17
MARS 2015...
Cette
page concerne l'année 793 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
MALGRÉ
En
793, à la suite de la conjuration de Pépin le Bossu (les conjurés
n'ont pas prêté serment), Charlemagne adresse des instructions aux
missi dominici pour organiser le serment général de fidélité au
roi. Il ordonne aux missi de faire jurer :
Les
évêques et les abbés, les comtes et les vassi dominici, les
visdomini (les hommes de confiance des évêques), les archidiacres
et les chanoines.
Viennent
ensuite les moines et les clercs qui font vie commune, qui sont
exemptés du vrai serment mais doivent jurer fidélité en présence
de l’abbé. Puis les avocats (qui administrent les terres de
l’Église) et les vicaires, les centeniers et les prêtres
séculiers.
Enfin
l’ensemble du peuple (les hommes valides âgés d’au moins 12
ans), les propriétaires indépendants, les hommes des évêques et
des abbesses et des comtes, ou encore d’autres seigneurs, et aussi
les serfs du fisc royal et de l’Église et les colons, et les
esclaves qui sont honorés par leur maître avec des charges et
bénéfices...
Qu’ils
jurent tous : Les paysans assujettis, esclaves ou affranchis,
sont écartés du serment, à l’exception de ceux qui dépendent
directement du roi ou de l’Église.
Les
divers États qui constituent l'empire Franc offrent entre eux des
différences profondes.
Tout
en les soumettant à son action personnelle et à un certain nombre
d'obligations uniformes, Charlemagne leur laisse en général la
jouissance de leurs institutions particulières. Chaque peuple, dans
l'empire Franc, conserve ses lois : Loi salique, loi ripuaire, lois
des Burgondes, des Frisons, des Alamans, des Bavarois, des Lombards,
etc... Plusieurs sont rédigées ou révisées à cette époque.
Eginhard
prétend même que Charlemagne fait recueillir et rédiger les
coutumes encore non écrites de tous les peuples qui sont sous sa
domination.
En
bien des circonstances, il montre son désir de ne pas froisser les
amours-propres nationaux : Il donne 2 de ses fils comme rois
particuliers à l'Italie et à l'Aquitaine, et il ordonne même à
Louis de porter le costume basque afin de flatter les sentiments de
ses sujets.
En
dépit du pape Adrien, dans le duché de Bénévent, il laisse
subsister la famille ducale... Malgré ces concessions à l'esprit
d'autonomie, Charlemagne entend cependant organiser un gouvernement
central et, à défaut de l'unité des lois civiles, établir l'unité
des institutions politiques.
Il
cherche à fondre dans une œuvre commune des éléments d'origine
diverse, tels que les éléments Romains et Germaniques, et cette
tendance se marque même dans les apparences extérieures.
Ainsi,
il s'intitule « Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique
empereur, gouvernant l'Empire Romain, et, par la miséricorde de
bien, roi des Francs et des Lombards », mais d'autre part, vêtu
d'habits francs, entouré de compagnons qui rappellent les anciens
comites Germains, il aime à chasser dans les vastes forêts de la
région du Rhin, à résider dans les villes qui s'y trouvent, Worms,
Nimègue, Ingelheim, Aix-la-Chapelle surtout, que les contemporains
appellent la « nouvelle Rome ».
Charlemagne
fait rédiger les lois et les coutumes barbares, recueillir les vieux
chants Germaniques, mais, au retour de ses chasses et de ses
expéditions, il apparaît au milieu d'évêques et d'abbés tout
imbus de traditions Romaines, il en fait ses conseillers intimes, il
cherche à accroître leur influence par le développement des
écoles. Devenu empereur, il se considère comme l'héritier des
Constantin et des Théodose, et en même temps des rois bibliques, il
sait, quand il le faut, bien que rarement et à regret, quitter le
manteau Franc pour le costume et les insignes impériaux.
Il
en résulte que l'unité de son gouvernement tient beaucoup à sa
personne même, à son activité, à son habileté, et que par suite
elle sera éphémère.
Pour
s'assurer de ses sujets, Charlemagne les lie à lui par un serment de
fidélité. Les contemporains y attachent une importance réelle et,
en 786, après un complot, les conjurés allèguent qu'ils n'ont
point juré fidélité... Par la suite, des instructions sont données
pour que personne ne puissent s'y soustraire, lorsque Charlemagne
devient empereur, ce serment est renouvelé. Il implique non
seulement la soumission à l'empereur, mais le respect de l’enlise
et l'attachement à la foi chrétienne, l'unité religieuse étant le
fondement sur lequel repose l’œuvre de Charlemagne. Dans la suite,
il le fait encore répéter à d'autres occasions... il est évident
que c'est là pour lui une institution essentielle, le véritable
lien entre les sujets et le roi.
Dans
ce vaste empire, composé d'éléments si divers, la fidélité à
l'empereur tient lieu de patriotisme, sa volonté fait loi, elle se
manifeste par des ordres, bannum, praeceptum, dont nul ne doit
entraver l'exécution (le mot de bannum désigne aussi l'amende
qui frappe celui qui s'est dérobé à ces ordres).
Les
fautes graves envers le roi sont considérées comme des crimes de
lèse-majesté, et peuvent être punies de mort. Le centre du
gouvernement est au « palais sacré ».
Les
fonctionnaires y sont nombreux, quelques-uns ont une importance
spéciale : Le chapelain du palais est chargé de toute
l'administration religieuse,
La
chancellerie est dirigée par le grand chancelier.
Le
comte du palais juge toutes les affaires qui ont été portées en
appel au palais, il signale au roi les lacunes qui existent dans les
lois et coutumes, les dispositions qui doivent y être modifiées.
Viennent
ensuite le chambrier (camerarius), le sénéchal (senescaleus), le
bouteiller (buticularius), le connétable (comes stabuli), etc...
Il
est à remarquer que le maire du palais a disparu : Les Carolingiens
qui se sont élevés au pouvoir par la possession de cette charge se
gardent bien de la laisser subsister... Les mesures importantes sont
prises dans de grandes assemblées qui se tiennent ordinairement en
mai, mais quelquefois en juin, juillet, même en août.
Les
termes différents dont se servent les contemporains pour les
désigner en attestent les différents caractères. Champs de mai,
elles ont lieu au moment où vont commencer les campagnes,
Charlemagne les convoque souvent dans le voisinage des régions où
il veut porter la guerre, il recommande qu'on y vienne en armes.
D'autres
fois ces assemblées sont réunies surtout pour s'occuper des
affaires de l’Église :
Ratisbonne
en 792.
Francfort
en 794.
Aix-la-Chapelle
en 809.
On
les appelle alors des assemblées synodales (synodalis conventus),
mais on s'y occupe aussi d'affaires civiles, et les évêques et les
abbés n'y sont pas exclusivement appelés.
Le
mot de placitum désigne plus particulièrement le caractère
juridique de ces assemblées,
Celui
de generalis conventus l'ensemble de leurs caractères.
Des
assemblées de grands se tiennent aussi en automne et en hiver, mais,
sauf quelques exceptions, elles ont moins d'importance.
Ces
grandes assemblées de Charlemagne ne sont nullement des assemblées
populaires, la prépondérance de l'aristocratie laïque et
ecclésiastique y est très marquée, sans doute la foule y est
grande, surtout quand une guerre doit suivre et que les guerriers ont
été convoqués, mais elle ne joue aucun rôle politique réel.
Seuls
les grands délibèrent sur les affaires que le roi leur a soumises,
ils donnent leur avis, mais le roi décide.
Là
sont préparées, là sont promulguées des mesures législatives qui
portent le nom de capitulaires, mais ce terme s'applique à des
documents fort différents les uns des autres et qu'il faut bien
distinguer. Lorsque Charlemagne veut faire des additions aux lois
particulières de ses sujets, loi salique, loi ripuaire, il prépare
des capitulaires qui devront être ajoutés à la loi (capitula legi
addenda), mais seulement après avoir été soumis à l'approbation
des intéressés.
Quand
il veut prendre des mesures générales, indépendantes de ces lois,
il rédige des capitulaires qui doivent être acceptés en vertu de
leur autorité propre (capitula per se scribenda), qui représentent
vraiment son activité gouvernementale et juridique et constituent le
droit commun de l'empire Franc, il se contente de les porter à la
connaissance de ses sujets.
Enfin
on appelle encore capitulaires des pièces de tout genre émanées de
lui, règlements pour l'administration des domaines royaux,
instructions pour les missi dominici envoyés en tournées
d'inspection, notes sur des questions à examiner.
Pour
l'administration locale, si on laisse de côté les peuples vassaux
qui conservent une organisation particulière, tels que les Slaves,
les Avars, les Bretons, les Basques, les Bénéventins, le comté,
comitatus, pagus, est la base de toute l'organisation, et son chef
s'appelle comte ou graf.
Les
comtes représentent la puissance royale dans son ensemble et ont des
attributions fort diverses, militaires, financières, juridiques,
mais leur ambition est contenue, d'une part par l'obligation de se
rendre sans cesse à l'armée et aux grandes assemblées, de l'autre
par le contrôle des missi...
Charlemagne,
dans ses capitulaires, se préoccupe d'empêcher les comtes de
devenir des tyrans locaux, de rendre leurs charges héréditaires,
ainsi que cela s'est vu sous les derniers Mérovingiens, et que cela
doit se revoir ensuite, Il ne choisit pas ses comtes exclusivement
dans la noblesse, et, s'il ne semble pas qu'il y est de terme
régulier à leurs fonctions, il destitue ceux dont il est
mécontent.
Les
comtés se divisent en centaines, administrées par des centeniers ou
vicaires. A côté des comtes, les évêques sont aussi à ses yeux
des fonctionnaires locaux qui dépendent de lui. C'est sur sa demande
ou avec son consentement que le pape confère le pallium aux
métropolitains, c'est lui qui ordinairement nomme les évêques, le
système des élections épiscopales ne se maintient guère qu'en
Italie, encore sont-elles soumises à la confirmation royale.
Si
les évêques, les abbés, les prêtres, les diacres enfreignent ses
ordres, il les destitue.
Il
veut enfin que les comtes, ses fonctionnaires dans l'ordre civil, et
les évêques, ses fonctionnaires dans l'ordre religieux, se prêtent
un mutuel appui.
Pour
l'administration de la justice dans les provinces, les scabins
deviennent les assesseurs réguliers des comtes. Si cette charge est
lourde, il faut observer que tous ceux qui doivent le service
militaire, ne sont pas appelés chaque année, on n'en convoque
qu'une partie, surtout ceux des régions voisines du pays où doit se
faire la guerre. Les guerriers s'arment à leurs frais, ils doivent
se munir de vêtements et d'armes pour 6 mois, de vivres pour 3 mois,
calculés à partir du moment où l'on se trouve près du territoire
ennemi.
Pendant
ce long règne, l'autorité de Charlemagne est respectée, les
complots sont peu nombreux.
En
786, on en découvre un formé par le comte Hardrad et des
Thuringiens, ils veulent s'emparer du roi et le tuer.
En
789, Charlemagne promulgue un capitulaire stipulant que la formule du
serment de fidélité au roi doit être prononcée par tous les
hommes libres.
Les
missi dominici, envoyés de l’empereur, sont chargés de recueillir
les serments. Le serment général de fidélité au roi est une
institution de la royauté Carolingienne, qui a existé quelque temps
sous les Mérovingiens, comme l'indique le formulaire de Marculfe.
La prestation du serment sera renouvelée dans tout le royaume en
793, 802, 806 et 812.
En
792, ces nobles mécontents convainquent le prince de se mettre à la
tête de leur rébellion... À cette époque, Charlemagne se trouve à
Ratisbonne, en Bavière. Le projet des conspirateurs est de mettre
Pépin le Bossu sur le trône où il serait un roi plus affable (et
plus facilement manipulable), et pour cela ils prévoient
d'assassiner Charlemagne, son épouse, à cette date, Fastrade de
Franconie, ainsi que les trois fils d'Hildegarde. Le jour prévu,
Pépin prétend être malade pour rencontrer les comploteurs. Le
complot est dénoncé par un clerc d'origine Lombarde nommé Fardulf.
Notker
le Bègue, chroniqueur de la fin du IXe siècle, donne une
version assez piquante de cet épisode :
Selon
lui, Fardulf est arrivé auprès de Charlemagne alors que celui-ci
est occupé en compagnie de plusieurs jeunes femmes. Mais l'ouvrage
de Notker n'est pas entièrement fiable...
Charlemagne
convoque une assemblée pour juger les comploteurs : Tous sont
déclarés coupable de haute trahison et condamnés à mort. Mais
Charlemagne semble toujours garder une certaine affection pour son
fils car il commue la sentence de Pépin en peine d'enfermement à
perpétuité. Conformément à la pratique habituelle en ce cas,
Pépin devient moine, en l'occurrence à l'abbaye de Prüm... Il y
meurt une vingtaine d'années plus tard en 811, probablement de la
peste.
Pépin
le Bossu, né vers 770, grand noble Franc de la famille
Carolingienne, fils considéré comme illégitime de Charlemagne.
Éginhard,
dans sa Vita Karoli, décrit Pépin comme un individu pourvu de
traits agréables et normalement proportionné, si ce n'est une
malformation dorsale, d'où provient son surnom de « Pépin le
Bossu ».
En
tant que premier fils de Charlemagne, il semble être à l'origine un
héritier valable, comme en témoigne son nom, celui de son
grand-père, Pépin le Bref. Il perd sa place avec la naissance des
fils d'Hildegarde : Charles, Carloman et Louis.
En
781, Charles déshérite officiellement Pépin en faisant rebaptiser
Carloman du nom de « Pépin », couronné roi d'Italie,
tandis que Louis est couronné roi d'Aquitaine. Pépin le Bossu est
autorisé à rester à la cour dont il est un membre apprécié.
Charlemagne traite d'ailleurs son fils avec égard, lui donnant
prééminence sur ses plus jeunes demi-frères.
Le
prince, qui a sans doute eu des espoirs concernant la succession de
son père, devient une cible facile pour une faction de nobles
mécontents, qui nouent des amitiés intéressées avec lui.
Ils
excitent la déception de Pépin en déplorant le traitement subi
jadis par sa mère.
En
792, ces nobles mécontents convainquent le prince de se mettre à la
tête de leur rébellion...
Mais,
si la personne de Charlemagne est peu visée, son œuvre est de son
vivant même compromise. La féodalité grandissante est plus forte
que lui, et la défaite du pouvoir central est sensible même sous
son règne.
Ainsi,
il a voulu supprimer l'exercice du droit de vengeance, en 813, il
doit le reconnaître.
A
chaque instant il se plaint que ceux à qui il a accordé des
bénéfices en usent mal ou cherchent à se les approprier.
Les
capitulaires montrent que les seniores, ces hommes puissants, ces
seigneurs, deviennent des tyrans locaux, entravent l'action du
pouvoir royal, cherchent à réduire les hommes libres en leur
pouvoir par la recommandation...
Pourtant
Charlemagne n'ose pas engager une lutte ouverte avec eux, loin de là,
il en arrive à régler lui-même les obligations du recommandé
vis-à-vis du seigneur.
Aussi,
lorsqu'il sera remplacé par un successeur débile, que la discorde
divisera la famille Carolingienne, qu'il n'y aura plus une autorité
assez ferme pour maintenir ensemble les peuples de l'empire Franc,
que les invasions viendront s'ajouter aux dissensions, son œuvre
s'effondrera en grande partie.
Serment
général de fidélité au roi — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Serment_général_de_fidélité_au_roi
Roland
prêtant le serment de fidélité à Charlemagne. Le serment général
de fidélité au roi est une institution de la royauté
carolingienne, qui a existé ... La prestation du serment sera
renouvelée dans tout le royaume en 793, 802, 806 et 812.
Histoire
Chronologique charlemagne - HISTOIRE d'AUXERRE
auxerre.historique.free.fr/.../histoire_chronologique_charlemagne.htm
770
Charlemagne répudie Himiltrude pour épouser Désirée, fille du roi
des Lombards. 771 Le 4 ... 786 Charlemagne exige un serment de
fidélité de tous les hommes libres du royaume. ... 793 Incursion
des Arabes dans la région de Narbonne repoussée par ... 807-808
Cette année, l'hiver fut très "mou" et très pernicieux.
Le
règne de Charlemagne.
www.cosmovisions.com/Charlemagne01.htm
Le
4 décembre 771, Carloman mourut, et Charlemagne fut reconnu seul roi
à Corbeny ... Arichis, qui s'était enfermé dans Salerne, dut
traiter, jurer fidélité, s'engager à un ... L'année suivante, au
mois d'août, Arichis mourut et Charlemagne établit ... puis Urgel
et Vich se soumirent à Charlemagne; en 793 le calife Hescham, ...
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avez consulté cette page le 17/03/15.
Charlemagne
- Histoire de l'Europe
www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?...Charlemagne...
De
l'année .... Le 25 juillet 756, en présence du roi Pépin III le
Bref et de Charlemagne, son fils, ... en 793 Theudelinde de Sens,; en
794 Ermengarde de Hesbaye,; en 819 .... l'antrustion était un homme
libre qui avait juré fidélité à la personne du roi et ..... A la
suite de ce complot, Charlemagne instaure un serment général ...
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