jeudi 19 mars 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 793

 17 MARS 2015...

Cette page concerne l'année 793 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

MALGRÉ


L'ENCADREMENT PRUDENT DE L'EMPEREUR... ILS NE PENSENT QU'A EUX.

En 793, à la suite de la conjuration de Pépin le Bossu (les conjurés n'ont pas prêté serment), Charlemagne adresse des instructions aux missi dominici pour organiser le serment général de fidélité au roi. Il ordonne aux missi de faire jurer :
Les évêques et les abbés, les comtes et les vassi dominici, les visdomini (les hommes de confiance des évêques), les archidiacres et les chanoines.
Viennent ensuite les moines et les clercs qui font vie commune, qui sont exemptés du vrai serment mais doivent jurer fidélité en présence de l’abbé. Puis les avocats (qui administrent les terres de l’Église) et les vicaires, les centeniers et les prêtres séculiers.
Enfin l’ensemble du peuple (les hommes valides âgés d’au moins 12 ans), les propriétaires indépendants, les hommes des évêques et des abbesses et des comtes, ou encore d’autres seigneurs, et aussi les serfs du fisc royal et de l’Église et les colons, et les esclaves qui sont honorés par leur maître avec des charges et bénéfices...
Qu’ils jurent tous : Les paysans assujettis, esclaves ou affranchis, sont écartés du serment, à l’exception de ceux qui dépendent directement du roi ou de l’Église.

Les divers États qui constituent l'empire Franc offrent entre eux des différences profondes.
Tout en les soumettant à son action personnelle et à un certain nombre d'obligations uniformes, Charlemagne leur laisse en général la jouissance de leurs institutions particulières. Chaque peuple, dans l'empire Franc, conserve ses lois : Loi salique, loi ripuaire, lois des Burgondes, des Frisons, des Alamans, des Bavarois, des Lombards, etc... Plusieurs sont rédigées ou révisées à cette époque.
Eginhard prétend même que Charlemagne fait recueillir et rédiger les coutumes encore non écrites de tous les peuples qui sont sous sa domination.
En bien des circonstances, il montre son désir de ne pas froisser les amours-propres nationaux : Il donne 2 de ses fils comme rois particuliers à l'Italie et à l'Aquitaine, et il ordonne même à Louis de porter le costume basque afin de flatter les sentiments de ses sujets.

En dépit du pape Adrien, dans le duché de Bénévent, il laisse subsister la famille ducale... Malgré ces concessions à l'esprit d'autonomie, Charlemagne entend cependant organiser un gouvernement central et, à défaut de l'unité des lois civiles, établir l'unité des institutions politiques.
Il cherche à fondre dans une œuvre commune des éléments d'origine diverse, tels que les éléments Romains et Germaniques, et cette tendance se marque même dans les apparences extérieures.
Ainsi, il s'intitule « Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur, gouvernant l'Empire Romain, et, par la miséricorde de bien, roi des Francs et des Lombards », mais d'autre part, vêtu d'habits francs, entouré de compagnons qui rappellent les anciens comites Germains, il aime à chasser dans les vastes forêts de la région du Rhin, à résider dans les villes qui s'y trouvent, Worms, Nimègue, Ingelheim, Aix-la-Chapelle surtout, que les contemporains appellent la « nouvelle Rome ». 
Charlemagne fait rédiger les lois et les coutumes barbares, recueillir les vieux chants Germaniques, mais, au retour de ses chasses et de ses expéditions, il apparaît au milieu d'évêques et d'abbés tout imbus de traditions Romaines, il en fait ses conseillers intimes, il cherche à accroître leur influence par le développement des écoles. Devenu empereur, il se considère comme l'héritier des Constantin et des Théodose, et en même temps des rois bibliques, il sait, quand il le faut, bien que rarement et à regret, quitter le manteau Franc pour le costume et les insignes impériaux.

Il en résulte que l'unité de son gouvernement tient beaucoup à sa personne même, à son activité, à son habileté, et que par suite elle sera éphémère.

Pour s'assurer de ses sujets, Charlemagne les lie à lui par un serment de fidélité. Les contemporains y attachent une importance réelle et, en 786, après un complot, les conjurés allèguent qu'ils n'ont point juré fidélité... Par la suite, des instructions sont données pour que personne ne puissent s'y soustraire, lorsque Charlemagne devient empereur, ce serment est renouvelé. Il implique non seulement la soumission à l'empereur, mais le respect de l’enlise et l'attachement à la foi chrétienne, l'unité religieuse étant le fondement sur lequel repose l’œuvre de Charlemagne. Dans la suite, il le fait encore répéter à d'autres occasions... il est évident que c'est là pour lui une institution essentielle, le véritable lien entre les sujets et le roi. 

Dans ce vaste empire, composé d'éléments si divers, la fidélité à l'empereur tient lieu de patriotisme, sa volonté fait loi, elle se manifeste par des ordres, bannum, praeceptum, dont nul ne doit entraver l'exécution (le mot  de bannum désigne aussi l'amende qui frappe celui qui s'est dérobé à ces ordres).

Les fautes graves envers le roi sont considérées comme des crimes de lèse-majesté, et peuvent être punies de mort. Le centre du gouvernement est au « palais sacré ».
Les fonctionnaires y sont nombreux, quelques-uns ont une importance spéciale : Le chapelain du palais est chargé de toute l'administration religieuse,
La chancellerie est dirigée par le grand chancelier.
Le comte du palais juge toutes les affaires qui ont été portées en appel au palais, il signale au roi les lacunes qui existent dans les lois et coutumes, les dispositions qui doivent y être modifiées.
Viennent ensuite le chambrier (camerarius), le sénéchal (senescaleus), le bouteiller (buticularius), le connétable (comes stabuli), etc...

Il est à remarquer que le maire du palais a disparu : Les Carolingiens qui se sont élevés au pouvoir par la possession de cette charge se gardent bien de la laisser subsister... Les mesures importantes sont prises dans de grandes assemblées qui se tiennent ordinairement en mai, mais quelquefois en juin, juillet, même en août.
Les termes différents dont se servent les contemporains pour les désigner en attestent les différents caractères. Champs de mai, elles ont lieu au moment où vont commencer les campagnes, Charlemagne les convoque souvent dans le voisinage des régions où il veut porter la guerre, il recommande qu'on y vienne en armes.
D'autres fois ces assemblées sont réunies surtout pour s'occuper des affaires de l’Église :
Ratisbonne en 792.
Francfort en 794.
Aix-la-Chapelle en 809.

On les appelle alors des assemblées synodales (synodalis conventus), mais on s'y occupe aussi d'affaires civiles, et les évêques et les abbés n'y sont pas exclusivement appelés.
Le mot de placitum désigne plus particulièrement le caractère juridique de ces assemblées,
Celui de generalis conventus l'ensemble de leurs caractères.
Des assemblées de grands se tiennent aussi en automne et en hiver, mais, sauf quelques exceptions, elles ont moins d'importance. 
Ces grandes assemblées de Charlemagne ne sont nullement des assemblées populaires, la prépondérance de l'aristocratie laïque et ecclésiastique y est très marquée, sans doute la foule y est grande, surtout quand une guerre doit suivre et que les guerriers ont été convoqués, mais elle ne joue aucun rôle politique réel.
Seuls les grands délibèrent sur les affaires que le roi leur a soumises, ils donnent leur avis, mais le roi décide.
Là sont préparées, là sont promulguées des mesures législatives qui portent le nom de capitulaires, mais ce terme s'applique à des documents fort différents les uns des autres et qu'il faut bien distinguer. Lorsque Charlemagne veut faire des additions aux lois particulières de ses sujets, loi salique, loi ripuaire, il prépare des capitulaires qui devront être ajoutés à la loi (capitula legi addenda), mais seulement après avoir été soumis à l'approbation des intéressés.
Quand il veut prendre des mesures générales, indépendantes de ces lois, il rédige des capitulaires qui doivent être acceptés en vertu de leur autorité propre (capitula per se scribenda), qui représentent vraiment son activité gouvernementale et juridique et constituent le droit commun de l'empire Franc, il se contente de les porter à la connaissance de ses sujets.
Enfin on appelle encore capitulaires des pièces de tout genre émanées de lui, règlements pour l'administration des domaines royaux, instructions pour les missi dominici envoyés en tournées d'inspection, notes sur des questions à examiner. 
Pour l'administration locale, si on laisse de côté les peuples vassaux qui conservent une organisation particulière, tels que les Slaves, les Avars, les Bretons, les Basques, les Bénéventins, le comté, comitatus, pagus, est la base de toute l'organisation, et son chef s'appelle comte ou graf.
Les comtes représentent la puissance royale dans son ensemble et ont des attributions fort diverses, militaires, financières, juridiques, mais leur ambition est contenue, d'une part par l'obligation de se rendre sans cesse à l'armée et aux grandes assemblées, de l'autre par le contrôle des missi...

Charlemagne, dans ses capitulaires, se préoccupe d'empêcher les comtes de devenir des tyrans locaux, de rendre leurs charges héréditaires, ainsi que cela s'est vu sous les derniers Mérovingiens, et que cela doit se revoir ensuite, Il ne choisit pas ses comtes exclusivement dans la noblesse, et, s'il ne semble pas qu'il y est de terme régulier à leurs fonctions, il destitue ceux dont il est mécontent. 
Les comtés se divisent en centaines, administrées par des centeniers ou vicaires. A côté des comtes, les évêques sont aussi à ses yeux des fonctionnaires locaux qui dépendent de lui. C'est sur sa demande ou avec son consentement que le pape confère le pallium aux métropolitains, c'est lui qui ordinairement nomme les évêques, le système des élections épiscopales ne se maintient guère qu'en Italie, encore sont-elles soumises à la confirmation royale.

Si les évêques, les abbés, les prêtres, les diacres enfreignent ses ordres, il les destitue.
Il veut enfin que les comtes, ses fonctionnaires dans l'ordre civil, et les évêques, ses fonctionnaires dans l'ordre religieux, se prêtent un mutuel appui.

Pour l'administration de la justice dans les provinces, les scabins deviennent les assesseurs réguliers des comtes. Si cette charge est lourde, il faut observer que tous ceux qui doivent le service militaire, ne sont pas appelés chaque année, on n'en convoque qu'une partie, surtout ceux des régions voisines du pays où doit se faire la guerre. Les guerriers s'arment à leurs frais, ils doivent se munir de vêtements et d'armes pour 6 mois, de vivres pour 3 mois, calculés à partir du moment où l'on se trouve près du territoire ennemi.

Pendant ce long règne, l'autorité de Charlemagne est respectée, les complots sont peu nombreux.

En 786, on en découvre un formé par le comte Hardrad et des Thuringiens, ils veulent s'emparer du roi et le tuer.

En 789, Charlemagne promulgue un capitulaire stipulant que la formule du serment de fidélité au roi doit être prononcée par tous les hommes libres.
Les missi dominici, envoyés de l’empereur, sont chargés de recueillir les serments. Le serment général de fidélité au roi est une institution de la royauté Carolingienne, qui a existé quelque temps sous les Mérovingiens, comme l'indique le formulaire de Marculfe. La prestation du serment sera renouvelée dans tout le royaume en 793, 802, 806 et 812.

En 792, ces nobles mécontents convainquent le prince de se mettre à la tête de leur rébellion... À cette époque, Charlemagne se trouve à Ratisbonne, en Bavière. Le projet des conspirateurs est de mettre Pépin le Bossu sur le trône où il serait un roi plus affable (et plus facilement manipulable), et pour cela ils prévoient d'assassiner Charlemagne, son épouse, à cette date, Fastrade de Franconie, ainsi que les trois fils d'Hildegarde. Le jour prévu, Pépin prétend être malade pour rencontrer les comploteurs. Le complot est dénoncé par un clerc d'origine Lombarde nommé Fardulf.

Notker le Bègue, chroniqueur de la fin du IXe siècle, donne une version assez piquante de cet épisode :
Selon lui, Fardulf est arrivé auprès de Charlemagne alors que celui-ci est occupé en compagnie de plusieurs jeunes femmes. Mais l'ouvrage de Notker n'est pas entièrement fiable...

Charlemagne convoque une assemblée pour juger les comploteurs : Tous sont déclarés coupable de haute trahison et condamnés à mort. Mais Charlemagne semble toujours garder une certaine affection pour son fils car il commue la sentence de Pépin en peine d'enfermement à perpétuité. Conformément à la pratique habituelle en ce cas, Pépin devient moine, en l'occurrence à l'abbaye de Prüm... Il y meurt une vingtaine d'années plus tard en 811, probablement de la peste.

Pépin le Bossu, né vers 770, grand noble Franc de la famille Carolingienne, fils considéré comme illégitime de Charlemagne.
Éginhard, dans sa Vita Karoli, décrit Pépin comme un individu pourvu de traits agréables et normalement proportionné, si ce n'est une malformation dorsale, d'où provient son surnom de « Pépin le Bossu ».

En tant que premier fils de Charlemagne, il semble être à l'origine un héritier valable, comme en témoigne son nom, celui de son grand-père, Pépin le Bref. Il perd sa place avec la naissance des fils d'Hildegarde : Charles, Carloman et Louis.

En 781, Charles déshérite officiellement Pépin en faisant rebaptiser Carloman du nom de « Pépin », couronné roi d'Italie, tandis que Louis est couronné roi d'Aquitaine. Pépin le Bossu est autorisé à rester à la cour dont il est un membre apprécié. Charlemagne traite d'ailleurs son fils avec égard, lui donnant prééminence sur ses plus jeunes demi-frères.
Le prince, qui a sans doute eu des espoirs concernant la succession de son père, devient une cible facile pour une faction de nobles mécontents, qui nouent des amitiés intéressées avec lui.
Ils excitent la déception de Pépin en déplorant le traitement subi jadis par sa mère.

En 792, ces nobles mécontents convainquent le prince de se mettre à la tête de leur rébellion...

Mais, si la personne de Charlemagne est peu visée, son œuvre est de son vivant même compromise. La féodalité grandissante est plus forte que lui, et la défaite du pouvoir central est sensible même sous son règne.

Ainsi, il a voulu supprimer l'exercice du droit de vengeance, en 813, il doit le reconnaître.
A chaque instant il se plaint que ceux à qui il a accordé des bénéfices en usent mal ou cherchent à se les approprier.
Les capitulaires montrent que les seniores, ces hommes puissants, ces seigneurs, deviennent des tyrans locaux, entravent l'action du pouvoir royal, cherchent à réduire les hommes libres en leur pouvoir par la recommandation...
Pourtant Charlemagne n'ose pas engager une lutte ouverte avec eux, loin de là, il en arrive à régler lui-même les obligations du recommandé vis-à-vis du seigneur.

Aussi, lorsqu'il sera remplacé par un successeur débile, que la discorde divisera la famille Carolingienne, qu'il n'y aura plus une autorité assez ferme pour maintenir ensemble les peuples de l'empire Franc, que les invasions viendront s'ajouter aux dissensions, son œuvre s'effondrera en grande partie.

Serment général de fidélité au roi — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Serment_général_de_fidélité_au_roi
Roland prêtant le serment de fidélité à Charlemagne. Le serment général de fidélité au roi est une institution de la royauté carolingienne, qui a existé ... La prestation du serment sera renouvelée dans tout le royaume en 793, 802, 806 et 812.

Histoire Chronologique charlemagne - HISTOIRE d'AUXERRE
auxerre.historique.free.fr/.../histoire_chronologique_charlemagne.htm
770 Charlemagne répudie Himiltrude pour épouser Désirée, fille du roi des Lombards. 771 Le 4 ... 786 Charlemagne exige un serment de fidélité de tous les hommes libres du royaume. ... 793 Incursion des Arabes dans la région de Narbonne repoussée par ... 807-808 Cette année, l'hiver fut très "mou" et très pernicieux.

Le règne de Charlemagne.
www.cosmovisions.com/Charlemagne01.htm
Le 4 décembre 771, Carloman mourut, et Charlemagne fut reconnu seul roi à Corbeny ... Arichis, qui s'était enfermé dans Salerne, dut traiter, jurer fidélité, s'engager à un ... L'année suivante, au mois d'août, Arichis mourut et Charlemagne établit ... puis Urgel et Vich se soumirent à Charlemagne; en 793 le calife Hescham, ...
Vous avez consulté cette page le 17/03/15.

Charlemagne - Histoire de l'Europe
www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?...Charlemagne...
De l'année .... Le 25 juillet 756, en présence du roi Pépin III le Bref et de Charlemagne, son fils, ... en 793 Theudelinde de Sens,; en 794 Ermengarde de Hesbaye,; en 819 .... l'antrustion était un homme libre qui avait juré fidélité à la personne du roi et ..... A la suite de ce complot, Charlemagne instaure un serment général ...

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