
«
Alors, dit-elle, sachant cela, m'ordonnes-tu de Lui demander quelque
chose de contraire à Sa volonté ?
Il
n'est pas bien de s'opposer à ce que veut son bien-aimé. »
Sufyân
dit :
«
Que désires-tu donc, ô Râbi'â ? »
Elle
réplique : a Toi qui es de ceux qui sont instruits, pourquoi me
poser une telle question ?
Par
la gloire de Dieu, depuis 12 ans je désire manger des dattes
fraîches et je n'y ai jamais goûté, bien que, comme tu le sais,
les dattes sont bon marché à Basra.
Je
suis une servante, et que peut faire une servante du désir?
Si
je veux et que mon Seigneur ne veut pas, c'est de l'infidélité. Tu
dois vouloir ce qu'il veut, afin de devenir son serviteur véritable.
Si
Lui-même te donne quelque chose, c'est une autre histoire. »
Râbi'â disait :
Râbi'â disait :
«
Celui qui adore son Seigneur par crainte, ou dans l'espoir d'une
récompense, est un mauvais serviteur. »
«
Pourquoi donc, lui demande-t-on, L'adores-tu ?
N'as-tu
pas l'espoir du paradis ? »
Elle
répond :
«
N'est-ce pas suffisant que nous soyons autorisés à L'adorer?
Ne
devrions-nous pas Lui obéir, même s'il n'y a ni paradis ni enfer ?
N'est-Il
pas digne de notre pure dévotion ? »
Un
homme dit à Râbi'â :
«
J'ai commis de nombreux péchés, si je me repens, Dieu Se
tournera-t-il vers moi ? »
Elle
répondit :
«
Non; mais s'il se tourne vers toi, tu te repentiras. »
Dès le premier siècle, deux tendances apparaissent déjà nettement dans la communauté musulmane.
Dès le premier siècle, deux tendances apparaissent déjà nettement dans la communauté musulmane.
La
première c'est celle de l'Islam officiel, des gens au pouvoir, des
juristes, et du musulman moyen, et qu'on peut résumer ainsi :
Respecter
les lois et les préceptes du Coran (mais ne pas en faire plus) et
jouir largement des plaisirs licites, comme la loi l'y autorise.
La
seconde tendance sera celle de quelques musulmans pieux, dont le
regard se porte au-delà de la lettre et qui cherchent la Vérité,
sur l'exemple du Prophète et ses premiers compagnons. Cette minorité
se sent mal à l'aise dans le climat profane de l'Empire Omeyyade où
les idées pures des premiers temps commencent à passer au second
plan. Ceci toutefois ne la fera pas rompre avec la Communauté
islamique... Et nous retrouverons ces deux tendances tout au long des
siècles ultérieurs.
Au cours du VIIIe siècle, le mouvement Sufi commence à s'organiser. Les Sufis se groupent entre eux, soit dans ce qu'on appelle des « Ribat » (sorte de « couvents-forteresses » situés aux limites de l'empire musulman, bases de départ ou protection) soit dans les premières écoles du mouvement. Et ils sentent le besoin de prêcher leur voie.
Au cours du VIIIe siècle, le mouvement Sufi commence à s'organiser. Les Sufis se groupent entre eux, soit dans ce qu'on appelle des « Ribat » (sorte de « couvents-forteresses » situés aux limites de l'empire musulman, bases de départ ou protection) soit dans les premières écoles du mouvement. Et ils sentent le besoin de prêcher leur voie.
Car
l'ascète (le Zahid) s'il renonce au monde ne renonce pas pour autant
à faire le bien au profit de ses frères.
Ainsi
le « conseil sincère » (nasiha) ou le devoir de correction
fraternelle, prêcher au peuple par des sermons, ou par des contes
pour édifier de façon claire, tout cela fera partie des obligations
qu'ils s'imposent, de même que de participer en première ligne,
comme apôtres de leur foi, au « Jihad », à la défense de la
Communauté.
Ces ribats apparaissent au fur et à mesure que l'Islam se répand. On peut citer : Basra en Iraq puis Abbadan (Golf Persique) fondé en 767, Rambé en Syrie du Nord, Jérusalem, plusieurs en Khorasan, en Afrique du Nord : Monastir et Sousse fondés en 800, etc..
Ces ribats apparaissent au fur et à mesure que l'Islam se répand. On peut citer : Basra en Iraq puis Abbadan (Golf Persique) fondé en 767, Rambé en Syrie du Nord, Jérusalem, plusieurs en Khorasan, en Afrique du Nord : Monastir et Sousse fondés en 800, etc..
Mais
ce sont surtout les écoles du Tasawwuf qui répandront l'influence
de celui-ci dès cette époque.
Râbi'a al-Adawiyya - Saveurs soufies
www.saveurs-soufies.com/index.php?...rabia-al-adawiyya...
801
J.C.) est la figure qui illustre par excellence la sensibilité de
l'amour spirituel féminin. ... Â Â En cette fin d'année,
l'association VSMF - Valeurs et Spiritualité …
Râbi'a
Al-'Adawiyya - ririfleur
ririfleur.centerblog.net/6582681-Rabi-a-Al--Adawiyya-
18
déc. 2008 - bonjour meilleurs voeux et bonne annee 2015 je te
souhaite bonheur sante ... de Rabia Al Adawiyya citée par Yves lors
de la dernière AG: .... Rabi'a al-'Adawiyya, une femme soufi du II"
siècle de l'Hégire (713-801 de notre ...
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