dimanche 20 novembre 2016

EN REMONTANT LE TEMPS... 194

23 OCTOBRE 2016

Cette page concerne l'année 194 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SEPTIME SÉVÈRE POUSSE SES PIONS SUR L’ÉCHIQUIER.
  
La mort violente de Commode au crépuscule de l'année 192 relayée par les

LE LIEUX DE LA BATAILLE D'ISSOS
règnes désastreux de Pertinax et de Didius Julianus, semble entériner pour
l'Empire Romain une décadence rapide et complète due pour une bonne part à
l'incapacité des dirigeants et à la cupidité des militaires. (nos avons hélas les mêmes dirigeants aujourd'hui et ce qui aggrave encore le problème, sauf que nos soldats ont les pieds et les mains liés)

Suite à sa nomination au Principat par les troupes de Pannonie aux ides d'avril
193, dans des circonstances qui ne sont pas sans rappeler la crise de 69,
Septime Sévère redresse la barre en quelques années et ouvre aux Romains de
nouvelles perspectives de conquêtes et d'assainissement interne. Dans un premier temps, il faut souligner l'extrême minutie du coup d'état organisé par l'ex-légat de Pannonie.
Les historiens modernes ne sont plus dupes du silence des sources et s'accordent à penser que ce projet était mûri de longue date.
Il semble même que Septime Sévère ait déjà joué un rôle dans l'assassinat de Commode qu'il a habilement dissimulé en réhabilitant à titre posthume la mémoire de son prédécesseur.
Mais Septime Sévère attend le moment propice pour se révéler à ses ennemis...

Il laisse d'abord Pertinax, un compétiteur gênant, car populaire au sein de l'armée, se fatiguer au pouvoir, afin de prendre les mesures des changements à apporter et des périls à surmonter.
A peine se sent-il prêt qu'il se dresse à l'avant de l'échiquier politique, sur des
positions fortes qui le mettent à l'abri des erreurs qui ont coûté la vie à ses
prédécesseurs.

La bataille d’Issos est la dernière grande bataille entre Septime Sévère proclamé empereur en 193 à Rome et Pescennius Niger proclamé empereur par ses troupes en Syrie.
En avril débute la Bataille d'Issos. Pescennius Niger, proclamé empereur romain à Antioche en Syrie en 193, se trouve vaincu par les troupes de Septime Sévère à Cyzique, à Nicée-Cius (Bithynie), puis à Issos (Cilicie).
Il se replie à Antioche. La ville prise, il cherche à gagner l'Empire Parthe, mais les soldats de Cornelius Anullinus le décapitent.

Mai/juin : les forces de Septime Sévère avancent en Syrie, confisquant les terres des partisans de Pescennius Niger. La province est divisée en Cœlé-Syrie et Syrie-Phénicie, le rôle d’Antioche diminué... Après que les alliés de Pescennius Niger en Osroène et Adiabène ont assiégé Nisibe Septime Sévère se décide à une action en Mésopotamie.

Pescennius Niger, légat de Syrie, refuse d'acclamer Septime Sévère. Son armée le proclame empereur. Il est bientôt soutenu par l'Égypte donc Septime Sévère décide de partir en campagne pour éliminer ce rival...
Lorsque Pescennius Niger apprend que Septime Sévère a été nommé empereur par le Sénat, il ordonne aux gouverneurs de province de garder les frontières et les ports. Il demande de l’aide au roi des Parthes, à celui des Arméniens et à celui des Hatréniens.
Le roi d’Arménie veut rester neutre.
Le roi des Parthes Vologèse V promet un soutien militaire.
Quant au roi Barsémius des Hatrénien, il envoie un corps d’archers.
Le reste des troupes dont dispose Niger sont des volontaires recrutés surtout à Antioche, mais sans expérience de la guerre.
Pescennius Niger fait fermer les défilés des Portes ciliciennes dans les Monts Taurus et il envoie des troupes pour défendre Byzance. De son côté, Septime Sévère avance à marches forcées vers Cyzique contournant ainsi Byzance par le sud. Le lieutenant de Pescennius Niger se dirige vers Cyzique avec toutes les forces dont il dispose... C’est une déroute pour ses troupes.

Les habitants de Nicée accueillent des fuyards dans leurs murs. Il s’ensuit une nouvelle bataille et une nouvelle défaite pour les partisans de Pescennius Niger. Une partie des restes de l’armée en déroute traverse la Cappadoce pour se réfugier derrière les retranchements des Monts Taurus.
Pescennius Niger laisse un contingent qu’il pense suffisant et se dirige vers Antioche. L’armée de Septime Sévère est bloquée par la défense des Portes ciliciennes.
Deux contretemps vont affaiblir Pescennius Niger. Les habitants de Laodicée se révoltent et proclament Septime Sévère comme empereur. Pescennius Niger détache une partie de ses troupes pour mater cette rébellion, avec l'ordre de massacrer tous les habitants, de piller et d'incendier les villes.
RUINE D'ISSOS
Pendant ce temps, Septime Sévère reste bloqué. La chance lui sourit alors : Une averse particulièrement forte fait gonfler le torrent et provoque la fonte des neiges. La rivière déborde et emporte les fortifications qui barrent le passage. Les défenseurs découragés se retirent et laissent la voie libre aux troupes de Septime Sévère.

Pescennius Niger part d’Antioche avec les troupes qu’il a pu rassembler et rencontre celles de Septime Sévère dans la plaine d’Issos.
« Vers le soir les deux armées établissent leur camp, vis-à-vis l'une de l'autre, toute la nuit se passe des deux côtés en précautions et en craintes.
Au lever du soleil, les deux partis, guidés et animés par leurs chefs, se mettent en mouvement et s'attaquent avec la plus vive fureur, ils paraissent deviner que, dans cette dernière bataille, la fortune encore va décider de la possession d'un empire.
Le combat est long, le carnage est terrible, les Orientaux sont mis en déroute. Les Illyriens les poursuivent, ils en blessent et en jettent une partie dans les, ils pressent l'épée dans les reins de ceux qui fuient du côté des montagnes, et les égorgent avec un grand nombre d'hommes du pays, qui, accourus des villes et des campagnes environnantes, se sont rassemblés sur les coteaux, croyant qu'ils pourraient y contempler la bataille en sûreté.
Pescinnius Niger, monté sur un cheval vigoureux, parvient à Antioche avec une suite peu nombreuse. Là, il trouve les débris fugitifs d'un peuple entier (si même il en restait des débris) ! Il voit la désolation, il entend les plaintes d'une foule de malheureux pleurant leurs fils et leurs frères... Désespéré, il s'enfuit lui-même d'Antioche, il se cache dans un faubourg, mais il est découvert par les cavaliers Romains qui le poursuivent, et on lui tranche la tête. Telle est la fin de ce prince, c'est ainsi qu'il subit la peine de ses retards et de sa funeste indolence. Du reste, il était, dit-on, homme de bien dans sa vie privée comme dans ses fonctions publiques. Quoi que négligeant »
— Hérodien, « Histoire romaine, Livre III, chapitres 13-14 ».

Le récit de la bataille par Dion Cassius présente quelques différences. Au début du combat c’est Pescennius Niger qui semble avoir l’avantage, mais une pluie d’orage vient frapper de face son armée alors qu’elle ne gène pas les combattants de l’autre camp. La mort de Pescennius Niger est aussi un peu différente, il n’est pas repris dans une cache à Antioche mais alors qu’il est en fuite vers l’Euphrate, son crane va servir d’épouvantail devant les murs de Byzance
CARTOUCHE
Une partie des armées de Pescennius Niger trouve refuge chez les Parthes. Leur présence explique le renforcement et la résistance des Parthes contre les Romains dans les combats futurs.
Septime Sévère châtie les villes qui ont pris le parti de Pescennius Niger en leur imposant des impôts élevés qui vont contribuer à son impopularité. Le siège de Byzance se prolonge jusqu'à ce que les habitants aient épuisé leur réserves, Dion Cassius évoque des actes d'anthropophagie... Ce siège, commencé au début de l'an de Rome 947 (194) ne s'est terminé qu'en fin de l'an de Rome 949 (196) et a duré presque 3 ans. Septime Sévère qui est encore à guerroyer contre les Parthes en Mésopotamie, fait raser les murailles de Byzance qui ont été si difficiles à prendre.

Le Corpus Inscriptionum Latinarum propose 3 variantes d’une inscription découverte à Aquincum (Budapest, Hongrie) et qui commémore le gouvernement de Caius Julius Septimius Castinus en Pannonie inférieure.
Caius Julius Septimius Castinus, consul désigné, légat propréteur des 3 Augustes, pour la Pannonie inférieure, légat de la Ière légion Minerva, selon la volonté de nos maîtres, chef d’une vexillation prise sur les 4 légions Germaniques, la VIII Augusta, la XXII Primigenia, la Ière Minerva et la XXX Ulpia contre les traîtres et rebelles, proconsul de la Crète et de la Cyrénaïque, juge pour l’Apulie, la Calabre, la Lucanie et le Bruttium, curateur de la via salaria, curateur d’Aeclanum, préteur tutélaire, tribun de la plèbe, questeur, tribun militaire de la Ière légion Adiutrix et de la Ve légion Macedonica.
Il devient Questeur, Tribun de la Plèbe, puis Préteur.

Septime Sévère se présente à Rome avec ses légions le 9 juin 193. Un prétorien assassine Didius Julianus. Septime Sévère invite la garde prétorienne à un banquet dans son camp. Il fait cerner les lieux par ses soldats, désarme les prétoriens et fait exécuter les meurtriers de Pertinax. Il licencie les effectifs de la garde prétorienne, qui sont remplacés par des Pannoniens...
Une fois proclamé empereur, il marche sur Rome pour en déloger Julianus, afin que celui-ci ne puisse pas disposer du temps nécessaire pour préparer une
contre-offensive dont il semble, somme toute, bien incapable. Les légions de
l'Est sont prêtes au combat, aguerries par de nombreuses échauffourées
frontalières, le ravitaillement est disponible et un grand nombre de complicités
sont achetées.
En un mot, des préparatifs longs et minutieux ont précédé l'entrée en campagne de Septime Sévère qui n'a rien laissé au hasard.

En homme rusé et intelligent et surtout en militaire au fait des tactiques les plus avancées, il est conscient qu'il doit frapper vite et fort s'il veut évincer
ses concurrents.
C'est ce qu'il fait. Dès son entrée à Rome en juin de la même année, il
entreprend un nettoyage en profondeur du Sénat. Ses adversaires sont passés
au fil de l'épée sans aucune forme de procès. En fait, il pose les jalons de sa
future politique qui le met sur la voie du despotisme militaire. Cependant, il
est conscient que l'indéniable efficacité d'un tel système cache un caractère
extrêmement dangereux.
En effet, seule une armée digne de confiance peut lui permettre de réaliser à terme ses objectifs. Et avec l'armée romaine, pourrie par ses prédécesseurs, on est vraiment loin du compte.
L'éviction des Prétoriens et leur bannissement pur et simple d'Italie Centrale
est une mesure qui a fait couler beaucoup d'encre et qui a été très mal reçue
par les auteurs anciens, car ils lui attribuent la dépravation de la jeunesse
italique, et la barbarisation du plus prestigieux des corps de l'armée romaine.
En fait, il s'agit d'un préalable nécessaire à toute réforme de fond, car les
Prétoriens représentent une sorte de majorité de blocage qu'il faut sans
cesse se concilier par des pots-de-vin toujours plus exorbitants.
Septime Sévère a choisi l'unique alternative, le remplacement net et sans bavure de ces troupes d'élites. Le donalivum de 250 deniers concédé aux légionnaires à l'occasion de l'entrée de Septime Sévère à Rome illustre parfaitement la situation. Dans un premier temps, les soldats réclament 2 500 deniers, selon l'usage établi. Dans un second temps, l'empereur, peu enclin à tomber dans le même engrenage que ses prédécesseurs, met un frein en versant 10% de la somme exigée.

Cependant pour faire accepter cette décision que sa popularité seule ne peut soutenir, Septime Sévère adopte un certain nombre de mesures qui modifient
profondément le statut social des militaires.
L'ensemble de ces mesures apportent des changements sans précédent dans la façon d'envisager la carrière des armes. Elles la rendent non seulement plus
attrayante par un biais purement économique, mais surtout elles l'intègrent
d'une façon entièrement nouvelle à la société Romaine par un rapprochement
net, en forçant un respect oublié depuis longtemps.
C'est dans cette mouvance nouvelle et dans cette renaissance de l'armée que se place le monnayage qui nous intéresse.
En diplomate avisé, Septime Sévère se ménage une alliance capitale avec Clodius Albinus, qui deviendra césar puis auguste.
Disposant des deux tiers des légions Romaines, il ne lui faut pas longtemps pour vaincre Pescennius Niger, ex-légat de Syrie qui s'est proclamé empereur en Orient dans les mêmes circonstances. Celui-ci, peu pressé de rallier Rome et n'étant pas de taille pour lutter avec Septime Sévère, sera prestement éliminé...
Défait successivement à Cyzique et à Nicée en 194, il rencontre son destin à la bataille d'Issos en janvier 195, là-même où quelques siècles auparavant Alexandre le Grand a écrasé le roi des Perses

Dans le même temps, Septime Sévère, soucieux d'asseoir la dynastie qu'il compte bien installer au pouvoir, proclame son fils Caracalla césar et décide d'évincer Clodius Albinus, seul frein potentiel à son absolutisme. Sentant le vent tourner, celui-ci rejoint les légions de Bretagne qui le proclament empereur.
Malgré ses qualités de soldat, il ne peut que différer l'issue du conflit.
La confrontation finale aura lieu devant Lyon en février 197 où Albinus et ses légions seront massacrées sans merci.
Débarrassé de tous ses ennemis, l'empereur achève l'installation de son pouvoir totalitaire et procède à un réaménagement économique et politique qui lui permet de redonner au pouvoir impérial, en l'espace de quelques années, une bonne partie de la crédibilité qu'il a perdue au cours des dernières décennies. Les changements économiques, bien que mal connus, semblent aller dans le sens d'une remise en ordre des folies débridées des règnes inconscients de Commode et de Julianus.
L'évolution des prix, à peine plus rapide qu'au Ier siècle et les taux d'intérêts
qui s'affichent à la baisse, portent à croire qu'il faille reculer de près d'un
demi-siècle le début de la crise économique.



Argent selon la norme pièce de monnaie romaine par MagasinDeCurios
https://www.etsy.com/fr/listing/291985297/argent-selon-la-norme-piece-de-monnaie
Niger a été défait dans 194 à la bataille d'Issos en Cilicie. Plus tard cette année Severus mène une courte campagne punitive au-delà de la frontière orientale, ...

PDF Printing 600 dpi - Koninklijk Belgisch Genootschap voor ...
www.numisbel.be/1991_8.pdf
Sévère redresse la barre en quelques années et ouvre aux Romains de nouvelles .... zique et à Nicée en 194, il rencontrera son destin à la bataille d'Issos.

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