27 JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 690 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SAINT
BENOÎT BISCOP FONDATEUR DE L’ÉGLISE
Benoît
Biscop, Saint Benoît Biscop ou Biscop Baducing, (né vers 628,
décédé le 12 janvier 690 à Wearmouth) religieux, issu d'une bonne
famille de Northumbrie. D'abord au service de la maison du roi de
Northumbrie Oswiu, il part ensuite à l'étranger. Après son second
voyage à Rome (il en fait 5), celui-ci devient moine à Lérins
entre 665 et 667.
C'est
lui qui conduit Théodore de Tarse de Rome à Cantorbéry en 669. La
même année, Benoît est nommé abbé de Saint-Pierre et Paul à
Cantorbéry.
5
ans plus tard, il construit le monastère Saint-Pierre de Wearmouth,
sur une terre qui lui a été donnée par le roi Egfrid, et le dote
d'une bibliothèque. Une lettre papale de 678 exempte son monastère
de tout contrôle extérieur, et en 682, le roi est tellement ravi de
la réussite de Saint-Pierre, qu'il octroie à Benoît d'autres
terres à Jarrow en le pressant d'y construire un second monastère.
Benoît
érige le monastère Saint-Paul à Jarrow, puis nomme Ceolfrid comme
supérieur. Ce dernier quitte Wearmouth pour Jarrow avec 20 moines
dont le jeune Bède dont il devient le mentor. Le monastère est
finalement doté d'une grande bibliothèque pour l'époque
(plusieurs centaines de volumes) et c'est là que Bède écrit ses
fameux ouvrages. Cette bibliothèque devient célèbre, et les
manuscrits qui y ont été copiés sont considérés comme de
précieuses possessions à travers toute l'Europe.
Benoît
Biscop meurt le 12 janvier 690. Il contribue à ce que l'Église de
Northumbrie adopte la liturgie Romaine. Les monastères qu'il a
fondés, placés sous le contrôle direct du pape, sont les joyaux de
la couronne de Northumbrie et ouvrent la voie à un âge d'or pour le
christianisme en Angleterre.
« Le
culte catholique est le vrai foyer de la civilisation et des
beaux-arts. »
« Mes enfants, dites tout ce que vous voudrez, pourvu que de votre bouche ne sorte ni plainte contre Dieu ni parole malséante, ni discours désobligeant à l'endroit du prochain. »
« Mes enfants, dites tout ce que vous voudrez, pourvu que de votre bouche ne sorte ni plainte contre Dieu ni parole malséante, ni discours désobligeant à l'endroit du prochain. »
Benoît
(de son vrai nom Biscop Baducing) Anglais d'origine, d'une famille
fort considérable par sa noblesse. Ses parents le font élever dans
les exercices militaires, à dessein d'en faire, dans la suite, un
grand capitaine, et, comme il est naturellement fort et courageux, il
acquiert bientôt beaucoup de réputation dans les armes.
Oswy, roi de Northumberland, pays septentrional de l'Angleterre, l'ayant appelé à sa cour, le saint y passe quelques années, mais Notre Seigneur Jésus-Christ, qui le destine à d'autres emplois, lui parle dans le secret du cœur ce qui le fait se décider à se retirer du monde. Il sort non seulement de la cour, mais aussi du lieu de sa naissance, et entreprend le voyage de Rome pour honorer les tombeaux de des bienheureux apôtres Saint Pierre et Saint Paul et pour être mieux instruit des principes de la foi et des règles de la perfection chrétienne, lesquels sont enseignés que fort imparfaitement dans son pays nouvellement converti.
Étant arrivé en cette ville, il visite avec une singulière piété tous les sanctuaires qui la rendent si vénérable, à son retour, il s'applique entièrement à l'étude des Saintes Écritures et aux exercices de piété. 5 ou 6 ans après, Alcfrid, fils du roi Oswy, a envie de visiter les tombeaux des Saints Apôtres Pierre et Paul, il prie le saint de l'accompagner, mais le père du prince s'étant opposé à ce pèlerinage, Benoît part seul pour Rome, afin de s'y perfectionner de plus en plus dans la science du salut.
Oswy, roi de Northumberland, pays septentrional de l'Angleterre, l'ayant appelé à sa cour, le saint y passe quelques années, mais Notre Seigneur Jésus-Christ, qui le destine à d'autres emplois, lui parle dans le secret du cœur ce qui le fait se décider à se retirer du monde. Il sort non seulement de la cour, mais aussi du lieu de sa naissance, et entreprend le voyage de Rome pour honorer les tombeaux de des bienheureux apôtres Saint Pierre et Saint Paul et pour être mieux instruit des principes de la foi et des règles de la perfection chrétienne, lesquels sont enseignés que fort imparfaitement dans son pays nouvellement converti.
Étant arrivé en cette ville, il visite avec une singulière piété tous les sanctuaires qui la rendent si vénérable, à son retour, il s'applique entièrement à l'étude des Saintes Écritures et aux exercices de piété. 5 ou 6 ans après, Alcfrid, fils du roi Oswy, a envie de visiter les tombeaux des Saints Apôtres Pierre et Paul, il prie le saint de l'accompagner, mais le père du prince s'étant opposé à ce pèlerinage, Benoît part seul pour Rome, afin de s'y perfectionner de plus en plus dans la science du salut.
En
revenant d'Italie, il passe par le célèbre monastère de Lérins,
où il prend l'habit religieux. Après y être resté 2 ans, il
revient à Rome, en 658. Son dessein n'est pas d'en sortir, mais le
pape Vitalien veut qu’il accompagne Saint Théodore, archevêque de
Cantorbéry, et Saint Adrien, qu’il envoie en Angleterre afin de
travailler à l’instruction de ce nouveau peuple chrétien....
Saint
Benoît est chargé du monastère de Saint-Pierre et de Saint-Paul,
proche de la ville de Cantorbéry : Laissant cette charge quelques
temps après à Saint Adrien, il fait un nouveau voyage à Rome...
En
effet il désire acquérir de nouvelles lumières sur la discipline
de l’Église et sur les diverses constitutions monastiques : Ce qui
l’engage à rester un temps assez considérable en divers endroits
d'Italie. A son retour, ayant trouvé grâce auprès de son prince,
Egfrid, successeur d’Oswy, il bâtit 2 monastères : L’un près
de la rivière de la Were en l’honneur du prince des Apôtres,
appelé pour cette raison Weremouth (674), l’autre, sous
l’invocation de Saint Paul, près de la rivière de Tyne, ce
dernier porte d’abord le nom Girwy, puis celui de Jarrow (677).
Comme
ils sont proche l’un de l’autre, il devient le père supérieur
des deux, mais il est bientôt nécessaire, à cause des voyages et
des diverses occupations dont est chargé Saint Benoit qu'il ne peut
tout faire par lui-même, d’avoir soin de mettre sous lui des
personnes d’une éminente sainteté, à savoir : Esterwin et
Céolfrid, que l’Eglise d’Angleterre honore en qualité de
Saints. Il enseigne à ses religieux toutes les pratiques de piété
qui s’observent dans les couvents de Rome et dans ceux qu’il a
visités en chemin, souhaitant passionnément de voir la vie
monastique fleurir dans son pays comme elle fleurit en Francie et en
Italie, il établit même en son abbaye un collège où il enseigne
publiquement, et il s’est trouvé en même temps jusqu’à 600
moines qui prennent ses leçons. On lui confie le vénérable Bède
dès l’âge de 7 ans, afin que, étant élevé sous sa discipline,
il réponde aux grandes espérances que l’on conçoit de son beau
naturel : Ce qui réussit très avantageusement.
Ce bienheureux abbé fait encore d’autres fois le voyage de Francie et d’Italie, tant pour le bien de son ordre que pour l’utilité de toute l’Église d’Angleterre, dont il s’occupe toujours avec le plus grand soin. Il a surtout un zèle extraordinaire pour tout ce qui peut relever la gloire et la beauté de la maison de Dieu, et rendre les cérémonies ecclésiastiques pompeuses et magnifiques. Il n’y a presque pas alors, en Angleterre, de temples ni de chapelles bâtis en pierre, l’usage des vitres aux fenêtres y est inconnu, les peintures sacrées y sont fort rares, et l’on n’y trouve les livres des saints Pères qu’en très petite quantité...
Ce bienheureux abbé fait encore d’autres fois le voyage de Francie et d’Italie, tant pour le bien de son ordre que pour l’utilité de toute l’Église d’Angleterre, dont il s’occupe toujours avec le plus grand soin. Il a surtout un zèle extraordinaire pour tout ce qui peut relever la gloire et la beauté de la maison de Dieu, et rendre les cérémonies ecclésiastiques pompeuses et magnifiques. Il n’y a presque pas alors, en Angleterre, de temples ni de chapelles bâtis en pierre, l’usage des vitres aux fenêtres y est inconnu, les peintures sacrées y sont fort rares, et l’on n’y trouve les livres des saints Pères qu’en très petite quantité...
SAINT BENOÎT ET BEDE LE VÉNÉRABLE JEUNE |
Il
ne manque pas non plus de procurer à son pays des reliques fort
considérables qui lui sont données par les Papes, à qui son ardeur
pour les choses saintes est fort agréable. Mais ce qui le satisfait
principalement, est que le Pape Saint Agathon envoie avec lui Jean,
abbé de Saint-Martin, maître de la musique et des cérémonies de
Saint-Pierre, pour introduire ces cérémonies en Angleterre, et y
apprendre la méthode de bien chanter.
Aussi,
tant qu’il est dans l’Île, Saint Benoît a un soin
extraordinaire de lui et ne permet pas que d’autres que ses
religieux pourvoient à sa subsistance, de là vient qu’ils sont
les mieux instruits sur tout ce qui appartient à la célébration
des offices ecclésiastiques.
Lui-même
y devient si habile, qu’il compose un livre sur ce sujet, intitulé
« De la célébration des fêtes », afin que l’on
oublie pas ce qu’on a appris de ce chantre de l’Église Romaine.
Le
vénérable Bède, parlant de cette prévoyance charitable de son
maître Saint Benoît, dit qu’il a travaillé avec tant de zèle,
afin que les siens vivent en repos, et qu’il a entrepris tant de
voyages, afin que, étant fournis des choses nécessaires, ils
puissent servir paisiblement Notre Seigneur dans l’enceinte de
leurs monastères, sans être obligés d’en sortir. Il fait un
cinquième voyage à Rome mais il est difficile d’en préciser la
date.
Enfin, étant devenu vieux et infirme, il donne de rares exemples de patience à ses disciples, souffrant sans chagrin et avec beaucoup de tranquillité et de joie des maladies très douloureuses. Sa plus grande récréation est de parler quelquefois des Lieux Saints qu’il a visités, de l’exacte observance des maisons religieuses, et du bonheur des personnes qui aiment leur vocation.
Enfin, étant devenu vieux et infirme, il donne de rares exemples de patience à ses disciples, souffrant sans chagrin et avec beaucoup de tranquillité et de joie des maladies très douloureuses. Sa plus grande récréation est de parler quelquefois des Lieux Saints qu’il a visités, de l’exacte observance des maisons religieuses, et du bonheur des personnes qui aiment leur vocation.
Les
3 dernières années de sa vie, une cruelle paralysie le prive de
l’usage de ses membres et l’oblige enfin à garder le lit.
Lorsqu’il ne lui est plus possible d’assister à l’office
canonial, quelques moines, partagés en deux chœurs, viennent
chanter à côté de lui les psaumes de chaque heure du jour et de la
nuit, il s’unit à eux autant qu’il le peut, mêlant sa voix avec
les leurs. Son esprit ne s’occupe que de Dieu et de la perfection
de ses disciples qu’il exhorte fréquemment à observer leur règle
avec exactitude :
« Mes enfants, n’allez pas regarder comme une invention de mon esprit les constitutions que je vous ai données. Après avoir visité 17 monastères bien disciplinés, dont j’ai tâché de connaître parfaitement les lois et les usages, j’ai formé un recueil de toutes les règles qui m’ont paru les meilleures : C’est ce recueil que je vous ai donné. »
« Mes enfants, n’allez pas regarder comme une invention de mon esprit les constitutions que je vous ai données. Après avoir visité 17 monastères bien disciplinés, dont j’ai tâché de connaître parfaitement les lois et les usages, j’ai formé un recueil de toutes les règles qui m’ont paru les meilleures : C’est ce recueil que je vous ai donné. »
Il meurt après avoir reçu le Saint Viatique, le 12 janvier 690. On transfère ses reliques à l’abbaye de Thorney, en 970. Les moines de Glastonbury prétendent en avoir une partie. Les Bénédictins Anglais honorent ce saint comme un de leurs Saints Patrons... Les abbayes de Weremouth et de Jarrow ont été détruites par les Danois. Rétablies en partie, elles existaient encore sous le titre de prieurés, lorsque les monastères d’Angleterre furent détruits, en l’an 37 du règne de Henri VIII. Ces deux prieurés sont à l’origine des deux villes de Weremouth et de Jarrow.
Comme tous ses pairs, notre moine étudie, médite, et prie. Une bonne mémoire c'est d'abord « un lieu où ranger les choses » et les érudits des années 400 à 1200 se basent sur un traité attribué à Cicéron (Rhetorica ad Herrennium) pour considérer que l'art de la mémoire est « fondé sur le plan d'un édifice familier, avec ses pièces et ses recoins dans lesquels l'orateur doit « placer » les images qui lui rappellent le matériau dont il projette de parler ».
Dès
lors il ne s'agit pas d'apprendre par cœur mais de se fabriquer des
boîtes mentales où ranger des contenus abrégés et résumés
(summatim) ou des extraits susceptibles d'être cités (verbatim).
Comme
toutes les constructions, celles de l'esprit nécessitent ainsi des
machines pour élever les matériaux jusqu'à la composition d'un
sermon par exemple, des procédés pour faciliter la recherche des
idées. C'est ainsi que la vieille rhétorique est recyclée dans les
monastères en même temps qu'on apprend à « penser en
images » en prenant garde de ne pas se laisser distraire, ce
pourquoi Jean Cassien, fondateur de l'abbaye de Saint-Victor à
Marseille aux environs de 415, met en garde contre les glissades de
l'esprit : « L'âme roule ainsi de psaume en psaume, saute
de l’Évangile à Saint Paul, de celui-ci se précipite aux
prophètes, de là se porte à des histoires édifiantes. Inconstante
et vagabonde, elle est ballottée deçà et delà par toute
l’Écriture, impuissante à rien écarter ni retenir à son gré, à
rien pénétrer, rien approfondir, rien épuiser, elle ne fait que
toucher et effleurer les Pensées Saintes, sans en produire ni s'en
approprier vraiment aucune... » (Jean Cassien, Conférences, X,
13-14).
Mais
bien dirigée, la (curiositas) peut devenir une vertu, selon Pierre
de Celle, l'évêque de Chartres mort en 1183 (in De la Conscience).
L'auteur
évoque diverses associations mnémotechniques, outre
« l'assimilation du corps du Christ à la page couverte
d'écriture d'un parchemin » qui pour nous est déconcertante,
elle signale le recours au choc émotionnel (peur, chagrin, honte)
pour déclencher une énergie cognitive. Pour ses méditations
composées dans les années 1070-1080, Saint Anselme prévoit plutôt
(fort judicieusement à nos yeux) de découper son texte en
paragraphes, voire d'orner les alinéas d'initiales historiées,
comme il le fait à l'intention de Mathilde de Toscane.
« Sors
de ta bibliothèque (armarium) des projectiles pour pouvoir frapper
qui te frappe » recommande Pierre de Celle au moine qui fait
fonctionner sa mémoire du fond de « la petite citadelle de
[sa] cellule ».
Les
images mentales qui aident à penser passent par des ornements, comme
l'allégorie (allegoria, la difficulté) ou l'étymologie qui
s'appuie plus souvent sur le jeu de mots (paranomasia) que sur la
vérité scientifique.
L'étymologie,
genre développé par Isidore de Séville et utilisée jusque dans la
Légende dorée du Dominicain Génois Jacques de Voragine (vers 1260)
sert aussi de figure d'amorce de la composition. « L'importance
qu'accorde la culture monastique à l'ornement est, pour une part,
héritée de la rhétorique romaine » insiste Mary Carruthers.
Non qu'il s'agisse de retenir le sens de ces textes antiques (il y a
les écritures Saintes pour cela) « mais de leur capacité à
encourager, voire à requérir, chez les chrétiens, divers jeux de
méditation ingénieuse ». Car « dans une composition
dépourvue d'ornement, l'esprit est sans repère » souligne
Mary Carruthers.
Le
Bestiaire médiéval ne fait pas office d'ouvrage d'histoire
naturelle mais rassemble des « lieux communs », chaque
pictura du bestiaire peut être utilisée comme repère compris de
tous. De même, la Psychomachia de Prudence (405), « l'un des
premiers ouvrages non bibliques à être illustrés », qui met
en scène des guerriers personnifiant les Vices et les Vertus, « a
engendré une tradition allégorique et iconographique »
longtemps reprise dans l'art médiéval : Combats sanglants de
la Foi contre l'Idolâtrie, de la Chasteté contre la Luxure, de la
Patience contre la Colère, de l'Humilité contre la Vanité, de la
Sobriété contre la Sensualité, de la Charité contre la Cupidité,
de la Concorde contre la Discorde.
Plus
saisissant peut-être, le thème de la vision onirique. Boèce
l'emploie dans sa Consolation de Philosophie : « Tandis
que je méditais silencieusement en moi-même et que je confiais aux
bons soins de mon stylet mes plaintives doléances, je vois
apparaître au-dessus de ma tête une femme (…) Quand elle a vu à
mon chevet les Muses de la poésie suggérer des mots et des pleurs,
elle a perdu quelques instants son calme et ses yeux ont lancé des
éclairs menaçants : « Qui, demande-t-elle, a autorisé
ces petites putes de scène à approcher ce malade ?” »...
La
vision du dragon se trouve par exemple dans la vie de Saint Benoît
par Grégoire le Grand. À un moine qui veut quitter le monastère,
l'abbé en colère lui enjoint de partir, mais « à peine sorti
du monastère, il trouve devant lui sur son chemin un dragon, la
gueule béante » et se met à appeler les moines au secours.
Ceux-ci, sans avoir vu aucun dragon, ramènent le moine tout apeuré
et promettant de rester un gentil moine (grâce aux prières du
saint, bien sûr). Si la vision du Diable ou du Bon Dieu surprend
moins , reste que la pensée humaine à cette époque s'incarne
dans des images, des représentations, des schèmes.
Une
image (« pictura ») bien choisie dans la Bible sert de
Bildeinsatz (utilisation des images), d'introduction à de nombreux
textes, susceptible de retenir l'attention à une époque où la
lecture à haute voix est la norme. Bien sûr cela inclut les images
au sens d'une série de tableaux (« pompa picturae »)
comme ceux que Benoît Biscop (628-690) ramène d'Italie pour
l'église du monastère de Wearmouth. L'idée vaut aussi pour la
sculpture. Un chapiteau historié près de l'entrée de l'église de
la basilique de Vézelay (vers 1130-50) montre deux personnages
travaillant au moulin : L'un verse le sac de grain, l'autre
recueille la farine.
Un
ensemble plus complet d'images forme le rêve du Bénédictin Baudri,
abbé de Bourgueil, quand il décrit pour la comtesse Adèle de Blois
la chambre idéale. Au plafond les constellations d'un ciel étoilé,
au sol de mosaïque une « mappamundi » en forme
conventionnelle de T, un lit entouré de colonnes d'ivoire sur
lesquelles sont sculptées les Arts : Musique, Astronomie,
Géométrie, Rhétorique, Médecine, etc... Tandis que les
tapisseries des murs évoquent des récits de l'Ancien testament et
des mythes Grecs, et jusqu'à la conquête de l'Angleterre...
Le
plan de l'abbaye de Saint-Gall, dessiné vers 820, comme le Temple
mesuré dans Ezéchiel, enfin, les bâtiments eux-mêmes vont servir
de balises à la méditation, à la prière, par leur seul
agencement. Pierre de Celle écrit :
« Le
cœur de Jésus, là est le réfectoire, le sein de Jésus, là est
le dortoir, le visage de Jésus, là est l'oratoire, la largeur, la
longueur, la grandeur et la profondeur de Jésus, là est le cloître,
la compagnie de Jésus et de tous les saints, là est la salle du
chapitre… »
Dans
un de ses Sermons sur le cantique, Bernard de Clairvaux reprend la
métaphore du plan de la maison et de la succession des lieux :
Jardin, cellier, chambre bon moyen de résumer les grands thèmes
traités. Dans le même esprit, le plan de l'Arche de Noé, arche à
3 étages, illustre l'art de la memoria chez Hugues de Saint-Victor
(in De arca Noe mystica). Les bâtiments sont des machines à
méditer, Cisterciens et Clunisiens pratiquent les liturgies...
Liturgie processionnelles, l'auteur reprend ainsi le déroulement de
la procession dans l'abbaye Carolingienne de Saint-Riquier
Le
cloître constitue une machine mnémonique depuis l'édification de
celui de l'abbaye de Lorsch au IXe siècle : Plan carré,
éclairage naturel, galeries abritées, espace régulier entre les
colonnes, chapiteaux à hauteur du regard, la structure mnémonique
est parfaite. L'auteur conclut : « L'abbatiale médiévale
n'est pas un cryptogramme, mais un instrument, une machine à penser
qui fonctionne grâce à l'architecture et à l'ornementation ».
Voilà
en somme un ouvrage difficile mais passionnant, (avec un généreux
cahier d'illustrations et une riche bibliographie) qu'on ne manque
pas de recommander à tous les passionnés de civilisation médiévale
même si ces quelques lignes ne leur donneront qu'une petite idée de
son incroyable richesse...
L'art
de vérifier les dates des faits historiques, des ...
https://books.google.fr/books?id=b7EKGAMFdRoC
Maur
Dantine, Clément - 1783
S.
Benoît Biscop, Abbé en Angleterre , mort l'an 690 , ou vers l'an
70; ; sa Fête ... le fait mourir cruellement le az Octobre de la
même année, comme on le croit.
Benoît
Biscop — Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Benoît_Biscop
Illustration
commandée par Benoît Biscop, pour un projet de Codex Grandior de
... Benoît Biscop ou Biscop Baducing, (né vers 628, décédé le 12
janvier 690 à ... La même année, Benoît est nommé abbé de
Saint-Pierre et Paul à Cantorbéry.
12
janvier. Saint Benoît Biscop, abbé en Angleterre. 690 ...
hodiemecum.hautetfort.com/.../12-janvier-saint-benoit-biscop-abbe-en-a...
12
janv. 2008 - Saint Benoît Biscop, abbé en Angleterre. 690. Pape :
Saint Serge Ier. ... le saint y passa quelques années ; mais Notre
Seigneur Jésus-Christ, ...
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