mercredi 23 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 190

27 OCTOBRE 2016...

Cette page concerne l'année 19O du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

INTENDANCE ET LUTTE CONTRE LE FEU A ROME.

Lors de la disette à Rome, le préfet de l'annone Papirius Dionysius, chargé de l'approvisionnement en céréales, parvient à l'amplifier et à en faire endosser la responsabilité à Cléandre.
Avant la fin du mois de juin la foule manifeste contre Cléandre à l'occasion d'une course de chevaux dans le Circus Maximus. Celui-ci envoie la garde prétorienne pour réprimer le mouvement, mais Pertinax, le préfet de Rome, lui oppose les vigiles urbains.
Cléandre se réfugie sous la protection de Commode. La foule réclame sa tête, et à la demande de sa maîtresse Marcia, l'empereur fait décapiter Cléandre.

A l'exception peut-être de Commode lui-même, nul homme de son temps n'a été jugé aussi défavorablement que son conseiller principal, le tout puissant Cléandre (185-190) époque où ce personnage a le pouvoir, certains ne rejoignent pas les condamnations prononcées contre lui par les historiens anciens : Leur intérêt est de faire connaître les mesures exceptionnelles qu'il met en œuvre pour assurer sa propagande. Le programme ingénieusement élaboré par ses soins est illustré par certains types de revers sur la monnaie et par certaines légendes propres à la période où il exerce sa charge. On peut distinguer dans cet ensemble : les types de Commode lui- même, des légendes liées aux types de Jupiter, de Mars et de Minerve, de nombreuses légendes qui, sur les pièces romaines, représentent de nouvelles orientations.
Aussitôt après sa mort, les types monétaires qu'il a adoptés sont abandonnés. Les faits indiquent nettement que Cléandre, un des pires administrateurs que Rome ait connus, cherche à imposer, par les monnaies, une image favorable de son gouvernement, en totale opposition avec la réalité.
Son effort de propagande est original, puissant et non dépourvu de diplomatie.

De sa carrière, on peut dire qu'elle est courte et chargée, autant que désastreuse. Esclave Phrygien arrivé à Rome après avoir été l'objet d'une vente à l'encan, il accomplit l'exploit d'obtenir la liberté et de s'introduire, lui, un ancien porteur de sacs (Dion Cassius, LXXII, 12, 1), au sein de la famille impériale, pour y occuper le poste envié de chambellan de Commode, peut-être même a-t- il trempé dans la mort, survenue à point nommé, de l'odieux Saoterus, le titulaire précédent.

Commode mène une vie de plaisir sans se soucier des devoirs de son rang. Cléandre, dès lors, dispose d'un pouvoir absolu.
Il dirige la garde prétorienne et l'armée, et occupe le poste, qui change souvent de mains, de préfet du prétoire : (Hérodien, I, 12, 4).
Il domine les tribunaux.
Permet à 25 consuls de servir dans le courant d'une seule année,
Introduit des affranchis au sénat comme dans l'ordre patricien,
Comble d'honneurs des hommes rappelés d'exil.
Beaucoup de Romains éminents périssent victimes de sa cruauté, notamment Burrus, le beau- frère de Commode, et Aebutianus, le préfet de la garde (dont il partage ensuite la charge avec deux favoris).
Chambellan ambitieux à l'humeur redoutable, il va, dit-on, jusqu'à convoiter la dignité impériale.
Les causes principales de la haine que l'on voue à Cléandre sont l'avarice et la cupidité qu'il manifeste (Hérodien, I, 12, 4-5). Pour accroître sa fortune, il fait commerce de tout : postes de procurateur, de gouverneur, de sénateur, de commandant militaire, de soldat, sans compter divers privilèges. Commode et ses concubines reçoivent des sommes considérables prélevées sur cet argent, cependant que Cléandre, pour rehausser sa position, en dépense à faire construire des maisons, des bains, et à réaliser des travaux au bénéfice d'individus ou de villes (Dion Cassius, LXXII, 12, 5 ; Hérodien, I, 12, 4).

Il réussit même à acheter une part des réserves de blé pour accroître sa popularité par des distributions en période de disette (Hérodien, I, 12, 4).
La chute de Cléandre est attribuée à diverses causes :
A la haine que lui a vaut son immense richesse (Hérodien, I, 12, 5),
A l'exécution d'Arrius Antonius décidée par lui sur la base de fausses accusations,
Aux spéculations de Papirius Dionysius, praefectus annonae pendant la famine...

Le peuple exige l'exécution de Cléandre et obtient satisfaction, une fois que Commode, dans sa retraite, est mis au courant de la crise. Les parents et les amis de Cléandre périssent avec lui, leur mort commune indique assez l'exécration engendrée par 4 ans de pouvoir. La période où Cléandre est en poste éclaire sa carrière fulgurante en faisant ressortir maintes finesses de sa propagande...
Avant Cléandre, l'empereur apparaît dans des scènes traditionnelles qui fêtent les consulats successifs (Commode sur un quadrige et tenant un sceptre) ou les décennales organisées par l’État (Commode en sacrificateur), ou qui exaltent les libéralités. Deux types militaires du début du règne rassurent le peuple au moment où Commode revient brusquement du front de Germanie.
En somme, ces types de revers sont des figures impériales traditionnelles destinées à assurer, lors de son retour du front, la propagande de l'empereur, pour sa vaillance et sa bonté, à traduire les vœux par lesquels l'État attire sur lui la faveur divine, enfin à marquer l'importance de ses responsabilités consulaires.

Ensuite, deux types inédits montrent l'empereur avec le sénat : Sur le premier, la légende PATER SENATVS (186-187 A.D.) accompagne la représentation de Commode en toge, tenant un rameau et un sceptre (BMC, IV, 730, 811-812), tandis que l'autre, qui le figure tenant soit un rouleau, soit un sceptre, et serrant la main au genius senatus et portant la légende PIETATI SENATVS (BMC, IV, 732, 814).
On ne peut douter que le tout-puissant affranchi Phrygien ait été à l'origine de ces nouveautés.
Alors que Commode se complaît dans une existence solitaire, lui, Cléandre, qui règne sur la ville et l'Empire à son profit personnel, réalise un programme de propagande, à l'aide de nouveaux types commodiens mettant l'accent sur les bonnes relations entre les diverses forces de l'État, qu'il n'arrête pas, en réalité, d'offenser.
Tout en gardant les types traditionnels de l'empereur (p. ex. Liberalitas), Cléandre entreprend d'innover, surtout avec les types du sénat, le corps dans lequel Commode et lui-même rencontrent le plus d'hostilité.

Son imagination se reconnaît aussi dans l'utilisation des divinités Jupiter, Mars et Minerve, pourvues, comme les types des revers, de légendes non traditionnelles.
Jupiter apparaît, sur les premières monnaies du règne de Commode, avec une légende non descriptive ou avec la mention bien connue IOVI CONSERVATORI et il est, selon l'usage, figuré assis ou debout, tenant la Victoire, une lance, un sceptre, ou bien encore la foudre et un sceptre. Après l'arrivée de Cléandre au pouvoir, il va se manifester d'une manière plus frappante : IOVI EXSVPER (antissimo) apparaît pour la première fois sur les monnaies impériales (PI. I, l) pour signifier que la suprématie, telle qu'elle ressort du superlatif, a été transférée à Commode.
Tantôt les types sont traditionnels, tantôt ils sont conçus par Cléandre.
Le programme de propagande de Cléandre se traduit plus nettement encore dans de nombreuses légendes entièrement neuves, pour la plupart, non seulement sur les monnaies de Commode, mais même dans toute la série impériale.
Des revers donnent de nouvelles dimensions aux vertus romaines de toujours, telles que : Fortuna, Felicitas, Nobilitas, Pietas, Securitas, Aetemitas.
La Fortune, avec ses attributs (le gouvernail, le globe, les cornes d'abondance) est un thème persistant sur les monnaies de l'Empire.
En tant que FORTVNA REDVX, elle a eu une destinée particulière : Apparue sous Commode avant la chute de Perennis, elle va se maintenir, sous Cléandre, dans des émissions ultérieures. Le message de Cléandre est clair : la Fortune bénie est revenue en même temps qu'il prend le pouvoir et elle restera présente sous le règne de Commode. C'est un fait extrêmement remarquable que les trois légendes disparaissent des monnaies commodiennes après Cléandre...

Plus que tout autre, Félicité est le mot-clé du programme de Cléandre. Des types traditionnels de Felicitas constituent une part importante de l'effort de propagande depuis Auguste, et il continue d'en être ainsi durant les diverses périodes du règne de Commode.
Mais à l'initiative de Cléandre, des déterminations nouvelles sont inscrites sur les pièces commodiennes {FELICITAS PVBLICA, ROMAE FELICITATI, SAECVLI FELICITAS) et l'on voit apparaître pour la première fois sur les monnaies impériales les légendes VICTORIA FELIX et FORTVNA FELIX... Au début, Cléandre fait revivre certaines légendes de « félicité » qui ont figuré sur une partie des monnaies Romaines avant Commode. Pour « Félicité Publique ». Commencée sous Galba, elle a joué un rôle important sur les pièces de Vespasien et de Titus, mais, ensuite, elle a disparu jusqu'à l'époque de Cléandre, celui-ci la rétablit au moment de la chute de Perennis.

Si la fortune et la félicité comptent parmi les thèmes exploités par Cléandre, il faut en dire autant des vertus romaines traditionnelles, Nobilitas, Pietas, Aeternitas et Securitas. Avec la personnification de Nobilitas, une vertu précédemment absente des monnaies, Cléandre affirme que Commode descend bel et bien des souverains antérieurs et soutient par conséquent ses prétentions aux plus hautes distinctions héréditaires, face à l'opposition continuelle du sénat. Quoique les types piétas fassent depuis longtemps partie
BÂTIMENT DE L'ANONNE
de la propagande impériale, la volonté de faire voir dans l'empereur YAVCTOR PIETAT(is) est originale. Cette légende est d'abord présentée comme un commentaire à la chute de Maternus (Hérodien, I, 10, 11), en 186-187, puis encore émise en 188-189 (PI. I, 4)44. Pour ne pas négliger le sénat, cependant, Cléandre introduit pendant la même période, PIETATI SENATVS, avec un type (Commode serrant la main au genius senatus) qui souligne l'intimité de l'empereur avec le sénat en matière de piété {BMC, IV, 732, 814, 822).

De plus, bien que la mention pax n'a jamais été absente des monnaies impériales, le choix qu'il fait de la légende PACI AETERNAE, où l'introduction de l'adjectif apporte un sens plus riche et une promesse formelle, le montre une nouvelle fois en rupture avec la tradition. De même, « Rome éternelle », notion fréquemment attestée sur les monnaies de l'époque d'Hadrien et d'Antonin le Pieux, mais qui a disparu sous Marc Aurèle et au début du règne de Commode, entre dans le cadre des vues de Cléandre. Enfin, bien que la sécurité a toujours été une des préoccupations majeures de la propagande impériale, c'est Cléandre qui introduit la mention SECVRIT(as) ORB, à la signification plus large.
Tel qu'il se perçoit à travers une série de types et de légendes pour la plupart inédits dans le monnayage impérial, le message de Cléandre est le suivant : Commode, qui peut se prévaloir de son haut lignage, se présente comme un modèle de piété, capable, sous le patronage des dieux, d'assurer l'éternité de la ville de Rome et la paix impériale, et capable d'assurer la sécurité du monde...

Maître absolu du monde Romain, Cléandre doit à son origine étrangère de n'être guère gêné par le poids des traditions. Il ambitionne de présenter Commode comme un empereur béni par les dieux, qui, mis hors du commun par son hérédité et sa piété, est en bonnes relations avec les divers éléments de la société et instaure pour toujours un âge heureux et fortuné.
Pour diffuser ses thèmes de propagande, il a recours à des légendes et à des types inédits, et il émet des monnaies qui lui restent propres.
La période de Cléandre, unique dans la série impériale, comporte de nouveaux types commodiens, de nouveaux surnoms des dieux Jupiter, Mars, Minerve, et un renouvellement moralisateur fondé sur les notions traditionnelles de Fortuna, Felicitas, Nobilitas, Pietas, Securitas, Aetemitas.

La réalité du pouvoir exécrable de Cléandre ne se reflète pas dans ses émissions monétaires. Tout au contraire, alors qu'il bafoue l'empereur, sa fonction et son administration, il utilise la monnaie pour présenter de l'ensemble une image heureuse et réconfortante qui peut servir ses desseins... A sa mort, la frappe commodienne connaît un nouveau changement : Elle ne reste pas fidèle à son effort de propagande... Ce qu'elle va retenir désormais, sur les revers, c'est l'extravagante image de Commode qui résulte de son association étroite avec l'image d'Hercule et avec certaines divinités orientales.

Le Préfet de l'annone, en latin Præfectus annonæ, est un magistrat chargé d'assurer le bon approvisionnement en grains de Rome. Le mot annona, dérivé d'annus, « année », désigne au sens propre la production annuelle (la récolte) de différentes denrées, il a ensuite désigné le prix variant annuellement de ces denrées, puis le ravitaillement de Rome garanti par l'État.
Sous la République, il s'agit d'un magistrat nommé exceptionnellement, en cas de disette. Il est alors chargé de trouver du ravitaillement pour la cité, particulièrement du grain. Il n'apparaît pas avant 439 av. J.-C., lors d’une sévère famine quand la plèbe élit préfet de l’annone Lucius Menenius (ou Minucius), avec l’accord du sénat Romain.
Il cherche du blé auprès des voisins de Rome, et en achète en Étrurie avec les fonds de l'État, il oblige de déclarer les stocks, les limite à un mois de consommation et force à vendre le surplus, pour faire baisser les cours... restant en fonction 2 ans, son action est concurrencée par celle du riche chevalier Romain Spurius Maelius, qui achète également du blé pour le distribuer gratuitement, afin de développer sa popularité.
Accusé de comploter un coup d'État, il est sommairement exécuté pour rébellion lors de son arrestation sous la dictature de Cincinnatus.

Le déclin de la population citoyenne libre, formée de paysans cultivant leurs terres, et l'augmentation de la population pauvre de la ville de Rome, à partir du IIe siècle av. J.-C., provoquent une forte augmentation de ces besoins, en partie satisfaits par des distributions faites par des particuliers, convoitant une magistrature (et donc pour s'attirer le vote des électeurs).
Les lois frumentaires des Gracques, qui prévoient des distributions à prix réduit de blé, entraînent un accroissement de l'importance politique de la gestion de l'approvisionnement.

Sous le Haut-Empire, le préfet de l'annone devient un préfet impérial permanent chargé d'assurer le bon approvisionnement en grains de Rome, soit d'une agglomération estimée à un million d'habitants (au Ier siècle).
Auguste entre 8 et 14, réforme la fonction confiée jusque là aux édiles ceriales créés par Jules César et l'attribue à un chevalier de l'ordre équestre.
Les approvisionnements en blé proviennent pour l'essentiel par voie maritime des provinces romaines d'Afrique, d'Espagne et d'Égypte et sont stockés dans les entrepôts (horrea) d'État à Rome. Un approvisionnement bien organisé doit stocker à Rome une année de consommation.

Le blé est ensuite soit distribué gratuitement (Congiaire) aux quelque 200 000 allocataires (nombre fixé par Auguste et resté stable durant l'Empire), soit revendu à des entreprises privées de boulangerie pour le marché libre.

Sous Claude Ier, les compétences du préfet de l'Annone sont étendues aux distributions mensuelles gratuites de blé, privant ainsi l'ordre sénatorial de cette responsabilité auparavant gérée par d'anciens préteurs (præfecti frumenti dandi). Les præfecti frumenti dandi réapparaissent sous Trajan que pour les distributions exceptionnelles...

Sous Septime Sévère, les distributions de blé sont complétées par des distributions d'huile. Aurélien remplace le blé par du pain, et ajoute des distributions de viande de porc, de sel, et de vin à prix réduit. La fondation de Constantinople modifie les circuits d'approvisionnement : Le blé d'Égypte est destiné à la nouvelle capitale. Rome dépend totalement de l'Afrique, situation mise à profit lors des troubles politiques et des invasions pour affamer les Romains et faire pression sur le pouvoir en place en Italie.
Les approvisionnements deviennent plus difficiles à cause de la conquête de l'Afrique du Nord par les Vandales en 435.

Pour favoriser la conservation, les agronomes latins insistent sur la nécessité de sécher le grain et de le conserver à l’abri de l’humidité. S’agissant de l’aire à battre le blé, Palladius affirme qu’« il faut avoir dans son voisinage un autre terrain plat et bien découvert, dans lequel on puisse transporter les blés pour y prendre l’air avant d’être serrés dans les greniers, précaution utile pour qu’il se gardent longtemps ».
Pour la disposition générale des bâtiments, Varron rappelle l'organisation de la métairie romaine en trois parties: La villa urbana qui est l’habitation du propriétaire, la villa rustica où se trouve l’habitation du métayer, la basse-cour et les étables, et la villa fructuaria qui correspond à la réserve des productions avec le cellier, le pressoir et les greniers.
Cette distribution se retrouve également chez Columelle qui précise que « les greniers, auxquels conduit un escalier, doit avoir de petites fenêtres croisées, livrant passage aux aquilons. Cette position, étant la plus fraîche et la moins humide, est très favorable à la conservation des grains ».
Varron indique que « pour le blé, il faut le serrer dans de hauts greniers, où les vents soufflent du nord et de l’est, et où l’humidité ne puisse pénétrer d’aucun côté » et que « pour les denrées sèches, tels que les fèves, les lentilles, l’orge et le blé, on établira des espèces de plancher ».

Pour éloigner les nuisibles, il est courant d’utiliser de l’amurque (άμόργη), nom donné soit au marc d'olives pressurées, soit au dépôt même de l'huile, et qui fait ici office de remède miracle... Son usage est présenté dès l’aire de battage qu’ « on aplanira après y avoir mêlé avec de la terre de la paille et du marc d’huile sans sel, ce qui garantira les blés des rats et des fourmis ». « Bêchez la place destinée à l’aire, arrosez la d’amurque jusqu’à saturation […] Avec ces précautions vous n’avez à redouter ni les ravages des fourmis ni l’envahissement des mauvaises herbes ».
Traitant des greniers, Varron écrit « que les murailles et le sol en soient revêtus d’un mastic composé de marbre pilé, ou du moins de glaise mêlée à de la paille de froment et du marc d’huile. Cet enduit préserve les greniers des rats ou des vers et contribue en même temps à donner au grain de la consistance et de la fermeté ».
La même recette est déjà visible chez Caton l'Ancien qui écrit « pour prévenir les attaques du charançon et les dégâts des campagnols, faites un lut avec de l’amurque et de la paille hachée, que vous laisser détremper et que vous gâcherez convenablement : Vous en étendrez une couche épaisse sur tout le grenier, vous ajouterez par-dessus une couche d’amurque. Lorsque le lut sera sec, vous pourrez déposer dans votre grenier du froment non échauffé sans avoir à redouter le charançon ».
Les vigiles urbains (en latin : vigiles urbani, littéralement « les yeux de la ville ») sont, sous la Rome Antique, les troupes chargées de la lutte contre les incendies et de la police nocturne. Ne disposant que d'effectifs limités sous la République, le service prend de l'importance lors de la réorganisation de la ville de Rome sous Auguste. L'organisation du corps des vigiles reste inchangée jusqu'au Bas-Empire où il devient un service civil sous Constantin. Le corps est finalement dissout, comme les cohortes urbaines, vers la fin du IVe siècle.

À Rome, les vigiles urbains sont placés sous le commandement d'un préfet, le praefectus vigilum urbi, de rang équestre et désigné par l'empereur. Cette préfecture ne partage pas le prestige des autres grandes préfectures de Rome comme celle de la Ville, celle du Prétoire et celle de l'Annone et est considérée comme une fonction subalterne.
Le préfet est investi de pouvoirs militaires et civils, ces derniers lui donnant juridiction sur les incendiaires, les cambrioleurs, les voleurs et les receleurs. Il peut les condamner à des peines légères, les cas importants sont transférés sous la responsabilité du préfet de la Ville.
Chaque nuit, il doit lui-même diriger une des rondes et circuler toute la nuit.
Le préfet des vigiles dispose d'un droit de perquisition chez les particuliers pour vérifier si les équipements anti-incendies adéquats sont bien présents et si les normes de sécurité sont bien respectées.

Sous le règne de Trajan apparaît un subpraefectus vigilum ou vigilibus permettant de soulager le préfet de quelques-unes de ses missions, ce dernier ayant de plus en plus d'attributions juridiques.
Le sous-préfet des vigiles est installé dans des bureaux particuliers, semblables à ceux du préfet, mais disposant d'un effectif moins important. Le cas échéant, il remplace le préfet. Un deuxième sous-préfet apparaît au cours du IIIe siècle, chargé du détachement de vigiles installé à Ostie.

Lorsqu'un feu est découvert, la lutte se fait au moyen de seaux (hamae), de récipients remplis de poix (pice illitae), de tissus enduits de vinaigre (centones) fixés au bout de longues perches (perticae), de haches, de serpes, d'échelle (scalae), d'éponges (spongiae) et de pompes pour transporter l'eau, mais également de divers outils incluant des faux, des grappins et des balistes permettant de détruire les maisons avant l'arrivée des flammes afin de contenir le foyer de l'incendie.
CASERNE DES VIGILES
L'entretien et le maniement de tous ces équipements incombent à des troupes spécialisées, les immunes. Néanmoins, le gros des troupes de vigiles est composé de simples pompiers (les milites) qui servent d'aides à divers postes lors des interventions.
Les moyens à la disposition des vigiles pour affronter le feu paraissent aujourd'hui dérisoires.
Les pompes se révèlent souvent inefficaces du fait de leur taille et de leur débit insuffisant. L'eau n'est donc pas l'arme principale des vigiles. En fait, l'objectif n'est pas de sauver les édifices touchés mais d'éviter que l'incendie ne s'étende et ne devienne incontrôlable, comme en 642.
L'essentiel de la manœuvre consiste donc à détruire les édifices autour du foyer qui peut très facilement se propager dans l'étroit réseau de rues et du fait des matériaux de constructions utilisés, comme le bois, qui s'enflamment facilement.
La plupart du matériel à la disposition des vigiles comme les haches, marteaux ou les grappins, est adaptée à la mise en œuvre de cette technique.

Les aquarii sont attachés au service de l'eau. Ils sont responsables de l'approvisionnement en eau lors des incendies et supervisent la manœuvre des seaux. Ils doivent connaître tous les points d'eau utilisables dans les régions couvertes par leur cohorte.

Tout comme les aquarii, les siphonarii (ou sifonarii) sont attachés au service de l'eau. Ils sont chargés de l'entretien des pompes à eaux (siphones). Ils supervisent les manœuvres des pompes effectuées par des milites lors d'un incendie. Ces pompes sont alimentées par des porteurs de sceaux dirigés par les aquarii.

Les emitularii constituent le service de sauvetage des vigiles. Ils disposent de matelas (emitula) pour recevoir les victimes qui sautent des immeubles menacés ou enflammés.

Les falciarii, porteurs de faux (falces), et les uncinarii, équipés de grappins (uncinae), sont chargés de détruire les édifices fragilisés.

Les ballistarii sont les vigiles spécialisés dans le maniement des balistes, sorte de catapultes utilisées pour détruire les édifices autour du foyer de l'incendie. L'objectif est de circonscrire l'incendie en dégageant un espace libre autour des immeubles touchés et l'empêcher de s'étendre.
Au IIIe siècle, les ballistarii sont organisés en trois groupes par cohorte, commandés chacun par un optio.

Les centonarii utilisent des tissus (centones) enduits de vinaigre qu'ils plaquent contre les parois en feu pour étouffer les flammes à l'aide de longues perches.
Autres postes
Parmi les troupes de vigiles, on trouve également un chapelain, le victimarius, qui entretient le culte de l'empereur et des dieux protecteurs de la caserne, Vulcain et Stata Mater. Pour chaque cohorte il y a quatre médecins (medici) accompagnés d'infirmiers et d'esclaves, composant un service de santé plus important que dans les autres corps. Ces médecins semblent être pour la plupart des affranchis d'origine Grec. On trouve également des porte-enseignes (imaginiferi) et des trompettes (buccinatores) chargées de sonner l'alarme.



190 — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/190
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Cléandre : une autre vue - Persée
www.persee.fr/doc/antiq_0770-2817_1978_num_47_2_1909
de RH Storch - ‎1978 - ‎Cité 2 fois - ‎Autres articles
Il permit à vingt-cinq consuls de servir dans le courant d'une seule année, ..... 65 et suiv. ; C. R. Whittaker, The Revolt of Papirius Dionysius A.D. 190, dans ...

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