Cette
page concerne l'année 704 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
KAHINA
LA GRANDE REINE AMAZIGHE QUI A TENU TÊTE AUX MUSULMANS ENVAHISSEURS,
LA REINE KAHINA |
Jamais sans doute un personnage historique n'a fait l'objet de tant d'interprétations. La reine Dihya est en effet plus qu'une reine au comportement exemplaire et héroïque. Elle est un symbole de résistance, et habite l'imaginaire des Imazighen. Son nom n'est même pas bien établi : elle s'appelait peut-être Dahya, Damya ou Kahia...
Bien des interprétations la concernant ne sont pas sans arrière-pensées idéologiques. Pour les Occidentaux, il s'agit d'une reine mythique, comme s'il fallait minimiser son combat. On la dit chrétienne. Les historiens arabes la surnomment Kahina, ce qui veut dire la prophétesse, au sens noble, mais aussi péjorativement la devineresse, la sorcière pour certains. D'autres la déclarent de
religion juive pour montrer qu'elle est une ennemie de la foi musulmane, ce qu'elle est effectivement, mais certainement pas en termes religieux. (Qu'en sait-on ? Les peuplades traversées par les hordes musulmanes n'ont pas toutes embrassées la religion d’Allah avec joie et entrain, beaucoup ont tentés de conserver leur propre religion et l'intégrité de leur pays au péril de leur vie mais ils ont résisté... ! ) Quant aux juifs, ils l'on admirée, faisant un parallèle avec Déborah, la princesse mythique qui réveille le peuple. Les Imazighen eux-mêmes ont sans doute exagéré le personnage, puisqu'on lui prête parfois l'âge, de toute évidence très exagéré, de 127 ans à sa mort ! (c'est une femme admirable elle a osé ce que beaucoup d'homme n'ont pas fait elle a tenue tête aux envahisseurs sanguinaires et colonisateurs)
Cette page montre la réalité historique devenue légendes. Dihya est effectivement un exemple de courage hors du commun. Chef politique hors de pair, elle est aussi une femme qui a protégé ses enfants.
Dihya,
Dhaya ou Damya ? Les sources divergent et on ne connaît pas son vrai
nom. Si on retient Damya :
Ce
prénom vient sans doute du verbe edmy en tamazigh, qui signifie
devineresse.
En
Chaouias Tacheldit, Dihya signifie « la belle ».
On
a souvent appelé la reine Dihya Tadmut ou Dihya Tadmayt.
Tadmut/Tadmayt signifie gazelle.
STATUE DE KAHINA EN ALGERIE |
En ce qui concerne le surnom de Kahina, il est manifestement arabe. Cependant, si certains historiens arabes et juifs la décrivent comme un personnage haïssable, il n'est pas certain qu'il soit péjoratif. Kahina a été souvent interprété comme signifiant sorcière. La réalité est différente. A, l'origine, le terme, qui donne aussi les prénoms féminins Karine et Karina, signifie en grec « être pure ». De là en Hébreu, la dérivation Cahen, Cohen, qui signifie prêtre ou prêtresse, donc homme ou femme pur et le prénom français Corinne qui signifie femme pure.
On
sait qu'en Afrique du Nord, toutes les prêtresses subissaient un
rituel de purification, qui semble être une tradition d'origine
animiste. En arabe, le dérivatif Taher, qui vient de Kahin, a le
même sens. Ce surnom s'applique aux prophètes et poètes avant
l'islam et il n'est pas péjoratif. Il n'est pas étonnant que Dihya
se soient vu donner à la fois les qualités de Reine et de
Prêtresse. Les anciens Aghellid, c'est à dire les rois, ont aussi
un pouvoir spirituel.
On
ne sait presque rien de son origine. Nous ignorons sa date de
naissance. Ce qui est certain, c'est qu'elle originaire de la tribu
Djawara ou Jeroua donc une tribu Zénata, dont le mode de vie est
pastoral et semi-nomade... Elle est peut-être la fille de Mélag,
Roi des Aurès.
Selon
Ibn Khaldoun, elle serait une Zénata de la branche Madaghis (ou
Badaghis). Sa généalogie serait la suivante : Louwa le Grand --->
Nefzawa ---> Banou Yattofene --> Walhassa --->Dihya.
Il
y a de quoi rire quand on lit l’une des premières leçons
d’histoire officielle dispensée aux écoles publiques du Maroc...
Selon laquelle les Amazighs sont les premiers habitants d’Afrique
du nord, venus d’Arabie, via l’Abyssinie et adorent les ovins et
la volaille.
Pour
un enfant de 12 ans cette vérité historique est anesthésiante
quand elle ne relève que de la pure réclame pour introduire les
Arabes, venus également de cette même Arabie ancestrale, emboîtant
le pas aux ancêtres, pour apporter la vraie religion d’Allah qui
au lieu de recommander l’adoration des animaux de la bergerie et de
la basse cour permet leur consommation !!!
En
une trentaine de mots cette première leçon de l’histoire
officielle pour enfants fournit divers sujets de surprises allant
d’une origine arabe des Berbères à la zoolâtrie.
Le
premier sujet de l’origine arabe des Berbères se superpose à
celui de l’origine de l’Islam : le Coran et les mythes de la
Création adamique qui doit forcement rayonner à travers la Terre.
En
somme les Berbères ne sont autres que des Arabes qui sont venus plus
tôt que les Arabes musulmans. (que ne feraient-ils pas pour prouver
qu'ils sont antérieur à toute vie sur la terre et donc que leur
religion est la seule vrai)
La
fraternité adamique issue d’un mythe se heurte à la fraternité
anthropologique issue de la paléontologie qui montre l’opposé de
cette première leçon d’histoire officielle : A savoir que
les Berbères sont sur leur continent de naissance et que les Arabes
ne sont d’autres que des Berbères arabisés ayant immigré en
Arabie via l’Abyssinie et le détroit de Bab Almandeb.
Les
rédacteurs de l’histoire officielle mise sur la dévotion des
Amazighs pour ne pas remettre en cause cette annexion ethnique et ce
changement du centre de rayonnement de l’espèce humaine.
Le
second sujet relatif à la zoolâtrie relève beaucoup de la
mythomanie des historiographes arabes dont le but est de rabaisser
les cultes préislamiques des Berbères (et des autres) afin de
justifier leur mission d’islamisation. Même Ibn Khaldoun
admirateur des ruines des grandes cités préislamiques ajoute sa
voie à celle de ses prédécesseurs pour faire de cette confusion
des cultes non islamiques une justification à posteriori de
l’agression islamique contre les non musulmans aussi bien en
Afrique qu’en Asie ou en Europe. (enfin une vérité, tout est bon
pour promouvoir cette religion, et même encore aujourd'hui)
Le
programme d’histoire raconte l’épopée légendaire des étriers
d’Allah dont seul Oqba retient l’attention. Il a mis au frais les
pattes de son cheval quelque part dans une plage d’Agadir ou de
Safi ou d'Azilah et levant son sabre comme en s’égosillant face à
l’onde océane annonce que s’il y a une autre contrée au-delà
de cette mer il l’atteindra pour prêcher l’Islam. (C'est chose
faite aujourd'hui et de dramatique façon) Évidemment il a déjà
fait le plein des différents pillages et il lui faut une raison pour
rebrousser chemin.
Pour
d’autres Oqba n’a jamais été ni à Taroudant ni à Safi et
qu’au plus il a été du coté de la plage de Saadia ou de Siga
(situé à 4 km de l’embouchure de la Tafna, au Nord du Maroc)...
Les sources arabes dont cet épisode est tiré n’offrent à Oqba
que des louanges et aux Amazighs, (quand ils ne sont pas odieux, ils
sont traîtres), que des insultes. Même le grand Ibn Khaldoun
s’évertue à signaler le chiffre numérique de leurs traîtrises
face aux étriers d’Allah il en a dénombré plus de 12 au cours de
cette période dite de la conquête islamique. (c'est tellement plus
valorisant de faire croire que les peuples viennent à leur rencontre
déjà tout convertis et heureux d'entrer dans la mouvance du
prophète, et tant pis si en grattant un peu on s'aperçoit que cela
s'est fait dans la douleur et le sang et l'esclavage, partout où ils
sont allés.)
La
conquête arabe de l’Afrique du nord n’est pas une vérité
précise et littérale et à chaque incursion arabe pour piller
suivait un revers tragique dont l’écho retentissait à Damas et en
Syrie.
Pour
justifier les revers des armées arabes face à la résistance
amazighe, les historiographes tardivement ont mis sur la bouche du
khalife Omar Ibn Al Khattab, une prophétie sous forme d’interdiction
de conquérir l’Afrique du nord en jouant sur la sémantique de son
nom Ifriqya (pris pour diviser ou rompre les rangs). L’interdiction
d’Omar préférant la paix à la guerre renforce le prestige de ce
calife...
LA CONQUÊTE ARABE |
Les Arabes installés en Syrie, en Irak et en Égypte n’ont pas l’humeur pacifique et pacifiste et l’entreprise de la « guerre sainte » à leurs yeux n’est en fait qu’une forme d’enrichissement rapide par la violence, le pillage et non la propagation de l'Islam qui n’est qu’un objectif secondaire (ou une belle excuse)... L’Afrique du Nord en dehors de la conquête du trône des pharaons passe le clair de son histoire dans une paix qui attire les Phéniciens, les Doriens, les Grecs, les Romains, les Vandales, les Wisigoths, les Arabes et les Européens depuis le XVe siècle.
Bien
qu’aucune trace épigraphique n’est venue confirmée le récit
d’Hérodote notamment en Cyrénaïque, il demeure qu’à l’époque
antique les Amazighs ont été réveillé par des flottes de colons
venus du pourtour de la Méditerranée. Sans doute que l’autorité
et la puissance de Carthage leur ont fait prendre conscience qu’une
générosité accordée sans mesurer que des réactions futures peut
causer d’affreuses conséquences.
Les
invasions maritimes d’Afrique du nord sont toujours repoussées par
les Amazighs sauf quand ils y sont impliquées comme dans les
diverses guerres puniques et encore une autre fois leur générosité
accordée à un étranger leur a valu une colonisation Romaine.
Chasser un colon Punique par un colon Romain, revient en fait à
garder la même lame sur la gorge en changeant le manche seulement.
C’est devenue une coutume spontanée, instinctive depuis les temps
antiques de s’opposer à l’envahisseur et cette réaction
coutumière et logique a toujours été observée jusqu’au XXe
siècle. Au cours de cette longue période les Amazighs se sont
montrés en mesure d’infliger des défaites cuisantes aux plus
grandes armées de l’époque fussent-elles Grecques, Arabes,
Portugaises, espagnoles ou française.
Un
des objectifs de ce chapitre est de montrer que la spiritualité
Amazighe
est restée la même depuis l’antiquité jusqu’à aujourd’hui.
Tous les changements qui sont survenus sont des changements de
surface et qu’au fond l’âme Amazighe est restée fidèle à elle
même craignant le supranaturel qu’il soit divinité ou dieu païen
ou monothéiste...
La
reine Dihya est noble et originaire de l'Aurès, sans doute
descendante d'une très ancienne lignée amazighe. Ceci explique
comment elle parvient à la royauté. Il semble que son pouvoir lui
est donné par un conseil de tribus, ce qui est courant à l'époque.
Grâce à son intelligence remarquable, elle organise une
confédération, regroupement de tribus, ce qui est courant face à
un péril grave. La légende dit aussi qu'elle a été d'une beauté
éblouissante. Ce genre de description, basé sur l'admiration, doit
être pris avec circonspection. Il est courant de magnifier un
personnage important, et à plus forte raison une femme, par la
beauté. On sait que c'est à un âge avancé qu'elle est amenée à
lutter contre les musulmans. Elle est sans doute âgée au moins de
quarante ans (plus probablement cinquante ou soixante ans, on ne
sait). (Sans doute était-elle belle pour les critères de l'époque
et en plus elle possède la beauté de l'âme et du cœur !)
On
ne sait pas précisément sa religion. Peut-être est-elle chrétienne
ou juive, mais peut-être également animiste. Ce point est très
controversé. Nous donnons ici quelques éléments de discussion.
C'est Ibn Khaldoun qui émet l'hypothèse qu'elle est juive. Mais on
peut raisonnablement penser qu'elle est animiste :
L'histoire des juifs d'Afrique du Nord est relativement bien connue à cette époque. Les communautés sont très restreintes. Elles sont acceptées, mais on ne voit pas comment une reine juive auraient pu avoir le pouvoir.
L'histoire des juifs d'Afrique du Nord est relativement bien connue à cette époque. Les communautés sont très restreintes. Elles sont acceptées, mais on ne voit pas comment une reine juive auraient pu avoir le pouvoir.
Il
n'y a jamais eu de rois ou de reines juifs dans les Aurès d'après
les documents historiques. Par ailleurs l'invasion musulmane est
accompagnée de l'implantation de juifs, qui assument les métiers
interdits aux musulmans : Banquiers.
Certains
métiers du commerce.
Forgerons.
Ces
métiers sont absolument indispensables à l'armée musulmane, et à
l'administration des territoires conquis. L'Islam, à cette époque,
les protège... Si Dihya avait été juive on ne voit pas pourquoi
elle aurait combattu les musulmans.
Ce
n'est pas pour rien que les historiens juifs l'ignorent ou, au
contraire, la décrivent comme une redoutable ennemie. Il nous semble
plus logique de penser que lorsque Ibn Khaldoun la dit juive, il veut
tout simplement dire qu'elle appartient à une religion existant
avant la pratique islamique.
On
a qualifié à tort la reine touarègue Ti Hinan de chrétienne de la
même manière. La découverte de son tombeau a montré que cette
reine est animiste. Quelque soit la rigueur d'Ibn Khaldoun, on peut
penser qu'il n'a pas les moyens de déterminer exactement, plusieurs
siècles après, la religion de Dihya.
Prétendre qu'elle est chrétienne se heurte à d'autres difficultés. A cette époque, le christianisme s'est effondré depuis longtemps en Afrique du Nord. Le seul royaume chrétien restant est celui des Djeddars, dont on ne sait pas grand chose sinon que les Byzantins cherchent sans succès à s'en faire un allié. Les Byzantins tentent d'imposer un christianisme d'état, ce qui provoque une guerre entre eux et les Imazighen qui dure plusieurs siècles. Or, les Imazighen laissent au départ musulmans et Byzantins s'entre-tuer, chrétienne, Dihya se serait probablement alliée au Byzantins, d'autant que la révolte de Koceilia contre les musulmans, quelques dizaines d'années auparavant, doit encore être dans toutes les mémoires.
On a affirmé aussi que Dihya est adoratrice de Gurzil, une divinité amazighe représentée par un taureau. Si le culte du Taureau, symbole de virilité et de puissance, est connu en Afrique du Nord dans l'Antiquité, aucun élément historique ne prouve que Dihya en est une prêtresse. On peut donc penser que Dihya est très probablement animiste, mais sans que l'on connaisse vraiment le culte auquel elle appartient. Cependant, faute de preuves archéologiques, nous nous garderons bien de nous avancer plus... Selon la légende, elle vit dans un somptueux palais. A plusieurs reprises, on a pensé l'avoir trouvé, mais apparemment sans succès pour l'instant.
Prétendre qu'elle est chrétienne se heurte à d'autres difficultés. A cette époque, le christianisme s'est effondré depuis longtemps en Afrique du Nord. Le seul royaume chrétien restant est celui des Djeddars, dont on ne sait pas grand chose sinon que les Byzantins cherchent sans succès à s'en faire un allié. Les Byzantins tentent d'imposer un christianisme d'état, ce qui provoque une guerre entre eux et les Imazighen qui dure plusieurs siècles. Or, les Imazighen laissent au départ musulmans et Byzantins s'entre-tuer, chrétienne, Dihya se serait probablement alliée au Byzantins, d'autant que la révolte de Koceilia contre les musulmans, quelques dizaines d'années auparavant, doit encore être dans toutes les mémoires.
On a affirmé aussi que Dihya est adoratrice de Gurzil, une divinité amazighe représentée par un taureau. Si le culte du Taureau, symbole de virilité et de puissance, est connu en Afrique du Nord dans l'Antiquité, aucun élément historique ne prouve que Dihya en est une prêtresse. On peut donc penser que Dihya est très probablement animiste, mais sans que l'on connaisse vraiment le culte auquel elle appartient. Cependant, faute de preuves archéologiques, nous nous garderons bien de nous avancer plus... Selon la légende, elle vit dans un somptueux palais. A plusieurs reprises, on a pensé l'avoir trouvé, mais apparemment sans succès pour l'instant.
Voici
ce qui généralement est admis par les historiens de l'histoire de
Dihya : A son époque, une guerre oppose les musulmans, dirigés
par Hassan d'Ibn en Nu'man, les chrétiens Byzantins, qui tentent de
préserver leurs possessions dans cette région, et les Imazighen,
habitants des lieux. Ces derniers sont d'abord divisés sur la
conduite à tenir. La Reine Dihya parvient à les rassembler, par son
pouvoir de conviction et sa grande intelligence pour lutter contre
l'invasion musulmane.
Le
résultat ne se fait pas attendre, puisqu'en 697, sous son
commandement, ils écrasent l'armée d'Ibn en Nu'man. Celui-ci doit
livrer bataille près de l'Oued Nini, à 16 km d'Aïn al Bayda. Les
troupes Imazighen font tant de victimes que les Arabes appellent le
lieu « Nahr Al Bala », ce qui se traduit par « la
rivière des souffrances ». On dit que la rivière était rouge
du sang des combattants arabes.
Après
cette victoire les Imazighen poursuivent les musulmans, et les
obligent à se réfugier dans la place forte de Gabès. Le calife
Malik rappelle alors ses troupes en Tripolitaine (l'actuel nord de la
Libye).
Ibn
Khaldoun donne dans sa version des détails étranges sur cette
première bataille. Il prétend notamment que les Imazighen ont
posséder des chameaux de combat. Si cela est le cas, ceci signifie
qu'ils sont alliés à une tribu Saharienne, ce qui n'est pas établi.
Si de telles alliances sont connues lors de la lutte contre les
Byzantins, dans les siècles précédents, elles ne sont pas établies
lors de l'invasion musulmane.
Il
indique également que les Imazighen ont capturé 40 musulmans et les
ont laissé rejoindre leur camps, à l'exception de Khaled, que la
reine a décidé d'adopter... Ce récit lyrique très beau, reste lui
aussi sujet à caution. On ne comprend pas pourquoi les Imazighen
n'ont pas gardé les musulmans en otage, pratique courante à
l'époque... Après cette défaite cuisante, les musulmans décident
de concentrer leur effort de guerre contre les chrétiens Byzantins.
DIEU DE LA GUERRE |
La
même année, Ibn en Nu'man fonde Tunis.
En
fait, les Byzantins sont obligés de lâcher prise, préoccupés par
des tensions au nord de leur empire.
La
montée en puissance des royaumes chrétiens Européens constituent
en effet une menace pour eux encore plus grave que l'invasion
musulmane. (ils se sont lourdement trompés d'ennemis)
Le
royaume de Dihya reste alors le seul obstacle contre la progression
des musulmans à l'ouest et Hassan Ibn en Nu'man reprend l'offensive
contre les Imazighen. Conscient de la forte résistance qu'il va
rencontrer, il entreprend une conquête systématique du pays...
Possédant
Carthage et la nouvelle ville de Tunis, il dispose enfin de solides
bases arrières. Dihya se trouve alors forcée d'appliquer une
politique de terres brûlées. Devant eux, les musulmans ne trouvent
qu'un pays détruit. Une partie de la population n'apprécie pas
cette politique, encore que ceci ne soit pas historiquement prouvé.
Ibn Al Nu'man en tire partie : Il obtient des renforts du calife Abd
al-Malik en 702.
Son
armée compte alors probablement plus de 50 000 combattants. Face à
une telle force, Dihya n'a d'autre choix que cette politique
désespérée. Après 2 ans de guerre, la bataille finale a lieu en
704, à Tabarqa. Dihya envoie auparavant ses 2 fils rejoindre le camp
musulman, afin de préserver les intérêts de sa famille. Ceci
signifie que, loin de se renier, elle se place au contraire comme un
chef de guerre, qui privilégie son combat et se libère ainsi de
toute attache familiale. Il est probable qu'elle sait son combat
perdu mais loin de plier, elle accepte la mort avec un courage qui
force l'admiration. La bataille de Tabarqa est finalement gagnée par
les musulmans, mais ce n'est pas une victoire facile pour eux.
Les
Imazighen, bien que très inférieurs en nombre, opposent une
farouche résistance. Ibn Khaldoun décrit le combat comme
particulièrement âpre et dit que les musulmans bénéficient
« d'une intervention spéciale de Dieu ». Ceci signifie
que les Imazighen livrent sans doute un combat terrible, qui met à
mal les troupes musulmanes. Finalement, la reine Dihya est capturée
et décapitée au lieu-dit Bïr El Kahina (Le puits de la Kahina). Sa
tête est envoyée au calife Malik selon certains, jetée dans le
puits selon d'autres. Hassan Ibn en N'uman fait preuve d'un grand
respect pour le peuple amazigh après sa victoire. Il ne fait pas de
prisonniers et ne commet aucun pillage. Sa grande tolérance en fait
d'ailleurs l'un des artisans de l'islamisation des
Imazighen...(???!!!)
Les
deux fils de Dihya (Ifran et Yezdia) ont rejoint le camp musulman
avant la bataille. Certains auteurs ont vu là une trahison de leur
part. C'est à notre avis une erreur, puisqu'il est clairement établi
qu'ils rejoignent le camp adverse sur ordre de Dihya, et qu'ils ne
participent pas à la bataille de Tabarqa. Ils ne se convertissent
jamais à l'Islam et n'obtiennent un commandement militaire
qu'ensuite, lorsque Hassan Ibn en N'uman se décide à conquérir le
Maroc...
Selon certains auteurs, Dihya a également un fils adoptif du nom de Khaled, un jeune arabe fait prisonnier lors de la bataille de l'Oued Nini, qu'elle a adopté. Même si on ne peut totalement exclure cette adoption, cette thèse nous semble douteuse, et la description qu'en donne Ibn Khaldoun sujette à caution... Il a en effet affirmé qu'elle partage le lait de son sein entre Khaled et ses deux enfants légitimes, ce qui semble impossible pour une femme âgée. Mais il se peut qu'il décrive une cérémonie d'adoption qui est alors en vigueur, ou la femme montre son sein au fils adopté.
Selon certains auteurs, Dihya a également un fils adoptif du nom de Khaled, un jeune arabe fait prisonnier lors de la bataille de l'Oued Nini, qu'elle a adopté. Même si on ne peut totalement exclure cette adoption, cette thèse nous semble douteuse, et la description qu'en donne Ibn Khaldoun sujette à caution... Il a en effet affirmé qu'elle partage le lait de son sein entre Khaled et ses deux enfants légitimes, ce qui semble impossible pour une femme âgée. Mais il se peut qu'il décrive une cérémonie d'adoption qui est alors en vigueur, ou la femme montre son sein au fils adopté.
Longtemps
encore, Dihya et ses fils susciteront des légendes. Ceci est sans
doute dû autant à sa détermination de femme, insoumise jusqu'au
sacrifice d'elle-même qu'à la protection qu'elle donne jusqu'au
bout à ses fils, en mère exemplaire. Symbole des femmes Imazighen,
elle est aussi le symbole de toute une culture, à l'égal de
Massinissa et de Jugurtha...
Plusieurs
femmes ont écrit des romans sur la Kahena au XXe siècle et
plusieurs penseurs la considèrent comme une des premières
féministes au début du Moyen-Âge. Une des premières reines
guerrières de l'Histoire. La présence de 2 des 6 anciennes
nécropoles réservées aux Cohanim en Afrique du Nord qui se
trouvent à Biskra et à Bône peuvent être reliées à la famille
de la Kahena.
Dans
la région des Aurès, les Chaouis l'appellent Yemma El Kahina (maman
Kahina) et plusieurs chansons lui sont dédiées dans le terroir
Chaouis, soit en arabe soit en chaouis. Le groupe le plus connu de la
ville de Batna et en Algérie portait le nom de El Kahina dans les
années 1980...
Dihya
sera la seule femme de l'histoire à combattre l'empire Omeyyade. Les
Omeyyades demandent aux Zénètes de leur fournir 12 000 combattants
pour la conquête de l'Andalousie comme condition à la cessation de
la guerre.
L'intervention
de Musa ben Nusayr règle le problème avec les Berbères en nommant
Tariq ibn Ziyad à la tête de l'armée zénète et des autres
Berbères. Son fils devient gouverneur de la région des Aurès et
par la suite sa tribu aura un pouvoir dans les Aurès.
Une
statue à l'effigie de la Kahena a été élevée à Khenchela en
Algérie en 2003.
Selon
l'historien Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du
Maghreb, plusieurs tribus Berbères pratiquent le judaïsme.
Kahena
est réputée user de pouvoirs magiques : « Hassan accorde
au fils de la Khahina le commandement en chef des Djerawa et le
gouvernement du Mont Awres, il faut savoir que d'après les conseils
de cette femme, conseils dictés par les connaissances surnaturelles
que ses démons familiers lui ont enseignées, ses 2 fils se sont
rendus aux Arabes avant la dernière bataille ».
Parmi
les tribus Berbères, Ibn Khaldoun distinguait :
- les Djeraoua (ou Djerawa), tribu qui habite les Aurès et à laquelle appartenait Kahena ;
- les Nefousas (ou Nefzaouas), des berbères de l'Ifriqiya ;
- les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghiata et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa (nom arabe correspondant au Maroc).
Parmi
ces tribus originaires de l'actuelle Tunisie, des Aurès, de
l'actuelle Algérie et de l'actuel Maroc, la tribu des Djerawa est
une des plus puissantes de la confédération des Zénètes.
Mais,
selon Gabriel Camps, les 2 tribus berbères cités, Djerawa et
Nefzaouas, seraient de confession chrétienne avant l’arrivée de
l’Islam.
Dihya
commande la tribu des Djerawas pendant 65 ans. Ad Darisi prétend
qu'elle a vécu 127 ans et a gouverné l'Ifriqiya pendant 5 ans.
Dihya
ordonne la mort du général Omeyyade Oqba Ibn Nafi Al Fihri. Les
Berbères Tahuda exécutent cet ordre, ce qui déclenche la guerre
entre les Berbères et les Omeyades.
La
tribu berbère des Banou Ifren Zénète est la première à défendre
les territoires au côté de la Kahina. Alors, Dihya sort triomphante
de cette guerre. Hassan Ibn en N'uman demande alors les renforts
musulmans.
Le
rôle joué par Dihya a constitué un enjeu considérable pour ses
commentateurs. Les sources que nous avons sur Dihya, symbole de la
résistance à l'expansion musulmane, proviennent en grande partie
des historiens musulmans. C'est donc pour certains d'entre eux, sur
des arrière-pensées et vues politiques que sont fondées leurs
affirmations. Cela est d'autant plus difficile à vérifier que les
sources diverses sont rares.
Cependant,
au moment de l'époque Romaine et Byzantine, certains Zénètes sont
chrétiens. Certains (comme Gabriel Camps, dans son livre Berbères -
Aux marges de l'histoire) pensent que Dihya est chrétienne, parce
qu'elle est la fille de Matya lui-même fils de Tifan. Ces noms sont
les déformations de Matthieu (comme l'Apôtre) et Théophane (repris
par de nombreux Saints chrétiens). Le christianisme est en outre
largement répandu, une grande partie des populations Berbères du
nord ayant été christianisés sous l'empire Romain.
Les
Zénètes et le reste des Berbères (plusieurs tribus non Zénètes
comme les Houaras ou les Awraba) ont fait partie des troupes de la
Kahina qui ont combattu les musulmans. Ibn Khaldoun nomme pour source
Hani ben Bakur Ad Darisi. Celui-ci donne les renseignements sur la
vie de Dihya, affirmant notamment qu'elle a des démons qui lui
dictent des prédictions.
La
Kahina était considérée comme sorcière ou possédée. (lorsqu'on
veut tuer son chien on l'accuse d'avoir la rage)
LA POLITIQUE DE LA TERRE BRULÉE |
Ainsi
ont-ils participé à la conversion de nombreuses tribus
berbères. ???
D'autres
laissent entendre que Dihya est animiste, sans pouvoir pour autant
préciser de quel culte il s'agit, les Berbères ayant été païens
avant l'arrivée du christianisme. La signification prêtresse et
être pur du nom Kahena correspond ainsi à une tradition animiste
d'Afrique du Nord, selon laquelle les prêtresses subissent un rituel
de purification.
Selon
certains historiens, elle est juive, issue de la tribu des Djerawa.
Selon les dernières recherches effectuées notamment à l'université
de Cambridge autour des manuscrits découverts à la Guenizah du
Caire (découverts au début du XXe siècle et analysés depuis
l'an 2000), le père de la reine Kahena s'appelait Maatia, dérivatif
de Mattathias, nom du prêtre juif, père de Judas Macchabée, qui a
expulsé les Séleucides de Judée en -165.
Amphithéâtre
d'El Jem en Algérie, dans la région des Aurès, aucune étude
sérieuse n'a été entreprise à ce jour. Mais depuis 2006, les
autorités Algériennes affirment entreprendre des recherches.
La
ville antique de Baghaï (dans la wilaya de Khenchela), où est
supposé se trouver le château de la Kahena (si elle a habité un
palais, ce que ne démontre aucune étude archéologique), pourtant
classée monument du patrimoine national, est en péril, ce que
déplorent les spécialistes Algériens sur place.
Entre
l'antique Thevest romaine (aujourd'hui Tebessa) et l'agglomération
de Bir El Ater se trouve un puits appelé « Bir el kahina »
(le puits de la kahina), en référence ou en souvenir du lieu où
elle a été tuée. À Baghaï, petit village à une vingtaine de
kilomètres de Khenchela, les habitants désignent certaines ruines
anciennes comme les ruines du « palais de la Kahina ».
Le
nom de la rivière Meskian, où Kahina remporte sa première victoire
contre le général Ibn Numan, ainsi que celui du village de Meskiana
qu'elle traverse, vient des mots berbères Mis n Kahina qui signifie
« les fils de Kahina ».
Certains
Berbères Chaouis des Aurès disent qu'ils ont le « nez de la
Kahina », un nez particulier d'une grande beauté, un peu comme
celui de Cléopâtre. le nez dont il est question, veut dire le
Khanchouch, c'est-à-dire la fierté.
Dans
toute la région des Aurès, le nom Diyya est assez courant chez les
Chaouis. Aussi, le personnage historique de Dihya est devenu de nos
jours un symbole, aux côtés de Massinissa et de Jugurtha, etc...
Plusieurs
femmes ont évoqué la Kahina, comme Gisèle Halimi dans son livre La
Kahina ou Baya Jurquet-Bouhoune dans son livre Femmes Algériennes :
De la Kahina au Code de la Famille, où elle dénonce le code de la
famille adopté le 9 juin 1984 en Algérie.
Dans
la littérature Algérienne contemporaine, Kahena est évoquée dans
les œuvres de Kateb Yacine ainsi que beaucoup d'autres écrivains.
« L’originalité de Kateb, suivant l’essayiste, est d’avoir
fait de Kahina une païenne au sens non idolâtre ou polythéiste,
mais dont le paganisme s’apparente à un matérialisme moderne.
Dans la « femme sauvage » Kateb présente la Kahina comme
une adoratrice de la terre, seule divinité qu’elle reconnaisse.
Cette
passion pour la terre est synonyme de patriotisme. (p. 108). Kahina
prend alors l’image de « la vierge aux abois » nommée
la « Numidie », abandonnée mourante par « Jugurtha »,
comme l’évoque Rachid dans son roman Nedjma en se disant :
« Et c’est a moi, Rachid, nomade en résidence forcée,
d’entrevoir l’irrésistible forme de la vierge aux abois
(Kahina), mon sang et mon pays, à moi de voir grandir sous son
premier nom arabe la Numidie que Jugurtha laisse pour morte. »
(p. 41).
Mohammed
Khaïr-Eddine : « Khaïr-Eddine, selon Zemmouri, évoque
Kahina dans ses textes comme une ancêtre emblématique (…).
Dans
Agadir le héros reconnaît comme divinité la « Déesse
Sudique Rutilante » qui semble désigner à la fois Kahina et
la terre du sud (…).
L’histoire
devient alors mythe. Mais alors que Farès et Kateb exaltent et
célèbrent en elle la femme qui symbolise la résistance aux
envahisseurs arabo-musulmans, Khaïr-Eddine, lui, préfère voir en
elle le symbole de la révolte (contre l’ordre établi). » –
Op.cit., p. 106. Dans ce même roman Kahina proclame: « Je suis
Kahina La Berbère. Les roumis m’appellent la Reine Serpent de
Barbarie. Mais je suis communiste … » (p. 57) » (Cette
malheureuse reine qui a défendu son pays contre les musulmans au
prix de sa vie, aujourd'hui on la mêle à de sombres projets
féministes, socialistes ou communistes la faisant être tour à
tour Juive Chrétienne Animiste tout et n'importe quoi plutôt que
d'admettre que c'est une femme, une reine, une patriote qui n'a pas
voulue voir son pays envahit par les musulmans).
KĀHINA
AL- (morte en 704/05) reine berbère
www.universalis.fr/encyclopedie/al-kahina/
Surnom
de la « reine des Aurès » signifiant « la Prophétesse ». ...
Al-Kāhina régna sur plusieurs tribus de Berbères de l'Aurès, dont
la sienne propre, celle des Djarawa, ... L'histoire de cette femme
fougueuse et indomptable (la « Déborah berbère ») est en grande
partie légendaire : les romanciers s'en sont emparés. […
Kahena
— Wikipédia
fr.wikipedia.org/wiki/Kahena
Statue
de la Reine guerrière Kahena à Khenchela en Algérie. ... Date de
décès, 704 ... bien avant le Moyen Âge et une des premières
reines guerrières de l'Histoire. ... de Batna et en Algérie portait
le nom de El Kahina dans les années 1980. ... (les Aurès, l'est de
l'Algérie) était en grande partie réalisée par Kusayla, chef ...
La
Kahina, ou la lutte armée contre l'invasion islamique arabe
infos.fncv.com/.../Kahena-hahina-invasion-arabes-musulman-maghreb
15
déc. 2009 - Kahina, la reine guerrière berbère qui résista aux
envahisseurs arabo-musulmans ... En 702, à Tabarqa,après plusieurs
années de combats, Dihya .... La Kahina y fut vaincue et décapitée
(en 704/05) au lieu dit depuis Bir al-Kahina ... L'histoire de cette
femme fougueuse et indomptable est en grande partie ...
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