30
NOVEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 530 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
PHILAE SAUVÉE DES EAUX.
Philæ,
aussi orthographiée Philae, en grec ancien Φιλαί /
Philai, en égyptien ancien Pilak],
P'aaleq, est une île d'Égypte submergée dans les années 1970 par
la hausse du niveau du lac de retenue de l'ancien barrage d'Assouan
suite à la construction du haut barrage. Les temples et monuments
édifiés sur l'île aux époques pharaoniques et gréco-romaines ont
été déplacés sur l'île voisine d'Aguilkia, aussi appelée Philæ
par commodité, notamment auprès des touristes.
Philæ
est située au sud d'Assouan, entre l'ancien barrage d'Assouan au
nord-ouest et le haut barrage d'Assouan au sud, juste à l'est de
l'île de Biggeh et au sud-est de l'île d'Aguilkia distante
d'environ 300 mètres. Avec la remontée des eaux provoquée par
la construction des deux barrages d'Assouan, l'île est engloutie à
l'exception de son point culminant émergeant sous la forme d'un
rocher. Avant sa submersion, l'île avait la forme d'un oiseau...
Le
temple d'Isis, situé dans le quart sud-ouest de l'île, est la
principale construction de Philæ.
L'esplanade
située devant le premier pylône est fermée par un portique aux
chapiteaux variés. Le mur occidental est percé de fenêtres donnant
sur l'île de Biggeh, désormais un petit îlot depuis le déplacement
du temple, et d'un escalier entre la 12e et la 13e colonne menant à
un nilomètre.
La
corniche du portique est décorée de disques solaires situés
précisément face aux temples d'Arensnouphis, de Biggeh et d'Imhotep
et le plafond est orné de vautours aux ailes déployées regardant
vers l'ouest.
La
construction du temple de Philae débute sous le règne d’un des
derniers pharaons de l’époque pharaonique, Nectanebo Ier (XXXe
dynastie). C’est plus tard sous la domination Grecque que la
majorité des édifices seront ajoutés, avec notamment le grand
temple d’Isis. Il sera terminé par les Romains avec l’ajout
entre autre du kiosque de Trajan.
Ce
temple est l’un des temples d’époque Ptolémaïque le mieux
conservé d’Égypte (avec le temple d’Edfou et le complexe
d’Abydos) c'est l’un des sanctuaires les plus importants d’Égypte
et de Nubie jusqu’en 531, date à laquelle l’empereur Justinien
ordonne sa fermeture.
Isis
est très populaire à l’époque Romaine et son culte s'est
maintenu dans l'île jusqu'au début du VIe siècle de notre ère,
ceci même après la fermeture des temples Égyptiens (à cette
époque la quasi totalité de Égypte a été christianisée) imposée
par le décret de Théodose en 391.
Pendant
cette période d'activité du culte, tous les 10 jours, l'effigie
d'Isis quitte son temple de Philae pour rejoindre son époux, Osiris,
sur l'île de Biggeh (à quelques centaines de mètres de l’île de
Philae). C’est sur cette île qu’Osiris a été enseveli après
que ses membres disjoints ont été réunis par son épouse Isis.
D’après
les textes gravé sur la porte d’Hadrien, nul être humain n’est
autorisés à débarquer sur l’île hormis le grand prête et ses
confrères qui s’y rendent chaque jour.
Suite
à sa fermeture, le temple est alors transformé par les Coptes en
églises qui seront actives jusqu’au XIIIe siècle. Des croix
Coptes fleurissent sur les murs et les piliers du temple. On retrouve
encore aujourd’hui des bas-reliefs qui présentent par exemple le
dieu Amon partiellement martelé, la tête étant remplacée par une
croix copte mais le reste du corps étant intact, y compris ses
attributs divins.
Le
temple d'Isis à Philæ, situé dans le quart sud-ouest de l'île,
est la principale construction de Philæ. C'est l'un des sanctuaires
majeurs de la déesse en Égypte. C'est l'ultime lieu de culte de la
déesse.
Outre
le temple d'Isis, Philæ est aussi composé d'autres temples et
chapelles tels un mammisi et une chapelle d'Hathor, de deux
nilomètres, d'un temple d'Horus et de constructions Romaines
représentées par le kiosque de Trajan, un temple d'Auguste, d'une
porte et d'un quai Romain.
Les
débuts du culte d'Isis à Philæ n'ont pu être déterminés avec
précision. À l'origine, le lieu est voué à la déesse Hathor sous
la forme de la lionne Tefnout, maîtresse de la Nubie. La légende
dit que venant du sud, elle s'est arrêtée pour la première fois en
ce lieu.
Hathor
est ensuite assimilée à Isis, notamment parce que le tombeau
d'Osiris, son époux, se trouve sur l'île voisine de Biggeh. Le
temple est alors un lieu de rencontres pacifiques entre les Égyptiens
durant les périodes Ptolémaïques et Romaines et les tribus
Nubiennes des Nobades et des Blemmyes qui font des incursions dans
cette région frontalière de l'Empire Romain d'Orient au Ve siècle.
La
présence Nubienne à Philæ est telle que lorsque les cultes païens
sont interdits dans l'Empire Romain d'Orient, le culte d'Isis reste
autorisé à Philæ pour les seuls Nubiens qui peuvent même
emprunter la statue de la déesse et l'emporter dans leur pays à
partir de 453.
Avec
l'évangélisation de la Nubie le culte d'Isis à Philæ est
définitivement interdit par l'empereur Justinien et le temple est
transformé en église... Des croix Coptes fleurissant sur les murs
et les piliers du temple.
Après
la construction en 1894 par les Britanniques du premier barrage
d'Assouan, la montée des eaux du Nil qui forment alors un lac de
retenue noie 10 mois sur 12 l'île de Philæ. Les temples et les
constructions de l'île sont alors partiellement ou totalement sous
les eaux pendant une grande partie de l'année au grand regret de
Pierre Loti :
« La
noyade de Philæ vient, comme on sait, d'augmenter de 75 millions de
livres le rendement annuel des terres environnantes. Encouragés par
ce succès, les Britanniques vont, l'année prochaine, élever encore
de 6 mètres le barrage du Nil, du coup, le sanctuaire d'Isis a
complètement plongé, la plupart des temples antiques de la Nubie
sont aussi dans l'eau, et des fièvres infecteront le pays. Mais cela
permet de faire de si productives plantations de coton ! »...
— Pierre
Loti, La mort de Philæ, p. 228.
Pendant
70 ans, la visite du temple de Philæ se fait en barque et offre des
paysages qui ravissent les romantiques de l'époque :
« Nous
y entrons avec notre barque […] Mais combien il est adorable ainsi,
le kiosque de Philæ […] »
— Pierre
Loti, La mort de Philæ, p. 223.
LE TEMPLE DE PHILAE |
En
1960, après plusieurs années de tractations politiques et
d'arrangements financiers, les travaux de construction du haut
barrage d'Assouan débutent sous l'impulsion du président Gamal
Abdel Nasser. (et des dirigeants de l'URSS)
Ce
projet constitue une nouvelle menace pour Philæ car l'île se trouve
entre les deux barrages. Le lac de retenue de l'ancien barrage
d'Assouan est alors transformé en bief dans le cadre de ce projet.
Il est prévu d'abaisser le niveau moyen de ce lac qui atteindra
alors le premier pylône du temple d'Isis à la moitié de sa
hauteur, permettant aux ruines d'être en plus grande partie à l'air
libre.
Mais
cette transformation en bief par la hausse du niveau de la nappe
phréatique signifie aussi que l'île ne pourra plus être totalement
à sec pendant une partie de l'année. De plus, les fluctuations
quotidiennes du niveau du lac atteindront 6 mètres d'amplitude,
provoquant une érosion accrue des pierres et une accélération de
la disparition des ruines.
Le
sauvetage de Philæ est alors décidé et la solution retenue est la
même que pour les temples d'Abou Simbel quelques années plus tôt :
Le démontage des ruines et leur reconstruction sur un nouveau site à
l'abri des eaux du lac. Ce déplacement est orchestré par le
ministère de la Culture d'Égypte, les services d'archéologie du
Caire ainsi que l'Unesco, sa réalisation étant confiée à
Christiane Desroches Noblecourt, une égyptologue Française à
l'origine du sauvetage d'autres temples menacés par les eaux du lac
Nasser dont ceux d'Abou Simbel.
Afin
de pouvoir travailler sur les ruines, un batardeau est construit tout
autour de Philæ. Celui-ci est constitué de deux parois métalliques
de dix-sept mètres de hauteur espacées de douze mètres constituées
de 850 rideaux d'acier pesant 1 276 tonnes.
L'espace
entre ces deux parois est alors rempli de 200 000 m3 de
sable afin de contrecarrer la pression exercée par l'eau du lac une
fois l'île asséchée. Les ruines nettoyées du limon accumulé sont
alors photographiées en stéréoscopie afin de dresser le plan exact
des monuments de l'île en conservant fidèlement leur taille et leur
disposition entre eux. L'élaboration de ce cadastre effectué par
l'IGN Français a nécessité 600 enregistrements photogrammétriques
de 95 % de la surface des ruines.
Le
déplacement des temples à proprement parler commence avec le
découpage des ruines et leur transport par barges vers un site de
stockage provisoire. Entre temps, l'île d'Aguilkia située à
environ 300 mètres au nord-ouest de Philæ est préparée en vue
d'accueillir les ruines. L'île est arasée sur une trentaine de
mètres et son rivage est redessiné en forme d'oiseau afin de
reproduire la forme originelle de Philæ... Le sauvetage du temple de
Philae a été rendu possible par l'impressionnant projet de
sauvetage des temples Nubiens lancé par Christiane
Desroches-Noblecourt et André Malraux. Ce projet pharaonique va
permettre de sauver des eaux plus des quatorze temples Nubiens dont
les très célèbres temples d’Abou Simbel.
Les
monuments sont alors découpés en près de 49 000 blocs de grès
soigneusement numérotés et transférés 300 mètres plus au nord.
Le remontage des temples s’achève deux ans plus tard. Les premiers
blocs arrivent le 9 septembre 1974
Ce
sauvetage, qui a coûté 15 millions de dollars américains de
l'époque, est financé par des dons faits à l'Unesco de la part de
23 États ainsi que par les revenus d'expositions sur l'Égypte
antique à travers le monde...
Malheureusement,
des dizaines d'autres sites archéologiques d'Égypte jugés de
moindre importance mais qui font encore l'objet de recherches, ont
été définitivement engloutis par la montée des eaux.
LE PAVILLON DE TRAJAN |
Avec
l'arrivée du tourisme de masse en Égypte dans la deuxième moitié
du XXe siècle et le déplacement des ruines facilitant leur
accès, Philæ est devenue une des destinations les plus populaires
du pays. En haute saison touristique, plusieurs milliers de visiteurs
peuvent s'y rendre chaque jour. Leur accès est garanti par un
service de petites embarcations à moteur accostant à un débarcadère
situé dans le sud de l'île. Le soir, les visites classiques du
temple s'arrêtent mais les touristes peuvent se rendre sur l'île
pour un spectacle son et lumière.
Temple
d'Isis (Philæ) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_d'Isis_(Philæ)
Le
temple d'Isis à Philæ, situé dans le quart sud-ouest de l'île,
est la principale ... C'est l'ultime lieu de culte de la déesse ;
vers 530 la fermeture du temple est …
L'Egypte
bea-vira.pagesperso-orange.fr/egypte.htm
Nous
avons pris ensuite un petit bateau pour visiter le temple de Philae
sur l'Île de l'Agika. .... Le culte d'Isis a été maintenu jusqu'à
la fermeture du temple en 537 et sa transformation en église. ...
fonds pour la construction du barrage d'Assouan, projet de Nasser
depuis plusieurs années. ... Sa longueur est de 1 530 km.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire