24 NOVEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 536 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
Le
refroidissement survenu à partir d'environ 535 dans l'hémisphère
nord est le changement climatique de court terme le plus grave et le
plus prolongé des deux derniers millénaires. Une cause possible en
est un voile de poussière provoqué par une éruption volcanique
sous les tropiques, une autre, l'impact de débris d'objets sidéraux.
Parmi les multiples effets, des perturbations climatiques, des
récoltes désastreuses et des famines dans le monde entier.
L'historien
Byzantin Procope de Césarée, quand il écrit sur les guerres avec
les Vandales, dit à propos de l'an 536 :
« Pendant
cette année, un signe de mauvais augure a eu lieu. Le Soleil a donné
sa lumière sans éclat […] et il a paru avoir comme une éclipse,
parce que ses rayons ne brillaient pas. »
Les
annales Irlandaises gaéliques enregistrent ce qui suit :
« Manque
de pain dans l'année 536 » (Annales d'Ulster)
« Manque
de pain dans les années 536-539 » (Annales d'Inisfallen)
D'autres
sources contemporaines indépendantes rapportent :
Des
températures basses, et même de la neige en été (il aurait neigé
en Chine au mois d'août)
L'empereur
du Japon Senka-Tennō (536-539) publie un édit insistant sur
l'importance de la nourriture par rapport à l'or, précisant que
1 000 perles ne peuvent soulager celui qui souffre du froid.
« Un
brouillard dense et sec » au Moyen-Orient, en Chine et en
Europe.
Une
sécheresse au Pérou, affectant les gens de culture Moche
L'analyse
des troncs d'arbres par le dendrochronologiste Mike Baillie, de
l'Université Queen's de Belfast, montre une croissance anormalement
faible des chênes Irlandais en 536 et une autre diminution sensible
en l'an 542, après un rétablissement partiel. Des événements
semblables sont enregistrés dans les stries des troncs d'arbres de
Suède et de Finlande, dans la Sierra Nevada (Californie) et dans les
stries des arbres Fitzroya du Chili...
Par
ailleurs, les noyaux de glace du Groenland et de l'Antarctique
montrent des dépôts de sulfate en 533-534 ± 2 ans, preuve d'un
voile étendu de poussière acide.
On
a vu les événements de 536 et la famine qui s'ensuit comme
explication pour le sacrifice par les élites Scandinaves de grandes
quantités d'or, probablement pour apaiser les dieux et pour obtenir
le retour de la lumière du Soleil.
Le
déclin de l'importante ville Mézo-Américaine de Teotihuacán,
accompagné de signes d'instabilité politique et de famines, est
également lié aux sécheresses provoquées par le changement
climatique.
En
guise d’introduction au thème « L’action des volcans sur
le climat », une analyse de la catastrophe climatique qui a
marqué les années 535 et 536, sur base d’écrits historiques et
corroborée par des études récentes.
Procope
de Césarée (en grec Προκόπιος Καισαρεύς), est un
historien Byzantin du VIe siècle, dont l'œuvre constitue un récit
détaillé du règne de l'empereur Justinien. Il raconte que :
« Au
cours de l’année 536, un présage d’épouvante se manifeste. Le
soleil délivre sa lumière sans brillance, il ressemble de plus à
un soleil en éclipse, il ne rayonne pas de façon nette ».
Cassiodorus,
un sénateur Romain, écrit aussi :
« nous
avons un hiver sans tempêtes, un printemps sans douceur, un été
sans chaleur… Nous trouvons deux éléments contre nous : Un
gel perpétuel et une sécheresse non naturelle ».
Des
documents d’époque, datés du règne du Roi Arthur en Angleterre,
parlent d’un terrible « brouillard sec » obscurcissant
le soleil, causant l’échec des cultures en Europe, et responsable
des étés froids, secs, et accompagnés de famine en Chine.
Les
analyses dendrochronologiques* Européennes ont confirmé de
nombreuses années de faible croissance, à cette époque, de même
que celle des carottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique
a révélé une teneur élevée en poussières atmosphériques
sulfureuses.
*
La dendrochronologie est une méthode scientifique permettant en
particulier d'obtenir des datations de pièces de bois à l’année
près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de
croissance (ou cernes) des arbres. Elle permet également de
reconstituer les changements climatiques et environnementaux.
Les
écrits historiques de Michel le Syrien, un patriarche de l’église
orthodoxe Syriaque, en témoignent aussi :
« Le
soleil s’est obscurci et cette obscurité a duré 18 mois. Chaque
jour, il ne se montre que durant quatre heures, et sa lumière est
faible. Les fruits ne mûrissent pas et le vin a le goût des grappes
acides » … Ces écrits sont analysés par la Nasa , car ils
mentionnent des changements climatiques, connus maintenant pour leur
lien avec les éruptions volcaniques.
Divers
événements au niveau mondial accompagnent cette période de
catastrophes agricoles et d’émergence de la peste : La mort
de civilisations anciennes, en Perse, en Indonésie, celle de la
culture Nazca en Amérique du sud et de civilisations en Arabie du
sud, le schisme de l’Empire Romain, la renaissance d’une Chine
unifiée, l’origine et l’extension de l’Islam …
Les
hypothèses émises par les scientifiques pour expliquer cette
calamité climatique sont de plusieurs ordres, et bien que celle de
la collision avec un astéroïde ou une comète soit séduisante, on
retient plutôt que ces événements ont été causés par une
éruption volcanique massive.
Cette
éruption a envoyé tant de dioxyde de soufre dans la stratosphère
qu’un « hiver volcanique » en a résulté.
Le
dioxyde de soufre réagit avec les molécules d’eau pour former des
micro-gouttelettes d’acide sulfurique et un aérosol hautement
réfléchissant, qui va induire une réduction de la quantité de
lumière solaire entrante dans notre atmosphère.
Pour
obtenir de tels effets sur le climat, il faut avoir affaire à des
éruptions « colossales », de VEI 6 ou 7, de puissance
telle qu’on n’en rencontre qu’une tous les millénaires.
Le
VEI – Volcanic Explosivity Index – est une échelle
logarithmique utilisée pour qualifier l’importance d’une
éruption volcanique. Créée par Newhall et Self, en 1982, elle
intègre les données quantitatives et la description subjective
d’observateurs pour donner à chaque éruption un degré de
magnitude. Son échelle va de 0 à 8. Le tableau ci-dessous est une
mise à jour du Global Volcanism Program, par Simkin et Siebert
(1994) sur base de l’échelle de Newhall et Self.
Attribution
des effets climatiques :
La
calamité climatique des années 535-536 n’est toujours pas
attribuée avec certitude : 2 volcans du sud-est Asiatique sont
mis en cause, individuellement ou peut-être ensemble.
L’éruption
du Rabaul, situé en Papouasie-Nouvelle Guinée, et en rapport avec
la formation de sa caldeira, est datée au radiocarbone de 540 +/-
100 ans, Son VEI est de 6 pour un volume de téphra émis de 11
milliards de m³.
Des
écrits Chinois et Indonésiens – dont le « Livre des anciens
rois » , le « Pustaka Raja Purwa » - décrivent de
rares phénomènes atmosphériques pouvant être liés à l’éruption
d’un volcan de l’arc Indonésien … En cause celle du
Proto-Krakatau.
Une
expédition d’Haraldur Sigurdsson a permis de retrouver des dépôts
pyroclastiques épais suggérant un effondrement de caldeira marquant
le Proto-Krakatau, daté du VIe siècle.
La
bathymétrie confirme une caldeira de 40 à 60 km. de diamètre
effondrée sous le niveau marin, comme le suggère les anciennes
histoires Javanaises, cet effondrement pourrait avoir créé le
détroit de la Sonde, séparant Sumatra de Java.
La
formation d’une telle caldeira implique l’éruption de plusieurs
centaines de kilomètres-cubes de débris pyroclastiques et une
interaction entre le magma et l’eau de mer à une échelle énorme.
Des simulations par ordinateur nous donnent des chiffres
impressionnants : Un panache montant entre 25.000 et 50.000
mètres, accompagné de la vaporisation de 50 à 100 km³ d’eau de
mer dans l’atmosphère, formant, selon le Los Alamos National
Laboratory, une couche de nuages de glace et poussières super fines
(< 10 µ) couvrant les deux hémisphères.
Une
ancienne carte de l’Amirauté Britannique, d’avant l’éruption
du Krakatau en 1883, témoigne de zones de faibles profondeurs dans
le détroit et de la présence des îles de Krakatau, Bezee, Sebooko,
et Rajah Bassa, ces îles seraient les vestiges d’évents
volcaniques entourant les flancs du Proto-Krakatau, prédécesseur du
Krakatau. En mettant en communication ces évents, on délimite une
caldeira d’un diamètre d’environ 50 km., centrée dans l’actuel
détroit de la Sonde, à 20 km. au nord-est du Krakatau.
Certes
l’étude des panaches volcaniques, de leur dissipation, de leur
impact sur l'albédo global, la hauteur de la tropopause et l’ozone
stratosphérique est à parfaire … Elle fera connaître l’impact
de certaines éruptions sur la déstabilisation du climat pouvant
atteindre les années suivants celle-ci, et parfois toucher plusieurs
décades.
Sociologiquement,
l’effet-domino que ces phénomènes peuvent avoir sur
l’agriculture, l’économie, la politique et la religion révèle
le rôle du volcanisme et démontre, si besoin en est, l’intime
lien entre la nature et la vie de l’homme.
L’année
où l’hiver a avalé l’été :
Les
histoires de science se lisent souvent, littéralement, comme des
romans policiers, parce les scientifiques et les enquêteurs font
essentiellement une seule et même chose — chercher des réponses
par des raisonnements et des méthodes plus ou moins systématiques.
Et ce papier qui vient de paraître dans le New Scientist en est une
captivante démonstration...
L’année
536 est l’une des plus éprouvantes de l’histoire de l’humanité.
Vraiment, à ranger dans le même coffre noir au fond de la même
cave condamnée que la Peste noire et le choc microbien qui a décimé
les Amérindiens.
LE KRAKATOA |
Les
anneaux de croissance des arbres de l’époque, toujours aux quatre
coins du monde, montrent également que cette année-là fut très,
très dure pour les végétaux. Des famines ont été rapportées un
peu partout, déclenchant nombre de crises politique, quoi qu’il
soit toujours hasardeux d’imputer ce genre d’événements à des
facteurs climatiques.
Bref,
il s’est passé « quelque chose » vers 535-536, mais
on ne sait pas trop quoi...
D’emblée,
dès les années 1980, on a soupçonné une éruption volcanique
majeure, puisque il est bien connu que les gigantesques quantités
de cendres rejetées lors d’un tel cataclysme peuvent bloquer
partiellement la lumière du Soleil au point de refroidir
temporairement le climat terrestre. Par exemple, l’été qui a
suivi l’éruption du Krakatoa en 1883, dans ce qui est maintenant
l’Indonésie, a été particulièrement frais, et plus près de
nous, l’éruption du Pinatubo (Philippines) en 1991 a retranché
jusqu’à environ 0,3°C à la température moyenne mondiale
pendant un an ou deux.
Mais
dans le cas de l’an 535, l’analyse de carottes de glace
provenant de divers glacier (et qui donnent une idée de la
composition de l’atmosphère dans le passé) n’a dans un premier
temps rien montré de concluant. Et puis, pour bien embrouiller les
choses, les anneaux de croissance des arbres montrent que l’épisode
de froid s’est prolongé pendant environ une décennie, ce qui est
trop long pour avoir été causé par une éruption unique.
Alors…
alors quoi ? À mesure que se sont affinées les techniques de
détection, on a fini par déceler des traces (qui peuvent être
très subtiles, apparemment) d’une énorme éruption survenue vers
535, possiblement en Amérique centrale, qui a craché environ 84
km3 de cendre... Ce qui en ferait la sixième éruption en
importance des 10 000 dernières années. On en a trouvé le
« signal » dans des carottes glaciaires provenant
d’Antarctique et du Groenland, ce qui nous donne un bon candidat
pour l’« année sans été » de 536. Mais après, que
s’est-il passé pour que le refroidissement dure 10 ans de plus ?
Une
première hypothèse veut que l’éruption d’Amérique centrale
n’ait pas été la seule, qu’un autre cataclysme du même genre
ait suivi peu après. Et le signal sulfureux d’une autre éruption
a été trouvé dans les glaces pour l’an 540, mais l’événement
n’a eu qu’environ 15 % de l’envergure du premier, ce qui en
fait une explication peu plausible.
Or
un peu par hasard, des chercheurs qui ne s’intéressaient pas, au
départ, à cet épisode historique ont trouvé l’an dernier de
bien drôles de choses dans les glaces du Groenland...Dans les
profondeurs correspondant aux années 530-40. D’abord, des
« sphérules » soit des solides qui ont déjà été
suffisamment chauds pour fondre et former de petites gouttelettes
sphériques, forme dans laquelle ils se sont ensuite figés.
Ces
sphérules sont riches en nickel, ce qui suggère une origine
spatiale, et riches en étain, ce qui est caractéristique de
certaines comètes.
Ensuite,
les chercheurs ont aussi trouvé dans cette glace des
micro-organismes qui vivent uniquement dans les océans tropicaux,
ce qui n’est évidemment pas banal.
Et
comme il se trouve justement que la comète de Halley est passée
particulièrement proche du Soleil en 530, il devient tentant de
relier les points : La comète a alors laissé de plus grandes
quantités de poussière que d’habitude dans l’atmosphère
terrestre, bloquant les rayons du Soleil.
Il
est aussi possible qu’un ou plusieurs gros morceaux de la comète
se soient détachés et aient fini par percuter la Terre, en plein
dans l’océan, proche de l’équateur, ce qui expliquerait la
« visite » de microbes tropicaux au Groenland.
Bref,
nous aurions eu droit à un sinistre mélange de cendres volcaniques
et/ou de poussière de comète et/ou d’impact météoritique. Ce
ne sont là bien sûr que des hypothèses, mais ce sont les
meilleures que nous ayons pour l’instant et n’est-il pas
passionnant de spéculer sur l’identité de l’ « assassin »
?
Vers
l'an 535, de graves bouleversements climatiques se produisent à
l'échelle planétaire... Plusieurs civilisations antiques ne s'en
remettront pas...
Acte
premier.
Aux
environs de l'an 541, l'Empire Romain est ravagé par la peste... Le
bacille pénètre en Égypte par l'actuel Kenya, où une colonie de
rongeurs a infecté les populations de la côte. L'épidémie va se
diffuser à partir des principaux ports Africains. Elle frappe
Alexandrie, Antioche et Constantinople avant de gagner l'Asie et
l'Europe... Presque un tiers des habitants de l'empire mourront.
Acte
deux.
En
Amérique du Sud, de 540 à 570, une longue période de sécheresse
met en difficulté les civilisations de la plaine. A la même époque
naît le premier empire pan Péruvien, celui des Huari. Ils
développent un système de cultures en terrasses très productif,
tracent, peut-être, le large réseau routier qu'utiliseront ensuite
les Incas, inventent aussi le quipu, système de numération Andin à
base de cordelettes colorées et de nœuds. Les régions côtières,
en déclin, passent sous la coupe des Huari.
Acte
trois.
« Il
pleut de la poudre jaune comme s'il tombait de la neige »,
écrit l'auteur de Nan Shi [Histoire des dynasties du Sud], l'une des
grandes chroniques Chinoises du VIe siècle, qui raconte le début
d'un enchaînement fatal d'événements survenus à partir de la fin
de l'année 533.
En
septembre 536, une terrible famine frappe les provinces du Nord.
L'année suivante, il fait si froid qu'il neige en août dans le
Guizhou, une région située à la même latitude que l'Italie du
Sud. La crise alimentaire dure des années. De nombreux épisodes de
cannibalisme sont rapportés. Les révoltes déstabilisent cette
province de la Chine du Sud au point qu'en 589 la dynastie Sui, qui
règne en Chine du Nord, lui déclare la guerre et la soumet.
L'unification de la Chine est en route.
En
3 actes à peu près contemporains, on assiste à la fin d'un monde,
le monde antique... On peut également mentionner, à la même
époque, l'effondrement de la cité-État de Teotihuacán ou la chute
de Tikal, la grande cité Maya.
En
cette année 536 sévit une grande sécheresse, suivie d'une famine
et d'une épidémie de variole ou de rougeole. Des populations
entières fuient de la Corée vers le Japon, où cette migration va
implanter des modèles culturels et institutionnels d'inspiration
Chinoise. La religion bouddhiste va y influencer le shintoïsme
originel, ouvrant une période de profonde mutation de la
civilisation Japonaise, dans laquelle l’État-nation moderne puise
son origine.
En
Occident, les années 536-537 sont marquées par les premières
grandes invasions venues d'Orient... Des Slaves d'abord, puis des
Avars. A cause, encore et toujours, de la sécheresse, la maudite
sécheresse.
Tous
ces bouleversements plus ou moins concomitants se produisent vers les
années 530-540.
Simple
coïncidence ?... Peut-être pas !
Un
journaliste Anglais, David Keys, affirme qu'un dénominateur commun
relie tous ces événements :
Un
désastre naturel aux effets climatiques effroyables qui eut lieu en
535 et qu'il décrit dans son livre, Catastrophe. Spécialiste de
l'archéologie, David Keys n'est pas un illuminé. Bien qu'il force
parfois les relations de cause à effet, son hypothèse, très
séduisante, s'appuie sur des recherches d'universitaires de renom
comme Richard Stothers, Michael Rampino, Mike Baillie ou Keving Pang.
Ces
derniers ont publié de nombreuses études attestant d'un changement
climatique aux effets planétaires et prolongés. Des traces de ce
désastre ont été retrouvées dans les anneaux de croissance des
arbres, un indicateur fréquemment utilisé pour reconstituer les
climats du passé. De même, les carottes de glace prélevées dans
les glaciers Andins ou les sédiments lacustres conservent les
indices d'une mutation climatique radicale intervenue à cette
époque.
Mais
quelle en est la raison ?
David
Keys, après avoir examiné l'hypothèse d'une collision avec un
astéroïde ou une comète, opte pour l'éruption d'un volcan dans le
détroit de la Sonde (entre Java et Sumatra, en Indonésie), où se
trouve aujourd'hui le Krakatoa.
Quoi
qu'il en soit, Jean d’Éphèse, historien et ecclésiastique du VIe
siècle, décrit ce qui pourrait être les conséquences d'une telle
éruption : « Le soleil émet des signaux que personne n'a
jamais vus jusqu'à ce jour. L'astre s'assombrit et reste ainsi
pendant 18 mois. Chaque jour, il brille mais sa lumière n'est plus
qu'une sombre lueur. »
Un
autre historien, Procope de Césarée, décrit l'étrange
comportement de l'astre pendant l'année 535.
« Pendant
presque toute l'année eut lieu un prodige terrifiant : Le soleil
irradie une lumière sans clarté, semblable à celle de la lune. »
En
Italie, Cassiodore témoigne :
« Il
semble que le soleil ait perdu sa lumière habituelle, il paraît
avoir pris une teinte bleuâtre. »
Beaucoup
d'autres sources, dans diverses régions de la planète, attestent de
cette curiosité.
En
revanche, il paraît difficile de l'attribuer à coup sûr à une
violente éruption du Krakatoa. Reste que la puissance de l'activité
de ce volcan est notoire.
En
1883, une effroyable explosion est entendue jusqu'en Australie, à 5
000 kilomètres de distance.
Le
Krakatoa vomit à cette occasion 20 kilomètres cubes de pierres
ponces et de cendres. L'éruption provoque un raz de marée si
violent que les vagues se soulèvent à plus de 30 mètres de haut,
détruisant des dizaines de villes et tuant au moins 36 000
personnes. L'onde de choc parcourt 3 fois la circonférence de la
Terre en 36 heures.
En
une ou deux semaines, une large écharpe de poussières volcaniques
ceinture tout le globe au niveau de l'équateur. En Europe, les
radiations du Soleil perdent environ 10% de leur intensité et la
température terrestre chute pendant 3 années de suite.
Les
recherches concernant la probable explosion volcanique de 535 n'en
sont qu'à leurs débuts. Si elles devaient aboutir à une
confirmation, la fin du monde antique telle que nous la connaissons
serait alors à réécrire...
Les
glaciologues porteraient ainsi les preuves que la plupart des étés
de froidure qui ont sévi entre 500 après J.C. et l'An Mil, ont été
la résultante de grandes éruptions volcaniques. Ils peuvent aussi
résoudre les causes de l'une des plus graves crises de l'histoire du
climat, qui a commencé, en l'an 536, avec le mystérieux nuage
observé, en Méditerranée, sur une durée de 18 mois, et qui
découle d'une éruption majeure qui s'est produite dans l'hémisphère
Nord.
Le
refroidissement initial provoqué a même été exacerbé par
l'éruption d'un second volcan, 4 ans plus tard, implanté sous les
Tropiques.
Ces
deux éruptions volcaniques consécutives ont généré, sur au moins
15 ans, de mauvaises récoltes et des pénuries alimentaires, qui ont
contribué à l'expansion d'épidémie de l'an 541 à 543.
En
outre, il s'avère que suite à certaines éruptions puissantes, et
le produit du refroidissement en découlant, entre 500 ans avant J.C
et les temps présents... Les famines et les problèmes
socio-économiques qui se sont développés en Europe, en Asie et en
Amérique centrale, ont tous été consécutifs à de grandes
chaleurs meurtrières suivies de refroidissements du climat tout
autant meurtriers...
Et
comme les éruptions volcaniques sont bien au-dessus des 50 éruptions
de moyenne annuelle, (au cours des 6 derniers mois écoulés, elles
sont déjà plus du double et la chaleur malsaine qui n'est pas
canicule car canicule est quand la température ne descend pas en
dessous de 33° C., diurne et nocturne, sur une période d'au moins
72 heures, qui s'abat sur l'hémisphère Nord depuis Juin dernier, en
est la conséquence inéluctable), et que bon nombre d'édifices
volcaniques sont vieux et grandement faillés, il n'est pas à
exclure qu'une grande éruption, telle celles de 1815, le Tambora ou
de 416 le Krakatoa, ne survienne...
introduction
- le changement climatique en 535. - Earth of fire
www.earth-of-fire.com/article-volcans-et-climat-introduction-le-change...
27
juin 2011 - Volcans et Climat : introduction - le changement
climatique en 535. ... La calamité climatique des années 535-536
n'est toujours pas attribuée ...
L'année
où l'hiver a avalé l'été|Sciences dessus dessous
blogues.lapresse.ca
› Débats › Blogues › Sciences dessus dessous
21
janv. 2014 - L'année 536 fut l'une des plus éprouvantes de
l'histoire de l'humanité. ... hasardeux d'imputer ce genre
d'événements à des facteurs climatiques. .... Par contre, un
changement subit qui engendrerait la “faim” pourrait avoir un ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire