21
MARS 2015...
Cette
page concerne l'année 789 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DES
CULTES PAÏENS A LA RELIGION CATHOLIQUE.
Le
visage qu'elle avait, nous ne le reverrons jamais plus. Ni nos
enfants, ni leurs enfants.
Certains
croiront au hasard des choses, d'autres, croiront à la malversation,
mais
la plupart diront que c'était notre faute, notre plus grande faute.
Par
ce grand dieu qui trône dans nos salons, par cette voix et ces
images,
qui
nous dicte que penser, ils nous enseignent comment et quand avoir
peur,
ils
nous montrent qui sont les bons et les méchants. Déjà les
coupables se font pointer du bout du doigt, et la hargne nous emplit
devant ces individus, d'aussi mauvaise foi.
Bientôt,
devant la douleur de nos enfants, nous réclamerons vengeance et
sang, comme bien d'autres le firent bien avant. Nous les clouerons au
pilori et nous danserons et chanterons autour de leur bûcher. Et
quand nous retomberons sur nos pieds, essayant de retrouver notre
dignité, nous comprendrons que notre société est disparue et que
le visage qu'elle avait, nous ne le reverrons jamais plus. Ni nos
enfants, ni leurs enfants.
Cette
fois encore, si nous ne pouvons réfléchir par nous mêmes, nous
sommes condamnés à croire ce qu'on nous enseigne.
« Pierre
De Châtillon 4 mai 2009
www.incapabledesetaire.com »
Depuis
l'époque Romaine, la philosophie des peuples anciens a subsisté
dans nos sociétés jusqu'au tournant du XXe siècle, avant de finir
par s'effacer devant
le
nouveau maître, « la science ». Ce n'est pas là un
résultat raisonné, mais une action concertée des puissants, qui
vise à produire 2 sciences.
Une
d’entre elle, continuerait de prendre appui sur le savoir des
anciens à travers sa traduction dans le langage scientifique
moderne. Ainsi la géométrie des formes au cœur du savoir utilisées
par les anciens, ne serait plus qu'une traduction dans un nouveau
langage mathématique appelé algèbre, inventée il y a 3 siècles,
spécialement élaborée pour éluder le vulgaire et assurer une
position dominante aux exégètes choisis de la monarchie...
L'autre
science, serait éternellement le raisonnement le plus court entre
deux
éléments,
laissant sciemment à l'écart, toute question susceptible de
troubler ce raisonnement. Ce raisonnent est le résultat, établissant
de fait comme ridicule toute déviation du raisonnement et reléguant
le scientifique populaire, au rang d'un commentateur technique de la
science.
Un
système établi depuis 200 ans, mais caractérisé depuis 1960, on
apprend aux élèves les réalités mathématiques, plutôt que de
les fourvoyer dans les postulats d'Euclide devenus insuffisants et de
réserver comme on le faisait jadis aux seuls étudiants des
Facultés, l'enseignement du vrai savoir... Ce ne serait pas la peine
d'avoir de l'autorité, si l'on n'en faisait pas quelquefois usage et
si l'on s'abaissait à discuter avec tout le monde...
personne,
elles n'ont condamné à mort, que des fait déclarés menaçants
pour l'orthodoxie.
Elles
leur ont refusé la terre et l'eau, c’est-à-dire le droit, de
libre et loyale
discussion.
Dorénavant, le vulgaire est éduqué dans le cadre strict du rouage
qu'il a à occuper dans la glèbe de l'empire des puissants, et
possédera, par
l'intermédiaire
de l'éducation populaire, une opinion à la prétention éduquée
sur tous les sujets, tout en admirant aveuglément les nouveaux dieux
du savoir qui ne sont en réalité que des profiteurs d'un génie
invisible, ayant appartenu à une autre époque.
Le
vulgaire aussi sera de l'opinion que ces vieilles histoires ne sont
que balivernes ridicules !... Comment des hommes épars sur la
planète ayant 1 000, 2 000, 3 000 ans de moins d'évolution que
nous, vivant dans des huttes, (n'est-ce pas là ce qu'on nous a
enseigné), auraient pu en savoir plus que nous sur quelque sujet que
ce soit ?!
Comment
croire qu'un savoir quelconque ait pu passer inaperçu entre les
mains des gens de génie qui conduisent notre science moderne, si
développée ?!
Alors,
un des prêtres, qui était très vieux, lui dit:
— Ah
! Solon, Solon, vous autres les Grecs, vous êtes toujours des
enfants, et
il
n'y a pas de vieillards en Grèce.
— Que
veux-tu dire par là ? demande Solon.
— Vous
êtes tous jeunes d'esprit, répondit le prêtre, car vous n'avez
dans
l'esprit
aucune opinion ancienne fondée sur une vieille tradition et aucune
science
blanchie par le temps...
Le
génie de notre science ne s'est manifesté que depuis les 3 derniers
siècles et celui de notre histoire, depuis les 2 derniers
millénaires. Auparavant, c'était le vide incommensurable. Il n'y a
que 2 méthodes de présenter le savoir en ce
monde
:
Celle
de l'ancienne scolastique, qui affirmait certaines vérités, a
priori,
auxquelles
les faits sont tenus de se conformer, et celle de la science moderne
depuis
Bacon, qui part de l'observation des faits et ne construit la théorie
qu'après les avoir constatés...
La
science de la petite cause :
L'électricité
ne provient pas d'une centrale électrique mystérieuse, elle n'est
que l'action de mon doigt sur l'interrupteur permettant d'allumer !
Les
préceptes de l'éducation moderne concernant le savoir des Anciens
sont
simples
: Où sont les livres ? Où sont les preuves ?
Les
voici les livres !
330
av. J.-C. Début de l'empire Perse Achéménide
330
av. J.-C. Incendie de la bibliothèque de Persépolis par les troupes
d'Alexandre le Grand.
240
av. J.-C. Destruction de tous les livres de science et d'histoire par
l'empereur
Chinois Tsin Che Hoang.
75
av. J.-C. Destruction des livres Sibyllins des prêtres d’Apollon
dans
l'incendie
du Capitole.
48
av. J.-C. Premier incendie de la bibliothèque d'Alexandrie par Jules
César.
30
av. J.-C. Début de l'empire Romain
1
apr. J.-C. Destruction des 2 000 volumes d'Oracle par Auguste.
Début
de l'histoire des premiers chrétiens
54.
Saint Paul à Éphèse brûle en autodafé tous les livres qui
traitent de choses curieuses.
Début
de l'empire catholique
296.
Dioclétien brûle les bibliothèques chrétiennes avec leurs
documents
Égyptiennes
et Grecs.
300.
Les empereurs chrétiens d'occidents brûlent et détruisent les
merveilles
du
monde antique, dont le temple de Diane à Éphèse et les archives
païennes.
389.
Théodose brûle les Livres de la Sybille.
405.
Stilicon détruit les copies des Livres Sibyllins.
410.
Ataric pille les bibliothèques de Rome.
600.
Les moines Irlandais font brûler 10 000 manuscrits runiques en
écorce
de
bouleau contenant les traditions annales de la civilisation Celtique.
641.Troisième
incendie de la bibliothèque d'Alexandrie par le Calife Omar.
728.
Léon l'Isaurien brûle 300 000 manuscrits à Byzance lors de la
guerre
des
images.
789.
Charlemagne interdit le culte des arbres, des pierres, des fontaines,
et
prescrit
la destruction de tout objet pouvant se rapporter au culte païen.
1221.
Gengis Khan brûle les livres de l'antique Djouldjoul, la Thèbes de
l'orient.
1200.
Destruction des livres des cathares par les catholiques.
XIIe
et XIVe siècle. L'inquisition brûle les manuscrits hérétiques et
leurs propriétaires avec.
1500.
Destruction de la quasi totalité des livres sacrés des Mexicains
par
l'évêque
Diego de Landa et les conquistadores chrétiens.
1500.
Les livres de Garcilaso de La Vega sont brûlés par l'Inquisition.
1566.
Le vice-roi du Pérou Francisco Tolédo, détruit une quantité
immense
d'étoffes
incas et de tablettes peintes ou figure l'histoire ancienne de
l'Amérique.
1700.
Destruction d'un colombier de papyrus recouvert de caractère magique
par
le Père Sicard dans le port d'Ouardan.
1709.
L'Inquisition brûle les documents scientifiques de Gusmâo à
Lisbonne.
1900
. Mise sous séquestre des tables astronomiques brahmaniques de
Tirvalour
par les autorités parisiennes.
1926.
Ruine de l'un des plus riches gisements archéologiques du globe :
Glozel.
1937
. Mise sous séquestre de la bibliothèque préhistorique de
Lussac-les-Châteaux.
Pendant
tout son règne Charlemagne lutte contre les vestiges du paganisme
pour asseoir la civilisation chrétienne... Pour briser les mœurs
guerrières des peuplades qui lui sont soumises, Charlemagne doit
avant tout pourvoir à ce que l’anarchie ne domine plus dans le
domaine religieux et empêcher les vestiges des cultes Romain,
Druidique et Scandinave de contrarier les développements du
christianisme et de la civilisation qu’il porte.
Dès
le début de son règne en 768, le futur empereur d’Occident
indique aux évêques, qu’il transforme en missionnaires, les
superstitions qu’ils doivent plus particulièrement combattre, et
prononce des peines contre les coupables adorant les arbres, les
fontaines ou les pierres...
En
769, peu après son avènement au trône, Charlemagne publie un
capitulaire dont le deuxième article est ainsi conçu :
LA FONTAINE DE BARONTON |
Il
renouvelle ensuite l’article du capitulaire de Lestines tenu en
743, qui prohibe « sacra Jovis et Mercurii », désignant
en fait les divinités Thor et Odin. Il y ajoute une disposition
pleine de sagesse, savoir que chaque évêque fera une fois l’an la
visite de son diocèse, afin d’instruire le peuple et de se livrer
à la recherche et à la destruction de ce qu’il appelle
« spurcitiae gentilium » (impureté des païens).
L’esprit
de la législation religieuse de Charlemagne se trouve tout entier
dans cette première loi : Il transforme chaque évêque en
missionnaire, et lui impose l’obligation de balayer hors de son
diocèse tout ce qu’il reste de paganisme. L’empereur comprenant
que c’est par la prédication et par les travaux apostoliques que
l’on peut parvenir à réformer les mœurs publiques, cherche à
multiplier le nombre des missionnaires et non à augmenter le zèle
de ceux qui existent, car, nous devons le reconnaître, les
missionnaires du VIIIe siècle ne sont nullement inférieurs à ceux
du siècle précédent...
Saint
Boniface (Winefried) qui, secondé par Saint Burchard, commence vers
l’année 732 sa célèbre mission en Allemagne avant d’expier par
une mort cruelle les succès qu’il a obtenus. Celui-ci déclare en
effet principalement la guerre aux débris de l’ancienne religion
Germanique, mais ces superstitions ressemblent beaucoup à celles qui
proviennent du culte des Romains, et les unes comme les autres
doivent être combattues par les mêmes moyens.
Dans
les commencements de sa mission, Boniface, effrayé de la grandeur de
sa tâche, et incertain sur la direction qu’il doit donner à ses
efforts, consulte Daniel, évêque de Winchester, prélat renommé
pour sa sagesse, et qui lui-même a guerroyé avec succès contre
l’idolâtrie en Grande-Bretagne... Daniel trace pour Boniface un
plan de conduite qui révèle dans son auteur une grande sagacité,
et qui nous fournit de précieux renseignements sur les pensées des
défenseurs obstinés de toutes les superstitions païennes.
Voici
les instructions données par Daniel :
1° Il ne faut pas entreprendre de démontrer aux païens que les généalogies de leurs dieux sont fausses. On doit au contraire admettre tout ce qu’ils disent sur ce point, mais conclure de ce que ces dieux sont nés de mariages entre hommes et femmes, qu’ils ont eu un commencement, qu’ils ne sont pas éternels.
1° Il ne faut pas entreprendre de démontrer aux païens que les généalogies de leurs dieux sont fausses. On doit au contraire admettre tout ce qu’ils disent sur ce point, mais conclure de ce que ces dieux sont nés de mariages entre hommes et femmes, qu’ils ont eu un commencement, qu’ils ne sont pas éternels.
2° Demander aux païens si le monde a eu un commencement qui commandait aux hommes avant la naissance des dieux, et si le premier dieu a été engendré, quand et par qui ?
3° Les dieux engendrent-ils encore ?
4°
Quel est le plus puissant d’entre eux ?
5°
Quel est leur nombre ?
6°
En quoi les sacrifices peuvent-ils contribuer au bonheur des dieux ?
Quand
on a conduit les païens à reconnaître la fausseté de leurs
croyances sur la Divinité, poursuit l’évêque, alors on imprime à
la discussion une direction plus élevée et l’on met en parallèle
la pureté des dogmes chrétiens avec l’incohérence, la folie et
l’immoralité des fables du paganisme.
Il
faut enfin faire comprendre aux païens que leur nombre est très
petit et qu’il va toujours en diminuant, ce qui prouve que les
jours de leur religion sont comptés.
Il
est évident qu’en argumentant de cette manière contre les païens,
on doit, si la bonne foi exerce sur eux quelque empire, les amener à
une complète abjuration de leurs erreurs.
En
outre, Saint Wilebrord et Saint Swibert changent, en Frise, 42
temples païens en églises. Charlemagne n’a donc qu’à rendre
générale dans tous les diocèses cette guerre contre les
superstitions païennes et c’est ce qu’il fait.
Dans
le capitulaire d’Aix-la-Chapelle, publié en 789, il prescrit de
poursuivre les enchanteurs et les sorciers.
« Quant
aux arbres, ajoute-t-il, aux pierres, et aux fontaines où certains
insensés attachent des lumières et font d’autres actes de ce
genre, nous voulons que partout où cet usage absurde et exécrable à
Dieu sera trouvé en vigueur, il soit aboli. »
En
794, il ordonne de couper les arbres et les « luci » ou
bois sacrés, dernier asile de l’esprit païen.
Il
existe un recueil de lois publiées par Charlemagne et par son fils
Louis le Débonnaire à diverses époques de leur règne. Ce recueil
intitulé : « Capitula Regum » et « Episcoporum
maximeque Nobilium omnium Francorum ad reprimendas neophytorum quasi
fidelium adinventiones », ouvrage du moine Angésise.
Voici
les dispositions de ce code qui sont applicables aux païens :
« Si
dans une paroisse les infidèles allument des flambeaux (faculas),
adorent les arbres, les fontaines ou les pierres, le prêtre, s’il
néglige de combattre ces habitudes, sera déclaré sacrilège.
Le
seigneur du lieu ou les auteurs de ces actes seront privés de la
communion, si après un avertissement ils n’ont pas voulu
s’amender. »
Il
est recommandé aux évêques de déraciner les usages superstitieux
pratiqués dans les enterrements.
Parlons
maintenant des peines prononcées contre les coupables. Les païens
ne pourront intenter une accusation, donner un bien en emphytéose
(« bail emphytéotique » est une convention de bail fait
pour une durée de plus de dix- huit ans portant sur une terre
rurale) à un chrétien ou en tenir un de lui. Cette clause pénale
n’a aucun rapport avec le délit qu’elle prétend réprimer, mais
il faut remarquer qu’elle est prononcée accidentellement : Le
législateur énumère les classes de personnes qui, à raison de
leur indignité, ne doivent pas jouir du droit commun d’intenter
une action, il nomme les repris de justice, les esclaves, les
histrions, les hérétiques, les juifs, et il leur adjoint les
païens, moins dans l’espoir de réprimer par cette peine leurs
superstitions, que pour tracer sur leur front une marque de
réprobation : C’est ainsi que dans une autre loi il place sur
la même ligne les incestueux et les païens : Séparer
entièrement ces derniers de la société, telle est son intention...
FONTAINE DE KERGOAT |
Les
sacrifices et les festins sur les tombeaux ont encore lieu. Les
chrétiens qui prennent part à ces festins ou mangent des viandes
provenant d’immolations, doivent se purifier de cette souillure par
le jeûne ou l’imposition des mains plusieurs fois répétée,
« afin que s’abstenant ab idolothytis (des choses sacrifiées
aux idoles), ils puissent participer aux sacrements du Christ. »
Charlemagne
poursuit par ailleurs avec une grande rigueur toutes les pratiques de
l’art divinatoire, qu’il appelle un héritage détestable du
paganisme, le nombre de professions créées par cet art n’ayant en
effet pas diminué depuis le règne de Valentinien Ier (364 à
375), puisque le futur empereur d’Occident désigne dans ses lois
les « Magi, Arioli, Venefici, Divini, Incantatores, Somniorum
conjectores ». Mais Charlemagne n’obtient sur ce point pas de
meilleurs résultats que ses prédécesseurs.
Ces
dispositions législatives sont les seules sur lesquelles il importe
de fixer notre attention. Ni dans les lois, ni dans les canons, ni
dans les documents historiques de cette époque on ne trouve la
preuve de l’existence d’une véritable cérémonie du culte
Romain. Sans doute les dispositions légales, qui dans le recueil
d’Angésise proscrivent les sacrifices et les festins sacrés,
peuvent avoir en vue les sacrifices et les « epula sacra »
des partisans de ce culte, mais on n’a aucun motif d’assurer que
telle ait été en effet l’intention du législateur.
Nulle
part nous ne trouvons la preuve de l’invocation d’une divinité
Gréco-Romaine, nulle part nous ne voyons les adorateurs d’une ou
de plusieurs de ces divinités clairement indiqués, les noms même
de Jupiter et de Mercure, quelle que soit l’incertitude qui existe
sur les dieux que ces noms désignent, n’étant plus prononcés par
la loi, on doit en conclure que le souvenir du culte des Romains
s’efface de la mémoire des prêtres chrétiens. Le moment est donc
venu de déclarer le paganisme romain complètement mort...
Notons
cependant une exception apparente à cette assertion si formelle que
nous ne lisons plus nulle part le témoignage de l’invocation d’une
divinité Gréco-Romaine. Il est certain que sous le règne des
premiers successeurs de Charlemagne et même que jusqu’au XIVe
siècle, Diane est l’objet d’une espèce de culte. Quelle était
cette Diane ? Quel était ce culte ? voilà ce qu’il faut
examiner.
Dans
un capitulaire de Louis le Débonnaire de l’an 867, nous lisons :
« Il ne faut pas oublier que quelques femmes scélérates
retournant vers Satan et séduites par les illusions et les fantômes
des démons, croient et disent que montées sur des animaux et en
société de Diane déesse des païens et d’une innombrable
multitude de femmes, elles parcourent pendant le silence d’une nuit
tranquille des espaces immenses, qu’elles obéissent à Diane comme
à leur maîtresse, et que pendant certaines nuits elles sont
appelées pour la servir... Plût au ciel que ces misérables
périssent seules dans leur perfidie, et qu’elles surentraînent
pas à leur suite un grand nombre de personnes dans la mort de
l’infidélité ! car une multitude innombrable trompée par
cette fausse croyance et lui accordant une foi trop grande, dévie de
la foi véritable pour revenir à l’erreur des païens. »
On
a dit que cette loi n’est que la reproduction d’un décret du
pape Damase inséré par Gratien dans sa collection et cité par
Saint Augustin dans son traité « De l’esprit et de l’âme »
mais les critiques ont sans peine reconnu que le décret de Damase et
le traité d’Augustin appartenaient à des époques postérieures à
celles où vivent ces deux personnages... Il n’y a donc aucune
raison pour ne pas regarder le capitulaire de Louis Ier le
Débonnaire comme un document original, et destiné à combattre une
croyance superstitieuse qui, semble-t-il, a été importée dans les
Gaules par les Francs.
En
effet, on n’aperçoit dans la mythologie Greco-Romaine rien qui
ressemble à ces courses nocturnes et mystérieuses d’une multitude
innombrable de femmes entourant et servant un être supérieur soit
Diane, soit tout autre, et au contraire une superstition analogue
existe dans la religion du Nord.
Nous
ne parlons pas ici des chasses aériennes et nocturnes d’Odin
escorté par les Ases, mais des courses de ces femmes que l’on
désigne sous le nom de Troll dont l’acception est si étendue. Les
peuples du Nord donnent ce nom à toutes les formes que le mauvais
Génie peut revêtir, et particulièrement aux sorcières, aux femmes
qui par des moyens magiques se procurent l’appui des démons, qui
courent dans l’air pendant la nuit, ou qui, pour nuire aux hommes,
prennent la forme d’animaux. Trollkona est la protectrice et la
compagne de ces sorcières. C’est elle qui un jour se présente à
Hédin prince Norvégien, montée sur un loup qu’elle conduit avec
des serpents au lieu de guides, et qui lui promet de l’accompagner.
Ces croyances sont populaires dans toutes les régions où domine le
culte d’Odin, et quand l’idolâtrie régnait encore en Islande,
Geirrida était publiquement accusée comme sorcière noctivaga...
Les
Francs apportent dans les Gaules l’idée de ces courses aériennes
et nocturnes, et celles des comices et des festins célébrés par
les démons et les sorcières sur les montagnes, car, répétons-le,
rien de semblable ne se trouve ni dans la religion druidique ni dans
la religion romaine. Ces idées fructifient dans cette contrée,
parce que depuis un temps ancien le druidisme avait attribué aux
femmes inspirées une série de pouvoirs surnaturels.
Les
prêtres chrétiens, conformément à un usage que nous connaissons,
entendant parler de Trollkona, c’est-à-dire d’une déesse qui
habite les forêts et les parcoure montée sur un loup, ne croient
pas pouvoir lui donner un nom plus convenable que celui de Diane.
Le
culte des eaux est l'un des plus vieux cultes du monde. Chez les
Grecs et les Romains, comme chez les Gaulois et les Germains, on
vénère les sources et les eaux dormantes qu'habitaient des génies
tutélaires ou des nymphes.
En
France, à la veille de la Révolution, quantité de fontaines sont
encore l'objet de pèlerinages. La source sacrée des temps païens
est devenue pour les chrétiens une Source Sainte. A la divinité
païenne a succédé un saint.
A
quelle époque et de quelle manière se fait ce grand changement ? On
ne s'en est pas beaucoup inquiété jusqu'ici, l'opinion commune
étant que les saints ont succédé aux dieux du paganisme comme la
croix aux statues de Jupiter ou de Mercure. Le monothéisme des
chrétiens a composé dès le IVe siècle avec le panthéon des
païens pour attirer plus facilement à lui le peuple des campagnes.
Je
prendrai comme point de départ de mes remarques deux passages des
œuvres de Grégoire de Tours :
Au
second chapitre du livre écrit à la gloire des confesseurs,
l'historien de la Gaule évoque un sombre lac des montagnes du
Gévaudan qui est, une fois l'an, le théâtre de scènes
étranges.... On y fait des libations et on jette au fond des eaux du
linge, des pièces de vêtements et quantité d'objets. On festoie
pendant 3 jours, puis une pluie diluvienne, accompagnée de grêle et
d'éclairs, clôture la fête en obligeant les paysans à rentrer
chez eux.
Or
une inspiration divine donne à l'évêque de Mende le moyen de
mettre un terme à ces survivances du paganisme.
Le
prélat fait construire dans la région, mais assez loin des rives du
lac, une église dédiée à Saint Hilaire qui finit par détourner
vers elle les pèlerins et leurs présents, et les tempêtes
maléfiques cessent. Il faut noter qu'à cette époque, au VIe
siècle, on ne doute pas de la réalité des prodiges accomplie par
les anciens dieux.
Leur
présence est encore assez redoutable pour que l'on veille à ne
point placer un sanctuaire chrétien sur les rives mêmes du lac. On
le construit à bonne distance et le vocable de Saint Hilaire n'est
pas donné au lac...
Au
contraire, dans son livre sur les miracles de Saint Julien, aux
chapitres 3, 25 et 40, Grégoire parle sans aucune crainte de la
fontaine de Brioude qui est illustrée non par les anciens dieux mais
par un héros chrétien. Saint Julien a été décapité près de
cette fontaine qui est à 1.800 mètres de Brioude. Le bourreau a
jeté la tête du martyr dans la fontaine et, depuis lors, celle-ci
accomplit des miracles... Grégoire dit que l'eau de cette fontaine
l'a guéri lui-même de violentes douleurs de tête et il approuve
l’évêque de Limoges de n'avoir pas craint de consacrer un autel
en y enfermant une fiole remplie de l'eau miraculeuse parce que
celle-ci a le même pouvoir que de véritables reliques... Elle a
touché le saint et celui-ci lui a conféré toute sa puissance.
DIANE |
On
le sait grâce aux enquêtes dont ces sources ont été l'objet
depuis un siècle dans la plupart de nos provinces. Ces patientes
recherches apprennent d'abord que bon nombre de fontaines sacrées
n'ont jamais été christianisées. Elles ont gardé jusqu'à nous
leurs noms païens.
En
Seine-et-Marne, ainsi que l'indique le Dictionnaire topographique de
ce département, on trouve une « Mare au Diable », comme dans le
Berry de George Sand, et quantité de sources aux toponymes
caractéristiques, 2 « Fontaines aux Fées », 2 « Fontaines aux
Dames », 3 « Fontaines aux Malades », 1 « Fontaine des Miracles »
et 1 « Fontaines des Fièvres ».
Dans
la même région, le vocable de saint Martin appliqué à des eaux
vives ou dormantes se rencontre 17 fois, mais une trentaine d'autres
vocables se rapportent à des saints et à des saintes ayant vécu au
VIIe siècle ou aux siècles suivants.
La
mutation des sources sacrées en sources saintes n'est donc opérée
que plus tard. Comme l'a noté il y a près de 15 ans M. Roger
Lecotté dans ses intéressantes Recherches sur les cultes populaires
dans l'actuel diocèse de Meaux, le vocable de la fontaine
christianisée a été souvent emprunté à la paroisse ou au prieuré
le plus proche. De même, ce n'est pas avant le début du Moyen-Âge
qu'apparaissent en Bourgogne et en Aquitaine les lanternes des morts,
transposition géniale des feux de carrefour de l'antiquité païenne
en image de la foi des chrétiens dans l'immortalité de l'âme. Ces
merveilleuses transformations de la piété populaire ne sont pas
dues au peuple, comme l'ont cru les folkloristes du siècle dernier,
mais à des clercs et, surtout, aux religieux des prieurés que les
grandes abbayes Bénédictines ont fondé en si grand nombre dans
toutes les régions de France à partir du XIe siècle.
Un
texte édité par Mabillon (Ada Sandorum Ordinis Sancti Benedicti,
saec. vi, Pars 2, p. 175 et suiv.), les Miracula Sancti Theobaldi,
montre comment on sanctifiait une source à la fin du XIe siècle,
comment aussi on prépare un puits sacré pour l'organisation de
futurs pèlerinages et de futures guérisons.
L'ermite
Saint Thibault, originaire de Provins, meurt en Italie, à Vicence,
en 1066. Il est canonisé par le pape dès l'année 1073. Arnould,
son frère, qui est abbé de Saint-Pierre de Lagny, fait venir dans
son monastère, vers 1078, les restes du bienheureux... Un mendiant
du voisinage a alors un songe. Saint Thibault réclame un sanctuaire
en son honneur dans la forêt de Lagny. Au lieu indiqué par le
saint, le mendiant trace sur le sol l'emplacement de la future église
et il commence de creuser au centre le puits « qui permettra aux
infirmes, dit le texte, de trouver là un remède à leurs maux ».
L'abbé
de Lagny a d'abord accueilli avec scepticisme les révélations du
mendiant. Il est obligé de se rendre à l'évidence quand il voit le
puits s'emplir d'une eau bouillonnante. Il n'en agit pas moins avec
une grande prudence. Il « sanctifia » l'eau en y plongeant un os du
bras de Saint Thibault ainsi que les reliques d'un grand nombre
d'autres saints. Cette piété entendue reçoit tout de suite sa
récompense.
Une
femme d'un village voisin, Torcy, aveugle depuis 7 ans, recouvre la
vue en se baignant le visage dans l'eau du puits de Saint Thibault.
Des
découvertes récentes dans la basilique de Saint-Denis et à la
cathédrale de Rouen ont rappelé que des puits de cette sorte
existèrent dans les cryptes de beaucoup d'églises, depuis Chartres
et Tournus jusqu'à Saint-Gilles-du-Gard, mais on a généralement
ignoré de nos jours leur véritable nature...
Le
culte de l'arbre a une très ancienne origine et se retrouve chez de
nombreuses populations primitives et dans les civilisations du monde
entier.
Aussi
ancien que le culte des pierres et des eaux, le culte des arbres est
pratiqué par nos ancêtres, et cela nous est confirmé par le poète
latin Lucrèce qui vit près d'un siècle avant l’ère chrétienne
et qui écrit « Nos premiers aïeux habitaient les bois, les
anfractuosités des montagnes et les forêts pour se soustraire au
fouet des vents et de la pluie.... en ces temps ou la force de la
végétation ne laisse à l'homme qu'une existence chétive et
misérable.... les hommes vénèrent son aspect lugubre, son silence,
la majesté de ses arbres, leur longue vie....à cette adoration se
mêlent des sentiments de crainte, d'utilité et par suite de
recueillement, de piété. »
Camille
Julian dit « Les Ligures imitent leurs ancêtres, ils vénèrent
les arbres les plus puissants de leur pays... les hêtres et les
chênes... et peut être le hêtre fut-il l'objet d'un culte plus
intense ».
Les
Perses vénérent le dattier et l'olivier, ils couvrent les platanes
de clous, de loques et d'ex-voto, ils allument des cierges et brûlent
de l'encens au pied des cyprès.
Les
Hindous adorent le Palmier, leurs textes font mentions d'Arbres
sacrés, Arbres des démons, Arbres de Dieu, Arbres de Bouddha,
Arbres de la
connaissance...
En
Grèce, la vénération des arbres est liée au culte des Dieux et
des Héros : l'Olivier de Minerve, le Laurier d'Apollon, la Myrte de
Vénus, le Pin de Bacchus, le Frêne de Mars, et le Chêne de Zeus.
Les sanctuaires primitifs d'Israël sont établis autour d'une pierre
divine, d'une source ou d'un arbre sacré.
Les
Ligures et les Celtes vénèrent principalement les chênes et les
hêtres.
Pour
les peuplades Scandinaves le chêne personnifie le Dieu Thor, ce
culte est adopté par les Romains, qui identifient les dieux Gaulois
avec leurs propres dieux, et comme le dit Maurice Crampon
« Odin-Wodan
devient Mercure, Freya devient Vénus, et Thor le dieu de la Trinité
païenne devient Jupiter et le chêne sacré de Thor devient le chêne
sacré de Jupiter »
Quand
l'Empire Romain se convertit au christianisme, au IV siècle, tous
les arbres sont sacrés et divers conciles, ceux d'Arles, d'Orléans,
de Tours, de Nantes entre autres condamnent « ceux qui
adoreront les arbres, les fontaines et les pierres. Ils se rendront
coupables devant Dieu... Les pasteurs devront chasser de l'église
quiconque ira porter des vœux aux pierres, aux arbres, aux
fontaines... » ailleurs il est dit « Défense d'observer
les superstitions païennes sous peine de 15 sols d'amende » 30
articles sont consacrés aux sacrifices dans les bois, sur les
pierres, et aux fontaines.
En
598, le Pape Saint Grégoire écrit à la reine Brunehaut :
… « Empêchez le culte des arbres et des idoles, de même
que les sacrifices d’animaux. N’est-il pas affreux d’entendre
dire que plusieurs Chrétiens vont aux églises sans renoncer au
culte des démons… »
Cependant
comme le dira Saint Augustin « Il en est des bois sacrés,
comme des gentils, on n'extermine pas ces derniers, on les convertit,
on les change... De même on ne coupe pas les bois sacrés, on les
consacre à Jésus-Christ »
Alors
nous dit Crampon, l'impulsion était donnée « L’œuvre de
christianisation commencée sporadiquement par les premiers apôtres,
au temps de la Rome païenne, est désormais consacrée
officiellement par les princes de l’Église, elle va être
continuée avec ardeur par les pasteurs zélés. Ils substituent aux
arbres et aux pierres sacrées des croix et de petites chapelles, ils
placent des reliques dans les troncs vénérés, ils accrochent des
niches de la Vierge sur les écorces effritées par le temps, ils
entaillent des croix sur les plus gros végétaux »
Ces
dévotions peu banales, sont assez répandues en Picardie, Hainault
et Wallonie, Angleterre, Pays de Galles, Irlande, comme aussi en
d’autres régions, mêlant le culte chrétien avec les adorations
païennes qui l’ont précédé.
Au
bord de la route dans la forêt, en roulant un peu vite on voit une
décharge sauvage. Non ce n’est pas une décharge sauvage, mais
un « Arbre à Loques » c’est à dire un sanctuaire un
peu particulier, l’oratoire et l’arbre à loques de Saint-Claude.
ARBRES A LOQUES |
L’oratoire
est détruit à la Révolution, puis l’arbre est tronçonné et
brûlé par des vandales en 1992, reste le moignon et les nouvelles
pousses, suffisants pour continuer à attirer les superstitieux, un
nouvel oratoire à été construit récemment, abritant une statue de
Saint-Claude, deux statues de la Vierge, des Ex-votos, etc...
Saint-Claude
est réputé guérir les maladies de la peau comme les furoncles et
les bubons, et aussi la claudication donc les boiteux, les
claudiquant, localement les "gleudiquants", d’où Saint
Gleude !
Persée
: Sources sacrées et sources saintes
www.persee.fr/web/revues/.../crai_0065-0536_1967_num_111_4_1217...
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célèbre mission en ... Dans le capitulaire d'Aix-la-Chapelle,
publié en 789, il prescrit de poursuivre les enchanteurs et les
sorciers. « Quant aux arbres, ajoute-t-il, aux pierres, et aux
fontaines où ...
Arbres
sacrés christianisés | www.les-oratoires.asso.fr
www.les-oratoires.asso.fr/arbres-sacres-niches-darbres
Le
culte de l'arbre a une très ancienne origine et se retrouve chez de
nombreuses ... Aussi ancien que le culte des pierres et des eaux, le
culte des arbres était ..... elle porte la date de 1456, année de
la réhabilitation de Jehanne d'Arc. Elle ...
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