dimanche 27 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 184

2 NOVEMBRE 2016...

Cette page concerne l'année 184 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'EMPIRE SE MORCELLE

3 avril 184 : Début de la révolte des Turbans Jaunes en Chine :
ZHANG JIAO
Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix » qui régnera quand les Han seront éliminés), soulève le peuple Chinois contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Les partisans de Zhang arborent sur leur front un foulard jaune (黄巾, huángjīn) en signe de ralliement, ce qui donne son nom à la révolte des turbans jaunes.

Assiégés, les Han lancent un appel à l'aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel.
De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l'Histoire des Trois Royaumes, se jurent fraternité et s'en vont combattre les Turbans jaunes... Ils viennent en aide au général Dong Zhuo.
Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Le destin a voulu que Zhang Jiao meure la même année de maladie, ironie du sort pour celui qui s'appelait « le grand guérisseur ».

Les Turbans Jaunes vont se dissoudre avec la mort de leur chef. Le commandant des forces impériales, He Jin, mate le reste de la rébellion. Zhang Bao et Zhang Liang sont eux aussi tués au combat. Des insurrections sporadiques persisteront néanmoins jusqu'en 192. Ce soulèvement est un des facteurs de la chute des Han.
À la suite d'inondations et de disettes, des milliers de paysans errants se révoltent dans le Henan autrefois Honan « au sud du fleuve »), est une province du centre-est de la Chine. ) et le Shandong sous la conduite des trois frères Zhang (entre 136 et 140- Novembre 184), avec laquelle il soulève le peuple Chinois au printemps de l'an 184.

Originaire de Julu (距鹿) dans le Hebei, il se nomme « Grand Professeur » et de nombreuses personnes se joignent à lui. Ses partisans arborent un foulard jaune en signe de ralliement, d'où leur nom, les Turbans jaunes. Il nomme ses frères Zhang Bao de Zhang Jiao, son général et son plus fervent.
ZHANG LIANG

Il siège quelque temps à la cour de Dong Zhuo, puis est accusé de corruption et chassé.
Il rejoint alors son frère, « Maître de la voie de la paix », qui le nomme « général de la terre » alors que lui-même est « général du ciel » et le plus jeune, Zhang Liang, réputé calme et compréhensif. Il ne s’oppose jamais à ses frères et suit toujours les ordres du « Professeur de la voie de la paix », qui l'a nommé « général des humains », à eux trois ils couvrent les « trois mondes » de l'univers. Zhang Liang est capturé et décapité à Qu'Yang par Huangfu Song, au château de Yang Cheng. et Zhang Liang, respectivement « général de la terre » (地公將軍, dìgōng jiāngjūn) et « général des humains » (人公將軍, réngōng jiāngjūn) alors que lui-même est « général du ciel » (天公將軍, tiāngōng jiāngjūn).
Leurs troupes pillent de nombreux villages, démentant le nom de la secte. Sa révolte est réprimée par l’alliance des chefs régionaux : Cao Cao, Liu Bei, Sun Jian, Yuan Shao, Ma Teng, Dong Zhuo et He Jin, qui prendront grâce à elle conscience de leur puissance et déclareront leur indépendance vis-à-vis des empereurs, comme Cao Cao, Liu Bei et Sun Jian, dont les territoires deviendront les Trois Royaumes. Zhang Jiao meurt de maladie en 184 et ses frères peu après.

Plusieurs siècles plus tard, des sectes rebelles se rattachant à la secte du Lotus Blanc ou au mingjiao le diviniseront.
Pour leurs adeptes, son prénom, Jiao ou Jue, est tabou et ne peut être prononcé, on prétend que les membres de ces groupes hors-la-loi peuvent être identifiés en leur présentant plusieurs objets dont une corne, jiao en mandarin moderne, qu'ils se refusent à nommer.
Zhang Jiao chefs du mouvement taoïste de la Grande paix Taiping dao (太平道) ou Voie de la grande paix, est avec l’École des Cinq Boisseaux de riz l’une des deux premières sectes taoïstes connues.
ZHANG BAO
Basée entre autres dans la ville Taiping dont elle tire son nom, elle émerge en 167 au Shandong et s’étend rapidement dans les provinces du Henan, Hebei, Jiangsu, Anhui et Hubei.
En 184, Zhang Jiao lance l’insurrection des Turbans Jaunes qui accélère la chute des Han. Démantelée par la répression, l’école subsiste dans la clandestinité et provoque encore des révoltes jusqu’en 192 au moins.

Le taoïsme des siècles suivants lui doit certaines de ses pratiques, comme la couleur jaune du costume clérical de quelques courants ou la canne cérémonielle à neuf sections.
Apparu dans les siècles ultérieurs, le courant Mingjiao inspiré du manichéisme se réclame également de Zhang Jiao. Le canon de Taiping (livre sacrée) ou Taipingjing, dont selon le Livre des Han postérieurs Zhang Jiao faisait grand cas, a pour nom complet Taiping qinglingshu ou Livre du pur domaine de la grande paix.
57 fascicules sur les 170 d’origine sont préservés dans le Canon taoïste des Ming. Il est mentionné dans le Livre des Han postérieurs comme un ouvrage d’auteur inconnu.
Sous Shundi, un dénommé Gong Chong le présente à l’empereur, prétendant que son maître Yu Ji l’a reçu d’un dieu nommé l’Essence Rouge à la source de Quyang au Shandong. Comme beaucoup de divinités mentionnées dans les textes Han ou antérieurs, ce dieu a disparu du culte sans guère laisser de trace et n'est plus connu des Chinois contemporains qu'à travers ses apparitions dans le roman Ming « L'Investiture des dieux ».

En 200, Sun Ce ordonne l’arrestation et l’exécution d'un homme prétendant être Yu Ji, pour ses activités religieuses « semant le trouble dans l’esprit du peuple » il s'agit certainement d'un imposteur.
Les spécialistes estiment que le Taipingjing peut découler du Tianguanli baoyuan taipingjing en 12 fascicules rédigé sous Chengdi (32 –7 av. J.-C.) par Gan Zhongke, originaire du Shandong comme Yu Ji et Gong Chong.
LES CHEFS DE TURBANS JAUNES
Perdu, on sait du moins qu’il prédit un changement dynastique. Progressivement enrichi avant d’être présenté à la cour sous sa forme définitive.

Par ailleurs, les catalogues taoïstes portent la mention d’un Taipingdongjijing en 184 fascicules entièrement disparu, attribué à Zhang Ling, fondateur des Cinq Boisseaux.
Certains, comme le sinologue Rao Zongyi, estiment qu'il s'agit du Taipingjing ou d'une adaptation.
L’école Taiping offre une certaine similitude avec les Cinq Boisseaux. Toutes deux constituent des structures autant administratives que cultuelles, comblant sans doute un manque né de la faiblesse de l’administration impériale dans la seconde moitié des Han postérieurs. Leur culte est centré sur la protection contre les maladies et les calamités obtenue grâce aux talismans et au repentir des fautes. Néanmoins, leurs panthéons et leurs textes de référence diffèrent (au moins en partie), de même que leur position vis-à-vis du pouvoir.

Alors que l’école des Cinq Boisseaux basée au Sichuan jouit de l’indépendance de fait loin de la capitale, l’école Taiping semble depuis l’origine viser le renversement de la dynastie Han pour faire advenir le « règne de la grande paix ».
Les fidèles taiping sont regroupés en fang, « orients » de 6 à 10 000 personnes, qui constituent la structure des troupes des Turbans Jaunes.
Au nombre de 36, ils sont dirigés par des « grands maîtres ». Zhang Jiao à sa tête se nomme « grand sage et excellent maître ». Lors de l’insurrection il sera « général du ciel », ses deux frères « général de la terre » et « général des humains ».
Si l’idéologie de la secte peut être déduite de celle des fragments du canon Taiping qui nous reste, il s’agit d’un échantillon assez complet des idées religieuses, philosophiques et cosmologiques de l’époque : Croyance aux immortels et aux sorciers, pratiques alimentaires et gymnastiques de longue vie yangsheng, yin-yang, 5 éléments, interaction du Ciel et de l'homme et huanglao.
L’univers est né du qi primordial. Les êtres humains sont formés de 3 éléments : L’essence jing accéder à l’immortalité en s’aidant de techniques respiratoires appelées « absorbsion du souffle » ou « respiration embryonnaire ».

La divinité suprême des Taiping est le Ciel, sous lequel on trouve 9 niveaux de dieux. Lors des rituels de guérison présidés par le maître armé de la canne cérémonielle, le fidèle s’incline et confesse ses fautes avant d’absorber de l’eau dans laquelle a été dissous un papier inscrit de caractères magiques.
La conduite est d’autant plus importante que la rétribution des bonnes ou mauvaises actions peut s'étendre sur 5 générations
Certains concepts de l’époque développés dans le canon ont influencé les projets politiques de Zhang Jiao : La théorie des 5 éléments et les principes exposés par Zou Yan selon lesquels une dynastie en remplace une autre, ainsi que la croyance à l’effet des actes du souverain sur le destin du pays. La voie de la grande paix est clairement citée dans le Taipingjing : « La voie de la grande paix [...] c’est la richesse du pays, la volonté du Ciel.. ».

Pour mieux marquer le renouveau, Zhang Jiao choisit comme début de la révolte le cinquième jour du troisième mois lunaire de l’an un de l’ère Zhongping (184). Cette date correspond en effet à un jour jiazi 25 d’une année jiazi, or jiazi est le début du cycle sexagésimal qui décompte les années. Le mot d’ordre est : « Le ciel est mort, c’est l’avènement du ciel jaune, l’année jiazi sera faste ». Le ciel jaune représente les Taiping. Selon la théorie des 5 éléments, au feu (nature de la dynastie Han) succède la terre dont la couleur est le jaune, certains y voient donc la raison du choix de cette teinte par Zhang Jiao. Néanmoins, cette explication ne fait pas l'unanimité.

La révolte est écrasée et la majorité des Turbans jaunes se font massacrer à Nanyang au Henan, mais le mouvement ne disparaît pas totalement et on assiste à des résurgences sporadiques pendant les 10 ans qui suivent.
La province du Shāndōng, peuplée en grande majorité de Hans, est principalement une région de plaines sur les littoraux, dans la vallée du fleuve Jaune (pinyin : Huáng hé) et au nord du Shāndōng, avec un grand promontoire montagneux qui plonge dans la mer Jaune. Le fleuve Jaune s'y jette dans la mer. Le littoral du Shāndōng, véritable porte d'échanges commerciaux a subi les effets de la pénétration occidentale et on constate très tôt l'influence Japonaise et Coréenne.
Sa partie occidentale appartient à la grande plaine du Nord, c'est une zone rurale peu développée où le coton est la culture principale. Au centre, il s'agit de roches anciennes en majorité granitiques, aux versants abruptes, constituant un relief de collines moyennes et de moyennes montagnes avec le mont Tàishān (chinois : 泰山) qui culmine à 1545 m.

La plaine côtière est le centre économique de la province. Il s'agit de la Zone économique ouverte, structurée autour de 5 villes :
Jìnán (chinois : 济南市), capitale administrative.
Qīngdǎo (chinois : 青岛市), que l'influence allemande a rendu synonyme de bière chinoise.
Yāntái (chinois : 烟台市), ville portuaire.
Wēihǎi (chinois : 威海市), ville portuaire et de villégiature en raison de ses plages et activités estivales.
D'autres villes moyennes importantes de la province, située davantage sur la partie continentale sont :
Zībó (chinois : 淄博市)
La ville de Wéifāng (chinois : 潍坊市) où a lieu tous les ans un festival international de cerf-volants

Premier mouvement de masse politico-religieux de la Chine, l’organisation révolutionnaire des Turbans jaunes (Huangjin), d’inspiration taoïste, contribue beaucoup, bien que noyée dans le sang, à l’établissement du taoïsme populaire et communautaire.
Les dernières décennies de la dynastie des Han, paraissent avoir été une période de désintégration politique et sociale d’une ampleur inconnue jusque-là. La population paysanne, affamée et décimée par des épidémies de peste, quitte ses terres et cherche à survivre sous la forme de groupes itinérants (liumin )... Des messies populaires, qui prétendent être des descendants, des représentants ou des incarnations de l’empereur Jaune (Huangdi) ou de Laozi, trouvent facilement un grand nombre d’adeptes.
L’un de ces messies, dont le succès dépasse celui de tous les autres, se nomme Zhang Jue. Son mouvement naît dans la partie est de l’empire (provinces du Shandong, du Hebei et du Shanxi). Il guérit les gens par la foi...
Investi par le Ciel, il écrit des talismans (fu ) sur de la soie ou du papier. Il les brûle et en mélange les cendres à de l’eau qu’il donne à boire aux malades (cette pratique thaumaturgique existe encore de nos jours).
En 10 ans, les fidèles se comptent par dizaines, sinon par centaines de milliers. Il les enseigne et les organise selon les doctrines du Livre de la Grande Paix (Taiping jing ), texte volumineux qu’un messager du Ciel lui a transmis. Les croyants s’habillent de robes et de turbans jaunes, ne portent pas d’armes, créent des phalanstères et des auberges où ils accueillent les masses itinérantes et où prévaut une organisation communautaire et strictement égalitaire.

Au commencement d’un nouveau cycle cosmique (année Jiazi , correspondant à 184 de notre ère), Zhang Jue proclame le royaume de la Grande Paix. Il prend le titre de général-seigneur du Ciel (Tiangong jiangjun ), divisant l’empire en 36 régions (fang ), à la tête desquelles il nomme des généraux.

Ce soulèvement fait oublier momentanément aux dirigeants Han leurs querelles internes. Une attaque armée de très grande envergure réussit à dompter les masses. Zhang Jue meurt cette même année 184, mais la révolte dure jusqu’en 186. Localement, la résistance se maintient jusqu’à la fin de la dynastie. Elle est alors habilement récupérée par Cao Cao, qui s’inspire des théories et se sert des milices populaires du mouvement pour établir la dynastie des Wei.
De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Les Turbans Jaunes vont se dissoudre avec la mort de leur chef. Le commandant des forces impériales, He Jin, mate le reste de la rébellion. Zhang Bao et Zhang Liang sont eux aussi tués au combat. Des insurrections sporadiques persisteront néanmoins jusqu’en 192.

De violentes révoltes marquent la fin de la dynastie des Han postérieurs.
En 190, le palais de Luoyang est pillé et incendié, les trésors et les œuvres d’art que les Han accumulent depuis 200 ans sont détruits.
La dynastie est définitivement emportée par l’insurrection des Turbans Jaunes, qui est un soulèvement paysan d’une très grande ampleur mené par le prophète taoïste Zhang Jiao... Ce soulèvement est dirigé contre toutes les institutions administratives et gouvernemental, contre l’Empire Han qu’ils jugent corrompu.

Pour réprimer le mouvement, les chefs de guerre procèdent à la formation d’armées autonomes qui ne répondent qu’à leurs chefs et non plus à l’empereur. Des généraux s’illustrèrent, dont Cao Cao (115-220), désireux de profiter de l’instabilité du pouvoir pour se tailler une part du royaume.
À ce moment, même si le dernier empereur des Han n’a pas encore été déposé, les chefs militaires détiennent la réalité du pouvoir. C'est à la fin du IIe siècle que les empereurs Han perdent toute autorité.
À la cour à Luoyang, les dirigeants se disputent le pouvoir jusqu’à ce que Cao Cao s’y rende à la tête de ses troupes afin de se proclamer Protecteur du trône.
La Chine se fragmente alors en unités politiques rivales dont les conflits plongent le pays dans une anarchie durable.
Ici débute la période des Trois Royaumes, et le commencement de nombreuses années d’instabilité politique.

Etienne Balazs dans « La bureaucratie céleste » :
« La crise sociale et la philosophie politique à la fin des Han « (...) Nous sommes au milieu du IIe siècle. L’immense empire des Han jouit depuis de longues années d’une paix relative, la population a presque doublé depuis la restauration, aux environs de l’ère chrétienne et les richesses s’accumulent. Mais l’accumulation même de la richesse et la différenciation des professions qui marquent le passage d’une économie naturelle vers une économie d’échange ont comme rançon une plus grande inégalité dans la distribution des revenus et le renversement des rapports sociaux traditionnels.
Le signe le plus évident de ce déséquilibre est l’affaiblissement du pouvoir impérial. (...) La pointe de la pyramide hiérarchique commence à s’ébrécher, et une lutte serrée s’engage pour l’exercice du pouvoir réel. (...)
Tandis que l’avant-scène retentit des querelles des diverses fractions de la classe dirigeante, toute occupée à se tailler la plus grande part des revenus et sourde aux avertissements des philosophes, le peuple des campagnes se prépare à se soulever contre l’exploitation intolérable des grands propriétaires et les exactions vexatoires des mandarins.
La population agricole, c’est-à-dire la presque totalité de la nation, vit dans une misère indicible. Le paysan libre est en train de disparaître... Constamment menacé sur son lopin par la famine, les impôts, les corvées et pressuré par de multiples demandes des fonctionnaires mal payés, ou encore menacé d’expropriation par quelque grand seigneur désireux d’agrandir son domaine, il est condamné tôt ou tard à aller rejoindre les rangs du prolétariat agricole. (...) Cette énorme masse des meurt la faim et des cul-terreux vit dans une sourde fermentation, travaillée depuis une dizaine d’années par les émissaires d’une nouvelle foi : la « Voie de la Grande Paix » taiping dao. (...) Ils ne se contentent plus d’annoncer à leurs adeptes la venue d’une nouvelle ère, celle de la prospérité, de l’âge d’or de l’égalité, car c’est le véritable sens de l’expression Taiping (...) ils les organisent en de véritables phalanstères, des communautés rustiques (...).

De deux foyers, les régions les plus peuplées du bas Fleuve Jaune et du Sichuan, la révolte se propage comme une traînée de poudre et gagne toute la Chine (...). Les premiers actes, et combien significatifs, de cette énorme jacquerie mi-sociale mi religieuse seront de prendre d’assaut les préfectures et sous-préfectures, de tuer ou de chasser les fonctionnaires, d’en nommer d’autres, de lever des impôts et de réparer les chemins. (...)
La répression est féroce, elle fait, au cours de la seule année 184, un demi million de victimes. (...) Le pays est bouleversé de fond en comble par le combat entre troupes impériales et Turbans Jaunes, battus sur un point pour se retrouver plus nombreux sur un autre. C’est l’exode des riches et des lettrés vers un coin tranquille, la fuite éperdue des vagabonds et des réfugiés : Des masses humaines se déplacent dans toutes les directions. (...) Les dirigeants se ressaisissent et organisent des expéditions punitives. (...) C’est l’heure des militaires, la lutte de tous contre chacun (...) jeu sanglant de l’élimination des concurrents dans la course effrénée au pouvoir. Cette lutte dure encore pendant une génération et transforme la Chine d’un puissant empire en un vaste cimetière. »

Turbans jaunes — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Turbans_jaunes
Au printemps de l'an 184, Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix ... de ralliement, ce qui donna son nom à la révolte (caractères traditionnels : 黃巾之亂/黃巾起義 ... Le destin a voulu que Zhang Jiao meure la même année de maladie, ironie du sort pour celui qui s'appelait « le grand guérisseur ».









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