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JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 714 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
UNE
CONQUÊTE ARABE PROFITANT DE LA DISSENSION DES ROIS WISIGOTHS
A
partir de la mort de Muhammad en 632, les tribus arabes islamisées
de la péninsule se lancent dans une phase d'expansion
multidirectionnelle : En direction de l'Empire perse Sassanide, de
l'Empire Byzantin et de l'Afrique du Nord. Après la chute des
Byzantins d'Afrique, les troupes musulmanes doivent se heurter à la
résistance Berbère emmenée par une femme, Kahéna. Les Arabes
rasent Carthage et fondent Tunis à proximité, cité destinée
d'abord à être un arsenal. Un millier d'artisans chrétiens y sont
acheminés d’Égypte pour construire une flotte destinée à lutter
contre la puissance maritime Byzantine en Méditerranée occidentale.
En
705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ ibn Nusayr, est envoyé dans
la nouvelle province d'Ifrîqiya (transposition arabe de l'Africa
Byzantine) pour l'organiser. C'est sous son gouvernement qu'est
réalisée la conquête du royaume Wisigothique d'Espagne.
Tariq
ibn Ziyad ou Tarik Ibn Ziyâd ou Tarek Ibn Ziyad né au VIIe siècle,
mort vers 720 sans doute à Damas, est un stratège militaire de
l'armée omeyyade, vraisemblablement d'origine Berbère, également
décrit comme un affranchi de Moussa Ibn Noçaïr. Il est avec
d'autres Berbères, tels Tarif ibn Malik et Munuza, l'un des
principaux acteurs de la conquête islamique de la péninsule
Ibérique.
Il
est principalement connu pour avoir mené, depuis les rives du nord
de l'actuel Maroc, et sur les ordres de son supérieur, le général
Moussa Ibn Noçaïr, les troupes musulmanes à la conquête de
l'Espagne. Depuis cette victoire, le détroit de Gibraltar porte son
nom : Le mot « Gibraltar » vient de l'arabe « djebel
Tariq » (« djabal Ṭāriq », « montagne de
Tariq ».
Tariq,
surnommé dans l'histoire et la légende Espagnoles, pour des raisons
peu claires, « Tariq le borgne », Wittiza qui lui demande
son soutien au cours de la guerre civile Espagnole l'opposant au roi
Wisigoth Rodéric, obtient le soutien de la population Juive
persécutée par les Wisigoths, et des rivaux du roi Roderic, des
opposants à l'église catholique et du gouverneur Byzantin de Ceuta,
qui est un élément clé dans la réussite de la conquête, en
fournissant en particulier la flottille nécessaire à la traversée.
L'essentiel
des écrits concernant Tariq et la conquête provient d'historiens
musulmans, qui ont rédigé leurs récits plusieurs siècles après
les faits. Ces récits sont donc sujets à caution. Ainsi,
l'historien Espagnol Ignacio Olagüe, dans sa quête d'autres
sources, émet une hypothèse controversée niant l'existence d'une
conquête, hypothèse à laquelle répond Pierre Guichard dans son
ouvrage riche d'informations sur l'Espagne musulmane intitulé Les
Arabes ont bien envahi l'Espagne.
« Tariq »
et « Ziyad » sont des prénoms berbères.
« Ibn »,
qui se prononce « ibenn » ou « ’ben »,
signifie dans toutes les langues sémitiques « fils de ».
Le
père de Tariq s'appelle donc « Ziyad », un prénom
berbero-musulman signifiant « qui fait prospérer » ou
« fécond ».
En
dehors de son prénom arabisé, du prénom également arabisé de son
père, l'état civil de ce guerrier reste incertain. Quant à son
origine ethnique, les historiens actuels s'accordent à dire qu'elle
est vraisemblablement Berbère. Pourtant, comme le fera remarquer
l'arabisant Georges Bohas, certaines sources lui attribuent une
origine Persane.
L'historien
espagnol Ignacio Olago Videla, quant à lui, pose, d'après des
considérations étymologiques qui laissent à désirer, l'hypothèse
d'une origine Germanique...
Moussa
Ibn Noçaïr a l'habileté de pratiquer une large politique
d'assimilation, faisant entrer des Berbères dans l'armée et leur
confiant des postes de commandement. Le nom de ce conquérant
apparaît pour la première fois dans la littérature à la fin de
l'islamisation de la partie occidentale du Maghreb, soit l'actuel
Maroc, et au début de la conquête de l'Espagne Wisigothe. Il est
nommé par Moussa Ibn Noçaïr en remplacement de son fils Marwan,
gouverneur de la ville de Tanger, dans le but probable d'organiser la
logistique en vue de la conquête. Cela suppose que Moussa Ibn Noçaïr
doit voir en lui un homme de confiance, un bon connaisseur du terrain
et des populations à recruter, un guerrier, une personne compétente,
intelligente et montrant des capacités de leader martial et
d'autorité reconnue au sein de l'armée. C'est seulement après
avoir jugé l'Islam bien ancré au Maroc que Moussa Ibn Noçaïr
retourne en Ifriqiya. De là, en 711, il envoie, par missive, Tariq
Ibn Zyiad, stationné à Tanger, conquérir l'Espagne,Tariq s'est
trouvé à la tête d'une armée de 7 000 soldats à laquelle
s'est ajouté, dans un second temps, un contingent de 5 000
hommes, 12 000 hommes presque exclusivement Berbères. Moussa
rejoint Tariq en Espagne avec une armée de 18 000 hommes,
Arabes dans leur grande majorité...
Diverses
sources mentionnent un contingent essentiellement formé de Berbères
locaux accompagnés de quelques arabes chargés d'apprendre le coran
aux soldats fraîchement convertis. Page 215, de son tome I sur
l'histoire des berbères Ibn Khaldoun écrit bien 12 000
berbères fraîchement convertis stationnés à Tanger avec Tariq
accompagnés de 27 arabes chargés de leur formation coranique, sans
aucune autre précision, en particulier sur l'origine des ethnies
présentes.
Ce
chiffre total de 12 000 hommes, avancé par les récits
arabo-musulmans, est considéré comme exagérément faible par
certains historiens contemporains qui mentionnent un contingent bien
plus important mais le facteur limitant reste la logistique
nécessaire pour faire traverser les 14 km de détroit à des
milliers d'hommes avec armes, chevaux etc.... Il faut environ 3 ans
aux troupes musulmanes pour prendre la quasi-totalité de l'Espagne
Wisigothe...
La
conquête ne touche toutefois pas les royaumes du nord qui sont les
futurs acteurs de la Reconquista. Plusieurs écrivains
arabo-musulmans font état du fait que Tariq a décidé sans en
informer son supérieur de faire la traversée du Détroit,
initiative qui a provoqué la colère de Moussa Ibn Noçaîr.
Les
sources rapportent la surprise de la part de Moussa Ibn Noçaïr au
vu des richesses amassées par Tariq au cours de sa progression
rapide.
Les
références historiques sur ce point indiquent que les 2 hommes ont
été convoqués et entendus à Damas, en 715, par le calife Al-Walid
ben Abd al-Malik pour faire un rapport sur la conquête et leurs
prises de guerre. Tous 2 sont alors accusés de détournement de ces
dernières... Aucune référence historique ne fait état d'une
éventuelle remise en cause officielle du rôle de Tariq et de ses
troupes, les versions mentionnant que Tariq est emmené enchaîné et
meurt sur la route de Damas, restent à démontrer mais restent
plausibles. De 715 à 720 (date officielle de sa mort), il n'existe
aucune information précise sur la vie de Tariq. Ce qui est certain,
c'est qu'à la même époque, de graves tensions naissent entre les
Berbères et les Omeyyades au sujet du partage du butin des vaincus.
L'ami de Tariq, Munuza, prenant le parti des siens sera exécuté et
sa tête rapportée à l'émir Abd al-Rahman ibn Abd Allah
al-Rhafiqi...
La
place importante donnée à ce personnage dans la conquête musulmane
de l'Espagne a pu occulter le rôle primordial joué par de nombreux
autres intervenants.
Dans
La Conquête musulmane et la colonisation de l'Afrique du Nord et de
l'Espagne, Abd al-Wāḥid Dhannūn Ṭāhā, s'appuyant sur
plusieurs sources bibliographiques dont celles d'Ibn Khaldoun,
apporte entre autres des informations sur les personnages et les
circonstances de la conquête, sur les différentes tribus ou ethnies
(arabes, berbères et sub-africaines) ayant participé à la prise de
l'Espagne Wisigothe.
Autour
de ce personnage considéré comme un héros dans le monde musulman
gravitent bien des légendes. Ainsi, en arrivant sur la terre
Espagnole, il a fait brûler ses bateaux, déclarant à ses hommes :
« Oh
gens ! [en s'adressant à l'armée], où est l'échappatoire ?
La mer est derrière vous et l'ennemi est devant vous, et vous
n'avez, par Dieu, que la sincérité et la patience. »
Cette
phrase légendaire rapportée par Al Maqqari se heurte aux sources
qui indiquent une première expédition de 7 000 hommes, suivie
d'une deuxième expédition de 5 000 hommes puis enfin une
troisième expédition de 18 000 hommes ce qui suppose plusieurs
traversées du détroit.
Moussa
Ibn Nosaïr, Mûsâ ben Nusayr ou Musa Ibn Nusayr est un gouverneur
et général arabe et musulman sous la dynastie califales des
Omeyyades de Damas.
Il
est né vers 640 dans la région du Yémen et est issu d'une grande
famille d'Orient. Son père proche de la dynastie omeyyade est accusé
de malversations. Il trouve refuge auprès du gouverneur d'Égypte.
Ce gouverneur d'Égypte nomme Moussa en 698 émir du Maghreb.
Cependant en 705 Moussa décide de détacher la région de l'autorité
de l'Égypte, pour la rattacher à l'autorité des omeyyades de
Damas... Il est responsable de la répression d'une rébellion des
berbères de l'actuel Maroc importante. Il doit aussi gérer les
menaces constantes de la flotte de l'Empire Byzantin et construit une
flotte capable de conquérir les îles d'Ibiza, de Majorque et de
Minorque. Il est à l'origine de la conquête arabo-musulmane de la
Péninsule Ibérique : Il y a envoyé Tariq ibn Ziyad qui est
l'un de ses lieutenants en 711, puis débarque lui-même à Gibraltar
en 712 et prend Séville, Mérida, Saragosse...
Il
est toutefois destitué et rappelé en Orient en 714, car on lui
reproche de mener une politique trop indépendante vis-à-vis du
califat omeyyade de Damas... C'est son fils, Abd al-Aziz, qui
poursuit ses conquêtes en péninsule Ibérique. Il traverse le
détroit de Gibraltar en 712 et prend part à la conquête musulmane
de la péninsule Ibérique. Avec son frère Adb Allah, il réprime
une révolte à Séville. Puis il conquiert Malaga, Grenade et
Orihuela où il signe le Traité de Tudmir avec le Comte Teodomiro,
seigneur de 7 villes dans le sud-est de l'Hispanie (713, 5 avril).
En
714, le Calife demande à son père de remettre les papiers de la
conquête à Damas. Abd al-Aziz est alors nommé chef de l'armée et
gouverneur d'Al-andalus. À partir de ce moment, il entreprend la
conquête de terres chrétiennes, prend Tarragone et arrive jusqu'à
Narbonne, en Septimanie. Il épouse Egilona (aussi connue sous le nom
de Ailo), veuve du roi Wisigoth Rodéric, qu'il a fait prisonnier...
Selon la légende, Ailo a une certaine influence sur son époux en
faveur des Chrétiens et tente de l'encourager en vain à se
convertir et a être couronnée roi de l'Hispanie.
En
716, Abd al-Aziz est tué dans une révolte incitée par Ayyub ibn
Habib al-Lakhmi. L'assassin s'appelle Ziyad ibn Udhra, c'est un de
ses combattants. Il le tue alors qu'il est en train de prier dans une
mosquée (anciennement église de Santa Rufina)... Sur l'ordre du
Calife Suleyman, sa tête est envoyée à Damas.
Vers
680, le comte Flavius Ervigius (Ervige) supplante le souverain
Wisigoth Wamba, devenu très impopulaire à cause de ses réformes
militaires et religieuse, il occupe le trône pendant 7 années. La
fin de ce règne marque le début du chaos : Peste et famine,
mais aussi menaces Franques au nord. Le pouvoir se maintient tant
bien que mal en privilégiant une extrême centralisation et en
tentant de prolonger les cadres de l'autorité Wisigothique.
En
Afrique du Nord, la conquête est facile. Les Arabes fondent Kairouan
en 670, prennent définitivement Carthage en 698 (la cité est rasée
de peur que les Byzantins ne la réoccupent) et finissent par mettre
un terme à la résistance des Berbères emmenés par une femme,
Kahina. En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ ibn
Nusayr est envoyé par le calife Walîd Ier en Ifrîqiya.
Cependant,
en 710, meurt le roi Wittiza laissant un fils Akhila (Agila ou
Achille) qui est renversé par le gouverneur de Bétique, Rodéric
(ou Rodrigue). Akhila, réfugié à Septem (Ceuta), conserve tout de
même des partisans dans la péninsule lesquels entretiennent une
guerre civile.
Selon
les sources, en 711, Julien, partisan d'Akhila, entre en conflit avec
le roi Rodéric qui aurait violé sa fille. « Cette fille reste
dans l'imaginaire collectif comme la Florinda, terme désignant une
dame aux mœurs légères ». L'identité de Julien est très
obscure : S'il est fort probable qu'il est un exarque Byzantin,
certaines sources privilégient l'hypothèse d'un duc vassal des rois
de Tolède ou bien encore d'un seigneur Berbère indépendant qui a
échappé à la conquête arabo-musulmane.
Julien
(ou Ollian pour la chronique mozarabe de 754) prend contact avec le
gouverneur musulman de l'Ifriqya Musa ibn Nusair. Et, en avril 711,
un contingent d'environ 12 000 soldats, dont une large majorité
de Berbères, commandés par l'un d'eux, le gouverneur de Tanger
Tariq ibn Ziyad, prend pied en Hispanie. Rapidement renforcé, il
défait une première armée Wisigothe commandée par un cousin du
roi, Sancho.
Le
roi Rodéric, alors confronté aux Francs et aux Basques au nord,
doit rassembler une armée pour affronter ce nouveau péril.
Cependant, au cours de la bataille de Guadalete le 19 juillet 711,
les partisans d'Akhila préférent le trahir. C'est la chute brutale
de l’Hispania Wisigothe. Rapidement, les musulmans prennent
Séville, Ecija et enfin Cordoue, la capitale. Les Juifs, maltraités
lors des règnes précédents notamment avec leur conversion forcée
en 617, offrent un accueil favorable aux musulmans (ce
qu'ils regretterons très vite et que l'on leur reprochera en 1492).
En
714, la ville de Saragosse est atteinte.
En
716, sur une pièce de monnaie, apparaît pour la première fois le
terme d'« al-Andalus » désignant l'Espagne musulmane,
par opposition à l’Hispania des chrétiens.
La
facilité de la conquête par les musulmans (faibles effectifs et
rapidité de la soumission des trois quart de la péninsule) a étonné
certains historiens au point que certains d’entre eux
(essentiellement des Espagnols : Ignacio Olaguë, Joaquin Vallvé)
ont affirmé que les Arabes n’ont jamais envahi l'Espagne ! Leurs
principaux arguments : Le manque de sources sur cette époque, la
faiblesse numérique des conquérants et une comparaison quelque peu
anachronique avec les Romains du IIe siècle av. J.-C. Ainsi que
l’enlisement de Napoléon au début du XIXe. Mais qui a alors
affronté Eudes à Toulouse (721) Charles Martel à Poitiers (732)
puis à Sigean (737) ? Et comment expliquer l’islamisation rapide
de la péninsule ?
En
réalité, les conquérants ont trouvé une situation très
favorable. La monarchie de Tolède traverse au début du VIIIe siècle
une crise profonde.
« Les
grandes invasions ont toujours coïncidé avec une décomposition
politique et sociale des nations sur lesquelles elles ont déferlé.
[La tâche des Arabes] s’est trouvée singulièrement aplanie par
la carence tragique de la monarchie Wisigothique et la timidité des
réactions de l’ensemble de la population du pays »
(Evariste Lévi-Provençal, Histoire de l’Espagne musulmane, t.1).
Le
roi Goth est à l’origine élu par ses pairs et considéré comme
le premier des aristocrates (primus inter pares). Avec la conversion
de Récarède au catholicisme en 587, la nature du pouvoir royal
change : C’est une théocratie qui naît.
A
la fin du VIIe siècle, le roi s’aliène les aristocrates : En 687,
le roi Egica annonce qu’aucun homme ne pourra être sujet d’un
aristocrate (uniquement sujet du roi).
Jusque-là,
la monarchie de Tolède est élective, or, en 693, ce même roi
associe son fils Witiza au trône contre les règles de transmission
du pouvoir. Witiza accède au pouvoir sans se faire acclamer par
l’aristocratie.
Lorsqu’en
710 Witiza meurt, une crise politique grave éclate : Le duc de
Bétique, Rodéric, se fait acclamer par les aristocrates et prend le
titre de roi. Mais le fils de Witiza, Agila, a été désigné roi
par son père, et se trouve être donc le roi « légitime »...
Lors de l’invasion musulmane, il y a donc deux rois en Hispaniae,
tous deux avec leurs partisans : Rodéric et Agila. (c'est
malin !)
Arrivés
sur la façade atlantique de l’Afrique du Nord, les Arabes auraient
très bien pu se tourner vers le Sud, l’Afrique centrale, en
traversant des paysages désertiques qui leur sont familiers.
Pourtant, ils préfèrent traverser un obstacle inédit : Un bras de
mer.
Ici
intervient un dénommé comte Julien (Yûlyan dans les sources
arabes), gouverneur chrétien Wisigoth ou Byzantin soumis
théoriquement au roi Wisigoth, qui est gouverneur de Ceuta et
d’autres villes des deux côtés du détroit. Fâché avec le roi
Rodéric il décide de mettre ses navires à disposition des Arabes.
En juillet 710, un corps expéditionnaire arabe traverse une première
fois le détroit pour mener une razzia victorieuse. Le succès de
l’opération encourage l’idée de conquête...
Tariq
s’assure de la maîtrise de Carteia, ville près de la pointe sud
du détroit. Il organise ensuite une base à l’Ouest pour s’assurer
un site protégé en cas de retraite. Le comte Julien reçoit la
mission de garder ce point d’appui... La nouvelle du débarquement
finit par arriver auprès de Rodéric. Laissant les Vascons, il se
dirige à toute vitesse vers le Sud, à Cordoue où il rassemble les
troupes régulières dont il peut disposer. Tariq reçoit alors le
renfort de 5 000 autres Berbères venus d’Afrique, ce qui porte son
armée à 12 000 hommes, quasiment que des fantassins. Il voit aussi
se joindre à lui une foule de mécontents (esclaves et juifs) qui
renforcent ses troupes mais nous n’avons aucun chiffre.
Selon
les auteurs arabes, les 2 ailes de l’armée Wisigothique ont fait
défection dès le début de la bataille, car commandées par des
partisans d’Agila (l’autre roi Wisigoth). Rodéric, au centre,
tente de tenir mais se voit contraint de reculer face à la pression
arabe. La victoire arabe est décisive : Il n’y aura pas d’autre
grande bataille (selon certaines sources, Rodéric a trouvé la mort
dans l’affrontement).
Le
vainqueur prend rapidement les premières villes, qui tombent sans
grande résistance. Les Juifs du Sud, trop heureux d’être
débarrassés des tyrans Wisigoths, (tombent de
leur plein gré dans les griffes de tyrans plus impitoyables encore)
gardent eux-mêmes militairement les villes nouvellement prises pour
permettre aux Arabo-berbères d’avancer vers le Nord.
Cordoue
tombe en octobre 711 face à 700 cavaliers musulmans. Tolède n’offre
aucune résistance, une partie de la population ayant suivi Sindered,
primat de l’Église d’Espagne, dans sa fuite. La capitale
Wisigothique tombe à la fin de l’année 711.
En
712, Mûsâ ibn Nusayr rassemble 17.000 hommes sur le littoral
Nord-Africain, presque tous Arabes cette fois, qu’il fait passer de
l’autre côté de la mer.
Dirigée
par lui-même (et non par Tariq), cette armée prend Medina-Sidonia
et deux places fortes près de Séville. La ville de Séville n’offre
elle aussi qu’une mince résistance. En revanche, la ville
suivante, Mérida, se défend plus ardemment :
Elle
ne se rend que le 30 juin 713. Mûsâ enlève quelques autres villes
avant de se rendre à Tolède où il se comporte en véritable
souverain... Faisant battre monnaie (avec la formule islamique de
l’unicité divine en latin, accompagnée de la date de l’Hégire,
à destination des autochtones Hispano-Romains). Il y passe tout
l’hiver 713-714.
C’est
alors que des messagers venus de Damas rencontrent Tariq et Mûsâ à
Tolède pour leur demander des comptes sur les opérations.
Au
printemps, 714, Mûsâ ibn Nusayr fait tomber Saragosse et tout le
bassin de l’Ebre. Après la chute de la cité, il souhaite passer
les Pyrénées pour continuer les opérations en Narbonnaise mais un
autre messager le contraint à quitter la péninsule... Avec Tariq,
il doit rendre compte des résultats devant le calife de Damas.
Les
deux conquérants sont maltraités à leur arrivée dans la capitale
califale, accusés d’avoir confisqué des biens. Mûsâ finit
probablement sa vie en prison et meurt en 716-717. Quant à Tariq, on
perd sa trace, il est parti dans d’obscures expéditions en Orient…
Sources
: L'invasion musulmane de l'Espagne Wisigothique Auteur : Belisaire
En 714 il n'y a donc plus de pouvoir wisigoth en Espagne. Une petite partie de la population fuit dans les Asturies ou en Gaule, mais il s'agit essentiellement d'aristocrates. Les autochtones ne perçoivent pas l'ampleur du changement qui va suivre et demeurent sur place : les Chrétiens et Juifs bénéficient du statut de dhimmi (protégé) ( à quel prix), pouvant continuer à pratiquer leur culte et conservant leur liberté physique en échange du paiement d'un impôt spécifique, la djizya. Les édifices religieux, églises comme synagogues, sont conservés mais aucun nouveau lieu de culte ne peut être construit, sauf circonstances exceptionnelles et extra muros.
La résistance s'organise dans les montagnes du Nord, les Asturies. En 718, une armée musulmane tente de déloger les rebelles menés par Pélage. Le chef et son armée se sont réfugiés dans les gorges de Convadonga, où, dans une grotte, la Vierge Marie leur serait apparue, signe de la protection divine. Les forces de Pélage rejettent les envahisseurs : cette première victoire des Chrétiens marque symboliquement le début de la Reconquista. Trois ans plus tard, cette fois en Gaule, les forces musulmanes seront mises en déroute devant Toulouse : le gouverneur d'al-Andalous, al-Samh al-Khawlani, est tué pendant la bataille.
En 714 il n'y a donc plus de pouvoir wisigoth en Espagne. Une petite partie de la population fuit dans les Asturies ou en Gaule, mais il s'agit essentiellement d'aristocrates. Les autochtones ne perçoivent pas l'ampleur du changement qui va suivre et demeurent sur place : les Chrétiens et Juifs bénéficient du statut de dhimmi (protégé) ( à quel prix), pouvant continuer à pratiquer leur culte et conservant leur liberté physique en échange du paiement d'un impôt spécifique, la djizya. Les édifices religieux, églises comme synagogues, sont conservés mais aucun nouveau lieu de culte ne peut être construit, sauf circonstances exceptionnelles et extra muros.
La résistance s'organise dans les montagnes du Nord, les Asturies. En 718, une armée musulmane tente de déloger les rebelles menés par Pélage. Le chef et son armée se sont réfugiés dans les gorges de Convadonga, où, dans une grotte, la Vierge Marie leur serait apparue, signe de la protection divine. Les forces de Pélage rejettent les envahisseurs : cette première victoire des Chrétiens marque symboliquement le début de la Reconquista. Trois ans plus tard, cette fois en Gaule, les forces musulmanes seront mises en déroute devant Toulouse : le gouverneur d'al-Andalous, al-Samh al-Khawlani, est tué pendant la bataille.
Le
choc a eu lieu le 19 juillet 711. La rencontre est dite bataille de
Wadi Lakka par les chroniqueurs arabes et bataille de Guadalete par
les historiens Espagnols. L'incertitude plane sur sa localisation
exacte :
- soit sur celles du fleuve Guadarranque(en arabe oued ar Rinq), à quelques kilomètres au nord de Gibraltar,
- soit encore sur les bords du rio Barbate, entre Medina-Sidonia et la lagune de la Janda
Pendant
2 jours les deux armées se mesurent dans des escarmouches
sanglantes.
Des
le début de la bataille les fils de Witiza et ses partisans sèment
la discorde dans les rangs des partisans de Rodrigue, en les
trahissant, se retirant, et laissant dépourvu les flancs de l'armée.
Les Wisigoths ignorent totalement la manière de combattre des
arabes.
Bien
que les Wisigoths soient très supérieurs en nombre, le centre de
l'armée de Rodrigue résiste autant qu'il peut mais à la fin cède.
Rodrigue,
dernier Roi des Wisigoths, meurt en juillet 711 près de Jerez de la
Frontera.
Desouche Histoire : La conquête de la péninsule ibérique ...
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› Débats
17
avr. 2011 - En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ
ibn Nusayr
est envoyé par le ... Tariq
ibn Ziyâd.
L'année
suivante, vers la fin du mois d'avril, Tariq (un affranchi ... Au
printemps, 714,
Mûsâ
ibn Nusayr
fait tomber Saragosse et tout le ...
L'invasion musulmane de l'Espagne wisigothique - Philisto
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› Articles
Tariq
ibn Ziyad,
à la tête des forces musulmanes, conquiert la péninsule en
seulement trois ... En 705, le gouverneur de Kairouan, Mûsâ
ibn Nusayr,
est envoyé dans la nouvelle ... Le printemps de l'année
711 voit le débarquement des Berbères, au nombre de 12 ... En 714
il n'y a donc plus de pouvoir wisigoth en Espagne.
www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?Locutions=Rodrigue
Recherche
par Année,
Carte ... En juillet août 710, le gouverneur musulman de l'Ifriqya
Musa
ibn Nusair
ou Mousa ... 6 000 guerriers, essentiellement des Berbères, commandé
par Tariq
ibn Ziyad
débarque en Espagne à Tarifa (Tarif). ... En 714,
Musa
ibn Nusayr
débarque à Algésiras avec une armé de 18 000 berbères et ...
Histoire&polémiques:
Breve histoire de la Reconquista !
histoiretpolemiques.blogspot.com/.../breve-histoire-de-la-reconquista.ht...
7
mai 2007 - Le royaume wisigothique des années
700 est en crise : crise morale, crise de ... Il fait alors appel à
l'aide à Musa
Ben Nusayr
et Tariq
Ben Ziyad.
... En 714,
la péninsule est prise totalement, à l'exception du nord-ouest ...
Pour le chroniqueur arabe Ibn
Iyzas , c'est une catastrophe que la perte d'Al Andalous.
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