vendredi 25 décembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 516

14 DÉCEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 516 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

GONDEBAUD ROI FEDERATEUR MAIS INTRANSIGEANT

Les Burgondes (en Allemand Burgunden/Burgunder) sont un peuple Germanique appartenant au rameau Ostique, probablement originaire de l'île de Bornholm dans la mer Baltique.
Pline l'Ancien cite pour la première fois le nom de ce peuple au Ier siècle. Cet écrivain Romain le localise sur l’Oder, dans l'actuelle Pologne.
Les Burgondes participent aux invasions et migrations de la fin de l'Antiquité et du début du Moyen Âge, période durant laquelle ils s'établissent durablement dans le sud-est de la Gaule, comme peuple fédéré de l'Empire Romain.

À la fin du Ve siècle, profitant de l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident, les Burgondes fondent un royaume qu'ils étendent vers la Suisse Romande actuelle et le quart sud-est de la Gaule. Cependant, dès 534, le royaume des Burgondes est intégré au royaume des Francs Mérovingiens, dans le cadre duquel, à la fin du VIe siècle, il prend le nom de regnum Burgundiæ (« royaume de Burgondie » ou « royaume de Bourgogne »), dont est issu le nom actuel de la Bourgogne.
Le particularisme Burgonde, fondé sur la politique tolérante et habile d'harmonie inter-ethnique suivie par les rois Burgondes, notamment Gondebaud, promulgateur de la loi Gombette, se perpétue au Moyen Âge en un « sentiment national Bourguignon », selon l'expression de Maurice Chaume.
Gondebaud ou Gondovald, né avant 455, mort en 516, est roi des Burgondes à partir des années 470, d'abord avec ses frères, Godégisile, Gondemar et Chilpéric, puis seul à partir de 501.
Il s'est efforcé d'unir les Burgondes et les Gallo-Romains et a réussi à créer une entité et une identité commune à ces 2 peuples, forgeant un particularisme Burgonde, qui se perpétue même après l'intégration au royaume Franc des Mérovingiens, dans le regnum Burgundiae, à côté de la Neustrie et de l'Austrasie.
L'action législatrice de Gondebaud laisse son nom à la loi Gombette, élément de cohésion pour les habitants de la Burgundia.
Gondebaud est le petit-fils de Gondicaire, fondateur de la monarchie Burgonde, et le fils aîné de Gondioc, époux d'une sœur du Suève Ricimer, patrice des Romains vers 470.

Au début des années 470, Gondebaud est présent en Italie, où il fait ses débuts et où il reçoit une éducation raffinée à la cour impériale de Ravenne, aux côtés de Ricimer, patrice des Romains depuis 456 et véritable maître du gouvernement.
Gondebaud reçoit le titre de magister militum (« maître des milices ») de la Gaule, c'est-à-dire généralissime de l'Empire d'Occident, puis est élevé à la dignité de patrice à la mort de Ricimer en 472. L'empereur romain d'Occident Olybrius (maintenant je sais d'où cela vient) étant mort en 472, Gondebaud contribue à l'élection de son successeur, l'empereur Glycérius mais ne parvient pas à le maintenir face à l'opposition de l'empereur d'Orient Léon Ier qui impose Julius Nepos.

Gondebaud revient en Gaule vers 474. Gondioc étant mort vers cette date, le royaume Burgonde est dirigé par son frère Chilpéric Ier.
À la mort de Chilpéric, vers 480, Gondebaud devient roi des Burgondes conjointement avec ses 3 frères, selon la coutume Germanique de partage du royaume.

Chilpéric II et Gondemar sont morts assez rapidement, comme l'indique une lettre de l'évêque Avit de Vienne à Gondebaud, où il nous le montre affligé de la mort de ses frères :
« Autrefois vous pleuriez avec une émotion inexprimable la perte de vos frères et l'affliction de tout votre peuple s'associait à votre deuil royal. Et cependant, c'était la bonne fortune de votre royaume qui, en diminuant le nombre de personnages royaux, ne gardait à la vie que ce qui suffisait pour le commandement. ».

Cette disparition donne lieu à un débat historiographique. Au minimum, la responsabilité de leur mort est attribuée à Gondebaud. Une reconstruction un peu romancée envisage une tentative de renversement de Gondebaud par Chilpéric,et Gondemar, Godegisèle restant en dehors de l'affaire.
Gondebaud a d'abord été vaincu près d'Autun, puis a réussi à rétablir la situation et a pris les deux frères dans Vienne, Gondemar mourant au cours des combats et Chilpéric étant exécuté par Gondebaud.
ASSEMBLE EN CONSEIL
La documentation d'époque consiste essentiellement en un passage de Grégoire de Tours où celui-ci évoque formellement et de façon assez détaillée l'assassinat de Chilpéric et de son épouse par Gondebaud, mais sans en donner les circonstances.

« Gondioc a été roi des Burgondes : Il appartenait à la famille d'Athanaric, le roi persécuteur de qui nous avons parlé ci-dessus... Il a eu quatre fils : Gondebaud, Godégisèle, Chilpéric et Gondemar.
Gondebaud égorge Chilpéric son frère et noie la femme de celui-ci en lui attachant une pierre au cou. Il condamne à l'exil ses deux filles, Croma, et Clotilde. Or, comme Clovis envoie souvent des ambassades en Bourgogne, la jeune Clotilde est aperçue par ses ambassadeurs.
Comme ils l'ont trouvée élégante et sage et qu'ils ont su qu'elle est de famille royale, ils l'annoncent au roi Clovis. Sans tarder, celui-ci envoie à Gondebaud une ambassade pour la demander en mariage. Ce dernier n'osant pas opposer un refus la remet aux ambassadeurs, et ceux-ci, amenant la jeune fille, la présentent au plus vite au roi. »
— Grégoire de Tours, Historia Francorum, Livre II, paragraphe XXVIII, traduction Robert Latouche, Les classiques de l'histoire de France au Moyen Âge, volume 27, p. 116-117, in La Bourgogne au Moyen Âge, Académie de Dijon,

En ce qui concerne Gondemar, on n'a pas de renseignements sur les circonstances de sa disparition.
À la suite de la mort de Chilpéric et de Gondemar, un nouveau partage du royaume a lieu entre Gondebaud et Godégisile. Gondebaud établit sa capitale à Lyon et son frère s'installe à Genève.

En 491, Gondebaud consent à accorder la main de Clotilde, sa nièce, au roi des Francs Clovis Ier et le mariage a lieu vers 493.

En 492, Gondebaud entreprend une expédition contre les Ostrogoths en Ligurie et Lombardie, dont il sort victorieux. À la suite de cette expédition, une ambassade envoyée par Théodoric le Grand pour le rachat des prisonniers et la fille de Théodoric, Ostrogotha, est accordée en mariage au fils de Gondebaud, Sigismond.

En 496, le roi Burgonde apporte son aide à Clovis dans sa campagne contre les Alamans, achevée par la victoire Franque de Tolbiac, ce qui permet aux Burgondes d'étendre leurs frontières jusqu'à la Reuss, aux confins de l'actuelle Suisse.
SISGISMON
Le prosélytisme de Clotilde pour obtenir la conversion de Clovis, encore païen, à la religion chrétienne est couronné de succès après la victoire de Tolbiac. Clovis, baptisé à Reims par l'évêque Rémi, devient immédiatement catholique, ce qui amène l'épiscopat catholique du royaume Burgonde, l'évêque Avit en tête, à apporter son soutien au roi des Francs, Clovis étant salué comme « un nouveau Constantin »...

Malgré les efforts d'Avit, son ami, confident et conseiller, le roi Burgonde préfère rester arien comme la majorité de son peuple, tout en étant soucieux de maintenir la concorde entre les Burgondes et les Gallo-Romains catholiques. Le refus de Gondebaud de se convertir a sans doute été une occasion d'aller de l'avant pour Clovis. Mais Clotilde a aussi poussé, (selon la tradition) son mari à attaquer le responsable du meurtre de son père.
Gondebaud s'enferme à Avignon sous la protection des remparts de la ville. Le siège de la ville traînant en longueur, Clovis accepte de négocier... Gondebaud se reconnaît tributaire.

Après la guerre de l'année 500, un traité est conclu l'année suivante avec Clovis sur la rivière Quoranda, l'actuelle Cure, Gondebaud est désormais libre de se consacrer aux soins du gouvernement intérieur.
Il est à la fois rex Burgundionum et patricius Romanorum, ce qui fonde la légitimité de son pouvoir sur les Burgondes et sur les Gallo-Romains. Pétri de culture romaine (Avit de Vienne assure que Gondebaud « connaît les textes sacrés latins et grecs »), a parmi ses conseillers des lettrés Gallo-Romains : Placidus, Lucanus, Héraclius, Laconius, ainsi que Syagrius de Lyon, appelé par Sidoine Apollinaire novus Burgundionum Solon (« moderne Solon des Burgondes »), qui connaît la langue Burgonde.

Il s'efforce d'apaiser les tensions religieuses et de maintenir l'équilibre entre les Burgondes presque tous ariens et les Gallo-romains de confession catholique.
La coexistence des deux confessions se manifeste même au sein de la famille royale.
Lui-même continue de refuser de se convertir, mais son épouse Carétène, morte en 506 est catholique. Rheinhold Kaiser écrit : « Gondebaud joue un jeu complexe de soutien à l'Église arienne et de faveurs cachées, accordées par l'intermédiaire de son épouse Carétène aux catholiques ». Il pousse la confiance envers les catholiques et leur clergé jusqu'à remettre à l'évêque Avit de Vienne l'éducation de son fils Sigismond, qui se convertit au catholicisme vers 506.
L'équilibre entre les Gallo-Romains et les Burgondes est aussi maintenu par la règle voulant que deux comtes soient en fonction dans chaque cité, un Romain et un Burgonde, chacun jugeant selon son propre droit.

Le nom de Gondebaud reste attaché à l'œuvre législative de son règne :
la loi des Burgondes (lex Burgundionum), qui s'applique aux sujets Burgondes, et aux conflits « entre un Burgonde et un Romain », elle est couramment appelée, dès cette époque, lex Gundobada, puis par déformation lex Gumbata, formulation qui en français est devenue « loi Gombette » et comporte 88 chapitres au départ.
La loi romaine des Burgondes (lex romana Burgundionum), qui s'applique aux sujets Gallo-Romains, qui est une reprise du droit romain, c'est-à-dire à cette époque du code de Théodose, est aussi appelée « loi Papien » elle comporte 47 chapitres avec 176 articles.
Ces deux lois sont en fait des codes promulgués, selon l'opinion la plus générale, en 501/502.

Gondebaud est le premier souverain Germanique de Gaule à doter ses sujets d'un corps de lois nationales. À cette époque les lois s'attachent à la personne, à la nationalité et non au territoire, selon le principe de la « personnalité des lois ».
Le juge, avant toute décision, doit s'enquérir de la nationalité du plaignant ou de l'accusé.
La loi Gombette légifère dans le domaine de la propriété foncière, avec les règles de l'« hospitalité », c'est-à-dire les conditions du partage des terres, ainsi que les obligations réciproques de chacune des parties, entre les Burgondes, nouveaux venus, et les anciens propriétaires du sol.
Ce partage doit se faire sans violence, dévoilant ainsi le caractère plutôt pacifique des Burgondes... Elle légifère également sur les peines à infliger aux crimes et délits.

Selon Rheinhold Kaiser, il faut peut-être voir dans la conversion au catholicisme de Sigismond, gendre du roi des Ostrogoths, l'arien Théodoric le Grand, la cause du renversement d'alliance qui s'opère en faveur des Francs et au détriment des Goths.

En 507, Gondebaud fait cause commune avec Clovis dans la guerre contre les Wisigoths d'Alaric II. Un détachement conduit par Sigismond participe à la campagne qui se termine par la victoire de Vouillé.

En 508, Francs et Burgondes font toujours cause commune contre les Ostrogoths à qui ils tentent de prendre la Provence. Mais ils sont mis en déroute par les généraux de Théodoric le Grand, Ibba et Mammo, qui les obligent à lever le siège d'Arles. Gondebaud ne peut recouvrer la possession d'Arles et Marseille.

VILLE BURGONDE
Voulant éviter les inconvénients du système Germanique de succession, qu'il a connu au début de son règne, Gondebaud applique le système de la primogéniture. Quelques années avant sa mort en 516, il fait reconnaître par les grands du royaume son fils aîné Sigismond comme son successeur présomptif.

Gondebaud a pour épouse Carétène, une catholique avec laquelle il a deux enfants légitimes :
Sigismond, roi des Burgondes de 516 à 523 ;
Godomar III, roi des Burgondes de 524 à 534.

Le nom de Burgundia apparaît dans une lettre de Cassiodore rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand, peut-être pour désigner le royaume des Burgondes. Mais Reinhold Kaiser, pense que Burgundia ne désigne ici que les Burgondes, le sens territorial n'apparaît que dans Marius d'Avenches, à propos de la conquête du royaume par les Mérovingiens en 534, puis dans Grégoire de Tours.

Gondebaud décède en 516, ayant placé son royaume sur le chemin de la paix et de la prospérité. Il a pour seul héritier son fils Sigismond, malgré la présence de son frère Godomar. Sigismond a épousé vers 493 Ostrogotha, la fille arienne du roi d'Italie Théodoric le Grand, renforçant l'influence arienne à la cour de Gondebaud. Ostrogotha lui donne un fils nommé Sigéric. Comme son père, Sigismond a reçu de l'empereur d'Orient Anastase, le titre de patrice. Il a été associé au trône autour de 505/513 en le faisant couronner à Carouge, lui donnant à gouverner la partie du royaume Burgonde qui comprend l’Helvétie occidentale et la Séquanie, Sigismond ayant Genève pour capitale.

En 517 Sigismond fait convoquer un concile à Épaone, ville aujourd'hui identifiée à Saint-Romain d'Albon, afin de régler diverses questions relatives aux relations entre nicéens et ariens. L'esprit d'intolérance se faisant jour dans les propositions des prélats, Avit se voit obliger de modérer le zèle de ses collègues.
BOUCLE DU MAIN (WISBADEN)
En tant que fervent nicéen, Sigismond peut compter sur l'appui et la sympathie de tous les prélats de l'orthodoxie nicéenne, mais il commet une première maladresse en voulant maintenir sa prérogative royale contre le haut clergé dans l'affaire du mariage de Stephanus, un haut fonctionnaire du royaume. Le mariage étant considéré comme illicite, Stephanus est excommunié. Sigismond intervient vigoureusement auprès des évêques pour demander la levée de la sanction. L'épiscopat refuse et confirme la sentence d'excommunication. Sigismond est obligé d'accepter la décision, mais il s'est aliéné le soutien de ceux sur lesquels il pouvait le plus compter.


Gondebaud — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gondebaud
Gondebaud ou Gondovald, né avant 455, mort en 516, est roi des Burgondes à partir des années 470, d'abord avec ses frères, Godégisile, Gondemar et ...

Histoire generale et particuliere de Bourgogne, avec des ...
https://books.google.fr/books?id=N0ZW6HXxO-AC
Urbain Plancher, ‎Defay - 1739
Ce titre contient quatre chofès > l'année du règne du Prince qui le donne , les ... de Sigifinond qui régna fèul depuis l'année 516 que mourut Gondebaud fon ...

Gondebaud, et les derniers rois de Burgondie
www.cervelleslibres.info/gondebaud.htm
Gondebaud (v 455 - 516), et les derniers rois de Burgondie (Bourgogne) ... une victoire qu'ils vont payer de leur indépendance, une dizaine d'années plus tard.


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