14
mars 2015...
Cette
page concerne l'année 796 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES SÉVICES ET PILLAGES DES BÉDOUINS ARABES.
SAINT JEAN DAMASCENE |
Ce
monastère a été fondé au Ve siècle par Saint Sabas (vers
443-532). La première église, dans une chapelle, à la manière
Cappadocienne, est dédiée à Marie Mère de Dieu le 12 décembre
490, la seconde date du 1er juillet 501
Le
monastère accueille au VIIe siècle Saint Jean Damascène,
saint de l’Église Byzantine et de l’Église Catholique.
Le
monastère donne son modèle de liturgie, appelé le typikon de
Jérusalem (élaboré à Saint Sabba) au monachisme Russe, qui
l'adopte courant XVe siècle, en remplaçant le typikon de
Constantinople.
Le
modèle de Saint Sabba, plus élaboré et plus complexe, plus adapté
donc aux moines, sera ensuite adopté pour le service des cathédrales
et des églises, preuve de l'influence de la vie monastique sur la
vie de l’Église Orthodoxe Russe.
Saint
Sabas, entraîné dans les luttes monophysites, est contraint en 531
d'assister à la conférence tenue à Constantinople contre les
Sévériens, bien que l'objet de son voyage se rapporte surtout aux
Samaritains.
En
536, le moine Cassien, représentant de la laure et de l'higoumène
Mélitus, prend part au Synode assemblé contre Anthimele patriarche,
Sévère d'Antioche et les Acéphales. Mâr-Saba a également
souscrit à la lettre, que les couvents de Constantinople, d'Antioche
et de Palestine adressèrent à Justinien et au pape Agapet pour le
même sujet.
La
Nouvelle Laure donne le signal de la révolte. Toute cette période
se résume dans une série de combats et de trêves entre les moines
des deux partis, qui tiennent campagne, renversent les maisons
religieuses, pillent, assassinent.
La
victoire va des uns aux autres sans trop se prononcer. Battus
d'abord, puis croissant chaque jour en nombre et en audace, les
origénistes finissent par conquérir tous les couvents et s'emparer
de Mâr-Saba. Cette première période se termine sur l'invasion de
Chosroês et la prise de Jérusalem, qui a un douloureux
retentissement dans le monastère de Saint Sabas...
Suivant
le récit arabe d'un anonyme publié récemment, les Perses sont
venus au couvent massacrer un ou deux religieux. Ce passage, très
obscur et visiblement mensonger, est réfuté par le récit d'un
témoin oculaire, Antiochus, moine de Mâr-Saba, qui mérite toute
confiance.
C'est
à une tribu arabe, non à Chosroês, qu'Antiochus attribue le
massacre des moines et la ruine de la laure. Il entre dans des
détails tellement circonstanciés et donne des renseignements si
précis qu'on doit le croire sur parole.
D'après
lui, les Arabes profitent du désarroi général causé par
l'approche de l'armée ennemie pour envahir le monastère, une
semaine avant l'arrivée des Perses à Jérusalem. La plupart des
religieux ont déjà pris la fuite en Arabie au de là du Jourdain,
et se sont retirés selon toute probabilité dans les monastères
d'Augustopolis ou de Pétra.
D'autres
ont refusé de délaisser ces lieux, témoins de leur ferveur
religieuse, convoités depuis si longtemps par les tribus nomades des
environs.
LA LAURE DE SAINT SABAS |
La
vue écœurante de ce spectacle impressionne si vivement Nicomède,
un des fugitifs, qu'il expire subitement.
Après
le départ des Arabes, Modeste, higoumène de Saint-Théodose et
vicaire patriarcal de Saint-Zacharie, exilé en Perse, se rend à
Mâr-Saba, et procède à l'inhumation solennelle des martyrs dans
les caveaux réservés aux higoumènes et aux saints.
Il
vante le bonheur des justes tombés sur le champ de bataille et
exhorte vivement les survivants à me plus déserter la sépulture de
leurs frères martyrs...
Le
danger paraissant éloigné, les religieux font toutes les promesses,
mais 2 mois ne se sont pas encore écoulés qu'ils s'enfuient sous le
coup d'une nouvelle panique au monastère d'Anastase alors abandonné.
Bientôt la communauté de Mâr-Saba se trouve scindée en deux
groupes importants : d'une part, les pusillanimes, qui restent sourds
à toutes les exhortations de Modeste et ne veulent pas sortir du
couvent d'Anastase plus rapproché de Jérusalem, de l'autre, les
intrépides qui, sous la direction d'un moine zélé, nommé Thomas,
s'occupent de rebâtir les cellules et les murs ruinés de la laure.
Les
religieux massacrés par les Arabes sont vénérés le 15 mai, ils
sont 44. Le sang des martyrs est toujours une semence de chrétiens,
et l'on voit peu après un soldat Perse de l'armée conquérante
recevoir le baptême à Jérusalem, partager au couvent d'Anastase la
vie pénitente des moines sabaïtes, puis confesser sa nouvelle
croyance devant le roi Chosroês et verser, lui aussi, son sang pour
la foi de Jésus-Christ.
L'invasion Perse a si profondément ébranlé la constitution monastique de la Palestine, que la plupart des laures et des couvents ne se relèvent pas de ce coup mortel.
Toutefois,
le mal n'est pas sans remède; peut-être même l’Église
aurait-elle gagné à voir groupées dans des centres moins nombreux,
mais plus compacts, les forces dispersées jusque-là dans des
centaines de maisons religieuses.
Elle
panse à peine les blessures de l'agression Persane, quand les
aventuriers arabes, maintenus si longtemps derrière la ligne de
forteresses Romaines, se précipitent sur les provinces de la
Palestine, et arborent le drapeau du prophète sur les remparts de
Jérusalem (637).
Cette
fois, c'en est bien fini de la civilisation chrétienne, à part la
courte domination des croisés, elle ne doit jamais plus animer cette
terre arrosée du sang de Jésus-Christ.
La
controverse monothélite, soulevée si mal à propos dans l'empire
Byzantin entre deux invasions, voit sa propagande enrayée en
Palestine par les efforts communs du patriarche Saint Sophrone et de
son ami Étienne, évêque de Dora. Le monastère de Saint-Sabas ne
se désintéresse pas de cette question vitale, qui passionne toute
la chrétienté. Quand les monastères Grecs de la Terre Sainte,
d'Afrique et de Rome, adressent au pape Saint Martin Ier la pétition
présentée au Concile de Latran en 649, c'est le moine Jean,
higoumène de Mâr-Saba dans le désert, près de Jérusalem, qui
signe en premier lieu.
Cette
lettre demande la condamnation de Sergius, Pyrrhus et Paul, et expose
une profession de foi orthodoxe qui reconnait formellement la
suprématie de Rome... Les ténèbres du VIIe siècle sont soudain
dissipées par un rayonnement intense, par l'auréole lumineuse du
savoir et de la sainteté. Sans parler de la phalange des martyrs,
victimes de la cupidité des nomades, Mâr-Saba ne compte pas moins
de 8 grands serviteurs de Dieu, qui, durant le cours d'un siècle,
illustrent la laure et l’Église Grecque par leur science et leurs
traits de vertu.
Saint
Jean Damascène, Saint Cosmas, Saint Étienne le Thaumaturge, Saint
Étienne le Mélode, Saint Michel le Syncelle, les 2 frères Grapti,
Saint Théodore et Saint Théophane, Saint Théodore d'Edesse enfin,
forment un cortège ininterrompu et chantent à la Grande Laure le
chant d'adieu, le chant le plus durable et le plus beau.
Ils
infusent une sève nouvelle à l'arbre dont les rameaux dépérissent,
et l'arbre reverdit, son vieux tronc, où coule une force inconnue
avant, se redresse soudainement, ses branches se couvrent de fleurs
et de fruits, à l'heure prochaine de l'agonie et de la décrépitude,
il se pare d'une frondaison qui lui laisse une gloire impérissable.
Malheureusement,
nous ne possédons plus un second Cyrille pour nous décrire
l'éclosion sans précédent de poètes qui veulent oublier dans les
inspirations de leur foi et de leur riche imagination le triste
spectacle des calamités environnantes.
Que
savons-nous de Jean Damascène et de Cosmas, son frère adoptif? Peu
de chose. A part leur éducation littéraire à Damas, leur biographe
ne s'étend sur aucun de ces détails intimes et vécus, qui
intéressent si vivement la postérité... Pages froides comme un
tombeau, réflexions pieuses, faits puérils, lieux communs dont
l'hagiographie Byzantine est prodigue, tout cela remplace les dates,
les vues d'ensemble, les traits graphiques qui reflètent la
physionomie de nos héros et le milieu historique où se déroule
leur action. A peine si 2 ou 3 noms propres permettent de dater, (et
combien vaguement!) les controverses polémiques de Saint Jean
Damascène et d'établir les diverses phases de son existence.
Comment est-il amené à s'occuper de l’iconoclasme et à prendre
rang parmi les défenseurs des Saintes Images ? Pourquoi Léon
l'Isaurien et Constantin Copronyme vouent-ils à sa mémoire cette
haine sectaire, qui vaut à Jean d'être accusé de haute trahison
auprès du calife, son souverain, et de voir son nom glorieux de
Mansour (le victorieux) transformé ignominieusement par le basileus
en celui de Manpr (le bâtard) ? Autant de questions qui demeurent
sans réponse, et le demeureront toujours, tant qu'on n'aura pas
découvert la vie originale de Saint Jean Damascène, écrite en
arabe.
La
biographie de Saint Étienne le Thaumaturge, composée dans les
premières années du IXe siècle par Léonce, son confident et son
disciple, nous fournirait, si elle n'était tronquée, des
renseignements fort instructifs sur le séjour de Saint Jean
Damascène à Mâr-Saba et sur l'état de la laure au VIIIe siècle,
puisque Étienne est son neveu et qu'il le rejoint à Mâr-Saba en
735.
Mais
une bonne moitié de ce document est perdue sans espoir, et
l'ensemble autorise à croire que c'est le morceau offrant le plus
d'intérêt.
En
effet, l'existence de Saint Étienne se divise naturellement en deux
parties, dont l'une se passe à l'intérieur du monastère et l'autre
dans diverses retraites du désert de Juda. Or, qui ne sait que le
séjour de Saint Étienne à Mâr-Saba, détaillé avec soin, comme
Léonce prend toujours soin de le faire, nous donne du même coup
mille informations précieuses sur la vie intérieure des moines et
sur leurs rapports officiels avec les maîtres du pays ?
Contentons-nous
de glaner dans la partie intacte certains événements qui se
rapportent à notre sujet. Léonce nous parle d'une peste qui décime
le monastère vers la fin du VIIIe siècle. La violence du fléau est
telle que 2 ou 3 moines succombent chaque jour, après des
souffrances horribles, le « prêtre des Syriens » meurt à son
tour. Ce dernier titre confirme un passage du Typicon de Saint-Sabas,
où nous voyons les Syriens former une communauté à part.
On
sait aussi que les Arméniens chantent, dès la fondation de la
laure, les offices et une partie de la liturgie dans leur propre
langue. Du reste, à cette époque, l'arabe doit être la langue
usuelle à Mâr-Saba, comme l'indiquent certaines remarques de
Léonce.
En
effet, à plusieurs reprises, il nous dit : « Étienne lui répond
en grec » réflexion incompréhensible, si le grec est la langue
habituelle... Les fréquentes commotions du sol contribuent à
l'éloignement des moines et à l'affaiblissement de la vie
religieuse.
Léonce
s'en plaint avec amertume et avoue que 10 ans après le grand
tremblement de terre, la discipline monastique souffre d'une langueur
incurable. Ces faiblesses de la nature humaine ne sont pas pour nous
surprendre, le biographe lui-même s'en console, en leur opposant les
exemples presque journaliers de vieux solitaires qui s'entretiennent
avec Dieu, sondent les pensées les plus secrètes et dévoilent
l'avenir.
Les
nouveaux venus, âmes faibles dans la poursuite du bien, sont
responsables des graves tumultes qui surgissent parfois à Mâr-Saba.
Un
jour, au sortir de la messe, il éclate une dispute véhémente, les
novices s'emparent de gros gourdins et distribuent une grêle de
coups aux vieux ermites et même à l'higoumène de la laure, l'abbé
Stratège... Ces scandales donnés dans le sanctuaire s'allient à la
simonie la plus écœurante, Léonce consacre tout un long chapitre à
narrer comment un moine ambitieux, nommé Théodore, gagne les bonnes
grâces du gouverneur arabe et expulse le patriarche légitime Elie.
Il
nous est resté de cette fin de siècle le récit détaillé d'un
massacre de moines de Mâr-Saba, écrit par un témoin oculaire,
Saint Étienne le Mélode, à la demande de l'higoumène Basile et
auquel Léonce fait une allusion discrète.
Nous
allons le résumer en quelques lignes : elles peuvent s'appliquer à
d'autres égorgements dont nous ne possédons plus la relation.
Une
guerre civile a éclaté entre les diverses tribus arabes de la
Palestine. Les deux partis mettent tout à feu et à sang, ravagent
les campagnes, saccagent les villes populeuses, les habitants
d'Eleuthéropolis sont amenés en captivité et la cité reste
déserte, Ascalon, Gaza Sariphée sont tour à tour pillées et
détruites, des bandes de voleurs distribuées sur les chemins
dépouillent les voyageurs, les accablent de coups ou les massacrent.
Une
bande incendie les abords de Jérusalem et dresse des machines de
siège devant la capitale de la région. Les défenseurs, bien qu'en
petit nombre, ont déjà creusé des fossés, fortifié les remparts,
muré les portes et établi des gardes sur les murs... L'attaque est
repoussée. Battus sur ce point, les Bédouins se rabattent sur la
vieille laure de Souka (Ouady-Kareitoun), affligent les religieux de
plusieurs supplices, pillent les cellules et s'y installent. De là,
ils tournent leurs efforts contre Mâr Saba.
Les
moines, prévenus, repoussent divers assauts, malgré le renfort
apporté aux troupes par les tribus du voisinage, qui saisissent avec
empressement l'occasion de s'emparer des propriétés de la laure.
Le
parti reste à Jérusalem, averti de la présence des ennemis,
accourt au secours des moines et met en fuite les assiégeants.
Une
seconde attaque plus mal combinée échoue aussi piteusement, les
soldats, qui se sont enivrés avant le signal du combat, roulent dans
les fossés ou s'entre-tuent. Cependant les tribus campent encore
autour du monastère.
Des
moines installés sur les sommets des collines avertissent les
assiégés des mouvements des Bédouins, pendant que d'autres
trompent la vigilance des sentinelles, forcent le blocus et apportent
des vivres de Jérusalem.
Le
siège n'est pas très rigoureux, les moines auraient pu s'échapper,
s'ils n'avaient craint ainsi de manquer à leur vocation et surtout
d'offrir à leurs ennemis héréditaires, les Bédouins des environs,
l'occasion si recherchée de s'emparer de la laure et de la démolir
jusqu'aux fondements.
Après
plusieurs fausses alertes, une soixantaine d'Arabes, armés d'arcs et
de lances, surprennent les religieux sans défense et pénètrent
dans le couvent Des moines vont à leur rencontre avec des
provisions, précaution inutile ! les Bédouins réclament une forte
somme qui ne se trouve point.
Aussitôt,
les flèches volent dans l'air et blessent soixante moines, les uns
mortellement, d'autres à fleur de peau, puis les Bédouins enfoncent
à coups de pierres les portes des cellules et les détruisent de
fond en comble.
Ils
s'occupent déjà de réunir des fagots pour incendier l'église,
quand le parti de Jérusalem est de nouveau signalé, et les pillards
prennent la fuite.
Les
moines indemnes soignent les blessés et ensevelissent les victimes
de cette attaque sauvage... Parmi les plus dévoués, se distingue un
médecin d'une haute célébrité, qui devient ensuite higoumène de
la Vieille Laure et meurt patriarche, le moine Thomas... Ceci se
passait le mercredi de la Passion, 13 mars 796.
Les
moines résolvent de rester en communauté, afin d'échapper plus
facilement aux supplices qui les ont atteints dans leurs cellules
respectives.
En
effet, le danger n'est pas dissipé, le samedi soir, 2 moines de
Saint-Chariton les avertirent que les Arabes méditent une seconde
attaque pour la nuit suivante.
A
cette nouvelle, les sabaïtes laissent quelques-uns des leurs achever
l'office pendant que la plupart se réfugient dans une forteresse
imprenable, que nous ne connaissons pas... Là, deux religieux de
Saint-Euthyme leur apportent de la part de leur higoumène une lettre
qui est lue au clair de lune et présage de nouveaux périls. Une
troupe d'Arabes, venue du côté de Jérusalem, a opéré sa jonction
avec celle de Saint-Chariton, dans l'intention de massacrer tous les
moines de Mâr-Saba et de raser le monastère.
Ici,
plusieurs feuillets manquent dans le manuscrit, nous ignorons comment
s'est produit l'assaut des Bédouins et la prise de la laure... Le
récit recommence avec le massacre individuel des moines.
Jean
l'Héguméniarque, (c'est-à-dire l'hôtelier), est blessé
mortellement, ensuite précipité du sommet de la montagne à travers
les rochers et les buissons,
Sergius,
après avoir tenté de s'évader, refuse de se rendre à l'église
Saint-Nicolas, où ses frères sont entassés pour être brûlés
vifs, il a la tête tranchée. Patrice, caché avec 6 autres
religieux, se présente seul et sauve la vie de ses compagnons.
Nous
connaissons encore les noms de 3 martyrs, Cosmas, Anastase
etThéoctiste. Les autres victimes sont enfermées dans la grotte de
Saint- Nicolas, obstruée à l'entrée par un tas de fagots
embrasés... A demi asphyxiés, les moines reçoivent l'ordre de
sortir et n'hésitent pas un instant à se jeter dans les flammes qui
leur barrent le passage, pour fuir cette atmosphère empoisonnée...
Ils sont assommés par les Bédouins qui pillent ensuite l'hôtellerie
et les cellules, chargent les dépouilles sur les chameaux de la
laure et se retirent à leurs campements.
Les
fugitifs, sortis de leur cachette, rendent les derniers devoirs à
ceux qui ont succombé. On en compte 17 étouffés ou égorgés dans
la grotte, en dehors de Jean et de Sergius.
Le
médecin Thomas s'occupe des blessés, et n'hésite pas, dit le
chroniqueur, à couper les membres gangrenés et à dénuder les os
du crâne pour conserver l'existence à ces victimes... Sauf un
vieillard qui refuse ses services, et fait ainsi le vingtième
martyr, tous les blessés se remettent très vite et reprennent la
vie commune.
Ce
second massacre a lieu le mercredi de la Semaine Sainte, 20 mars,
jour où leur mémoire est vénérée dans l’Église Grecque. Sur
l'ordre de l'higoumène Basile, absent de la laure, lors de
l'invasion, Saint Étienne le Mélode compose la relation de ce
martyre, et la termine par un Canon que l’Église chante encore au
jour de leur fête... Le nombre des victimes de la première attaque
n'est pas connu, parce que le manuscrit a perdu plusieurs feuillets.
Saint Étienne invoque a la fin de son récit un autre martyr de la
laure, nommé Christophe, musulman devenu chrétien, et moine de
Mâr-Saba, qui, après avoir confessé généreusement la foi devant
le chef des Arabes, a la tête tranchée, le 14 avril 789, le mardi
de la Semaine Sainte.
La
mort du calife Haroun-al-Raschid, ami de Charlemagne et protecteur
des chrétiens, est suivie d'une guerre civile entre ses fils
Mohammed et Adballah, qui se disputent sa succession. Les ravages de
cette lutte fratricide se font particulièrement sentir en Palestine,
où les 2 armées se livrent plusieurs combats.
Le
chroniqueur Théophane nous apprend qu'en 809, Jérusalem est
saccagée, avec les 2 laures de Saint-Chariton et de Saint-Sabas, et
les 2 monastères de Saint-Euthyme et de Saint-Théodose, un grand
nombre de moines versent alors leur sang pour la foi de Jésus-Christ.
En
813, les désordres augmentent. Les basiliques de la Résurrection et
du Calvaire sont profanées, les laures de Saint-Sabas et de
Saint-Chariton renversées, ainsi que les autres monastères du
désert et les diverses églises de Jérusalem.
Cette
fois, les violences sont telles que des chrétiens reçoivent la
palme du martyre, tandis que d'autres s'enfuient à l'île de Chypre.
De là, plusieurs passent à Constantinople, où l'empereur Michel
Rhangabé (811-813), et le patriarche Saint Nicéphore leur offrent
la plus cordiale hospitalité. Michel fait même construire pour les
religieux un opulent monastère dans la capitale et distribuer de
fortes sommes d'argent aux moines et aux laïques demeurés à
Chypre.
Nous
possédons aussi de la première moitié du IXe siècle le martyre de
Michel, moine de Màr-Saba, gracieusement raconté dans la Vie de
Saint Théodore d'Edesse, son parent et son éducateur. Ce jeune
homme unissait à une beauté séduisante un naturel d'une candeur
enfantine et une pureté angélique.
Il
vient d'Edesse, sa patrie, à la Grande Laure, confié à la
direction spirituelle de Théodore. Il se trouve un jour au marché
de Jérusalem pour vendre des corbeilles et des nattes, quand l'a
femme du calife Adramélek remarque les attraits de sa jeunesse,
l'appelle chez elle sous un prétexte quelconque et lui renouvelle
les offres de la femme de Putiphar. Le chaste Michel les repousse
avec horreur... Froissée de ce refus, la sultane passionnée
l'accuse auprès de son mari d'avoir violé la clôture, du harem
pour attenter à sa vertu, les eunuques et les dénonciateurs gagés
du palais appuient et circonstancient les plaintes de leur maîtresse.
Que peut le candide Michel en présence d'ennemis qui ont juré sa
perte ?
Laver
son innocence de tout soupçon et confesser hardiment la foi de son
Maître Jésus, trahi et dénoncé comme lui.
Il
le fait en des termes si énergiques et si touchants qu'ils arrachent
des larmes aux témoins et aux juges, malgré leur hostilité
ouverte, et rappellent aujourd'hui encore les plus belles réponses
des premiers martyrs.
Son
éloquence ne sert qu'à précipiter sa mort, il endure la peine
capitale, en dehors des murs de Jérusalem.
Les
compagnons de Michel accourent de Mâr-Saba au premier bruit de ce
triomphe et obtiennent du calife ses restes vénérés, qu'ils
transportent à la Grande Laure, au chant des psaumes et des hymnes.
Ils le déposent ensuite dans le caveau des higoumènes.
Presbytera
Anna: Vie de Sainte Photinie la Samaritaine ...
presbyteraanna.blogspot.com/.../vie-des-saints-martyrs-de-saint-sabas.ht...
25
avr. 2012 - Ceci eu lieu en 796. ... puis ils se dirigèrent vers la
prestigieuse Laure de Saint-Sabas qui résista cependant à leurs
assauts. .... Alors durant huit années à partir de 676, Cuthbert a
suivi sa nature solitaire, se retirant dans la ...
Monastère
Mar Saba — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Monastère_Mar_Saba
Le
monastère de Saint-Sabas (Suite.)
www.persee.fr/web/revues/.../rebyz_1146-9447_1899_num_3_1_3245
de
S Vailhé - 1899 - Cité 2 fois - Autres articles
Saint
Sabas, entraîné dans les luttes monophysites, fut contraint en 531
d'assister à la ... vie religieuse, il devint évêque de Colonia en
481, dans sa vingt-huitième année. ... secrètement, et venait
demander son admission dans la laure de Saint-Sabas, après avoir
..... Ceci se passait le mercredi de la Passion, 13 mars 796.
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