18 JUIN 2015...
Cette
page concerne l'année 699 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SAINT
CLAUDE ET SA VIE POSTHUME TRÈS TOURMENTÉE.
Saint
Claude, né à Bracon (Jura) vers 607 et mort en 699 à
Saint-Oyand-de-Joux (auj. Saint-Claude), est un évêque catholique
de Besançon. Lequel issu d'une des plus anciennes familles Romaines
de Bourgogne, les Claudia, se distingue par ses vertus et son amour
pour les lettres. Il est élevé à l'épiscopat en 685, mais se
démet dès 692 de son évêché pour s'enfermer au monastère de
Saint-Oyand-de-Joux... Réputé pour de nombreux miracles, certains
historiens le nomment également Saint Claude le Thaumaturge. (Sa Vie
a été écrite par Chifflet et par Boquet, 1609). On l'honore le 6
juin. Il est le Saint Patron des tourneurs sur bois, qui sont
nombreux dans le Haut-Jura.
Saint
Claude illustre par ses vertus la partie orientale de la Bourgogne,
connue sous le nom de Franche-Comté. Il naît à Salins vers 607,
d'une illustre famille Romaine.
En
l'année 607, lorsqu'il naît, son père est gouverneur de la
ville... Jusque dans sa 7e année, on a soin d'élever le futur
hiérarque dans la crainte de Dieu et la piété, tout en lui donnant
l'éducation que suppose sa naissance.
Dès
l'âge de 7 ans, il est confié à des maîtres habiles qui lui
enseignent en même temps les leçons de la science humaine, de la
foi et de la piété. Il se plaît beaucoup dans la lecture des
Livres Saints, des Actes des Martyrs, de la Vie des Saints et des
sermons des Pères et des Docteurs de l'Église, malgré sa jeunesse
il devient fort instruit.Tous les jours on le voit assister à la
Messe, il passe à l'église la plus grande partie des dimanches et
des fêtes, et ne se plaît que dans la compagnie des personnes
sérieuses et édifiantes : Ce sont des indices d'une vocation
spéciale. Pourtant Claude exerce le métier des armes jusqu'à 20
ans, et ce n'est qu'alors qu'il entre dans la Sainte Milice. C'est le
modèle des chanoines de la cathédrale de Besançon, sa vie est
celle d'un austère religieux. Ce n'est pas encore assez pour sa
grande âme, il se retire, 12 ans plus tard, dans un couvent... Là,
il ne vit que de racines, repose sur un dur grabat, n'aime que la
prière. 5 ans après, il devient abbé de son monastère.
Ce
n'est qu'à l'âge de 78 ans qu'il est élu, malgré ses larmes,
archevêque de Besançon...
Son
épiscopat dure 7 années, pendant lesquelles il s'acquitte aussi
parfaitement que possible de tous les devoirs d'un pasteur. Les
sermons du Saint Vieillard ont tant de force, qu'ils arrachent les
âmes du vice, inspirent la vertu et sont une cause du renouvellement
de la foi et des mœurs dans son diocèse. Il profite de ses visites
pastorales pour exercer les œuvres de miséricorde corporelle, en
même temps que les œuvres de miséricorde spirituelle, visitant les
malades, assistant les pauvres, et ne refusant à personne un conseil
ou une consolation.
Son
grand âge le porte à retourner dans son monastère, à l'âge de 85
ans, et il gouverne ses religieux pendant plusieurs années encore.
Après 3 jours de maladie, il réunit ses frères, leur adresse une
touchante exhortation, leur donne le baiser de paix et s'endort
doucement dans la voie du Seigneur, à l'âge d'environ 92 ans...
L'higoumène
Injuriose, alors vénérable vieillard, est le chef spirituel de la
communauté des moines de Condat. Il est tellement impressionné par
les qualités spirituelles de Saint Claude, qu'il lui propose de
prendre sa charge d'higoumène. Le saint s'y refuse toujours mais à
la mort d'Injuriose, ses frères moines le choisissent pour le
remplacer à leur tête. C'est en 644, et il a alors 34 ans !
Clovis
II, premier des « rois fainéants », est en ce temps-là roi de
Neustrie et de Bourgogne, ayant pour épouse Sainte Bathilde exerce
sur lui une bonne influence et une attitude droite vis-à-vis de
l'Église et de ses institutions monastiques. Saint Claude va le voir
en 650 pour demander une aide matérielle :
Restitution
de biens donnés en jouissance à Condat ?
Nouvelle
dotation ?
Le
monarque le reçoit avec bienveillance et lui octroie généreusement
l'aide demandée. Le biographe de Saint Claude en parle ainsi : «
J'en prends Dieu à témoin, j'ai vu de mes yeux et j'ai lu dans les
archives de ce monastère (c'est-à-dire de Saint-Oyand) parmi
plusieurs manuscrits, l'acte écrit en différents signes et
caractères, portant les sommes citées plus haut, et commençant
ainsi : Clovis, roi des Francs, à tous ceux qui liront cet
écrit, salut. Le vénérable Claude est venu nous trouver, etc... »
Ayant
obtenu la nourriture de ses frères, 50 mesures de froment et d'orge
et 50 livres de rente, Saint Claude peut assurer non seulement la
subsistance de son monastère, mais aussi celle des pèlerins et des
pauvres de la région. Sous sa houlette, Saint-Oyand prospère, les
églises sont embellies, ornées de vases précieux et de reliquaires
nouveaux. Il peut aussi construire de nouveaux bâtiments et réparer
ceux qui en ont besoin, mais parallèlement à ce souci des choses
matérielles utiles à l’œuvre de Dieu, Saint Claude a grand soin
de ceux qui lui sont comptés en père spirituel pour lequel les âmes
sont plus précieuses que toutes les possessions du monde.
Sous
son higouménat, règne une grande discipline à Saint-Oyand : Il y
établit la règle de Saint Benoît de Nursie, père des moines
d'Occident, et selon certains de ses biographes, on parle de lui
comme d'un nouvel Antoine ou Pacôme le Grand et l'on compare ses
moines à ceux des déserts d'Égypte ancienne.
Si
Saint Claude accepte l'évêché de Besançon à la suite du décès
de Saint Gervais, en 685, ce n'est pas de gaîté de cœur et
sûrement pas pour abandonner ses moines. Il est resté higoumène de
Saint-Oyand et jamais il ne cesse de diriger son monastère durant
tout le temps de son épiscopat. Après 7 années d'épiscopat, quand
il voit avec douleur que les clercs de sa ville se laissent aller au
relâchement et qu'il n'est plus possible de rétablir l'antique
discipline qu'il a lui-même connue sous Saint Donat, discipline
qu'il juge indispensable dans l'Église, il renonce à sa fonction
épiscopale et retourne à Saint-Oyand.
Ceci
advint en l'an 693, alors que saint Claude était âgé de 86 ans. Il
vécut encore six ans dans son monastère.
Trois
jours après le début de cette indisposition, il appelle tous ses
moines auprès de lui et leur enseigne une ultime fois l'amour de
Dieu, le mépris des choses du monde et leur demande de supporter
avec résignation son proche trépas. Comme ils pleurent, il donne à
chacun d'entre eux un saint baiser de paix et lorsqu'ils ont quitté
sa cellule, il consacre sa nuit à la prière. Le jour venu de son
départ, il se fait emmener à l'église où il communie avec
ferveur. Se retrouvant dans sa cellule, il demande aux moines
présents que son ensevelissement se fasse sans pompe ni éclat.
C'est le cinquième jour de sa maladie, à 3 heures de l'après-midi.
Assis sur le siège où il lit et prie habituellement, il élève ses
mains et son regard vers les cieux et rend doucement son âme au
Seigneur. Saint Claude meurt le 6 juin 699, dans la quatrième année
du règne de Childebert III.
On
met sur son corps des parfums précieux et des aromates, mais on ne
l'embaume pas, car, ainsi que cela est vérifié plusieurs siècles
plus tard, il n'y a aucune trace d'incision sur son corps... Sa
sépulture est modeste et longtemps reste oubliée, mais sa mémoire
est déjà vénérée. Dans son martyrologe écrit vers l'an 850,
Raban Maur, archevêque de Mayence (mais aussi abbé de Fulda) citait
: « VII idus junii, depositio beati Claudii, episcopi. » (Le sept
des ides de Juin, déposition du bienheureux Claude, évêque).
Si
l'on vénère sa mémoire, on ne commence à vénérer le corps de
Saint Claude qu'à partir de l'instant où, dans la moitié du XIIe
siècle, on s'aperçoit que son corps est demeuré intact. Les
miracles ne cessent plus à partir de cette époque-là. On le
surnomme alors le thaumaturge et l'on ajoute ce titre à celui de
saint qu'on lui donne déjà (au IXe siècle, un document atteste que
le corps de Saint Claude se trouve à l'abbaye de Saint-Oyand).
Cet
homme, qui de son vivant mène une vie humble et rigoureuse, va
connaître après sa mort une « renaissance »
prestigieuse. En effet, 500 ans après sa mort, grâce à la
conservation intacte de son corps, de nombreux pèlerins accourent
vers l’abbaye où les miracles se multiplient. Le pèlerinage de
Saint-Claude bénéficie alors d’une renommée égale à celle de
Lourdes aujourd’hui.
On
peut citer parmi les pèlerins illustres le roi Louis XI, Sainte
Jeanne de Chantal et Saint François de Sales. Le corps du Saint
Thaumaturge est exposé 2 fois par jour à la piété des visiteurs
qui lui baisent les mains et les pieds. De nombreux miracles sont
consignés dans des manuscrits et attestés par la présence de
témoins, entre autres celui d’un enfant mort, ramené à la vie.
C’est pourquoi, Saint Claude est souvent représenté avec un
enfant.
En
1754, plusieurs docteurs en médecine examinent le corps du Saint et
certifient son incroyable conservation.
Curieux
destin que celui de Saint Claude, qui de son vivant fait le choix
d’une vie humble et retirée du monde, et qui après sa mort et 5
siècles de silence total, connaît une gloire humaine hors du
commun, entraînant à sa suite, des milliers de croyants.
Claude
de la Roue dans un livre en latin écrit à la gloire de son Saint
Patron, publié à Lyon en 1531 et comprenant 177 chapitres, écrit
que Saint Claude : « consolateur des affligés, le
libérateur des captifs, la résurrection des morts, la lumière des
aveugles, l’ouïe des sourds, la parole des muets, le salut des
naufragés, le secours des religieux, la santé des malades, la force
des faibles, le refuge de tous ceux qui ont confiance en sa charité.
Comme
dans les Actes des Apôtres, les linges qui ont touché au Saint
Apôtre Paul ou bien l'ombre de Saint Pierre guérissent, comme les
os du prophète de Dieu Élisée ressuscitent par leur contact un
cadavre entré en contact avec eux et par leur entremise avec la
grâce de Dieu, le corps de Saint Claude accomplit des miracles
innombrables. Jusques au XVIIe siècle, on possède encore au
monastère de Saint~Oyand plusieurs volumes manuscrits dans lesquels
sont inscrits les actes de miséricorde de Dieu accordés par
l'intercession de son Saint Thaumaturge Claude.
Vers
l’an 1172, un jeune homme est étouffé par la foule qui se presse
pour vénérer le corps du Saint... Pierre, archevêque de Tarentaise
qui est présent, prend le corps sans vie et le porte près de celui
de Saint Claude et il demande à Saint Claude d'intercéder pour lui.
Le jeune homme se lève d'entre les morts !
Un
prêtre de Genève recouvre la vue.
Plusieurs
enfants sont rendus à la vie.
À
Lons-le Saunier, une femme paralytique, dans l'église Saint-Désiré,
lors d'un voyage des reliques vers Arbois recouvre, l'usage de ses
membres.
À
Poligny, un aveugle et plusieurs malades sont guéris en l'église
Saint-Hippolyte.
Dans
l'église Saint-Just à Arbois une femme tétraplégique amenée près
du corps du hiérarque thaumaturge se lève pour remercier Dieu de
l'avoir guérie. Un homme à la main desséchée, se prosterne devant
les reliques et sa main retrouve un aspect normal.
Un
aveugle voit.
Un
épileptique du nom d'André est rétabli dans sa santé.
Un
berger de Baume-les-Dames recouvre la vue après avoir demandé
l'intercession du saint.
Des
enfants noyés sont ramenés à la vie… Bien d'autres miracles
manifestent la grâce de Dieu par « Monsieur Saint Claude l'ami de
Dieu », dans les archives de la préfecture du Jura, un antiphonaire
manuscrit de 1234, établit une liste complète de ces interventions
de Dieu par le truchement de Saint Claude. Les siècles qui suivent
sont témoins d'autres miracles encore.
En
1455 Jean de la Vigne et Renaud de Troyes, viennent en pèlerinage
auprès des reliques de Saint Claude pour le remercier de son
intercession : 2 ans plus tôt, prisonniers de pirates, ils se
jettent à l'eau en demandant sa protection au Saint Thaumaturge et
ils arrivent en sécurité au port de Savone (Ligurie).
La
même année, Nicod Girod de Thonon et Pierre Destoy de Morges
(canton de Vaud—Suisse) sont sur le Lac Léman lorsqu'une tempête
se lève. Le bateau est envahi par les eaux. Ils se recommandent tous
deux à la protection de la Très Sainte Mère de Dieu et de Saint
Claude. 2 passagers sont déjà passés par-dessus bord. Redoublant
leur demande d'intercession, ils voient la Mère de Dieu et Saint
Claude qui remettent à flot leur bateau, ils sont sauvés et peuvent
aborder sains et saufs le port de Saint-Sulpice (Suisse).
En
1527, pendant la guerre d'Italie entre Charles-Quint et François
Ier, Louis d'Arestel, noble Bourguignon qui se bat avec les Milanais
est atteint par une lance à l'épaule gauche et reçoit deux
blessures sérieuses au ventre. Piétiné par les soldats des deux
camps qui le comptent pour mort, il se met à prier Saint Claude.
Lorsque les combats prennent fin, il se relève sain et sauf !
Il
n'est pas possible de faire une liste complète de tous ces miracles
tant ils furent nombreux.
En
1671, dans la nuit du 9 décembre, des réformés Genevois avancent
vers le monastère de Saint-Claude avec l'intention bien arrêtée de
brûler le corps du Thaumaturge et de voler la châsse précieuse qui
le contient. Arrivant en vue du Saint Lieu, ils entendent les cloches
sonner et battre les tambours comme le veut l'usage pendant le temps
de l'Avent lorsque les offices vont être célébrés. Croyant leurs
plans déjoués et craignant d'être battus, ils s'enfuient aussitôt.
En
1639, les troupes du Suédois Neymar, composées de Suédois et
d'Allemands réformés, s'emparent de l'abbaye. Entrés dans l'église
où repose le corps du Saint, ils veulent forcer la grille de fer qui
protège le chœur où se trouve le riche reliquaire du Saint.
ils
s'enfuient soudain et racontent plus tard qu'une terrible et grande
frayeur les ont saisis et qu'ils n'ont plus pu s'approcher de la
châsse du Saint. Il faut alors murer le corps du hiérarque dans une
muraille et lorsqu'on le retire (vraisemblablement en 1642 ou 1643)
malgré l'humidité, le corps est intact.
Une
jeune fille paralytique qui le vénère est une des premières
miraculées de cette vénération des reliques du saint, il expose
ses pieds nus 3 fois par jour à la vénération des pèlerins et
malgré cela, malgré l'exposition à l'air, il restent intègres.
En
1769, le Prince de Crony vient vénérer le corps du Saint et un
témoin oculaire nous rapporte les faits suivants : « Hier
14 septembre, on ouvre toute la châsse pour faire voir le corps de
Saint Claude à monsieur le Prince. Je le vois à cette occasion. Il
est toujours dans la même situation, la bouche ouverte, on y voit la
langue, un peu de rougeur au palais, encore du brillant dans les
yeux, quelques cheveux et la barbe, les 2 mains sont sur l'estomac
sans y être appuyées, tout son corps couché sur la longueur, et la
tête un peu élevée sur un coussin, toujours palpable, sauf que la
chair n'est pas bien blanche. On croit que c'est le souffle des
personnes qui vont baiser les pieds qui occasionne cette couleur, le
visage est plus blanc que le reste du corps » (manuscrit de
Duvernoy).
Le
corps de saint Claude, conservé par la grâce de Dieu pendant 12
siècles attire la fureur imbécile et impie des révolutionnaires de
1794. Séide zélé des idées nouvelles, Simon Lejeune, député de
l'Indre à la Convention, est un homme cruel, borné et sans
scrupules. À Lons-le Saunier, il a fait brûler les reliques de
Saint Désiré dans une cheminée pour se réchauffer les pieds !
Envoyé
dans le Jura il déclare que « les peuples ne veulent plus
reconnaître d'autre Dieu que celui de la nature, d'autre religion
que celle de la patrie, d'autre culte que celui de la liberté ,-
(cité par La Vedette, journal de Besançon, An II, séance du 28
Ventôse à la société populaire). Il ne peut supporter qu'il reste
encore des « hochets de la superstition ». Un soir, à
minuit, après ripailles, il se fait donner les clés de la
cathédrale et il y envoie chercher le Saint corps du Thaumaturge que
les siècles ont épargné. Des brutes épaisses le mettent en
morceaux pour le porter au séminaire des Carmes où loge Simon
Lejeune. Pendant ce transport sacrilège, l'os de l'avant-bras du
Saint tombe à terre et un artisan du nom de Jaquet le conserve
pendant toute la période révolutionnaire.
Une
femme, Marie-Anne Maillat, découvre à terre l'index du Saint
qu'elle remet plus tard à l'évêché de Saint-Claude.
Cette
même nuit (le 19 juin 1794) les restes insignes de Saint Claude sont
brûlés. Les cendres sont jetées dans un endroit de la Bienne
appelé Coinchette. Des fragments du crâne demeurent qui sont sauvés
par un certain Jean-Marie Félix Prost, qui les donne ensuite à
Clairvaux.
Se
glorifiant de ce sacrilège devant la société populaire de
Besançon, le commissaire de la République Morel, s'étonne de ce
que « le grand Saint Claude, qui toute sa vie a fait des miracles,
qui a préservé du feu et des épidémies une grande partie de
l'Europe, n'a pu se garantir du brûlement (sic) que le représentant
Lejeune lui a fait subir ». (La Vedette, Journal de Besançon, tome
V, p. 168).
En
1799, un incendie ravage la ville de Saint-Claude, « l'incendie
ayant commencé, on ne sait comment, en plein midi, par un ciel
serein et un air calme, les habitants frappés d'un tel aveuglement
et d'une stupeur si extraordinaire, que, malgré la présence des
secours et l'heure favorable, loin d'employer les moyens d'éteindre
le feu, chacun s'occupe de démeubler sa maison, la laissant dévorer
par les flammes, de sorte qu'après un court espace de temps le sol
que couvre une ville riche et florissante n'offre plus à la vue
qu'un tas de décombres enflammés et de cendres fumantes...
Le
feu épargne une seule maison, celle d'un homme pieux du nom de
Calais, dont l'épouse a reçu le chapelet de Saint Claude, que les
impies lui ont donné à l'instant où ils brûlent la relique. »
(Godescard Vie des Saints, 6 juin, Besançon 1836).
Le
toit seul de la cathédrale Saint-Pierre est touché. Après la
période révolutionnaire, la vénération des reliques de Saint
Claude reprend.
La
meilleure vie de Saint Claude reste celle publiée anonymement au
XIXe siècle à Besançon dans le volume II des Vie des Saints de
Franche-Comté, consacré aux saints évêques.
La
ville de Saint-Claude doit sa notoriété à son monastère, Condat,
fondé dans les années 430 par Romain, premier « Père du
Jura ». Cette importante abbaye bénéficie du prestige de son
antiquité et de celui de ses Saints fondateurs et thaumaturges
durant tout le Moyen Âge – dont Saint Claude, abbé Mérovingien
« découvert » au XIIe siècle... Avant d’être
remplacée par un évêché en 1742.
Différentes
recherches archéologiques entreprises sur l’abbaye de
Saint-Claude, mais surtout, depuis 1998, sur une petite partie de
l’établissement médiéval que l’on dénomme le « palais
abbatial », en raison de son affectation à l’époque
moderne. Il s’agit d’un immeuble d’habitation ayant investi la
résidence abbatiale et épiscopale, qui elle-même a intégré des
espaces résidentiels plus anciens et un ensemble de chapelles
couplées à un cimetière et à une galerie.
À
travers cette recherche de terrain, croisée avec l’étude des
sources écrites, on cherche à répondre à l’évolution du site
du palais abbatial et de sa place dans la connaissance de la
topographie monastique. La finalité de cette recherche a été une
mise en perspective de l’organisation du monastère Jurassien dans
le cadre plus global des grands établissements Bénédictins, avec
leurs singularités ou leurs aspects communs.
L’archéologie
du bâti a révélé l’existence de structures médiévales
conservées en élévation dans les caves des immeubles qui ont fait
l’objet de cette étude. La fonction primaire de ces vestiges,
intégrés dans des campagnes successives de constructions entre le
XVe et le XXe siècle, a pu être définie : Il s’agit de
2 chapelles bordées sur leurs flancs nord par une longue galerie
voûtée et sur leurs flancs sud par un cimetière.
La
galerie du grand cloître dessert l’abbatiale des Trois-Apôtres à
l’est et l’église Saint-Claude à l’ouest, distantes de 110
mètres, elle est conservée aujourd’hui sur 44,50 mètres de
longueur. La galerie est la construction la plus ancienne conservée
en élévation. Les maçonneries mises au jour, en particulier les
premières assises de fondations, témoignent d’une construction
dont les caractéristiques principales appartiennent à
l’architecture Romane. Les datations radiocarbones confirment une
datation dans la première moitié du XIe siècle. Cette
galerie, véritable rue couverte à l’intérieur du monastère,
revêt une fonction liturgique importante, particulièrement dans le
cadre de processions des religieux se déplaçant d’une église à
une autre. La fouille du grand cloître n’a révélé, fait
intéressant, aucune sépulture, mais des constructions antérieures,
notamment un bâtiment sur poteaux de bois du haut Moyen-Âge et un
court segment d’une voie empierrée menant à une petite forge du
Xe siècle. En revanche, les premières caves au nord ont révélé
une file de 7 tombes maçonnées contemporaines de la galerie et
adossées contre son parement nord en situation privilégiée. Ces
tombes témoignent du degré de sacralité accordée à cet espace de
circulation.
La
mise en parallèle des observations de terrain avec les indications
livrées par les sources écrites a permis, notamment, de découvrir
le vocable de la chapelle du XIIe siècle :
Notre-Dame-des-Morts. Dans cet édifice, les sépultures se
concentrent majoritairement dans le vestibule à partir des
XIVe/XVe siècles. Les multiples tombes découvertes dans la nef
et le chœur de Notre-Dame appartiennent pour la plupart à un espace
antérieur à la chapelle et fonctionnant avec le grand cloître.
L’analyse
archéologique des élévations de la chapelle Romane a également
révélé de nombreuses transformations au cours des siècles. Dans
un premier état, la nef est charpentée alors que le chœur est
peut-être déjà voûté. Dans une seconde phase, au XVe siècle,
l’ensemble de l’édifice est voûté, des contreforts épaulent
le mur gouttereau sud alors que la nef est divisée en deux travées
par un arc-doubleau.
Un
décor peint roman de faux appareil à bandes rouges sur fond blanc
cède la place au XVIe siècle à un enduit blanc et rose
soulignant les éléments architecturaux. Parmi les installations et
dispositifs internes, notons la présence d’armoires (à
reliques ?) et d’un grand arc ouvrant sur la partie centrale
de la nef depuis le grand cloître.
Les
jardins actuels succèdent à un cimetière fonctionnant avec la
chapelle Romane. Un sondage ouvert sur le flanc sud du chœur a
permis de déterminer que, dans son aspect actuel, la terrasse
résulte des travaux de l’évêque au XVIIIe siècle.
C’est
à partir du 3e quart du XVe siècle que la chapelle
Notre-Dame-des-Morts a été progressivement englobée dans les logis
des officiers du monastère. À cette date, Claude Venet, chantre du
monastère, construit ses appartements au-dessus d’un segment du
grand cloître et d’une partie du vestibule.
Cette
dernière est accolée au vestibule de l’église Romane. Un caveau
en son centre lui accorde une fonction funéraire et privée. La
lecture d’une dédicace peinte, découverte lors de restauration du
décor de la voûte en 1999 et 2000 permet d’identifier Claude
Venet comme le commanditaire de la chapelle mortuaire ainsi que la
date d’exécution des peintures, 1478. Le décor de cette voûte
est celui d’un Christ en Majesté, trônant et bénissant, encadré
des représentations des quatre évangélistes le Tétramorphe. Des
scènes secondaires couvrent les murs latéraux, dont une possible
représentation du religieux.
Un
collège apostolique, malheureusement très dégradé, occupe l’arc
de front entre les deux voûtes de la chapelle. Cette dernière,
construite postérieurement à l’aménagement des appartements du
chantre, s’insère dans les structures préexistantes que sont le
vestibule de Notre-Dame et l’arcature supportant la façade sud du
logis de Claude Venet.
À
la suite d’un incendie au XVIe siècle, le logis du chantre
est agrandi au-dessus du vestibule et de la chapelle funéraire de
Claude Venet. On a conservé la baie axiale du pignon de la chapelle
romane qui devient une ouverture interne permettant à l’officier
de suivre les offices depuis ses appartements.
De
nouvelles ouvertures ont été percées dans la première moitié du
siècle suivant, simultanément à de nouvelles constructions
renforçant le caractère résidentiel et monumental du logis devenu
abbatial.
Le
volume médiéval de Notre-Dame-des-Morts est alors amputé par la
construction d’un étage. De cette époque date la reconversion de
la chapelle funéraire Notre-Dame-des-Morts en chapelle privée du
palais abbatial : Notre-Dame-de-Compassion. Après la
sécularisation de l’abbaye en 1742, l’évêque procède à de
profonds remaniements du palais nouvellement épiscopal, en
supprimant les chapelles et en redistribuant espaces domestiques et
de circulations.
Au
début du XIXe siècle, l’immeuble est divisé en plusieurs
propriétés privées transformées en appartements... !
Saint
Claude, Archevêque de Besançon - Magnificat
www.magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_claude.html
Vies
des Saints pour tous les jours de l'année - Saint Claude, Archevêque
de ... Archevêque de Besançon (607-699). Saint Claude. Saint Claude
illustra par ses ...
699
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/699
Cette
page concerne l'année 699 du calendrier julien. ... Claude, évêque
de Besançon, retiré au monastère de Saint-Oyand-de-Joux (auj.
Saint-Claude, Jura).
ICONOGRAPHIE
CHRÉTIENNE: Saint CLAUDE ...
har22201.blogspot.com/2012/06/saint-claude.html
7
juin 2012 - Saint Claude illustra par ses vertus la partie orientale
de la Bourgogne .... Saint Claude mourut le 6 juin 699, dans la
quatrième année du règne ...
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