jeudi 12 mars 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 799

11 MARS 2015...

Cette page concerne l'année 799 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE TRÉSOR DES AVARS
 

Les guerres Franco-Avares : Pourquoi un conflit ? (Un empire Carolingien à sécuriser) :
Au printemps 788, Charlemagne arrête le duc de Bavière, Tassilon, son cousin germain. Après un procès pour trahison, il l’envoie finir ses jours dans un monastère tandis que sa famille subit le même sort... L’annexion du duché Bavarois, enclavé entre les possessions Carolingiennes en Italie et en Saxe fait des Avars, utilisés par Tassilon dans ses intrigues contre les Francs, les voisins directs de l’empire Carolingien. Un contact s’établit, il débouche sur la guerre...

Mais qui sont les Avars ? Les Avars héritiers d’Attila ? : Les Avars, originaires d’Asie, sont un peuple païen formé d’une souche Hunnique et d’une souche de Slaves d’Europe de l’Est.
Ils parlent une langue Turque. Les Avars sont un peuple de cavaliers-guerriers dirigés par des Khans ou des Khagans à la tête de groupes qui constituent une sorte de fédération.
A demi-sédentarisé, ils n’ont pas de villes à proprement parlé mais plutôt des camps circulaires protégés par des talus et des fossés que l’on appelle des rings et où ils entreposent le fruit de leur pillage.

Installés au VIe siècle dans la vallée du Danube, dans l’ancienne province Romaine de Pannonie, les Avars menacent perpétuellement les positions Balkaniques de Byzance (Thrace, Frioul) et la Bavière.
Il s’agit probablement là des premiers utilisateurs de l’étrier donnant à leur cavalerie lourde un avantage décisif en plus d’une réputation effroyable...

Un ennemi inconnu :
Malgré l’envoi d’une ambassade du Khagan à Charlemagne en 790, ce dernier est bien décidé à attaquer les Avars, pour sécuriser ses frontières, pour défendre la religion chrétienne... Les fabuleuses richesses du ring sont pour le roi un moyen d’entretenir la fidélité de ses vassaux. Pour ces derniers, il s’agit de leur principale motivation et un complément bienvenu pour leurs revenus. De plus, piller des pillards semblent être une bonne action : « Les Francs reprennent là justement aux Huns ce que les Huns ont d’abord pris injustement aux autres peuples. » explique Eginhard.

Concrètement, pour lancer son offensive de 791, Charlemagne rassemble une grande armée « avec une préparation plus importante » (que pour d’autres campagnes) composé de Francs, de Saxons et de Bavarois, on estime que 10 000 cavaliers ont été mobilisés.
La campagne commence en août afin de disposer de pâturages pour une aussi grande masse de chevaux. Le lieu de départ est Regensburg. L’armée principale est divisée en deux : Une partie sur la rive droite sous les ordres du roi et l’autre partie sur la rive gauche aux ordres du comte Thierry et du chambrier Megenfred, une flotte de chalands chargés de l’équipement et du ravitaillement navigue entre les deux armées sous la direction du préfet (entendons gouverneur) de Bavière, Gerold, beau-frère du roi.
Par ailleurs, Pépin (14 ans), roi d’Italie, doit prendre les païens à revers depuis le Frioul avec une armée Franco-Lombarde. Il est à noter que Louis d’Aquitaine (13 ans) et Charles le Jeune (19 ans) participent aussi à la campagne aux cotés de leur père...

Les troupes se mettent en marche, à Lorsch, Megenfred et Charlemagne se concertent sur les tactiques à adopter face à des ennemis si redoutables. Signe de nervosité supplémentaire, le roi ordonne 3 jours de jeûne et de prière.
Décision peu commune qui consiste à priver de nourriture des guerriers qui auront besoin de toutes leurs forces, malgré les exemptions. La campagne reprend le 8 septembre. De fait, au grand soulagement de Charlemagne, les Avars ne résistent presque pas et abandonnent leurs positions en pratiquant la politique de la terre brûlée. C’est l’armée d’Italie dont la campagne a débuté le 23 août, qui livre les plus gros combats en s’emparant d’un ring et capturant de nombreux prisonniers.

L’armée principale commandée par Charlemagne, au confluent du Danube et de la Raab (grosso modo entre les actuelles Vienne et Budapest), doit sonner la retraite à la mi-octobre en raison d’une épidémie de peste « qui se répand dans les chevaux de l’armée que le roi a conduite, et il n’en survit qu’un dixième sur plusieurs milliers. ».

Le bilan de la campagne est mitigé. D’une part, les Francs constatent que les Avars ne sont pas si redoutables que prévus, ce qui aiguisera leur soif de richesse. Leur royaume a été en partie ravagé et on ramène quand même un certain butin ainsi que des esclaves. D’autre part, la bataille décisive n’a pas eu lieu, le ring principal et surtout son trésor légendaire n’ont pas été pris. Bref, les Avars restent une menace. C’est pourquoi Charlemagne passera son hiver en Bavière a organiser sa contre-attaque…

En 793, à cause d’une énième révolte Saxonne, la campagne contre les Avars est avortée. Ces derniers sont alors en pleine guerre civile : Un Khagan a même été assassiné. En 795, un Tudun, (noble gouverneur avar), offre de se convertir au christianisme et de se déclarer vassal du roi... L’année suivante, profitant du désordre généralisé, Pépin et son bras droit Éric, duc de Frioul mettent au point un plan visant à annihiler définitivement les Avars tandis que Charlemagne se trouve en Saxe.

Leur armée composée de Francs et de Lombards attaquent la Pannonie. Profitant des dissensions internes, les troupes Carolingiennes s’emparent du ring principal et d’un trésor considérable. Le Tudun de l’Ouest est ramené par Pépin à Aix où il est baptisé.
Le roi d’Italie ramène aussi un butin considérable, avec pas moins de 15 chariots à bœufs pour le transporter qui permet à son père de distribuer « des trésors aux églises et aux évêques, aux comtes, et récompense aussi tous ses fidèles d’une façon merveilleuse. ».

Cette fortune est acquise par de multiples pillages et tributs, Byzance doit s'en réserver une part s’élevant à 200 000 pièces d’or, accumulée au fur et à mesure des siècles.
Elle permet à Charlemagne de faire preuve de générosité envers ses alliés : Le roi Offa de Mercie (un royaume Britannique) reçoit une épée, un baudrier et un tissu de soie issu du trésor. Le Pape Léon III, pour sa part, voit arriver à Rome une partie du butin de la campagne.

En 799, des troubles éclatent : les Avars refusent de reconnaître la victoire Franque malgré la soumission du Tudun. Gerold, le préfet de Bavière est assassiné de même qu’Éric de Frioul quoiqu’on soupçonne Byzance d’être derrière ce dernier crime... Charlemagne décide alors de lancer des expéditions depuis la Bavière pour en finir définitivement avec ce peuple où s’illustrent les « scarae », ces cavaliers d’élite de l’entourage de l’Empereur.
« …Combien de sang est versé, on le réalise aujourd’hui par le fait que la Pannonie est maintenant si déserte qu’il ne reste aucun signe de présence humaine.
Toute la noblesse des Huns a péri dans cette guerre et toute leur gloire s’en est allé. » Explique Éginhard.
En 805, les dernières révoltes sont brisées et les Avars disparaissent des chroniques dès le premier quart du IXe siècle.

Le cadre missionnaire a toujours constitué un défi particulier pour les élites. Il oblige en effet ces dernières à pénétrer dans un espace qui, du point de vue des missionnaires, est dépourvu de cadres administratifs, politiques
et sociaux. En particulier pour la mission auprès des Slaves et des Avars, il faut s’approprier mentalement un espace que les marqueurs naturels ne suffisent pas à définir. Toutefois, le travail de mission et de contrôle des populations locales n'est pas toujours à la hauteur des plans audacieux qui sont échafaudés par la cour Carolingienne :
Les échecs sont dus non seulement à des soulèvements imprévisibles, mais aussi au degré de qualification des missionnaires.

Par ailleurs, la méthode même de la conversion fait l’objet d’une énergique remise en question autour de l’an 800, en raison des difficultés rencontrées
par la mission en Saxe.
La question missionnaire est donc avant tout l’objet de discussions parmi les élites de la cour... Encore faut-il rappeler que ces cercles sont fort mal informés à propos des réalités locales :
Il faut attendre que les campagnes militaires débordent les limites de l’Ostland Bavarois pour que les dignitaires laïcs et ecclésiastiques aient l’occasion de mettre en pratique les théories de la mission.

L’intégration de l’étranger est d’ailleurs liée à un problème linguistique : Telle est notamment la principale difficulté constatée par les évêques qui se rassemblent en 796, pendant l’expédition contre les Avars, en un lieu que nous ne connaissons pas sur les rives du Danube. Le rapport établi par ces évêques n’hésite d’ailleurs pas à établir une comparaison avec l’histoire des apôtres... Dans cette optique, le travail de mission a même été plus facile pour les apôtres qu’il ne l’est en Europe centrale au VIIIe siècle : Le protocole de ce
Conventus signale en effet que les Juifs connaissent au moins l’Ancien Testament, et que les Romains païens tels le centurion Cornelius sont des familiers de l’écrit grâce à leurs activités professionnelles. Même un eunuque éthiopien est capable de lire le livre d’Èsaïe, quand bien même la signification du texte doit lui être expliquée par l’apôtre Philippe...

Pour les évêques rassemblés sur les bords du Danube, il s’agit donc de
déterminer comment on peut rectifier ces baptêmes après coup sans entrer dans le piège d’un second baptême... Alcuin a soigneusement lu le protocole de cette réunion, et y répond dans les années suivantes en faisant parvenir à l’évêque Arn de Salzbourg des textes qui se trouvent aujourd’hui dans le manuscrit 795 de Vienne...

Ce manuscrit constitue une collection dont le noyau est sans doute rédigé à Saint-Amand en 798 avant d’être complété à
Salzbourg l’année suivante par l’ajout de deux parties supplémentaires. On y trouve notamment le texte d’Alcuin : De orthographia, suivi par un florilège
d’alphabets divers... La version du traité orthographique qui est rédigée à Salzbourg montre même une attention pour la question des Avars. En effet,
son rédacteur ajoute le terme d’avarus dans la liste des mots commentés, et dans la mesure où ce terme peut désigner à la fois un péché et un caractère ethnique, on s’efforce d’imposer pour ces deux réalités deux graphies distinctes (même si à l’oral, la différence est à peine audible) en important la
pratique grecque qui emploit un « b » pour l’ethnonyme : Les alphabets grecs, gothiques et runiques qui sont placés à la suite de ce texte montrent également le souci d’une préparation, certes encore très indifférenciée, pour une
éventuelle rencontre avec la langue avare.
Là encore, le manuscrit de 795 de Vienne constitue un bon témoignage pour ces projets d’enseignement à Saint-Amand et à Salzbourg. Le manuscrit est en effet l’œuvre de plus de 30 mains différentes, parfois, un maître rédige quelques lignes du texte à copier, avant d’être relayé par un de ses élèves.

Marcarius of Friuli | Résultats sur Internet | cyclopaedia.net
www.cyclopaedia.fr/wiki/Marcarius_of_Friuli
16 déc. 2013 - Marcarius was the Duke of Friuli from 776 to 787. ... 787–789 Unroch I. 789–799 Erich 799–808 Hunfrid 808–817 Aio 817–819 Chadaloh I.

Duc De Frioul, Grand Maréchal Du Palais Impérial Jean De La Tour‎
Annonce

Pillages et butins dans la représentation du pouvoir à l ...
www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=MEDIE_062_0135
En effet, en 788, le duc de Bavière Tassilon, qui s'était allié avec les Avars, est .... Aucun motif particulier n'est donné pour les expéditions d'Éric de Frioul et de ..... 799, p. 108 : « Signa quoque... [48] . La même année, Gui, en charge de la ...
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Les Avars - isabelle wanclik - Free
isabelle.wanclik.free.fr/avars.htm
L'année suivante, le khagan est assassiné par ses rivaux et le duc de Frioul, Erich, organise une expédition contre la capitale avar, le Ring, ..... Ce pillage systématique va durer jusqu'en 799, date à laquelle les derniers rebelles se rendront.
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