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OCTOBRE 2016
Cette
page concerne l'année 194 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
SEPTIME SÉVÈRE POUSSE SES PIONS SUR L’ÉCHIQUIER.
La mort violente de Commode au crépuscule de l'année 192 relayée par les
LE LIEUX DE LA BATAILLE D'ISSOS |
règnes
désastreux de Pertinax et de Didius Julianus, semble entériner
pour
l'Empire
Romain une décadence rapide et complète due pour une bonne part à
l'incapacité
des dirigeants et à la cupidité des militaires. (nos
avons hélas les mêmes dirigeants aujourd'hui et ce qui aggrave
encore le problème, sauf que nos soldats ont les pieds et les mains
liés)
Suite
à sa nomination au Principat par les troupes de Pannonie aux ides
d'avril
193,
dans des circonstances qui ne sont pas sans rappeler la crise de 69,
Septime
Sévère redresse la barre en quelques années et ouvre aux Romains
de
nouvelles
perspectives de conquêtes et d'assainissement interne. Dans un
premier temps, il faut souligner l'extrême minutie du coup d'état
organisé par l'ex-légat de Pannonie.
Les
historiens modernes ne sont plus dupes du silence des sources et
s'accordent à penser que ce projet était mûri de longue date.
Il
semble même que Septime Sévère ait déjà joué un rôle dans
l'assassinat de Commode qu'il a habilement dissimulé en réhabilitant
à titre posthume la mémoire de son prédécesseur.
Mais
Septime Sévère attend le moment propice pour se révéler à ses
ennemis...
Il
laisse d'abord Pertinax, un compétiteur gênant, car populaire au
sein de l'armée, se fatiguer au pouvoir, afin de prendre les mesures
des changements à apporter et des périls à surmonter.
A
peine se sent-il prêt qu'il se dresse à l'avant de l'échiquier
politique, sur des
positions
fortes qui le mettent à l'abri des erreurs qui ont coûté la vie à
ses
prédécesseurs.
La
bataille d’Issos est la dernière grande bataille entre Septime
Sévère proclamé empereur en 193 à Rome et Pescennius Niger
proclamé empereur par ses troupes en Syrie.
En
avril débute la Bataille d'Issos. Pescennius Niger, proclamé
empereur romain à Antioche en Syrie en 193, se trouve vaincu par les
troupes de Septime Sévère à Cyzique, à Nicée-Cius (Bithynie),
puis à Issos (Cilicie).
Il
se replie à Antioche. La ville prise, il cherche à gagner l'Empire
Parthe, mais les soldats de Cornelius Anullinus le décapitent.
Mai/juin :
les forces de Septime Sévère avancent en Syrie, confisquant les
terres des partisans de Pescennius Niger. La province est divisée en
Cœlé-Syrie et Syrie-Phénicie, le rôle d’Antioche diminué...
Après que les alliés de Pescennius Niger en Osroène et Adiabène
ont assiégé Nisibe Septime Sévère se décide à une action en
Mésopotamie.
Pescennius
Niger, légat de Syrie, refuse d'acclamer Septime Sévère. Son armée
le proclame empereur. Il est bientôt soutenu par l'Égypte donc
Septime Sévère décide de partir en campagne pour éliminer ce
rival...
Lorsque
Pescennius Niger apprend que Septime Sévère a été nommé empereur
par le Sénat, il ordonne aux gouverneurs de province de garder les
frontières et les ports. Il demande de l’aide au roi des Parthes,
à celui des Arméniens et à celui des Hatréniens.
Le
roi d’Arménie veut rester neutre.
Le
roi des Parthes Vologèse V promet un soutien militaire.
Quant
au roi Barsémius des Hatrénien, il envoie un corps d’archers.
Le
reste des troupes dont dispose Niger sont des volontaires recrutés
surtout à Antioche, mais sans expérience de la guerre.
Pescennius
Niger fait fermer les défilés des Portes ciliciennes dans les Monts
Taurus et il envoie des troupes pour défendre Byzance. De son côté,
Septime Sévère avance à marches forcées vers Cyzique contournant
ainsi Byzance par le sud. Le lieutenant de Pescennius Niger se dirige
vers Cyzique avec toutes les forces dont il dispose... C’est une
déroute pour ses troupes.
Les
habitants de Nicée accueillent des fuyards dans leurs murs. Il
s’ensuit une nouvelle bataille et une nouvelle défaite pour les
partisans de Pescennius Niger. Une partie des restes de l’armée en
déroute traverse la Cappadoce pour se réfugier derrière les
retranchements des Monts Taurus.
Pescennius
Niger laisse un contingent qu’il pense suffisant et se dirige vers
Antioche. L’armée de Septime Sévère est bloquée par la défense
des Portes ciliciennes.
Deux
contretemps vont affaiblir Pescennius Niger. Les habitants de
Laodicée se révoltent et proclament Septime Sévère comme
empereur. Pescennius Niger détache une partie de ses troupes pour
mater cette rébellion, avec l'ordre de massacrer tous les habitants,
de piller et d'incendier les villes.
RUINE D'ISSOS |
Pendant
ce temps, Septime Sévère reste bloqué. La chance lui sourit
alors : Une averse particulièrement forte fait gonfler le
torrent et provoque la fonte des neiges. La rivière déborde et
emporte les fortifications qui barrent le passage. Les défenseurs
découragés se retirent et laissent la voie libre aux troupes de
Septime Sévère.
Pescennius
Niger part d’Antioche avec les troupes qu’il a pu rassembler et
rencontre celles de Septime Sévère dans la plaine d’Issos.
«
Vers le soir les deux armées établissent leur camp, vis-à-vis
l'une de l'autre, toute la nuit se passe des deux côtés en
précautions et en craintes.
Au
lever du soleil, les deux partis, guidés et animés par leurs chefs,
se mettent en mouvement et s'attaquent avec la plus vive fureur, ils
paraissent deviner que, dans cette dernière bataille, la fortune
encore va décider de la possession d'un empire.
Le
combat est long, le carnage est terrible, les Orientaux sont mis en
déroute. Les Illyriens les poursuivent, ils en blessent et en
jettent une partie dans les, ils pressent l'épée dans les reins de
ceux qui fuient du côté des montagnes, et les égorgent avec un
grand nombre d'hommes du pays, qui, accourus des villes et des
campagnes environnantes, se sont rassemblés sur les coteaux, croyant
qu'ils pourraient y contempler la bataille en sûreté.
Pescinnius Niger, monté sur un cheval vigoureux, parvient à Antioche avec une suite peu nombreuse. Là, il trouve les débris fugitifs d'un peuple entier (si même il en restait des débris) ! Il voit la désolation, il entend les plaintes d'une foule de malheureux pleurant leurs fils et leurs frères... Désespéré, il s'enfuit lui-même d'Antioche, il se cache dans un faubourg, mais il est découvert par les cavaliers Romains qui le poursuivent, et on lui tranche la tête. Telle est la fin de ce prince, c'est ainsi qu'il subit la peine de ses retards et de sa funeste indolence. Du reste, il était, dit-on, homme de bien dans sa vie privée comme dans ses fonctions publiques. Quoi que négligeant »
Pescinnius Niger, monté sur un cheval vigoureux, parvient à Antioche avec une suite peu nombreuse. Là, il trouve les débris fugitifs d'un peuple entier (si même il en restait des débris) ! Il voit la désolation, il entend les plaintes d'une foule de malheureux pleurant leurs fils et leurs frères... Désespéré, il s'enfuit lui-même d'Antioche, il se cache dans un faubourg, mais il est découvert par les cavaliers Romains qui le poursuivent, et on lui tranche la tête. Telle est la fin de ce prince, c'est ainsi qu'il subit la peine de ses retards et de sa funeste indolence. Du reste, il était, dit-on, homme de bien dans sa vie privée comme dans ses fonctions publiques. Quoi que négligeant »
Le
récit de la bataille par Dion Cassius présente quelques
différences. Au début du combat c’est Pescennius Niger qui semble
avoir l’avantage, mais une pluie d’orage vient frapper de face
son armée alors qu’elle ne gène pas les combattants de l’autre
camp. La mort de Pescennius Niger est aussi un peu différente, il
n’est pas repris dans une cache à Antioche mais alors qu’il est
en fuite vers l’Euphrate, son crane va servir d’épouvantail
devant les murs de Byzance
CARTOUCHE |
Une
partie des armées de Pescennius Niger trouve refuge chez les
Parthes. Leur présence explique le renforcement et la résistance
des Parthes contre les Romains dans les combats futurs.
Septime
Sévère châtie les villes qui ont pris le parti de Pescennius Niger
en leur imposant des impôts élevés qui vont contribuer à son
impopularité. Le siège de Byzance se prolonge jusqu'à ce que les
habitants aient épuisé leur réserves, Dion Cassius évoque des
actes d'anthropophagie... Ce siège, commencé au début de l'an de
Rome 947 (194) ne s'est terminé qu'en fin de l'an de Rome 949 (196)
et a duré presque 3 ans. Septime Sévère qui est encore à
guerroyer contre les Parthes en Mésopotamie, fait raser les
murailles de Byzance qui ont été si difficiles à prendre.
Le
Corpus Inscriptionum Latinarum propose 3 variantes d’une
inscription découverte à Aquincum (Budapest, Hongrie) et qui
commémore le gouvernement de Caius Julius Septimius Castinus en
Pannonie inférieure.
Caius
Julius Septimius Castinus, consul désigné, légat propréteur des 3
Augustes, pour la Pannonie inférieure, légat de la Ière légion
Minerva, selon la volonté de nos maîtres, chef d’une vexillation
prise sur les 4 légions Germaniques, la VIII Augusta, la XXII
Primigenia, la Ière Minerva et la XXX Ulpia contre les traîtres et
rebelles, proconsul de la Crète et de la Cyrénaïque, juge pour
l’Apulie, la Calabre, la Lucanie et le Bruttium, curateur de la via
salaria, curateur d’Aeclanum, préteur tutélaire, tribun de la
plèbe, questeur, tribun militaire de la Ière légion Adiutrix et de
la Ve légion Macedonica.
Il
devient Questeur, Tribun de la Plèbe, puis Préteur.
Septime
Sévère se présente à Rome avec ses légions le 9 juin 193. Un
prétorien assassine Didius Julianus. Septime Sévère invite la
garde prétorienne à un banquet dans son camp. Il fait cerner les
lieux par ses soldats, désarme les prétoriens et fait exécuter les
meurtriers de Pertinax. Il licencie les effectifs de la garde
prétorienne, qui sont remplacés par des Pannoniens...
Une
fois proclamé empereur, il marche sur Rome pour en déloger
Julianus, afin que celui-ci ne puisse pas disposer du temps
nécessaire pour préparer une
contre-offensive
dont il semble, somme toute, bien incapable. Les légions de
l'Est
sont prêtes au combat, aguerries par de nombreuses échauffourées
frontalières,
le ravitaillement est disponible et un grand nombre de complicités
sont
achetées.
En
un mot, des préparatifs longs et minutieux ont précédé l'entrée
en campagne de Septime Sévère qui n'a rien laissé au hasard.
En
homme rusé et intelligent et surtout en militaire au fait des
tactiques les plus avancées, il est conscient qu'il doit frapper
vite et fort s'il veut évincer
ses
concurrents.
C'est
ce qu'il fait. Dès son entrée à Rome en juin de la même année,
il
entreprend
un nettoyage en profondeur du Sénat. Ses adversaires sont passés
au
fil de l'épée sans aucune forme de procès. En fait, il pose les
jalons de sa
future
politique qui le met sur la voie du despotisme militaire. Cependant,
il
est
conscient que l'indéniable efficacité d'un tel système cache un
caractère
extrêmement
dangereux.
En
effet, seule une armée digne de confiance peut lui permettre de
réaliser à terme ses objectifs. Et avec l'armée romaine, pourrie
par ses prédécesseurs, on est vraiment loin du compte.
L'éviction
des Prétoriens et leur bannissement pur et simple d'Italie Centrale
est
une mesure qui a fait couler beaucoup d'encre et qui a été très
mal reçue
par
les auteurs anciens, car ils lui attribuent la dépravation de la
jeunesse
italique,
et la barbarisation du plus prestigieux des corps de l'armée
romaine.
En
fait, il s'agit d'un préalable nécessaire à toute réforme de
fond, car les
Prétoriens
représentent une sorte de majorité de blocage qu'il faut sans
cesse
se concilier par des pots-de-vin toujours plus exorbitants.
Septime
Sévère a choisi l'unique alternative, le remplacement net et sans
bavure de ces troupes d'élites. Le donalivum de 250 deniers concédé
aux légionnaires à l'occasion de l'entrée de Septime Sévère à
Rome illustre parfaitement la situation. Dans un premier temps, les
soldats réclament 2 500 deniers, selon l'usage établi. Dans un
second temps, l'empereur, peu enclin à tomber dans le même
engrenage que ses prédécesseurs, met un frein en versant 10% de la
somme exigée.
Cependant
pour faire accepter cette décision que sa popularité seule ne peut
soutenir, Septime Sévère adopte un certain nombre de mesures qui
modifient
profondément
le statut social des militaires.
L'ensemble
de ces mesures apportent des changements sans précédent dans la
façon d'envisager la carrière des armes. Elles la rendent non
seulement plus
attrayante
par un biais purement économique, mais surtout elles l'intègrent
d'une
façon entièrement nouvelle à la société Romaine par un
rapprochement
net,
en forçant un respect oublié depuis longtemps.
C'est
dans cette mouvance nouvelle et dans cette renaissance de l'armée
que se place le monnayage qui nous intéresse.
En
diplomate avisé, Septime Sévère se ménage une alliance capitale
avec Clodius Albinus, qui deviendra césar puis auguste.
Disposant
des deux tiers des légions Romaines, il ne lui faut pas longtemps
pour vaincre Pescennius Niger, ex-légat de Syrie qui s'est proclamé
empereur en Orient dans les mêmes circonstances. Celui-ci, peu
pressé de rallier Rome et n'étant pas de taille pour lutter avec
Septime Sévère, sera prestement éliminé...
Défait
successivement à Cyzique et à Nicée en 194, il rencontre son
destin à la bataille d'Issos en janvier 195, là-même où quelques
siècles auparavant Alexandre le Grand a écrasé le roi des Perses
Dans
le même temps, Septime Sévère, soucieux d'asseoir la dynastie
qu'il compte bien installer au pouvoir, proclame son fils Caracalla
césar et décide d'évincer Clodius Albinus, seul frein potentiel à
son absolutisme. Sentant le vent tourner, celui-ci rejoint les
légions de Bretagne qui le proclament empereur.
Malgré
ses qualités de soldat, il ne peut que différer l'issue du conflit.
La
confrontation finale aura lieu devant Lyon en février 197 où
Albinus et ses légions seront massacrées sans merci.
Débarrassé
de tous ses ennemis, l'empereur achève l'installation de son pouvoir
totalitaire et procède à un réaménagement économique et
politique qui lui permet de redonner au pouvoir impérial, en
l'espace de quelques années, une bonne partie de la crédibilité
qu'il a perdue au cours des dernières décennies. Les changements
économiques, bien que mal connus, semblent aller dans le sens d'une
remise en ordre des folies débridées des règnes inconscients de
Commode et de Julianus.
L'évolution
des prix, à peine plus rapide qu'au Ier siècle et les taux
d'intérêts
qui
s'affichent à la baisse, portent à croire qu'il faille reculer de
près d'un
demi-siècle
le début de la crise économique.
Argent
selon la norme pièce de monnaie romaine par MagasinDeCurios
https://www.etsy.com/fr/listing/291985297/argent-selon-la-norme-piece-de-monnaie
Niger
a été défait dans 194 à la bataille d'Issos en Cilicie. Plus tard
cette année Severus mène une courte campagne punitive au-delà de
la frontière orientale, ...
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www.numisbel.be/1991_8.pdf
Sévère
redresse la barre en quelques années et ouvre aux Romains de
nouvelles .... zique et à Nicée en 194, il rencontrera son destin à
la bataille d'Issos.
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