mercredi 16 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS...195

22 OCTOBRE 2016

Cette page concerne l'année 195 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES CURIEUX PRINCIPES DE PESCINNIUS NIGER.

PESCNNIUS NIGER
Caius Pescennius Niger Justus (v. 140 - 194) est un usurpateur Romain qui a régné d'avril 193 à sa mort, en 194.
Ses débuts sont mal connus, vu la faiblesse des sources antiques. Selon Dion Cassius, Pescennius est d'origine Italienne.
Spartianus, un des pseudo auteurs de l'Histoire Auguste en fait une biographie abondante de détails imaginés... À ses débuts, il est seulement chevalier.
En 183, il combat en Dacie contre les Barbares au côté de Clodius Albinus, puis exerce un poste militaire élevé en Égypte.
L'Histoire Auguste affirme qu'il est préfet du prétoire en 185 pendant... cinq jours, information jugée peu crédible. Comme on sait qu'il termine légat de Syrie de 191 à 193, on déduit qu'il bénéficie à une date indéterminée d'une adlectio qui le fait entrer au Sénat, puis d'une désignation au consulat suffect, conditions nécessaires pour être légat.

Début avril 193 à Rome, les prétoriens mettent le titre d'Empereur aux enchères après avoir assassiné l'empereur légitime Pertinax. Opposées à cette révolution de palais, les légions de Syrie acclament Pescennius, mais en même temps Septime Sévère est proclamé par les légions de Pannonie et Clodius Albinus par celles de Bretagne.
Les légions de Cappadoce, d'Arabie et d'Égypte suivent celles de Syrie et se rallient à Pescennius, ainsi que les rois Parthe et Arménien. Septime Sévère, après s'être imposé à Rome et avoir neutralisé Clodius Albinus en lui décernant le titre de César, part en campagne pour éliminer son rival, qui commet l'erreur de demeurer à Antioche.
Si les troupes de Pescennius sont nombreuses, elles sont bien moins expérimentées et endurantes que celles de Sévère. En juin 193, Sévère met le siège devant Byzance, qui résiste jusqu'en 195, puis passe en Asie mineure et bat Pescennius Niger plusieurs fois, force le passage des Monts Taurus à Issos en 194. Antioche est mise à sac, tandis que les autres villes d'Orient se rallient à Sévère.
Pescennius tente de se réfugier chez les Parthes. Rattrapé, il est décapité à Cyzique selon l'Histoire Auguste, suivie par Aurélius Victor et Eutrope, ce qui n'est pas géographiquement vraisemblable, tandis que Dion et Hérodien situent cette capture entre Antioche et Palmyre...

Il est rare que l’on écrive bien l’histoire de ceux qui voulant s’élever au pouvoir suprême, ont été condamnés par la victoire de leurs adversaires à n’être que des rebelles et des usurpateurs : Les monuments et les annales ne nous donnent le plus souvent sur eux que des détails incomplets.
En effet, les grandes actions qui pourraient leur faire honneur, tantôt sont altérées par les écrivains et présentées sous un faux jour, tantôt sont entièrement supprimées.
On s’inquiète peu d’approfondir et leur origine et leur vie, et l’on se borne à faire le récit de l’audacieuse entreprise où ils ont succombé, et des supplices qu’ils ont subis.
Il en a été ainsi de Pescennius Niger : A en croire les uns, il est d’une condition médiocre, selon les autres, il sort d’une noble famille : il a pour père Fuscus, pour mère Lampridie, pour aïeul un curateur d’Aquinum, et sa famille appartient à l’ordre équestre, mais rien de tout cela n’est certain, même aujourd’hui.

Quant à lui, assez peu instruit dans les belles-lettres, d’un caractère farouche, médiocrement riche, économe dans sa manière de vivre, se livrant avec une violence effrénée à toutes sortes de passions, il reste longtemps dans les degrés inférieurs de l’armée, puis, s’élevant de rang en rang, il est appelé par Commode au commandement des armées de Syrie, il doit surtout cette haute position au crédit de l’athlète qui, plus tard, étrangle ce prince... Car c’est ainsi que tout se fait alors.

Lorsque l’on apprend que Commode a péri,
Que Julianus, nommé empereur, a été massacré par l’ordre du sénat et de Sévère.
Qu’Albinus, dans la Gaule, a pris aussi le titre d’empereur... Les légions de Syrie proclament à leur tour Pescennius, bien plus encore, selon quelques auteurs, par haine contre Julianus, que dans un esprit de rivalité contre Sévère.
A Rome, Julianus est si violemment détesté, que, dans les premiers jours de son empire, on lui lance des pierres, on vomit contre lui des imprécations, et qu’au milieu de ce tumulte, les sénateurs, qui ne haïssent guère moins Sévère que Julianus, font publiquement des vœux pour la prospérité de Niger, tandis que le peuple le proclame empereur et auguste.
Or, la cause de cette haine universelle, c’est qu’il a été élu, contre la volonté du peuple, par les mêmes soldats qui ont massacré Pertinax, aussi y a-t-il de graves séditions.
Julianus fait la sottise d’envoyer à l’armée de Niger un centurion pour le tuer, comme si ce général, qui a une armée à ses ordres, n’est point en état de se défendre, et qu’il soit bien facile à un centurion de mettre à mort un empereur... Il envoie aussi, avec la même extravagance, un successeur à Septime Sévère déjà proclamé empereur, et même, plus tard, il donne l'ordre de le tuer au centurion Aquilius, qui déjà s’est fait connaître par des meurtres de ce genre, comme si un centurion peut tuer un tel empereur au milieu de son armée.
Julianus montre tout aussi peu de bon sens, lorsque, pour défendre contre Septime Sévère ses droits à l’empire, il s’appuie sur le droit commun, et invoque en sa faveur la priorité de la possession.

Voici une preuve manifeste des sentiments du peuple à l’égard de Pescennius Niger. Julianus donne des jeux au grand Cirque, le peuple vient, tous les bancs sont occupés sans distinction, alors, au milieu de l’indignation générale, tous d’une seule voix appellent Pescennius Niger à la défense de la ville, témoignant ainsi, leur haine pour Julianus et leur amour pour Pertinax, que le crime des soldats leur a enlevé.
On rapporte qu’à cette occasion Julianus dit : « que l’empire ne reste pas plus à Pescennius qu’à lui-même, mais bien à Septime Sévère, qui cependant mérite plus qu’eux la haine du sénat, de l’armée, des provinces et du peuple. »

L’événement prouve qu’il ne s’est point trompé. Dans le temps que Septime Sévère gouverne la province Lyonnaise, il témoigne beaucoup d’affection pour Pescennius, qui a été envoyé dans les Gaules pour arrêter les innombrables déserteurs dont les brigandages désolent alors ce pays.
Il s’acquitte si bien de sa mission, que Septime Sévère en est charmé, et fait à Commode un rapport dans lequel il dit que Pescennius est un officier précieux pour la république.
En effet, il déploie dans le métier une énergie et du talent pour les armes. Jamais, sous son commandement, le soldat n’extorque aux habitants des provinces ni bois, ni huile, ni corvées, jamais lui-même, lorsqu’il est tribun, ne reçoit rien des soldats, ni ne permet d’en rien recevoir. (trop pur pour son époque)
Devenu empereur, il fait lapider, par les soldats auxiliaires, 2 tribuns, qui sont convaincus d’avoir fait des profits illicites.
Il existe une lettre de Septime Sévère à Ragonius Celsus, gouverneur des Gaules, où il dit : « C’est chose misérable, que nous ne puissions pas imiter la discipline militaire de celui que nos armes ont vaincu. Vos soldats courent de tous les côtés, vos tribuns se baignent au milieu du jour, ils font de leurs salles à manger des cabarets, de leurs chambres des lieux de débauches, ils dansent, ils boivent, ils chantent. Ils n’ont aucune règle, aucune mesure dans leurs festins, car ils boivent sans mesure et sans règle.
Verrait-on de semblables désordres, s’il restait en nous la moindre trace de l’ancienne discipline ?
Réformez les tribuns, ensuite vous réformerez vos soldats, et souvenez-vous que, tant que vous les craindrez, ils ne vous craindront pas.
Or, apprenez ceci de Niger, que le soldat ne peut craindre, que quand ses tribuns et ses officiers sont irréprochables. » (cela s'applique encore de nos jour malgré que ce ne sont plus des généraux ni des empereurs mais des dirigeants soi disant démocrates intègres et probes qui nous gouvernent)
Voilà ce que Sévère dit de Pescennius empereur. Marc Aurèle, Déjà, alors que Pescennius Niger, n'est encore que garde inférieur de l’armée, Marc Aurèle écrit ainsi, à son sujet, à Cornelius Balbus: « Vous me faites l’éloge de Pescennius, je reconnais son mérite, car votre prédécesseur m’a dit également qu’il était brave, d’une vie austère, et, même alors, au-dessus de son rang dans l’armée... Aussi j’ai envoyé des lettres qui seront lues aux soldats, par lesquelles je lui donne le commandement de 300 Arméniens, 100 Sarmates et
1 000 soldats Romains.
C’est à vous à bien expliquer aux soldats que cet homme doit, non à l'intrigue (ce qui serait indigne de nous), mais à son mérite, ce poste que mon aïeul Adrien, et Trajan, mon bisaïeul, n’accordaient jamais qu’à des gens éprouvés. »

Commode aussi dit de lui: « Je sais que Pescennius est un brave militaire, et déjà je lui ai donné deux tribunats : Je lui donnerai un commandement d’armée, aussitôt que l’âge aura déterminé Ælius Corduenus à se retirer. »... C’est ainsi que Pescennius est jugé par tout le monde, Septime Sévère va même jusqu’à dire « qu’il lui pardonnerait, à moins qu’il ne persévère dans sa révolte. »
Enfin Commode le déclare consul, de préférence à Septime Sévère, qui en est d’autant plus irrité, que c’est sur la recommandation de ses primipilaires que Niger a obtenu cette dignité.
Septime Sévère dit dans l’histoire de sa vie que, se trouvant malade, et ses fils étant trop jeunes pour gouverner l’empire, il a pensé à se donner pour successeurs, en cas d’accident, Niger Pescennius et Clodius Albinus, qui, plus tard, se montreront ses plus cruels ennemis...

À en croire Septime Sévère, Niger est avide de gloire, dissimulé, dépravé dans ses mœurs, et, lorsqu’il se fait empereur, il est déjà d’un âge avancé. A cette occasion, il lui reproche ses pensées ambitieuses, comme si lui-même était arrivé plus jeune à l’empire, lui dont cependant il est si facile de calculer l’âge, malgré tout le soin qu’il met à le dissimuler, puisqu’il a gouverné l’empire pendant 18 ans, et qu’il est mort dans sa 89e année.
Quoiqu’il en soit, Septime Sévère envoie Heraclius en Bithynie pour s’assurer de cette province, et charge Fulvius de s’emparer des fils de Niger, qui sont déjà grands, et cependant il ne fait pas la moindre mention de lui dans le sénat, quoiqu’il sache déjà que Niger a été proclamé empereur, et que lui-même part pour pacifier l’Orient.
Seulement, à son départ, il envoie des légions en Afrique, dans la crainte que Pescennius ne s’en empare, et ne réduise ainsi le peuple Romain à la famine : Or il le peut en traversant la Libye et l’Égypte, qui le séparent de l’Afrique, quoique la route ne soit pas sans de grandes difficultés, soit par terre, soit par mer. Lorsque Septime Sévère vient en Orient, Pescennius est maître de la Grèce, de la Thrace et de la Macédoine, dont il s’est emparé en faisant périr plusieurs personnages illustres.
Il offre néanmoins à Septime Sévère de partager avec lui l’empire. Mais celui-ci, prétextant les meurtres dont Niger s’est rendu coupable, le déclare ennemi de la république, ainsi qu’Émilien : Bientôt ses généraux livrent bataille à ce dernier qui commande l’armée de Niger, et le vainquent.
Septime Sévère offre à son rival une retraite assurée, s’il dépose les armes, mais Niger refuse, combat de nouveau et est vaincu.
Dans sa fuite, il est surpris et blessé dans un marais aux environs de Cyzique; on le conduit dans cet état à Septime Sévère, qui le met à mort aussitôt.

Sa tête est promenée au bout d’une pique, et ensuite envoyée à Rome, ses fils et sa femme sont également exécutés, ses biens confisqués, et toute sa famille détruite... Cependant ces dernières cruautés n’ont lieu qu'a l’annonce de la révolte d’Albinus, jusque-là, Sévère s’était contenté d’envoyer en exil la mère et les fils de Niger... Mais la seconde guerre civile, ou plutôt la 3e a aigri son caractère. Alors, en effet, il fait périr un nombre infini de sénateurs, ce qui lui fait donner, par les uns, le surnom de Sylla le Punique, par d’autres, celui de Marius.
Pescennius est d’une taille élevée et d’une belle figure. Ses cheveux se relèvent avec grâce sur sa tête. Sa voix est si sonore, qu’à moins que le vent ne soit contraire, elle, peut se faire entendre en plaine à mille pas de distance, sa figure, toujours colorée, annonce la pudeur et la modestie, il a le cou si noir que bien des gens supposent qu’il doit à cette circonstance le surnom de Niger. Il aime beaucoup le vin, mange peu, et ne se livre jamais aux plaisirs des sens que pour perpétuer sa famille.
Enfin, en Gaule, il célèbre, au consentement de tous, des sacrifices dont on ne charge que les plus chastes.
On le voit, dans les jardins de Commode, peint en mosaïque, à la voûte d’un portique, au milieu des amis de ce prince, il est représenté portant les objets sacrés du culte d’Isis, pour lequel Commode a une telle vénération qu’il se rase la tête, porte l’Anubis, et accomplit religieusement toutes les stations prescrites... Niger est donc un bon soldat, un excellent tribun, un grand général, un lieutenant très sévère, un consul d’un rare mérite, un homme enfin, également remarquable pendant la paix et pendant la guerre, mais, comme empereur, il lui manque d’être heureux.
S’il avait voulu reconnaître l’autorité de Septime Sévère, il aurait pu, sous ce prince farouche et austère, rendre de grands services à l'empire.

Mais il écoute trop les conseils de Sévère Aurélien, qui, ayant fiancé ses filles aux fils de Pescennius, le persuade de persister dans ses prétentions à l’empire.
La sagesse de ses vues lui donne une telle autorité, que, voyant le tort que fait aux provinces le fréquent changement de leurs magistrats, il écrit à Marc Aurèle, et plus tard à Commode, pour leur proposer à cet égard quelques réformes : D’abord il veut que, dans les provinces, les gouverneurs, les lieutenants et les proconsuls ne conservent jamais moins de 5 ans leur charge, alléguant que, sans cela, ils sortent de leur emploi avant que d’avoir appris à le gérer, ( c'est même encore un peu juste car le temps de voir ce qui ne va pas de prendre les bonnes mesures, et de commencer à les exécuter les 5 ans sont passés... On le voit bien avec le quinquennat actuel les premiers mois sont perdus à défaire ce qu'à fait le prédécesseur, puis après si on a le temps on commence à faire des projets et c'est long de faire des projets, puis ensuite on cogite, on tergiverse, refait les projets (exemple, le mirifique aéroport de « Notre Dame des Landes » 40 ans) et le cirque continu car c'est de nouveau les élections !...), en second lieu, que ces dignités élevées de la république ne soient jamais confiées à des hommes nouveaux dans l’administration des affaires, qu’excepté dans l’ordre militaire, les magistrats supérieurs, pour chaque province, soient choisis parmi ceux qui y ont servi comme assesseurs. Sévère, dans la suite, et plusieurs de ses successeurs ont observé fidèlement ces règles, comme le prouve l’exemple de Paulus et d’Ulpien, qui, après avoir fait partie du conseil de Papinien, l’un en qualité de secrétaire, l’autre comme rapporteur, sont, sans aucun autre intermédiaire, élevés à la dignité de préfets.

C’est encore Pescennius qui établit que nul ne sera assesseur dans sa province, que nul ne sera administrateur à Rome, s’il n’est originaire de Rome même.
Il assigne aussi des honoraires aux conseillers, dans la crainte qu’ils ne se fassent payer par les clients. Il s’appuie sur cette maxime, « qu’un juge ne doit ni donner ni recevoir. »
Dans le service militaire, il est d’une grande sévérité. Un jour, en Égypte, les soldats qui gardent la frontière lui demandent du vin : « Quoi ! leur dit-il, vous avez le Nil, et vous voulez du vin ! « Il est de fait que les eaux de ce fleuve sont si agréables, que les habitants ne recherchent pas d’autre boisson.
CLODIUS
Dans une autre circonstance, des troupes, qui ont été battues par les Sarrasins, font du tumulte et crient : « On ne nous a point, donné de vin, nous ne pouvons combattre... Vous devriez rougir, leur dit Pescennius, ceux qui vous ont battus ne boivent que de l’eau. » Les habitants de la Palestine le supplient de diminuer l’impôt dont on les a surchargés : « Vous voulez, leur dit-il, qu’on diminue la taxe de vos terres, et moi, je voudrais imposer l’air que vous respirez. » (on en est pas si loin)

Enfin, dans ce moment de trouble et de confusion, où trois empereurs à la fois sont proclamés.
Septime Sévère.
Pescennius Niger.
Clodius Albinus.
On consulte l’oracle de Delphes pour savoir lequel d’entre eux convient le mieux à la république. On assure qu’il répond par un vers grec, dont tel est le sens :
Optimus est fuscus, bonus Afer, pessimus Albus.

« L’Africain est bon, le noir est meilleur, le blanc est le pire. »

L’on comprend que, par le noir, l’oracle désigne Niger, par l’Africain Septime Sévère, et par le blanc, Albinus.
La curiosité ne s’arrête pas là : L’on demande qui des 3 restera le maître de l’empire, l’oracle répond par un autre vers :
Fundetur sanguis Albi, Nigrique minantis,
Imperium mundi pœna reget urbe profectus.

« Le sang du blanc sera répandu, le noir périra malgré ses menaces : L’empire du monde restera aux mains de celui qui sera venu d’une ville Africaine. »

On demande encore quel sera son successeur, l’oracle répond de nouveau en un vers grec :
Cui dederint Superi nomen habere Pii.

« Celui auquel les dieux auront accordé de porter le nom du Pieux. »...

Cette réponse n'est comprise que quand Bassianus reçoit le nom d’Antonin, qui explique clairement celui de Pieux, dont s’est servi l’oracle.

Enfin on demande combien de temps l’Africain sera empereur, l’oracle répondit encore en grec:
Bis denis Italum conscendet navibus æquor : Sic tamen una ratis transiliet pelegus.

« Il s’embarquera sur la mer d’Italie avec vingt vaisseaux : Un seul néanmoins en traversera l’étendue. »... L’on comprit par cette réponse que Sévère régnerait 20 ans.

Voilà pourquoi l’on ne sait rien de Vindex ni de Pison, ni de tous ceux qui n’ont eu que le titre de fils adoptifs, ou qui ont été proclamés empereurs par les soldats, comme Antoine sous Domitien, ou qui, aussitôt massacrés, ont perdu à la fois la vie et l’empire qu’ils avaient usurpé.

Pescennius s'est montré rigide envers les troupes. Ayant remarqué des soldats qui, dans une expédition, boivent dans une coupe d’argent, il interdit l’usage de toute vaisselle d’argent pendant la guerre, et ordonne de se servir de vases de bois : Cette défense excite contre lui le ressentiment des soldats.
Il dit aussi qu’il ne faut pas que les barbares, s’ils viennent à s’emparer des bagages, puissent se glorifier d’une argenterie conquise sur les Romains, que le triomphe sera moindre pour leur vanité, s’ils n’y trouvent rien de semblable.

Il ne permet à personne de boire du vin pendant la guerre, et ordonne que tout le monde se contente de vinaigre. Il ne souffre point non plus que des boulangers suivent l’armée : Les officiers comme les soldats doivent se nourrir de biscuit.
A l’occasion d’une poule volée, il ordonne que l’on tranche la tête aux 10 soldats qui l’ont mangée ensemble, quoiqu’un seul d’entre eux soit coupable du vol, et il aurait fait exécuter son ordre, si toute l’armée n’avait demandé leur grâce avec une insistance presque séditieuse.
Encore ne leur pardonne-t-il qu’à la condition que les coupables rendent chacun la valeur de 10 poules au propriétaire de la poule volée. De plus il les a condamné à ne point faire de feu pendant toute la campagne, à ne manger rien de chaud, et à se contenter de pain et d’aliments froids... Il a soin que l’on veille scrupuleusement à l’exécution de ses ordres.
Il fait aussi défense aux soldats de porter sur eux de la monnaie d’or ou d’argent, lorsqu’ils marchent contre l’ennemi : ils doivent en faire le dépôt dans la caisse de l’armée, qui le leur rend après la guerre, et, si la fortune leur est contraire, il s’engage à remettre cet argent à leurs femmes et à leurs enfants, ou à leurs autres héritiers, aussitôt qu’ils se présenteront. C'est aussi pour éviter, en cas de malheur, que cette argent ne tombe entre les mains de l’ennemi.
Mais telle est la dissolution dans les armées du temps de Commode, que tous les soins que prend Pescennius dans l’intérêt de chacun, se retournent contre lui.
Enfin il n’y eut de son temps aucun général plus rigide ni plus austère, mais ses bonnes qualités n'ont fait que contribuer à sa ruine, tandis qu’après sa mort, lorsque l’envie et la haine ont été satisfaites, d’autres ont retiré le fruit des exemples qu’il a laissés.

COMODE
En temps de guerre, il prend ses repas, semblables en tout à ceux des soldats, devant son pavillon, à la vue de tout le monde, et jamais on ne le voit chercher un abri contre le soleil ni contre la pluie, lorsque le soldat n’en a point. Enfin il n’emporte pas plus de bagages pour lui, ses esclaves ou les gens qui l’accompagnent, que les soldats eux-mêmes n’en emportent pour leurs propres besoins, et il voulait que ce détail soit connu de toute l’armée.
Il exige que ses esclaves portent les provisions de vivres, pour que les soldats n’aient point le chagrin de les voir marcher à leur aise, tandis qu’eux-mêmes sont chargés d’un lourd fardeau.

Si Pescennius était resté maître de l’empire, il eût réformé les abus que Septime Sévère n'a pu ou ne voulu corriger, et il l’aurait fait sans cruauté, et même avec douceur : Non point avec cette douceur molle et imbécile qui ne mérite que le mépris, mais avec cette douceur ferme et soutenue dont il a pris l’habitude dans le métier des armes. (la douceur molle et imbécile me font penser à quelqu'un) On voit encore aujourd’hui à Rome, sur la place de Jupiter, la maison de Pescennius, qui a conservé son nom, et sur le fronton de cet édifice, sa statue en marbre d’Égypte, que lui a envoyée le roi de Thèbes, et que l’année suivante il établit en cet endroit.



Histoire Auguste : VIE DE PESCENNIUS NIGER .org/bloodwolf/historiens/histaug/niger.htm
[De J.-C. 193 à 195] ... Il en a été ainsi de Pescennius Niger. .... a gouverné l'empire pendant dix-huit ans, et qu'il est mort dans sa quatre-vingt neuvième année.  

Empereurs de la Deuxième année des quatre Empereurs de 193
la-prospection-du-coudray-28.e-monsite.com/.../empereurs-de-la-deuxieme-annee-de...
PESCENNIUS NIGER (né en ?, mort en 195). Empereur romain en 193. En même temps que SEPTIME SEVERE est acclamé par les légions de Pannonie ...

Rome sous la dynastie des Severes
miltiade.pagesperso-orange.fr/rome-les-severes.htm
Le conflit entre Septime Sévère et Pescennius Niger 193 - 195 ... Au début de l'année 195, Sévère ravage Antioche et installe son Quartier Général à Nisibe où ...









Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire