mercredi 24 juin 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 694


23 JUIN 2015...


Cette page concerne l'année 694 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES COURAGEUX ET RÉSISTANTS MARONITES


SAINT MARON
Les origines des Maronites : L'empereur Constantin convoque un concile œcuménique à Nicée en 325 et reconnaît au Christianisme un rôle important dans le bon fonctionnement de l'Empire Romain. Cette décision historique, éminemment habile pour l'unité de l'empire et pour le contrôle du politique et du religieux par l'État, a été précédée et préparée par l’Édit de Milan de 313 qui accorde la liberté de religion et qui met fin théoriquement aux exactions et aux persécutions dont sont victimes les chrétiens.

En même temps, Constantin fonde sur la rive occidentale du détroit qui sépare la Mer Égée de la mer Noire, une ville qui portera son nom... Constantinople... Cette dernière joue un rôle très important dans le destin des chrétiens d'Orient. Ce n'est qu'en 392 (Édit de Thessalonique) sous le règne de Théodose 1er que la religion chrétienne devient la religion officielle de l'empire et que le paganisme est officiellement proscrit. Les villes du littoral ont depuis longtemps leurs Églises.

En effet les premiers disciples « gentils » du Christ remontent à l'époque ou Jésus qui prêche en Galilée juste au Sud du littoral Phénicien, se rend avec Sa Mère dans les villages et villes limitrophes comme Cana, Tyr et Sidon. Après la mort du Christ, les Apôtres, répondant à sa volonté de faire « des disciples de toutes les nations », entament leur apostolat en se dirigeant vers le Nord le long de la Méditerranée Orientale et établissent des Églises à Tyr, Sidon, Béryte, Byblos, Tripoli et Antioche.

Antioche devient très vite un centre spirituel très important grâce à l'apostolat de Paul et de Barnabé. Et Pierre avant son départ pour Rome, l'a visité et en a été le premier évêque. Avec Constantinople, Alexandrie, Jérusalem et Rome, Antioche a le privilège d'être l'un des 5 sièges patriarcaux.
Elle jouera un rôle primordial dans la christianisation de la « Syria Prima », avec les villes d'Alep, Barad, Cyr et Hiérapolis et de la « Syria Secunda » avec les villes d'Apamée et de Shayzar. C'est d'ailleurs d'Antioche que l'on commence à dire « Chrétiens » pour designer les disciples de Jésus...
Malheureusement la ville n'échappe pas aux querelles théologiques qui ont agité l'Église à cette époque et qui concernent la nature du Christ. D'un coté les tenants de la double nature du Christ, humaine et divine, de l'autre, les monophysites ne reconnaissant dans le Christ qu'une seule nature divine. Ces querelles ne se limitent pas à une argumentation pacifique, elles dégénèrent le plus souvent en violences extrêmes.
C'est durant cette période tourmentée et déchirée par des luttes fratricides que vit un moine du nom de Maron (Maroun).

Les seuls témoignages écrits que nous avons sur la vie et l'apostolat de Maron, nous les devons à Théodoret, évêque de Cyr. Dans son Historia Religiosa écrite environ 30 ans après la mort de Maron survenue en 410 (année du sac de Rome par Alaric, roi des Wisigoths), il rapporte plusieurs détails sur la vie et l'apostolat du saint.
Sa vie est si exemplaire et sa renommée si grande que Saint-Jean Chrysostome lui adresse de son exil vers l'an 404 une lettre pour lui témoigner son respect et lui demander d'intercéder pour lui dans sa prière.
Probablement pour échapper au tumulte des querelles théologiques, Maron se retire au sommet d'une montagne nommée Nabo pour se consacrer à la prière et à la contemplation.
Cette vie ascétique en plein air fera des émules et donne naissance au
SAINT JEAN MARON
monachisme anachorète. En effet la vie exemplaire de Maron, consacrée dans un dénuement extrême, à la prière et à Dieu, ne tarde pas à susciter des vocations et à faire des disciples qui s'isolent dans des grottes ou au sommet des montagnes pour se vouer à l'exemple de leur maître, à l'adoration de Dieu. Ils deviennent de plus en plus nombreux, surtout après que Maron a quittée sa retraite pour retourner parmi le peuple prêcher la bonne parole, et prennent le nom de Maronites...

Un de ces disciples, Abraham (Ibrahim) de Cyr (350-422) appelée plus tard l'apôtre du Liban, se rend avec quelques compagnons convertir au christianisme, (non sans mal d'ailleurs), la montagne Libanaise. Il a alors fondée une communauté d’ermites dans l'arrière-pays de Byblos près d'Afka où prend source le fleuve Adon. C'est en mémoire de ce moine que le fleuve Adon a changé de nom pour Nahr Ibrahim...
La conversion de la montagne Libanaise au christianisme a commencée et va se poursuivre. Cette terre deviendra plus tard, le refuge de ses apôtres...

Les querelles religieuses ne cessant pas et constituant un danger pour l'unité de l'Église, l'empereur Marcien réunit le IVe Concile œcuménique de Chalcédoine en 451, c'est-à-dire une quarantaine d'années après la mort de Maron.
Les pères présents au Concile condamnent sans ambiguïté le monophysisme : « Nous enseignons tous d'une seule voix, un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en divinité, le même parfait en humanité, le même Dieu, vraiment homme et vraiment Dieu, fait d'une âme raisonnable et d'un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l'humanité, semblable à nous en tout hors le péché... »

Le Concile ne réussit malheureusement pas à mettre fin aux querelles et aux scissions. Il distingue jusqu'à nos jours les Chalcédoniens des monophysites : les premiers avec le pape et l'église Occidentale, le patriarche de Constantinople et les Grecs Byzantins, les Melkites Grecs-catholiques, les Grecs-orthodoxes et les Maronites, les seconds, les monophysites avec l'Église Copte d'Alexandrie, l'Église Éthiopienne, l'Église Arménienne Grégorienne et l'Église Syriaque Orthodoxe.

Soucieux de défendre la foi Chalcédonienne, l'empereur Marcien fait construire un monastère important non loin de la ville d'Apamée. Connu sous le nom de Mar Maroun, ce monastère devient le plus important des monastères et le grand défenseur de l'enseignement du Concile de Chalcédoine. Par leur zèle à propager leur foi, les moines Maronites s'attirent l'hostilité des monophysites. Au début du VIe siècle le pouvoir Byzantin a change de camp et défend désormais pour un temps les monophysites ! C'est ainsi que le patriarche Sévère d'Antioche monophysite, appuyée par l'empereur Anastase va persécuter les Chalcédoniens et en tête de liste les moines de Mar Maroun.

En 517, 350 moines maronites se rendant à une prétendue réunion de réconciliation avec les monophysites, tombent dans une embuscade et sont massacrées. Malgré ce massacre et malgré l'incohérence religieuse de Byzance, l'Église Maronite garde sa foi Chalcédonienne, reste attachée au magistère de l'Église universelle et montre une fidélité sans faille aux successeurs de Pierre. C'est à partir des ces constantes que s'est forgée l'âme maronite.

L'invasion arabe de la Syrie et du Liban, débute par la prise de Damas en 635. 2 ans après, soit en 637 Baalbek, Acre et les villes du littoral Phénicien jusqu'à Byblos sont déjà occupées. Par contre la montagne n'intéresse pas les arabes, ils n'y voient aucun intérêt...

Réfugies dans des endroits difficiles d'accès, les Maronites ont réussi à survivre. Ils mènent même des attaques contre l'envahisseur avec l'aide des Maradas originaires du Taurus, parlant l'araméen et de foi Chalcédonienne comme eux.
Ils sont recrutés par l'empereur de Byzance pour harceler les armées arabes et freiner l'expansion de l'empire Omeyyade. Le courage et la hardiesse de ces alliés leur permettent d'infliger de sérieux revers à leurs ennemis. Pris entre des grands empires et des intérêts qui les dépassent, les Maronites vont encore une fois subir l'inconstance de la politique Byzantine.
A leur insu et à l'insu des Maradas, le basileus autocrator (c'est le nom de l'empereur depuis 630) conclut avec le Khalife, moyennant quelques avantages matériels, un accord qui met fin aux activités militaires de l'armée Mardaïte-Maronite... Cette décision a des conséquences très lourdes sur l'avenir des Chrétiens d'Orient.

C'est a cette même époque (vers 638) qu'eut lieu la querelle théologique dans le camp Chalcédonien entre ceux qui argumentent que le Christ, bien qu'ayant deux natures n'a qu'une volonté divine et ceux qui argumentent qu'il a deux natures et deux volontés, divine et humaine.

Au Concile de Constantinople en 680 on condamne le monothélisme c'est-à-dire l'armation de la volonté (théléma) unique. Certaines sources rapportent que les Maronites ont été à un certain moment monothélites.
Ce que l'on peut dire ici à ce sujet est que le Concile n'a pas designé les Maronites et que l'accusation manque de preuves irréfutables. Jean-Maron, premier patriarche d'Antioche, maronite (685)

Lassés de l'incohérence de la politique Byzantine et constatant que le siège patriarcal est vacant, les Chalcédoniens de l'Église d'Antioche élisent en 685 le patriarche, Jean Maron (Youhanna Maroun) moine Maronite et évêque de Batroun et du Mont-Liban, sans en référer à Constantinople. Cette décision d'une grande portée historique pour le Liban constitue la consécration officielle de l'Église Maronite.

Le basileus considère cette élection comme un acte d'insubordination portant atteinte à son autorité impériale. Il envoie une armée pour capturer le patriarche qui a établi sa résidence au couvent Mar Maroun sur l'Orante. Youhanna Maroun réussit à échapper à l'armée du Basileus et à se réfugier dans la région de Byblos. Mais le couvent est détruit et 500 moines trouvent la mort.
Retirés dans la montagne Libanaise avec leur patriarche, les Maronites ont pu résister à l'armée Byzantine et lui infliger une cuisante défaite en 694. Les deux commandants de l'armée impériale ont trouvé la mort dans cette bataille. Tout comme l'élection au siège patriarcal de Youhanna Maroun, a consacré officiellement l'Église Maronite, cette victoire a marqué la naissance de la nation Maronite.
L'historien anglais du XVIIIe siècle, Edward Gibbon écrit : Maronite was transfered from a hermit to a monastery and from a monastery to a nation. This humble nation survived the empire of Constantinople, which persecuted it ».
Après cet épisode, les patriarches Maronites partagent leur temps entre le couvent de Kfarhaï au Liban et le couvent de Mar Maroun sur l'Orante reconstruit.
Ce n'est qu'en l'an 938 après le saccage de ce dernier par des arabes que le siège patriarcal sera définitivement établi au Liban pour échapper aux désordres qui affligent les pays d'Orient et qui opposent Byzantins, Seldjukides et fatimides jusqu'à l'arrivée des Croisés en 1098... Persécutés par l'occupant aussi bien que par leurs coreligionnaires Byzantins, les Maronites malgré leur petit nombre et malgré leur pauvreté ont fait montre d'une pugnacité remarquable quand il s'est agi de défendre leur identité et leur foi.

A la mort du Prophète Mahomet en 632 de l’ère chrétienne, la population de l’Arabie est peu nombreuse. La base démographique des conquérants de l’islam est infiniment plus faible que celle des régions d’Orient ou du Maghreb qu’ils vont dominer, arabiser de manière progressive, puis islamiser sur le long terme. La gageure est d’installer et de maintenir au pouvoir une poignée de conquérants de l’islam sur des populations non-musulmanes beaucoup plus nombreuses.

Tolérant (faisant plutôt semblant), l’islam choisit de composer avec les chrétiens. D'où les alternatives suivantes :
Conversion,
Versement d’un tribut
Guerre,
seules les deux premières rendent compte de l’histoire démographique de la chrétienté arabe. Point de massacres, beaucoup de conversions (relire le récit de la pénétration des hordes musulmanes partout où ils sont allés et l'on comprend vite que les 3 modes de mise à composition sont employées simultanément) .

Sur la période qui précède l’émergence des Ottomans, il n’y a guère de statistiques, au sens moderne du mot. Ce sont des témoignages, des documents comptables, qui fournissent une esquisse de l’évolution. Par exemple, les levées fiscales donnent le montant global de la jizya, l’impôt de capitation payé par les non-musulmans... Ainsi, en Égypte, la population chrétienne à l’arrivée des musulmans (641) est de 2,5 millions d’habitants si l’on en juge par le montant du prélèvement effectué sur les dhimmis. (comme ils sont heureux ces dhimmis non seulement ils voient arriver chez eux des indésirables mais ils doivent leur verser un impôt toujours plus lourd ou se convertir... cela me fait penser à ce que nous constatons en ce moment avec regret) Dans le Bilad el Cham, les données sont plus éparses. Une extrapolation de la taxe perçue dans la ville de Homs donne 4 millions pour la Syrie, 9 millions pour la Mésopotamie. Soit à ce moment-là 15 millions de chrétiens pour tout l’Orient arabe (et ils en reste combien de ces malheureux chrétiens spoliés, maltraités, pourchassés).

En Arabie, au contraire, on assiste à une quasi-disparition de la chrétienté, avec le maintien de quelques îlots chrétiens autour de Najran, 3 siècles après l’avènement de l’islam. En Irak, également, les chrétiens disparaissent quasiment, au moins dans le sud ainsi qu’en témoigne l’effondrement à ce moment-là de la jizya. 2 tiers de la population au sud de l’Irak se convertissent à l’islam avant l’an 700. En revanche, au nord de l’Irak, de nombreuses communautés chrétiennes, nestoriennes surtout, se maintiennent. (Ils résistent encore et toujours dans la quasi indifférence alors qu'ils sont cette fois massacrés jusqu'aux dernier par des fous sanguinaires qui déshonorent le nom d'Homme)

ICÔNE MARONITES
En Syrie, l’histoire démographique est différente. Des communautés chrétiennes se maintiennent. L'image d’Épinal, pour nous en convaincre la Mosquée des Ommeyades à Damas, englobe le tombeau de Saint Jean, où toutefois les chrétiens peuvent prier... (sans doute que Damas comme Jérusalem et d'autres villes chrétiennes sont trop exiguës pour que les envahisseurs construisent leur mosquées dans les lieux de prières des juifs et des chrétiens,) Mais, avec Omar II (717), puis les Abbassides, l’islam gagne de plus en plus sur la population (la conversion de la tribu des Tannoukhides d’Alep en 779, en témoigne). La participation au combat devient un apanage musulman. Dans les villes, l’administration musulmane impose de ses fonctionnaires l’exigence de la langue arabe, et commence à imposer l’islam. Vers l’an 900, la Syrie en vient à compter autant de musulmans que de chrétiens. (méthode habituelle pour ces bandits)

La montagne Libanaise, quant à elle, devient la place forte des chrétiens. En effet, en 694, survient l’exode des maronites brimés par les Byzantins, de la vallée de l’Oronte vers la Qadisha où ils sont bientôt rejoints par les Maradas, des guerriers chrétiens. Les Maronites s’étendront ultérieurement vers le sud du Liban, profitant des guerres mamelouks, au Kesrouan notamment, contre les musulmans hérétiques (alaouites, chiites et ismaéliens).

Enfin en Égypte, l’islam se propage très vite sous l’effet des conversions : 60 % des Coptes se convertissent entre 644 et 680. Le succès est tel que le gouverneur d’Égypte en vient à demander aux Coptes de conserver leur religion ! Mais vers 800, l’Égypte ne compte plus que 22 % de chrétiens, dont l’importance économique et culturelle va bien au-delà de leur force démographique : Une sur-représentation dans la haute administration (plusieurs ministres Coptes sous Al-Mutasim), le quasi-monopole des finances publiques, des architectes renommés... Dans ce pays, c’est l’inégalité fiscale qui précipite surtout les conversions. Pour conserver sa religion, il faut être en mesure de payer l’impôt (et après l'on veut vous faire croire que les musulmans acceptent de bonne grâces les Juifs et les chrétiens, ils oublient de préciser qu'ils faut à ces deux peuples payer rançon ou se convertir sinon c'est la mort.) D’où un effet de sélection, qui alimente au fil des générations l’émergence d’une chrétienté de plus en plus privilégiée : Plus urbanisée, plus professionnelle « Les Arabes, sont grossiers, sans instruction... (faute avouée est à moitié pardonnée) Même la fonction publique sensée rester purement musulmane comprend des chrétiens sur-représentés aux plus hauts postes de l’État.

La bataille d'Amioun est primordiale dans l’histoire du Liban puisqu’elle marque le début de 6 siècles d’autonomie des montagnes Libanaises, dans ce qui est connu comme l’État Mardaïte, et qui est le vrai précurseur du Liban moderne.
Les Arabes ont envahi la région et se sont arrêtés au Nord devant le plateau Anatolien. Au Liban les régions côtières et la vallée de la Békaa sont rapidement tombées, mais les troupes du Calife ont contourné les montagnes de la chaîne du Mont-Liban, si bien que tous les chrétiens qui veulent poursuivre la résistance se sont réfugiés là-bas. Ils réussiront plus tard à reprendre momentanément le territoire perdu sur la côte et la Békaa.
Les Maronites sont à l’époque un groupe de moines vivant dans la tradition de leur fondateur Saint-Maroun. Ils sont encore principalement présents dans la vallée de l’Oronte (actuellement en Syrie), prolongement au Nord de la vallée de la Békaa, mais commencent déjà à se replier sur le Mont-Liban (c’est à 410 que remonte la construction de la première église maronite dans la vallée de la Qadicha au Nord du Liban, à l’abri des montagnes).

En effet au milieu de ce VIIe siècle, dans une première réaction face à l’invasion arabe, les empereurs Byzantins vont tenter d’ériger les montagnes Libanaises en bastion avancé de la chrétienté au sein du califat, (d’ailleurs un siècle plus tard un raid de la Résistance Chrétienne sera stoppé in extremis à Baalbeck dans la plaine de la Békaa, soit à moins de 50 kilomètres de Damas la capitale Ommeyade !)

C’est pourquoi sur ces terres jusque là inhabitées ils encouragent, simultanément à la migration des Maronites, l’installation de peuplades guerrières qui petit à petit deviendront le bras armé de ce mouvement Maronite. La plus importantes d’entre elles est constituée par les Mardaïtes, également appelés Jarajima. Il s’agit d’un peuple d’ethnie indo-aryenne originaire d’Iran et présent aussi sur le plateau Anatolien, jusque dans les montagnes de l’Amanus au Nord-Ouest de la Syrie, dans la même zone qui voit naître Saint-Maroun. Ce sont donc environ 20 000 de ces soldats qui s’installent au Mont-Liban et y harcèlent les armées du Calife. (dommage que les Byzantin et les autres chrétiens n'ont pu faire jonction et se débarrasser des musulmans dès le début de leur invasion.)

Cependant vers la fin de ce VIIe siècle arrive au pouvoir à Byzance un nouvel empereur qui prend le titre de Justinien II. Ce dernier se laisse convaincre par le Calife Ommayade de l’époque ‘Abd-el-Malik de désarmer les Mardaïtes en l’échange d’un lourd tribut annuel que lui verserait le Calife. (l'argent toujours l'argent) ayant conclu le marché alors qu’il n’a que 16 ans, l’Empereur provoque à Byzance même la colère de son commandement militaire pour qui les montagnes Libanaises constituent le « mur d’airain » de l’Empire.
Mais les années suivantes Justinien II se comporte comme un véritable tyran, allant jusqu’à faire assassiner les chefs guerriers des Mardaïtes, et persécute , au profit du grec. Il ira même jusqu’à trahir les Maronites qui refusent d'abandonner leur langue liturgique, le syriaque, dérivée de l’araméen, (qu'ils parlent encore aujourd'hui) le langage du Christ, au profit du grec. Il ira même jusqu’à détruire le monastère de Saint Maroun de l’Oronte, qui d’ailleurs ne sera plus jamais reconstruit... Les Mardaïtes décident alors avec toute leur seigneurie guerrière de faire allégeance à Johanna Maron, si bien que ce dernier se retrouve à la tête d’une armée de plusieurs milliers d’hommes. Dans le même temps Johanna Maron va prêter allégeance au vicaire du Christ : Le Pape, successeur de Saint-Pierre. Pour cela il transforme le mouvement maronite qui jusque là est de nature essentiellement monastique en véritable Église indépendante dont il devient le premier patriarche. L’Empereur ne peut tolérer cet affront supplémentaire et décide donc avec la bénédiction du Calife d’envoyer une troupe pour exterminer tous les Maronites... (un empereur enfant (16 ans) et un calife madré et opportuniste) En face d’eux Johanna Maron se replie sur le Mont-Liban et y prépare la résistance, coordonnant les religieux maronites et autres chrétiens persécutés avec les guerriers mardaïtes, qui plus tard se fondront tous en un seul peuple : Le peuple Maronite.

Voilà tous les enjeux de cette bataille dont le récit est présenté ci-dessous : Il vient d’un texte rédigé en syriaque par le patriarche Etienne Douaihi (fin du XVIIe siècle) qui a été traduit en latin par Simon-Joseph Essemani puis en arabe par Joseph Debs. L’extrait suivant a été traduit en français par Joseph Khoury dans son ouvrage : « le désordre libanais » paru en 1998 aux éditions l’Harmattan :

«  Justinien II décide d’envoyer son chef d’armée, le général Léonites, pour amener Johanna Maron les mains liées à Constantinople, mais celui-ci s’esquive en expliquant que le Patriarche est protégé par son peuple et qu’il est impossible de le faire ramener ainsi sans une guerre féroce. Ce général aime les Maronites qui l’ont aidé dans sa guerre contre les Arabes. L’empereur destitue Léonites et le jette en prison, puis ordonne à Maurice et Mauricien de marcher avec leurs armées jusqu’en Syrie, et annonce que celles-ci partent en guerre contre les Arabes. Le Patriarche, avisé des intentions de l’empereur, fait appeler son neveu Abraham qui vient à son secours accompagné de 12 000 combattants qui transportent le Patriarche du monastère de Saint Maron sur l’Oronte jusqu’à Smar Jbeil (montagne Libanaise).

A la fin du printemps de 694, les armées impériales parviennent en Syrie. Les soldats attaquent d’abord le monastère de Saint-Maron et tuent 500 de ses moines, pillent les villages Chalcédoniens sur leur route vers Tripoli, dans les abords de laquelle l’armée impériale installe son campement. Maurice et Mauricien envoient un ultimatum aux Mardaïtes les sommant de se soumettre aux ordres de l’Empereur. La peur s’empare de la population catholique à l’approche de l’ennemi, et elle est sauvée de leur angoisse par un message parvenu à Semaan le commandant Maronite et au patriarche Johanna Maron depuis Constantinople, de la part de Léonites, qui lui annonce la destitution de Justinien II et le recouvrement de son autorité, il lui ordonne de frapper l’armée envoyée en Syrie comme une armée ennemie. Cette nouvelle redonne aux combattants et aux populations leur ardeur. Ils décident qu’il n’y a aucun besoin d’attendre que l’ennemi leur tombe dessus et se précipitent alors depuis les hautes montagnes, comme les chutes d’eau, et engagent le combat contre l’armée de Justinien comme des lions, de sorte que la plupart des soldats ennemis s’enfuient avant l’engagement, leur ordre de bataille mis en pièces, ils sont alors encerclés par les Maronites par l’arrière et les deux côtés, et subissent une écrasante défaite »...
LA SAINTE VALLÉE
La bataille d’Amioun consacre l’indépendance de l’État Mardaïte Libanais. On peut même dire que c’est la bataille fondatrice de la Nation Libanaise. Cet État au départ étendu sur à peu près tout le territoire du Liban actuel va petit à petit se limiter à la montagne Libanaise à cause de l’installation de tribus musulmanes autour de la montagne.
Voilà comment commence une période de 6 siècles où à l’abri de ses montagnes c’est tout un peuple qui résiste, les anciens guerriers Mardaïtes constituant le fondement de la paysannerie armée, les anciens moines Maronites le fondement du clergé, et les successeurs de Saint Jean Maroun les chefs incontestés.


Bataille d'Amioun - Metapedia
fr.metapedia.org/wiki/Bataille_d'Amioun
1 sept. 2008 - Les Maronites sont à l'époque un groupe de moines vivant dans la tradition ... réaction face à l'invasion arabe, les empereurs byzantins vont tenter d'ériger ... Mais les années suivantes Justinien II se comporte comme un véritable ... A la fin du printemps de 694, les armées impériales parvinrent en Syrie.

Cathedrale st Maron
https://cathedralestmaron.org/maronite.html
Les Maronites la réciteront souvent au cours de leur histoire. ... trente ans après la mort de Maron survenue en 410 (année du sac de Rome par Alaric, .... Maronites ont pu résister à l'armée byzantine et lui infliger une cuisante défaite en 694.

694 — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/694
Cette page concerne l'année 694 du calendrier julien. ... Victoire des Maronites sur les Byzantins près d'Amiun (Liban). Al-Hajjaj est nommé gouverneur de ...
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