vendredi 12 juin 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 707





10 JUIN 2015...

Cette page concerne l'année 707 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'ONDINE DE LA VOLOGNE

Le pont des fées
Une légende Vosgienne affirme qu’un chasseur de Gérardmer bien fait de sa personne et promis, lui a-t-on assuré, à un radieux destin s’il ne se laisse pas séduire par quelque femme que ce soit, se laisse un jour bercer, sur les bords de la Vologne, par le baiser d’une ondine aux yeux vert d’eau, aux lèvres de corail et à la voix enchanteresse… conte ou légende qui vient du passé (vers 707 peut-être)

Il y avait une fois, dans le pittoresque pays des Vosges, à Gérardmer, un chasseur si beau, si séduisant et si admirablement bien fait, qu’il n’est ni femme, ni fille, qui ne soit charmée par lui. Il poursuit les animaux les plus sauvages, méprisant les dangers, heureux si quelque cerf ou quelque sanglier tombe sous ses coups. Dès le matin, alors que la fraîche aurore apparaît, traversant ronces et broussailles, humides de rosée, il part, toujours au guet, ne manquant jamais sa bête.

Et ainsi tout le jour. Il rentre dans sa chaumière (car il habite une chaumière et non un palais, étant aussi pauvre que beau), le soir, quand, depuis plusieurs heures déjà, la nuit est tombée, et à 25 lieues à la ronde on parle de son courage, de ses prouesses. On achète son gibier, qui lui rapporte gros, mais il a 8 petits frères et 8 petites sœurs, pour qui il dépense ce qu’il gagne, voulant qu’ils ne manquent de rien. Il se prive parfois même de nourriture, content si ceux qu’il aime, ont ce qu’il leur faut... Il a promis à ses parents, au moment où ils sont morts, de prendre soin des 16 marmots.

Tuant beaucoup de gros gibier, il s’habille de peaux, et ce costume sied à ravir à sa mâle beauté. Aussi, bien des filles auraient-elles été heureuses de l’avoir pour époux, car, comme nous l’avons dit plus haut, elles en sont toutes folles. Mais, lui, ne les regarde même pas, n’en ayant ni le temps, ni l’envie, les trouvant toutes extrêmement laides.

D’ailleurs il y a aussi une autre raison… Une vieille femme, que dans le pays on dit être une fée, s’est trouvée à sa naissance et qui est sa marraine, a assuré qu’il serait beau et courageux et qu’il arriverait aux plus hautes distinctions, si, toutefois, il ne se laissait séduire par quelque femme que ce fût. Il connaît la chose et se tient sur ses gardes.

Un jour, que depuis l’aube il poursuit une biche, qu’il n’a pu atteindre avant midi, il se sent pris d'une si grande fatigue, qu’il s’endort sur les fougères, à l’ombre des grands arbres, au bord d’un torrent dont l’eau blanche et mousseuse tombe de cascade en cascade.
Là, dans la forêt touffue, l’air est plein d’agrément. Un vieux pont, tout en roches construit, il y a des siècles et des siècles, par les mains agiles des fées, dit-on, en cet endroit joignait les versants des montagnes voisines. Les yeux fermés, le chasseur paraît hanté de songes délicieux, et sa beauté avait un éclat resplendissant.

Il dormait, bercé par le chant des oiseaux et le clapotement de l’onde, quand il sent, soudain, un baiser qu’on lui dépose sur la joue. Devant lui se présente le plus merveilleux spectacle qu’il ait jamais vu : Une femme, plus belle que le jour, est là qui le regarde. Ses yeux sont vert de mer, ses joues sont incarnates et ses lèvres de corail. Ses cheveux blonds d’or tombent jusqu’à ses pieds, cachant à demi un corps admirable, où scintillent quelques gouttelettes d’eau irisée, semblables à des perles. Elle sourit au chasseur de l’air le plus aimable...
Ébloui par tant de charmes, il croit rêver encore. Les paroles s’arrêtent dans sa gorge, tellement il est occupé à la considérer !…

Mais elle s’approche, entoure de ses bras, blancs comme l’albâtre, le cou du jeune homme, et, d’une voix qui semble être une musique céleste, lui dit :
- O mon beau chasseur, pourquoi ne réponds-tu pas à mon baiser ?…
- Te fais-je peur ?… je suis celle qui te protège, et qui, par son génie, de loin veille sur toi, la nuit quand tu reposes, le jour, quand tu cours le bois, dont l’esprit te suit partout, et qui, sans cesse, écarte de toi tous maux !… Viens… Viens auprès de moi, ô mon beau chasseur !
Ému par ce discours, il se sent si vivement plein de feu, qu’il se met à genoux devant elle, et s’écrie :
- Oh non, toi qui es si belle et si aimable, je n’ai pas peur de toi, de toi qui sans cesse me protège, dis-tu, oh non, je n’ai pas peur de toi !…
Et il l’assure qu’il l’aime plus que lui-même, la serre avec ardeur sur sa poitrine et couvre ses mains de baisers. Elle le regarde en souriant, puis reprend :
- O mon beau chasseur, viens !… viens dans mon palais de cristal, où les années passent plus vite que les jours, où l’on vit heureux dans des plaisirs sans nombre et des joies sans fins, où il fait toujours beau, où l’on est toujours tranquille, dans mon palais de cristal, viens, ô mon beau chasseur !…
Elle l’embrasse, le caresse, le serre plus fort dans ses bras. Séduit, il se laisse faire, et peu à peu s’abandonne. Ils roulent, tous deux, enlacés, sur la mousse, puis sur le chemin. Elle l’entraîne jusqu’au bord du torrent… Déjà ils touchent les algues vertes. Elle l’embrasse, l’embrasse encore, puis, soudain, le sentant en sa toute puissance, rit aux éclats, et le précipite, avec elle, dans l’eau profonde !…

Le chasseur a poussé un grand cri, le torrent a fait entendre un sourd mugissement, qui a retenti bien loin dans la montagne. Puis, tout redevient calme : L’eau blanche continue à tomber de cascade en cascade, les oiseaux à chanter et les vieux sapins à être doucement balancés par le vent…
Jamais le chasseur ne revient dans sa chaumière, où ses 8 petits frères et ses 8 petites sœurs sont morts de faim.
Mais on parle toujours de lui dans le pays. Une crainte superstitieuse s’attache à l’endroit où il a disparu.
Depuis on n’y passe plus qu’en tremblant, et durant les longues soirées d’hiver, à la veillée, dans les pauvres cabanes, les vieilles femmes racontent aux petits enfants étonnés, l’histoire du jeune chasseur, devant les cheminées allumées...

Eux, sont pris de peur, à ce récit, car on leur assure que parfois, à minuit, les antiques échos des vertes forêts des Vosges, répercutent encore les cris effrayants que le chasseur pousse du fond des eaux, ou qu’encore on entend sortir de dessous les ondes des chants d’amour d’une mélodie divine, où s’emmêlent dans une harmonie suave, la voix forte et mâle de celui qui n’est plus et la voix enchanteresse et tendre de l’ondine aux yeux vert d’eau et aux lèvres de corail…
Moralité :
Tout conte doit avoir en soi moralité,
Afin que notre esprit en ait leçon plus ample,
Ainsi que dans Peau d’Âne, ou dans le Chat Botté,
Ce bon Monsieur Perrault nous en donne l’exemple.
Adonc, il vous siéra, de cet écrit, tirer
La leçon, qu’il ne faut, jamais, à sa marraine
Désobéir en rien, pour ne pas attirer
Sur soi de grands malheurs : C’est là chose certaine !
Puis, qu’il est dangereux de se laisser tenter
Par les offres de qui, cherchant à vous séduire,
Du charme de ses yeux a su vous enchanter.
Avant qu’il soit longtemps il pourrait vous en cuire ;
Car si, dans les transports de ces primes instants,
Votre cœur est rempli de doux chants d’allégresse,
Vous compterez, hélas ! de plus nombreux moments
Où la douleur fera crier votre détresse.
Maudit Pont des Fées enjambant la Vologne (Vosges)

PATRIMOINE avec les yeux de Francesca » Vosges
francescax8.unblog.fr/category/histoire-des-regions/vosges/
Comme pour la plupart des peuples de l'ancienne Gaule, l'histoire ne commence pour .... La même année, Charles VII envoya des troupes au secours de René, son beau-frère, avec .... Des fins de semaine où Anecdotes et petites histoires émaillent le parcours de la salle permanente… ..... Le saint mourut le 11 juillet 707.

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