mercredi 30 septembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 597

25 SEPTEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 597 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'ASCENSION DE FREDEGONDE PAR SES MÉFAITS

FREDEGONDE ET L’ÉVÊQUE PRÉTEXTÂT
Frédégonde, Fried Gund en vieux francique, Fried (paix) et Gund (bataille), née vers 545, morte en 597 à Paris, est reine de Neustrie après son mariage avec le roi Mérovingien Chilpéric Ier. Avec la reine Brunehaut, elle fait partie des protagonistes essentielles de la longue période de guerres entre rois Francs, commencée en 570 et achevée en 613 par la victoire de son fils Clotaire II. La vie de Frédégonde se déroule dans le cadre territorial et politique issu du partage du royaume Franc effectué en 561 à la mort de Clotaire, fils de Clovis et père de Chilpéric...

À la mort de Clovis, en 511, 4 royaumes ont été créés avec pour capitales : Reims, Soissons, Paris et Orléans, l'Aquitaine étant répartie séparément. Dans les années 550, Clotaire, dernier survivant des 4 frères reconstitue l'unité du royaume Franc, augmenté du territoire Burgonde (Burgundia, Burgondie, Bourgogne) conquis entre temps.

En 561, les 4 fils de Clotaire effectuent un partage analogue à celui de 511 : Sigebert à Reims (puis Metz).
Chilpéric à Soissons.
Caribert à Paris
Gontran à Orléans (puis Chalon).
Ce dernier royaume incluant maintenant le territoire Burgonde conquis entre temps. Ils se répartissent de nouveau l'Aquitaine séparément.

Grégoire de Tours décrit Frédégonde comme une femme cruelle bien qu'elle apparaisse également donnant asile à une jeune fille bannie de sa ville ou cherchant à apaiser une querelle entre Francs.
Il faut savoir que leurs auteurs sont de parti pris, Grégoire, évêque de Tours, est même un acteur des conflits de l'époque et un partisan du roi d'Austrasie, Sigebert Ier.

Par contre Venance Fortunat la décrit comme une reine avisée et d'une aide précieuse pour le roi. Il est à noter que ses contemporains n'hésitent pas également à user du meurtre et de la torture.

La chronique de Frédégaire, du VIIe siècle, commencée en 584, est en revanche hostile à Brunehaut.

Frédégonde est probablement une suivante de la reine Audevère, première épouse de Chilpéric. Née à Angicourt (actuelle Oise), dans une famille de serfs.
Le roi en fait rapidement sa concubine...
Mais, désirant une aussi noble alliance que celle de Sigebert, qui a épousé la princesse Wisigothe Brunehaut, fille d'Athanagild, Chilpéric épouse, en 566, Galswinthe, sœur aînée de Brunehaut...
Déçue par son mariage et menacée de répudiation, Galswinthe demande à retourner en Espagne.
En 568, elle est trouvée étranglée dans son lit. Après quelques jours de veuvage, Chilpéric épouse Frédégonde.

PIERRE TOMBALE DE FREDEGONDE
Pour apaiser la colère de la reine Brunehaut, Sigebert convoque Chilpéric à une assemblée présidée par leur frère Gontran. Celui-ci décide qu'à titre de compensation (wergeld), les cités de (Bordeaux, Limoges, Cahors, Béarn, Bigorre) reçues par Galswinthe à titre de douaire, deviennent immédiatement la propriété de Brunehaut et de ses héritiers.
Chilpéric semble se soumettre à la décision de ses frères pour gagner du temps, mais il ne tient pas son engagement et se lance au contraire dans une guerre contre Sigebert, d'abord en Aquitaine, puis dans le royaume de Metz.

En 575, Sigebert réplique en lançant à partir de Paris 2 attaques, l'une vers Rouen, l'autre vers la Picardie. Chilpéric, après que son armée ait fait défection, s'enferme dans Tournai, tandis que Sigebert obtient le ralliement d'une partie de son armée à Vitry, près d'Arras : Il est même « hissé sur le pavois », c'est-à-dire reconnu comme roi. Mais il est assassiné juste après par 2 leudes envoyés de Chilpéric et de Frédégonde.

La situation de la Neustrie se rétablit alors. Chilpéric s'empare de Paris, le successeur de Sigebert, Childebert II, lui échappe. L'année suivante, Brunehaut réussit à séduire et à épouser le fils de Chilpéric, Mérovée, fils d'une première épouse, Audovère ; Mérovée est par ailleurs le filleul de Prétextat.
Chilpéric réagit à cet acte de rébellion en faisant déposer Prétextat par une assemblée d'évêques, il fait aussi tonsurer Mérovée, qui est ensuite assassiné (577), peut-être à l'instigation de Frédégonde...

Brunehaut réussit à s'échapper et rejoint Childebert II, devenant régente du royaume de Metz.

En 580, disparaît aussi un autre fils d'Audovère et Chilpéric, Clovis, puis Audovère (580), Basine, subit de mauvais traitements.
Frédégonde est de nouveau soupçonnée d'être responsable de ces événements, elle veut assurer à sa propre descendance la succession de Chilpéric.
Cependant ses propres enfants meurent en bas âge :
Le petit Samson, né pendant le siège de Tournai fin 575, mort avant 5 ans, Dagobert (580-580)
Chlodebert (565/570-580)17 en septembre/ octobre 580 
Thierry (582-584).

Au printemps 584, naît un fils de Chilpéric et Frédégonde : Le futur Clotaire, dont la naissance n'est pas annoncée pour protéger le seul héritier vivant, et qui est d'abord placé à l'abri dans la villa de Vitry, en Artois... Un soir de septembre, Chilpéric Ier est assassiné près de sa villa de Chelles, après une partie de chasse, peut-être sur ordre de la reine Brunehaut par vengeance, ou de sa propre femme, accusée d'adultère et dont le fils Clotaire non reconnu officiellement serait un bâtard. Cet événement produit un désordre général dans le royaume de Neustrie et dans ses dépendances.

Les Grands de Neustrie pillent les trésors de Chilpéric Ier, notamment son missorium et s'emparent de tous les documents importants, pour se réfugier en Austrasie... La princesse Rigonde, en chemin vers l'Espagne en vue d'épouser le prince Recarède, est attaquée à Toulouse par le duc Didier, lié à la conspiration de Gondovald, qui lui vole tout ce qui reste de sa dot, de sorte qu'elle est obligée de renoncer à son mariage avec Recarède. Des guerres éclatent entre des cités rivales : Ainsi, Orléans et Blois se dressent contre Chartres et Châteaudun.

ASSASSINAT DE GALSWINTHE
Frédégonde réussit à conserver ses trésors personnels et quelques officiers, comme Ansoald et Audon, alors que d'autres l'abandonnent, comme le chambrier Eberulf...
Elle fait emmener son fils de Vitry à Paris et envoie un message à Gontran, roi de Bourgogne, pour qu'il accepte d'adopter son fils et d'exercer la régence jusqu'à sa majorité.
Des pourparlers s'engagent entre Childebert II et Brunehaut d'une part, qui envisagent de s'installer à Paris, Gontran d'autre part : Celui-ci refuse qu'ils entrent dans la ville. Il refuse également de leur livrer Frédégonde, que Brunehaut réclame en invoquant le régicide de Sigebert Ier, des princes Mérovée et Clovis et même de Chilpéric... Gontran convoque ensuite une assemblée des Grands de Neustrie, au cours de laquelle l'enfant de Frédégonde est reconnu comme fils de Chilpéric Ier, bien que des doutes sur sa paternité aient été évoqués. Ils décident de lui donner le nom de Clotaire, nom du grand-père du nouveau-né. Celui-ci est alors adopté par Gontran.

L'ordre est progressivement rétabli dans les cités, qui font alors serment de fidélité à Gontran et à Clotaire. Contre l'avis de Frédégonde et peut-être pour montrer son autorité, Gontran démet Melantius du siège épiscopal de Rouen, qui est rendu à Prétextat... Frédégonde est même envoyée dans la villa de Vaudreuil, située dans le diocèse de Rouen, où elle est sous la surveillance de Prétextat.

Durant l'été 585, Gontran revient à Paris pour être le parrain de Clotaire lors du baptême de l'enfant, il fait jurer à Frédégonde, à 3 évêques et à 300 aristocrates de Neustrie, que Clotaire II est bien fils de Chilpéric Ier. Mais le baptême est annulé. Un concile est à ce moment prévu à Troyes, mais les évêques Austrasiens refusent d'y participer si Gontran ne déshérite pas Clotaire.
Le concile est donc déplacé à Mâcon (en Bourgogne) où il se tient le 23 octobre 585.
Quant au baptême, il a finalement lieu à Rueil en 591.

Alors que Gontran est occupé au loin en Septimanie Wisigothique, Frédégonde tente d'échapper à la surveillance de l'évêque Prétextat pour fuir Rouen. Durant une messe dominicale, Prétextat est poignardé... Comme il ne meurt pas tout de suite, Frédégonde va se recueillir auprès de lui et lui demande s'il a besoin de ses médecins.
L'évêque l'accuse ouvertement d'être à l'origine de ce meurtre et de celui des autres rois et il jette une malédiction sur elle... Il meurt peu après. La reine utilise alors sa liberté pour rallier à son fils et à elle le plus possible de nobles et d'évêques. Elle réinstalle Melantius à Rouen malgré l'interdiction de Gontran. Celui-ci s'efforce alors d'affaiblir Frédégonde en débauchant une partie de l'aristocratie Neustrienne, afin d'au moins conserver les terres qu'il a accaparées entre Loire et Seine grâce au ralliement du duc Beppolène.

En 587, Gontran réussit à reprendre les villes d'Angers, Saintes et Nantes.
Frédégonde propose alors de négocier la paix et envoie à Gontran des ambassadeurs, en réalité chargés de le tuer. Mais ils sont arrêtés et Gontran rompt ses relations avec Frédégonde, se rapprochant alors de Brunehaut et de Childebert II, avec lesquels il conclut le pacte d'Andelot :
A la mort d'un des deux rois, l'autre héritera de son royaume. C'est effectivement ce qui survient en 592 : Gontran meurt et Childebert devient roi des deux royaumes d'Austrasie et de Bourgogne.

L'union Austrasie-Bourgogne ne dure que jusqu'en 595, à la mort de Childebert II, l'Austrasie est attribuée à son fils Thibert et la Bourgogne à Thierry Brunehaut est toujours présente, mais son pouvoir et son rôle de régente ne sont pas toujours acceptés, et les deux frères sont loin d'être toujours en accord. Clotaire II commence à jouer un rôle plus ou moins symbolique.

En 593, il apparaît à la tête de ses armées qui mettent en déroute le duc Austrasien Wintrio qui cherche à envahir la Neustrie.

En 596, il ravage les environs de Paris. Frédégonde meurt en 597, laissant désormais Clotaire II gouverner seul. Elle est inhumée auprès de Chilpéric dans l'église Saint-Vincent, rebaptisée depuis Saint-Germain-des-Prés. La dalle funéraire, faite de pierre de Liais, mosaïque de marbre, porphyre et serpentine et filets de cuivre, qui recouvre sa tombe, a été par la suite transportée à Saint-Denis.

Meurtres attribués à Frédégonde
La reine Galswinthe (568)
Sigebert Ier, roi d'Austrasie (575)
La reine Audovère, première épouse de Chilpéric, répudiée vers 565 (580)
Clovis, fils de Chilpéric et Audovère (577)
Mérovée, fils de Chilpéric et Audovère (580).
Saint Prétextat, évêque de Rouen (586).
Frédégonde manque de tuer Rigonde en 589.

Frédégonde, reine de France, non moins célèbre par ses crimes que par ses succès, naît à Montdidier en 543 de parents obscurs dont on ne connaît ni l'origine, ni l'état, ni même le nom...

TENTATIVE D'ASSASSINAT DE RIGONDE SA FILLE
Par ses talents autant que par sa beauté, elle s'élève successivement jusqu'au trône, qu'elle occupe avec gloire pendant 15 ans, après avoir effrayé la terre pendant 20 ans par ses forfaits. Elle entre au service d'Audevère, première épouse de Chilpéric, roi de Soissons, devient sa confidente et bientôt sa rivale. Chilpéric, qu'on a surnommé le Néron de la Francie, véritable bourreau de sa famille, tyran de ses sujets, remarque la beauté de Frédégonde, se laisse subjuguer par ses artifices et ne doit peut-être qu'à ses faiblesses pour elle la perversité de son caractère et l'infamie de sa réputation... Celle-ci, devenue maîtresse, aspire au titre d'épouse, et pour y parvenir se sert d'un stratagème qui mérite d'être connu, parce qu'il peint les mœurs de ces temps barbares : Tandis que Chilpéric est occupé à faire la guerre aux Saxons, la reine Audevère accouche d'une fille, qu'on diffère de baptiser jusqu'au retour du roi :
Alors, tout étant prêt pour la cérémonie, la marraine, gagnée par Frédégonde, ne paraît pas et ne peut être trouvée, la reine, qui s'impatiente de ces retards, ne peut s'empêcher d'en montrer du chagrin : « Qui vous empêche, lui dit l'adroite confidente, de tenir vous-même votre enfant sur les fonts de baptême ? Aucune loi ne s'y oppose »... La reine tombe dans le piège qu'on lui tend : Elle consent à être la marraine de sa fille... Elle ignore que, d'après les lois de l’Église, les parrain et marraine d'un enfant contractent avec ses père et mère une alliance spirituelle qui interdit toutes les autres.

Frédégonde, plus instruite, va trouver le roi et lui dit en riant qu'il n'a plus d'épouse, par la raison que nous venons de dire. Chilpéric, aussi superstitieux que libertin, se console aisément d'un accident qui lui rend sa liberté. Il exile l'évêque qui a baptisé sa fille et force sa malheureuse épouse à entrer dans un couvent et d'y prononcer des vœux éternels.

Cependant Frédégonde manque cette fois son but. Elle obtient bien les honneurs de reine, mais non le titre d'épouse, par une circonstance imprévue. Sigebert, roi d'Austrasie et frère de Chilpéric, a toutes les vertus qui manquent à son frère et vient d'épouser Brunehaut, fille d'Athanalgide, roi d'Espagne, la princesse la plus accomplie de ces temps-là... A cette occasion, ses peuples se livrent à la plus grande joie.

Ceux du royaume de Soissons s'affligent, au contraire, de voir leur roi enchaîné dans les liens d'une indigne courtisane. Il entend leurs plaintes et se résout de les faire cesser en faisant demander en mariage la princesse Galswinde, sœur aînée de Brunehaut.

Ce n'est pas sans peine qu'il l'obtient, parce qu'à la cour d'Espagne on connaît son caractère volage. La nouvelle reine reçoit à Rouen les premiers hommages de son mari, le serment de ses sujets, et de Frédégonde, l'assurance d'un éternel attachement. Mais elle ne tarde pas à s'apercevoir qu'elle a dans cette femme une rivale et une ennemie.
FREDEGONDE COMMANDITANT UN ASSASSINAT
Elle s'en plaint d'abord à son mari, qui se moque de ses plaintes, puis dans une assemblée des états, qui obligent le roi à éloigner Frédégonde... Mais dès le lendemain, la reine infortunée est trouvée morte dans son lit.

Brunehaut, sa sœur, accuse hautement Chilpéric et Frédégonde de ce lâche assassinat et engage Sigebert, son mari, à en tirer vengeance. La guerre est déclarée entre les deux frères et poussée avec une extrême vigueur.

Chilpéric est battu et assiégé dans la ville de Tournai. Il est perdu sans ressource, lorsque Frédégonde, qui est enfin devenue son épouse, fait venir 2 scélérats, natifs de Thérouane, et, leur remettant à chacun un poignard empoisonné, leur dit :
« Voilà le seul moyen de sauver votre roi, votre reine et vous-mêmes, dont la fortune est attachée à la mienne ». 3 jours après, Sigebert est assassiné. Frédégonde profite du trouble où cette mort jette l'armée des assiégeants pour les attaquer, les combat avec succès, les poursuit jusque dans Paris, où elle s'empare de Brunehaut et de ses filles...

Quoique Chilpéric soit universellement haï, sa mort violente n'en excite pas moins l'indignation des rois de Bourgogne et d'Austrasie, qui promettent de la venger.
Childebert II, roi d'Austrasie, qui accuse avec raison Frédégonde de la mort de son père, est le premier sous les armes et attaque brusquement cette femme, coupable de tant de crimes, qui est abandonnée de tout le monde et ne trouve moyen de se soustraire au ressentiment de son ennemi qu'en se réfugiant dans l'église de Paris, d'où elle écrit à Gontran, roi de Bourgogne, une lettre touchante, pour le supplier de la prendre, elle et son fils, sous sa puissante protection contre les violences de Childebert II...

Le faible Gontran se laisse gagner, prend en effet Frédégonde et son fils sous sa protection, oblige le roi d'Austrasie à s'éloigner et nomme Frédégonde régente du royaume...
C'est anciennement le privilège des reines mères :
C'est ainsi que Brunehaut sous Childebert II.
Batilde sous Clotaire III.
Nantilde sous Clovis II.
Alix de Champagne sous Philippe-Auguste.
Blanche de Castille sous Saint Louis.
Louise de Savoie sous François Ier.
Catherine de Médicis sous Charles IX.
Anne d'Autriche sous Louis XIV.
Lesquelles ont Gouvernèes l’État avec une autorité absolue, pendant la minorité ou en l'absence des rois leurs fils...

Revêtue de toute la puissance royale, Frédégonde gouverne ses peuples avec sagesse et continue de combattre ses ennemis avec les armes de la perfidie... Elle ne pardonne point au roi d'Austrasie de l'avoir réduite à chercher un asile dans une église :
Elle charge 2 clercs de le poignarder et leur promet pour récompense les premières dignités de l’Église.
Les misérables sont découverts et coupés en morceaux...
Gontran lui-même, le libérateur de Frédégonde, le père, le tuteur, le protecteur de son fils, n'est pas à l'abri de ses attentats.
Un jour qu'il entre dans sa chapelle pour entendre matines, il surprend et désarme un assassin qu'elle a envoyé pour le tuer.
Une autre fois, lorsqu'il va communier, un homme l'aborde... Mais, soit remords, soit frayeur, il laisse échapper son poignard : On l'arrête, on l'interroge, et il avoue qu'il est envoyé par Frédégonde...

Tant de crimes lassent les rois de Bourgogne et d'Austrasie. Ils s'unissent contre un monstre qui paraît acharné à leur perte, mais ils sont battus complètement par ce monstre qui semble destiné à effrayer l'univers par ses forfaits et à l'éblouir par ses succès.
Frédégonde est arrivée au plus haut point de prospérité...
Une couronne obtenue par l'éclat de ses charmes.
Conservée par la force de son génie.
Un mari qu'elle rétabli sur le trône malgré ses perfidies qui le lui ont fait perdre. Une minorité conduite avec tout l'art de la politique la plus consommée.
Une régence illustrée par deux grandes victoires.
Un nouveau royaume conquis et assuré au roi son fils.
Tout publie la gloire de cette habile princesse. On oublie presque qu'elle avait immolé à son ambition ou à sa sûreté :
Un grand roi - son mari - deux vertueuses reines - trois fils de roi - des prélats - des généraux et une infinité d'autres victimes non moins illustres...

Ses plans ne lui donnent point de travail :
Contre celui-ci, elle a le poison
Contre celui-là, l’exil
A cet autre, elle réserve la honte d’un jugement.
A ce quatrième, la torture...
Et dans le même temps elle mange, elle chante, elle rit, ou, si elle croit qu’il faille toucher Chilpéric par des larmes, elle pleure, et elle fait ensuite les honneurs de la table, car en ce siècle la reine offre elle-même les mets à ceux qui visitent le palais, c’eût été un affront de quitter la maison du roi sans avoir été invité à la table royale.

C'est ce moment de triomphe que le Ciel choisit pour l'enlever de ce monde et terminer sa carrière, comme s'il eût appréhendé que le brillant éclat de tant de succès ne diminue l'horreur qu'on doit à tant de forfaits.
Frédégonde meurt de mort naturelle en 597, âgée de 55 ans, et est enterrée dans l'église de Saint-Germain-des-Prés. « Il y a dans le chœur de cette église, dit le Père Daniel, un tombeau sur lequel on voit la figure plate d'une reine, en mosaïque.
On prétend que c'est la figure de Frédégonde, et l'inscription le dit. Il y a beaucoup d'apparence que cette figure soit originale et que ce n'est point un ouvrage fait plusieurs siècles après la mort de la princesse qu'elle représente, comme le sont les tombeaux de Childebert et de Chilpéric, qu'on voit dans la même église ».
Monsieur Lenoir croit que cette mosaïque en émaux, transportée vers la fin du XVIIIe siècle avec le tombeau de Frédégonde au Musée des monuments Français, date de l'an 600, mais que l'inscription Fredegundia regina, uxor Chilperici regis, est d'une date plus récente.
Duradier, dans ses Mémoires historiques des reines et régentes de France, a entrepris de réhabiliter la mémoire de Frédégonde en la présentant comme une héroïne dont le caractère sublime offre seulement quelques taches...
Ces paradoxes ont été victorieusement réfutés par Gaillard, dans le Journal des savants de janvier 1763, p. 13 et suivantes.  (Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 15 - Pages 57-58)

En 1645, les ouvriers chargés des réparations du chœur découvrent la tombe du roi Childéric II. Mais c’est en 1655 que l’on trouve « des corps entiers et dans leur situation naturelle, enveloppés dans des suaires de linge, de soie, d’étoffes précieuses, d’autres enterrés tout vêtus et chaussés, ce que l’on reconnaît par leurs bottines de cuir (…) Les tombeaux les plus considérables sont ceux du roi Childéric II, de Bilihilde, son épouse, et du jeune Dagobert, leur fils. Les Bénédictins font envelopper de linges nouveaux les restes de Childebert et de sa femme Ultrogothe, de Chilpéric I°, de Frédégonde, de Clotaire II, de Bertrude, de Childéric II, de Bilihilde et de Dagobert, qui sont inhumés de nouveau chacun dans un cercueil séparé. Le monument de Chilpéric est déplacé en 1656.

En 1791, l’abbaye est dissoute et l’église devient paroissiale. Comme on trouve les monuments gênants, on décide de les détruire, ce qui est fait dans la nuit du 27 au 28 mars.
Seules les dalles de Childebert et de Frédégonde sont sauvées, mais on les récupère brisées. En revanche, les tombes, elles, n’ont pas été touchées. Elles ne le seront pas davantage en 1793, l’ancien emplacement des tombeaux étant oublié. Frédégonde dort peut-être encore du sommeil du Juste (si l’on ose dire dans son cas !!!) sous le dallage actuel de l’église Saint-Germain des Prés.
Des fouilles seraient hautement souhaitables …

En 1817, la dalle est placée dans la crypte. Guilhermy et Violet-le-Duc la font remonter dans l’église haute. Elle s’y trouve aujourd’hui sur un simple bloc de pierre.
Opéra
  • Frédégonde, d'Ernest Guiraud et Camille Saint-Saëns, livret de Louis Gallet (1895)
  • Fredigundis, de Franz Schmidt, livret du Bruno Warden and Ignaz Welleminsky d'après Felix Dahn (1922)
Romans historiques
  • François Cavanna, Le sang de Clovis, éditions Albin Michel, 2001 (ISBN 2-226-12725-9).
  • François Cavanna, Les Reines rouges, éditions Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13542-1).
  • François Cavanna, L'Adieu aux reines, éditions Albin Michel, 2004, (ISBN 2-226-15085-4).
  • Jean-Louis Fetjaine, Les Voiles de Frédégonde, Belfond, Paris, 2006 (ISBN 978-2-298-00115-0).
  • Claude Valleix, Frédégonde, la reine barbare, L'Harmattan, Paris, 2011 (ISBN 978-2-296-55885-4).



Haut Moyen Âge - Frédégonde( 545 - 597) - Herodote.net
www.herodote.net/Bio/Fredegonde-biographie-RnLpZOlnb25kZQ==.php
( 545 - 597) ... Encore une fois, la terrible Frédégonde intervient : deux hommes à sa solde ... Mais sa mort l'année suivante met un terme à ses exploits.

Frédégonde - 545-597 - Les histoires qui font l'Histoire ....
jaimeleshistoiresdelhistoire.eklablog.com/fredegonde-545-597-a105622...
3 janv. 2014 - Frédégonde - 545-597. Par nomeren dans ... Soissons, en 596. L'année suivante, la mort de Frédégonde laisse la première place à Brunehaut.

La dalle funéraire de la reine Frédégonde (545-597) - Saint-Denis ...
saintdenis-tombeaux.forumculture.net/t225-la-dalle-funeraire-de-la-reine...
13 nov. 2011 - 2 messages - ‎2 auteurs
La dalle funéraire de la reine Frédégonde (545-597) La dalle funéraire de ... Dans les années 550, Clotaire, dernier survivant des quatre frères ...

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