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NOVEMBRE 2016...
Cette
page concerne l'année 181 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE
TEMPLE DÉDIE A SÉRAPIS.
Le
Sérapéum d'Alexandrie (du grec : Σεραπεῖον,
Sérapéion) est dans l'Antiquité un sanctuaire dédié à Sérapis
situé à Alexandrie, en Égypte...
Selon
les sources antiques, le culte gréco-égyptien de Sérapis est
établi par Ptolémée Ier, mais sans doute à Memphis.
Les
fouilles archéologiques indiquent que le temple d'Alexandrie est
fondé sous Ptolémée III. Il se trouve dans le quartier Égyptien
de Rakôtis, au sud-ouest de la ville, sur un terrain surélevé qui
le fait surnommer l'« Acropole d'Alexandrie ».
Il
contient une célèbre statue de Bryaxis, à l'origine représentation
de Pluton qui se trouVe à Sinope et que Ptolémée Ier fait venir en
Égypte en la réinterprétant comme Sérapis.
Les
vestiges archéologiques indiquent que le culte y est très
syncrétique : plaques de fondation bilingues où le nom de
Sérapis apparaît aussi sous la forme égyptienne « Oser-Api »
(Wsjr-Ḥp), statue du taureau Apis en granit noir, aujourd'hui au
musée gréco-romain d'Alexandrie, 2 obélisques et 2 sphinx en
granit rouge.
On
y installe aussi une annexe de la célèbre bibliothèque
d'Alexandrie qui, à l'époque Romaine, est un centre d'études
actif. Il est détruit en 391 par Théophile d'Alexandrie, évêque
d'Alexandrie, appliquant un décret de Théodose Ier autorisant la
fermeture et la démolition des temples païens de la ville, dont il
est le plus imposant, il est entièrement rasé et remplacé par une
église chrétienne. Il n'en reste que la colonne dédicatoire de
Dioclétien, plus connue sous l'appellation de colonne de Pompée.
Avant
d’aborder la question du Serapeum d’Alexandrie et sa destruction,
il
s’avère
nécessaire d’expliquer la naissance du culte de Serapis dans la
dite métropole antique. En effet, il est intéressant de connaître
l’importance qu’ont certains Dieux dans le paganisme du IVe
siècle de notre ère, ce qui permet alors de comprendre pourquoi les
mouvements chrétiens de la même époque ont tenu absolument à
abattre ces cultes et leurs temples.
Le
plus ancien des auteurs qui en fait mention est Plutarque, historien
Grec du premier et IIe siècle de notre ère, qui décrit dans son
Isis et Osiris.
Le
rêve de Ptolémée Sôter. Ce dernier a la visite en songe d’un
dieu qu’il pense être Pluton et, après avoir exposé son rêve
aux savants, il se met en quête du dieu à Sinope, comme il le lui a
été ordonné. Pour ramener la statue à sa place, mission qu’ils
menèrent à bien.
Tacite,
historien Romain d’à peu près la même époque de Plutarque,
commence le même récit en précisant toutefois que l’origine du
dieu n’a pas encore été rapportée par les auteurs
ALEXANDRIE |
La
différence majeure de l’histoire est que, chez Plutarque, 2
envoyés de Ptolémée dérobent la statue et la ramènent à
Alexandrie alors que chez Tacite, il y a un long passage sur
l’ambassade envoyée à Sinope dans le but de demander
l’autorisation d’emporter la statue. L’auteur achève sa
légende en disant que le dieu ne supportant pas que les Sinopéens
refusent son départ, prend un bateau et arrive à Alexandrie, où
les Egyptiens lui ont bâti un temple sur la colline de Rhakôtis
Cette
dissemblance marque probablement les préférences politiques des
deux auteurs. Quand l’un justifie l’arrivée de Sérapis à
Alexandrie en critiquant les Sinopéens et en disant que le colosse
est finalement arrivé tout seul en ville (ce qui est évidemment
assez suspect), l’autre auteur, dont l’ouvrage s’appelle les
Œuvres Morales et ne laisse donc pas place aux divagations, n’hésite
pas à affirmer que Ptolémée a simplement donné l’ordre de voler
la statue afin de la garder pour lui à Alexandrie...
Tacite
fait également preuve d’une grande contradiction dans ses propos.
En effet, après avoir expliqué que le dieu a été importé de
Sinope, après les mésaventures de l’ambassade et des fléaux qui
y ont lieu, il achève en disant :
Templum
pro magnitudine urbis extructum loco cui nomen Rhacotis; fuerat illic
sacellum Serapidi atque Isidi antiquitus sacratum.
C’est
donc très incohérent de sa part de dire premièrement que Sérapis
et son culte sont importés d’Égypte, mais ensuite qu’un
sanctuaire dédié à Sérapis et à Isis existe déjà à
Alexandrie.
Les
auteurs s’accordent néanmoins presque tous à dire que le culte de
Sérapis est bien introduit à Alexandrie par Ptolémée. Pausanias
est de ceux-ci, Clément d’Alexandrie, postérieur aux autres
auteurs cités plus haut, ne nous livre pas qu’une unique histoire
concernant la venue du dieu à Alexandrie, mais toutes celles dont il
a eu connaissance... Selon lui, soit l’image du dieu vient des
Sinopéens, en reconnaissance de l’aide apportée par Ptolémée
Philadelphe lors d’une famine, soit c’est une idole du Pont, soit
qu’elle vient de Séleucie. Tacite
mentionne
d’ailleurs brièvement cette version :
Nec
sum ignarus esse quosdam qui Seleucia urbe Syriae accitum regnante
Ptolemaeo.
Enfin,
la dernière version est qu’elle est fabriquée par Sésostris.
Nous aborderons par ailleurs cette histoire de statue contée par
Athénodoros peu après.
L’idée
que la statue vient de Sinope ressort donc encore, cette fois chez
Clément d’Alexandrie. Comme les autres auteurs, il ne mentionne
pas non plus de qui lui vient cette version (« certains racontent
que…»). Par contre, en ce qui concerne l’origine séleucide du
colosse, il nous précise que c’est d’un certain Isidoros
(Ἰσίδωρος) qu’il tient ses propos, mais ce personnage est
le seul que Clément connaisse à évoquer cette variante. C’est le
même problème avec Athénodoros, fils de Sandon (Ἀθηνόδωρος
ὁ τοῦ Σάνδωνος) qui date la
construction
de la statue au règne de Sésostris.
En
conclusion, nous avons donc chez Clément d’Alexandrie une version
semblable aux versions de Tacite et Plutarque, mais aucun d’entre
les
trois auteurs ne fournit l’origine de cette histoire. Par contre,
nous avons
d’un
autre côté plusieurs versions avec le nom de l’auteur qui en
parle avant Clément (Isidoros, Athénodoros), mais seul ce dernier
les cite dans son
Protreptique.
Il est cependant certain que le culte de Sérapis est proprement
Égyptien. Son adoration se répand depuis Alexandrie dans tout le
monde gréco-romain, et la divinité reçoit même des hommages
fréquents des empereurs Romains, et ce jusqu’au IIIe siècle de
notre ère.
Durant
l’Antiquité, de nombreux auteurs parcourent le monde en décrivant
ce qu’ils voient, à l’instar d’Eratosthène et Hérodote, les
premiers du genre. Pourtant, peu nombreux sont ceux qui parlent du
Sérapeum d’Alexandrie, construit dans le quartier égyptien de
Rhakôtis, au sud-ouest de la ville. Celui-
ci
conçu par l’architecte Parmeniscus sous Ptolémée III Evergète.
Ceux qui le décrivent s’accordent cependant à dire qu’il s’agit
d’un monument majeur d’une beauté resplendissante.
Le
sanctuaire de la divinité a subis plusieurs phases de construction.
Jusqu’à la moitié du XXe siècle, les archéologues considèrent
que le temple a en effet été détruit une fois, mais ils ne savent
pas encore dire quand ni pourquoi, ils supposent que la
reconstruction du Sérapeum avait eu lieu durant le règne d’Hadrien
et qu’il est resté le même jusqu’à sa destruction, plus
de deux siècles plus tard.
C’est
après la seconde guerre mondiale que les archéologues ont pu
établir un
plan
archéologique complet du site, avec les différentes phases de
construction. Cependant, comme le dit Judith McKenzie : «
Reconstructions by archaeologists are often treated with scepticism
by historians and literary critics ». C’est pourquoi
différentes fouilles et analyses ont été combinées pour tenter de
« reconstruire » le Serapeum.
On
le sait aujourd’hui, le temple de style ptolémaïque qu’ont
connu Plutarque, Tacite et Pausanias fut détruit par le feu en 181,
les précédents fouilleurs (dont Alan Rowe est le plus célèbre)
ont donc eu tort en datant sa
reconstruction
au règne d’Hadrien.
Ceux-ci
estiment qu’il est détruit lors des émeutes causées par les
juifs vers l’an 115-116. Les différentes sources qui ont été
utilisées pour établir cette date de 181 sont les textes de Jérôme
et de Clément d’Alexandrie, ainsi que les fouilles qui ont mis à
jour des monnaies de Marc-Aurèle de 175/6 représentant le Serapeum
de style ptolémaïque, ce qui constitue donc un
terminus
post quem à la destruction du temple. Ce mélange de textes antiques
et de preuves archéologiques pour établir des faits montre une fois
de plus le rapport étroit entre l’histoire et l’archéologie...
Amnien
Marcellin, historien romain du IVe siècle de notre ère, n’a
vraisemblablement pas vécu la destruction du monument, en tout cas
il n’en fait pas mention dans son œuvre majeure.
La
fin du Sérapeum est donc un terminus ante quem de son livre XXII. Il
fait partie des auteurs qui rendent le plus hommage au temple. Selon
lui, il n’est pas de mot qui peut exprimer correctement la beauté
de l’ensemble, tant le complexe est grandiose avant sa destruction
: inter quae eminet Serapeum
SÉRAPIS |
d’Aphtonios
et de Rufin.
La
description qui s’ensuit nous offre une vision approximative de la
richesse architecturale et décorative de l’intérieur du bâtiment,
il nous dit en effet que des immenses cours à colonnes se succèdent,
et que des statues et autres œuvres d’art remplissent le temple :
atriis tamen columnariis amplissimis et spirantibus signorum
sigmentis et reliqua operum multitudine ita
est
exornatum […] nihil orbis terrarum ambitiosius cernat.
Des
statues d’époque ptolémaïque et romaine, retrouvées lors de
fouilles archéologiques dans le delta du Nil, sont probablement du
même type de celles qui devaient décorer et embellir le Sérapeum
décrit par Amnien Marcellin.
Il
est étrange de constater que, même s’il nous parle de diverses
statues, l’auteur n’évoque pas la célèbre statue de Sérapis.
Ammien Marcellin estime donc que le Sérapeum est une merveille
comparable au Capitole. S’ensuit sa description de la bibliothèque
du Sérapeum, dont il dit que les témoignages
unanimes
des documents anciens (monumentorum septingenta uoluminum milia).
Cette bibliothèque est la deuxième plus grande du monde connu et,
comme dans la guerre contre César une grande partie de la
bibliothèque d’Alexandrie est réduite en cendre, elle devient la
plus grande.
Aphtonios,
quant à lui, offre une vision du Sérapeum bien plus détaillée que
celle d’Amnien Marcellin.
Ayant
également vécu au IVe siècle, les écrits qu’il nous a laissés
représentent donc l’ensemble architectural avant sa destruction.
L’auteur ne fait d’ailleurs pas mention de celle-ci, soit par
omission volontaire car cela n’a pas de rapport
RUINES DU TEMPLE DE SÉRAPIS |
est
une description précise et détaillée. Cette acropole, selon lui,
mérite ce nom plus que celle d’Athènes, car elle est située très
en hauteur. Ensuite, il décrit des colonnes, de différentes tailles
et de différentes couleurs. Comme Amnien Marcellin, il ajoute que le
Sérapeum est très décoré, que ce soit par des colonnades, dont le
toit est en bronze et en or, ou par des cours intérieures, des
fontaines, etc.
Le
temple et les colonnes sont par ailleurs probablement d’ordre
corinthien.
Il
fait également mention d’une immense colonne, tellement
reconnaissable qu’elle sert de point de repère car on la voit
depuis la ville.
Il
faut noter qu’aucun autre auteur décrivant le Sérapeum ne fait
mention de cette colonne. Aphtonios termine en parlant du stade en
contrebas, et en précisant que tout le complexe du temple a été
bâti par seulement 12 artisans identifiés ce qui, bien évidemment,
ne peut pas être prouvé puisqu’il ne donne pas les noms de
ceux-ci.
Rufin
d’Aquilée est une source très intéressante en ce qui concerne la
destruction du Sérapeum car, ayant vécu de 345 à 410 et ayant
séjourné à Alexandrie pendant 8 ans (de 373 à 380), il a connu le
temple au temps de sa splendeur, mais il a également connu sa
destruction.
Il
rejoint Aphtonios en ce qui concerne la hauteur de l’élévation
sur laquelle le Sérapeum se trouve ainsi que le nombre d’escaliers
incroyable pour y arriver :
Et
constructione per centum, aut eo amplius gradus, in sublime
suspensus. Aphtonios parlait cependant d’une centaine de marches,
ce qui est un nombre juste, tandis que Rufin parle de plus de cent.
L’exactitude du nombre de marches est donc discutable, mais les 2
s’accordent de toute manière pour dire que le temple est haut
perché.
Pour
donner une idée de la grandeur du temple, Rufin nous dit que « il
s’étend de tous côtés en carré sur de grandes dimensions »
(quadratis et ingentibus spatiis omni ex parte distentus).
Les
auteurs arabes médiévaux, notamment Mahmoud el Falqui, ont tenté
de donner une dimension chiffrée au temple, et sont arrivés à un
carré d’environ 180 mètres de côté. Les fouilles archéologiques
de la toute fin du XIXe siècle sont arrivées à un résultat quasi
similaire de 185 mètres.
Le
Sérapeum d’Alexandrie est donc un temple magnifique, à en croire
les auteurs antiques l’ayant connu encore debout. Leurs
descriptions, confrontées aux découvertes archéologiques, sont
remarquablement correctes et précises.
L’Égypte
comptait au IVe siècle de nombreux temples dédiés à Sérapis
mais, comme nous le précise Pausanias dans sa Description de la
Grèce, le plus ancien est à Memphis et le plus célèbre est bien
celui d’Alexandrie.
Sérapéum
d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sérapéum_d'Alexandrie
Le
Sérapéum d'Alexandrie (du grec : Σεραπεῖον, Sérapéion)
était dans l'Antiquité un sanctuaire dédié à Sérapis situé à
Alexandrie, en Égypte. Selon les ...
Termes
manquants : année 181
Bibliothèque
d'Alexandrie — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bibliothèque_d'Alexandrie
La
bibliothèque d'Alexandrie, fondée à Alexandrie, en Égypte, en 288
avant notre ère et .... En revanche le sérapéum a été soumis à
l'autodafé, conduit par l'évêque Théodose en 391, de manière à
assoir la religion chrétienne, grâce à un ..... 115-181. ↑ Nina
L. Collins, op. cit., p. 56-57. ↑ Meillier 1979. ↑ Blair 2010, p.
17.
Travail
Universitaire - La destruction du Serapeum d'Alexandrie ...
www.academia.edu/.../Travail_Universitaire_-_La_destruction_du_Serapeum_dAlexa...
La
destruction du Sérapeum d'Alexandrie . ..... date de 181 sont les
textes de Jérôme et de Clément d'Alexandrie 14 , ainsi que les
fouilles ..... Certains de ces édits, datant précisément de
l'année 391 -année où sera mis à bas le Serapeum-, ...
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