jeudi 4 juin 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 715


2 JUIN 2015 ...

Cette page concerne l'année 715 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !



DATATION DIFFUSE ET FLOU DE LA DYNASTIE MÉROVINGIENNE

Appelé Dagobert II par les historiens qui n’ont mis au nombre des monarques Francs que les princes du sang de Clovis ayant régné à Paris, Dagobert III est fils de Childebert IV, et lui succède en 711.
C’est le 4e roi et le 3e en état de minorité sous le nom duquel Pépin le Gros (Pépin d’Héristal) gouverne la France... Le plus grand événement du règne de Dagobert III est la mort de ce fameux maire du palais en décembre 714, qui laisse le royaume et sa propre famille divisés. Dagobert le suit de près au tombeau, étant mort en 715.

Celui-ci laisse un fils, au berceau, connu sous le nom de Thierry de Chelles, parce qu’il est élevé dans ce lieu, mais il ne lui succède pas directement...
Rainfroi, maire du palais depuis la mort de Pépin d’Héristal, s’apprête à profiter de la division règnant entre les parents de son prédécesseur, pour anéantir cette famille si dangereuse... Et sans doute pour rappeler à leur véritable dignité les descendants du grand Clovis, lorsque la mort de Dagobert déconcerte ses projets.

Né vers 699, fils et successeur du roi Childebert IV, il accède au trône à l'âge de 12 ans, et meurt à 16 ans... Comme il est mineur pendant toute la durée de son règne, ses maires du Palais règnent en son nom.
À son avènement :
Le maire du palais en Austrasie est le puissant Pépin d'Herstal.
En Neustrie le maire du palais est Grimoald le Jeune, fils cadet de Pépin d'Herstal.
Pendant son règne, Grimoald est assassiné par un rebelle Frison. Le jeune Thibaut son fils mineur la remplace.
Puis le vieux Pépin de Herstal décède. Plectrude, sa veuve, dirige le royaume au nom du roi Dagobert et du maire du palais Thibaut, tous deux mineurs...

Les Francs de Neustrie en profitent pour se révolter. Ils rassemblent une armée dans la forêt de Cuise, et écrasent l'armée Austrasienne de Thibaut. La Neustrie reprend alors son indépendance et nomme un nouveau maire du palais en la personne de Raganfred.
Celui-ci s'allie avec le duc des Frisons Radbold, et dévaste l'Austrasie.

Chapitre 50 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« Alors le roi Childebert, roi juste et de bonne mémoire, monte vers le Seigneur. Il a régné pendant 17 ans enseveli à Choisy, dans la basilique dédié au martyr Saint Étienne ; Dagobert III, son fils encore enfant, règne à sa place [...]. »
Chapitre 52 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« Au cours des temps suivants, le roi Dagobert meurt, affaibli par la maladie après un règne de cinq ans [...]. »
Chapitre 53 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« [...] Eudes lui remet le roi Chilpéric avec de nombreux trésors, mais ce dernier ne retrouve pas son frère : il meurt peu de temps après. Il est enseveli dans la ville de Noyon après avoir régné pendant 5 ½ ans. Les Francs élèvent au trône Thierry, fils de Dagobert le Jeune, qui vient d'être éduqué dans le monastère de Chelles. Il reste sur le trône 6 années durant. 

« Chapitre 7 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :

« En ces jours, meurt le roi Childebert, qui est enseveli à Choisy dans la basilique du Saint Martyr Étienne, après avoir régné 16 ans.

Son fils Dagobert reçoit le trône de son père.

Dès lors, Grimoald prend pour épouse, la fille de Radbod, le duc des Frisons.
Pépin, aussi tombe malade à Jupille sur la Meuse.

Comme le même Grimoald est venu lui rendre visite et qu'il s'est rendu pour prier dans la basilique du Saint Martyr Lambert, il est sauvagement tué par un homme impie nommé Rantgar.

Après cela Théodoald, son tout jeune fils, reçoit à sa place la mairie du palais aux côtés dudit roi Dagobert. »

Chapitre 8 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :

« Dans l'époque qui suit, le même duc Pépin, tombe malade et meurt, après avoir dirigé le peuple des Francs pendant 27 ½ ans Il laisse derrière lui son fils Charles.
Après son décès, aussi, ladite dame Plectrude prend tout sous son autorité et son gouvernement. Finalement, les Francs, à leur tour, entrent en sédition après avoir en vain tenu conseil, rassemblent une armée dans la forêt de Cuise et engagent le combat contre Théodoald et les leudes du défunt Pépin et de Grimoald, là, une armée considérable tombe. C'est ainsi que Théodoald, éloigné de ses compagnons, est mis en fuite et s'échappe. Grandes et terribles sont les violences et les représailles qui s'ensuivent parmi la nation des Francs.

Dans les mêmes temps, ils choisissent alors pour la mairie du palais un Franc nommé Raganfred.
Ils lèvent des forces armées et se hâtent jusqu'à la Meuse en dévastant tout. Un traité est conclu avec le duc Radbold.
En ces jours, le duc Charles, qui est tenu sous bonne garde par ladite femme Plectrude, est avec l'aide de Dieu, libéré. »

Chapitre 9 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :
« À cette même époque, le roi Dagobert s'éteint, après avoir ainsi régné 5 ans. Les Francs, cependant, établissent comme roi un certain Chilpéric [...]. »...

Dagobert III, roi sans importance, est aussi un roi sans histoire. Il n'est même pas mort assassiné : C'est une confusion avec Dagobert II, confusion fréquente qui dure depuis le Moyen-Âge et qui se perpétue parfois aujourd'hui. C'est le Liber Historiae Francorum - cité sur la page de son article - qui nous dit qu'il est mort « affaibli par la maladie ». C'est notre seule source pour la maladie et il n'y a pas raison de la rejeter. La date peut évidemment se discuter, nous sommes au haut Moyen-Âge : Toutes les dates son établies péniblement, généralement en croisant des données provenant de toutes sortes de documents, eux-mêmes plus ou moins problématiques.

Et comme on a toujours un petit doute sur la manière dont les auteurs comptent les années, il faut admettre qu'il y a toujours, en fin de parcours, des incertitudes. Les Mérovingiens ne sont pas de bons clients pour les fabricants d'éphémérides.
La date de 715 est bien établie et ne doit guère poser de problèmes, elle est donnée par toute une série d'Annales, dont celles de Lorsch, qui mentionnent sa mort sous l'entrée de cette année-là (cf. Krusch, p. 502 ; Weidemann, p. 200).
Peut-on préciser davantage ? La date la plus souvent reproduite est celle du 24 juin. Elle vient de L'Art de vérifier les dates (édit. de 1750, p. 483), c'est de là qu'elle est venue dans le dictionnaire de Quantin.

L'année 711 est celle de la mort de Childebert III - et par conséquent la date d'accession au pouvoir de Dagobert III, son successeur. Elle aussi vient des annales et n'est pas davantage contestée.

L'Art de vérifier les dates précise : Le 14 avril. Cette date est relativement importante, car elle est en quelque sorte le pivot autour duquel s'organise tout le système chronologique des rois fainéants.

Le problème, c'est que les Bénédictins de L'Art de vérifier les dates ne donnent pas leur(s) source(s). Un moment - grâce à Joseph Depoin et à l'érudition française. - on a pu croire les trouver dans les anciens obituaires perdus de Saint-Denis qu'un autre Bénédictin, dom Florimond Racine, a exploités dans son monumental Nécrologe de Saint-Denis-en-France resté manuscrit.
Joseph Depoin , enthousiaste, écrit : « On compte par centaines les mentions... dont Racine n'a pu avoir connaissance que par les recueils antérieurs » (Depoin, p.208), parmi elles, il trouve 2 notices concernant Childebert III et Dagobert III, en parfait accord avec L'Art de vérifier les dates. Mais l'éminent Levison, un des fleurons de l'érudition Allemande, titillé par cette découverte, fait venir les 2 in-folios de la B.N. en consultation à Bonn : Il montre facilement combien l'étude de Depoin est superficielle, que Dom Racine ne connaît rien de plus que l'obituaire imprimé en 1706 qu'il paraphrase abondamment, que tout le reste est puisé de-ci de-là (y compris dans L'Art de vérifier les dates de 1750 ainsi pour nos deux rois fainéants) ou même parfois inventé purement et simplement...
Le résultat de cette déroute Française est que Levison reste maître du terrain (il termine d'ailleurs son article en rappelant dans un tableau ses propres résultats en matière de chronologie royale Mérovingienne) et que l'état de la science Allemande, magistralement dressé par Bruno Krusch dans un célèbre mémoire de 1920, est resté jusqu'à nos jours la base de toute étude chronologique poussée.

Les manuscrits de la B.N - ainsi que leurs copies de la Mazarine - s'ensevelissent dans l'oubli et même si (mode POV) tous les problèmes qu'ils peuvent poser ne sont peut-être pas résolus, personne, à ma connaissance n'y est retourné voir.

Les dates des Bénédictins restent donc orphelines, venues d'on ne sait où, mais elles sont constamment répétées chez les érudits au moins jusqu'à la Première Guerre Mondiale, on risque souvent de les rencontrer. On risque moins - mais on peut risquer quand même - de rencontrer une référence à Depoin et à sa « découverte ».
Où en sommes-nous ? J'essaie de faire vite et simple, en laissant de côté divers documents dont il faut tenir compte - je ne vais en garder que deux en fait - et en m'appuyant sur un essai de mise à jour du schéma de Krusch par Margarete Weidemann.

Le premier document qui importe est un acte célèbre - mais dont nous n'avons pas l'original - par lequel le maire du palais Pépin (celui que nous appelons d'Herstal) et sa femme Plectrude accordent à Saint Willibrord des privilèges pour le monastère de Susteren qu'ils ont fondé... L'acte est daté du 2 mars de la 4e année du règne de Dagobert... Pépin étant mort le 13 décembre 714 et Dagobert ayant commencé à régner en 711, on peut en conclure que l'acte est de 714 et que le règne de Dagobert a commencé avant le 2 mars.

Évidemment, si son prédécesseur a tout de même attendu le 14 avril pour mourir, il y a une erreur quelque part...

En ce qui concerne la mort de Dagobert, un autre document - qui a fait l'objet de nombreuses discussions - nous perturbe : une donation d'Ermembert, et de son épouse Ermenoara au profit de Saint-Bénigne de Dijon, datable du 3 septembre de l'an 5 du règne. Dagobert, mort cette même année, aurait donc encore été vivant le 3 septembre...

On peut, avec des arguments différents, arriver à des intervalles un peu différents, mais rien n'est compatible avec l'Art de vérifier les dates. On peut donc retenir pour Dagobert III :
Début du règne, entre début janvier et le 2 mars 711, fin du règne, entre le 3 septembre et la fin de l'année. Ce sont les intervalles de date aujourd'hui les plus sûrs.
On laisse volontairement de côté des données issues des Gesta Abbatum Fontanellensium où il s'agit de la déposition de l'abbé Benignus et de son remplacement par Wando, des libéralités faites à celui-ci par Raganfred et par l'évêque de Rouen, puis du rétablissement de Benignus par Charles Martel après la fuite de Raganfred et de Chilpéric II.
La discussion qui fait intervenir la date d'une donation de Raganfred dans un contexte politique où les événements se bousculent peut aboutir à dater l'avènement de Chilpéric II du 27 septembre 715 - et, par conséquent à resserrer la date de la mort de Dagobert entre les 3 et 26 septembre 715.
Ce serait évidemment un progrès plus qu'appréciable. Mais la discussion est tout de même assez acrobatique, elle comprend (/mode POV) une certaine part d'hypothèses et elle ne semble pas être devenue courante chez les spécialistes de chronologie ((mode pov/)

Le 14 avril 711 et le 24 juin 715 (dont nous ne savons pas comment elles ont été calculées) sont sûrement des dates fausses. De toute manière toute date exacte doit être rejetée, car elle ne peut reposer sur rien d'autre que sur l'imagination de l'auteur...

Les rois succédant à Dagobert Ier sont connus sous le nom de « rois fainéants » : Durant le dernier siècle de la dynastie Mérovingienne (de 639 à 751), le pouvoir va être exercé par les Maires du Palais qui ne laissent aux rois que l'apparence du pouvoir. Si le nom de ces rois n'apparaissent pas au bas de certains documents officiels, on ne sait pratiquement rien de ces derniers, dont l'espérance de vie est d'ailleurs extrêmement courte.

Explication de la perte de pouvoir des derniers mérovingiens : Les richesses de la monarchie Mérovingienne ont cessé de croître par le concours de divers facteurs :
- Absence de victoires militaires, privant le royaume des tributs et butins habituellement acquis,
- Diminution des domaines du fisc à cause de donations pour acheter certains dévouements ou d'usurpations,
- Absence de budget suite à l'incapacité à faire rentrer les impôts et taxes suite à des révoltes et aux détournements des fonctionnaires qui en ont la charge.
Ainsi, les descendants de Dagobert sont contraints de dilapider les richesses acquises pour acheter la reconnaissance et la fidélité de leurs hommes. C'est donc privés du renouvellement des richesses que le pouvoir s'affaiblit, à la faveur de riches familles aristocratiques : C'est dans ce contexte que les Pippinides, ancêtres de la future dynastie des Carolingiens, prennent une place des plus importantes.
On constate durant cette période une évolution fondamentale de la fonction de Maire du Palais : A l'origine simple intendant du Palais, il sont devenus chefs de l'administration en nommant les comtes et les ducs, en agréant les évêques, en correspondant avec les cours étrangères et en décidant de la guerre et de la paix.

Affirmation de la famille des Pippinides :
De 639 à 751, cette famille ne va cesser de poser son empreinte sur la monarchie Mérovingienne avant de prendre sa place sous le nom de Carolingiens ». 

Un caractère militaire accentué. Le Roi Mérovingien apparaît un peu comme un chef de bande. Ce qui fonde sa légitimité c’est son aptitude à faire la guerre, qui n’est pas seulement un affrontement, mais aussi une éthique du comportement, c’est elle qui le légitime aux yeux des autres. Le roi est entouré de fidèles (antrustions), qui sont des Francs. Les Gallo-Romains ne sont pas dans cet entourage militaire, bien qu’ils soient très nombreux.

Le caractère personnel. Ce n’est pas une souveraineté territoriale, c’est une souveraineté personnelle (Rex Francorum). De fait il est aussi roi des Gallo-Romains, il a récupéré les insignes du pouvoir Romain, il a une sorte de délégation de l’empereur d’Orient, lui permettant d’avoir un ascendant sur les Gallo-Romains. Par nature son pouvoir repose sur le lien personnel d’homme à homme (sous Rome : lien impersonnel et général).

Le caractère patrimonial. Le roi considère son royaume comme une sorte de propriété personnelle. Du temps des Romains on voit cela sous la forme d’une Res Publica qui désormais s’est évaporée. Il peut distribuer les terres dont il a politiquement hérité et qu’il traite comme de vulgaires propriétés. Le partage entre les fils se fait par tirage au sort, sans droit d’aînesse, c’est ce qui explique que le royaume sera souvent partagé en plusieurs parties. Il y a parfois des réunifications. Ainsi sous Dagobert, le royaume se trouve réunifié.
Chaque roi à la tête de son découpage s’institue Rex Francorum et assume les pouvoirs qui sont liés à la notion.

Le caractère patriarcal. Le roi est une sorte de père de famille. Son autorité vient de sa situation de patriarche. Il dérive du mundium (bouche), il s’exprime par des ordres verbaux. Cette parole c’est le pouvoir de ban, de commandement sur les populations. Il est de même nature que celui du chef de famille sur ses proches et son entourage. Ce Mundium est un pouvoir de protection sur le groupe, il suppose que le Roi maintienne cette protection et fasse régner la paix sur le groupe. Il dispose d’un arsenal lui permettant de sanctionner le groupe.

Ce pouvoir est aux antipodes du pouvoir Romain : Ils ne comprennent pas les notions Romaines, ils n’ont rien à faire des notions Romaines, les Romains sont les vaincus...

Discussion:Dagobert III — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Dagobert_III
Les dates de Dagobert - à propos des éphémérides de 715[modifier | modifier le ... L'année 711 est celle de la mort de Childebert III - et par conséquent la date ... Dagobert III - La France pittoresque
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2 févr. 2010 - Naissance Dagobert III, mort roi Dagobert III, couronnement Dagobert III, vie et règne Dagobert III 711-715. Roi mérovingien, histoire des rois ...
Termes manquants : année
Cours d'histoire du droit et des institutions
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13 mars 2015 - Élu roi de Neustrie en 715, sous l'égide du maire du palais Rainfroi. ... Fils de Dagobert III, placé sur le trône par Charles Martel après la mort de .... Sacré à Compiègne le 29 février 888, puis à Reims plus tard dans l'année.

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