mardi 1 décembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS...536


24 NOVEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 536 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA TERRE GRONDE... EN 536

Le refroidissement survenu à partir d'environ 535 dans l'hémisphère nord est le changement climatique de court terme le plus grave et le plus prolongé des deux derniers millénaires. Une cause possible en est un voile de poussière provoqué par une éruption volcanique sous les tropiques, une autre, l'impact de débris d'objets sidéraux. Parmi les multiples effets, des perturbations climatiques, des récoltes désastreuses et des famines dans le monde entier.
L'historien Byzantin Procope de Césarée, quand il écrit sur les guerres avec les Vandales, dit à propos de l'an 536 :
« Pendant cette année, un signe de mauvais augure a eu lieu. Le Soleil a donné sa lumière sans éclat […] et il a paru avoir comme une éclipse, parce que ses rayons ne brillaient pas. »

Les annales Irlandaises gaéliques enregistrent ce qui suit :
« Manque de pain dans l'année 536 » (Annales d'Ulster)
« Manque de pain dans les années 536-539 » (Annales d'Inisfallen)

D'autres sources contemporaines indépendantes rapportent :
Des températures basses, et même de la neige en été (il aurait neigé en Chine au mois d'août)
L'empereur du Japon Senka-Tennō (536-539) publie un édit insistant sur l'importance de la nourriture par rapport à l'or, précisant que 1 000 perles ne peuvent soulager celui qui souffre du froid.
L'absence de récoltes
« Un brouillard dense et sec » au Moyen-Orient, en Chine et en Europe.
Une sécheresse au Pérou, affectant les gens de culture Moche

L'analyse des troncs d'arbres par le dendrochronologiste Mike Baillie, de l'Université Queen's de Belfast, montre une croissance anormalement faible des chênes Irlandais en 536 et une autre diminution sensible en l'an 542, après un rétablissement partiel. Des événements semblables sont enregistrés dans les stries des troncs d'arbres de Suède et de Finlande, dans la Sierra Nevada (Californie) et dans les stries des arbres Fitzroya du Chili...
Par ailleurs, les noyaux de glace du Groenland et de l'Antarctique montrent des dépôts de sulfate en 533-534 ± 2 ans, preuve d'un voile étendu de poussière acide.

On a vu les événements de 536 et la famine qui s'ensuit comme explication pour le sacrifice par les élites Scandinaves de grandes quantités d'or, probablement pour apaiser les dieux et pour obtenir le retour de la lumière du Soleil.
Le déclin de l'importante ville Mézo-Américaine de Teotihuacán, accompagné de signes d'instabilité politique et de famines, est également lié aux sécheresses provoquées par le changement climatique.
En guise d’introduction au thème  « L’action des volcans sur le climat », une analyse de la catastrophe climatique qui a marqué les années 535 et 536, sur base d’écrits historiques et corroborée par des études récentes.

Procope de Césarée (en grec Προκόπιος Καισαρεύς), est un historien Byzantin du VIe siècle, dont l'œuvre constitue un récit détaillé du règne de l'empereur Justinien. Il raconte que : 
« Au cours de l’année 536, un présage d’épouvante se manifeste. Le soleil délivre sa lumière sans brillance, il ressemble de plus à un soleil en éclipse, il ne rayonne pas de façon nette ».

Cassiodorus, un sénateur Romain, écrit aussi :
« nous avons un hiver sans tempêtes, un printemps sans douceur, un été sans chaleur… Nous trouvons deux éléments contre nous : Un gel perpétuel et une sécheresse non naturelle ».

Des documents d’époque, datés du règne du Roi Arthur en Angleterre, parlent d’un terrible « brouillard sec » obscurcissant le soleil, causant l’échec des cultures en Europe, et responsable des étés froids, secs, et accompagnés de famine en Chine.
Les analyses dendrochronologiques* Européennes ont confirmé de nombreuses années de faible croissance, à cette époque, de même que celle des carottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique a révélé une teneur élevée en poussières atmosphériques sulfureuses.
 
* La dendrochronologie est une méthode scientifique permettant en particulier d'obtenir des datations de pièces de bois à l’année près en comptant et en analysant la morphologie des anneaux de croissance (ou cernes) des arbres. Elle permet également de reconstituer les changements climatiques et environnementaux.

Les écrits historiques de Michel le Syrien, un patriarche de l’église orthodoxe Syriaque, en témoignent aussi :
« Le soleil s’est obscurci et cette obscurité a duré 18 mois. Chaque jour, il ne se montre que durant quatre heures, et sa lumière est faible. Les fruits ne mûrissent pas et le vin a le goût des grappes acides » … Ces écrits sont analysés par la Nasa , car ils mentionnent des changements climatiques, connus maintenant pour leur lien avec les éruptions volcaniques.
 
Divers événements au niveau mondial accompagnent cette période de catastrophes agricoles et d’émergence de la peste : La mort de civilisations anciennes, en Perse, en Indonésie, celle de la culture Nazca en Amérique du sud et de civilisations en Arabie du sud, le schisme de l’Empire Romain, la renaissance d’une Chine unifiée, l’origine et l’extension de l’Islam …
Les hypothèses émises par les scientifiques pour expliquer cette calamité climatique sont de plusieurs ordres, et bien que celle de la collision avec un astéroïde ou une comète soit séduisante, on retient plutôt que ces événements ont été causés par une éruption volcanique massive.
Cette éruption a envoyé tant de dioxyde de soufre dans la stratosphère qu’un « hiver volcanique » en a résulté.

Le dioxyde de soufre réagit avec les molécules d’eau pour former des micro-gouttelettes d’acide sulfurique et un aérosol hautement réfléchissant, qui va induire une réduction de la quantité de lumière solaire entrante dans notre atmosphère.
Pour obtenir de tels effets sur le climat, il faut avoir affaire à des éruptions « colossales », de VEI 6 ou 7, de puissance telle qu’on n’en rencontre qu’une tous les millénaires.
 
Le VEI – Volcanic Explosivity Index –  est une échelle logarithmique utilisée pour qualifier l’importance d’une éruption volcanique. Créée par Newhall et Self, en 1982, elle intègre les données quantitatives et la description subjective d’observateurs pour donner à chaque éruption un degré de magnitude. Son échelle va de 0 à 8. Le tableau ci-dessous est une mise à jour du Global Volcanism Program, par Simkin et Siebert (1994) sur base de l’échelle de Newhall et Self.
Attribution des effets climatiques :
 
La calamité climatique des années 535-536 n’est toujours pas attribuée avec certitude : 2 volcans du sud-est Asiatique sont mis en cause, individuellement ou peut-être ensemble.
L’éruption du Rabaul, situé en Papouasie-Nouvelle Guinée, et en rapport avec la formation de sa caldeira, est datée au radiocarbone de 540 +/- 100 ans, Son VEI est de 6 pour un volume de téphra émis de 11 milliards de m³.
 
Des écrits Chinois et Indonésiens – dont le « Livre des anciens rois » , le « Pustaka Raja Purwa » - décrivent de rares phénomènes atmosphériques pouvant être liés à l’éruption d’un volcan de l’arc Indonésien … En cause celle du Proto-Krakatau.
Une expédition d’Haraldur Sigurdsson a permis de retrouver des dépôts pyroclastiques épais suggérant un effondrement de caldeira marquant le Proto-Krakatau, daté du VIe siècle.
La bathymétrie confirme une caldeira de 40 à 60 km. de diamètre effondrée sous le niveau marin, comme le suggère les anciennes histoires Javanaises, cet effondrement pourrait avoir créé le détroit de la Sonde, séparant Sumatra de Java.
La formation d’une telle caldeira implique l’éruption de plusieurs centaines de kilomètres-cubes de débris pyroclastiques  et une interaction entre le magma et l’eau de mer à une échelle énorme. Des simulations par ordinateur nous donnent des chiffres impressionnants : Un panache montant entre 25.000 et 50.000 mètres, accompagné de la vaporisation de 50 à 100 km³ d’eau de mer dans l’atmosphère, formant, selon le Los Alamos National Laboratory, une couche de nuages de glace et poussières super fines (< 10 µ) couvrant les deux hémisphères.
Une ancienne carte de l’Amirauté Britannique, d’avant l’éruption du Krakatau en 1883, témoigne de zones de faibles profondeurs dans le détroit et de la présence des îles de Krakatau, Bezee, Sebooko, et Rajah Bassa, ces îles seraient les vestiges d’évents volcaniques entourant les flancs du Proto-Krakatau, prédécesseur du Krakatau. En mettant en communication ces évents, on délimite une caldeira d’un diamètre d’environ 50 km., centrée dans l’actuel détroit de la Sonde, à 20 km. au nord-est du Krakatau.
 
Certes l’étude des panaches volcaniques, de leur dissipation, de leur impact sur l'albédo global, la hauteur de la tropopause et l’ozone stratosphérique est à parfaire … Elle fera connaître l’impact de certaines éruptions sur la déstabilisation du climat pouvant atteindre les années suivants celle-ci, et parfois toucher plusieurs décades.
Sociologiquement, l’effet-domino que ces phénomènes peuvent avoir sur l’agriculture, l’économie, la politique et la religion révèle le rôle du volcanisme et démontre, si besoin en est, l’intime lien entre la nature et la vie de l’homme.

L’année où l’hiver a avalé l’été :
Les histoires de science se lisent souvent, littéralement, comme des romans policiers, parce les scientifiques et les enquêteurs font essentiellement une seule et même chose — chercher des réponses par des raisonnements et des méthodes plus ou moins systématiques. Et ce papier qui vient de paraître dans le New Scientist en est une captivante démonstration...
L’année 536 est l’une des plus éprouvantes de l’histoire de l’humanité. Vraiment, à ranger dans le même coffre noir au fond de la même cave condamnée que la Peste noire et le choc microbien qui a décimé les Amérindiens.
LE KRAKATOA
Cette année-là, il n’y a tout simplement pas eu d’été. Des récits écrits d’un peu partout dans le monde, de la Chine jusqu’en Amérique Centrale en passant par la Méditerranée et l’Irlande, relatent qu’en 535 ou 536 (les dates varient très peu), le Soleil et la Lune se sont soudainement faits moins brillants.
Les anneaux de croissance des arbres de l’époque, toujours aux quatre coins du monde, montrent également que cette année-là fut très, très dure pour les végétaux. Des famines ont été rapportées un peu partout, déclenchant nombre de crises politique, quoi qu’il soit toujours hasardeux d’imputer ce genre d’événements à des facteurs climatiques.
Bref, il s’est passé « quelque chose » vers 535-536, mais on ne sait pas trop quoi...

D’emblée, dès les années 1980, on a soupçonné une éruption volcanique majeure, puisque il est bien connu que les gigantesques quantités de cendres rejetées lors d’un tel cataclysme peuvent bloquer partiellement la lumière du Soleil au point de refroidir temporairement le climat terrestre. Par exemple, l’été qui a suivi l’éruption du Krakatoa en 1883, dans ce qui est maintenant l’Indonésie, a été particulièrement frais, et plus près de nous, l’éruption du Pinatubo (Philippines) en 1991 a retranché jusqu’à environ 0,3°C à la température moyenne mondiale pendant un an ou deux.
Mais dans le cas de l’an 535, l’analyse de carottes de glace provenant de divers glacier (et qui donnent une idée de la composition de l’atmosphère dans le passé) n’a dans un premier temps rien montré de concluant. Et puis, pour bien embrouiller les choses, les anneaux de croissance des arbres montrent que l’épisode de froid s’est prolongé pendant environ une décennie, ce qui est trop long pour avoir été causé par une éruption unique.

Alors… alors quoi ? À mesure que se sont affinées les techniques de détection, on a fini par déceler des traces (qui peuvent être très subtiles, apparemment) d’une énorme éruption survenue vers 535, possiblement en Amérique centrale, qui a craché environ 84 km3 de cendre... Ce qui en ferait la sixième éruption en importance des 10 000 dernières années. On en a trouvé le « signal » dans des carottes glaciaires provenant d’Antarctique et du Groenland, ce qui nous donne un bon candidat pour l’« année sans été » de 536. Mais après, que s’est-il passé pour que le refroidissement dure 10 ans de plus ?

Une première hypothèse veut que l’éruption d’Amérique centrale n’ait pas été la seule, qu’un autre cataclysme du même genre ait suivi peu après. Et le signal sulfureux d’une autre éruption a été trouvé dans les glaces pour l’an 540, mais l’événement n’a eu qu’environ 15 % de l’envergure du premier, ce qui en fait une explication peu plausible.
Or un peu par hasard, des chercheurs qui ne s’intéressaient pas, au départ, à cet épisode historique ont trouvé l’an dernier de bien drôles de choses dans les glaces du Groenland...Dans les profondeurs correspondant aux années 530-40. D’abord, des « sphérules » soit des solides qui ont déjà été suffisamment chauds pour fondre et former de petites gouttelettes sphériques, forme dans laquelle ils se sont ensuite figés.
Ces sphérules sont riches en nickel, ce qui suggère une origine spatiale, et riches en étain, ce qui est caractéristique de certaines comètes.
Ensuite, les chercheurs ont aussi trouvé dans cette glace des micro-organismes qui vivent uniquement dans les océans tropicaux, ce qui n’est évidemment pas banal.
Et comme il se trouve justement que la comète de Halley est passée particulièrement proche du Soleil en 530, il devient tentant de relier les points : La comète a alors laissé de plus grandes quantités de poussière que d’habitude dans l’atmosphère terrestre, bloquant les rayons du Soleil.
Il est aussi possible qu’un ou plusieurs gros morceaux de la comète se soient détachés et aient fini par percuter la Terre, en plein dans l’océan, proche de l’équateur, ce qui expliquerait la « visite » de microbes tropicaux au Groenland.
Bref, nous aurions eu droit à un sinistre mélange de cendres volcaniques et/ou de poussière de comète et/ou d’impact météoritique. Ce ne sont là bien sûr que des hypothèses, mais ce sont les meilleures que nous ayons pour l’instant et n’est-il pas passionnant de spéculer sur l’identité de l’ « assassin » ?

Vers l'an 535, de graves bouleversements climatiques se produisent à l'échelle planétaire... Plusieurs civilisations antiques ne s'en remettront pas...

Acte premier.
Aux environs de l'an 541, l'Empire Romain est ravagé par la peste... Le bacille pénètre en Égypte par l'actuel Kenya, où une colonie de rongeurs a infecté les populations de la côte. L'épidémie va se diffuser à partir des principaux ports Africains. Elle frappe Alexandrie, Antioche et Constantinople avant de gagner l'Asie et l'Europe... Presque un tiers des habitants de l'empire mourront.
 
Acte deux.
En Amérique du Sud, de 540 à 570, une longue période de sécheresse met en difficulté les civilisations de la plaine. A la même époque naît le premier empire pan Péruvien, celui des Huari. Ils développent un système de cultures en terrasses très productif, tracent, peut-être, le large réseau routier qu'utiliseront ensuite les Incas, inventent aussi le quipu, système de numération Andin à base de cordelettes colorées et de nœuds. Les régions côtières, en déclin, passent sous la coupe des Huari.
 
Acte trois.
« Il pleut de la poudre jaune comme s'il tombait de la neige », écrit l'auteur de Nan Shi [Histoire des dynasties du Sud], l'une des grandes chroniques Chinoises du VIe siècle, qui raconte le début d'un enchaînement fatal d'événements survenus à partir de la fin de l'année 533.
 
En septembre 536, une terrible famine frappe les provinces du Nord. L'année suivante, il fait si froid qu'il neige en août dans le Guizhou, une région située à la même latitude que l'Italie du Sud. La crise alimentaire dure des années. De nombreux épisodes de cannibalisme sont rapportés. Les révoltes déstabilisent cette province de la Chine du Sud au point qu'en 589 la dynastie Sui, qui règne en Chine du Nord, lui déclare la guerre et la soumet. L'unification de la Chine est en route.
 
En 3 actes à peu près contemporains, on assiste à la fin d'un monde, le monde antique... On peut également mentionner, à la même époque, l'effondrement de la cité-État de Teotihuacán ou la chute de Tikal, la grande cité Maya.
 
En cette année 536 sévit une grande sécheresse, suivie d'une famine et d'une épidémie de variole ou de rougeole. Des populations entières fuient de la Corée vers le Japon, où cette migration va implanter des modèles culturels et institutionnels d'inspiration Chinoise. La religion bouddhiste va y influencer le shintoïsme originel, ouvrant une période de profonde mutation de la civilisation Japonaise, dans laquelle l’État-nation moderne puise son origine.
 
En Occident, les années 536-537 sont marquées par les premières grandes invasions venues d'Orient... Des Slaves d'abord, puis des Avars. A cause, encore et toujours, de la sécheresse, la maudite sécheresse.
Tous ces bouleversements plus ou moins concomitants se produisent vers les années 530-540.

Simple coïncidence ?... Peut-être pas !
Un journaliste Anglais, David Keys, affirme qu'un dénominateur commun relie tous ces événements :
Un désastre naturel aux effets climatiques effroyables qui eut lieu en 535 et qu'il décrit dans son livre, Catastrophe. Spécialiste de l'archéologie, David Keys n'est pas un illuminé. Bien qu'il force parfois les relations de cause à effet, son hypothèse, très séduisante, s'appuie sur des recherches d'universitaires de renom comme Richard Stothers, Michael Rampino, Mike Baillie ou Keving Pang.
Ces derniers ont publié de nombreuses études attestant d'un changement climatique aux effets planétaires et prolongés. Des traces de ce désastre ont été retrouvées dans les anneaux de croissance des arbres, un indicateur fréquemment utilisé pour reconstituer les climats du passé. De même, les carottes de glace prélevées dans les glaciers Andins ou les sédiments lacustres conservent les indices d'une mutation climatique radicale intervenue à cette époque.
 
Mais quelle en est la raison ?
David Keys, après avoir examiné l'hypothèse d'une collision avec un astéroïde ou une comète, opte pour l'éruption d'un volcan dans le détroit de la Sonde (entre Java et Sumatra, en Indonésie), où se trouve aujourd'hui le Krakatoa.
Quoi qu'il en soit, Jean d’Éphèse, historien et ecclésiastique du VIe siècle, décrit ce qui pourrait être les conséquences d'une telle éruption : « Le soleil émet des signaux que personne n'a jamais vus jusqu'à ce jour. L'astre s'assombrit et reste ainsi pendant 18 mois. Chaque jour, il brille mais sa lumière n'est plus qu'une sombre lueur. »

Un autre historien, Procope de Césarée, décrit l'étrange comportement de l'astre pendant l'année 535.
« Pendant presque toute l'année eut lieu un prodige terrifiant : Le soleil irradie une lumière sans clarté, semblable à celle de la lune. »
 
En Italie, Cassiodore témoigne :
« Il semble que le soleil ait perdu sa lumière habituelle, il paraît avoir pris une teinte bleuâtre. »
 
Beaucoup d'autres sources, dans diverses régions de la planète, attestent de cette curiosité.
En revanche, il paraît difficile de l'attribuer à coup sûr à une violente éruption du Krakatoa. Reste que la puissance de l'activité de ce volcan est notoire.
 
En 1883, une effroyable explosion est entendue jusqu'en Australie, à 5 000 kilomètres de distance.
Le Krakatoa vomit à cette occasion 20 kilomètres cubes de pierres ponces et de cendres. L'éruption provoque un raz de marée si violent que les vagues se soulèvent à plus de 30 mètres de haut, détruisant des dizaines de villes et tuant au moins 36 000 personnes. L'onde de choc parcourt 3 fois la circonférence de la Terre en 36 heures.
En une ou deux semaines, une large écharpe de poussières volcaniques ceinture tout le globe au niveau de l'équateur. En Europe, les radiations du Soleil perdent environ 10% de leur intensité et la température terrestre chute pendant 3 années de suite.
 
Les recherches concernant la probable explosion volcanique de 535 n'en sont qu'à leurs débuts. Si elles devaient aboutir à une confirmation, la fin du monde antique telle que nous la connaissons serait alors à réécrire...
Les glaciologues porteraient ainsi les preuves que la plupart des étés de froidure qui ont sévi entre 500 après J.C. et l'An Mil, ont été la résultante de grandes éruptions volcaniques. Ils peuvent aussi résoudre les causes de l'une des plus graves crises de l'histoire du climat, qui a commencé, en l'an 536, avec le mystérieux nuage observé, en Méditerranée, sur une durée de 18 mois, et qui découle d'une éruption majeure qui s'est produite dans l'hémisphère Nord.
Le refroidissement initial provoqué a même été exacerbé par l'éruption d'un second volcan, 4 ans plus tard, implanté sous les Tropiques.
Ces deux éruptions volcaniques consécutives ont généré, sur au moins 15 ans, de mauvaises récoltes et des pénuries alimentaires, qui ont contribué à l'expansion d'épidémie de l'an 541 à 543.
En outre, il s'avère que suite à certaines éruptions puissantes, et le produit du refroidissement en découlant, entre 500 ans avant J.C et les temps présents... Les famines et les problèmes socio-économiques qui se sont développés en Europe, en Asie et en Amérique centrale, ont tous été consécutifs à de grandes chaleurs meurtrières suivies de refroidissements du climat tout autant meurtriers...

Et comme les éruptions volcaniques sont bien au-dessus des 50 éruptions de moyenne annuelle, (au cours des 6 derniers mois écoulés, elles sont déjà plus du double et la chaleur malsaine qui n'est pas canicule car canicule est quand la température ne descend pas en dessous de 33° C., diurne et nocturne, sur une période d'au moins 72 heures, qui s'abat sur l'hémisphère Nord depuis Juin dernier, en est la conséquence inéluctable), et que bon nombre d'édifices volcaniques sont vieux et grandement faillés, il n'est pas à exclure qu'une grande éruption, telle celles de 1815, le Tambora ou de 416 le Krakatoa, ne survienne...



introduction - le changement climatique en 535. - Earth of fire
www.earth-of-fire.com/article-volcans-et-climat-introduction-le-change...
27 juin 2011 - Volcans et Climat : introduction - le changement climatique en 535. ... La calamité climatique des années 535-536 n'est toujours pas attribuée ...

L'année où l'hiver a avalé l'été|Sciences dessus dessous
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21 janv. 2014 - L'année 536 fut l'une des plus éprouvantes de l'histoire de l'humanité. ... hasardeux d'imputer ce genre d'événements à des facteurs climatiques. .... Par contre, un changement subit qui engendrerait la “faim” pourrait avoir un ...

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