mercredi 3 juin 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 716

1 JUIN 2015...
Cette page concerne l'année 716 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

ÉQUILIBRE LITIGIEUX DE L’IMPÔT ENTRE LE SOUVERAIN ET LE CLERGÉ


Pour en finir avec l'hégémonie des Pépinides, Chilpéric et Raganfred s'allient avec les Frisons du duc Radbod. Mais, en 716, celui-ci est vaincu à Amblève par l'armée de Charles, fils bâtard de Pépin de Herstal. Ce coup d'éclat permet à Charles d'écarter Plectrude du pouvoir, et de s'affirmer comme seul chef des Francs d'Austrasie.
Confirmation des privilèges d'immunité accordés à l'abbaye de Saint-Denis, 716 (Archives nationales, K3/17).

Durant son règne, Chilpéric établit un diplôme daté du 29 décembre 716, où il confirme les privilèges d'immunité accordés par ses ancêtres à l'abbaye de Saint-Denis... Entre 719 et 720, lors de son séjour à la cour du duc d’Aquitaine à Toulouse, Chilpéric fait proclamer par sa chancellerie un Edictum, qui est inséré à la suite de la loi salique. L’article 3 de cet édit modifie le droit de succession franc en accordant aux femmes la possibilité d’hériter de terres patrimoniales.

Les archives de Saint-Denis conservent, à côté des diplômes relatifs à la grande foire d'octobre, d'autres actes concernant la vie économique de l'abbaye à l'époque Mérovingienne : Ce sont des privilèges douaniers, des tractoriae. Les uns ont un caractère général et perpétuel, les autres s'appliquent à des cas particuliers.
Les premiers sont seuls des privilèges commerciaux à proprement parler, les seconds sont des exonérations d'impôts ajoutées, pour les parfaire, à des concessions de revenus à prélever sur les recettes du fisc, la plus ancienne des tractoriae de l'époque Mérovingienne que l'abbaye de Saint-Denis ait reçue est un diplôme de Thierry III. L'acte conservé est un original sur parchemin. Il est adressé aux « viris inlustrebus omnebus agentebus, tam présentées quam et futures », car il a un caractère général et perpétuel...
Général, il vise, en effet, les 3 parties du royaume franc, Neustrie, Austrasie et Bourgogne, qui se trouvent réunies sous l'autorité de Thierry III, et il s'étend sans distinction à tous les transports faits pour le compte de l'abbaye.

Quant au caractère de perpétuité, il est affirmé à deux reprises dans le texte : La première fois par la formule initiale du dispositif, et, en second lieu, par la formule d'attribution.
Contrairement à ce que l'on constate d'ordinaire pour cette sorte de documents, notre Tractoriae comporte un préambule qui lui confère une solennité peut-être voulue en raison de l'importance exceptionnelle de la concession, mais, comme toutes les autres tractoriae, elle n'a point de clauses finales et ne porte que la souscription de chancellerie. Enfin, elle est dépourvue de date.

Les derniers éditeurs, MM. Lauer et Samaran, ont enclos l'acte entre les années 679 et 690 : il est possible de restreindre ces limites chronologiques. Le diplôme est postérieur au mois d'avril ou de mai 680, par le fait même qu'il est adressé à tous les fonctionnaires des trois royaumes de Neustrie, d'Austrasie et de Bourgogne, ce qu'ont admis les éditeurs modernes qui, depuis Teulet, lui imposent une date « vers 681 ». Il est, d'autre part, antérieur au 30 octobre 688, parce que l'abbé Gharderic, qu'il mentionne comme l'actuel titulaire de l'abbatiat à Saint-Denis, est, à cette dernière date, remplacé par l'abbé Chainon : Raison qui explique la date « vers 688 » adoptée par les anciens éditeurs du document à l'exemple de Dom Mabillon.

Par cet acte, Thierry III exempte à perpétuité, dans ses 3 royaumes, les chariots et navires de Saint-Denis, qu'ils partent de l'abbaye ou d'un de ses domaines, tant à l'aller qu'au retour, des tonlieux, pontaticus, portaticus, pulviraticus, rodacus, salutaticus, cispetaticus, et de toute autre redibicio, que les agents du pouvoir public et les receveurs de ces taxes ont coutume de lever dans la traversée des villes et des bourgs, dans les ports et au passage des ponts, et en tous autres endroits. Le roi attribue les profits que le monastère tire de cette exemption à l'entretien du luminaire de la basilique.

C'est le premier acte de ce genre que reçoit la basilique de Saint-Denis, et c'est le seul que le chartrier de l'abbaye a conservé de l'époque mérovingienne. Mais les moines n'ont pas manqué de faire confirmer par les rois un si précieux privilège :
En effet, l'abbé Fulrad a présenté à Carloman au mois de mars 769 et à Charlemagne le 14 mars 775 les diplômes des rois antérieurs et celui de Pépin le Bref, pour en obtenir des confirmations nouvelles.
Il y avait donc eu toute une série de diplômes Mérovingiens avant celui de Pépin le Bref, et qui, comme celui-ci, sont perdus. Ce ne sont peut-être pas de simples confirmations de la tractoria primitive que les moines ont obtenues des rois Mérovingiens et de Pépin, car celles de Carloman et de Charlemagne sont, sinon plus étendues, du moins plus précises que ne l'est le diplôme de Thierry III.
Elles n'exemptent plus seulement des taxes à la circulation les navires qui remontent ou qui descendent toutes les rivières navigables du royaume, et les chariots qui suivent les chemins, mais encore les bêtes de somme, les hommes de l'abbaye portant sur leur dos les produits qu'ils vont vendre ou qu'ils ont achetés, les marchands qui opèrent pour le compte des moines, enfin tous les gens qui viennent du dehors faire le négoce dans les domaines de l'abbaye, et aux lieux spécialement désignés, civitates, castella, via, portus, pontes publici, où les taxes ne doivent plus être levées sur les transports du monastère, s'ajoutent les marchés, tous les marchés, reliqui marcadi : C'est là peut-être la chose la plus importante, parce qu'elle crée à l'avantage des négociants de l'abbaye une situation privilégiée qui leur permet de lutter victorieusement sur les marchés contre la concurrence de leurs rivaux. L'énumération des tonlieux aussi s'est allongée : désormais le barganaticus et le mutaticus prennent place dans les tractoriae, comme en témoigne celle que Charles le Chauve délivre aux Dionysiens en 845 et qui confirme des diplômes antérieurs de Charlemagne et de Louis le Pieux aujourd'hui perdus. « dam régis, qualiter a longo tempore omnes telloneus de villas memorate ecclesie seu de homines, qui supra terras eorum commanere videntur, vel negotiantes eorum. qui per ipsa casa Dei sperare noscuntur, ad ipsa casa Dei concessissent. » Édition Mûhlbacher, Mon. Germ. hist., Diplomata Karolina, t. I, p. 65, n° 46. — Cf. Diplôme original de Charlemagne, Quierzy-sur-Oise, 14 mars 775. Ibidem, p. 134, n° 93.

L'exemption des tonlieux constitue un privilège commercial fort important. Si les frais de transport restent à la charge de l'abbaye, du moins les transports se font en franchise, et, sur les marchés, le bénéficiaire peut de ce fait réaliser des profits plus considérables que ceux de ses concurrents moins favorisés, soit qu'il vende au cours du marché, soit qu'il vende à un cours inférieur : Dans le premier cas, il prélève sur l'acquéreur le bénéfice normal pris par les autres marchands, accru de la valeur des taxes que ceux-ci ont payées et qui sont entrées en compte pour l'établissement des cours pratiqués sur le marché, dans le second cas, la modicité des prix de vente attire la clientèle. L'exonération
L’Europe n’est pas encore uniformisée au début du VIIIe s. Alors un vaste champ d’évangélisation aux moins missionnaires. Ces derniers sont originaires du monde Anglo-Saxon. Raisons étudiées plus loin. Les missions reçoivent l’appui du pouvoir politique. Si l’Alémanie est évangélisée, Pirmin se place sous la protection de Charles Martel. La mission de Pirmin est attachée au monastère de Reichenau sur le lac de Constance, qu’il a fondé.

Si on en croit ses récits, Boniface explique que l’Église Franque ne fait plus de traité conciliaire. Plus de synode depuis 70 ans. Les évêques se sentent de plus en plus indépendants. Véritables principautés ecclésiastiques. Conquête des diocèses proches. Charles Martel s’est emparé là de toutes les terres ecclésiastiques en affirmant que ce sont des terres publiques, issues du Prince. Le chroniqueur de Fontinelle évoque son voisin, dit aussi ignorant que ses prédécesseurs. Gouziolenus est qualifié d’inculte. Pratiques superstitieuses et païennes qui sont dans un inventaire : ‘Induculus Supertitionum’. Le sommet est atteint par le cas de Adalbert. Ce dernier est prêtre dans la 2e moitié du VIIIe siècle Il dénonce la hiérarchie ecclésiastique, les sacrements (baptême), il prêche que le salut lui vient des anges. Il distribue ses ongles et cheveux en reliques. Il faut un synode qui réunit 743 évêques pour en venir à bout.
Il condamne officiellement l’hérésie d’Adalbert au motif que le peuple peut tomber dans la main de charlatans, et la reprise du paganisme...
Dès l’accession de Pépin le Bref et surtout de Carloman, les réformateurs prennent des mesures. Pépin décrète lors du concile de Ver, que les synodes se tiendront deux fois par an, dont une fois sur convocation et en présence du roi. Rencontre des prêtres et des évêques. Soumission à leur autorité. La hiérarchie est remise en ordre. Les clercs doivent avoir un mode de vie distinct. Ils ne doivent pas porter les armes, pratique de l’abstinence sexuelle. Port de la chasuble. Les pratiques païennes sont proscrites et pour dédommager les clercs de la reprise en main des terres ecclésiastiques, Pépin et Carloman instituent la dîme, « decesima pars’ », la dixième partie. Fait le ménage dans la hiérarchie ecclésiastique en déposant les évêques jugés indignes. L’évêque de Rouen est déposé, mais pas d’illusions. De nombreux évêques y échappent...
Beaucoup d’évêques appartiennent à de grandes familles de l’aristocratie. Pas question de déposer le petit frère pour son comportement. Le grand frère, comte peut se révolter par la suite.
Les rapports entre le roi et les évêques. Entre l’époque Romaine tardive et le haut moyen age, l’aristocratie sénatoriale s’est reconvertie (socialement) dans l’Église. Depuis Charles Martel, le roi a un rôle à jouer dans la dévolution des fonctions ecclésiastiques. 3 empereurs Carolingiens peuvent nommer aux fonctions ecclésiastiques. Le roi peut investir les titulatures pour les abbayes et évêchés. Les évêques écrivent « évêques par la grâce de dieu et la volonté du roi ».

Il y a les activités spécifiques : Confirmation et ordination. Il y a aussi la gestion du diocèse, organisation de la vie religieuse, prédication. Réaffirmer les dogmes et la morale. L’évêque est le « pater civitatis ». Il occupe la première place dans la ville à côté du comte et souvent devant le comte. Moins de renseignements sur la sculpture. En revanche, on ne peut plus écrire que c’est de l’art inconnu des Carolingiens. On sait qu’il existe dans l’Église abbatiale de Saint-Riquier (Somme). Nativité, Passion, Résurrection, Ascension.
Rôle dans le déroulement de la liturgie. Les textes nous apprennent qu’il y avait des images en 3 dimensions du crucifix et des saints. Mais, il n’y a pas encore de tympans sculptés, ni de sculptures sur les chapiteaux.

Les cathédrales ne sont pas que de style gothique. Entre le VIIIe et le IXe, beaucoup de cathédrales sont construites. Raoul Glaber, les constructions Carolingiennes sont en bon état 2 siècles après. « reconstruction des Églises, bien qu’en bon état. Le peuple chrétien rivalise pour la possession des Églises (...) se couvrait d’un blanc manteaux d’Églises ». Cathédrale de Reims, commencée par Ebbon et terminée sous Hincmar. Cologne, Beauvais, etc... 27 cathédrales construites entre 768 et 855.
Rares sont les édifices qui ont survécu. Destruction au Moyen Âge soit parce qu’ils ne conviennent plus au goût architectural de l’époque, soit parce qu’ils ne répondent plus au besoin de la liturgie.
Les chapelles sont bâties au sein des palais. On parle de chapelles palatines. Chapelle d’Aix et copie à Compiègne (détruite).

L’autre versant est constitué par les constructions monastiques. L’importance de l’aristocratie dans le développement du mouvement monastique. 768-845. Constructions de 417 monastères. Rappel de quelques lieux « célèbres » : Saint-Denis reconstruite entre 768 et 775. Charlemagne agit sur les dernières volontés de son père.
Saint Riquier (Somme).
Saint Gall est célèbre pour son plan, établi en 820.

Demande de l’abbé Gozbert. Manière de découvrir la technique de construction. Plans pour la vie quotidienne d’une communauté qui vit sous la règle de Saint Benoît. Galerie à toit ouvert. Rôle central dans l’histoire, les clercs donnent la structure à l’administration. Ils occupent les plus hautes fonctions.
Abbé Louis, chancelier de Charles le Chauve.
Abbé de Saint Denis et de Saint Germain des Prés. Alcuin et Charlemagne.
Les hommes d’Église le font parce qu’ils pensent que le souverain est le plus apte à remplir son ministère avec leur « aide ».

Ne pas oublier le rôle des clercs dans l’expansion culturelle. Sans cette armée de copistes, pas d’accès à Cicéron, César, Virgile, etc... L’Église occupe une place essentielle dans la vie sociale du monde de l'époque. Acteur majeur de l’économie. Série de chapitres sur l’économie, mais ce qui contribue encore davantage à jeter le désordre dans le régime financier de la Gaule Franque, c'est l’usage des immunités. L’histoire ne peut pas dire dans quelle proportion cette faveur est accordée à des laïques, guerriers ou courtisans des rois, les diplômes de cette catégorie ne se sont pas aisément conservés, mais, en ce qui concerne les terres d’église, une multitude de chartes qui nous sont parvenues attestent de toute l’étendue du mal... On appelle charte d’immunité une lettre royale qui est concédée à un évêque ou à l’abbé d’un monastère, et qui contient toujours, comme trait essentiel, une phrase conçue ainsi :
« Nous voulons qu’aucun de nos fonctionnaires, ni duc, ni comte, ni aucun agent inférieur, ni aucun homme revêtu d’une fonction publique quelconque, n’entre sur les terres de celui à qui nous donnons cette immunité, ne mette les pieds sur les domaines de cet évêque ou de cet abbé, en quelque province qu’ils soient situés, soit pour y rendre la justice, soit pour y percevoir les amendes, soit pour exiger aucune contribution des habitants libres ou serfs qui y vivent. »...

C’est renoncer à la fois à la juridiction, à l’administration et à l’impôt. Or cette concession s’applique à toutes les terres qu’un évêché ou un monastère peut posséder, et nous savons qu’il y a des monastères, comme ceux de Saint-Denis, de Saint-Martin et de Saint-Germain, qui ont de très nombreux domaines dans toutes les parties de la Gaule. La concession s’étend même « à tout ce que l’église ou l’abbaye peut posséder à l’avenir, à tout ce que la générosité des fidèles peut lui donner dans la suite des temps. »
Le renoncement royal ne comporte ni réserve ni limite... Si l’on observe de près ces immunités, on voit bien qu’elles ne suppriment pas précisément l’ancien impôt public, les hommes libres qui habitent les domaines ecclésiastiques continuent à y être soumis, mais l’impôt est payé à l’église ou « au saint, » au lieu de l’être au roi. Du côté du contribuable, l’impôt subsiste, du côté du roi ou de l’état, l’impôt disparaît. En d’autres termes, la contribution publique se transforme en redevance privée. Ce changement est une des causes les plus efficaces du développement de la féodalité. Pour ce qui concerne spécialement l’histoire des impôts, on devine aisément quelles en sont les conséquences. Il arrive insensiblement que toutes les propriétés ecclésiastiques et plus d’une terre laïque soient exemptées, non-seulement l’impôt foncier est diminué d’autant, mais la perception en devient plus difficile sur les terres qui continuent à le supporter, il faut distinguer pour chaque champ à quelle sorte de propriétaire il appartient, les anciens registres de répartition deviennent inutiles, aucun cadastre n'est possible. Les petits propriétaires trouvent intérêt, pour s’affranchir de l’impôt public, à livrer leurs terres au propriétaire immunisés, qui leur en rendent la puissance sous la condition d’une redevance privée. Ce qu’il y a enfin de plus funeste, c’est que l’impôt, là où il subsiste, apparaît aux hommes comme une charge inique. Toute notion juste à l’égard des contributions publiques disparaît des esprits.
Il en a été des impôts comme des institutions politiques et administratives. Ils ne se sont modifiés que lentement, ils se sont insensiblement affaiblis avant de disparaître tout à fait. Le système des contributions Romaines a traversé toute la période Mérovingienne et est arrivé, presque intact, jusqu’aux Carolingiens.

Chilpéric II (roi des Francs) — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Chilpéric_II_(roi_des_Francs)
Confirmation des privilèges d'immunité accordés à l'abbaye de Saint-Denis, 716 (Archives ... 716, où il confirme les privilèges d'immunité accordés par ses ancêtres à ... Charles Martel, l'année suivante, envoyant des légats auprès d'Eudes, …

Persée : Études sur l'abbaye de Saint-Denis à l'époque ...
www.persee.fr/web/revues/.../bec_0373-6237_1930_num_91_1_44890...
de L Levillain - ‎1930 - ‎Cité 9 fois - ‎Autres articles
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Le christianisme carolingien - Ulysses Saloff-Coste | web ...
ulysse.saloff.free.fr/?Le-christianisme-carolingien
8 mars 2006 - Frise, 716, première mission d'évangélisation qui se solde par un échec. Puis, il part pour Rome .... L'évêque tient une seigneurie épiscopale ; immunité. C'est l'interdiction ... A partir des années 930-940, les raids vikings aiment les monastères. ... Monastères de Saint Germain des Prés ou de Saint Denis.

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