12
JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 705 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
CHÂTEAUX DU DÉSERT ÉQUIVALENT DES BAGATELLES DE NOS ROIS.
AL WALID |
On
les appelle les châteaux du désert, c'est un groupe de
constructions Proche-Orientales datant des VIIe et VIIIe siècles,
soit environ entre 660 et 750, pendant le règne de la dynastie
Omeyyade après son installation à Damas. La plupart d'entre eux se
situent à l'est d'Amman le long des routes menant de Damas à Médine
ou à Koufa...
La
plupart des édifices possèdent des caractéristiques communes :
Un
aspect fortifié, l'utilisation du pied romain comme unité de
longueur (un pied romain mesurant 35 cm).
L'organisation
autour d'une cour centrale.
Ces
édifices sont soit des reconstructions de ruines préexistantes,
soit des constructions nouvelles.
Ces
bâtiments apparemment dispersés dans le désert peuvent servir de
caravansérails, de bains isolés ou de pavillons de chasse.
Ils
ont fait partie d'un système agricole ou commercial. Ils ont
principalement été construits lorsque les Arabes ont réussi à
transformer ces zones désertiques en établissements bien alimentés
en eau... Les châteaux du désert ont d'abord été considérés
comme des lieux de retraites pour les princes Omeyyades aux origines
nomades. Ces châteaux leur ont permis de retourner au désert où
leur sensibilité de nomades peut mieux s'exprimer et où ils peuvent
poursuivre leurs passe-temps favoris loin des regards.
Cette
hypothèse a été remise en cause car ces bâtiments sont à des
emplacements où on a trouvé des systèmes élaborés d'irrigation
qui font penser à des exploitations agricoles, peut-être le
résultat d'une politique d'extension des zones cultivées développée
par les Omeyyades... Une autre explication encore plus récente de la
raison d'être de ces bâtiments est leur fonction « d'architecture
diplomatique ». Ils permettent le maintien d'un contact étroit
avec les tribus de la région qui sont des alliés des Omeyyades.
Ces
châteaux ont pu servir de refuge pour fuir les épidémies de peste
dans les grandes villes.
Il
est également possible que certaines de ces structures, comme Qasr
Amra et Qasr Kharana, aient servi de haltes de repos aux hauts
fonctionnaires du gouvernement sur leur chemin du Hejaz.
Cette
utilisation ponctuelle et provisoire de ces bâtiments peut expliquer
la pénurie de tessons de poterie de ces sites.
Une
combinaison de circonstances peut donc avoir incité les Omeyyades à
construire les châteaux du désert. Aucune hypothèse n'est
suffisante à elle seule pour expliquer toutes ces constructions.
- Qasr Al-Qastal, à environ 25 km au sud d'Amman
- Qasr Al-Muwaqqar, à environ 30 km au sud d'Amman
- Qasr Mushatta, à environ 35 km au sud-est d'Amman
- Qasr Hammam Assarah, à environ 55 km au nord-est d'Amman
- Qasr Hallabat, à environ 60 km au nord-est d'Amman
- Qasr Kharana, à environ 65 km à l'est d'Amman
- Qusayr Amra, à environ 85 km à l'est d'Amman
- Qasr Tuba, à environ 95 km au sud-est d'Amman
- Qasr Azraq, à environ 100 km à l'est d'Amman
- Qasr al-Hayr al-Gharbi, à environ 60 km au sud-ouest de Palmyre.
- Qasr al-Hayr al-Sharqi, à environ 80 km à l'est de Palmyre.
Al-Walīd
ibn ʿAbd Al-Malik succède à son père en 705. La succession se
déroule sans contestations, ʿAbd Al-Malik ayant obtenu le serment
d'allégeance envers son fils pour sa succession. Le règne
d'Al-Walīd Ier est marqué par les nombreuses expansions
territoriales que connaît le Califat Omeyyade.
Règne
du calife Omeyyade al-WALID Ier (705/715) par l’historien
arabe ibn Tiqtaqa
« Walid,
qui succède à son père, est un des khalifes Omeyyades dont les
populations de la Syrie apprécient le plus la conduite. Il construit
les grandes mosquées : La mosquée de Damas, la mosquée de Médine
(que la paix la plus douce soit sur celui qui y repose !) et la
mosquée Al-Aqsâ de Jérusalem. Il fait des présents aux lépreux
et leur interdit de mendier... Il donne à tout impotent un
serviteur, à tout aveugle un guide. Sous son règne, ont lieu
d’importantes conquêtes, telle que la conquête de l’Espagne, du
Kachgar et de l’Inde. Il aime beaucoup élever des édifices, des
constructions, créer des monuments et des domaines. (surtout par les
esclaves provenant de ses nombreuses conquêtes) Al-Walid commet
souvent des fautes de langage dans son ignorance de la grammaire.
Quelques
années seulement après l'émergence de l'Empire arabe en 632, les
Omeyyades ont imposé leur autorité et, de Syrie où ils
s'installent, tout en perpétuant les traditions léguées tant par
l'Antiquité que par le christianisme,
ils
ont imposé leur style notamment dans le domaine architectural.
En
660, l'empire est devenu trop vaste. La Mecque et Médine,
retirées dans leur désert, sont bien placées pour être le cœur
spirituel de l'islam, mais elles sont trop excentrées pour en
constituer les capitales. Après la domination de 4 califes élus –
« successeurs », « lieutenants » – une
monarchie héréditaire, celle des Omeyyades, s'empare du pouvoir et
se fixe à Damas, c'est-à-dire dans un pays imprégné de traditions
Byzantines, Grecques, Romaines et Chrétiennes. Elle y reste jusqu'en
750, date à laquelle elle est renversée par une révolution
ethnique, politique et religieuse qui amènera un autre califat
appelé à une plus longue destinée, celui des Abbassides... Des
membres de la famille Omeyyade, échappés au massacre, peuvent se
rétablir en Espagne, où ils ne tardent pas à former le califat
indépendant de Cordoue.
PANNEAU DES 6 ROIS OMEYYADES |
Un
art qui s'exprime d'abord à travers des sanctuaires pendant quelques
décennies, les Arabes, qui n'ont guère de culture que poétique et
religieuse celle de la loi qu'ils viennent d'adopter et qui s'exprime
par le Coran – ne sont en rien créateurs. Les objets qu'ils
fabriquent pour leur usage personnel ou, déjà, pour l'exportation,
ne différent pas de ceux de leurs prédécesseurs, et il demeure
difficile aujourd'hui de distinguer les uns et les autres...
Ce
n'est qu'en 691 qu'ils édifient leur premier monument, la Coupole du
Rocher sur l'esplanade du Temple de Jérusalem la prétendue
« mosquée d'Omar » un sanctuaire sur le modèle des
martyria chrétiens, construit pour abriter le rocher doublement
saint qui a vu le sacrifice d'Abraham et le départ du Prophète pour
son voyage ascensionnel au Ciel. (Donc cette mosquée qui est si
essentielle aux musulmans est implantée non seulement sur
l’esplanade du temple de Salomon (roi juif) mais elle cache le
rocher du sacrifice d'Abraham (autre roi juif) qui en fait, est tout
aussi essentiel pour les peuples juifs et chrétiens alors qu'ils ont
une religion largement postérieure aux deux religions pré-citées
nous en sommes donc privés pour leur bon plaisir !)
Ce
n'est qu'en 705 qu'ils mettent en chantier, à Damas, leur première
mosquée, celle qui porte le nom de mosquée des Omeyyades...
Les
deux monuments sont entièrement décorés de mosaïques bien dans la
tradition locale (en grande partie disparues aujourd'hui), et la
mosquée obéit au plan basilical à 3 nefs de l'Antiquité, adapté
aux impératifs du culte, surtout par un changement d'orientation de
90° . L'absence de toute figure humaine dans le décor floral et
dans les vastes paysages urbains qui s'étalent sur les murs peut ou
non découler de l'interdiction de représenter la vie, celle-ci
ayant pu être, ou non, déjà en vigueur pour les édifices
religieux.
Comme
les autres mosquées érigées ensuite, ou en même temps, et
ailleurs, ont disparu ou ont été complètement transformées, nous
serions en définitive assez mal renseignés sur l'art des Omeyyades
si nous ne possédions pas toute une série de résidences
princières, une trentaine au moins, dont quelques-unes n'ont laissé
que des traces, toutes érigées, semble-t-il, dans la première
moitié du VIIIe siècle.
CAVALIERS BÉDOUINS DANS LE DESERT |
Les
« châteaux du désert » On les nomme en général ainsi,
bien que certains d'entre eux aient été édifiés dans des zones
fertiles : Ainsi Khirbet al-Mafdjar, à deux kilomètres de
Jéricho, et Khirbat al-Minya, près du lac de Tibériade. Que ces
résidences, modestes ou gigantesques, aient traduit un besoin des
souverains ne fait pas de doute, mais on ne le définit pas aisément.
On s'accorde en général à dire que ces fils des grands espaces,
ces hommes issus de nomades, se plient difficilement à la vie
citadine, gardent la nostalgie de leur mode antérieur d'existence,
sans vouloir perdre le nouveau confort et la nouvelle élégance
qu'ils viennent de découvrir, ce qui justifie l'existence de salles
somptueuses et de bains, et qu'ils sont passionnés de chasse :
De grands enclos soigneusement irrigués, celui de Qasr el-Haïr el
Gharbi mesure quelque 6 kilomètres, celui de Qasr el Haïr
el-Sharqi, 5 kilomètres sur deux, ont été considérés avec
raison, au moins dans un cas où les textes le disent, comme des
réserves de gibier (badiya), les « paradis » de l'ancien
Iran, mais ils peuvent aussi avoir servi à de vastes exploitations
agricoles.
Très
variés dans leurs conceptions et leurs dimensions, ces châteaux le
sont aussi dans leur décor, fait de sculptures sur pierres ou stucs,
de mosaïques et de peintures. C'est ce qui en est conservé, plus
que l'architecture elle-même, pourtant souvent remarquable, tantôt
sévère et classique, tantôt débordant d'inventions et de
fantaisies, qui intéresse surtout l'histoire de l'art. Certes, il y
a peu de créativité dans les œuvres, partout on y retrouve
l'Antiquité classique et byzantine, avec quelques notes d'iranisme,
tels les « rubans flottants » des Sassanides, et à un
point tel qu'on a nié pendant longtemps que ce fussent des créations
de l'islam. Un palais comme celui de Mchatta, le plus célèbre de
tous peut-être parce que le soubassement sculpté de sa façade
magistrale a été transporté à Berlin – a été attribué au
IIIe ou au IVe siècle, avant que des documents péremptoires ne
le datent de Walid II (742-744). Et
Bien
que la flore et la géométrie n'y soient pas absentes, les figures
humaines et animales y abondent, avec un souci de réalisme, de
fidélité à la nature et une impudeur peu musulmane :
CHÄTEAU NOIR |
Baigneuses
peintes, danseuses en ronde bosse aux seins nus. Cela prouve que
l'islam était alors peu rigoriste, ce que confirment les récits des
effrayantes beuveries des princes. Ces représentations d'êtres
animés, quand on a bien été obligé d'admettre leur existence, ont
été considérées comme des survivances, comme des concessions des
Arabes aux peuples qu'ils ont soumis. Et comme on connaît déjà les
œuvres sculptées et peintes des Séfévides, des Ottomans et des
Grands Moghols des XVIIe – XIXe siècles, manifestement sous
influence Européenne, on en a conclu que l'art figuratif musulman
n'existe que quand il est imposé par des cultures étrangères, aux
époques de formation et de décadence. On aurait dû se méfier, en
considérant les miniatures, les céramiques et les autres objets des
arts industriels. Des documents, en nombre limité mais suffisant, à
Samarra, en Irak, au IXe siècle, chez les Fatimides d'Asie Mineure
seldjoukides et chez les Ghaznévides d'Afghanistan prouvent que
l'art de l'islam, sauf peut-être en Occident, n'a jamais exclu les
représentations des figures, même s'il a préféré les décors
épigraphiques, géométriques et floraux...
Les
décors des « châteaux du désert » se trouvent
aujourd'hui en musée : Berlin, comme nous l'avons dit pour
l'essentiel de Mchatta.
Damas
pour la façade de Qasr el-Haïr.
Jérusalem
pour les statues de Khirbet al-Mafdjar… ou in situ. (dont il ne
restera bientôt plus rien, vu le travail de démolition entreprit
par des fous sectaires)
Les
peintures les plus remarquables sont celles de Qusaïr Amra (vers
714-715), un châtelet dont il ne reste que les bains voûtés en
berceau décorés de losanges encadrant scènes de chasse, de sports,
de métiers, femmes nues et figures des constellations et le grand
tableau des rois (peut-être vassaux). Remarquables aussi celles sur
le sol et les murs de Qasr el-Haïr el-Gharbi (vers 728),
compositions de quelque 11 et 12 mètres sur plus de 4, dont l'une
est une scène de chasse où le cavalier, au galop volant et avec
rubans flottants, appuyé, pour la première fois en islam, sur des
étriers, est un nomade de la steppe, l'autre figure la « déesse
de la terre » dans un médaillon de goût Sassanide, mais en
jaune et brun clair, couleurs venues d'Égypte.
MADAIN SALEH |
La
plus célèbre mosaïque, à Khirbet al-Mafdjar (742-744), représente
un arbre portant des fruits et abritant des animaux, à gauche, 2
gazelles broutent et l'une d'elles, inquiète, se retourne, à
droite, c'est un lion qui en terrasse une... vieux thème de l'art
des steppes qui ne cesse de hanter les artistes et dont nous avons
ici une des plus belles représentations.
C'est
aussi ce château qui a livré les plus intéressants reliefs en stuc
et des rondes bosses de femmes aux visages très expressifs, mais aux
corps maladroits, lourds, évidemment sans intérêt pour le
sculpteur.
La
façade du palais de Mchatta (Berlin) présente un exceptionnel
travail de sculptures sur pierre où les reliefs accentués des
grands triangles et des roses s'opposent à la fine dentelle
d'un décor tapissant de flore – rinceaux de vigne – et d'animaux
fantastiques et réels : Lions, zébus, griffons, dragons,
centaures et oiseaux picorant les raisins.
Bien
que tous les éléments de l'architecture et du décor des châteaux
arabes soient connus antérieurement, l'esprit qui préside à leur
disposition leur donne un caractère qui n'a encore jamais été vu
et qui dénonce la création d'une nouvelle esthétique. C'est en
partant des principes qui inspirent les créateurs Omeyyades que
l'art de l'islam acquiert aux siècles suivants, sa complète
personnalité.
QASR AL HIR AL SHARQI |
Qasr
al-Hayr al-Charqi conservant mieux que tout autre château les
principaux caractères authentiques de ses origines Omeyyades, donne
l'exemple d'un «château du désert » du début du VIIIe siècle où
les réminiscences des arts antérieurs à l'Islam connus par la
Syrie (art byzantin, art sassanide...) consacrent, malgré
l'apparition de l'Islam, la continuité des traditions artistiques,
culturelles et civilisationnelles de la Syrie, visibles dans maints
autres monuments religieux de la même époque ( la mosquée Omeyyade
de Damas, la coupole du Rocher de Jérusalem…).
Ces
traces restent encore dans des plaines Syriennes désolées, jadis
extrêmement verdoyantes et fertiles : Qasr al-Hayr, le Khirbat
al-Mafjar, Qusair Amra, Mchatta…
La
civilisation omeyyade et les châteaux du désert - Clio
https://www.clio.fr/.../la_civilisation_omeyyade_et_les_chAteaux_du_de...
Jean-Paul
Roux, La civilisation omeyyade et les châteaux du désert. ...
Quelques années seulement après l'émergence de l'Empire arabe en
632, les ... Ce n'est qu'en 705 qu'ils mirent en chantier, à Damas,
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Un
Château du désert : Qasr al-Hayr ach-Charqi - UNESCO ...
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8
juin 1999 - Un Château du désert : Qasr al-Hayr ach-Charqi ... à
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