mercredi 23 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 187

30 OCTOBRRE 2016...

Cette page concerne l'année 187 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA RÉVOLTE DE MATERNA

Après Civilis , et pendant près de 200 ans, les guerres qui éclatent dans les Gaules n'ont plus d'autre but que de porter à l'empire tantôt l'un, tantôt l'autre des généraux qui commandent les légions.
Quelle que soit l'issue de la guerre, les Gaulois sont constamment victimes ou des succès, ou des revers de l'une ou de l'autre armée.
Leurs champs sont dévastés par les soldats, leurs maisons brûlées, leurs troupeaux et leurs esclaves enlevés, et les propriétaires eux-mêmes sont fréquemment réduits en esclavage.
Nerva, en 96, est proclamé empereur chez les Séquanois (dans la Franche-Comté), et Trajan, en 98, à Cologne.
L'histoire ne nous apprend point si les Gaulois achètent par les désastres d'une guerre civile l'avantage d'avoir donné ces deux vertueux chefs à l'empire.
A peine, pendant le siècle qui suit, les Gaules sont-elles nommées une fois par les historiens de Rome, jusqu'au temps où, sous le règne de Commode, en 187, le déserteur Maternus, avec les soldats et les brigands qu'il s'est associés, pille leurs opulentes villes, pour lesquelles le gouvernement n'a préparé aucune défense.
Peu d'années après, les Gaules sont le théâtre d'une guerre civile entre 2 prétendants à l'empire, Clodius Albinus et Septimius Severus.
La victoire du dernier a pour conséquence le pillage et l'incendie de la ville de Lyon.
Le meurtre de l'empereur Alexandre Sévère à Mayence, en 235, et les troubles apaisés dans les Gaules par l'empereur Decius, en 250, sont, dans le demi-siècle suivant, à peu près les seules occasions où l'existence de cette province nous soit révélée par ses souffrances...

Ainsi, à la fin de l’année 186 ou au début 187, la VIIIe Augusta a été assiégée dans son camp d’Argentorate puis libérée.
Nous ne disposons que d’une seule source littéraire, évoquant de tels faits pour ce court laps de temps :
« Peu de temps après la mort de Cleandre), un autre complot (…) est fomenté contre Commode.
Un certain Maternus, qui précédemment, comme soldat, a osé commettre une foule d’actes délictueux, déserte.
Il persuade d’autres camarades d’abandonner comme lui leurs tâches composant rapidement à ses côtés une troupe importante de malfaiteurs...
Maternus commence par piller villages et campagnes au cours de ses raids, puis lorsqu’il dispose d’une quantité importante d’argent, il rassemble autour de lui une bande encore plus considérable de malfaiteurs en leur promettant de fortes récompenses et en les associant au partage du butin.
Il en fait assez pour qu’on les considèrent non plus comme des pillards, mais comme des ennemis.
Ils s’attaquent désormais à de très grandes cités, délivrent et libèrent tous ceux qui, pour tel ou tel motif, se trouvent incarcérés, leur assurent l’impunité et par des bienfaits les attirent dans leur coalition... Ils parcourent en totalité le pays des Celtes et des Ibères, où ils agressent les cités les plus puissantes : Ils y mettent partiellement le feu, en pillent le reste, puis opèrent leur retraite.

Quand on porte ces faits à la connaissance de Commode, il écrit, sous le coup d’une vive colère, des lettres fort comminatoires à tous les gouverneurs de province, pour leur reprocher leur indolence, et leur enjoint de mettre sur pied une armée contre ces trublions.
Ces derniers apprennent qu’une troupe se constitue pour lutter contre eux. Ils s’éloignent des régions qu’ils dévastent et subrepticement, par des raccourcis inaccessibles, s’infiltrent par petits groupes en Italie » (Hérodien, Histoire des Empereurs romains de Marc Aurèle à Gordien III. )

Assiéger une légion de plus de 5 000 hommes ou la bloquer dans son camp, même momentanément, par un harcèlement continu, n’est pas une mince affaire. … Cela suppose un grand nombre d’assaillants, une bonne logistique et une certaine connaissance de la science des sièges.
Maternus dispose probablement de moyens se rapprochant plus de ceux d’une armée réglée que d’une simple troupe de brigands.
Il entretient vraisemblablement une « véritable guerre des déserteurs », le « Bellum desertorum ».

Commode rappelle à l’ordre Marcus Elvius Clemens Destrianus, gouverneur de Germanie supérieure,
Clodius Albinus en Gaule Belgique,
Pescennius Niger en Aquitaine
Septime Sévère, légat pro préteur, gouverneur de la Gallia lugdunensis ( en 187-188).
Les efforts conjoints de ces 3 hauts personnages libèrent Argentorate et mettent en fuite Maternus.
Le « brigand » réussit quand même à s’échapper pour passer en Italie où il poursuit ses exactions. Il va même préparer un complot contre Commode lui-même avant d’être enfin pris et exécuté au printemps 187.

L’Inscription « cum liberata esset nova obsidione » apparaît comme une forme passive. Elle suggère que la VIIIe légion est honorée par Commode pour avoir
simplement été libérée d’un siège ?
Pour cela le jeune tribun bénéficie d’une récompense somme toute mineure sous la forme d’un avancement rapide de début de carrière puisqu’il devient questeur à l’age de 23 ans au lieu d’attendre ses 25 ans... Il ne reçoit ni phalères, ni couronne, ni armillae pour une action d’éclat typiquement militaire. Il semble que Commode récompense sa seule fidélité, « devotissimus », et nous ne savons rien des « dona militari » qu’ont éventuellement reçus les autres tribuns.
Nous pouvons nous demander si, à ce moment précis, Caius Vesnius Vindex ne garde pas son camp à la tête d’un effectif réduit, une ou deux cohortes par exemple. A moins que sa seule éloquence et son exemple suffisent à persuader ses pairs et ses légionnaires de garder la position jusqu’à l’arrivée des renforts, évitant ainsi un ralliement aux séditieux ?
Aucun combat significatif n’a alors opposé la VIIIe Augusta aux brigands de Maternus...

L’inscription d’Urbino témoigne de la dédicace honorifique de la part des décurions et du peuple d’Urbino à leur patron.
Comme souvent le récipiendaire se rend protagoniste par une large distribution de deniers, 5 000 deniers à chaque décurion, 4 000 deniers au collège des décurions et enfin 3 000 deniers à la plèbe… Caius Vesnius Vindicus sut se montrer munificent !




Histoire des Français
https://books.google.fr/books?id=IxlbAAAAQAAJ
Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi - 1836
... en 187 , le déserteur Maternus , avec les soldats et les brigands qu'il s'était ... Peu d'années après, les Gaules furent le théâtre d'une guerre civile entre deux ..

Caius Vesnius Vindex - LEGION VIII AUGUSTA
www.leg8.com › Histoire vivante › Armée romaine › Corpus LEGVIIIAUG
Ainsi, à la fin de l'année 186 ou au début 187, la VIII Augusta aurait été ... Maternus commença par piller villages et campagnes au cours de ses raids, puis 

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