mercredi 23 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 188

29 OCTOBRE 2016...

Cette page concerne l'année 188 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

COMPLOTS D'ARRIVISTES AU SEIN DU PRÉTOIRE

Les prétoriens constituent la garde rapprochée de l’empereur, et une partie de la garnison de Rome. Ils sont dirigés, suivant les époques, par un, deux, ou quatre préfet du prétoire et évidemment par l’empereur lui-même. Jusqu’à Vespasien, le préfet du Prétoire est toujours un chevalier, et cette fonction est la plus haute de l’ordre équestre.
Ils tirent plusieurs avantages de leur proximité avec l’empereur : Les prétoriens sont les seuls à être admis en armes dans l’enceinte sacrée de Rome (le pomœrium) leur temps de service obligatoire est plus court (16 ans au lieu de 25), et leur solde est plus élevée que celle d’un légionnaire.
Sous Néron, la solde d’un prétorien est 3 fois ½ celle d’un légionnaire, augmentée des primes de donativum, octroyées par les nouveaux empereurs... C’est une prime équivalente à plusieurs années de solde, renouvelée lors des événements importants de l’empire, ou touchant la famille impériale : anniversaires, naissances, mariages.

De grosses distributions d’argent et de nourriture renouvellent et récompensent la fidélité des prétoriens après l’échec de chaque complot particulièrement grave (tel celui de Messaline contre Claude en 48 ou de Pison contre Néron en 65).
Craints et redoutés de la population et du Sénat, les prétoriens ne jouissent à Rome d’aucune sympathie. Un vers célèbre de Juvénal évoque le clou que lui a laissé dans le pied la sandale d’un prétorien pressé...
L’appellation de « prétorien » conserve en français un sens péjoratif, héritage du rôle souvent trouble du Prétoire antique.

Le préfet du prétoire est le chef de la garde prétorienne. Sa position clé (chef de toutes les troupes stationnées à Rome) en a fait un personnage incontournable de l’État Romain.
Il y a habituellement deux préfets, parfois un seul (comme sous Tibère). La collégialité permet de diminuer les pouvoirs des préfets du prétoire, qui sans cela seraient de vrais vice-rois.
Après la dissolution des cohortes prétoriennes par Constantin le Grand (après la défaite des prétoriens au Pont-Milvius en 312) la préfecture du prétoire n’est plus qu’une fonction administrative dans l’Empire : Son titulaire dirige de vastes territoires (nommé préfecture du prétoire) regroupant des diocèses, au nom de l’empereur.

Progressivement, avec la crise de la fin de la République et le début de l’Empire, le détachement informel devient permanent et ses effectifs s’accroissent pour constituer la garde prétorienne telle qu’on la connaît.

Auguste crée 9 cohortes (soit 4 500 hommes, l’équivalent d’une légion) pour maintenir la paix en Italie, 3 sont stationnées à Rome, les autres à proximité. Auguste les conçoit comme des unités d’infanterie de 500 hommes chacune.
De 2 jusqu’à 27, il y a deux préfets du prétoire, puis un seul sous Tibère, la garde ayant entièrement installé ses quartiers à l’intérieur de la Ville.
La cohorte de service au palais prend ses ordres de l’empereur et pas du préfet du prétoire. Leur camp est situé sur le mont Quirinal depuis Tibère, hors de Rome.
C’est à Séjan, préfet du prétoire et favori de l’empereur Tibère, qu’est due la réunion des cohortes urbaines et des 9 prétoriennes jusqu’alors dispersées en Italie en un seul et vaste camp situé au-delà de la muraille servienne, sur le plateau des Esquilies, le Castra Praetoria, aux portes de Rome à partir de 26. Séjan trouve que le logement en Ville, qui a été le leur jusqu’alors, les amollissent, il ne doit pas avoir tout à fait tort car dans les diverses guerres entre prétendants à l’Empire, ils sont assez régulièrement battus par les légions des frontières, certainement plus aguerries, ils prennent presque toujours parti pour l’empereur installé à Rome contre le prétendant arrivant de province.

Jusqu’à Tibère, pour entrer dans les cohortes prétoriennes, il faut être né dans le Latium, en Ombrie ou en Étrurie, à la rigueur dans quelque vieille colonie.

Sous Caligula, entre 37 et 41, les cohortes prétoriennes passent de 9 à 12. Par crainte et par démagogie envers les cohortes prétoriennes, Vitellius recrute et les cohortes passent au nombre de 16, soit 16 000 hommes et celles-ci deviennent militaires.

Vespasien, toujours sage, et prudent, ramène les effectifs de chaque unité à 500 hommes et ne conserve que 9 cohortes.

Domitien en crée une 10e et ces chiffres ne changent plus.

Au début du IIe siècle, on y trouve encore 89 % d’Italiens.

Sous Septime Sévère le recrutement évolue pour autoriser l’inclusion de légionnaires des armées Romaines, comme ceux de l’armée du Danube, très vaillants, en fait, Septime Sévère y met ses partisans arrivés avec lui à Rome, les prétoriens étant restés fidèles à ses concurrents...

Dès sa création, la garde comprend, comme une légion, un détachement de cavalerie, les equites singulares Augusti, chargé d’escorter l’empereur lors de ses déplacements ou pendant les campagnes militaires. Ces cavaliers sont principalement des provinciaux choisis pour être particulièrement fiables, portant le costume de leur peuple d’origine et équipés de leurs propres armes. Trajan augmente ses effectifs, ouvre le recrutement aux citoyens Romains et en fait une unité permanente de la garde prétorienne.
Ses effectifs varient entre celui d’une ala quingenaria, soit 512 cavaliers répartis en 16 turmes. Ils sont commandés par un tribun. Sévère double ses effectifs pour lui donner les mêmes effectifs que les autres cohortes. Elle est cantonnée au Latran.

Lors de la bataille du Pont Milvius (28 octobre 312), la garde prétorienne, qui fait partie de l’armée de Maxence, est presque anéantie : Elle se noie avec Maxence et beaucoup d’autres en tombant dans le Tibre.
Plutôt que de la reconstituer avec ses propres soldats, Constantin Ier préfère dissoudre la Garde prétorienne après son accession au pouvoir, mettant fin ainsi à ce qui passe pour l’une des principales sources d’instabilité du régime, réputation peut-être excessive car, hors des crises de 68-69 et 192, elle reste fidèle la plupart du temps à l’empereur en place contre les usurpateurs auto-proclamés.
Il lui arrive aussi de débarrasser Rome d’empereurs insupportables comme Héliogabale, ou simplement de ne pas les défendre à l’instant décisif...

Les cohortes interviennent à plusieurs reprises dans les luttes pour la succession impériale.
En 41, conduit au castra prætoria depuis le Palatin, Claude y est le premier empereur proclamé par les prétoriens, et le premier à leur promettre en échange un donativum (cela en janvier 41).

À la mort de Néron, en 68-69, elles soutiennent Galba, un personnage austère et traditionaliste, parce que leur préfet leur a promis une forte somme d’argent.
Mais lorsque Galba refuse de leur payer la somme due parce que, dit-il, « il a l’habitude de recruter des soldats et non pas de les acheter », les prétoriens l’abandonnent. ils proclamèrent empereur Othon, sur le forum et égorgent au même endroit le vieil empereur Galba et son successeur désigné, le jeune Pison (15 janvier 69)... Après la défaite et le suicide d’Othon, ils suivent le vainqueur, un autre néronien, Vitellius, qu’ils ont pourtant combattu auparavant.

Lors de l’assassinat de Domitien en 96, ils exigent du nouvel empereur Nerva le châtiment des coupables, devant leur menace de recourir à la violence, ce dernier doit leur céder malgré lui, et les tyrannicides sont mis à mort.

En l’an 193, après les assassinats de Commode et de Pertinax, les prétoriens mettent littéralement l’empire aux enchères : c'est le plus gros payeur, le sénateur Didius Julianus, qui emporte le lot... Le proclamant empereur, pour un bref règne d’ailleurs.
Privé de troupes propres, le Sénat n’a chaque fois pas d’autre solution que de s’incliner devant le choix des prétoriens, comme celui des légions. Le nouvel empereur est toujours acclamé par les prétoriens avant d’être ratifié par le Sénat et les légions des provinces.
Celui qui refuse ou néglige de verser le donativum consistant risque fort de le payer de sa vie, comme Galba ou Pertinax.
Le fondateur de la dynastie antonine, Nerva, ne calme les réticences des prétoriens qu’au prix d’un donativum particulièrement important.

Publius Atilius Aebutianus est un officier Romain, nommé préfet de la garde prétorienne à partir de 185 jusqu'à sa mort en 188, sous le règne de l'empereur Commode.
Aebutianus est nommé préfet du prétoire après l'exécution de son prédécesseur Sextus Tigidius Perennis. Selon les sources antiques, Perennis a été éliminé par l'influent affranchi de Marc Aurèle devenu chambellan. Commode, Marcus Aurelius Cléandre. Aebutianus reçoit le titre de vir clarissimus ainsi que les privilèges honorifiques associés avec l'octroi des ornements consulaires.

En 188, Aebutianus subi un sort similaire à Perennis puisque, selon l'Histoire Auguste, il a été également assassiné par Cléandre qui a ensuite pris lui-même le commandement de la garde prétorienne. Cet assassinat semble avoir été commandité par Commode qui élimine ainsi un allié de Burrus, exécuté pour son implication dans la conspiration de 186.
« [...] il [Cléandre] a assez de crédit pour faire périr, sous l’inculpation de tentative d’usurpation, Burrus, beau-frère de Commode […], plusieurs autres qui se mêlent de la défense de Burrus sont également mis à mort.
De ce nombre est le préfet Ébutianus, à la place duquel Cléandre lui-même, avec 2 autres qu’il s’adjoint, est nommé préfet.
On voit alors, pour la première fois, trois préfets du prétoire, dont un affranchi, qui est spécialement chargé du glaive impérial. »
— Histoire Auguste, Vie de Commode, VI

Lucius Antistius Burrus Adventus, sénateur Romain du IIe siècle, consul ordinaire en 181 avec l'empereur Commode ? et l'un des gendres de l'empereur Romain Marc Aurèle et de l'impératrice Faustine la Jeune... Originaire de Thibilis, une ville proche de Hippo Regius, dans la province de Numidie, d'une famille sénatoriale Romaine,

Son père, Quintus Antistius Adventus Aquilinus Postumus, né vers 125, sert comme tribun militaire, légat de légion, questeur en Macédoine, curateur des bâtiments et des lieux publics, curateur des voies et légat d'Auguste propréteur en Germanie inférieure et en Arabie Pétrée.
Quelque temps avant la mort de l'empereur Romain Marc Aurèle en 180, Lucius Antistius Burrus est fiancé à la plus jeune fille de l'empereur, Vibia Aurelia Sabina.
Après le mariage, ils s'installent à Thibilis. Il semble qu'ils n'aient pas eu d'enfant.. Quand Marc Aurèle meurt en 180, son fils Commode, le frère d'Aurelia Sabina, lui succède...

En 181, Burrus est consul ordinaire au côté du nouvel empereur, association particulièrement honorifique.
Toutefois, les rumeurs de complots répandues par l'entourage de Commode finissent par l'atteindre : Selon la douteuse Histoire Auguste, on prétend que Pertinax l'a calomnié, tandis que Cléandre, favori de Commode, l'accuse de tentative de coup d'État et le fait exécuter avec le préfet du prétoire Atilius Aebutianus vers 187.

En 186, Burrus tente de renverser Commode en cherchant le soutien des gouverneurs de province et de leurs légions. Parmi ceux-ci, Pertinax, alors gouverneur de Bretagne et loyal envers Commode, prévient l'empereur de l'existence du complot.
Antistius Burrus ainsi que ses alliés, dont le préfet du prétoire Atilius Aebutianus, sont exécutés en 188. Après sa mort, Aurelia Sabina se remarie...

Au IIe siècle, des prétoriens ont accompagné Lucius Verus dans sa campagne orientale de 161-6, ainsi que Marc Aurèle dans le Nord entre 169-175 et 178-180. Deux préfets ont été tués.

Avec l'avènement de Commode, en 180, la Garde revient à Rome.
Le préfet du prétoire Perennis et l'affranchi Cléandre exercèrent une grande influence sur l'empereur.
Perennis est tué par une délégation de 1 500 personnes de Grande-Bretagne venue se plaindre de son ingérence dans les affaires de la province (délégation de lanciarii des 3 légions de Bretagne).

Cléandre use de son influence pour nommer et congédier des préfets.
En 188, il obtient le commandement conjoint de la garde avec les deux préfets. et ordonne un massacre de civils par les Equites Singulares Augusti qui aboutit à une bataille rangée avec les cohortes urbaines.

Les prétoriens, comme les légionnaires, disposent de divers équipements pour exécuter leurs différentes missions. Plus particulièrement comme gardes du corps, escorte ou force militaire de réserve, ils ont pour chacune de ces fonctions un équipement adapté :
Pour le combat d’infanterie lourde rangée en lignes (Triplex acies), ils s’équipent d’un casque, une armure (armure à segment, cotte de mailles et armure à écaille surtout aux IIe et IIIe siècles.), du lourd bouclier (scuta), de javelots (pila) et, plus tard aux IIe et IIIe siècles, de lances (hasta, lancea).

Pour l’escorte, le bouclier ovale et la lancea, plus pratique pour l’exécution de ce type de mission, remplacent scuta et pila.
Pour les missions à Rome, au sein de la Ville en principe interdite aux soldats, ils portent la toge.

Sous Hadrien, l’enrôlement des unités, légions et troupes auxiliaires de l’armée impériale se fait désormais strictement au niveau local, non seulement dans les provinces où ils tiennent garnison, mais au sein des agglomérations civiles annexées aux camps des frontières.
Cette transformation entraîne la fixation des armées provinciales et la disparition de leur mobilité primitive.



Garde prétorienne - Histoire du Monde
www.histoiredumonde.net › Antiquité › Rome › Légions
9 août 2007 - Dans l'Antiquité romaine, la garde prétorienne était une unité de l'armée romaine constituée de soldats d'élite initialement recrutés en Italie.

Rome sous la dynastie des Severes
miltiade.pagesperso-orange.fr/rome-les-severes.htm
Septime Sévère décide que la garde prétorienne doit être accessible aux légionnaires de ... Au début de l'année 195, Sévère ravage Antioche et installe son Quartier Général à Nisibe où il fonde une colonie. .... L'empereur Caracalla (188 - 217) ... En avril 217, un complot est ourdi par le Préfet du prétoire Marcus Opelllius ...
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Garde prétorienne — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_prétorienne
Monarchie romaine · 753 – 509 av. J.-C. République romaine · 509 – 27 av. J.-C. .... C'était une prime équivalente à plusieurs années de solde, renouvelée lors des ... J.-C. , le préfet du prétoire est le chef de la garde prétorienne (avant chaque ..... En 188, il obtint le commandement conjoint de la garde avec les deux préfets.

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