Cette
page concerne l'année 715 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DATATION
DIFFUSE ET FLOU DE LA DYNASTIE MÉROVINGIENNE
Appelé
Dagobert II par les historiens qui n’ont mis au nombre des
monarques Francs que les princes du sang de Clovis ayant régné à
Paris, Dagobert III est fils de Childebert IV, et lui
succède en 711.
C’est
le 4e roi et le 3e en état de minorité sous le nom duquel Pépin le
Gros (Pépin d’Héristal) gouverne la France... Le plus grand
événement du règne de Dagobert III est la mort de ce fameux
maire du palais en décembre 714, qui laisse le royaume et sa propre
famille divisés. Dagobert le suit de près au tombeau, étant mort
en 715.
Celui-ci
laisse un fils, au berceau, connu sous le nom de Thierry de Chelles,
parce qu’il est élevé dans ce lieu, mais il ne lui succède pas
directement...
Rainfroi,
maire du palais depuis la mort de Pépin d’Héristal, s’apprête
à profiter de la division règnant entre les parents de son
prédécesseur, pour anéantir cette famille si dangereuse... Et sans
doute pour rappeler à leur véritable dignité les descendants du
grand Clovis, lorsque la mort de Dagobert déconcerte ses projets.
Né
vers 699, fils et successeur du roi Childebert IV, il accède au
trône à l'âge de 12 ans, et meurt à 16 ans... Comme il est mineur
pendant toute la durée de son règne, ses maires du Palais règnent
en son nom.
À
son avènement :
Le
maire du palais en Austrasie est le puissant Pépin d'Herstal.
En
Neustrie le maire du palais est Grimoald le Jeune, fils cadet de
Pépin d'Herstal.
Pendant
son règne, Grimoald est assassiné par un rebelle Frison. Le jeune
Thibaut son fils mineur la remplace.
Puis
le vieux Pépin de Herstal décède. Plectrude, sa veuve, dirige le
royaume au nom du roi Dagobert et du maire du palais Thibaut, tous
deux mineurs...
Les
Francs de Neustrie en profitent pour se révolter. Ils rassemblent
une armée dans la forêt de Cuise, et écrasent l'armée
Austrasienne de Thibaut. La Neustrie reprend alors son indépendance
et nomme un nouveau maire du palais en la personne de Raganfred.
Celui-ci
s'allie avec le duc des Frisons Radbold, et dévaste l'Austrasie.
Chapitre
50 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« Alors
le roi Childebert, roi juste et de bonne mémoire, monte vers le
Seigneur. Il a régné pendant 17 ans enseveli à Choisy, dans la
basilique dédié au martyr Saint Étienne ; Dagobert III, son
fils encore enfant, règne à sa place [...]. »
Chapitre
52 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« Au
cours des temps suivants, le roi Dagobert meurt, affaibli par la
maladie après un règne de cinq ans [...]. »
Chapitre
53 du Livre de l'histoire des Francs (vers 727) :
« [...]
Eudes lui remet le roi Chilpéric avec de nombreux trésors, mais ce
dernier ne retrouve pas son frère : il meurt peu de temps
après. Il est enseveli dans la ville de Noyon après avoir régné
pendant 5 ½ ans. Les Francs élèvent au trône Thierry, fils de
Dagobert le Jeune, qui vient d'être éduqué dans le monastère de
Chelles. Il reste sur le trône 6 années durant.
« Chapitre
7 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :
« En
ces jours, meurt le roi Childebert, qui est enseveli à Choisy dans
la basilique du Saint Martyr Étienne, après avoir régné 16 ans.
Son
fils Dagobert reçoit le trône de son père.
Dès
lors, Grimoald prend pour épouse, la fille de Radbod, le duc des
Frisons.
Pépin,
aussi tombe malade à Jupille sur la Meuse.
Comme
le même Grimoald est venu lui rendre visite et qu'il s'est rendu
pour prier dans la basilique du Saint Martyr Lambert, il est
sauvagement tué par un homme impie nommé Rantgar.
Après
cela Théodoald, son tout jeune fils, reçoit à sa place la mairie
du palais aux côtés dudit roi Dagobert. »
Chapitre
8 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :
« Dans
l'époque qui suit, le même duc Pépin, tombe malade et meurt, après
avoir dirigé le peuple des Francs pendant 27 ½ ans Il laisse
derrière lui son fils Charles.
Après
son décès, aussi, ladite dame Plectrude prend tout sous son
autorité et son gouvernement. Finalement, les Francs, à leur tour,
entrent en sédition après avoir en vain tenu conseil, rassemblent
une armée dans la forêt de Cuise et engagent le combat contre
Théodoald et les leudes du défunt Pépin et de Grimoald, là, une
armée considérable tombe. C'est ainsi que Théodoald, éloigné de
ses compagnons, est mis en fuite et s'échappe. Grandes et terribles
sont les violences et les représailles qui s'ensuivent parmi la
nation des Francs.
Dans
les mêmes temps, ils choisissent alors pour la mairie du palais un
Franc nommé Raganfred.
Ils
lèvent des forces armées et se hâtent jusqu'à la Meuse en
dévastant tout. Un traité est conclu avec le duc Radbold.
En
ces jours, le duc Charles, qui est tenu sous bonne garde par ladite
femme Plectrude, est avec l'aide de Dieu, libéré. »
Chapitre
9 de la Continuation de la Chronique de Frédégaire (vers 760) :
« À
cette même époque, le roi Dagobert s'éteint, après avoir ainsi
régné 5 ans. Les Francs, cependant, établissent comme roi un
certain Chilpéric [...]. »...
Dagobert
III, roi sans importance, est aussi un roi sans histoire. Il n'est
même pas mort assassiné : C'est une confusion avec Dagobert
II, confusion fréquente qui dure depuis le Moyen-Âge et qui se
perpétue parfois aujourd'hui. C'est le Liber Historiae Francorum -
cité sur la page de son article - qui nous dit qu'il est mort
« affaibli par la maladie ». C'est notre seule source
pour la maladie et il n'y a pas raison de la rejeter. La date peut
évidemment se discuter, nous sommes au haut Moyen-Âge : Toutes
les dates son établies péniblement, généralement en croisant des
données provenant de toutes sortes de documents, eux-mêmes plus ou
moins problématiques.
Et
comme on a toujours un petit doute sur la manière dont les auteurs
comptent les années, il faut admettre qu'il y a toujours, en fin de
parcours, des incertitudes. Les Mérovingiens ne sont pas de bons
clients pour les fabricants d'éphémérides.
La
date de 715 est bien établie et ne doit guère poser de problèmes,
elle est donnée par toute une série d'Annales, dont celles de
Lorsch, qui mentionnent sa mort sous l'entrée de cette année-là
(cf. Krusch, p. 502 ; Weidemann, p. 200).
Peut-on
préciser davantage ? La date la plus souvent reproduite est
celle du 24 juin. Elle vient de L'Art de vérifier les dates (édit.
de 1750, p. 483), c'est de là qu'elle est venue dans le dictionnaire
de Quantin.
L'année
711 est celle de la mort de Childebert III - et par conséquent la
date d'accession au pouvoir de Dagobert III, son successeur. Elle
aussi vient des annales et n'est pas davantage contestée.
L'Art
de vérifier les dates précise : Le 14 avril. Cette date est
relativement importante, car elle est en quelque sorte le pivot
autour duquel s'organise tout le système chronologique des rois
fainéants.
Le
problème, c'est que les Bénédictins de L'Art de vérifier les
dates ne donnent pas leur(s) source(s). Un moment - grâce à Joseph
Depoin et à l'érudition française. - on a pu croire les trouver
dans les anciens obituaires perdus de Saint-Denis qu'un autre
Bénédictin, dom Florimond Racine, a exploités dans son monumental
Nécrologe de Saint-Denis-en-France resté manuscrit.
Joseph
Depoin , enthousiaste, écrit : « On compte par centaines
les mentions... dont Racine n'a pu avoir connaissance que par les
recueils antérieurs » (Depoin, p.208), parmi elles, il trouve
2 notices concernant Childebert III et Dagobert III, en parfait
accord avec L'Art de vérifier les dates. Mais l'éminent Levison, un
des fleurons de l'érudition Allemande, titillé par cette
découverte, fait venir les 2 in-folios de la B.N. en consultation à
Bonn : Il montre facilement combien l'étude de Depoin est
superficielle, que Dom Racine ne connaît rien de plus que
l'obituaire imprimé en 1706 qu'il paraphrase abondamment, que tout
le reste est puisé de-ci de-là (y compris dans L'Art de vérifier
les dates de 1750 ainsi pour nos deux rois fainéants) ou même
parfois inventé purement et simplement...
Le
résultat de cette déroute Française est que Levison reste maître
du terrain (il termine d'ailleurs son article en rappelant dans un
tableau ses propres résultats en matière de chronologie royale
Mérovingienne) et que l'état de la science Allemande,
magistralement dressé par Bruno Krusch dans un célèbre mémoire de
1920, est resté jusqu'à nos jours la base de toute étude
chronologique poussée.
Les
manuscrits de la B.N - ainsi que leurs copies de la Mazarine -
s'ensevelissent dans l'oubli et même si (mode POV) tous les
problèmes qu'ils peuvent poser ne sont peut-être pas résolus,
personne, à ma connaissance n'y est retourné voir.
Les
dates des Bénédictins restent donc orphelines, venues d'on ne sait
où, mais elles sont constamment répétées chez les érudits au
moins jusqu'à la Première Guerre Mondiale, on risque souvent de les
rencontrer. On risque moins - mais on peut risquer quand même - de
rencontrer une référence à Depoin et à sa « découverte ».
Où
en sommes-nous ? J'essaie de faire vite et simple, en laissant
de côté divers documents dont il faut tenir compte - je ne vais en
garder que deux en fait - et en m'appuyant sur un essai de mise à
jour du schéma de Krusch par Margarete Weidemann.
Le
premier document qui importe est un acte célèbre - mais dont nous
n'avons pas l'original - par lequel le maire du palais Pépin (celui
que nous appelons d'Herstal) et sa femme Plectrude accordent à Saint
Willibrord des privilèges pour le monastère de Susteren qu'ils ont
fondé... L'acte est daté du 2 mars de la 4e année du règne de
Dagobert... Pépin étant mort le 13 décembre 714 et Dagobert ayant
commencé à régner en 711, on peut en conclure que l'acte est de
714 et que le règne de Dagobert a commencé avant le 2 mars.
Évidemment,
si son prédécesseur a tout de même attendu le 14 avril pour
mourir, il y a une erreur quelque part...
En
ce qui concerne la mort de Dagobert, un autre document - qui a fait
l'objet de nombreuses discussions - nous perturbe : une donation
d'Ermembert, et de son épouse Ermenoara au profit de Saint-Bénigne
de Dijon, datable du 3 septembre de l'an 5 du règne. Dagobert, mort
cette même année, aurait donc encore été vivant le 3 septembre...
On
peut, avec des arguments différents, arriver à des intervalles un
peu différents, mais rien n'est compatible avec l'Art de vérifier
les dates. On peut donc retenir pour Dagobert III :
Début
du règne, entre début janvier et le 2 mars 711, fin du règne,
entre le 3 septembre et la fin de l'année. Ce sont les intervalles
de date aujourd'hui les plus sûrs.
On
laisse volontairement de côté des données issues des Gesta Abbatum
Fontanellensium où il s'agit de la déposition de l'abbé Benignus
et de son remplacement par Wando, des libéralités faites à
celui-ci par Raganfred et par l'évêque de Rouen, puis du
rétablissement de Benignus par Charles Martel après la fuite de
Raganfred et de Chilpéric II.
La
discussion qui fait intervenir la date d'une donation de Raganfred
dans un contexte politique où les événements se bousculent peut
aboutir à dater l'avènement de Chilpéric II du 27 septembre 715 -
et, par conséquent à resserrer la date de la mort de Dagobert entre
les 3 et 26 septembre 715.
Ce
serait évidemment un progrès plus qu'appréciable. Mais la
discussion est tout de même assez acrobatique, elle comprend (/mode
POV) une certaine part d'hypothèses et elle ne semble pas être
devenue courante chez les spécialistes de chronologie ((mode pov/)
Le
14 avril 711 et le 24 juin 715 (dont nous ne savons pas comment elles
ont été calculées) sont sûrement des dates fausses. De toute
manière toute date exacte doit être rejetée, car elle ne peut
reposer sur rien d'autre que sur l'imagination de l'auteur...
Les
rois succédant à Dagobert Ier sont connus sous le nom de « rois
fainéants » : Durant le dernier siècle de la dynastie
Mérovingienne (de 639 à 751), le pouvoir va être exercé par les
Maires du Palais qui ne laissent aux rois que l'apparence du pouvoir.
Si le nom de ces rois n'apparaissent pas au bas de certains documents
officiels, on ne sait pratiquement rien de ces derniers, dont
l'espérance de vie est d'ailleurs extrêmement courte.
Explication
de la perte de pouvoir des derniers mérovingiens : Les richesses de
la monarchie Mérovingienne ont cessé de croître par le concours de
divers facteurs :
-
Absence de victoires militaires, privant le royaume des tributs et
butins habituellement acquis,
- Diminution des domaines du fisc à cause de donations pour acheter certains dévouements ou d'usurpations,
- Absence de budget suite à l'incapacité à faire rentrer les impôts et taxes suite à des révoltes et aux détournements des fonctionnaires qui en ont la charge.
- Diminution des domaines du fisc à cause de donations pour acheter certains dévouements ou d'usurpations,
- Absence de budget suite à l'incapacité à faire rentrer les impôts et taxes suite à des révoltes et aux détournements des fonctionnaires qui en ont la charge.
Ainsi,
les descendants de Dagobert sont contraints de dilapider les
richesses acquises pour acheter la reconnaissance et la fidélité de
leurs hommes. C'est donc privés du renouvellement des richesses que
le pouvoir s'affaiblit, à la faveur de riches familles
aristocratiques : C'est dans ce contexte que les Pippinides, ancêtres
de la future dynastie des Carolingiens, prennent une place des plus
importantes.
On
constate durant cette période une évolution fondamentale de la
fonction de Maire du Palais : A l'origine simple intendant du Palais,
il sont devenus chefs de l'administration en nommant les comtes et
les ducs, en agréant les évêques, en correspondant avec les cours
étrangères et en décidant de la guerre et de la paix.
Affirmation
de la famille des Pippinides :
De
639 à 751, cette famille ne va cesser de poser son empreinte sur la
monarchie Mérovingienne avant de prendre sa place sous le nom de
Carolingiens ».
Un
caractère militaire accentué. Le Roi Mérovingien apparaît un peu
comme un chef de bande. Ce qui fonde sa légitimité c’est son
aptitude à faire la guerre, qui n’est pas seulement un
affrontement, mais aussi une éthique du comportement, c’est elle
qui le légitime aux yeux des autres. Le roi est entouré de fidèles
(antrustions), qui sont des Francs. Les Gallo-Romains ne sont pas
dans cet entourage militaire, bien qu’ils soient très nombreux.
Le
caractère personnel. Ce n’est pas une souveraineté territoriale,
c’est une souveraineté personnelle (Rex Francorum). De fait il est
aussi roi des Gallo-Romains, il a récupéré les insignes du pouvoir
Romain, il a une sorte de délégation de l’empereur d’Orient,
lui permettant d’avoir un ascendant sur les Gallo-Romains. Par
nature son pouvoir repose sur le lien personnel d’homme à homme
(sous Rome : lien impersonnel et général).
Le
caractère patrimonial. Le roi considère son royaume comme une sorte
de propriété personnelle. Du temps des Romains on voit cela sous la
forme d’une Res Publica qui désormais s’est évaporée. Il peut
distribuer les terres dont il a politiquement hérité et qu’il
traite comme de vulgaires propriétés. Le partage entre les fils se
fait par tirage au sort, sans droit d’aînesse, c’est ce qui
explique que le royaume sera souvent partagé en plusieurs parties.
Il y a parfois des réunifications. Ainsi sous Dagobert, le royaume
se trouve réunifié.
Chaque
roi à la tête de son découpage s’institue Rex Francorum et
assume les pouvoirs qui sont liés à la notion.
Le
caractère patriarcal. Le roi est une sorte de père de famille. Son
autorité vient de sa situation de patriarche. Il dérive du mundium
(bouche), il s’exprime par des ordres verbaux. Cette parole c’est
le pouvoir de ban, de commandement sur les populations. Il est de
même nature que celui du chef de famille sur ses proches et son
entourage. Ce Mundium est un pouvoir de protection sur le groupe, il
suppose que le Roi maintienne cette protection et fasse régner la
paix sur le groupe. Il dispose d’un arsenal lui permettant de
sanctionner le groupe.
Ce
pouvoir est aux antipodes du pouvoir Romain : Ils ne comprennent
pas les notions Romaines, ils n’ont rien à faire des notions
Romaines, les Romains sont les vaincus...
Discussion:Dagobert
III — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Dagobert_III
Les
dates de Dagobert - à propos des éphémérides de 715[modifier |
modifier le ... L'année 711 est celle de la mort de Childebert III -
et par conséquent la date ... Dagobert III - La France
pittoresque
www.france-pittoresque.com
› Rois, Présidents
2
févr. 2010 - Naissance Dagobert III, mort roi Dagobert III,
couronnement Dagobert III, vie et règne Dagobert III 711-715. Roi
mérovingien, histoire des rois ...
Termes
manquants : année
Cours
d'histoire du droit et des institutions
www.cours-de-droit.net/m/article-4218554.html
13
mars 2015 - Élu roi de Neustrie en 715, sous l'égide du maire du
palais Rainfroi. ... Fils de Dagobert III, placé sur le trône par
Charles Martel après la mort de .... Sacré à Compiègne le 29
février 888, puis à Reims plus tard dans l'année.
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