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OCTOBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 19O du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
INTENDANCE
ET LUTTE CONTRE LE FEU A ROME.
Lors
de la disette à Rome, le préfet de l'annone Papirius Dionysius,
chargé de l'approvisionnement en céréales, parvient à l'amplifier
et à en faire endosser la responsabilité à Cléandre.
Avant
la fin du mois de juin la foule manifeste contre Cléandre à
l'occasion d'une course de chevaux dans le Circus Maximus. Celui-ci
envoie la garde prétorienne pour réprimer le mouvement, mais
Pertinax, le préfet de Rome, lui oppose les vigiles urbains.
Cléandre
se réfugie sous la protection de Commode. La foule réclame sa tête,
et à la demande de sa maîtresse Marcia, l'empereur fait décapiter
Cléandre.
A
l'exception peut-être de Commode lui-même, nul homme de son temps
n'a été jugé aussi défavorablement que son conseiller principal,
le tout puissant Cléandre (185-190) époque où ce personnage a le
pouvoir, certains ne rejoignent pas les condamnations prononcées
contre lui par les historiens anciens : Leur intérêt est de faire
connaître les mesures exceptionnelles qu'il met en œuvre pour
assurer sa propagande. Le programme ingénieusement élaboré par ses
soins est illustré par certains types de revers sur la monnaie et
par certaines légendes propres à la période où il exerce sa
charge. On peut distinguer dans cet ensemble : les types de Commode
lui- même, des légendes liées aux types de Jupiter, de Mars et de
Minerve, de nombreuses légendes qui, sur les pièces romaines,
représentent de nouvelles orientations.
Aussitôt
après sa mort, les types monétaires qu'il a adoptés sont
abandonnés. Les faits indiquent nettement que Cléandre, un des
pires administrateurs que Rome ait connus, cherche à imposer, par
les monnaies, une image favorable de son gouvernement, en totale
opposition avec la réalité.
Son
effort de propagande est original, puissant et non dépourvu de
diplomatie.
De
sa carrière, on peut dire qu'elle est courte et chargée, autant que
désastreuse. Esclave Phrygien arrivé à Rome après avoir été
l'objet d'une vente à l'encan, il accomplit l'exploit d'obtenir la
liberté et de s'introduire, lui, un ancien porteur de sacs (Dion
Cassius, LXXII, 12, 1), au sein de la famille impériale, pour y
occuper le poste envié de chambellan de Commode, peut-être même
a-t- il trempé dans la mort, survenue à point nommé, de l'odieux
Saoterus, le titulaire précédent.
Commode
mène une vie de plaisir sans se soucier des devoirs de son rang.
Cléandre, dès lors, dispose d'un pouvoir absolu.
Il
dirige la garde prétorienne et l'armée, et occupe le poste, qui
change souvent de mains, de préfet du prétoire : (Hérodien,
I, 12, 4).
Il
domine les tribunaux.
Permet
à 25 consuls de servir dans le courant d'une seule année,
Introduit
des affranchis au sénat comme dans l'ordre patricien,
Comble
d'honneurs des hommes rappelés d'exil.
Beaucoup
de Romains éminents périssent victimes de sa cruauté, notamment
Burrus, le beau- frère de Commode, et Aebutianus, le préfet de la
garde (dont il partage ensuite la charge avec deux favoris).
Chambellan
ambitieux à l'humeur redoutable, il va, dit-on, jusqu'à convoiter
la dignité impériale.
Les
causes principales de la haine que l'on voue à Cléandre sont
l'avarice et la cupidité qu'il manifeste (Hérodien, I, 12, 4-5).
Pour accroître sa fortune, il fait commerce de tout : postes de
procurateur, de gouverneur, de sénateur, de commandant militaire, de
soldat, sans compter divers privilèges. Commode et ses concubines
reçoivent des sommes considérables prélevées sur cet argent,
cependant que Cléandre, pour rehausser sa position, en dépense à
faire construire des maisons, des bains, et à réaliser des travaux
au bénéfice d'individus ou de villes (Dion Cassius, LXXII, 12, 5 ;
Hérodien, I, 12, 4).
Il
réussit même à acheter une part des réserves de blé pour
accroître sa popularité par des distributions en période de
disette (Hérodien, I, 12, 4).
La
chute de Cléandre est attribuée à diverses causes :
A
la haine que lui a vaut son immense richesse (Hérodien, I, 12, 5),
A
l'exécution d'Arrius Antonius décidée par lui sur la base de
fausses accusations,
Aux
spéculations de Papirius Dionysius, praefectus annonae pendant la
famine...
Le
peuple exige l'exécution de Cléandre et obtient satisfaction, une
fois que Commode, dans sa retraite, est mis au courant de la crise.
Les parents et les amis de Cléandre périssent avec lui, leur mort
commune indique assez l'exécration engendrée par 4 ans de pouvoir.
La période où Cléandre est en poste éclaire sa carrière
fulgurante en faisant ressortir maintes finesses de sa propagande...
Avant
Cléandre, l'empereur apparaît dans des scènes traditionnelles qui
fêtent les consulats successifs (Commode sur un quadrige et tenant
un sceptre) ou les décennales organisées par l’État (Commode en
sacrificateur), ou qui exaltent les libéralités. Deux types
militaires du début du règne rassurent le peuple au moment où
Commode revient brusquement du front de Germanie.
En
somme, ces types de revers sont des figures impériales
traditionnelles destinées à assurer, lors de son retour du front,
la propagande de l'empereur, pour sa vaillance et sa bonté, à
traduire les vœux par lesquels l'État attire sur lui la faveur
divine, enfin à marquer l'importance de ses responsabilités
consulaires.
Ensuite,
deux types inédits montrent l'empereur avec le sénat : Sur le
premier, la légende PATER SENATVS (186-187 A.D.) accompagne la
représentation de Commode en toge, tenant un rameau et un sceptre
(BMC, IV, 730, 811-812), tandis que l'autre, qui le figure tenant
soit un rouleau, soit un sceptre, et serrant la main au genius
senatus et portant la légende PIETATI SENATVS (BMC, IV, 732, 814).
On
ne peut douter que le tout-puissant affranchi Phrygien ait été à
l'origine de ces nouveautés.
Alors
que Commode se complaît dans une existence solitaire, lui, Cléandre,
qui règne sur la ville et l'Empire à son profit personnel, réalise
un programme de propagande, à l'aide de nouveaux types commodiens
mettant l'accent sur les bonnes relations entre les diverses forces
de l'État, qu'il n'arrête pas, en réalité, d'offenser.
Tout
en gardant les types traditionnels de l'empereur (p. ex.
Liberalitas), Cléandre entreprend d'innover, surtout avec les types
du sénat, le corps dans lequel Commode et lui-même rencontrent le
plus d'hostilité.
Son
imagination se reconnaît aussi dans l'utilisation des divinités
Jupiter, Mars et Minerve, pourvues, comme les types des revers, de
légendes non traditionnelles.
Jupiter
apparaît, sur les premières monnaies du règne de Commode, avec une
légende non descriptive ou avec la mention bien connue IOVI
CONSERVATORI et il est, selon l'usage, figuré assis ou debout,
tenant la Victoire, une lance, un sceptre, ou bien encore la foudre
et un sceptre. Après l'arrivée de Cléandre au pouvoir, il va se
manifester d'une manière plus frappante : IOVI EXSVPER (antissimo)
apparaît pour la première fois sur les monnaies impériales (PI. I,
l) pour signifier que la suprématie, telle qu'elle ressort du
superlatif, a été transférée à Commode.
Tantôt
les types sont traditionnels, tantôt ils sont conçus par Cléandre.
Le
programme de propagande de Cléandre se traduit plus nettement encore
dans de nombreuses légendes entièrement neuves, pour la plupart,
non seulement sur les monnaies de Commode, mais même dans toute la
série impériale.
Des
revers donnent de nouvelles dimensions aux vertus romaines de
toujours, telles que : Fortuna, Felicitas, Nobilitas, Pietas,
Securitas, Aetemitas.
La
Fortune, avec ses attributs (le gouvernail, le globe, les cornes
d'abondance) est un thème persistant sur les monnaies de l'Empire.
En
tant que FORTVNA REDVX, elle a eu une destinée particulière :
Apparue sous Commode avant la chute de Perennis, elle va se
maintenir, sous Cléandre, dans des émissions ultérieures. Le
message de Cléandre est clair : la Fortune bénie est revenue
en même temps qu'il prend le pouvoir et elle restera présente sous
le règne de Commode. C'est un fait extrêmement remarquable que les
trois légendes disparaissent des monnaies commodiennes après
Cléandre...
Plus
que tout autre, Félicité est le mot-clé du programme de Cléandre.
Des types traditionnels de Felicitas constituent une part importante
de l'effort de propagande depuis Auguste, et il continue d'en être
ainsi durant les diverses périodes du règne de Commode.
Mais
à l'initiative de Cléandre, des déterminations nouvelles sont
inscrites sur les pièces commodiennes {FELICITAS PVBLICA, ROMAE
FELICITATI, SAECVLI FELICITAS) et l'on voit apparaître pour la
première fois sur les monnaies impériales les légendes VICTORIA
FELIX et FORTVNA FELIX... Au début, Cléandre fait revivre certaines
légendes de « félicité » qui ont figuré sur une
partie des monnaies Romaines avant Commode. Pour « Félicité
Publique ». Commencée sous Galba, elle a joué un rôle
important sur les pièces de Vespasien et de Titus, mais, ensuite,
elle a disparu jusqu'à l'époque de Cléandre, celui-ci la rétablit
au moment de la chute de Perennis.
Si
la fortune et la félicité comptent parmi les thèmes exploités par
Cléandre, il faut en dire autant des vertus romaines
traditionnelles, Nobilitas, Pietas, Aeternitas et Securitas. Avec la
personnification de Nobilitas, une vertu précédemment absente des
monnaies, Cléandre affirme que Commode descend bel et bien des
souverains antérieurs et soutient par conséquent ses prétentions
aux plus hautes distinctions héréditaires, face à l'opposition
continuelle du sénat. Quoique les types piétas fassent depuis
longtemps partie
BÂTIMENT DE L'ANONNE |
de
la propagande impériale, la volonté de faire voir dans l'empereur
YAVCTOR PIETAT(is) est originale. Cette légende est d'abord
présentée comme un commentaire à la chute de Maternus (Hérodien,
I, 10, 11), en 186-187, puis encore émise en 188-189 (PI. I, 4)44.
Pour ne pas négliger le sénat, cependant, Cléandre introduit
pendant la même période, PIETATI SENATVS, avec un type (Commode
serrant la main au genius senatus) qui souligne l'intimité de
l'empereur avec le sénat en matière de piété {BMC, IV, 732, 814,
822).
De
plus, bien que la mention pax n'a jamais été absente des monnaies
impériales, le choix qu'il fait de la légende PACI AETERNAE, où
l'introduction de l'adjectif apporte un sens plus riche et une
promesse formelle, le montre une nouvelle fois en rupture avec la
tradition. De même, « Rome éternelle », notion
fréquemment attestée sur les monnaies de l'époque d'Hadrien et
d'Antonin le Pieux, mais qui a disparu sous Marc Aurèle et au début
du règne de Commode, entre dans le cadre des vues de Cléandre.
Enfin, bien que la sécurité a toujours été une des préoccupations
majeures de la propagande impériale, c'est Cléandre qui introduit
la mention SECVRIT(as) ORB, à la signification plus large.
Tel
qu'il se perçoit à travers une série de types et de légendes pour
la plupart inédits dans le monnayage impérial, le message de
Cléandre est le suivant : Commode, qui peut se prévaloir de son
haut lignage, se présente comme un modèle de piété, capable, sous
le patronage des dieux, d'assurer l'éternité de la ville de Rome et
la paix impériale, et capable d'assurer la sécurité du monde...
Maître
absolu du monde Romain, Cléandre doit à son origine étrangère de
n'être guère gêné par le poids des traditions. Il ambitionne de
présenter Commode comme un empereur béni par les dieux, qui, mis
hors du commun par son hérédité et sa piété, est en bonnes
relations avec les divers éléments de la société et instaure pour
toujours un âge heureux et fortuné.
Pour
diffuser ses thèmes de propagande, il a recours à des légendes et
à des types inédits, et il émet des monnaies qui lui restent
propres.
La
période de Cléandre, unique dans la série impériale, comporte de
nouveaux types commodiens, de nouveaux surnoms des dieux Jupiter,
Mars, Minerve, et un renouvellement moralisateur fondé sur les
notions traditionnelles de Fortuna, Felicitas, Nobilitas, Pietas,
Securitas, Aetemitas.
La
réalité du pouvoir exécrable de Cléandre ne se reflète pas dans
ses émissions monétaires. Tout au contraire, alors qu'il bafoue
l'empereur, sa fonction et son administration, il utilise la monnaie
pour présenter de l'ensemble une image heureuse et réconfortante
qui peut servir ses desseins... A sa mort, la frappe commodienne
connaît un nouveau changement : Elle ne reste pas fidèle à son
effort de propagande... Ce qu'elle va retenir désormais, sur les
revers, c'est l'extravagante image de Commode qui résulte de son
association étroite avec l'image d'Hercule et avec certaines
divinités orientales.
Le
Préfet de l'annone, en latin Præfectus annonæ, est un magistrat
chargé d'assurer le bon approvisionnement en grains de Rome. Le mot
annona, dérivé d'annus, « année », désigne au sens
propre la production annuelle (la récolte) de différentes denrées,
il a ensuite désigné le prix variant annuellement de ces denrées,
puis le ravitaillement de Rome garanti par l'État.
Sous
la République, il s'agit d'un magistrat nommé exceptionnellement,
en cas de disette. Il est alors chargé de trouver du ravitaillement
pour la cité, particulièrement du grain. Il n'apparaît pas avant
439 av. J.-C., lors d’une sévère famine quand la plèbe élit
préfet de l’annone Lucius Menenius (ou Minucius), avec l’accord
du sénat Romain.
Il
cherche du blé auprès des voisins de Rome, et en achète en Étrurie
avec les fonds de l'État, il oblige de déclarer les stocks, les
limite à un mois de consommation et force à vendre le surplus, pour
faire baisser les cours... restant en fonction 2 ans, son action est
concurrencée par celle du riche chevalier Romain Spurius Maelius,
qui achète également du blé pour le distribuer gratuitement, afin
de développer sa popularité.
Accusé
de comploter un coup d'État, il est sommairement exécuté pour
rébellion lors de son arrestation sous la dictature de Cincinnatus.
Le
déclin de la population citoyenne libre, formée de paysans
cultivant leurs terres, et l'augmentation de la population pauvre de
la ville de Rome, à partir du IIe siècle av. J.-C.,
provoquent une forte augmentation de ces besoins, en partie
satisfaits par des distributions faites par des particuliers,
convoitant une magistrature (et donc pour s'attirer le vote des
électeurs).
Les
lois frumentaires des Gracques, qui prévoient des distributions à
prix réduit de blé, entraînent un accroissement de l'importance
politique de la gestion de l'approvisionnement.
Sous
le Haut-Empire, le préfet de l'annone devient un préfet impérial
permanent chargé d'assurer le bon approvisionnement en grains de
Rome, soit d'une agglomération estimée à un million d'habitants
(au Ier siècle).
Auguste
entre 8 et 14, réforme la fonction confiée jusque là aux édiles
ceriales créés par Jules César et l'attribue à un chevalier de
l'ordre équestre.
Les
approvisionnements en blé proviennent pour l'essentiel par voie
maritime des provinces romaines d'Afrique, d'Espagne et d'Égypte et
sont stockés dans les entrepôts (horrea) d'État à Rome. Un
approvisionnement bien organisé doit stocker à Rome une année de
consommation.
Le
blé est ensuite soit distribué gratuitement (Congiaire) aux quelque
200 000 allocataires (nombre fixé par Auguste et resté stable
durant l'Empire), soit revendu à des entreprises privées de
boulangerie pour le marché libre.
Sous
Claude Ier, les compétences du préfet de l'Annone sont étendues
aux distributions mensuelles gratuites de blé, privant ainsi l'ordre
sénatorial de cette responsabilité auparavant gérée par d'anciens
préteurs (præfecti frumenti dandi). Les præfecti frumenti dandi
réapparaissent sous Trajan que pour les distributions
exceptionnelles...
Sous
Septime Sévère, les distributions de blé sont complétées par des
distributions d'huile. Aurélien remplace le blé par du pain, et
ajoute des distributions de viande de porc, de sel, et de vin à prix
réduit. La fondation de Constantinople modifie les circuits
d'approvisionnement : Le blé d'Égypte est destiné à la
nouvelle capitale. Rome dépend totalement de l'Afrique, situation
mise à profit lors des troubles politiques et des invasions pour
affamer les Romains et faire pression sur le pouvoir en place en
Italie.
Les
approvisionnements deviennent plus difficiles à cause de la conquête
de l'Afrique du Nord par les Vandales en 435.
Pour
favoriser la conservation, les agronomes latins insistent sur la
nécessité de sécher le grain et de le conserver à l’abri de
l’humidité. S’agissant de l’aire à battre le blé, Palladius
affirme qu’« il faut avoir dans son voisinage un autre
terrain plat et bien découvert, dans lequel on puisse transporter
les blés pour y prendre l’air avant d’être serrés dans les
greniers, précaution utile pour qu’il se gardent longtemps ».
Pour
la disposition générale des bâtiments, Varron rappelle
l'organisation de la métairie romaine en trois parties: La villa
urbana qui est l’habitation du propriétaire, la villa rustica où
se trouve l’habitation du métayer, la basse-cour et les étables,
et la villa fructuaria qui correspond à la réserve des productions
avec le cellier, le pressoir et les greniers.
Cette
distribution se retrouve également chez Columelle qui précise que
« les greniers, auxquels conduit un escalier, doit avoir de
petites fenêtres croisées, livrant passage aux aquilons. Cette
position, étant la plus fraîche et la moins humide, est très
favorable à la conservation des grains ».
Varron
indique que « pour le blé, il faut le serrer dans de hauts
greniers, où les vents soufflent du nord et de l’est, et où
l’humidité ne puisse pénétrer d’aucun côté » et que
« pour les denrées sèches, tels que les fèves, les
lentilles, l’orge et le blé, on établira des espèces de plancher
».
Pour
éloigner les nuisibles, il est courant d’utiliser de l’amurque
(άμόργη), nom donné soit au marc d'olives pressurées, soit au
dépôt même de l'huile, et qui fait ici office de remède
miracle... Son usage est présenté dès l’aire de battage qu’
« on aplanira après y avoir mêlé avec de la terre de la
paille et du marc d’huile sans sel, ce qui garantira les blés des
rats et des fourmis ». « Bêchez la place destinée à l’aire,
arrosez la d’amurque jusqu’à saturation […] Avec ces
précautions vous n’avez à redouter ni les ravages des fourmis ni
l’envahissement des mauvaises herbes ».
Traitant
des greniers, Varron écrit « que les murailles et le sol en
soient revêtus d’un mastic composé de marbre pilé, ou du moins
de glaise mêlée à de la paille de froment et du marc d’huile.
Cet enduit préserve les greniers des rats ou des vers et contribue
en même temps à donner au grain de la consistance et de la fermeté
».
La
même recette est déjà visible chez Caton l'Ancien qui écrit
« pour prévenir les attaques du charançon et les dégâts des
campagnols, faites un lut avec de l’amurque et de la paille hachée,
que vous laisser détremper et que vous gâcherez convenablement :
Vous en étendrez une couche épaisse sur tout le grenier, vous
ajouterez par-dessus une couche d’amurque. Lorsque le lut sera sec,
vous pourrez déposer dans votre grenier du froment non échauffé
sans avoir à redouter le charançon ».
Les
vigiles urbains (en latin : vigiles urbani, littéralement « les
yeux de la ville ») sont, sous la Rome Antique, les troupes
chargées de la lutte contre les incendies et de la police nocturne.
Ne disposant que d'effectifs limités sous la République, le service
prend de l'importance lors de la réorganisation de la ville de Rome
sous Auguste. L'organisation du corps des vigiles reste inchangée
jusqu'au Bas-Empire où il devient un service civil sous Constantin.
Le corps est finalement dissout, comme les cohortes urbaines, vers la
fin du IVe siècle.
À
Rome, les vigiles urbains sont placés sous le commandement d'un
préfet, le praefectus vigilum urbi, de rang équestre et désigné
par l'empereur. Cette préfecture ne partage pas le prestige des
autres grandes préfectures de Rome comme celle de la Ville, celle du
Prétoire et celle de l'Annone et est considérée comme une fonction
subalterne.
Le
préfet est investi de pouvoirs militaires et civils, ces derniers
lui donnant juridiction sur les incendiaires, les cambrioleurs, les
voleurs et les receleurs. Il peut les condamner à des peines
légères, les cas importants sont transférés sous la
responsabilité du préfet de la Ville.
Chaque
nuit, il doit lui-même diriger une des rondes et circuler toute la
nuit.
Le
préfet des vigiles dispose d'un droit de perquisition chez les
particuliers pour vérifier si les équipements anti-incendies
adéquats sont bien présents et si les normes de sécurité sont
bien respectées.
Sous
le règne de Trajan apparaît un subpraefectus vigilum ou vigilibus
permettant de soulager le préfet de quelques-unes de ses missions,
ce dernier ayant de plus en plus d'attributions juridiques.
Le
sous-préfet des vigiles est installé dans des bureaux particuliers,
semblables à ceux du préfet, mais disposant d'un effectif moins
important. Le cas échéant, il remplace le préfet. Un deuxième
sous-préfet apparaît au cours du IIIe siècle, chargé du
détachement de vigiles installé à Ostie.
Lorsqu'un
feu est découvert, la lutte se fait au moyen de seaux (hamae), de
récipients remplis de poix (pice illitae), de tissus enduits de
vinaigre (centones) fixés au bout de longues perches (perticae), de
haches, de serpes, d'échelle (scalae), d'éponges (spongiae) et de
pompes pour transporter l'eau, mais également de divers outils
incluant des faux, des grappins et des balistes permettant de
détruire les maisons avant l'arrivée des flammes afin de contenir
le foyer de l'incendie.
CASERNE DES VIGILES |
L'entretien
et le maniement de tous ces équipements incombent à des troupes
spécialisées, les immunes. Néanmoins, le gros des troupes de
vigiles est composé de simples pompiers (les milites) qui servent
d'aides à divers postes lors des interventions.
Les
pompes se révèlent souvent inefficaces du fait de leur taille et de
leur débit insuffisant. L'eau n'est donc pas l'arme principale des
vigiles. En fait, l'objectif n'est pas de sauver les édifices
touchés mais d'éviter que l'incendie ne s'étende et ne devienne
incontrôlable, comme en 642.
L'essentiel
de la manœuvre consiste donc à détruire les édifices autour du
foyer qui peut très facilement se propager dans l'étroit réseau de
rues et du fait des matériaux de constructions utilisés, comme le
bois, qui s'enflamment facilement.
La
plupart du matériel à la disposition des vigiles comme les haches,
marteaux ou les grappins, est adaptée à la mise en œuvre de cette
technique.
Les
aquarii sont attachés au service de l'eau. Ils sont responsables de
l'approvisionnement en eau lors des incendies et supervisent la
manœuvre des seaux. Ils doivent connaître tous les points d'eau
utilisables dans les régions couvertes par leur cohorte.
Tout
comme les aquarii, les siphonarii (ou sifonarii) sont attachés au
service de l'eau. Ils sont chargés de l'entretien des pompes à eaux
(siphones). Ils supervisent les manœuvres des pompes effectuées par
des milites lors d'un incendie. Ces pompes sont alimentées par des
porteurs de sceaux dirigés par les aquarii.
Les
emitularii constituent le service de sauvetage des vigiles. Ils
disposent de matelas (emitula) pour recevoir les victimes qui sautent
des immeubles menacés ou enflammés.
Les
falciarii, porteurs de faux (falces), et les uncinarii, équipés de
grappins (uncinae), sont chargés de détruire les édifices
fragilisés.
Les
ballistarii sont les vigiles spécialisés dans le maniement des
balistes, sorte de catapultes utilisées pour détruire les édifices
autour du foyer de l'incendie. L'objectif est de circonscrire
l'incendie en dégageant un espace libre autour des immeubles touchés
et l'empêcher de s'étendre.
Au
IIIe siècle, les ballistarii sont organisés en trois groupes
par cohorte, commandés chacun par un optio.
Les
centonarii utilisent des tissus (centones) enduits de vinaigre qu'ils
plaquent contre les parois en feu pour étouffer les flammes à
l'aide de longues perches.
Parmi
les troupes de vigiles, on trouve également un chapelain, le
victimarius, qui entretient le culte de l'empereur et des dieux
protecteurs de la caserne, Vulcain et Stata Mater. Pour chaque
cohorte il y a quatre médecins (medici) accompagnés d'infirmiers et
d'esclaves, composant un service de santé plus important que dans
les autres corps. Ces médecins semblent être pour la plupart des
affranchis d'origine Grec. On trouve également des porte-enseignes
(imaginiferi) et des trompettes (buccinatores) chargées de sonner
l'alarme.
190
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/190
Cette
page concerne l'année 190 du calendrier julien. Sommaire. [masquer].
1 Événements; 2 ... Le préfet de l'annone Papirius Dionysius,
chargé de l'approvisionnement en céréales, parvient à l'amplifier
et à en faire endosser la ...
Cléandre
: une autre vue - Persée
www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1978_num_47_2_1909
de
RH Storch - 1978 - Cité 2 fois - Autres articles
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permit à vingt-cinq consuls de servir dans le courant d'une seule
année, ..... 65 et suiv. ; C. R. Whittaker, The Revolt of Papirius
Dionysius A.D. 190, dans ...
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