18
MARS 2015...
Cette
page concerne l'année 792 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
ABBASSIDES ENTRE LES QUERELLES DE LA REALITE ET LE MYTHE DES MILLE ET
UNE NUITS.
UN ABBASSIDE |
Toutefois,
il existe hors le Moyen-Orient des populations bédouines issues de
confédération de souche bédouine/ ou par distinction linguistique.
Bien qu'ils proviennent de l'immigration Hilalienne (Berbérie
orientale sous les Zîrides), ils ne possèdent pas les mêmes
parlers, dont les plus connus : les parlers bédouins au
Maghreb, les parlers péninsulaire du Néguev ou de Palmyre...
Le
chef reconnu des Alides est reçu à la cour avec force honneurs,
Hâroûn le choie, le gratifie d'une dotation magnifique, puis, un an
après, lui fait secrètement trancher la tête.
Le
parti n'en demeure pas moins vivace et sa haine séculaire comme ses
revendications (792).
A
peu près vers la même époque éclate entre 2 tribus Bédouines de
la plaine de Damas, à propos d'une pastèque volée à l'un par
l'autre, une querelle que bientôt épousent non seulement les clans
auxquels appartiennent ces deux hommes, mais 2 des tribus arabes les
plus puissantes, les Modharites et les Yéménites, cependant
rattachées les liens du sang. Guerre civile en Palestine entre
tribus bédouines. Le conflit s’achève le 29 décembre 793, après
l'intervention décisive du calife Haroun ar-Rachid. Ces derniers
remontent leur ligné à Adnan ou Qahtan, ainsi qu'aux personnage
biblique Ismaël, descendant d'Abraham.
COMBATTANT ABBASSIDE |
Une
véritable guerre civile s'étend donc à la Syrie tout entière et
ne dure pas moins de 4 ans. Djafar, chargé par le calife de rétablir
l'ordre, n'en peut venir à bout qu'en 796. Dans l'intervalle, comme
contre-coup des divisions intestines de Damas, les Égyptiens,
mécontents de leur gouverneur, se révoltent en 794, mais Harthama,
gouverneur de la Palestine, les fait rentrer bon gré malgré dans le
devoir, Allâf ibn Sofyan el-Azdi s'empare de Mossoul et s'y
maintient jusqu'à ce qu'il en soit chassé par le calife en personne
: La Mésopotamie se soulève à la voix de Walîd ech-Cheïbâni.
chef de tous Les Khâridjites.
Enfin
les Zendigs (athées) du Gourgân et du Khorasân menacent de
nouveau, comme au temps d'El-Mansoûr et d'El-Mahdi, la sécurité de
l'État; les prisons regorgent de ces hérétiques que la cour
inquisitoriale envoie impitoyablement au supplice.
Entre
tous les califes du Moyen Âge, Hârûn al-Rashîd, le cinquième de
la dynastie abbasside, est probablement le plus célèbre : Il
doit sa gloire au recueil de contes des Mille et une nuits, l’œuvre
de littérature arabe sans doute la plus connue en Occident, dans
lequel il apparaît comme le prototype du calife juste, bon et
pieux... !!!
Son
nom y est également associé à une forme d’âge d’or de
l’Empire islamique, marqué notamment par la prospérité
économique et par une expansion culturelle sans précédent. Entre
cette image et la réalité, la différence est pourtant importante :
Tant sur la personnalité du calife que sur les conditions
économiques et sociales qui sont celles de son règne, la
discordance entre le mythe et l’histoire est frappante.
HÂROÛN AL RASHÎD |
Comprendre
non seulement à quoi tient cette différence, mais aussi comment et
pourquoi Hârûn al-Rashîd et son règne ont pu donner lieu à cette
image idéalisée, permet à la fois de mieux connaître l’histoire
de l’Orient médiéval mais aussi de situer les critères selon
lesquels l’âge d’or se définit à cette époque, et les raisons
pour lesquelles une telle construction a pu être mise en œuvre.
L’avènement
de Hârûn al-Rashîd (766-809) se fait difficilement. Second fils de
l’épouse préférée, et la plus influente, de son père al-Mahdî,
(l’ancienne esclave Khayzurân, d’origine yéménite) il est
aussi le jeune frère de Mûsâ al-Hâdi, qui le précède sur le
trône (785-786).
Bien
qu’étant le préféré de leur mère, il est en effet second en
ligne de succession, selon la volonté de leur père.
Mais
la mauvaise réputation d’al-Hâdi, qui s’oppose au caractère
pacifique de Hârûn, amène bientôt plusieurs courtisans à se
positionner en faveur de ce dernier, notamment sous l’influence de
Khayzurân qui entre en conflit avec son premier fils.
Lorsque
al-Hâdi l’oblige à renoncer à ses droits de prince héritier
afin de favoriser son propre fils, Hârûn manifeste à son tour une
résistance de plus en plus nette face à ce calife mal-aimé :
A sa mort en 786 (probablement sous l’effet d’un poison distillé
par sa mère), il devient calife et prend le nom de « al-Rashîd »,
« le Bien-Guidé ».
Lettré,
très cultivé et versé dans les sciences religieuses, Hârûn
al-Rashîd a déjà, lorsqu’il accède au califat, pris l’habitude
de confier la plupart des pouvoirs administratifs à son précepteur
et conseiller, Yahya al-Barâmika. D’après les sources de
l’époque, son intérêt porte en effet davantage sur les questions
militaires et les plaisirs de la vie, ainsi que sur l’étude et les
arts.
En
conséquence, son règne marque un recul des pouvoirs personnels du
calife.
Il
reçoit sous Hârûn al-Rashîd des prérogatives nouvelles,
notamment celle de nommer lui-même les secrétaires des diwan –
c’est-à-dire les membres du gouvernement. Le calife se réserve en
revanche la double qualité de « âmir al-mûminin »,
« Commandeur des Croyants », et d’imam, c’est-à-dire
guide de la communauté : Dans le but d’instaurer dans le
monde l’ordre voulu par Dieu, il attache une grande importance à
la définition du droit, au respect de la loi musulmane, à la
défense de « l’orthodoxie » sunnite et, donc, à la
lutte contre toutes les formes d’ « hérésie » qui y
porteraient préjudice (notamment le chiisme). Outre l’objectif
religieux qu’il affiche ainsi, cette entreprise a également un but
politique : Celui de maintenir uni ce très vaste empire, dont
l’islam est considéré comme le ciment...
La
prospérité qui caractérise le califat de Hârûn al-Rashîd n’est
remise en cause par aucun historien : Le développement du
commerce, qui s’étend jusqu’à la Chine, et le faste de la cour
califale (en grande partie tributaire de la prodigalité du prince
lui-même) sont effectivement remarquables pendant toute la durée de
son règne.
On
peut douter en revanche des conséquences qu’a cet essor économique
sur l’ensemble du peuple : Il est probable que la prospérité,
si elle n’aggrave pas la situation de la majorité des habitants de
l’Empire, ne l’améliore pas non plus notablement, ce que
semblent confirmer les émeutes qui jalonnent son califat.
Le
penchant de Hârûn al-Rashîd pour les affaires militaires l’amène
en effet à élever les taux d’imposition, notamment pour
entretenir l’armée d’Ifrîkiyya, province qui constitue en
elle-même un foyer de troubles puisqu’elle se situe à la
frontière entre l’Empire abbasside et l’aire d’influence des
Ummayyades de Cordoue.
De
plus, malgré des expéditions militaires audacieuses (contre
l’Empire Byzantin surtout) aucune conquête n’est effectuée sous
le califat de Hârûn al-Rashîd.
Les
troubles au cœur même de l’Empire sont également récurrents,
aussi bien en Syrie, centre de l’ancien Empire Umayyade, où
beaucoup, moins de 150 ans après la révolution abbasside, sont
encore hostiles à la nouvelle dynastie, qu’en Iran, où plusieurs
soulèvements chiites (alides ou khârijites) ont lieu entre 792 et
795. C’est d’ailleurs à la tête d’une armée censée réprimer
l’un de ces soulèvements, qui a éclaté en 806 au Khurâsân, que
le calife meurt à Tûs en 809, alors qu’une autre émeute se
déclare à Ispahan.
Le
règne de Hârûn al-Rashîd est donc une période troublée, qui
ouvre également la voie à ce qu’Éric Vallet nomme « la
dissémination de l’État califal ».
La
perte de la partie Africaine de l’Empire, a lieu sous son califat :
La dynastie des Idrîssides prend le pouvoir au Maghreb en 788 et
s’autonomise par rapport à l’État Abbasside, tandis qu’en
l’an 800, le propre gouverneur du calife, Ibrâhîm ibn al-Aghlab,
établit un pouvoir personnel sur la province d’Ifrikiyya.
SHEHERAZADE |
Les
causes de cette quatrième « fitna », « discorde »
ou « guerre civile » de l’histoire de l’Islam, sont
multiples : Outre l’inimitié qui sépare les deux frères,
c’est aussi le statut de leurs mères respectives qui joue, la mère
de l’aîné al-Ma‘mûn étant une esclave alors qu’al-Amîn est
le fils d’une princesse Abbasside, Zubayda. L’hésitation de
Hârûn al-Rashîd lui-même, enfin, est la raison principale de
cette discorde : Réservant d’abord Bagdad et le califat à
al-Amîn tandis qu’al-Ma‘mûn se voit attribuer le Khurâsân et
devient l’héritier de son frère, il revient sur cette décision
peu avant sa mort, sous l’effet d’une sorte de vision, et demande
à ses conseillers alors présents de faire d’al-Ma‘mûn son
héritier. « Le Khurâsân n'est pas une province comme les
autres, car son armée représente la principale force militaire du
califat, dont elle garantit l’intégrité et la solidité. Un
pouvoir très grand réside donc dans ce territoire , notamment pour
un fils de calife, aux compétences militaires importantes ».
Le
bilan du califat de Hârûn al-Rashîd semble donc plutôt négatif,
au moins en termes de puissance de la personne du calife et
d’expansion territoriale... L’image idéalisée qui est donnée
de son règne, notamment dans les Mille et une nuits est, dans ces
conditions, pour le moins étonnante. Plusieurs éléments permettent
toutefois de l’expliquer.
En
premier lieu, les traits caractéristiques de ce prince idéal tel
qu’il est décrit par la littérature sont surtout d’ordre moraux
: pieux, juste et bon, Hârûn al-Rashîd incarne un règne d’équité
et d’harmonie. L’accent effectivement mis par ce calife sur la
loi religieuse, le respect du droit et des devoirs incombant à tout
musulman, et la lutte contre les dissidences, semble corroborer cette
image, surtout, en se faisant le champion de la religion, son
défenseur le plus ardent, Hârûn al-Rashîd redonne à
l’institution califale une véritable splendeur.
L’insistance
sur la mission proprement religieuse du calife rappelle également
aux sujets de l’Empire que celui-ci est un élu de Dieu, « l’ombre
de Dieu sur Terre » : Une aura de sainteté se trouve
ainsi restaurée autour du Commandeur des Croyants, qui lui confère
une majesté et une autorité sans égales.
La
mythification de Hârûn al-Rashîd peut également s’expliquer par
le contraste, entre lui et son prédécesseur al-Hâdi d’une part,
et entre le calme relatif de son règne et la guerre civile qui le
suit, d’autre part.
ALADIN |
Si
l’affaiblissement de l’Empire et du pouvoir califal tout à la
fois commence bien pendant son califat, et s’il se montre incapable
de prendre les mesures nécessaires pour l’éviter, cette sorte de
décadence ne devient manifeste qu’après sa mort : Ainsi, il
apparaît comme le dernier monarque de « l’âge d’or »
du califat Abbasside. En effet, al-Amîn ne règne que 4 ans...
Quatre ans de guerre civile, le califat d’al-Ma‘mûn est
fondamentalement blessé par la « fitna » qui le précède,
et al-Mu‘tasim, son successeur, sera celui qui déplacera la
capitale impériale de Bagdad à Samarra sous la pression des
mamelouks en 836, date retenue comme le moment où le califat
Abbasside prend acte de son propre déclin.
Enfin,
la présentation de Hârûn al-Rashîd comme un calife idéal est
aussi un moyen d’établir une sorte de programme du « bon
prince ». Les auteurs des Mille et une nuits se placent ici
dans une lignée prestigieuse, celle de la littérature arabo-persane
des « Miroirs des Princes » : Véritable genre
littéraire apparu au VIIIe siècle dans le monde islamique, ces
traités d’éthique politique proposent une description du « prince
idéal » qui fait office de modèle à suivre pour tout prince
régnant... Hârûn al-Rashîd remplit ainsi cette fonction dans les
contes des Mille et une nuits, ceux-ci, fixés par écrit au XIIIe
siècle seulement après une longue tradition orale, sont également
influencés par l’impression générale d’un déclin (à un
moment où le califat Abbasside a perdu la presque totalité de son
pouvoir temporel et où l’instabilité politique est chronique) qui
favorise la construction d’un mythe de l’âge d’or désignant
ici les premiers temps de l’Empire Abbasside, représentant l’idéal
d’un califat puissant, uni et harmonieux.
Le
mythe de l’âge d’or rapporté au califat de Hârûn al-Rashîd a
donc bien une raison d’être, et même plusieurs, il semble
toutefois éloigné de la réalité.
HÂROÛN AL RÂCHID |
La
vérité historique est cependant difficile à saisir, notamment en
raison de la discordance des sources d’époque et de leur manque
d’objectivité, l’utilisation fréquente des catégories
« apogée » et « déclin » ou « décadence »,
souvent très réductrices, rend également complexe l’analyse de
cette période de l’histoire de l’Islam. Il n’en reste pas
moins que le règne de Hârûn al-Rashîd amorce un tournant dans
l’histoire du califat Abbasside, en ouvrant la voie à des
contre-pouvoirs, locaux ou administratifs, qui prendront de plus en
plus d’importance dans les décennies suivantes...
Le
mythe de la «catastrophe» hilalienne [HR Idris, La ...
www.persee.fr/web/.../ahess_0395-2649_1967_num_22_5_421605
de
J Poncet - 1967 - Cité 47 fois - Autres articles
LE
MYTHE DE LA « CATASTROPHE » HILALIENNE. LA thèse consacrée, voilà
plusieurs années, par H. R. Idris à la Berbérie orientale sous les
Zîrides x ...
792
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/792
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1 Événements; 2 Naissances en 792; 3 Décès en 792; 4 Notes et
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Hârûn
al-Rashîd - Les clés du Moyen Orient
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nov. 2012 - Tomb of Zubayda, wife of Harun al-Rashid, 786-809,
`Abbasid Caliph of ... belles femmes de son temps, lui en donnera un
autre, al-Amîn, l'année suivante. ... entre l'Empire abbasside et
l'aire d'influence des Ummayyades de Cordoue. ... soulèvements
chiites (alides ou khârijites) ont lieu entre 792 et 795.
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