23 JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 694 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
COURAGEUX ET RÉSISTANTS MARONITES
SAINT MARON |
En
même temps, Constantin fonde sur la rive occidentale du détroit qui
sépare la Mer Égée de la mer Noire, une ville qui portera son
nom... Constantinople... Cette dernière joue un rôle très
important dans le destin des chrétiens d'Orient. Ce n'est qu'en 392
(Édit de Thessalonique) sous le règne de Théodose 1er que la
religion chrétienne devient la religion officielle de l'empire et
que le paganisme est officiellement proscrit. Les villes du littoral
ont depuis longtemps leurs Églises.
En
effet les premiers disciples « gentils » du Christ
remontent à l'époque ou Jésus qui prêche en Galilée juste au Sud
du littoral Phénicien, se rend avec Sa Mère dans les villages et
villes limitrophes comme Cana, Tyr et Sidon. Après la mort du
Christ, les Apôtres, répondant à sa volonté de faire « des
disciples de toutes les nations », entament leur apostolat en
se dirigeant vers le Nord le long de la Méditerranée Orientale et
établissent des Églises à Tyr, Sidon, Béryte, Byblos, Tripoli et
Antioche.
Antioche
devient très vite un centre spirituel très important grâce à
l'apostolat de Paul et de Barnabé. Et Pierre avant son départ pour
Rome, l'a visité et en a été le premier évêque. Avec
Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et Rome, Antioche a le
privilège d'être l'un des 5 sièges patriarcaux.
Elle
jouera un rôle primordial dans la christianisation de la « Syria
Prima », avec les villes d'Alep, Barad, Cyr et Hiérapolis et
de la « Syria Secunda » avec les villes d'Apamée et de
Shayzar. C'est d'ailleurs d'Antioche que l'on commence à dire
« Chrétiens » pour designer les disciples de Jésus...
Malheureusement
la ville n'échappe pas aux querelles théologiques qui ont agité
l'Église à cette époque et qui concernent la nature du Christ.
D'un coté les tenants de la double nature du Christ, humaine et
divine, de l'autre, les monophysites ne reconnaissant dans le Christ
qu'une seule nature divine. Ces querelles ne se limitent pas à une
argumentation pacifique, elles dégénèrent le plus souvent en
violences extrêmes.
C'est
durant cette période tourmentée et déchirée par des luttes
fratricides que vit un moine du nom de Maron (Maroun).
Les
seuls témoignages écrits que nous avons sur la vie et l'apostolat
de Maron, nous les devons à Théodoret, évêque de Cyr. Dans son
Historia Religiosa écrite environ 30 ans après la mort de Maron
survenue en 410 (année du sac de Rome par Alaric, roi des
Wisigoths), il rapporte plusieurs détails sur la vie et l'apostolat
du saint.
Sa
vie est si exemplaire et sa renommée si grande que Saint-Jean
Chrysostome lui adresse de son exil vers l'an 404 une lettre pour lui
témoigner son respect et lui demander d'intercéder pour lui dans sa
prière.
Probablement
pour échapper au tumulte des querelles théologiques, Maron se
retire au sommet d'une montagne nommée Nabo pour se consacrer à la
prière et à la contemplation.
Cette
vie ascétique en plein air fera des émules et donne naissance au
SAINT JEAN MARON |
Un
de ces disciples, Abraham (Ibrahim) de Cyr (350-422) appelée plus
tard l'apôtre du Liban, se rend avec quelques compagnons convertir
au christianisme, (non sans mal d'ailleurs), la montagne Libanaise.
Il a alors fondée une communauté d’ermites dans l'arrière-pays
de Byblos près d'Afka où prend source le fleuve Adon. C'est en
mémoire de ce moine que le fleuve Adon a changé de nom pour Nahr
Ibrahim...
La
conversion de la montagne Libanaise au christianisme a commencée et
va se poursuivre. Cette terre deviendra plus tard, le refuge de ses
apôtres...
Les
querelles religieuses ne cessant pas et constituant un danger pour
l'unité de l'Église, l'empereur Marcien réunit le IVe Concile
œcuménique de Chalcédoine en 451, c'est-à-dire une quarantaine
d'années après la mort de Maron.
Les
pères présents au Concile condamnent sans ambiguïté le
monophysisme : « Nous enseignons tous d'une seule voix, un
seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en
divinité, le même parfait en humanité, le même Dieu, vraiment
homme et vraiment Dieu, fait d'une âme raisonnable et d'un corps,
consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous
selon l'humanité, semblable à nous en tout hors le péché... »
Le
Concile ne réussit malheureusement pas à mettre fin aux querelles
et aux scissions. Il distingue jusqu'à nos jours les Chalcédoniens
des monophysites : les premiers avec le pape et l'église
Occidentale, le patriarche de Constantinople et les Grecs Byzantins,
les Melkites Grecs-catholiques, les Grecs-orthodoxes et les
Maronites, les seconds, les monophysites avec l'Église Copte
d'Alexandrie, l'Église Éthiopienne, l'Église Arménienne
Grégorienne et l'Église Syriaque Orthodoxe.
Soucieux
de défendre la foi Chalcédonienne, l'empereur Marcien fait
construire un monastère important non loin de la ville d'Apamée.
Connu sous le nom de Mar Maroun, ce monastère devient le plus
important des monastères et le grand défenseur de l'enseignement du
Concile de Chalcédoine. Par leur zèle à propager leur foi, les
moines Maronites s'attirent l'hostilité des monophysites. Au début
du VIe siècle le pouvoir Byzantin a change de camp et défend
désormais pour un temps les monophysites ! C'est ainsi que le
patriarche Sévère d'Antioche monophysite, appuyée par l'empereur
Anastase va persécuter les Chalcédoniens et en tête de liste les
moines de Mar Maroun.
En
517, 350 moines maronites se rendant à une prétendue réunion de
réconciliation avec les monophysites, tombent dans une embuscade et
sont massacrées. Malgré ce massacre et malgré l'incohérence
religieuse de Byzance, l'Église Maronite garde sa foi
Chalcédonienne, reste attachée au magistère de l'Église
universelle et montre une fidélité sans faille aux successeurs de
Pierre. C'est à partir des ces constantes que s'est forgée l'âme
maronite.
L'invasion
arabe de la Syrie et du Liban, débute par la prise de Damas en 635.
2 ans après, soit en 637 Baalbek, Acre et les villes du littoral
Phénicien jusqu'à Byblos sont déjà occupées. Par contre la
montagne n'intéresse pas les arabes, ils n'y voient aucun intérêt...
Réfugies
dans des endroits difficiles d'accès, les Maronites ont réussi à
survivre. Ils mènent même des attaques contre l'envahisseur avec
l'aide des Maradas originaires du Taurus, parlant l'araméen et de
foi Chalcédonienne comme eux.
Ils
sont recrutés par l'empereur de Byzance pour harceler les armées
arabes et freiner l'expansion de l'empire Omeyyade. Le courage et la
hardiesse de ces alliés leur permettent d'infliger de sérieux
revers à leurs ennemis. Pris entre des grands empires et des
intérêts qui les dépassent, les Maronites vont encore une fois
subir l'inconstance de la politique Byzantine.
A
leur insu et à l'insu des Maradas, le basileus autocrator (c'est le
nom de l'empereur depuis 630) conclut avec le Khalife, moyennant
quelques avantages matériels, un accord qui met fin aux activités
militaires de l'armée Mardaïte-Maronite... Cette décision a des
conséquences très lourdes sur l'avenir des Chrétiens d'Orient.
C'est
a cette même époque (vers 638) qu'eut lieu la querelle théologique
dans le camp Chalcédonien entre ceux qui argumentent que le Christ,
bien qu'ayant deux natures n'a qu'une volonté divine et ceux qui
argumentent qu'il a deux natures et deux volontés, divine et
humaine.
Au
Concile de Constantinople en 680 on condamne le monothélisme
c'est-à-dire l'armation de la volonté (théléma) unique. Certaines
sources rapportent que les Maronites ont été à un certain moment
monothélites.
Ce
que l'on peut dire ici à ce sujet est que le Concile n'a pas designé
les Maronites et que l'accusation manque de preuves irréfutables.
Jean-Maron, premier patriarche d'Antioche, maronite (685)
Lassés
de l'incohérence de la politique Byzantine et constatant que le
siège patriarcal est vacant, les Chalcédoniens de l'Église
d'Antioche élisent en 685 le patriarche, Jean Maron (Youhanna
Maroun) moine Maronite et évêque de Batroun et du Mont-Liban, sans
en référer à Constantinople. Cette décision d'une grande portée
historique pour le Liban constitue la consécration officielle de
l'Église Maronite.
Le
basileus considère cette élection comme un acte d'insubordination
portant atteinte à son autorité impériale. Il envoie une armée
pour capturer le patriarche qui a établi sa résidence au couvent
Mar Maroun sur l'Orante. Youhanna Maroun réussit à échapper à
l'armée du Basileus et à se réfugier dans la région de Byblos.
Mais le couvent est détruit et 500 moines trouvent la mort.
Retirés
dans la montagne Libanaise avec leur patriarche, les Maronites ont pu
résister à l'armée Byzantine et lui infliger une cuisante défaite
en 694. Les deux commandants de l'armée impériale ont trouvé la
mort dans cette bataille. Tout comme l'élection au siège patriarcal
de Youhanna Maroun, a consacré officiellement l'Église Maronite,
cette victoire a marqué la naissance de la nation Maronite.
L'historien
anglais du XVIIIe siècle, Edward Gibbon écrit : Maronite was
transfered from a hermit to a monastery and from a monastery to a
nation. This humble nation survived the empire of Constantinople,
which persecuted it ».
Après
cet épisode, les patriarches Maronites partagent leur temps entre le
couvent de Kfarhaï au Liban et le couvent de Mar Maroun sur l'Orante
reconstruit.
Ce
n'est qu'en l'an 938 après le saccage de ce dernier par des arabes
que le siège patriarcal sera définitivement établi au Liban pour
échapper aux désordres qui affligent les pays d'Orient et qui
opposent Byzantins, Seldjukides et fatimides jusqu'à l'arrivée des
Croisés en 1098... Persécutés par l'occupant aussi bien que par
leurs coreligionnaires Byzantins, les Maronites malgré leur petit
nombre et malgré leur pauvreté ont fait montre d'une pugnacité
remarquable quand il s'est agi de défendre leur identité et leur
foi.
A
la mort du Prophète Mahomet en 632 de l’ère chrétienne,
la population de l’Arabie est peu nombreuse. La base démographique
des conquérants de l’islam est infiniment plus faible que celle
des régions d’Orient ou du Maghreb qu’ils vont dominer, arabiser
de manière progressive, puis islamiser sur le long terme. La gageure
est d’installer et de maintenir au pouvoir une poignée de
conquérants de l’islam sur des populations non-musulmanes beaucoup
plus nombreuses.
Tolérant
(faisant plutôt semblant), l’islam
choisit de composer avec les chrétiens. D'où les alternatives
suivantes :
Conversion,
Versement
d’un tribut
Guerre,
seules
les deux premières rendent compte de l’histoire démographique de
la chrétienté arabe. Point de massacres, beaucoup de conversions
(relire le récit de la pénétration des
hordes musulmanes partout où ils sont allés et l'on comprend vite
que les 3 modes de mise à composition sont employées simultanément)
.
Sur
la période qui précède l’émergence des Ottomans, il n’y a
guère de statistiques, au sens moderne du mot. Ce sont des
témoignages, des documents comptables, qui fournissent une esquisse
de l’évolution. Par exemple, les levées fiscales donnent le
montant global de la jizya, l’impôt de capitation payé par les
non-musulmans... Ainsi, en Égypte, la population chrétienne à
l’arrivée des musulmans (641) est de 2,5 millions d’habitants
si l’on en juge par le montant du prélèvement effectué sur les
dhimmis. (comme ils sont heureux ces dhimmis
non seulement ils voient arriver chez eux des indésirables mais ils
doivent leur verser un impôt toujours plus lourd ou se convertir...
cela me fait penser à ce que nous constatons en ce moment avec
regret) Dans le Bilad el Cham, les données sont plus éparses.
Une extrapolation de la taxe perçue dans la ville de Homs
donne 4 millions pour la Syrie, 9 millions pour la
Mésopotamie. Soit à ce moment-là 15 millions de
chrétiens pour tout l’Orient arabe (et ils
en reste combien de ces malheureux chrétiens spoliés, maltraités,
pourchassés).
En
Arabie, au contraire, on assiste à une quasi-disparition de la
chrétienté, avec le maintien de quelques îlots chrétiens autour
de Najran, 3 siècles après l’avènement de l’islam. En Irak,
également, les chrétiens disparaissent quasiment, au moins dans le
sud ainsi qu’en témoigne l’effondrement à ce moment-là de la
jizya. 2 tiers de la population au sud de l’Irak se convertissent à
l’islam avant l’an 700. En revanche, au nord de l’Irak, de
nombreuses communautés chrétiennes, nestoriennes surtout, se
maintiennent. (Ils résistent encore et
toujours dans la quasi indifférence alors qu'ils sont cette fois
massacrés jusqu'aux dernier par des fous sanguinaires qui
déshonorent le nom d'Homme)
ICÔNE MARONITES |
La
montagne Libanaise, quant à elle, devient la place forte des
chrétiens. En effet, en 694, survient l’exode des maronites
brimés par les Byzantins, de la vallée de l’Oronte vers la
Qadisha où ils sont bientôt rejoints par les Maradas, des
guerriers chrétiens. Les Maronites s’étendront ultérieurement
vers le sud du Liban, profitant des guerres mamelouks, au Kesrouan
notamment, contre les musulmans hérétiques (alaouites, chiites et
ismaéliens).
Enfin
en Égypte, l’islam se propage très vite sous l’effet des
conversions : 60 % des Coptes se convertissent
entre 644 et 680. Le succès est tel que le gouverneur
d’Égypte en vient à demander aux Coptes de conserver leur
religion ! Mais vers 800, l’Égypte ne compte plus
que 22 % de chrétiens, dont l’importance économique et
culturelle va bien au-delà de leur force démographique : Une
sur-représentation dans la haute administration (plusieurs ministres
Coptes sous Al-Mutasim), le quasi-monopole des finances publiques,
des architectes renommés... Dans ce pays, c’est l’inégalité
fiscale qui précipite surtout les conversions. Pour conserver sa
religion, il faut être en mesure de payer l’impôt (et
après l'on veut vous faire croire que les musulmans acceptent de
bonne grâces les Juifs et les chrétiens, ils oublient de préciser
qu'ils faut à ces deux peuples payer rançon ou se convertir sinon
c'est la mort.) D’où un effet de sélection, qui alimente
au fil des générations l’émergence d’une chrétienté de plus
en plus privilégiée : Plus urbanisée, plus professionnelle
« Les Arabes, sont grossiers, sans instruction... (faute
avouée est à moitié pardonnée) Même la fonction publique
sensée rester purement musulmane comprend des chrétiens
sur-représentés aux plus hauts postes de l’État.
La
bataille d'Amioun est primordiale dans l’histoire du Liban
puisqu’elle marque le début de 6 siècles d’autonomie des
montagnes Libanaises, dans ce qui est connu comme l’État Mardaïte,
et qui est le vrai précurseur du Liban moderne.
Les
Arabes ont envahi la région et se sont arrêtés au Nord devant le
plateau Anatolien. Au Liban les régions côtières et la vallée de
la Békaa sont rapidement tombées, mais les troupes du Calife ont
contourné les montagnes de la chaîne du Mont-Liban, si bien que
tous les chrétiens qui veulent poursuivre la résistance se sont
réfugiés là-bas. Ils réussiront plus tard à reprendre
momentanément le territoire perdu sur la côte et la Békaa.
Les
Maronites sont à l’époque un groupe de moines vivant dans la
tradition de leur fondateur Saint-Maroun. Ils sont encore
principalement présents dans la vallée de l’Oronte (actuellement
en Syrie), prolongement au Nord de la vallée de la Békaa, mais
commencent déjà à se replier sur le Mont-Liban (c’est à 410 que
remonte la construction de la première église maronite dans la
vallée de la Qadicha au Nord du Liban, à l’abri des montagnes).
En
effet au milieu de ce VIIe siècle, dans une première réaction face
à l’invasion arabe, les empereurs Byzantins vont tenter d’ériger
les montagnes Libanaises en bastion avancé de la chrétienté au
sein du califat, (d’ailleurs un siècle plus tard un raid de la
Résistance Chrétienne sera stoppé in extremis à Baalbeck dans la
plaine de la Békaa, soit à moins de 50 kilomètres de Damas la
capitale Ommeyade !)
C’est
pourquoi sur ces terres jusque là inhabitées ils encouragent,
simultanément à la migration des Maronites, l’installation de
peuplades guerrières qui petit à petit deviendront le bras armé de
ce mouvement Maronite. La plus importantes d’entre elles est
constituée par les Mardaïtes, également appelés Jarajima. Il
s’agit d’un peuple d’ethnie indo-aryenne originaire d’Iran et
présent aussi sur le plateau Anatolien, jusque dans les montagnes de
l’Amanus au Nord-Ouest de la Syrie, dans la même zone qui voit
naître Saint-Maroun. Ce sont donc environ 20 000 de ces soldats qui
s’installent au Mont-Liban et y harcèlent les armées du Calife.
(dommage que les Byzantin et les autres
chrétiens n'ont pu faire jonction et se débarrasser des musulmans
dès le début de leur invasion.)
Cependant
vers la fin de ce VIIe siècle arrive au pouvoir à Byzance un nouvel
empereur qui prend le titre de Justinien II. Ce dernier se laisse
convaincre par le Calife Ommayade de l’époque ‘Abd-el-Malik de
désarmer les Mardaïtes en l’échange d’un lourd tribut annuel
que lui verserait le Calife. (l'argent toujours
l'argent) ayant conclu le marché alors qu’il n’a que 16
ans, l’Empereur provoque à Byzance même la colère de son
commandement militaire pour qui les montagnes Libanaises constituent
le « mur d’airain » de l’Empire.
Mais
les années suivantes Justinien II se comporte comme un véritable
tyran, allant jusqu’à faire assassiner les chefs guerriers des
Mardaïtes, et persécute , au profit du grec. Il ira même jusqu’à
trahir les Maronites qui refusent d'abandonner leur langue
liturgique, le syriaque, dérivée de l’araméen, (qu'ils
parlent encore aujourd'hui) le langage
du Christ, au profit du grec. Il ira même jusqu’à détruire
le monastère de Saint Maroun de l’Oronte, qui d’ailleurs ne sera
plus jamais reconstruit... Les Mardaïtes décident alors avec toute
leur seigneurie guerrière de faire allégeance à Johanna Maron, si
bien que ce dernier se retrouve à la tête d’une armée de
plusieurs milliers d’hommes. Dans le même temps Johanna Maron va
prêter allégeance au vicaire du Christ : Le Pape, successeur
de Saint-Pierre. Pour cela il transforme le mouvement maronite qui
jusque là est de nature essentiellement monastique en véritable
Église indépendante dont il devient le premier patriarche.
L’Empereur ne peut tolérer cet affront supplémentaire et décide
donc avec la bénédiction du Calife d’envoyer une troupe pour
exterminer tous les Maronites... (un empereur
enfant (16 ans) et un calife madré et opportuniste) En face
d’eux Johanna Maron se replie sur le Mont-Liban et y prépare la
résistance, coordonnant les religieux maronites et autres chrétiens
persécutés avec les guerriers mardaïtes, qui plus tard se fondront
tous en un seul peuple : Le peuple Maronite.
Voilà
tous les enjeux de cette bataille dont le récit est présenté
ci-dessous : Il vient d’un texte rédigé en syriaque par le
patriarche Etienne Douaihi (fin du XVIIe siècle) qui a été traduit
en latin par Simon-Joseph Essemani puis en arabe par Joseph Debs.
L’extrait suivant a été traduit en français par Joseph Khoury
dans son ouvrage : « le désordre libanais » paru en
1998 aux éditions l’Harmattan :
«
Justinien II décide d’envoyer son chef d’armée, le général
Léonites, pour amener Johanna Maron les mains liées à
Constantinople, mais celui-ci s’esquive en expliquant que le
Patriarche est protégé par son peuple et qu’il est impossible de
le faire ramener ainsi sans une guerre féroce. Ce général aime les
Maronites qui l’ont aidé dans sa guerre contre les Arabes.
L’empereur destitue Léonites et le jette en prison, puis ordonne à
Maurice et Mauricien de marcher avec leurs armées jusqu’en Syrie,
et annonce que celles-ci partent en guerre contre les Arabes. Le
Patriarche, avisé des intentions de l’empereur, fait appeler son
neveu Abraham qui vient à son secours accompagné de 12 000
combattants qui transportent le Patriarche du monastère de Saint
Maron sur l’Oronte jusqu’à Smar Jbeil (montagne Libanaise).
A
la fin du printemps de 694, les armées impériales parviennent en
Syrie. Les soldats attaquent d’abord le monastère de Saint-Maron
et tuent 500 de ses moines, pillent les villages Chalcédoniens sur
leur route vers Tripoli, dans les abords de laquelle l’armée
impériale installe son campement. Maurice et Mauricien envoient un
ultimatum aux Mardaïtes les sommant de se soumettre aux ordres de
l’Empereur. La peur s’empare de la population catholique à
l’approche de l’ennemi, et elle est sauvée de leur angoisse par
un message parvenu à Semaan le commandant Maronite et au patriarche
Johanna Maron depuis Constantinople, de la part de Léonites, qui lui
annonce la destitution de Justinien II et le recouvrement de son
autorité, il lui ordonne de frapper l’armée envoyée en Syrie
comme une armée ennemie. Cette nouvelle redonne aux combattants et
aux populations leur ardeur. Ils décident qu’il n’y a aucun
besoin d’attendre que l’ennemi leur tombe dessus et se
précipitent alors depuis les hautes montagnes, comme les chutes
d’eau, et engagent le combat contre l’armée de Justinien comme
des lions, de sorte que la plupart des soldats ennemis s’enfuient
avant l’engagement, leur ordre de bataille mis en pièces, ils sont
alors encerclés par les Maronites par l’arrière et les deux
côtés, et subissent une écrasante défaite »...
LA SAINTE VALLÉE |
Voilà
comment commence une période de 6 siècles où à l’abri de ses
montagnes c’est tout un peuple qui résiste, les anciens guerriers
Mardaïtes constituant le fondement de la paysannerie armée, les
anciens moines Maronites le fondement du clergé, et les successeurs
de Saint Jean Maroun les chefs incontestés.
Bataille
d'Amioun - Metapedia
fr.metapedia.org/wiki/Bataille_d'Amioun
1
sept. 2008 - Les Maronites sont à l'époque un groupe de moines
vivant dans la tradition ... réaction face à l'invasion arabe, les
empereurs byzantins vont tenter d'ériger ... Mais les années
suivantes Justinien II se comporte comme un véritable ... A la fin
du printemps de 694, les armées impériales parvinrent en Syrie.
Cathedrale
st Maron
https://cathedralestmaron.org/maronite.html
Les
Maronites la réciteront souvent au cours de leur histoire. ...
trente ans après la mort de Maron survenue en 410 (année du sac de
Rome par Alaric, .... Maronites ont pu résister à l'armée
byzantine et lui infliger une cuisante défaite en 694.
694
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/694
Cette
page concerne l'année 694 du calendrier julien. ... Victoire des
Maronites sur les Byzantins près d'Amiun (Liban). Al-Hajjaj est
nommé gouverneur de ...
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