17
OCTOBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 200 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LES
FABULEUX GUERRIERS DU ROMAN DES TROIS ROYAUMES.
Sun
Ce (175 - 5 mai 200) également orthographié Souen Ts'ö ou Sun Ts’e
(chinois traditionnel : 孫策,
simplifié : 孙策,
pinyin : Sūn Cè), ayant pour prénom social Bofu (伯符,
Bófú) c'est un guerrier Chinois meneur d’hommes de la fin de la
dynastie Han.
Avec
l’aide de son ami et frère de sang, le stratège Zhou Yu, il pose
les bases de ce qui sera royaume de Wu qui occupera une bonne partie
du sud de la Chine lors de la période des Trois Royaumes, et dont
son frère, Sun Quan, deviendra empereur.
Assassiné
à l’âge de 25 ans lors d'une affaire de vengeance il reçoit à
titre posthume le titre de roi Huan de Changsha (長沙桓王,
Chángshā Huán wáng).
Beaucoup
d’éléments de légende existent derrière son personnage,
immortalisé dans le roman Histoire des Trois Royaumes où il est
présenté comme un jeune guerrier fougueux et charismatique surnommé
« le petit hégémon ou petit Conquérant » (小霸王,
xiǎo bà wáng).
Sun
Ce est connu au Japon sous le nom de Sonsaku Hakufu et en Corée sous
celui de Sonchaeng Baengbu (손책
백부).
Fils
aîné de Sun Jian et de Wu Guotai, frère aîné de Sun Quan, de Sun
Yi et de Sun Shangxiang, il naît vers 175 marié à Da Qiao. L'une
de leurs filles, Sunshi, se marie avec Lu Xun, faisant de Sun Ce le
grand-père de Lu Kang.
Selon
les Chroniques des investigations surnaturelles, lorsqu'elle était
enceinte de lui, sa mère fait un rêve : La Lune entre en
elle... Plus tard, lorsqu'elle est enceinte de Sun Quan, elle rêve
que le Soleil entre en elle.
Lorsqu'elle
interroge Sun Jian à ce sujet, celui-ci répond : « La
Lune et le Soleil sont les essences du Yin et du Yang et sont le
signe d'un honneur suprême. Mes descendants prospéreront
sûrement ! » Selon le Livre du Wu, sa grand-mère a fait
un rêve équivalent lorsqu’elle était enceinte de Sun Jian...
En
189, l'empereur Lingdi meurt et une période de troubles apparaît au
cours de laquelle Dong Zhuo prend le pouvoir. En 190 (1re année
de Chuping), Sun Jian part rejoindre les autres chefs de guerre dans
l’alliance contre Dong Zhuo et installe sa famille dans la
préfecture de Shu (舒).
Sun
Ce fait là-bas la connaissance de Zhou Yu qui a le même âge que
lui et tous deux se lient d’amitié.
Tous
deux se comportent comme deux frères. Zhou Yu va jusqu'à présenter
ses hommages à la mère de Sun Ce, ce qui témoigne d’un grand
niveau d’intimité entre eux, et aurait également offert à Sun Ce
sa maison pour qu'il puisse y installer sa famille.
Durant
cette époque, Sun Ce se fait un nom dans la région entre la rivière
Huai et le Yangzi. Sun Ce fait également la connaissance de Lü Fan.
Selon les Mémoires du fleuve Jiang, lors d'une partie de jeu de go,
Lü Fan impressionne Sun Ce par ses talents et ce dernier le prend à
son service. Cette partie de go est restée célèbre, car il s'agit
de la plus ancienne partie enregistrée à ce jour, bien qu'il existe
des doutes sur son authenticité.
Vers
la fin de 191, (3e année de Chuping), Sun Jian emmène Sun Ce
avec lui dans une campagne contre Liu Biao. Cependant Sun Jian est
tué dans une embuscade tendue par Lü Gong et Huang Zu. Sun Ce est
contraint de battre en retraite en abandonnant le corps de son père.
Lorsqu'il
récupère ce corps, Sun Ce le rapatrie à Qu’a (曲阿)
pour les funérailles, puis Sun Ce part ensuite vivre à Jiangdu.
Tao
Qian, le protecteur de la province de Xu (l'actuelle Jiangsu) craint
Sun Ce et Jiangdu devient de fait un endroit trop dangereux. Sun Ce
accompagne sa mère à Qu’a, puis se rend auprès de son oncle, Wu
Jing, l'administrateur de Danyang, en compagnie de son frère Sun He
et de Lü Fan. Il recrute quelques centaines d'hommes, puis, en 194
(première année de Xingping), offre ses services au seigneur de
guerre Yuan Shu.
Celui-ci
admire son talent, et lui offre le commandement des troupes que
dirigeait Sun Jian avant sa mort.
Le
grand tuteur Ma Ridi recommande alors Sun Ce au rang de « colonel
qui chérit la droiture » (懷義校尉,
huái yì xiàowèi) et Sun Ce se fait respecter par les principaux
généraux de Yuan Shu, dont Qiao Rui et Zhang Xun. Yuan Shu lui-même
aurait souvent soupiré : « Si seulement je pouvais avoir
un fils comme le sieur Sun, je n’aurais aucun regret à l’heure
de ma mort ».
Un
jour un soldat de Sun Ce commet un crime et se cache dans une écurie
du campement de Yuan Shu.
Sun
Ce envoie quelqu’un pour le faire exécuter et part présenter ses
excuses en personne à Yuan Shu pour le comportement de ses soldats.
Yuan Shu rétorque : « Les soldats adorent se mutiner,
contentons-nous de les mépriser. Pourquoi donc s’excuser ? ».
À la suite de cette affaire, les soldats de Sun Ce le craignent
encore davantage.
Malgré
les nombreux éloges qu’il faisait de Sun Ce, Yuan Shu ne se décide
pas à lui confier un poste à la hauteur de ses talents. Il préfère
le garder sous sa coupe et accaparer le mérite de ses succès, ce
qui exaspère Sun Ce et ses hommes. Yuan Shu considère un temps
nommer Sun Ce comme grand administrateur de Jiujiang, puis change
d’idée et lui préfère Chen Ji.
Plus
tard, Yuan Shu désire attaquer la province de Xu et à cette fin
quémande 30 000 hu (environ 600 000 litres) de
riz à Lu Kuang, le grand administrateur de Lujiang. Celui-ci refuse,
et Yuan Shu, furieux, lui envoie Sun Ce pour une visite de courtoisie
et lui rappeler ses devoirs de vassal, mais Lu Kuang ne prend même
pas la peine de le recevoir et se borne à dépêcher un gardien des
annales pour le divertir.
Sun
Ce garde de ce traitement une profonde rancœur. Yuan Shu lui confie
alors la tâche d’assiéger Lu Kuang et lui dit : « J’ai
préféré Chen Ji à toi et je regrette aujourd’hui de ne pas
avoir suivi mon intention originelle. Si tu soumets Lu Kuang, Lujiang
sera à toi. ». Sun Ce est victorieux et prend effectivement le
commandement de Lujiang, mais Yuan Shu offre le poste de grand
administrateur à Zhang Xun... Sun Ce en est grandement dépité.
À
l’époque, Sun Ben, le cousin de Sun Ce, est le commandant en chef
de Danyang et y habite avec son oncle Wu Jing. L'inspecteur de Yang,
Liu Yao, marche sur Qu’a et force Sun Ben et Wu Jing à s’exiler
vers Liyang.
Liu
Yao commence à être menaçant pour Yuan Shu qui ordonne à Sun Ben
et à Wu Jing d’attaquer Zhang Ying, un des fidèles de Liu Yao,
qui l'affrontent sans succès pendant un an.
En
195, Sun Ce parvient à convaincre Yuan Shu de le laisser assister Wu
Jing dans la pacification de la région de Jiandong. Yuan Shu lui
offre le titre de « colonel qui brise les lignes ennemies »
(折衝校尉)
ainsi qu'un millier d'hommes et quelques dizaines de cavaliers.
Durant le temps qu’il faut pour se rendre à Liyang, son armée a
grossi jusqu’à 6 000 hommes. Il profite de son expédition
pour déménager sa mère de Liyang à Fuling, puis traverse le
Yangzi et toutes les villes tombent sur son chemin. Les autochtones
sont favorablement impressionnés par la grande discipline de son
armée et la sévérité avec laquelle les pilleurs sont punis.
Selon
les Chroniques du fleuve Yangzi, Sun Ce livre bataille contre Ze
Rong, un partisan de Liu Yao et lui inflige une défaite si brutale
que celui-ci n'ose plus sortir de derrière les remparts de Xiannan
pour l'affronter à nouveau.
Sun
Ce apprend alors l'arrivée de Fan Neng et Yu Mi, 2 officiers de Liu
Yao, qui viennent pour piller le village de Niuzhu. Sun Ce les
attaque et capture plus de 10 000 hommes avant de repartir attaquer
Ze Rong. Il est blessé à la cuisse par une flèche qui le fait
tomber de cheval, et fait passer la rumeur qu'il a été tué pour
inciter Ze Rong à faire sortir son armée.
Ze
Rong mord à l'hameçon et tombe dans une embuscade tendue par Sun
Ce. Lorsque les soldats voient Sun Ce toujours vivant, ils prennent
les jambes à leur cou.
Ze
Rong, apprenant que Sun Ce est vivant, reste retranché derrière ses
remparts et n'ose pas affronter l'armée de Sun Ce, si bien que Sun
Ce finit par abandonner le siège. Sun Ce inflige ensuite à Liu Yao
une série de défaites à Hailing, Hushu et Jiangcheng.
Au
cours de sa campagne contre Liu Yao, Sun Ce fait la rencontre de
Taishi Ci, un officier de Liu Yao, et l'affronte en duel.
Lors
du combat, Sun Ce parvient à prendre à Taishi Ci une de ses lances
courtes tandis que Taishi Ci parvient à dérober le heaume de Sun
Ce. Le duel est interrompu par l'arrivée des troupes de Liu Yao, et
les deux combattants partent chacun de leur côté.
Finalement
Liu Yao est défait et fuit. Les gouverneurs des villes préfèrent
abandonner leurs villes et s'enfuir que de devoir affronter Sun Ce.
Selon les Chroniques du fleuve Yangzi, Sun Ce parvient à maintenir
la discipline dans son armée et ceux-ci ne se laissent pas aller à
piller les villages abandonnés par leurs gouverneurs, ni même à
voler des légumes ou des animaux.
Les
villageois, reconnaissant, amènent d'eux-mêmes du vin et du bétail
à l'armée de Sun Ce. Après avoir vaincu Liu Yao, Sun Ce se rend à
Qu’a et récompense ses hommes. Il envoie son général Chen Bao à
Fuling chercher sa mère et ses frères pour les ramener à Qu’a.
En l'espace d'une dizaine de jours, son armée se renforce de 20 000
fantassins et de 1 000 cavaliers.
Le
6 février 196, Yuan Shu nomme Sun Ce « général qui détruit
les criminels » (殄寇將軍)
en récompense de ses services. Puis, vers le mois de septembre, Yuan
Shu pense se faire proclamer empereur...
Lorsqu'il
apprend ses intentions, Sun Ce lui envoie une lettre pour tenter de
l'en dissuader. Lorsqu'il se rend compte qu'Yuan Shu refuse d'écouter
ses conseils, Sun Ce décide de couper toute relation avec lui.
Vers
octobre 196, Sun Ce tourne son attention vers Yan Baihu, un petit
seigneur de guerre qui a assemblé une armée de plus de 10 000
partisans, postés dans de nombreuses garnisons à travers la région.
Conseillé par son oncle Wu Jing, Sun Ce traverse la rivière Zhe
avec son armée, capture les villes de Huiqi et Dongye, et vainc Yan
Baihu.
Il
se proclame alors grand administrateur de Huiqi, et nomme son oncle
Wu Jing grand administrateur de Danyang et son cousin Sun Ben grand
administrateur de Yuzhang.
Vers
février-mars 197, Yuan Shu se proclame empereur et une importante
coalition se forme contre lui. Sun Ce rejoint cette coalition et
selon sa biographie officielle, le seigneur de guerre Cao Cao le
nomme « général qui punit les rebelles » (討逆將軍)
et lui offre le titre de marquis de Wu (吳侯).
Selon
les Chroniques du fleuve Yangzi et le Zizhi Tongjian, Sun Ce est en
fait nommé colonel de la cavalerie (騎都尉)
et marquis de Wucheng (烏程侯).
En
198, Zhou Yu prévoit la chute imminente de Yuan Shu, et parvient à
quitter son service pour aller rejoindre Sun Ce qui lui offre le
titre de « général en chef qui établit la puissance »
(建威中郎將).
Peu de temps après, Sun Ce et Zhou Yu épousent chacun une des
filles de Qiao Gong, réputées toutes deux de grande beauté. Sun Ce
épouse l'aînée, Da Qiao, et Zhou Yu fait de Xiao Qiao son épouse.
Cette
même année, Sun Ce croise à nouveau Taishi Ci, qui s'est
entre-temps proclamé grand administrateur de Danyang.
Après
un siège, Sun Ce parvient à le capturer, lui ôtant ses liens, lui
prend la main en signe d'amitié et lui demande : « Te
souviens-tu de notre rencontre à Shenting ? Si à ce moment-là
tu m'avais capturé, qu'aurais-tu fait ? » Taishi Ci
répond : « Qui peut le savoir ? » Sun Ce
éclate de rire et lui dit : « À partir d'aujourd'hui, je
partagerai tout avec toi. »
En
199, vers juillet-août, assiégé de toutes part et sans vivres,
Yuan Shu meurt de maladie et ses partisans de dispersent pour trouver
d'autres maîtres à servir. Son conseiller Yang Hong et son général
en chef Zhang Xun partent avec leurs partisans rejoindre Sun Ce. En
chemin, ils sont attaqués et capturés par Liu Xun, le grand
administrateur de Lujiang, qui s'empare de leurs possessions. Lorsque
Sun Ce apprend la nouvelle, il fait semblant de s'allier à Liu Xun.
Tandis que l'armée de Liu Xun grossit des anciens partisans de Yuan
Shu, des dizaines de milliers d'hommes de la région de Yuzhang
fuient vers le Jiangdong. Sun Ce convainc Liu Xun de les capturer, et
tandis que Liu Xun est absent, il attaque et capture Lujiang.
La
plupart des partisans de Liu Xun se soumettent à Sun Ce, à
l'exception de Liu Xun lui-même et d'un petit groupe de quelques
centaines de fidèles qui partent se placer sous les ordres de Cao
Cao.
À
cette époque, le pouvoir de Cao Cao est encore faible et celui-ci
doit faire face à Yuan Shao au nord. Cao Cao craint que Sun Ce au
sud ne lance une campagne contre lui et le prenne en tenaille. Il
essaie d'arranger un mariage entre sa nièce et Sun Kuang, le jeune
frère de Sun Ce, et un autre mariage entre la nièce de Sun Ce et
son propre fils, Cao Zhang. Il fait également annoncer son intention
de faire nommer mandarins Sun Quan et Sun Yi, les frères de Sun Ce,
et s'arrange pour faire recommander Sun Quan à la Cour en tant que
« Talent accompli » (茂才).
En
200, Cao Cao est assiégé par Yuan Shao à Guandu. Les actions et
intentions de Sun Ce durant cette période ne sont pas claires et
plusieurs versions des
faits
existent :
Selon
sa biographie officielle, reprise par les Chroniques des neuf
provinces, Sun Ce profite que Cao Cao soit aux prises avec Yuan Shao
pour préparer une expédition pour attaquer Xu et s'emparer de
l'empereur. Mais au mois de mai, avant d'avoir pu lancer son
expédition, il subit une tentative d'assassinat de la part de
partisans de Xu Gong, un ancien grand administrateur de Wujun que Sun
Ce a autrefois tué.
Plusieurs
versions de la tentative d'assassinat existent. Selon la version des
faits de sa biographie officielle, alors qu'il est seul, à cheval,
un voyageur s'approche de lui et l'attaque, le blessant gravement.
1) Plusieurs versions et anecdotes entourant la mort de Sun Ce existent, certaines faisant intervenir la sorcellerie et le fantastique. Selon sa biographie officielle dans les Chroniques des Trois Royaumes, les blessures que subit Sun Ce au cours de l'attentat sont mortelles. Sur son lit de mort, il fait mander Zhang Zhao et ses autres généraux immédiatement disponibles et fait officiellement de Sun Quan son héritier : « La Chine est plongée dans le chaos. Protégés par les armées de Wu et de Yue, ainsi que par la barrière que forment les trois rivières, il nous est possible d'observer qui triomphe et qui sera vaincu [entre Cao Cao et Yuan Shu].
Messeigneurs,
veuillez alors assister mon jeune frère. » Il fait ensuite
mander Sun Quan et lui tend son sceau en lui disant : « Pour
ce qui est de mobiliser le peuple du Jiangdong, juger du bon moment
pour attaquer et réclamer la victoire en ce monde, jamais tu ne
pourras être mon égal. Mais pour ce qui est de récompenser la
vertu, exploiter les talentueux à bon escient et sortir le meilleur
des hommes pour protéger le Jiangdong, c'est moi qui ne pourra
jamais être ton égal. » Au cours de la nuit, Sun Ce meurt de
ses blessures...
2)
Selon une autre version, comptée par l’Histoire du Wu, les
blessures de Sun Ce sont graves mais pas mortelles. Les médecins lui
conseillent au moins 100 jours de repos complet. Un jour, Sun Ce
passe par hasard devant un miroir et voit son visage, les traits
maigris et usés, ainsi que la blessure mal cicatrisée laissée par
la flèche qui l’a frappé. Il dit à ses serviteurs : « Avec
un tel visage, comment pourrais-je jamais réaliser de grandes choses
et établir mon mérite ? » Contrarié, il se frappe le
corps contre son accoudoir, rouvrant ses blessures. Il meurt au cours
de la nuit qui suit, ayant perdu toute volonté de vivre.
3)
Selon les Chroniques des investigations surnaturelles, Sun Ce fait
exécuter un taoïste du nom de Yu Ji (ou Gan Ji). Après
l'exécution, à chaque fois qu'il se retrouve assis seul, il lui
semble voir des apparitions de Yu Ji. En passant devant un miroir, il
voit Yu Ji à l'intérieur, puis l'instant d'après ne le voit
plus... De colère, il fracasse le miroir, rouvrant ses blessures et
mourant peu après.
Le
Zhilin et le Zizhi Tongjian datent la mort de Sun Ce du 5 mai 200
(jour du bingwu), à l’âge de 25 ans.
Lorsque
Sun Quan se proclamera empereur du Wu (229), il nommera Sun Ce à
titre posthume roi Huan de Changsha (长沙桓王),
et offrira à son fils le titre de marquis de Wu. Sun Quan sera
parfois critiqué par les générations suivantes pour n’avoir
peut-être pas témoigné tout le respect qu’il devait à Sun Ce :
D’une part le monticule mortuaire de celui-ci, décrit dans la
biographie de Zhuge Dan, est particulièrement petit, de l’autre le
fils de Sun Ce n’a jamais reçu aucun pouvoir.
La
vie de Sun Ce est particulièrement courte, mais intense et n’est
pas sans rappeler celle d’Alexandre le Grand sous bien des aspects.
Si le caractère passionné de Sun Ce et son charisme sont reconnus
par les nombreux témoignages de l’époque, il existe néanmoins
beaucoup d’inconnues. La plus grande polémique actuelle concerne
ses intentions avant l’attentat qui lui coûte la vie : Sun Ce
avait-il réellement l’intention d’attaquer Xuchang et de
contrôler l’Empereur comme le firent Dong Zhuo et Cao Cao ?
Cet acte aurait en effet fait de lui l’équivalent d’un traître
à son suzerain, et pourtant ses actions semblent indiquer que telle
était son intention. Sa biographie officielle fait même mention de
ce fait, qui en outre s’accorde parfaitement avec la personnalité
de conquérant de Sun Ce.
Pourtant
sa position était loin d’être assez forte pour assurer le succès
d’un tel plan, et si l’on souligne effectivement sa personnalité
de conquérant, Sun Ce n’en demeure pas moins un stratège (même
si on ne l’a pas prouvé, son lien de parenté avec Sun Zi semble
probable), moulé par de nombreuses expériences sur le terrain. À
cet argument s’ajoute le suivant : Bien qu’il eût été
glorifié par ses successeurs, Sun Ce ne peut être considéré par
ses contemporains au moment de sa mort que comme un petit chef de
guerre qui ne gouverne qu’un morceau de province, bien que
stratégique. Trop jeune pour avoir gagné suffisamment de mérite,
son rang social est loin d’être suffisamment reconnu pour
contrôler l’Empereur en toute quiétude, comme lui a montré
l’exemple de Dong Zhuo. Même s'il y était parvenu, il se serait
trouvé la cible d’une coalition dirigée par Cao Cao ou Yuan Shao
et aurait alors fini comme Yuan Shu.
C’est
fort de ses arguments que certains affirment que Sun Ce vise en fait
à attaquer Chen Deng, afin de montrer à Cao Cao qu’il ne faut pas
le prendre à la légère. Le débat reste ouvert à l’heure
actuelle en attendant de trouver d’autres documents qui fournissent
des arguments dans un sens ou l’autre.
Dans
la tradition populaire, Sun Ce incarne la fougue et le courage
poussés jusqu’à la témérité. Son charisme et sa générosité
attirent à lui tous les talents. Ses hommes l’admirent et le
révèrent, tandis que ses ennemis bien souvent signeront leur
défaite et lui ouvriront les portes de la ville sans même penser
une seule fois chercher à se défendre.
Les
batailles où interviennent Sun Ce sont parmi les plus épiques du
roman. Son combat contre Taishi Ci est sans doute le duel dans lequel
l’auteur met le plus de détails. Ironiquement, il a aussi un temps
d’apparition des plus courts : il lui suffit d’un chapitre
pour établir son territoire et d’un autre pour établir sa
succession avant de mourir…
Un
autre aspect célèbre de Sun Ce est l’amitié qu’il porte à
Zhou Yu. En effet, dans le roman, Sun Ce et Zhou Yu sont frères
jurés, comme le sont également Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei.
Historiquement, tous 2 ont épousé les deux sœurs Qiao, et Dame Wu,
la mère de Sun Ce affirme considérer Zhou Yu comme son propre fils.
Dans
le roman, lors de son agonie, Sun Ce regrette amèrement l’absence
de Zhou Yu à son chevet. Il désire en effet lui confier en personne
la politique extérieure du royaume et craint que celui-ci (par
modestie ?) refuse cette tâche. Lorsqu’il expire, ses
dernières paroles seront pour sa femme, mais concerneront
principalement Zhou Yu : « Hélas, nous devons nous
quitter dans cette vie, tandis que nous sommes tous deux dans la
période la plus vigoureuse de celle-ci ! Présente tes respects
à ma mère. Et quand ta sœur (la femme de Zhou Yu), viendra te
rendre visite, demande lui de supplier son mari d’aider mon frère
en toutes choses et qu’il garde mon frère dans la voie que j’ai
tracé. ».
Enfin,
tout un mythe entoure sa mort. Fauché en pleine jeunesse avant même
d’être à l’apogée de sa gloire, de nombreuses anecdotes
entourent sa mort. La version la plus connue, celle avancée par le
roman des « Trois Royaumes », est d’ordre surnaturelle
et se veut moralisatrice. Comme la plupart des autres personnages
principaux du roman, la mort de Sun Ce est tragique : Blessé
dans un attentat par des flèches empoisonnées, Sun Ce réchappe de
peu à la mort, mais doit selon ses médecins rester au calme plus de
100 jours s'il veut espérer guérir. Malheureusement Sun Ce, est
dépeint dans le roman comme un homme qui s’emporte violemment pour
les petites choses comme pour les grandes, il trouve bien difficile
de suivre ce traitement.
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www.grospixels.com/site/dynasty7.php
Les
années suivantes, Sun Ce aura vite fait de conquérir les régions
avoisinantes ... Sun Ce meurt des suites d'une blessure en l'an 200
(il n'avait que 25 ans).
Sun
Ce — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sun_Ce
Portrait
de Sun Ce d'après une édition du Roman des Trois Royaumes de la
dynastie Qing. Chef de guerre de Wu. Naissance, 175. décès, 200
(âgé 25) ... L'une de leurs filles, Sunshi, se maria avec Lu Xun,
faisant de Sun Ce le ... Vers fin 191, ( 3e année de Chuping), Sun
Jian emmène Sun Ce avec lui dans une ...
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