samedi 28 mars 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 784

 26 mars 2015...

Cette page concerne l'année 784 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

QUAND LES POÈTES MUSULMANS ÉTAIENT LIBERTINS (DU VIIIe AU XIIIe SIÈCLE)

« De 740 à 1200, de Bagdad à Cordoue, d’Abou Nawas à Ibn Rochd, un vent de liberté a soufflé sur le monde musulman. Les pouvoirs ne sont pas plus libéraux qu’aujourd’hui, mais le foisonnement culturel et l’amour de la vie forcent le destin...

Un million d’habitants, 70.000 juifs, des salons littéraires où l’on se déclare ouvertement impie, une vie nocturne mouvementée, des houris et éphèbes dans des maisons offertes à la luxure, des tavernes où le vin coule à flot…
Où sommes-nous ? A Bagdad, à fin du VIIIe siècle.

13 siècles plus tard, on en est vraiment loin. A l’époque, Bagdad, à peine récupérée par la dynastie des Abbassides, est en ébullition. Dans le métissage qu'offre la ville médiévale, de plus en plus de poètes et de philosophes, quoique musulmans dans l’âme, prônent le droit de « disposer librement de leur corps et de leur esprit ». Une longue tradition de libertins est née...

Une histoire tortueuse s’ensuit. La parenthèse ne sera refermée définitivement qu’au XIIIe siècle, à l’autre bout du monde musulman, à Cordoue précisément, sous l’impulsion de fuqaha orthodoxes, relayés par la bigoterie des Almohades à Marrakech.

En tentant, 7 siècles plus tard, de revisiter cette parenthèse de scepticisme et de liberté, le philosophe Égyptien Abderrahmane Badaoui s’est voulu optimiste : « Les mouvements sunnites et salafistes prennent la religion au mot. Ils constituent des moments de crise dans la vie spirituelle des musulmans. Dès que la communauté s’en sera débarrassée, elle pourra reprendre son évolution normale ». Ce n’est pas encore le cas. Mais rien ne nous empêche, comme lui, de revisiter cette période où des individus libres ont bravé les interdits, profité parfois d’îlots de tolérance ou subi les pires persécutions.
« Si tout cela a été possible à l’Avènement des Abbassides, c’est parce qu’il y a eu d’un côté l'émergence d'un art d'écrire, voire de transgresser et, de l'autre, un laisser-faire des politiques qui ne cèdent pas toujours à la pression des fuqaha », estime l’écrivain Abdelfattah Kilito.

Nous sommes, alors, à une époque où tout est encore possible. Les Omeyyades viennent d’être chassés du califat. L’alliance des mécontents fait arriver, pour la première fois des Perses aux postes de pouvoir. Il s’ensuit un métissage ethnique et intellectuel sans précédent. Bref, le cadre est adéquat pour la liberté de pensée...

Libertin de la première heure, le poète Bachar Ibn Burd est l’exemple même du Perse pro-arabe... « Si tu choisis l’amitié, accepte l’ami tel qu’il est. »
Poète marocain v. 714-784
Il reçoit des femmes chez lui deux fois par semaine pour leur lire ses poèmes réputés sages et impudiques à la fois, évoquant leur intimité tout en flattant leurs sens... Poète Persan exécuté pour ses croyances manichéennes.

« A l’époque, même à Médine et à la Mecque, bastions de la vie religieuse, les odes à l'amour d’un Omar Ibn Abi Rabia, sont déclamées dans l’enceinte de la mosquée par un grand exégète du Coran », rapporte Driss Belmlih, spécialiste de la littérature Abbasside. Omar Ibn Abi Rabia (644-712/744) est un poète arabe de Ghazal principalement.
Il est né dans une famille aisée de la tribu Mecquoise de Quraych. C'est l'auteur de poésie érotique le plus connu et le plus représentatif du Hedjaz médiéval.
Célèbre pour ses poésies amoureuses, il voue toute sa vie à Thorayya, une jeune femme issue de l'aristocratie Hedjazienne.
Ibn Rabia est connu pour avoir inauguré « une poésie galante, malicieuse, souvent réaliste qui tranche sur le sentimentalisme des amours Bédouines et donne le ton aux citadins ».
C'est l'un des concepteurs des poésies de « l'amour-passion ».
On dit à propos de lui que « Chaque belle qu'il voit dans la rue ou durant le pèlerinage l'enflamme »
Sur Thorayya il écrit :
« Ses beautés m'ont ravi le cœur : Pureté de son cou de gazelle, ou s'enroule une rangée de perles. Finesse d'une taille sous laquelle s'épanouissent des rondeurs bien pleines, dessinant les courbes des collines. Éclat du visage, vrai soleil parmi les nuages, disparaissant, majestueux, quand descend le soir. Dents espacées d'une bouche aux gencives rouge sombre, douce dont le goût ne rappelle aucune saveur connue. Toute tendre, sœur de l'onagre, n'offrant à qui veut reprendre quelque chose, aucun défaut. Tel est ce qui d'elle m'est apparu, de ce qui resta caché je ne saurais rien dire. »

A Bassora, il y a alors un souk permanent où les plaisirs de la chair et du palais sont exposés au public. Les califes, des despotes éclairés, soufflent tout de même le chaud et le froid.
Al Mahdi, par exemple, nomme un certain Abdeljabbar, vigile de l’orthodoxie religieuse contre les hérétiques... Il mène la vie dure aux écrivains qui se déclarent ouvertement immoraux. Son successeur Al Amine, en revanche, reçoit dans sa cour le plus subversif des poètes, Abou Nawas.

Celui-ci y loue l’ouvrage d’Ibn Manẓūr avec, d’une part, celui homonyme composé 5 siècles plus tôt par Abū Hiffān al-Mihzamī , qui est contemporain de notre poète, et, d’autre part, avec le monumental « Kitāb al-Aġānī » (Livre des chansons), dans lequel les quelques pages consacrées à Abū Nuwās par Iṣfahānī (967) ont souvent été considérées comme lacunaires, puis, il sera question des glissements par lesquels un personnage de chair et de sang (ici al-Ḥasan Ibn Hāni) se mue en héros et en figure légendaire, à travers le temps et les narrations.

Si ces glissements n’en relèvent pas moins de l’histoire littéraire, c’est parce que véhiculées par les anecdotes en prose, ils visent à modeler le parangon du poète, aussi génial que débauché, et servent de cadre aux citations poétiques, données en exemple et parfois commentées, qui justifient le talent exceptionnel qu’on lui reconnaît.

Commençons par déterminer ce qu’il faut comprendre quand on évoque aujourd’hui l’ouvrage d’Ibn Manẓūr intitulé Aḫbār Abī Nuwās. Il s’agit d’un texte qui a fait l’objet de plusieurs éditions imprimées, mais pas encore, à ce jour, d’une édition critique. Parmi les éditions disponibles, la version de référence utilisée dans cette étude sera celle figurant en appendice au Livre des chansons, dans l’édition de 1992, chez Dār al-kutub al-‘ilmiyya. Elle est la plus diserte des versions consultées : la plus régulièrement annotée par l’éditeur ‘Abd al-Amīr ‘Alī Muhannā, elle est aussi celle dans laquelle le texte attribué à Ibn Manẓūr est le plus volumineux car, probablement, la seule à n’avoir pas été expurgée.

Peu importe ici la réalité des faits ou leur fiction. Les anecdotes auxquelles il sera fait (...)
Sourate des infidèles, verset 1.
Ajouts et variantes ne sont pas anodins. Ainsi, les deux éditions relatent dans les mêmes termes une anecdote qui on conduit devant al-Rašīd, Abū Nuwās, accusé d’hérésie, après qu’il ait répondu labbayka (me voici, à ton service !) à un imam qui récitait « [...] Ô vous les infidèles ! ». Suite au récit, dont le dénouement sera favorable au poète, Ibn Manẓūr intervient dans le texte, comme il le fait rarement :

Muḥammad Ibn al-Mukarram [Ibn Manẓūr] a dit : C’est là, par Dieu, un humour impudent (muǧūn), médiocre et détestable, outrepassant les limites de la raison, de la bienséance et de l’appréciable.
Par ma vie, le libertin (māǧin) tire des leçons de créatures comme lui, s’il se reconnaît avec elles la moindre ressemblance, comment [celui-ci] ne tirait-il pas même de leçons de la puissance divine ! Abū Nuwās a, en plus de ce récit-là, un large spectre de libertinage...
« la luxure comme mode de vie festif auquel tout le monde a accès ».

[Utilisant l’expression coranique (Coran, XI/70) qawm Lūṭ (peuple de Loth) pour désigner les homosexuels (...)]

L’histoire s’arrête là dans la version de Dār al-Ǧīl, de sorte que le commentaire de l’auteur apparaît comme une glose conjoncturelle, portant sur l’anecdote qu’il vient de rapporter. Elle se poursuit, au contraire, dans celle de Dār al-kutub al-‘ilmiyya, par des souvenirs personnels d’Ibn Manẓūr, visitant Sodome et ses environs, y entendant raconter des histoires terribles sur le châtiment du « peuple de Loth » (qawm Lūṭ). Ces souvenirs édifiants sont liés à ce qui les précède par l’énoncé « Cela m’a rappelé… ». Après les avoir relatés, l’auteur revient à notre poète et conclut en disant :
Aḫbār Abī Nuwās, p. 164.
« Fasse Dieu que je sache ce qui portait Abū Nuwās à ce libertinage insolent, plein de dérision à l’égard de la déité (rubūbiyya). Que Dieu nous protège de ses égarements et qu’Il nous pardonne, Lui, le Maître des mondes ».

Le vin, l’éloge de l’homosexualité, tout y passe dans un langage plaisant... Mais tous les sérails n’ont pas la même tolérance à l’égard des écrivains à la moralité ou à la croyance douteuses.

Ainsi en est-il d’Ibn Al Mouqaffaa, Mazdéen converti à l’islam malgré lui. Même s’il juge dans ses écrits l’autorité religieuse arbitraire, il met ses opinions en sourdine. Son problème était de sortir indemne de la compagnie du prince.
Ubayd Allāh, client aš‘arite originaire de Tibériade en Palestine (né vers 719) où son père a été un secrétaire umayyade, lui aussi secrétaire particulier du futur calife al-Mahdī.
Devenu calife, ce dernier le nomme son vizir. Parmi les collaborateurs d'al-Manṣūr, Abū ‘Ubayd Allāh se distingue par son arabophilie, il favorise l'existence de l'élément arabe dans l'entourage du futur calife afin que ce dernier soit élevé dans l’orthodoxie arabe. D'un autre côté, il passe pour un pieux musulman très proche du milieu des traditionalistes, lui-même, il transmet des hadiths, bref, il est très populaire à Bagdad.

Pour des raisons politiques, Abū ‘Ubayd Allāh est évincé en 780 du vizirat par Ya‘qūb b. Dāwūd, réputé pro-alide. Cependant, l'ancien vizir demeure dans la direction de la chancellerie.

Tabari, rapporte que le chambellan al-Rabi‘, pour des raisons personnelles ou parce qu'il convoite la chancellerie, conçoit en 782, l'idée d'intriguer contre l'ancien vizir afin d'obtenir sa disgrâce totale. Il songe un moment à l'accuser d'avoir de la sympathie pour les qadarites, mal vus à l'époque, mais comme cette accusation est peu fondée, et comme il ne peut pas s'en prendre à la personne d'Abū ‘Ubayd Allāh, intègre, pieux et habile dans son métier, le chambellan travaille contre son fils.
La campagne contre les zindiqs est en pleine vigueur, al-Rabī‘ et ses collaborateurs accusent auprès du calife le fils d'Abū ‘Ubayd Allāh de zandaqa (hérésie), et d'un crime plus grave encore : Entretenir des relations douteuses avec le harem du calife, lequel est, selon un témoignage très jaloux. C'est alors que le calife charge Waḍḍāḥ al-Šarawī d'amener l'accusé à Bagdad...
L'examen porte sur le Coran :
Le vizir a prétendu auparavant que son fils connaît le Livre par cœur. « Récite ! », ce dont l'accusé, qui doit avoir entre 25 et 35 ans, est incapable, aucun verset ne lui vient à l'esprit.
Son père, embarrassé, s'explique : il m'a quitté depuis longtemps, et depuis il a oublié... Cruel, le calife demande à son secrétaire d'exécuter de sa propre main l'Infidèle, « l'ennemi de Dieu », mais l'un des assistants, al-‘Abbās le fils d'al-Saffāḥ, épargne au père, âgé alors de 66 ans, cette épreuve et décapite le zindiq.
En résumé, Tabarī, qui insiste sur les dessous politiques de l'affaire, ne croit pas que le fils d'Abū ‘Ubayd Allāh ait été initié à la religion des zindiqs la seule preuve retenue contre lui consiste dans son ignorance ou peut-être son oubli du Coran.
Mais 3 autres versions l'affirment qui, tout en attribuant la dénonciation du fils du vizir aux intrigues du chambellan...
Selon la première, lorsque le calife dit à l'accusé « Récite ! », ce dernier, au lieu de réciter le Coran, prononça cette phrase : « Soyez bénis, toi et ceux qui te connaissent (ou tes mondes) par la grandeur de la création ».
Le père dit alors à son fils : « Ce n'est pas ainsi que je t'ai éduqué, je t'ai appris le Livre de Dieu ».

Le calife à l'accusé : « Es-tu zindiq ? » La réponse est positive.

Selon les 3 traditions, le calife demande à l'accusé d'abjurer son erreur comme le recommande la Loi... Le zindiq refuse, mais quelques minutes plus tard, alors qu'on s'apprête à le mettre à mort, il crie :
« Je me repens ! » (al-tawba !), le calife feint de ne pas l'entendre. Considéré comme apostat, le mort, crucifié un moment devant la porte de son père, n'eut pas droit à un enterrement musulman.

Très probablement, la phrase prononcée par l'accusé provient d'un catéchisme manichéen, on lit en effet dans une prière manichéenne rapportée dans le Fihrist, cette phrase : (sois glorifié et béni, toi, ainsi que toute ta grandeur et ceux qui te connaissent, les bénis que tu as appelés).
La correspondance est indéniable, le personnage a été initié au manichéisme et a confondu consciemment ou inconsciemment les versets coraniques et la prière manichéenne.

À la suite de cette affaire, Abū ‘Ubayd Allāh est congédié. Il meurt 3 ans plus tard en 785. Sa réputation de bon musulman n'en a pas souffert. Une foule immense de pauvres gens assiste à ses funérailles. On donne à l'exécution de son fils d'autres raisons auxquelles Ṭabarī fait une vague allusion.

« Selon les ragots répandus dans les rues de Bagdad, al-Mahdī, qui est un maniaque sexuel, a violé la fille de son ancien vizir, pour la venger, son frère a essayé de s'introduire dans les bains de la reine, arrêté, il a été exécuté comme zindiq... »

En outre, accusé d'être un agitateur qui, à la tête de ses partisans, incite le peuple à la désobéissance et à la révolte. A cet effet, il a écrit un pamphlet contre les Abbassides où ces derniers et leurs collaborateurs sont qualifiés de tyrans impies « ennemis de Dieu et de l'Islam ».

Le calife demande à l'accusé d'avouer ses crimes et d'abjurer ses erreurs, sinon, il sera mis à mort au nom de la Loi. Al-Aḥmarī, courageux, réfute toutes les accusations forgées, dit-il, par des adversaires malveillants. Il est, dit-il, un musulman sincère qui n'a jamais trahi sa foi. Sa doctrine est claire :
Admettre la priorité (au califat) des descendants du Prophète. Cependant, il n'a jamais été hostile aux Abbassides. Il met enfin le calife en garde : « Tu es le plus fort, tu peux me tuer injustement, mais fais attention, au jour du jugement dernier, si tu y crois, je serai ton adversaire et le Juge suprême me vengera ! », dit-il à al-Mahdī.
Ce dernier, sensible à la menace, libère le prisonnier après un long moment de silence, non sans faire admirer son courage par les assistants...

Il est à noter enfin que la zandaqa dont il s'agit n'a rien à voir avec le manichéisme. Elle désigne le matérialisme athée. La comparaison de la vie de l'homme à celle d'une plante est très répandue à l'époque et est considérée comme un signe d'une foi douteuse. De même, cette phrase :
« embrasser ce qui n'a ni fondement ni réalité », la doctrine du zindiq, est une expression figée que nous rencontrons dans un autre texte. Quant au livre Le fondement de la sagesse et le jardin de la philosophie, où la philosophie a un sens nettement athéiste, il nous est inconnu, il a peut-être existé. Le titre a une connotation ismaélienne...

Nous sommes au milieu du IXe siècle. Un foisonnement culturel est initié à Bagdad par le calife Al Mamoun. En créant Dar Al Hikma (Maison de la sagesse, composée d'une bibliothèque et d'un centre de traduction), il permet un accès plus facile aux cultures Persane et Grecque. La porte est grande ouverte pour des débats sans fin sur l’unicité de Dieu, la genèse du monde et bien d’autres problématiques de haute volée... Mais face aux politiques qui ouvrent les portes de la culture, les oulémas veillent au grain. « Même si les écrivains les plus athées veulent braver les interdits, ils cherchent souvent le meilleur moyen de s'en sortir sains et saufs »..., explique l’orientaliste Léo Strauss. Prenons le cas du philosophe muâtazilite Al Jahidh. Il écrit toujours ses textes en forme de dialogues pour ne pas être pris au mot. 
Au Xe siècle,  les poètes quoique traités de zandiqa (hérétiques) semblent plutôt tolérés. Aboul’âlaa Al Maari a beau s’en prendre aux oulémas, faisant d’eux les responsables de l’ignorance et de la corruption, il s’en sort indemne.

Un certain Ibn Ouqaïl a beau le taxer de poète « ouvertement athée et secrètement musulman », le stoïque Maara continue son petit bonhomme de chemin.
« Si les auteurs passent entre les mailles du filet, explique Kilito, c’est parce qu’ils ont un art d’écrire, par allusion, par distorsion de style, en disant la chose et son contraire ».
Ceci est tout aussi vrai pour Ibn Hazm. Ce poète aristocrate, libre, qui vivant à Cordoue, parmi les femmes, chantant leur amour et la beauté de leurs atours, a également l’art de ne pas dire ouvertement tout ce qu’il pense. Il a écrit, certes, un poème qui lui a valu une grande polémique. Il y dit :

« jusqu’au ciel, me dit-on, crois-tu arriver ?

-Oui, une échelle y monte et j’ai su la trouver ».

Mais notre homme a l’art de cacher sa liberté de pensée. Il distingue, selon André Miquel, 3 catégories de sceptiques. « Ceux qui doutent et préservent le fait religieux.
Ceux qui doutent de tout sauf du Créateur.
Et ceux qui ménagent autant Dieu que le prophète.

Omar Khayyam, lui, doute tout court. Il trouve son plaisir dans sa capacité à tordre le cou aux idées convenues :
« S’il existait un enfer pour les amoureux et les buveurs, le paradis serait désert », écrit-il comme pour inverser les valeurs édictées par les dévots.

L’astronome Perse a traversé la vie en jouant à l’équilibriste entre croyance et jouissance, il s’en sortira, sans fracas. Cette licence faite aux poètes libertins, l’islamologue Dominique Urvoy lui trouve une explication plausible... « Contrairement à la prose, la poésie (vieille tradition arabe) appartient à la zandaqa, non à la pensée. Elle peut servir de support à des attaques nominales ou à l’expression d’exaspérations personnelles, mais pas de base idéologique à un mode de réflexion ».
Tel n’est pas le cas des philosophes, le soufi Hamed Al Ghazali et le rationaliste
Ibn Rochd, qui ont vécu en Andalousie au moment de son déclin.
Le premier, quoique modéré, a vu brûler son livre initiatique, « Al Mounqid Min Addalal » (voyage dans le doute vers le soufisme), par le sultan Almoravide

Youssef Ibn Tachfine. Le second a vu des copies de ses manuscrits également brûlées suite à un conflit avec Abou al Abbas Sebti. Nous sommes alors à la fin du XIIe siècle. La fin d’une ère de liberté fluctuante.
Le bûcher est allumé partout... Même à Bagdad... Envahi par les Mongols, le berceau des libertins musulmans a vu tout son patrimoine littéraire et livresque consumé et jeté dans l’Euphrate. Il ne s’en est jamais remis. »
Bashar ibn Burd - Wikipedia, the free encyclopedia
en.wikipedia.org/wiki/Bashar_ibn_Burd
Traduire cette page
Bashār ibn Burd (714-783) (Arabic: بشار بن برد‎) nicknamed "al-Mura'ath" meaning the wattled, was a poet in the late Umayyad and the early Abbasid periods.
Termes manquants : année
es manquants : 784

Omar Ibn Abi Rabia — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Ibn_Abi_Rabia
Omar Ibn Abi Rabia (644-712/744) était un poète arabe de ghazal principalement. Il est né dans une famille aisée de la tribu mecquoise de Quraych.
Termes manquants : 784

Figures d'al-Ḥasan Ibn Hāni', dit Abū Nuwās, dans le Kitāb ...
beo.revues.org › Numéros › Tome LVIII
de K Zakharia - ‎2009 - ‎Autres articles
Tome LVIII | Septembre 2009 : Années 2008-2009 ... 1- Sur l'origine de l'expression Abū Nuwās, surnom d'al-Ḥasan Ibn Hāniʼ ..... 784). 68 Aḫbār Abī Nuwās, p. 28. 28Selon l'une des versions, Ǧulbān aurait donné à son époux plusieurs ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire