lundi 14 décembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 524

6 DÉCEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 524 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DÉCOUVERTE D’ÉLÉMENTS DU TRÉSOR DE BURGONDIE.

Le trésor de Gourdon est un ensemble de pièces d'orfèvrerie et de monnaies découvert en 1845 à Gourdon, en Saône-et-Loire et actuellement conservé au cabinet des médailles de la bibliothèque nationale de France pour l'orfèvrerie. Il se compose d'un calice, d'une patène en or cloisonné d'émaux et de grenats ainsi que de 104 monnaies, également en or, qui permettent de le dater de la période Mérovingienne.

La ville de Gourdon possède, au VIe siècle, un monastère, d'où peuvent provenir ces objets. Les monnaies retrouvées avec les objets ont permis de dater leur enfouissement vers 524 : On pense qu'un moine a pu cacher le tout de peur que l'abbaye soit pillée par une attaque Franque... Le trésor n'est découvert que fortuitement par une jeune bergère, Louise Forest, en 1845, dissimulé sous une tuile Romaine gravée d'une croix. Il est vendu le 20 juillet 1846 à Paris, le calice et la patène acquis par l'État tandis que les pièces sont dispersées.
Le calice est un petit objet, haut de 7,5 cm, pourvu d'un pied tronconique, d'une panse profonde et de 2 anses aviformes très stylisée  : L'oiseau n'est reconnaissable qu'à son bec et au grenat qui forme l'œil. La panse se divise en une partie godronnée au-dessus de laquelle se déploie un décor de fils d'or et de pierres (turquoises, grenats) cloisonnées taillées en forme de cœur et de palmettes.

Une fibule aquiliforme Wisigothique, VIe siècle, or cloisonné de grenats, Musée des antiquités de Madrid. On peut rapprocher la forme du calice de celle des canthares de céramique ou de métal utilisées à Rome pour le vin. Par contre, le décor est tout à fait « barbare », tant dans son iconographie que dans sa technique. En effet, alors que l'Empire Romain développe une architecture et des arts nécessitant des installations durables, comme la céramique, les « barbares » nomades créent des objets légers, facilement transportables, soit en particulier de l'orfèvrerie. Ce sont eux qui ont mis au point la technique du cloisonné, utilisée dans le calice de Gourdon, tout comme dans la patène d'ailleurs, et qui consiste à insérer une pierre en force entre des cloisons d'or.

De même, le motif des oiseaux pourrait faire référence à l'aigle de l'Empire romain, mais il est plus probable qu'il dérive du fond de motifs communs aux peuples dits « barbares ». On trouve des oiseaux dans de nombreuses pièces d'orfèvrerie tant Mérovingiennes que Wisigothes ou Lombardes.

La patène est un objet de forme rectangulaire, de 19,5 cm de longueur pour 12,5 cm de largeur, et profonde de 1,6 cm. Elle présente une bordure couverte de grenats cloisonnées, une croix également en grenats en son centre et quatre motifs cordiformes dans les coins en turquoise. On y retrouve ce syncrétisme entre tradition « barbare » du cloisonné et des cœurs, influence Romaine dans l'organisation bien structurée et symétrique, et religion chrétienne, adoptée par Clovis en 497 et qui transparaît ici dans la croix et la fonction de cet objet, à savoir présenter l'hostie. On peut noter que dans cet exemple très ancien, la patène n'est pas encore ronde et adaptée à la forme du calice, telle qu'elle le deviendra dès la période Carolingienne.

C'est la question ! Hier soir, à la séance de l'Académie des arts, sciences et belles lettres de Dijon : « Les Burgondes ont-ils existé ? »
Foin du suspens : L'orateur, Henri Gaillard de Sémainville, qui reçoit pour l'occasion le membre résidant de ladite académie, est tout de suite affirmatif.
Heureusement...
Sinon, imaginez le scoop, le buzz...
Les suicides...

Ce peuple Germain de l'Est, de migration en migration, sous la poussée des Huns, des Alains et autres Alamans, s'est installé en Sapaudia (pays des sapins, à l'origine du nom de Savoie) puis autour des villes actuelles de Genève, de Lyon et d'Autun...
Le royaume des Burgondes, étendu à son apogée, de Langres à Avignon et de Lausanne à Nevers, n'a pas même duré un siècle, de 443 à 534 environ.
Ni les rares sources écrites, ni la linguistique, ni la toponymie, ni l'archéologie n'apportent de suffisantes et convaincantes preuves de l'existence réelle d'une entité Burgonde.
De leur départ présumé de Bornholm (Burgundarholm, île Danoise de la Baltique) à leur passage sur les bords de la Vistule, puis du Main, à leur arrivée autour de Worms (et de Mayence, jumelée déjà à Dijon ?), au tout début du Ve siècle, à leur massacre (génocide ?) par les Huns, le regroupement des survivants (peut-être 25 000 seulement) en Sapaudia (Jura et région de Genève à l'origine) par Aetius afin de contenir les Alamans, les Burgondes ont été les acteurs d'un dramatique périple Européen.

Lorsqu'ils arrivent en Gaule, les Burgondes sont chrétiens déjà, mais dans la pensée arienne. A la suite du théologien Arius [256-336], ces chrétiens-là ne reconnaissaient pas la consubstantialité (la même substance divine) pour le Père et le Fils. L'arianisme sera condamné par le premier concile de Nicée en 325).
Les Burgondes sont-ils particulièrement raisonnables, sociables, souples, Malins ? Epicuriens ?...
Ils ne se comportent pas en conquérants barbares et brutaux, se mêlent aux populations Gallo-Romaines et paraissent se fondre dans le paysage local tout en respectant et imposant leurs rois et leurs lois... La fameuse loi Gombette, nommée ainsi en souvenir du roi Gondebaud (éduqué en grande partie à Rome), aura 2 visages : Lex Burgundionum pour les sujets Burgondes et Lex romana Burgundionum pour les habitants Gallo-Romains. Cette loi écrite prouve bien l'existence d'un particularisme, voire d'une civilisation Burgonde ! L'une des règles fondamentales de cette loi, comme chez la plupart des Germains, est celle de l'héritage équitable pour les enfants. Ainsi, à la mort du roi, le royaume est partagé entre les fils, et cela entraîne de nombreux et dévastateurs conflits.   

Quelques toponymes et quelques découvertes archéologiques donnent un avant-goût laconique d'une culture Burgonde. Il est toujours très difficile, pour les archéologues et les historiens, de différencier bien les divers apports des nombreuses troupes venues des pays Germains. 25 tombes retrouvées à Beaune (église Saint-Étienne), des fibules (à la forme d'oiseau ou de cheval), le bracelet dit du roi Gondioc (musée de Brou à Bourg-en-Bresse), le trésor de Gourdon, attestent-ils d'un art, ou seulement d'un artisanat Burgonde ?

Les Burgondes sont rapidement et bien romanisés, sans doute les familles sont-elles métissées avec les Gallo-Romains, peut-être même avec les Francs, les Goths, les Vandales... Oui ! les Vandales... qui eux continuent leur route jusques en Vandalousie !
Sigismond (†524), fils de Gondebaud et roi des Burgondes, abjure l'arianisme au tout début du VIe siècle et se convertit au catholicisme. Il entraîne dans sa foi nouvelle une grande partie de son peuple et l'abbaye d'Agaune  devient la capitale religieuse du futur Saint Sigismond (Saint-Maurice d'Agaune, dans le Valais).   Les luttes fratricides ou familiales (Gondemar contre Clodomir, bataille de Vézeronce en 524), l'ambition de Clovis (un vulgaire Franc ayant épousé Clotilde, nièce du roi Gondebaud) amènent la défaite de 534 (prise d'Autun) et le rattachement des possessions Burgondes au royaume des Francs... Mais le nom de Burgondie persiste dans les annales historiques... Et devient Bourgogne...
Notre Belle et Grande Bourgogne !

Sans doute originaires de Scandinavie, si l'on en croit les données linguistiques et toponymiques, les Burgondes (du latin Burgundiones) apparaissent dans l'histoire au Ier siècle de notre ère. Ils sont alors établis sur les rives Polonaises de la mer Baltique où ils séjournent jusqu'au IIIe siècle, avant d'entreprendre une nouvelle migration vers le sud-ouest, qui les conduit aux frontières du monde Romain.
Associés à une autre « nation » Germanique, celle des Alamans, les Burgondes tenteront en vain, peu après 260, de forcer le limes des champs Décumates, ligne fortifiée grâce à laquelle l'autorité Romaine a pu réduire la saillie délimitée par le Rhin et le Danube supérieurs, qui a été longtemps un coin enfoncé dans l'Empire.

Cet échec stabilise pour un siècle et demi les Burgondes, installés entre les monts de Thuringe et le Jura Souabe où ils seront en contact avec la civilisation Romaine toute proche. Lors de la grande invasion de 406, provoquée par l'arrivée des Huns en Occident, ils profitent des troubles pour pénétrer dans l'Empire et constituer sur le Rhin moyen un royaume dont la capitale est peut-être Worms.
Cette mainmise sur des terres d'Empire est entérinée par Rome sur la base d'un traité (foedus) qui fait de ce peuple Germanique son allié militaire (foederati = fédérés). Ce royaume, assez mal connu, est éphémère car les Huns l'anéantissent en 436 à la demande du « maître de la milice », le Romain Aetius, qui craint une expansion territoriale Burgonde vers la Belgique : Le souvenir de ces événements, au cours desquels une partie de la famille royale (dont le roi Guntiarius) et de l'aristocratie Burgondes périt, est à l'origine de la célèbre légende des Nibelungen...
Les survivants sont « déplacés » vers le sud et fixés en Sapaudia (Suisse Romande et Jura Français) où un nouveau foedus leur est accordé en 443, leur donnant pour mission de contenir la poussée Alémanique. La renaissance de la nation Burgonde est rapide et spectaculaire.

Elle se déroule lors de la deuxième expédition de la guerre que les rois Francs Clodomir, Childebert, Clotaire et Thierry ont engagée contre le roi Burgonde Sigismond leur cousin... Les rois Francs (hormis Thierry) sont en effet fils de Clotilde une princesse Burgonde qui n'est autre que la tante de Sigismond, lequel vient d'être tué, avec ses 2 fils, sur l'ordre de Clodomir...

Les écrits diffèrent sur l'issue de la bataille. Si l'on en croit Grégoire de Tours, proche des Francs, et à l'historiographie partisane, il écrit que ce sont eux qui ont gagné, les Francs voyant leur chef décapité ont eu un regain d'énergie et remporté la bataille. Agathias, historien de l’empereur Byzantin de Constantinople attribue la victoire aux Burgondes, enfin, Marius, évêque d'Avenches ne fait que signaler la bataille et la mort du roi.

Gondemar reste maître du terrain et le royaume Burgonde survit dix ans avant de succomber définitivement sous les coups des rois Francs. Quelques années plus tard, les frères de Clodomir ayant assassiné deux de leurs neveux, se partagent son royaume.

Un casque a été retrouvé dans une sépulture princière, dans les marais des Rippes de Pillardin sur la commune de Vézeronce. Il se trouve actuellement au Musée de l'Ancien Évêché de Grenoble.
Une élévation de terre, et toute en longueur dans ce paysage de plaines est appelée « Mollard de Coyne ». La légende dit que ce serait la sépulture du roi. Il s’avère cependant que ce monticule est naturel.
Sur le passage d’une ancienne voie romaine, Vézeronce-Curtin a joué dans l’histoire un rôle important dans la région.

Tout le monde a sans doute entendu parler de la bataille de Vézeronce en l’an 524... Le lieu est stratégique, près des grands axes de circulation, près des anciennes frontières (la Savoie n’est Française que depuis 1860). On peut encore voir ce qu'a été un bureau de douane : Une grosse maison, datant du XVIIIe siècle, au bas du village.

Le 1er janvier 1973, c’est la fusion de Vezeronce et Curtin. L’union de ces deux villages complémentaires redonne un certain dynamisme à cette nouvelle collectivité locale.
C’est toujours un lieu de passage : Au pied du coteau venant de la Tour du Pin et au centre de la vallée de Bourgoin à Chambéry, un peu au calme par rapport aux grands axes proches, fier de son habitat typique, plein de charme, notre village donne envie de s’y arrêter, voire de s’y installer.

C’est en extrayant de la tourbe, au lieu-dit « Pillardin », qu’un habitant de Curtin fait la découverte en 1871, d'un casque ancien et que celui-ci devient un abreuvoir pour les poules puis, un brocanteur l’achète pour la somme de 2,50 Francs, et le revend à un Monsieur Bron de Nivolas-Vermelle, qui lui-même le revend au Musée de Grenoble... Il est actuellement la propriété du Musée Dauphinois et souvent le fleuron d’expositions qui circulent dans toute l’Europe.

Ce qui est sûr, c’est que ce casque est un casque d’apparat et le couvre-chef d’un personnage important. C’est pourquoi on l’attribue à Clodomir, tué à Vézeronce lors de la bataille de 524.

Personne n’a encore retrouvé sa tombe, ce mystère excite toujours la curiosité des spécialités. Certaines légendes situent sur le « Mollard Kouane » le tombeau de Clodomir ou le site de la bataille.

Trésor de Gourdon — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trésor_de_Gourdon
Le trésor de Gourdon est un ensemble de pièces d'orfèvrerie et de ... les objets ont permis de dater leur enfouissement vers 524 : on pense qu'un moine aurait ...
Termes manquants : année
BURGONDES - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/burgondes/
L'année suivante, Clodomir repartit à l'attaque, cette fois au côté de son demi-frère Théodoric I er (ou Thierry I er). Il fut tué le 25 juin 524… Lire la suite ...

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