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JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 707 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L'ONDINE
DE LA VOLOGNE
Une
légende Vosgienne affirme qu’un chasseur de Gérardmer bien fait
de sa personne et promis, lui a-t-on assuré, à un radieux
destin s’il ne se laisse pas séduire par quelque femme que ce
soit, se laisse un jour bercer, sur les bords de la Vologne, par
le baiser d’une ondine aux yeux vert d’eau, aux lèvres de corail
et à la voix enchanteresse… conte ou légende qui vient du passé
(vers 707 peut-être)
Il
y avait une fois, dans le pittoresque pays des Vosges, à Gérardmer,
un chasseur si beau, si séduisant et si admirablement bien fait,
qu’il n’est ni femme, ni fille, qui ne soit charmée par lui. Il
poursuit les animaux les plus sauvages, méprisant les dangers,
heureux si quelque cerf ou quelque sanglier tombe sous ses coups. Dès
le matin, alors que la fraîche aurore apparaît, traversant ronces
et broussailles, humides de rosée, il part, toujours au guet, ne
manquant jamais sa bête.
Et
ainsi tout le jour. Il rentre dans sa chaumière (car il habite une
chaumière et non un palais, étant aussi pauvre que beau), le soir,
quand, depuis plusieurs heures déjà, la nuit est tombée, et à 25
lieues à la ronde on parle de son courage, de ses prouesses. On
achète son gibier, qui lui rapporte gros, mais il a 8 petits frères
et 8 petites sœurs, pour qui il dépense ce qu’il gagne, voulant
qu’ils ne manquent de rien. Il se prive parfois même de
nourriture, content si ceux qu’il aime, ont ce qu’il leur faut...
Il a promis à ses parents, au moment où ils sont morts, de prendre
soin des 16 marmots.
Tuant
beaucoup de gros gibier, il s’habille de peaux, et ce costume sied
à ravir à sa mâle beauté. Aussi, bien des filles auraient-elles
été heureuses de l’avoir pour époux, car, comme nous l’avons
dit plus haut, elles en sont toutes folles. Mais, lui, ne les regarde
même pas, n’en ayant ni le temps, ni l’envie, les trouvant
toutes extrêmement laides.
D’ailleurs
il y a aussi une autre raison… Une vieille femme, que dans le pays
on dit être une fée, s’est trouvée à sa naissance et qui est sa
marraine, a assuré qu’il serait beau et courageux et qu’il
arriverait aux plus hautes distinctions, si, toutefois, il ne se
laissait séduire par quelque femme que ce fût. Il connaît la chose
et se tient sur ses gardes.
Un
jour, que depuis l’aube il poursuit une biche, qu’il n’a pu
atteindre avant midi, il se sent pris d'une si grande fatigue, qu’il
s’endort sur les fougères, à l’ombre des grands arbres, au bord
d’un torrent dont l’eau blanche et mousseuse tombe de cascade en
cascade.
Là,
dans la forêt touffue, l’air est plein d’agrément. Un vieux
pont, tout en roches construit, il y a des siècles et des siècles,
par les mains agiles des fées, dit-on, en cet endroit joignait les
versants des montagnes voisines. Les yeux fermés, le chasseur paraît
hanté de songes délicieux, et sa beauté avait un éclat
resplendissant.
Il
dormait, bercé par le chant des oiseaux et le clapotement de l’onde,
quand il sent, soudain, un baiser qu’on lui dépose sur la joue.
Devant lui se présente le plus merveilleux spectacle qu’il ait
jamais vu : Une femme, plus belle que le jour, est là qui le
regarde. Ses yeux sont vert de mer, ses joues sont incarnates et ses
lèvres de corail. Ses cheveux blonds d’or tombent jusqu’à ses
pieds, cachant à demi un corps admirable, où scintillent quelques
gouttelettes d’eau irisée, semblables à des perles. Elle sourit
au chasseur de l’air le plus aimable...
Ébloui
par tant de charmes, il croit rêver encore. Les paroles s’arrêtent
dans sa gorge, tellement il est occupé à la considérer !…
Mais
elle s’approche, entoure de ses bras, blancs comme l’albâtre, le
cou du jeune homme, et, d’une voix qui semble être une musique
céleste, lui dit :
-
O mon beau chasseur, pourquoi ne réponds-tu pas à mon baiser ?…
-
Te fais-je peur ?… je suis celle qui te protège, et qui, par
son génie, de loin veille sur toi, la nuit quand tu reposes, le
jour, quand tu cours le bois, dont l’esprit te suit partout, et
qui, sans cesse, écarte de toi tous maux !… Viens… Viens
auprès de moi, ô mon beau chasseur !
Ému
par ce discours, il se sent si vivement plein de feu, qu’il se met
à genoux devant elle, et s’écrie :
-
Oh non, toi qui es si belle et si aimable, je n’ai pas peur de toi,
de toi qui sans cesse me protège, dis-tu, oh non, je n’ai pas peur
de toi !…
Et
il l’assure qu’il l’aime plus que lui-même, la serre avec
ardeur sur sa poitrine et couvre ses mains de baisers. Elle le
regarde en souriant, puis reprend :
-
O mon beau chasseur, viens !… viens dans mon palais de
cristal, où les années passent plus vite que les jours, où l’on
vit heureux dans des plaisirs sans nombre et des joies sans fins, où
il fait toujours beau, où l’on est toujours tranquille, dans mon
palais de cristal, viens, ô mon beau chasseur !…
Elle
l’embrasse, le caresse, le serre plus fort dans ses bras. Séduit,
il se laisse faire, et peu à peu s’abandonne. Ils roulent, tous
deux, enlacés, sur la mousse, puis sur le chemin. Elle l’entraîne
jusqu’au bord du torrent… Déjà ils touchent les algues vertes.
Elle l’embrasse, l’embrasse encore, puis, soudain, le sentant en
sa toute puissance, rit aux éclats, et le précipite, avec elle,
dans l’eau profonde !…
Le
chasseur a poussé un grand cri, le torrent a fait entendre un sourd
mugissement, qui a retenti bien loin dans la montagne. Puis, tout
redevient calme : L’eau blanche continue à tomber de cascade
en cascade, les oiseaux à chanter et les vieux sapins à être
doucement balancés par le vent…
Jamais
le chasseur ne revient dans sa chaumière, où ses 8 petits frères
et ses 8 petites sœurs sont morts de faim.
Mais
on parle toujours de lui dans le pays. Une crainte superstitieuse
s’attache à l’endroit où il a disparu.
Depuis
on n’y passe plus qu’en tremblant, et durant les longues soirées
d’hiver, à la veillée, dans les pauvres cabanes, les vieilles
femmes racontent aux petits enfants étonnés, l’histoire du jeune
chasseur, devant les cheminées allumées...
Eux,
sont pris de peur, à ce récit, car on leur assure que parfois, à
minuit, les antiques échos des vertes forêts des Vosges,
répercutent encore les cris effrayants que le chasseur pousse du
fond des eaux, ou qu’encore on entend sortir de dessous les ondes
des chants d’amour d’une mélodie divine, où s’emmêlent dans
une harmonie suave, la voix forte et mâle de celui qui n’est plus
et la voix enchanteresse et tendre de l’ondine aux yeux vert d’eau
et aux lèvres de corail…
Afin que notre esprit en ait leçon plus ample,
Ainsi que dans Peau d’Âne, ou dans le Chat Botté,
Ce bon Monsieur Perrault nous en donne l’exemple.
Adonc, il vous siéra, de cet écrit, tirer
La leçon, qu’il ne faut, jamais, à sa marraine
Désobéir en rien, pour ne pas attirer
Sur soi de grands malheurs : C’est là chose certaine !
Puis, qu’il est dangereux de se laisser tenter
Par les offres de qui, cherchant à vous séduire,
Du charme de ses yeux a su vous enchanter.
Avant qu’il soit longtemps il pourrait vous en cuire ;
Car si, dans les transports de ces primes instants,
Votre cœur est rempli de doux chants d’allégresse,
Vous compterez, hélas ! de plus nombreux moments
Où la douleur fera crier votre détresse.
Maudit
Pont des Fées enjambant la Vologne (Vosges)
PATRIMOINE
avec les yeux de Francesca » Vosges
francescax8.unblog.fr/category/histoire-des-regions/vosges/
Comme
pour la plupart des peuples de l'ancienne Gaule, l'histoire ne
commence pour .... La même année, Charles VII envoya des troupes au
secours de René, son beau-frère, avec .... Des fins de semaine où
Anecdotes et petites histoires émaillent le parcours de la salle
permanente… ..... Le saint mourut le 11 juillet 707.
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