jeudi 4 juin 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 714

3 JUIN 2015...

Cette page concerne l'année 714 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UNE CONQUÊTE ARABE PROFITANT DE LA DISSENSION DES ROIS WISIGOTHS

A partir de la mort de Muhammad en 632, les tribus arabes islamisées de la péninsule se lancent dans une phase d'expansion multidirectionnelle : En direction de l'Empire perse Sassanide, de l'Empire Byzantin et de l'Afrique du Nord. Après la chute des Byzantins d'Afrique, les troupes musulmanes doivent se heurter à la résistance Berbère emmenée par une femme, Kahéna. Les Arabes rasent Carthage et fondent Tunis à proximité, cité destinée d'abord à être un arsenal. Un millier d'artisans chrétiens y sont acheminés d’Égypte pour construire une flotte destinée à lutter contre la puissance maritime Byzantine en Méditerranée occidentale.

En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ ibn Nusayr, est envoyé dans la nouvelle province d'Ifrîqiya (transposition arabe de l'Africa Byzantine) pour l'organiser. C'est sous son gouvernement qu'est réalisée la conquête du royaume Wisigothique d'Espagne.

Tariq ibn Ziyad ou Tarik Ibn Ziyâd ou Tarek Ibn Ziyad né au VIIe siècle, mort vers 720 sans doute à Damas, est un stratège militaire de l'armée omeyyade, vraisemblablement d'origine Berbère, également décrit comme un affranchi de Moussa Ibn Noçaïr. Il est avec d'autres Berbères, tels Tarif ibn Malik et Munuza, l'un des principaux acteurs de la conquête islamique de la péninsule Ibérique.
Il est principalement connu pour avoir mené, depuis les rives du nord de l'actuel Maroc, et sur les ordres de son supérieur, le général Moussa Ibn Noçaïr, les troupes musulmanes à la conquête de l'Espagne. Depuis cette victoire, le détroit de Gibraltar porte son nom : Le mot « Gibraltar » vient de l'arabe « djebel Tariq » (« djabal Ṭāriq », « montagne de Tariq ».

Tariq, surnommé dans l'histoire et la légende Espagnoles, pour des raisons peu claires, « Tariq le borgne », Wittiza qui lui demande son soutien au cours de la guerre civile Espagnole l'opposant au roi Wisigoth Rodéric, obtient le soutien de la population Juive persécutée par les Wisigoths, et des rivaux du roi Roderic, des opposants à l'église catholique et du gouverneur Byzantin de Ceuta, qui est un élément clé dans la réussite de la conquête, en fournissant en particulier la flottille nécessaire à la traversée.

L'essentiel des écrits concernant Tariq et la conquête provient d'historiens musulmans, qui ont rédigé leurs récits plusieurs siècles après les faits. Ces récits sont donc sujets à caution. Ainsi, l'historien Espagnol Ignacio Olagüe, dans sa quête d'autres sources, émet une hypothèse controversée niant l'existence d'une conquête, hypothèse à laquelle répond Pierre Guichard dans son ouvrage riche d'informations sur l'Espagne musulmane intitulé Les Arabes ont bien envahi l'Espagne.
« Tariq » et « Ziyad » sont des prénoms berbères.
« Ibn », qui se prononce « ibenn » ou « ’ben », signifie dans toutes les langues sémitiques « fils de ».
Le père de Tariq s'appelle donc « Ziyad », un prénom berbero-musulman signifiant « qui fait prospérer » ou « fécond ».

En dehors de son prénom arabisé, du prénom également arabisé de son père, l'état civil de ce guerrier reste incertain. Quant à son origine ethnique, les historiens actuels s'accordent à dire qu'elle est vraisemblablement Berbère. Pourtant, comme le fera remarquer l'arabisant Georges Bohas, certaines sources lui attribuent une origine Persane.
L'historien espagnol Ignacio Olago Videla, quant à lui, pose, d'après des considérations étymologiques qui laissent à désirer, l'hypothèse d'une origine Germanique...

Moussa Ibn Noçaïr a l'habileté de pratiquer une large politique d'assimilation, faisant entrer des Berbères dans l'armée et leur confiant des postes de commandement. Le nom de ce conquérant apparaît pour la première fois dans la littérature à la fin de l'islamisation de la partie occidentale du Maghreb, soit l'actuel Maroc, et au début de la conquête de l'Espagne Wisigothe. Il est nommé par Moussa Ibn Noçaïr en remplacement de son fils Marwan, gouverneur de la ville de Tanger, dans le but probable d'organiser la logistique en vue de la conquête. Cela suppose que Moussa Ibn Noçaïr doit voir en lui un homme de confiance, un bon connaisseur du terrain et des populations à recruter, un guerrier, une personne compétente, intelligente et montrant des capacités de leader martial et d'autorité reconnue au sein de l'armée. C'est seulement après avoir jugé l'Islam bien ancré au Maroc que Moussa Ibn Noçaïr retourne en Ifriqiya. De là, en 711, il envoie, par missive, Tariq Ibn Zyiad, stationné à Tanger, conquérir l'Espagne,Tariq s'est trouvé à la tête d'une armée de 7 000 soldats à laquelle s'est ajouté, dans un second temps, un contingent de 5 000 hommes, 12 000 hommes presque exclusivement Berbères. Moussa rejoint Tariq en Espagne avec une armée de 18 000 hommes, Arabes dans leur grande majorité...
Diverses sources mentionnent un contingent essentiellement formé de Berbères locaux accompagnés de quelques arabes chargés d'apprendre le coran aux soldats fraîchement convertis. Page 215, de son tome I sur l'histoire des berbères Ibn Khaldoun écrit bien 12 000 berbères fraîchement convertis stationnés à Tanger avec Tariq accompagnés de 27 arabes chargés de leur formation coranique, sans aucune autre précision, en particulier sur l'origine des ethnies présentes.
Ce chiffre total de 12 000 hommes, avancé par les récits arabo-musulmans, est considéré comme exagérément faible par certains historiens contemporains qui mentionnent un contingent bien plus important mais le facteur limitant reste la logistique nécessaire pour faire traverser les 14 km de détroit à des milliers d'hommes avec armes, chevaux etc.... Il faut environ 3 ans aux troupes musulmanes pour prendre la quasi-totalité de l'Espagne Wisigothe...
La conquête ne touche toutefois pas les royaumes du nord qui sont les futurs acteurs de la Reconquista. Plusieurs écrivains arabo-musulmans font état du fait que Tariq a décidé sans en informer son supérieur de faire la traversée du Détroit, initiative qui a provoqué la colère de Moussa Ibn Noçaîr.
Les sources rapportent la surprise de la part de Moussa Ibn Noçaïr au vu des richesses amassées par Tariq au cours de sa progression rapide.

Les références historiques sur ce point indiquent que les 2 hommes ont été convoqués et entendus à Damas, en 715, par le calife Al-Walid ben Abd al-Malik pour faire un rapport sur la conquête et leurs prises de guerre. Tous 2 sont alors accusés de détournement de ces dernières... Aucune référence historique ne fait état d'une éventuelle remise en cause officielle du rôle de Tariq et de ses troupes, les versions mentionnant que Tariq est emmené enchaîné et meurt sur la route de Damas, restent à démontrer mais restent plausibles. De 715 à 720 (date officielle de sa mort), il n'existe aucune information précise sur la vie de Tariq. Ce qui est certain, c'est qu'à la même époque, de graves tensions naissent entre les Berbères et les Omeyyades au sujet du partage du butin des vaincus. L'ami de Tariq, Munuza, prenant le parti des siens sera exécuté et sa tête rapportée à l'émir Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Rhafiqi...

La place importante donnée à ce personnage dans la conquête musulmane de l'Espagne a pu occulter le rôle primordial joué par de nombreux autres intervenants.
Dans La Conquête musulmane et la colonisation de l'Afrique du Nord et de l'Espagne, Abd al-Wāḥid Dhannūn Ṭāhā, s'appuyant sur plusieurs sources bibliographiques dont celles d'Ibn Khaldoun, apporte entre autres des informations sur les personnages et les circonstances de la conquête, sur les différentes tribus ou ethnies (arabes, berbères et sub-africaines) ayant participé à la prise de l'Espagne Wisigothe.

Autour de ce personnage considéré comme un héros dans le monde musulman gravitent bien des légendes. Ainsi, en arrivant sur la terre Espagnole, il a fait brûler ses bateaux, déclarant à ses hommes :
« Oh gens ! [en s'adressant à l'armée], où est l'échappatoire ? La mer est derrière vous et l'ennemi est devant vous, et vous n'avez, par Dieu, que la sincérité et la patience. »

Cette phrase légendaire rapportée par Al Maqqari se heurte aux sources qui indiquent une première expédition de 7 000 hommes, suivie d'une deuxième expédition de 5 000 hommes puis enfin une troisième expédition de 18 000 hommes ce qui suppose plusieurs traversées du détroit.

Moussa Ibn Nosaïr, Mûsâ ben Nusayr ou Musa Ibn Nusayr est un gouverneur et général arabe et musulman sous la dynastie califales des Omeyyades de Damas.
Il est né vers 640 dans la région du Yémen et est issu d'une grande famille d'Orient. Son père proche de la dynastie omeyyade est accusé de malversations. Il trouve refuge auprès du gouverneur d'Égypte. Ce gouverneur d'Égypte nomme Moussa en 698 émir du Maghreb. Cependant en 705 Moussa décide de détacher la région de l'autorité de l'Égypte, pour la rattacher à l'autorité des omeyyades de Damas... Il est responsable de la répression d'une rébellion des berbères de l'actuel Maroc importante. Il doit aussi gérer les menaces constantes de la flotte de l'Empire Byzantin et construit une flotte capable de conquérir les îles d'Ibiza, de Majorque et de Minorque. Il est à l'origine de la conquête arabo-musulmane de la Péninsule Ibérique : Il y a envoyé Tariq ibn Ziyad qui est l'un de ses lieutenants en 711, puis débarque lui-même à Gibraltar en 712 et prend Séville, Mérida, Saragosse...

Il est toutefois destitué et rappelé en Orient en 714, car on lui reproche de mener une politique trop indépendante vis-à-vis du califat omeyyade de Damas... C'est son fils, Abd al-Aziz, qui poursuit ses conquêtes en péninsule Ibérique. Il traverse le détroit de Gibraltar en 712 et prend part à la conquête musulmane de la péninsule Ibérique. Avec son frère Adb Allah, il réprime une révolte à Séville. Puis il conquiert Malaga, Grenade et Orihuela où il signe le Traité de Tudmir avec le Comte Teodomiro, seigneur de 7 villes dans le sud-est de l'Hispanie (713, 5 avril).

En 714, le Calife demande à son père de remettre les papiers de la conquête à Damas. Abd al-Aziz est alors nommé chef de l'armée et gouverneur d'Al-andalus. À partir de ce moment, il entreprend la conquête de terres chrétiennes, prend Tarragone et arrive jusqu'à Narbonne, en Septimanie. Il épouse Egilona (aussi connue sous le nom de Ailo), veuve du roi Wisigoth Rodéric, qu'il a fait prisonnier... Selon la légende, Ailo a une certaine influence sur son époux en faveur des Chrétiens et tente de l'encourager en vain à se convertir et a être couronnée roi de l'Hispanie.

En 716, Abd al-Aziz est tué dans une révolte incitée par Ayyub ibn Habib al-Lakhmi. L'assassin s'appelle Ziyad ibn Udhra, c'est un de ses combattants. Il le tue alors qu'il est en train de prier dans une mosquée (anciennement église de Santa Rufina)... Sur l'ordre du Calife Suleyman, sa tête est envoyée à Damas.

Vers 680, le comte Flavius Ervigius (Ervige) supplante le souverain Wisigoth Wamba, devenu très impopulaire à cause de ses réformes militaires et religieuse, il occupe le trône pendant 7 années. La fin de ce règne marque le début du chaos : Peste et famine, mais aussi menaces Franques au nord. Le pouvoir se maintient tant bien que mal en privilégiant une extrême centralisation et en tentant de prolonger les cadres de l'autorité Wisigothique.

En Afrique du Nord, la conquête est facile. Les Arabes fondent Kairouan en 670, prennent définitivement Carthage en 698 (la cité est rasée de peur que les Byzantins ne la réoccupent) et finissent par mettre un terme à la résistance des Berbères emmenés par une femme, Kahina. En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ ibn Nusayr est envoyé par le calife Walîd Ier en Ifrîqiya.

Cependant, en 710, meurt le roi Wittiza laissant un fils Akhila (Agila ou Achille) qui est renversé par le gouverneur de Bétique, Rodéric (ou Rodrigue). Akhila, réfugié à Septem (Ceuta), conserve tout de même des partisans dans la péninsule lesquels entretiennent une guerre civile.
Selon les sources, en 711, Julien, partisan d'Akhila, entre en conflit avec le roi Rodéric qui aurait violé sa fille. « Cette fille reste dans l'imaginaire collectif comme la Florinda, terme désignant une dame aux mœurs légères ». L'identité de Julien est très obscure : S'il est fort probable qu'il est un exarque Byzantin, certaines sources privilégient l'hypothèse d'un duc vassal des rois de Tolède ou bien encore d'un seigneur Berbère indépendant qui a échappé à la conquête arabo-musulmane.
Julien (ou Ollian pour la chronique mozarabe de 754) prend contact avec le gouverneur musulman de l'Ifriqya Musa ibn Nusair. Et, en avril 711, un contingent d'environ 12 000 soldats, dont une large majorité de Berbères, commandés par l'un d'eux, le gouverneur de Tanger Tariq ibn Ziyad, prend pied en Hispanie. Rapidement renforcé, il défait une première armée Wisigothe commandée par un cousin du roi, Sancho.
Le roi Rodéric, alors confronté aux Francs et aux Basques au nord, doit rassembler une armée pour affronter ce nouveau péril. Cependant, au cours de la bataille de Guadalete le 19 juillet 711, les partisans d'Akhila préférent le trahir. C'est la chute brutale de l’Hispania Wisigothe. Rapidement, les musulmans prennent Séville, Ecija et enfin Cordoue, la capitale. Les Juifs, maltraités lors des règnes précédents notamment avec leur conversion forcée en 617, offrent un accueil favorable aux musulmans (ce qu'ils regretterons très vite et que l'on leur reprochera en 1492).

En 714, la ville de Saragosse est atteinte.

En 716, sur une pièce de monnaie, apparaît pour la première fois le terme d'« al-Andalus » désignant l'Espagne musulmane, par opposition à l’Hispania des chrétiens.

La facilité de la conquête par les musulmans (faibles effectifs et rapidité de la soumission des trois quart de la péninsule) a étonné certains historiens au point que certains d’entre eux (essentiellement des Espagnols : Ignacio Olaguë, Joaquin Vallvé) ont affirmé que les Arabes n’ont jamais envahi l'Espagne ! Leurs principaux arguments : Le manque de sources sur cette époque, la faiblesse numérique des conquérants et une comparaison quelque peu anachronique avec les Romains du IIe siècle av. J.-C. Ainsi que l’enlisement de Napoléon au début du XIXe. Mais qui a alors affronté Eudes à Toulouse (721) Charles Martel à Poitiers (732) puis à Sigean (737) ? Et comment expliquer l’islamisation rapide de la péninsule ?

En réalité, les conquérants ont trouvé une situation très favorable. La monarchie de Tolède traverse au début du VIIIe siècle une crise profonde.
« Les grandes invasions ont toujours coïncidé avec une décomposition politique et sociale des nations sur lesquelles elles ont déferlé. [La tâche des Arabes] s’est trouvée singulièrement aplanie par la carence tragique de la monarchie Wisigothique et la timidité des réactions de l’ensemble de la population du pays » (Evariste Lévi-Provençal, Histoire de l’Espagne musulmane, t.1).

Le roi Goth est à l’origine élu par ses pairs et considéré comme le premier des aristocrates (primus inter pares). Avec la conversion de Récarède au catholicisme en 587, la nature du pouvoir royal change : C’est une théocratie qui naît.
A la fin du VIIe siècle, le roi s’aliène les aristocrates : En 687, le roi Egica annonce qu’aucun homme ne pourra être sujet d’un aristocrate (uniquement sujet du roi).
Jusque-là, la monarchie de Tolède est élective, or, en 693, ce même roi associe son fils Witiza au trône contre les règles de transmission du pouvoir. Witiza accède au pouvoir sans se faire acclamer par l’aristocratie.
Lorsqu’en 710 Witiza meurt, une crise politique grave éclate : Le duc de Bétique, Rodéric, se fait acclamer par les aristocrates et prend le titre de roi. Mais le fils de Witiza, Agila, a été désigné roi par son père, et se trouve être donc le roi « légitime »... Lors de l’invasion musulmane, il y a donc deux rois en Hispaniae, tous deux avec leurs partisans : Rodéric et Agila. (c'est malin !)

Arrivés sur la façade atlantique de l’Afrique du Nord, les Arabes auraient très bien pu se tourner vers le Sud, l’Afrique centrale, en traversant des paysages désertiques qui leur sont familiers. Pourtant, ils préfèrent traverser un obstacle inédit : Un bras de mer.

Ici intervient un dénommé comte Julien (Yûlyan dans les sources arabes), gouverneur chrétien Wisigoth ou Byzantin soumis théoriquement au roi Wisigoth, qui est gouverneur de Ceuta et d’autres villes des deux côtés du détroit. Fâché avec le roi Rodéric il décide de mettre ses navires à disposition des Arabes. En juillet 710, un corps expéditionnaire arabe traverse une première fois le détroit pour mener une razzia victorieuse. Le succès de l’opération encourage l’idée de conquête...

Tariq s’assure de la maîtrise de Carteia, ville près de la pointe sud du détroit. Il organise ensuite une base à l’Ouest pour s’assurer un site protégé en cas de retraite. Le comte Julien reçoit la mission de garder ce point d’appui... La nouvelle du débarquement finit par arriver auprès de Rodéric. Laissant les Vascons, il se dirige à toute vitesse vers le Sud, à Cordoue où il rassemble les troupes régulières dont il peut disposer. Tariq reçoit alors le renfort de 5 000 autres Berbères venus d’Afrique, ce qui porte son armée à 12 000 hommes, quasiment que des fantassins. Il voit aussi se joindre à lui une foule de mécontents (esclaves et juifs) qui renforcent ses troupes mais nous n’avons aucun chiffre.

Selon les auteurs arabes, les 2 ailes de l’armée Wisigothique ont fait défection dès le début de la bataille, car commandées par des partisans d’Agila (l’autre roi Wisigoth). Rodéric, au centre, tente de tenir mais se voit contraint de reculer face à la pression arabe. La victoire arabe est décisive : Il n’y aura pas d’autre grande bataille (selon certaines sources, Rodéric a trouvé la mort dans l’affrontement).
Le vainqueur prend rapidement les premières villes, qui tombent sans grande résistance. Les Juifs du Sud, trop heureux d’être débarrassés des tyrans Wisigoths, (tombent de leur plein gré dans les griffes de tyrans plus impitoyables encore) gardent eux-mêmes militairement les villes nouvellement prises pour permettre aux Arabo-berbères d’avancer vers le Nord.

Cordoue tombe en octobre 711 face à 700 cavaliers musulmans. Tolède n’offre aucune résistance, une partie de la population ayant suivi Sindered, primat de l’Église d’Espagne, dans sa fuite. La capitale Wisigothique tombe à la fin de l’année 711.
En 712, Mûsâ ibn Nusayr rassemble 17.000 hommes sur le littoral Nord-Africain, presque tous Arabes cette fois, qu’il fait passer de l’autre côté de la mer.
Dirigée par lui-même (et non par Tariq), cette armée prend Medina-Sidonia et deux places fortes près de Séville. La ville de Séville n’offre elle aussi qu’une mince résistance. En revanche, la ville suivante, Mérida, se défend plus ardemment :
Elle ne se rend que le 30 juin 713. Mûsâ enlève quelques autres villes avant de se rendre à Tolède où il se comporte en véritable souverain... Faisant battre monnaie (avec la formule islamique de l’unicité divine en latin, accompagnée de la date de l’Hégire, à destination des autochtones Hispano-Romains). Il y passe tout l’hiver 713-714.

C’est alors que des messagers venus de Damas rencontrent Tariq et Mûsâ à Tolède pour leur demander des comptes sur les opérations.
Au printemps, 714, Mûsâ ibn Nusayr fait tomber Saragosse et tout le bassin de l’Ebre. Après la chute de la cité, il souhaite passer les Pyrénées pour continuer les opérations en Narbonnaise mais un autre messager le contraint à quitter la péninsule... Avec Tariq, il doit rendre compte des résultats devant le calife de Damas.
Les deux conquérants sont maltraités à leur arrivée dans la capitale califale, accusés d’avoir confisqué des biens. Mûsâ finit probablement sa vie en prison et meurt en 716-717. Quant à Tariq, on perd sa trace, il est parti dans d’obscures expéditions en Orient…
Sources : L'invasion musulmane de l'Espagne Wisigothique Auteur : Belisaire

En 714 il n'y a donc plus de pouvoir wisigoth en Espagne. Une petite partie de la population fuit dans les Asturies ou en Gaule, mais il s'agit essentiellement d'aristocrates. Les autochtones ne perçoivent pas l'ampleur du changement qui va suivre et demeurent sur place : les Chrétiens et Juifs bénéficient du statut de dhimmi (protégé) ( à quel prix), pouvant continuer à pratiquer leur culte et conservant leur liberté physique en échange du paiement d'un impôt spécifique, la djizya. Les édifices religieux, églises comme synagogues, sont conservés mais aucun nouveau lieu de culte ne peut être construit, sauf circonstances exceptionnelles et extra muros.

La résistance s'organise dans les montagnes du Nord, les Asturies. En 718, une armée musulmane tente de déloger les rebelles menés par Pélage. Le chef et son armée se sont réfugiés dans les gorges de Convadonga, où, dans une grotte, la Vierge Marie leur serait apparue, signe de la protection divine. Les forces de Pélage rejettent les envahisseurs : cette première victoire des Chrétiens marque symboliquement le début de la Reconquista. Trois ans plus tard, cette fois en Gaule, les forces musulmanes seront mises en déroute devant Toulouse : le gouverneur d'al-Andalous, al-Samh al-Khawlani, est tué pendant la bataille.

Le choc a eu lieu le 19 juillet 711. La rencontre est dite bataille de Wadi Lakka par les chroniqueurs arabes et bataille de Guadalete par les historiens Espagnols. L'incertitude plane sur sa localisation exacte :
  • soit sur les rives du rio Wadi Lakkah, (Guadalete), un fleuve qui se jette dans la baie de Cadix,
  • soit sur celles du fleuve Guadarranque(en arabe oued ar Rinq), à quelques kilomètres au nord de Gibraltar,
  • soit encore sur les bords du rio Barbate, entre Medina-Sidonia et la lagune de la Janda
Pendant 2 jours les deux armées se mesurent dans des escarmouches sanglantes.
Des le début de la bataille les fils de Witiza et ses partisans sèment la discorde dans les rangs des partisans de Rodrigue, en les trahissant, se retirant, et laissant dépourvu les flancs de l'armée. Les Wisigoths ignorent totalement la manière de combattre des arabes.
Bien que les Wisigoths soient très supérieurs en nombre, le centre de l'armée de Rodrigue résiste autant qu'il peut mais à la fin cède.
Rodrigue, dernier Roi des Wisigoths, meurt en juillet 711 près de Jerez de la Frontera.

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7 mai 2007 - Le royaume wisigothique des années 700 est en crise : crise morale, crise de ... Il fait alors appel à l'aide à Musa Ben Nusayr et Tariq Ben Ziyad. ... En 714, la péninsule est prise totalement, à l'exception du nord-ouest ... Pour le chroniqueur arabe Ibn Iyzas , c'est une catastrophe que la perte d'Al Andalous.

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