jeudi 24 septembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 603

19 SEPTEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 603 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

DÉMÊLES ENTRE FRANCS ET WISIGOTHS ENTRE LE VI ET VII SIÈCLE



Liuva II (en espagnol Liuva II, 583-603) est roi Wisigoth d'Hispanie et de Septimanie de 601 à 603. Liuva est le fils de Récarède, premier roi Wisigoth catholique, et de sa concubine Baddo (que Récarède a épousé après la naissance de Liuva). Isidore de Séville dit au sujet de Baddo : Ignobile quidam matre progenitur.

Henri Leclercq interprète « ignobilis » dans le sens que Baddo n'est pas de race royale. Selon la chronique du pseudo-Maxime, sa mère est une certaine Florisinda, une femme d'obscure origine, peut-être une hispano-romaine.
À la mort de son père en décembre 601, Liuva, âgé de 18 ans, lui succède. Cependant, son règne ne dure pas. Probablement trop jeune et manquant d'autorité face à la turbulente noblesse Wisigothique, il doit faire face dès 602 à la révolte du noble Withéric, peut-être resté secrètement arien.
Bien que le catholicisme soit devenue la religion officielle du royaume Wisigoth en 589, il semble qu'une importante minorité de Wisigoths restent secrètement attachés à l'arianisme, refusant de plus qu'on leur impose une dynastie, préférant le principe de l'élection selon la coutume Germanique. Withéric n'a probablement aucun mal à rassembler derrière lui de nombreux partisans.

En 603, Witheric, à la tête d'une troupe, entre dans la capitale du royaume, Tolède, et renverse le jeune monarque. Capturé, Withéric lui coupe la main droite, selon la coutume barbare, le fait emprisonner, avant de le faire exécuter (été 603) dans sa 20e année
Selon la chronique des rois Wisigoths (Chronica regum Wisigotthorum), Liuba règne entre une année et 2 ans et 6 mois. Isidore de Séville mentionne un règne de deux ans... Withéric (en Espagnol Witerico ou Viterico) est roi des Wisigoths d'Hispanie et de Septimanie de 603 à 610.

Withéric est mentionné une première fois au début du règne du roi Récarède (586-601), premier roi Wisigoth catholique. Vers 587, Wittéric, jeune noble Wisigoth, participe à une conspiration arienne orchestrée notamment par l'évêque Sunna de Mérida et quelques autres nobles dont Segga, qui s'oppose au roi Récarède, tout juste converti au catholicisme ou sur le point de le faire.
Au printemps 602, Withéric reçoit du jeune roi Liuva II, fils et successeur de Récarède, le commandement de l'armée avec comme tâche de repousser les Byzantins qui possèdent encore des territoires dans le sud et l'est de la péninsule Ibérique. À partir de cette position forte à la tête de l'armée, il s'entoure de gens à lui. Quand vient le moment d'expulser les Byzantins, Withéric préfère utiliser ses troupes contre le roi (printemps 603). Il entre dans la capitale Wisigothe, Tolède, envahit le palais royal et renverse le jeune monarque, comptant probablement sur le soutien d'une partie de la noblesse opposée à la dynastie des descendants de Léovigild, au caractère devenu héréditaire, et à l'influence croissante des évêques.
Il peut espérer l'appui d'une grande partie du peuple Wisigoth pour s'opposer à la dynastie régnante. L'historien Franz Görres souligne le caractère anticlérical et aristocratique de la révolution déclenchée par Withéric, la « réaction des Grands laïcs contre l'épiscopat tout-puissant et son roi des prêtres ».
Withéric fait couper la main droite du roi et, plus tard, le fait exécuter (été 603). Au cours de son règne il passe tout de même du temps à lutter contre les Byzantins, et ses généraux occupent Sagonte, en 605 probablement. Selon certains historiens, il s'agit plutôt de Sagontia, l'actuelle Gisgonza dans le détroit de Gadès. C'est sans doute sous son règne, également, qu'est prise Bigastrum (près de Carthagène), car son évêque apparaît dans un concile tenu à Tolède en 610.

Concernant la politique extérieure, Withéric cherche, comme ses prédécesseurs, à nouer des liens avec les Francs.
En 606, sa fille Ermenberge fait route vers le nord pour épouser le roi Mérovingien de Bourgogne, Thierry II.
Elle arrive à Chalon, mais la régente Brunehilde, grand-mère du roi, et Thidilane, sa petite-fille et sœur de Thierry II, le montent contre son épouse.
Selon la chronique de Frédégaire, Ermenberge, par les intrigues de Brunehaut, n'a jamais partagé le lit de Thierry II, à qui les discours de Brunehilde et de sa sœur Theudilane la rendent odieuse. Au bout d’un an, Thierry renvoie dans le royaume Wisigoth Ermenberge, dépouillée de ses trésors....

Indigné, Withéric conclut contre le monarque Franc une quadruple alliance à laquelle adhèrent les rois Francs Thibert II d'Austrasie et Clotaire II de Neustrie, et le roi des Lombards d'Italie Agilulf. Cette alliance ne semble pas avoir réussi.
On ne sait rien de précis sur la bataille, sauf qu'elle a lieu vraisemblablement en Septimanie, aux alentours de Narbonne, dans la Gaule Gothique (Gothie). Isidore de Séville n'en fait pas mention.
Frédégaire dit que, « par la volonté divine, le projet de ces rois n'est pas » et que Thierry II, « ayant été informé, ne considère ces desseins qu’avec un grand mépris ».

Au printemps 610, une faction de la noblesse catholique assassine le roi Wittéric au cours d'un banquet.
Son corps est traîné ignominieusement à travers les rues de Tolède et les nobles proclament roi Gundomar, duc de Septimanie.
Le cadavre de Witheric, laissé d'abord sans sépulture, est enseveli sans honneur dans une fosse commune réservée aux criminels « parce-qu'il s'est élevé par le glaive, dit Saint Isidore de Séville, il périt par le glaive. ». L'historien arabe Ibn al-Athîr dit à propos de Withéric : « Pécheur, impie et tyrannique, cet homme est attaqué et tué par l'un de ses familiers. ».
Wittéric régna 6 ans et 10 mois.

Il s'agit là, en matière de haute politique, d'agissements très courants à l'époque et dont les Goths n'ont aucunement l'exclusivité. Withéric arien convaincu, sans doute par nationalisme, puisqu'il a participé à la rébellion de Mérida, aux côtés de l'évêque Sunna qu'il a d'ailleurs finalement trahi ! Son règne, comme il fallait s'y attendre, est caractérisé par une très forte réaction religieuse et politique, et la suite va montrer qu'il prend de dures mesures de rétorsion à l'encontre de certains nobles qui ont trop fortement appuyé la conversion de Récarède. Il meurt lui aussi assassiné en avril 610 et, avec sa mort, sombre définitivement le parti arien...

WITHERIC
Le terrible Withéric est remplacé, sur le trône d'Espagne, par un certain Gundemar, dont la chronique nous apprend qu'il est auparavant dux de Narbonne. Cette chronique, chose fort rare, n'est pas celle d'un haut dignitaire de l’Église, mais la correspondance adressée à la chancellerie de Tolède par un comte de Septimanie au nom très évocateur : Bulgar de Bulgaran. Voici ce qu'en dit l'historien britannique E.A.Thompson, auteur d'un remarquable ouvrage sur les Goths en Espagne, qui est considéré comme une étude très sure des goths de ce pays.
« Nous disposons de quelques étranges et obscures lettres, écrites par un « comes »de Septimanie nommé Bulgar. Celles-ci, rédigées après 610 - donc après la mort de Withéric,- nous montrent que ce roi l'a déporté, incarcéré en différentes prisons, l'a fait souffrir de la faim et de la soif, et lui a fait subir divers autres châtiments ». Le comte Bulgar parle très durement du roi Withéric et, dans l'une de ses lettres, il remercie le nouveau roi Gundemar, d'avoir traité de manière amicale les exilés et pourchassés victimes de Withéric, alors qu'il était dux de Narbonne.
Par la suite, cette importante charge de gouverneur de Septimanie sera conférée à Bulgar par son ami Gundemar. Dans ce poste, il se distingue par ses talents de diplomate et d'homme de guerre, et prend une part active au règlement du contentieux lié au vieil antagonisme entre les Mérovingiens et les Wisigoths.

Que s'est-il réellement passé en Septimanie ? La lecture de la correspondance du comte Bulgar est très édifiante et vient compléter, de façon logique, le canevas du déroulement de la révolte arienne de cette province.
Toutefois, pour comprendre ce qui s'est réellement passé, il est nécessaire de retourner quelques années en arrière ! 2 ans après la mort de Récarède, en 603, il apparaît que ce comte Bulgar a été l'une des principales victimes de la réaction arienne, et la cible de choix de Withéric en Septimanie... La dureté du châtiment qu'il a subi tend à prouver, de façon irréfutable, qu'il a pris une part très importante aux événements de 588-89, dans le camp opposé aux ariens. Il semble donc qu'il ait été, à ce moment là, l'un des meilleurs soutiens de Récarède et de la hiérarchie catholique et, par voie de conséquence, l'un des principaux acteurs de l'avortement du coup de force des comtes Granista et Wildigern et de l'évêque Athaloc.

Comportement que le nouveau monarque arien lui fait durement payer, par 7 années de prison et de tourments. Mais le plus bizarre est que, finalement, Withéric ayant eu une vision peu avant sa mort (il meurt assassiné au cours d'un banquet), l'a rétabli dans son siège de comte d'une cité de la Narbonnaise dont le nom est, hélas, passé sous silence. Si cette ville a été l'un des 8 évêchés, connus et répertoriés, son nom serait évoqué ! Selon toute probabilité, il ne peut donc s'agir que du chef-lieu d'un comté dépourvu d'évêque ! Mais le comte Bulgar de Bulgaran n'est pas seul à être jeté dans un cul de basse fosse pour y subir, pendant de longues années (entre 603 et 610,) les pires avanies. En effet, dans l'une de ses lettres, il remercie le roi Gundemar « d'avoir traité de façon amicale les exilés et les persécutés, lorsqu'il était gouverneur de Septimanie » Il est possible d'inférer de ce témoignage comme le fond les historiens Espagnols modernes, ce monarque a appliqué la loi du talion à une partie de la noblesse Gothique et du clergé catholique de Septimanie.

Pour ce qui concerne précisément le clergé, il existe une longue tradition, chez les monarques Wisigoths ariens les plus durs, de trancher habituellement leurs différends avec la hiérarchie catholique par l'exil de certains de ses membres. Ainsi le roi Euric de Toulouse exile l'évêque Marcel de Die dans le Couserans. Il en fait de même avec le célèbre chroniqueur Sidoine Appolinaire, qui devenu évêque de Clermont-Ferrand s'est opposé politiquement à lui, il fait assigné à résidence à Livia, localité proche de Carcassonne et aujourd'hui disparue. Plus tard, en Espagne, le « terrible » Léovigild, déporte les évêques catholiques Masona et Jean de Biclar.
Ce dernier n'en célébre pas moins la grandeur de ce grand monarque - surnommé « el Unificador » sans doute parce qu'il est lui-même Wisigoth.
RECARED
Ainsi, à l'éclairage des écrits du comte Bulgar de Bulgaran, qui ne sont publiés qu'en 1892, on constate que ce qu'affirme Besse au sujet de « l'exil » que l'évêque de Carcassonne s'inscrit très bien dans le contexte historique de la Septimanie Wisigothique. Alors, ultime question, en quel lieu des montagnes du Razés ce prélat a-t-il pu être relégué pendant 7 longues années, si ce n'est à Rhedae. C'est donc que cette cité existe déjà en 603 !


Liuva II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liuva_II
Liuva II (en espagnol Liuva II ; 583-603) est roi wisigoth d'Hispanie et de ... des rois wisigoths (Chronica regum Wisigotthorum), Liuba régna entre une année et ...

Liuva II - InfoRapid Portail de Connaissance
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Liuva II (583-603) est un roi des Wisigoths d'Espagne du début du VIIe siècle. Né après l'an 580, Liuva est le fils de Réccarède, premier roi wisigoth catholique, ...

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