samedi 5 décembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 530

30 NOVEMBRE 2015...
Cette page concerne l'année 530 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

PHILAE SAUVÉE DES EAUX.

Philæ, aussi orthographiée Philae, en grec ancien Φιλαί / Philai, en égyptien ancien Pilak], P'aaleq, est une île d'Égypte submergée dans les années 1970 par la hausse du niveau du lac de retenue de l'ancien barrage d'Assouan suite à la construction du haut barrage. Les temples et monuments édifiés sur l'île aux époques pharaoniques et gréco-romaines ont été déplacés sur l'île voisine d'Aguilkia, aussi appelée Philæ par commodité, notamment auprès des touristes.

Philæ est située au sud d'Assouan, entre l'ancien barrage d'Assouan au nord-ouest et le haut barrage d'Assouan au sud, juste à l'est de l'île de Biggeh et au sud-est de l'île d'Aguilkia distante d'environ 300 mètres. Avec la remontée des eaux provoquée par la construction des deux barrages d'Assouan, l'île est engloutie à l'exception de son point culminant émergeant sous la forme d'un rocher. Avant sa submersion, l'île avait la forme d'un oiseau...

Le temple d'Isis, situé dans le quart sud-ouest de l'île, est la principale construction de Philæ.
L'esplanade située devant le premier pylône est fermée par un portique aux chapiteaux variés. Le mur occidental est percé de fenêtres donnant sur l'île de Biggeh, désormais un petit îlot depuis le déplacement du temple, et d'un escalier entre la 12e et la 13e colonne menant à un nilomètre.
La corniche du portique est décorée de disques solaires situés précisément face aux temples d'Arensnouphis, de Biggeh et d'Imhotep et le plafond est orné de vautours aux ailes déployées regardant vers l'ouest.

La construction du temple de Philae débute sous le règne d’un des derniers pharaons de l’époque pharaonique, Nectanebo Ier (XXXe dynastie). C’est plus tard sous la domination Grecque que la majorité des édifices seront ajoutés, avec notamment le grand temple d’Isis. Il sera terminé par les Romains avec l’ajout entre autre du kiosque de Trajan.
Ce temple est l’un des temples d’époque Ptolémaïque le mieux conservé d’Égypte (avec le temple d’Edfou et le complexe d’Abydos) c'est l’un des sanctuaires les plus importants d’Égypte et de Nubie jusqu’en 531, date à laquelle l’empereur Justinien ordonne sa fermeture.

Isis est très populaire à l’époque Romaine et son culte s'est maintenu dans l'île jusqu'au début du VIe siècle de notre ère, ceci même après la fermeture des temples Égyptiens (à cette époque la quasi totalité de Égypte a été christianisée) imposée par le décret de Théodose en 391.

Pendant cette période d'activité du culte, tous les 10 jours, l'effigie d'Isis quitte son temple de Philae pour rejoindre son époux, Osiris, sur l'île de Biggeh (à quelques centaines de mètres de l’île de Philae). C’est sur cette île qu’Osiris a été enseveli après que ses membres disjoints ont été réunis par son épouse Isis.
D’après les textes gravé sur la porte d’Hadrien, nul être humain n’est autorisés à débarquer sur l’île hormis le grand prête et ses confrères qui s’y rendent chaque jour.
Suite à sa fermeture, le temple est alors transformé par les Coptes en églises qui seront actives jusqu’au XIIIe siècle. Des croix Coptes fleurissent sur les murs et les piliers du temple. On retrouve encore aujourd’hui des bas-reliefs qui présentent par exemple le dieu Amon partiellement martelé, la tête étant remplacée par une croix copte mais le reste du corps étant intact, y compris ses attributs divins.

Le temple d'Isis à Philæ, situé dans le quart sud-ouest de l'île, est la principale construction de Philæ. C'est l'un des sanctuaires majeurs de la déesse en Égypte. C'est l'ultime lieu de culte de la déesse.
Outre le temple d'Isis, Philæ est aussi composé d'autres temples et chapelles tels un mammisi et une chapelle d'Hathor, de deux nilomètres, d'un temple d'Horus et de constructions Romaines représentées par le kiosque de Trajan, un temple d'Auguste, d'une porte et d'un quai Romain.

Les débuts du culte d'Isis à Philæ n'ont pu être déterminés avec précision. À l'origine, le lieu est voué à la déesse Hathor sous la forme de la lionne Tefnout, maîtresse de la Nubie. La légende dit que venant du sud, elle s'est arrêtée pour la première fois en ce lieu.
Hathor est ensuite assimilée à Isis, notamment parce que le tombeau d'Osiris, son époux, se trouve sur l'île voisine de Biggeh. Le temple est alors un lieu de rencontres pacifiques entre les Égyptiens durant les périodes Ptolémaïques et Romaines et les tribus Nubiennes des Nobades et des Blemmyes qui font des incursions dans cette région frontalière de l'Empire Romain d'Orient au Ve siècle.

La présence Nubienne à Philæ est telle que lorsque les cultes païens sont interdits dans l'Empire Romain d'Orient, le culte d'Isis reste autorisé à Philæ pour les seuls Nubiens qui peuvent même emprunter la statue de la déesse et l'emporter dans leur pays à partir de 453.
Avec l'évangélisation de la Nubie le culte d'Isis à Philæ est définitivement interdit par l'empereur Justinien et le temple est transformé en église... Des croix Coptes fleurissant sur les murs et les piliers du temple.

Après la construction en 1894 par les Britanniques du premier barrage d'Assouan, la montée des eaux du Nil qui forment alors un lac de retenue noie 10 mois sur 12 l'île de Philæ. Les temples et les constructions de l'île sont alors partiellement ou totalement sous les eaux pendant une grande partie de l'année au grand regret de Pierre Loti :
« La noyade de Philæ vient, comme on sait, d'augmenter de 75 millions de livres le rendement annuel des terres environnantes. Encouragés par ce succès, les Britanniques vont, l'année prochaine, élever encore de 6 mètres le barrage du Nil, du coup, le sanctuaire d'Isis a complètement plongé, la plupart des temples antiques de la Nubie sont aussi dans l'eau, et des fièvres infecteront le pays. Mais cela permet de faire de si productives plantations de coton ! »...
— Pierre Loti, La mort de Philæ, p. 228.

Pendant 70 ans, la visite du temple de Philæ se fait en barque et offre des paysages qui ravissent les romantiques de l'époque :
« Nous y entrons avec notre barque […] Mais combien il est adorable ainsi, le kiosque de Philæ […] »
— Pierre Loti, La mort de Philæ, p. 223.

LE TEMPLE DE PHILAE
En 1960, après plusieurs années de tractations politiques et d'arrangements financiers, les travaux de construction du haut barrage d'Assouan débutent sous l'impulsion du président Gamal Abdel Nasser. (et des dirigeants de l'URSS)

Ce projet constitue une nouvelle menace pour Philæ car l'île se trouve entre les deux barrages. Le lac de retenue de l'ancien barrage d'Assouan est alors transformé en bief dans le cadre de ce projet. Il est prévu d'abaisser le niveau moyen de ce lac qui atteindra alors le premier pylône du temple d'Isis à la moitié de sa hauteur, permettant aux ruines d'être en plus grande partie à l'air libre.
Mais cette transformation en bief par la hausse du niveau de la nappe phréatique signifie aussi que l'île ne pourra plus être totalement à sec pendant une partie de l'année. De plus, les fluctuations quotidiennes du niveau du lac atteindront 6 mètres d'amplitude, provoquant une érosion accrue des pierres et une accélération de la disparition des ruines.

Le sauvetage de Philæ est alors décidé et la solution retenue est la même que pour les temples d'Abou Simbel quelques années plus tôt : Le démontage des ruines et leur reconstruction sur un nouveau site à l'abri des eaux du lac. Ce déplacement est orchestré par le ministère de la Culture d'Égypte, les services d'archéologie du Caire ainsi que l'Unesco, sa réalisation étant confiée à Christiane Desroches Noblecourt, une égyptologue Française à l'origine du sauvetage d'autres temples menacés par les eaux du lac Nasser dont ceux d'Abou Simbel.

Afin de pouvoir travailler sur les ruines, un batardeau est construit tout autour de Philæ. Celui-ci est constitué de deux parois métalliques de dix-sept mètres de hauteur espacées de douze mètres constituées de 850 rideaux d'acier pesant 1 276 tonnes.
L'espace entre ces deux parois est alors rempli de 200 000 m3 de sable afin de contrecarrer la pression exercée par l'eau du lac une fois l'île asséchée. Les ruines nettoyées du limon accumulé sont alors photographiées en stéréoscopie afin de dresser le plan exact des monuments de l'île en conservant fidèlement leur taille et leur disposition entre eux. L'élaboration de ce cadastre effectué par l'IGN Français a nécessité 600 enregistrements photogrammétriques de 95 % de la surface des ruines.

Le déplacement des temples à proprement parler commence avec le découpage des ruines et leur transport par barges vers un site de stockage provisoire. Entre temps, l'île d'Aguilkia située à environ 300 mètres au nord-ouest de Philæ est préparée en vue d'accueillir les ruines. L'île est arasée sur une trentaine de mètres et son rivage est redessiné en forme d'oiseau afin de reproduire la forme originelle de Philæ... Le sauvetage du temple de Philae a été rendu possible par l'impressionnant projet de sauvetage des temples Nubiens lancé par Christiane Desroches-Noblecourt et André Malraux. Ce projet pharaonique va permettre de sauver des eaux plus des quatorze temples Nubiens dont les très célèbres temples d’Abou Simbel.

Les monuments sont alors découpés en près de 49 000 blocs de grès soigneusement numérotés et transférés 300 mètres plus au nord. Le remontage des temples s’achève deux ans plus tard. Les premiers blocs arrivent le 9 septembre 1974

Ce sauvetage, qui a coûté 15 millions de dollars américains de l'époque, est financé par des dons faits à l'Unesco de la part de 23 États ainsi que par les revenus d'expositions sur l'Égypte antique à travers le monde...
Malheureusement, des dizaines d'autres sites archéologiques d'Égypte jugés de moindre importance mais qui font encore l'objet de recherches, ont été définitivement engloutis par la montée des eaux.

LE PAVILLON DE TRAJAN
Avec l'arrivée du tourisme de masse en Égypte dans la deuxième moitié du XXe siècle et le déplacement des ruines facilitant leur accès, Philæ est devenue une des destinations les plus populaires du pays. En haute saison touristique, plusieurs milliers de visiteurs peuvent s'y rendre chaque jour. Leur accès est garanti par un service de petites embarcations à moteur accostant à un débarcadère situé dans le sud de l'île. Le soir, les visites classiques du temple s'arrêtent mais les touristes peuvent se rendre sur l'île pour un spectacle son et lumière.


Temple d'Isis (Philæ) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Temple_d'Isis_(Philæ)
Le temple d'Isis à Philæ, situé dans le quart sud-ouest de l'île, est la principale ... C'est l'ultime lieu de culte de la déesse ; vers 530 la fermeture du temple est …

L'Egypte
bea-vira.pagesperso-orange.fr/egypte.htm
Nous avons pris ensuite un petit bateau pour visiter le temple de Philae sur l'Île de l'Agika. .... Le culte d'Isis a été maintenu jusqu'à la fermeture du temple en 537 et sa transformation en église. ... fonds pour la construction du barrage d'Assouan, projet de Nasser depuis plusieurs années. ... Sa longueur est de 1 530 km.

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