19
SEPTEMBRE 2015...
Cette
page concerne l'année 603 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
DÉMÊLES ENTRE FRANCS ET WISIGOTHS ENTRE LE VI ET VII SIÈCLE
Liuva
II (en espagnol Liuva II, 583-603) est roi Wisigoth d'Hispanie et de
Septimanie de 601 à 603. Liuva est le fils de Récarède, premier
roi Wisigoth catholique, et de sa concubine Baddo (que Récarède a
épousé après la naissance de Liuva). Isidore de Séville dit au
sujet de Baddo : Ignobile quidam matre progenitur.
Henri
Leclercq interprète « ignobilis » dans le sens que Baddo
n'est pas de race royale. Selon la chronique du pseudo-Maxime, sa
mère est une certaine Florisinda, une femme d'obscure origine,
peut-être une hispano-romaine.
À
la mort de son père en décembre 601, Liuva, âgé de 18 ans, lui
succède. Cependant, son règne ne dure pas. Probablement trop jeune
et manquant d'autorité face à la turbulente noblesse Wisigothique,
il doit faire face dès 602 à la révolte du noble Withéric,
peut-être resté secrètement arien.
Bien
que le catholicisme soit devenue la religion officielle du royaume
Wisigoth en 589, il semble qu'une importante minorité de Wisigoths
restent secrètement attachés à l'arianisme, refusant de plus qu'on
leur impose une dynastie, préférant le principe de l'élection
selon la coutume Germanique. Withéric n'a probablement aucun mal à
rassembler derrière lui de nombreux partisans.
En
603, Witheric, à la tête d'une troupe, entre dans la capitale du
royaume, Tolède, et renverse le jeune monarque. Capturé, Withéric
lui coupe la main droite, selon la coutume barbare, le fait
emprisonner, avant de le faire exécuter (été 603) dans sa 20e
année
Selon
la chronique des rois Wisigoths (Chronica regum Wisigotthorum), Liuba
règne entre une année et 2 ans et 6 mois. Isidore de Séville
mentionne un règne de deux ans... Withéric (en Espagnol Witerico ou
Viterico) est roi des Wisigoths d'Hispanie et de Septimanie de 603 à
610.
Withéric
est mentionné une première fois au début du règne du roi Récarède
(586-601), premier roi Wisigoth catholique. Vers 587, Wittéric,
jeune noble Wisigoth, participe à une conspiration arienne
orchestrée notamment par l'évêque Sunna de Mérida et quelques
autres nobles dont Segga, qui s'oppose au roi Récarède, tout juste
converti au catholicisme ou sur le point de le faire.
Au
printemps 602, Withéric reçoit du jeune roi Liuva II, fils et
successeur de Récarède, le commandement de l'armée avec comme
tâche de repousser les Byzantins qui possèdent encore des
territoires dans le sud et l'est de la péninsule Ibérique. À
partir de cette position forte à la tête de l'armée, il s'entoure
de gens à lui. Quand vient le moment d'expulser les Byzantins,
Withéric préfère utiliser ses troupes contre le roi (printemps
603). Il entre dans la capitale Wisigothe, Tolède, envahit le
palais royal et renverse le jeune monarque, comptant probablement sur
le soutien d'une partie de la noblesse opposée à la dynastie des
descendants de Léovigild, au caractère devenu héréditaire, et à
l'influence croissante des évêques.
Il
peut espérer l'appui d'une grande partie du peuple Wisigoth pour
s'opposer à la dynastie régnante. L'historien Franz Görres
souligne le caractère anticlérical et aristocratique de la
révolution déclenchée par Withéric, la « réaction des
Grands laïcs contre l'épiscopat tout-puissant et son roi des
prêtres ».
Withéric
fait couper la main droite du roi et, plus tard, le fait exécuter
(été 603). Au cours de son règne il passe tout de même du temps à
lutter contre les Byzantins, et ses généraux occupent Sagonte, en
605 probablement. Selon certains historiens, il s'agit plutôt de
Sagontia, l'actuelle Gisgonza dans le détroit de Gadès. C'est sans
doute sous son règne, également, qu'est prise Bigastrum (près de
Carthagène), car son évêque apparaît dans un concile tenu à
Tolède en 610.
Concernant
la politique extérieure, Withéric cherche, comme ses prédécesseurs,
à nouer des liens avec les Francs.
En
606, sa fille Ermenberge fait route vers le nord pour épouser le roi
Mérovingien de Bourgogne, Thierry II.
Elle
arrive à Chalon, mais la régente Brunehilde, grand-mère du roi, et
Thidilane, sa petite-fille et sœur de Thierry II, le montent contre
son épouse.
Selon
la chronique de Frédégaire, Ermenberge, par les intrigues de
Brunehaut, n'a jamais partagé le lit de Thierry II, à qui les
discours de Brunehilde et de sa sœur Theudilane la rendent odieuse.
Au bout d’un an, Thierry renvoie dans le royaume Wisigoth
Ermenberge, dépouillée de ses trésors....
Indigné,
Withéric conclut contre le monarque Franc une quadruple alliance à
laquelle adhèrent les rois Francs Thibert II d'Austrasie et Clotaire
II de Neustrie, et le roi des Lombards d'Italie Agilulf. Cette
alliance ne semble pas avoir réussi.
On
ne sait rien de précis sur la bataille, sauf qu'elle a lieu
vraisemblablement en Septimanie, aux alentours de Narbonne, dans la
Gaule Gothique (Gothie). Isidore de Séville n'en fait pas mention.
Frédégaire
dit que, « par la volonté divine, le projet de ces rois n'est
pas » et que Thierry II, « ayant été informé, ne considère
ces desseins qu’avec un grand mépris ».
Au
printemps 610, une faction de la noblesse catholique assassine le roi
Wittéric au cours d'un banquet.
Son
corps est traîné ignominieusement à travers les rues de Tolède et
les nobles proclament roi Gundomar, duc de Septimanie.
Le
cadavre de Witheric, laissé d'abord sans sépulture, est enseveli
sans honneur dans une fosse commune réservée aux criminels
« parce-qu'il s'est élevé par le glaive, dit Saint Isidore de
Séville, il périt par le glaive. ». L'historien arabe Ibn
al-Athîr dit à propos de Withéric : « Pécheur, impie
et tyrannique, cet homme est attaqué et tué par l'un de ses
familiers. ».
Wittéric
régna 6 ans et 10 mois.
Il
s'agit là, en matière de haute politique, d'agissements très
courants à l'époque et dont les Goths n'ont aucunement
l'exclusivité. Withéric arien convaincu, sans doute par
nationalisme, puisqu'il a participé à la rébellion de Mérida, aux
côtés de l'évêque Sunna qu'il a d'ailleurs finalement trahi ! Son
règne, comme il fallait s'y attendre, est caractérisé par une très
forte réaction religieuse et politique, et la suite va montrer qu'il
prend de dures mesures de rétorsion à l'encontre de certains nobles
qui ont trop fortement appuyé la conversion de Récarède. Il meurt
lui aussi assassiné en avril 610 et, avec sa mort, sombre
définitivement le parti arien...
WITHERIC |
Le
terrible Withéric est remplacé, sur le trône d'Espagne, par un
certain Gundemar, dont la chronique nous apprend qu'il est auparavant
dux de Narbonne. Cette chronique, chose fort rare, n'est pas celle
d'un haut dignitaire de l’Église, mais la correspondance adressée
à la chancellerie de Tolède par un comte de Septimanie au nom très
évocateur : Bulgar de Bulgaran. Voici ce qu'en dit l'historien
britannique E.A.Thompson, auteur d'un remarquable ouvrage sur les
Goths en Espagne, qui est considéré comme une étude très sure
des goths de ce pays.
« Nous
disposons de quelques étranges et obscures lettres, écrites par un
« comes »de Septimanie nommé Bulgar. Celles-ci, rédigées
après 610 - donc après la mort de Withéric,- nous montrent que ce
roi l'a déporté, incarcéré en différentes prisons, l'a fait
souffrir de la faim et de la soif, et lui a fait subir divers autres
châtiments ». Le comte Bulgar parle très durement du roi
Withéric et, dans l'une de ses lettres, il remercie le nouveau roi
Gundemar, d'avoir traité de manière amicale les exilés et
pourchassés victimes de Withéric, alors qu'il était dux de
Narbonne.
Par
la suite, cette importante charge de gouverneur de Septimanie sera
conférée à Bulgar par son ami Gundemar. Dans ce poste, il se
distingue par ses talents de diplomate et d'homme de guerre, et prend
une part active au règlement du contentieux lié au vieil
antagonisme entre les Mérovingiens et les Wisigoths.
Que
s'est-il réellement passé en Septimanie ? La lecture de la
correspondance du comte Bulgar est très édifiante et vient
compléter, de façon logique, le canevas du déroulement de la
révolte arienne de cette province.
Toutefois,
pour comprendre ce qui s'est réellement passé, il est nécessaire
de retourner quelques années en arrière ! 2 ans après la mort de
Récarède, en 603, il apparaît que ce comte Bulgar a été l'une
des principales victimes de la réaction arienne, et la cible de
choix de Withéric en Septimanie... La dureté du châtiment qu'il a
subi tend à prouver, de façon irréfutable, qu'il a pris une part
très importante aux événements de 588-89, dans le camp opposé aux
ariens. Il semble donc qu'il ait été, à ce moment là, l'un des
meilleurs soutiens de Récarède et de la hiérarchie catholique et,
par voie de conséquence, l'un des principaux acteurs de l'avortement
du coup de force des comtes Granista et Wildigern et de l'évêque
Athaloc.
Comportement
que le nouveau monarque arien lui fait durement payer, par 7 années
de prison et de tourments. Mais le plus bizarre est que, finalement,
Withéric ayant eu une vision peu avant sa mort (il meurt assassiné
au cours d'un banquet), l'a rétabli dans son siège de comte d'une
cité de la Narbonnaise dont le nom est, hélas, passé sous silence.
Si cette ville a été l'un des 8 évêchés, connus et répertoriés,
son nom serait évoqué ! Selon toute probabilité, il ne peut
donc s'agir que du chef-lieu d'un comté dépourvu d'évêque !
Mais le comte Bulgar de Bulgaran n'est pas seul à être jeté dans
un cul de basse fosse pour y subir, pendant de longues années (entre
603 et 610,) les pires avanies. En effet, dans l'une de ses lettres,
il remercie le roi Gundemar « d'avoir traité de façon amicale
les exilés et les persécutés, lorsqu'il était gouverneur de
Septimanie » Il est possible d'inférer de ce témoignage comme
le fond les historiens Espagnols modernes, ce monarque a appliqué la
loi du talion à une partie de la noblesse Gothique et du clergé
catholique de Septimanie.
Pour
ce qui concerne précisément le clergé, il existe une longue
tradition, chez les monarques Wisigoths ariens les plus durs, de
trancher habituellement leurs différends avec la hiérarchie
catholique par l'exil de certains de ses membres. Ainsi le roi Euric
de Toulouse exile l'évêque Marcel de Die dans le Couserans. Il en
fait de même avec le célèbre chroniqueur Sidoine Appolinaire, qui
devenu évêque de Clermont-Ferrand s'est opposé politiquement à
lui, il fait assigné à résidence à Livia, localité proche de
Carcassonne et aujourd'hui disparue. Plus tard, en Espagne, le
« terrible » Léovigild, déporte les évêques
catholiques Masona et Jean de Biclar.
Ce
dernier n'en célébre pas moins la grandeur de ce grand monarque -
surnommé « el Unificador » sans doute parce qu'il est
lui-même Wisigoth.
RECARED |
Ainsi,
à l'éclairage des écrits du comte Bulgar de Bulgaran, qui ne sont
publiés qu'en 1892, on constate que ce qu'affirme Besse au sujet de
« l'exil » que l'évêque de Carcassonne s'inscrit très
bien dans le contexte historique de la Septimanie Wisigothique.
Alors, ultime question, en quel lieu des montagnes du Razés ce
prélat a-t-il pu être relégué pendant 7 longues années, si ce
n'est à Rhedae. C'est donc que cette cité existe déjà en 603 !
Liuva
II — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liuva_II
Liuva
II (en espagnol Liuva II ; 583-603) est roi wisigoth d'Hispanie et de
... des rois wisigoths (Chronica regum Wisigotthorum), Liuba régna
entre une année et ...
Liuva
II - InfoRapid Portail de Connaissance
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Liuva
II (583-603) est un roi des Wisigoths d'Espagne du début du VIIe
siècle. Né après l'an 580, Liuva est le fils de Réccarède,
premier roi wisigoth catholique, ...
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