jeudi 3 décembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 535

25 NOVEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 535 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LES PROTÉGÉS DE THÉODORA
ET LES PAPES...

Jean II (Mercurius), né à Rome vers 470, est le 56e pape selon l'Église catholique Romaine. Il exerce du 2 janvier 533 au 8 mai 535. Portant un nom païen, il inaugure l'usage pour les papes de prendre un nouveau nom à leur avènement.
On ne connaît pas la date de la naissance de ce pape. Il est romain et fils d'un certain Projectus, s'il n'est pas né dans la 2e région (Coelimontium), il est au moins prêtre de la basilique Saint-Clément sur les flancs du mont Coelius. Il semble qu'il est le premier à changer son nom après son élévation à la papauté.
La basilique Saint-Clément conserve plusieurs témoignages de « Jean, de son nom Mercurius ». Sur un fragment de Ciborium ancien, l'inscription « Presbyter Mercurius » est lisible et plusieurs des plaques de marbre qui entourent la schola cantorum portent sur elles son monogramme dans le style du VIe siècle.

À cette époque, la simonie, c'est-à-dire l'achat de charges ecclésiastiques. est très répandue durant l'élection pontificale et celle des évêques, à la fois parmi les membres du clergé ou parmi les laïcs. La mort du prédécesseur de Jean II est suivie d'une vacance de plus de 2 mois : Il s'ensuit un commerce éhonté des objets sacrés (autel, vases etc.).
La question est portée devant le Sénat Romain et devant la Cour du roi Ostrogoth à Ravenne. Il en résulte le dernier décret (Senatus Consultum) connu du Sénat de Rome dirigé contre la simonie durant l'élection papale, le décret est confirmé par le roi Ostrogoth Athalaric qui ordonne de le graver sur du marbre et de le placer dans l'atrium de l'antique basilique Saint-Pierre en l'an 533.

Par un ajout au décret, Athalaric décide que, si la contestation d'une élection est portée devant les fonctionnaires Ostrogoths de Ravenne, par le clergé Romain ou le peuple, il faut alors payer 3 000 solidi au tribunal, somme qui doit être donnée, par la suite, aux pauvres. Jean II lui-même, cependant, reste toujours en bons termes avec Athalaric, qui rapporte à son tribunal toutes les actions intentées contre le clergé Romain.
Selon le Liber Pontificalis mais aussi Justinien Ier, Athalaric montre son intérêt pour le Siège de Rome en la personne de Jean II. L'empereur Byzantin lui envoie sa profession de foi (ainsi que celle de son neveu Justinien) et de nombreux cadeaux précieux. Cependant, peu de temps avant que Jean devienne pape, l'Orient est ébranlé par la formule reprise dans cette profession de foi : « Unus ex Trinitate crucifixus est » (ou « passus est »), c'est-à-dire « Un de la Trinité (divine) a été crucifié » (ou « a subi la Passion »).
Elle est présentée comme un moyen de concilier les différentes sectes hérétiques. Condamnée par le pape Hormisdas, la formule a été abandonnée, mais elle reprend vigueur plus tard et, sous une forme modifiée, est défendue par Justinien et combattue par les moines Acémètes, une secte monachiste. Ceux-ci sont alors condamnés par le pape qui en informe l'empereur (24 mars 534).

Contumeliosus, évêque de Riez, en Provence, France, est accusé d'adultère. Il est déposé et remplacé dans son ministère. Le pape Jean II ordonne de le confiner dans un monastère. Jusqu'à la nomination du nouvel évêque, le clergé de Riez doit l'obéissance à l'évêque d'Arles. 217 évêques réunis en concile à Carthage (535) soumettent à Jean II la question de savoir si les évêques qui ont versé dans l'arianisme doivent, après repentance, retrouver leur rang ou n'être admis à la communion que comme simples laïcs.
La réponse à leur question leur est donnée par Agapet Ier. En effet, Jean II meurt le 8 mai 535... Il est enterré à l'antique basilique Saint-Pierre de Rome.
Jean Ier, pape, né en Toscane, élu en 523, succède à Hormisdas. Il est député par Théodoric, roi d'Italie, près de Justin, l'empereur de Constantinople, pour faire révoquer les édits rigoureux rendus par ce prince contre les ariens. N'ayant pu y réussir, il est à son retour mis en prison, et il y meurt de misère en 526. Félix IV lui succède, puis Jean II, surnommé Mercure, pape, né à Rome, élu en 535, et qui succède à Boniface II.

Déjà âgé, il est élu comme pape de compromis et de transition. Le décès de Boniface est suivie d'une période d'intrigues et de corruption. Nous ici le premier pape à changer de nom (il s'appelait Mercurius). Il prend le nom du martyr Jean 1er. Jean est en bons termes tant avec Athalaric, roi Ostrogoth d'Italie (526-534) qu'avec l'empereur d'Orient Justinien 1er (527-565). Celui-ci s'adresse à « l'Église tête de toutes les Églises » pour poser une question dogmatique qui contient la formule théospasquiste (« un de la Trinité a souffert ») laquelle a été refusée par le pape Hormisdas, comme susceptible d'être mal interprétée. Jean répond en acceptant la formule comme orthodoxe. Cette position de Jean a souvent été citée comme un cas de contradiction entre un pape et un de ses prédécesseurs sur un point de doctrine.

Romain, de naissance aristocratique. Cultivé, il a une bibliothèque patristique dans sa maison sur le mont Caelius. Il projète avec Cassiodore (490-580), homme d'État et écrivain, le plan d'une université chrétienne à Rome suivant le modèle des académies d'Alexandrie et de Nisibe en Mésopotamie.
Il est sévère avec les prêtres d'Afrique du Nord qui se sont convertis à l'arianisme au passage des Vandales et qui veulent rentrer dans le bercail orthodoxe. Il refuse aussi aux prêtres ariens convertis à l'orthodoxie d'exercer un ministère au sein de l'Église catholique. Agapet meurt à Constantinople, où il a été envoyé par Théodat, dernier roi Ostrogoth d'Italie (534-536) pour négocier la paix avec l'empereur Justinien 1er (527-565). Celui-ci s'apprête en effet à envahir l'Italie, royaume Germanique depuis 476. Le meurtre d'Amalasonte, fille du roi Théodoric, par Théodat, lui fournit le prétexte. Le corps d'Agapet est ramené à Rome puis inhumé à Saint Pierre. Il est vénéré par l'Église comme Saint... Une émeute éclate dans l'Hippodrome, à propos des éternelles querelles entre la faction verte et la faction bleue. Il y a des pourparlers assez aigres entre l'empereur et les chefs des Verts.
AGAPET
De l'Hippodrome l'agitation se répand dans la rue, les Verts et les Bleus, un moment réconciliés, s'unissent contre le gouvernement, l'Augusteon est envahi, le palais menacé, le feu mis aux édifices publics : Sainte-Sophie, Sainte-Irène, le Sénat, les thermes de Zeuxippe, le grand hôpital de Samson, puis le vaste quartier qui de là s'étend jusqu'au Forum de Constantin, tout est la proie des flammes.
Pas de troupes pour réprimer la révolution déchaînée, car c'est une révolution. On acclame dans le Cirque les neveux d'Anastase, Hypatius et Pompeius, qui, malgré eux, semble-t il, se laissent revêtir des ornements impériaux.
Justinien, découragé, se prépare à leur céder la place, déjà ses trésors sont embarqués, il va s'embarquer (18 janvier) quand Théodora intervient.
Elle se rend compte des ressources qui restent encore, fait semer l'or et la discorde parmi les émeutiers, rallie quelques troupes, les met aux ordres de Bélisaire et de Mundus et les jette sur l'Hippodrome, que les émeutiers ont transformé en place forte. Ils y sont massacrés en masse, au nombre de
30 000, disent les chroniqueurs les moins excessifs. Le lendemain Hypatius et Pompée sont exécutés.
Justinien règne à nouveau : Il le doit à Théodora !

Cette femme terrible est très religieuse, comme son époux. Mais tandis que celui-ci s'intéresse par devoir à la police générale de l’Église et par goût personnel aux discussions théologiques, Théodora se plaît à la dévotion. C'est la grande protectrice des Saints Moines d'Orient, dont l'ascèse formidable et voyante l'impressionnait beaucoup. Malheureusement ils se trouvent en conflit avec l'orthodoxie officielle et le gouvernement les persécute. Ce n'est pas sans impatience qu'elle entend parler de ces rigueurs. Ils le savent et ne se font pas faute de recourir à sa bienveillance. Aussi est elle fort célébrée par les écrivains monophysites, Jean d'Asie surtout, dont les récits curieux témoignent de la sollicitude de l'impératrice à l'égard des dissidents et de son ingéniosité à les secourir sans se mettre trop ouvertement en opposition avec les règlements officiels.

C'est évidemment sous son inspiration que le gouvernement modifie (531) son attitude à l'égard des Monophysites persécutés. Les moines qui, chassés des villes, surtout d'Amid et d'Edesse, ont dû chercher asile dans les solitudes de l'Euphrate, sont autorisés à rentrer dans leurs monastères. Un certain nombre se dirigent vers Constantinople, soit isolément, soit avec les évêques exilés, ceux-ci, Justinien se les fait expédier, pensant qu'on parviendra peut- être à les raisonner. Ils sont au nombre de 800 pour la plupart, les mésopotamiens, 500 environ, sont installés dans le palais d'Hormisdas, voisin de la demeure impériale.
On leur permet de vivre à leur guise, en pratiquant l'ascèse de leur pays : Mais ils ne sont pas autorisés à circuler en ville. En revanche les visiteurs ne leur manquent pas.
THÉODORA
On parle beaucoup de leur vie mortifiée : Leur étrangeté les rend populaires. L'impératrice les comble d'attentions et vient souvent s'édifier de leurs discours, l'empereur lui-même va quelquefois les voir. Tout cela n'est pas fait pour plaire au clergé, ni aux religieux orthodoxes. Ceux-ci ne sont pas au bout de leurs peines... Un moine d'Amid, appelé Zooras, qui, dans son pays, a mené la vie de stylite et conquis une grande, réputation de sainteté, réussit, grâce à la faveur de l'impératrice, à s'établir près du faubourg de Sycae (Galata) et Élie, le biographe de Jean de Telia, ne fait pas de différence entre les dispositions de Théodora et celles de Justinien. Ils sont très courus : La paroisse de Zooras attire l'entourage de Théodora. La mode est bientôt d'y faire baptiser les enfants. D'autres échappés du palais d'Hormisdas se répandent ou même s'établissent en ville... De jour en jour on voie croître leur audace.
Ils se vantent, si l'empereur les a admis à son audience, de lui avoir tenu des propos énormes.
Un certain Isaac va jusqu'à crever de son bâton et jeter au feu une image de Justinien. Il y a de quoi le faire pendre. Mais Théodora est si puissante ! On ferme les yeux sur les excès de ses protégés.

Cependant la cour poursuit son plan d'entente avec les dissidents. Justinien les met en rapport avec ses théologiens. Au bout de quelque temps les prélats et les moines monophysites présentent à l'empereur une requête où ils exposent leur foi. Là dessus s'engagent des discussions qui durent plus d'une année. Enfin on en vient (533) à un colloque en forme, qui a 3 séances. Il se tient dans une des salles du palais d'Hormisdas.
L'empereur n'assiste qu'à la dernière réunion, les autres sont présidées par le maître des offices Strategius.
Six évêques de chaque côté sont invités à y prendre part. Du côté orthodoxe ce sont Hypatius d'Ephèse - Démétrius de Philippes - Jean de Bizya - Innocent de Maronie - Anthime de Trébizonde et Etienne de Séleucie.

Nous sommes renseignés sur ce colloque par une lettre où l'évêque de Maronie, l'un des interlocuteurs diphysites, le raconte à Thomas (Mansi, t. VIII, p. 817). De cette pièce il ne subsiste, malheureusement, qu'une mauvaise version latine, publiée pour la première fois par Baronius, Ann., 532, c. 31.

Le parti monophysite est représenté par trois évêques d'Euphratésienne Serge de Cyrrhos - Thomas de Germanicie - Philoxène de Doliché, et trois évêques d'Osroène, Pierre est le principal personnage de son groupe. Avec les Orientaux il y a quelques moines et clercs, de l'autre côté 3 prêtres de Constantinople, les nonces d'Antioche et un moine Léonce, délégué des religieux de Palestine.

THÉODORA ET SA COUR
Le premier jour le débat porte sur les origines de la querelle. Sollicités de s'expliquer, les Orientaux conviennent qu'Eutychès a été hérétique, que Flavien l'a justement condamné, que Dioscore a eu tort de le recevoir à Ephèse sans un examen suffisant de sa doctrine, enfin que l'on ait eu raison de convoquer un nouveau concile à Chalcédoine. Jusque là tout va bien.
Le lendemain on aborde le fond des choses. Le concile de Chalcédoine a décrété les deux natures. C'est le point délicat. Les orthodoxes n'aiment pas qu'il en soit question. On a déjà vu que le pape Léon lui-même a fini par reconnaître qu'il vaut mieux ne pas insister sur ce point.

Persée : IV. Les protégés de Théodora

www.persee.fr/web/revues/.../mefr_0223-4874_1915_num_35_1_7113
de L Duchesne - ‎1915 - ‎Cité 5 fois - ‎Autres articles
Jean d'Asie, De beatis orientalibus, 2, et les documents du concile de Menas. ..... L'année 535 vit la mort du patriarche d'Alexandrie (8 février), du pape Jean II ...
https://books.google.fr/books?id=D-nGTmMj2eQC
1841
Il accepta et rejeta tour a tour les constitutions politiques qui naissaient des ... succéda à Boniface Il le 22 janvier 532, et mourut en 535. —Jean [II succéda à ... qui fut le 84“, ne régna que dans son lit, 0ù'il mourut au bout d'une année, en 686.

535 — Wikipédia

https://fr.wikipedia.org/wiki/535
Cette page concerne l'année 535 du calendrier julien. ... Le pape réagit immédiatement, se rend à Constantinople (2 février 536), où il détermine Justinien à ...
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