mercredi 16 septembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 611

11 SEPTEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 611 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

D'UN RÊVE NAÎT UNE PLAIE.

Comme le judaïsme ou le christianisme, l’islam est une religion révélée,
Mahomet, est considéré comme le prophète d'Allah
« Ô Prophète ! Fais connaître ce qui t'a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas fait connaître son message. (...) Ô vous qui croyez ! (...)
Obéissez à Dieu ! Obéissez au Prophète ! Prenez garde ! (...) Sachez qu'il incombe seulement à Notre Prophète de transmettre le message prophétique en toute clarté. » Le Coran, Sourate 5. (La Table servie), versets 67-92. « C'est [Gabriel] qui a fait descendre sur ton cœur avec la permission de Dieu le Livre (...) : Al-Baqarah (la vache) Le Coran, Sourate 2, verset 97.

Que sait-on historiquement de Mahomet ?
La figure de Mahomet n’est pas historique, comme les musulmans se l’imaginent. La réalité historique de cette figure s’est effacée depuis très longtemps, depuis le Moyen-Âge. En fait, la tradition musulmane va raconter Mahomet et créer, au début du IXe siècle, cette figure de prophète, soit 2 siècles après sa mort.
Pour avoir une idée de ce qu’il a pu être de son vivant, nous n’avons guère, comme document d’époque, que le Coran.. Et encore, il fait des allusions très brèves à la vie personnelle de Mahomet.
Nous savons qu’il est orphelin de père et qu’il n’a pas eu de fils qui lui survive. C’est à peu près tout. Nous ne connaissons pas la date de sa naissance, le nom de sa femme à La Mecque... Le Coran nous donne un 3e élément que l’on peut considérer comme historique, c’est le bannissement de Mahomet de La Mecque.

Pour approcher la réalité, nous devons nous appuyer sur les connaissances historiques dont nous disposons sur la société dans laquelle il vit. Qu’est-ce que cela signifie d’être orphelin et d'être un père sans fils ?
Être orphelin de père est un handicap social important. Dans une société de tribus, cela veut dire que l’on n’a pas de père qui vous protège et vous défend... Le fait de ne pas avoir de fils survivant, c’est un drame !
Dans le monde tribal, ce qui compte, c’est de s’inscrire dans une lignée qui se perpétue.
Mahomet ne laisse pas son nom, il va disparaître de la mémoire généalogique.

Est-il l’inventeur d’une religion ?
Ce Mahomet historique ne peut aller plus loin que les horizons de croyance de sa société. La grande illusion, c’est de penser que dans toutes les sociétés et qu'à toutes les époques, on croit de la même façon.
La manière de croire dans une société tribale de la péninsule arabique au temps de Mahomet n’a rien à voir avec la manière de croire d’une société complexe ultérieure.
Ce que l’on sait du Mahomet vivant est toujours à mettre en relation avec la société dans laquelle il vivait... A La Mecque, cet homme, avec ses lourds handicaps sociaux et dont on peut penser qu’il traverse une crise personnelle, va recevoir une inspiration, ce qui n’est pas exceptionnel dans une société comme celle-là.
Les devins, les poètes, les sorciers sont censés aussi recevoir ce type d’inspiration.

Que veut Mahomet au départ ?
En plus d'avoir un statut d'affaibli dans sa société, il appartient aussi à un clan tribal en déclin.
Son clan s’occupe du culte Mecquois (païen) mais une partie des autres clans s’est lancée dans de petits voyages caravaniers.
A La Mecque, il commence à y avoir des distorsions économiques. Le clan de Mahomet est défavorisé par rapport à d’autres.
La première parole coranique est une parole de réforme.
Un appel à la solidarité idéale des tribus.
Comme le statut de Mahomet n’est pas reluisant au sein de sa tribu, on lui rit au nez.
Mais il persiste dans son intention de réforme et rencontre alors la thématique biblique avec laquelle il va « bricoler », au sens ethnologique où l’entend Claude Lévi-Strauss.

Ces tribus sont-elles polythéistes ?
Oui, pour la majeure partie d’entre elles, mais au sens d’une forme de paganisme. Chaque tribu a un protecteur divin (ou une protectrice). On ne peut pas parler de religion mais plutôt d’alliance.
L’alliance entre les hommes est symétrique de l’alliance avec le dieu. Le dieu partage le territoire de la tribu, la protège.
Il est présent sur son territoire, enfermé et personnifié dans des pierres, les bétyles... Le culte initial de la Kaaba est le culte des bétyles.
Ces bétyles sont transportables et les tribus, pendant les batailles, les emportent pour être protégées. Dans la péninsule arabique, les tribus rendent aussi un culte aux arbres sacrés.

Lorsque la parole de Mahomet est rejetée, que se passe-t-il ?
Il est persuadé que sa tribu court à la catastrophe et tente de la ramener dans le droit chemin. Il se passe alors quelque chose d’étonnant : Mahomet emprunte des éléments à la Bible : D'abord la thématique du jugement... En substance, il affirme : « Si vous n’agissez pas bien, vous serez jugé. » Ce jugement n’est pas individuel mais tribal. Si le chef de famille est puni, tout son clan périclite. La représentation de la punition n’est pas non plus l’enfer de flammes mais un nomadisme de faim et de soif dans un désert chauffé à blanc par le soleil, ce qui, pour les hommes sédentaires des cités d’Arabie, est une phobie épouvantable...

Comment Mahomet a-t-il connaissance de ces éléments bibliques ?
A Médine, il y a des tribus Juives installées depuis très longtemps. Mais Mahomet ne convainc pas plus… En effet, il va convaincre par l’action et non pas par la parole.
Quant à la thématique de la récompense et de la punition largement présente en période Mecquoise, elle n’appartient pas à la mentalité de la société tribale de la péninsule arabique, sauf évidemment sur les marges du nord et de l’est, ou au Yémen où christianisme et judaïsme coexistent avec le paganisme.

Mais, à La Mecque, plus la tribu résiste, plus la parole coranique persiste à
essayer de convaincre... L’inspiré y croit dur comme fer, il cherche des arguments.
Le Coran va aussi attribuer au dieu Mecquois la faculté de création, alors que les autres dieux locaux ne la possèdent pas, ce qui en fait donc des alliés inefficaces pour les tribus.
Mahomet calque, en outre, son propre itinéraire sur celui de figures bibliques que le Coran dit toutes prophétiques... De cette manière, il justifie le sien.
A La Mecque, il s’assimile à Moïse qui, missionné par Dieu, affronte un tyran terrestre, le pharaon...
Mahomet l’utilise comme une image de son propre destin... Mais le Coran Mecquois est finalement une parole en échec.
Mahomet est banni de La Mecque par un de ses oncles. Il se réfugie à Médine dans un clan auquel il est apparenté.

Mahomet a quand même créé un système religieux…
Non... Il cherche des arguments pour convaincre sa tribu et enfoncer les dieux locaux.
C’est un homme de tribu qui essaie de distinguer son dieu, des dieux païens. Mahomet ne s’adresse pas au monde. Il veut rallier sa tribu à son dieu.
A Médine, c’est le clash avec les tribus juives… Et c'est pour lui, complètement inattendu !
Durant, la période Mecquoise, le peuple de Moïse, les « fils d’Israël » dans la terminologie du Coran, constituent une figure entièrement positive. Mais, à l’arrivée à Médine, c’est le grand malentendu... Avec ses histoires bibliques « coranisées », Mahomet est face aux rabbins.
Cette manière coranique de raconter la Bible n’est pas acceptable pour eux : Médine est une grande oasis où 2 tribus arabes se disputent la suprématie. Vivent là aussi 3 tribus Juives où Mahomet s’imagine trouver des alliés. Il discute d’abord, essaie la conciliation, puis il passe à l’action... A La Mecque, face à sa tribu, il ne pouvait pas répondre par la force, il ne pouvait que parler. A Médine, il peut agir... Comme il a été banni de sa tribu, il peut aussi la combattre car il n’a plus d’obligation vis-à-vis d’elle.
Mahomet se lance dans les razzias, c’est-à-dire les attaques surprises qui sont la forme privilégiée du combat dans cette société... Mais dès qu’il le peut, il va essayer de rallier les siens, de les amener à parlementer... Et il va réussir.
Sa tribu négocie 2 ans avant sa mort.

Que se passe-t-il avec les tribus juives ? C’est un conflit sans issue. Mahomet ne comprend pas pourquoi les juifs lui résistent : S'ils lui résistent, c’est qu’ils ont dévié et trahi la cause de leurs prophètes, de Moïse, d’Abraham… ( ne serait-ce pas plutôt lui qui par orgueil et obstination, veut à tout prix faire accepter aux rabbins formés par leur études depuis des siècles, ses déviations des écritures)

Quand le Coran prend-t-il forme ?... Le Coran est un peu le journal de bord de l’itinéraire de Mahomet, de son combat contre sa propre tribu, puis contre ses adversaires à Médine.
Historiquement, on considère qu’il est fixé à la fin du VIIe siècle, une cinquantaine d’années après sa mort, sous l’empire omeyyade à Damas. Cela intervient pour une nécessité politique.
L’empire omeyyade est à son apogée. Mais en face, il y a l’empire Byzantin...
Le sacré des Byzantins s’est, lui, concrétisé dans une écriture. Ils ont des livres... (Sans doute une explication de la fureur que les musulmans déploient contre les livres qu'ils rencontrent religieux ou non)

Qu’arrive-t-il à la mort de Mahomet ?
Avant sa mort, Mahomet a réussi à confédérer les tribus de l’Arabie Occidentale qu’il a ralliées à son dieu. Contre toute attente, cette alliance pourtant très récente survit à sa disparition... Tout réussit aux tribus musulmanes et elles commencent à sortir d’Arabie... Au départ ce n’est pas une conquête religieuse mais une conquête de razzias. (plus dangereuse et plus mortifère encore car il n'y a ni dialogues ni rédemption, et ils laissent les endroits visités exangues de biens et d'habitants) Sous le califat d’Omar (à peine cinq ans après la mort de Mahomet), c’est une expansion ininterrompue vers l’Iran, la Syrie-Palestine, l’Égypte. (De proche en proche ne laissant rien derrière eux et ne permettant pas aux réfugiés de prévenir ceux qui les secourent puisqu'ils sont sur leurs talons et poussent toujours plus loin les victimes les prisonniers et les futures victimes)... Cela ne va plus s’arrêter ! Plus tard, la question va se poser de savoir comment gérer ces conquêtes et cela va donner une guerre entre les familles Mecquoises.

Les Omeyyades, un clan Mecquois puissant, en sortent vainqueurs et installent le califat à Damas.
Dans les pays conquis, ils laissent leur religion aux habitants qu’ils soient chrétiens, juifs ou zoroastriens... La seule chose qui a été exigée, c’est le ralliement des tribus d’Arabie.
Durant le siècle Omeyyade pour devenir musulman, il faut s’affilier à une tribu, c’est une affiliation sociale.

En 750, les Abbassides arrivent au pouvoir. Un changement de mentalité va alors s’opérer. Ils s’appuient sur l’Orient de leur empire, l’Iran et l’Irak, et vont mettre fin au système tribal...
Tout bascule à partir du IXe siècle. L’islam devient cosmopolite. Chaque citoyen de l’empire peut devenir musulman.
Les populations vont s’engouffrer dans cette possibilité. Avec les convertis, un autre islam va s’inventer... Sous les Abbassides, il va y avoir une première théologie musulmane pensée par de grands intellectuels, nourris de philosophie grecque... Ils vont placer Mahomet dans une lignée prophétique, théoriser sa « prophétologie ». Mais ils ne s’intéressent pas à la vie pratique de Mahomet. Ils n'ont qu'une vision abstraite de la prophétie. (doublée d'un désir sans cesse grandissant d'investir de plus plus en de terres et de peuples leur forces vives et leur culture pour les ramener à leur vision étroite du monde)

Au milieu du IXe siècle, également. Parmi les convertis, des villes, la masse
de la population veut un modèle pratique. La tradition prophétique s’invente à ce moment-là, à travers ce qu’on appelle les hadiths, c’est-à-dire les paroles et les actes prêtés au prophète sur lesquels on veut calquer sa conduite.
C'est une figure complètement reconstruite, (calculée) à partir d’éléments tirés, notamment de l’historiographie de la sîra, la vie du prophète, voulue par les Abbassides qui appartiennent au clan tribal du prophète, les Hachémites, et qui en tirent une gloire dynastique.
Jusqu’au milieu du IXe siècle, le pouvoir des Abbassides s’appuie sur les théologiens de l’élite... Dans un premier temps, ils combattent ceux qui veulent un islam pratique, notamment un idéologue issu des classes moyennes, Ibn Hanbal, qui, à Bagdad, commence à réunir ce qu’il considère comme les paroles véridiques de Mahomet... Au milieu du IXe siècle, le califat abbasside va finalement abandonner les théologiens pour adhérer aux thèses littéralistes d’Ibn Hanbal.

Le Wahhabisme, l’une des matrices du fondamentalisme musulman actuel qui apparaît au XVIIIe siècle en Arabie, et le Salafisme se rattachent-ils à ce mouvement littéraliste ?
Le Wahhabisme s’y rattache à travers un maillon essentiel, un idéologue du XIIIe siècle, Ibn Taymiyya, qui lutte au nom d’une lecture littéraliste contre les théologiens et les mystiques de son époque... Mais le Salafisme a également d’autres racines...

C’est très complexe. Il naît aussi, par exemple, en Afrique du Nord, pour lutter contre la colonisation... Le Salafisme, c’est le retour à un passé rêvé, à une communauté musulmane qui, dans les faits, n’a jamais existé, à un califat des premiers temps… C’est une vision rêvée d’un passé pour combattre les traumatismes du présent et les difficultés de la modernité. (qu'ils aimeraient bien voir accepter par tout ceux qui sont allés plus vite et plus loin qu'eux dans la civilisation et le progrès)

Dès le Moyen-Âge, la figure mythique du prophète a connu plusieurs reconstructions, plusieurs types de figures sacralisées. Il y a aussi un refus de la représentation de la figure de Mahomet. Dans les manuscrits médiévaux, on met un voile blanc sur sa figure. (il peut ainsi être d'une autre ethnie ou d'un autre sexe le mystère en la matière est source de défiances et de questions)
Mahomet est la figure du fondateur, en même temps qu’une figure prophétique. Il a réussi politiquement. Les musulmans d’aujourd’hui cultivent la nostalgie d’une époque où tout leur réussit, même si les choses sont plus compliquées dans la réalité. (C'est bien cela il vivent toujours au Moyen-Âge, et ils aimeraient bien que nous les y accompagnions) Dans le monde contemporain, le problème des caricatures de Mahomet repose sur la confusion entre l’image et l’être humain.
En Occident, ce qui est répréhensible, c’est de toucher à un homme. Dans la mentalité ré-islamisée actuelle, on met sur le même plan l’image et l’homme, l’objet mental et l’être vivant. C’est cette confusion terrible qui crée la thématique du blasphème. (Pour nous chrétiens le blasphème est de parler mal de Dieu, de Jésus et de la Vierge Marie de briser la Sainte Croix, les attributs de la messe ou de tuer un représentant de Dieu)

Le christianisme a opéré une révolution intellectuelle dès le XIXe siècle. Il a repensé ses origines à la lumière de la recherche historique et archéologique. Le christianisme est inclus dans une société où vivent des non-chrétiens, des athées. En Occident, nous avons eu cette possibilité de penser autrement. Cette ouverture n’a pas eu lieu dans les pays musulmans... Et ce n’est pas demain la veille !
Être athée, c’est y être accusé d’apostasie et y être condamné à mort... De plus, l’islam, s’il interrogeait ses origines, le ferait au mieux à partir d’une reconstruction du IXe siècle... Le seul fait dont disposent les musulmans, c’est la reconstruction de la sîra et des hadiths médiévaux.
Ils ne parviennent pas à retrouver la couche première qui est la couche de la société tribale. (Quoiqu'ils sont encore bien imprégnés de cette culture tribale ce qui fait qu'ils commencent par se battre entre-eux pour un puits d'eau, ou de pétrole)

Un historien pose une question et obtient une réponse s’il a des éléments. Mais la question peut demeurer ouverte. Un croyant, lui, veut une réponse à tout prix. (vrai et faux, sans doute vrai pour le musulman lambda qui gobe tout ce que l’imam lui débite mais un Juifs ou un chrétien sans remettre en cause sa religion sait dans la plupart des cas faire la différence entre le bon grain et l'ivraie)

Ce qui se passe s’inscrit dans une longue histoire. Le soufisme (la mystique musulmane) émerge aux IXe et Xe siècles. C’est le mouvement idéologique le plus tardif en islam. Ce mysticisme musulman s’est développé notamment sur des bases chrétiennes, des prosateurs musulmans du IXe siècle vantent les mystiques chrétiens et leurs croyances.
Au Xe siècle, le soufisme a commencé à se développer, les soufis se mettent en dehors de la société, à la manière des ermites chrétiens.
Cela est très mal vu par l’islam de la tradition prophétique. Dès le début, les soufis ont été combattus par le courant hanbalite (issu d’Ibn Hanbal) qui considère leurs pratiques contraires à celles de la société. Par exemple, ils ne nourrissent pas leur famille mais mendient. (différence avec les ermites chrétiens qui lorsqu'ils se retirent n’influent pas sur le reste de leur famille et même parfois avant de s'isoler pensent à établir leurs enfants.) Cette aversion contre le soufisme est très enracinés. Les salafistes reprennent ces idées, notamment celles d’Ibn Taymiyya, le penseur du XIIIe siècle. Durant la période Médinoise, du point de vue de Mahomet, c’est une alliance déçue. Mais elle est impossible ! La coranisation des éléments bibliques ne peut absolument pas être acceptée par les Juifs Médinois... Dans le Coran, il y a des passages d’une très grande violence : Le plus terrible est situé après l’attaque réussie contre la tribu Juive de Médine, la plus puissante, qui a été accusée de trahison tribale.
C’est un cri de triomphe et ce n’est pas généralisable. Dans la sourate XXXIII du Coran, la coexistence, mudjâwara, en un même lieu est dite impossible... Puis suit la pire menace qui signale le point de rupture et le niveau de l’exaspération du conflit : « Où qu’ils [les Juifs] se terrent, ils seront tués jusqu’au dernier. » A Médine, c’est un conflit existentiel et politique. Soit Mahomet a raison et les Juifs ont tort. Ou Mahomet a tort et les juifs ont raison.
Du point de vue des musulmans, les Juifs et les Chrétiens se sont trompés. Ils devraient être musulmans ! Pour eux, Abraham est musulman et les juifs ont trahi Abraham et leurs prophètes... (pour quelle raison Abraham devrait-il être musulman il vivait au temps des Israélites il y a bien longtemps, et ni les chrétiens ni les musulmans n'étaient encore apparus, les chrétiens vénèrent Abraham sans se l'approprier pour autant) Après les conquêtes arabes, parmi les populations des pays conquis, les Juifs vont jouer un rôle important auprès des califes. A part quelques épisodes, il n’y a pas, à proprement parler, de judéophobie dans le monde musulman aux périodes classiques. Lorsqu’ils sont expulsés d’Espagne au XVe siècle, les juifs s’installent dans l’empire Ottoman ou en Afrique du Nord. Le vrai basculement va s’opérer, au XXe siècle, à la re-création d’Israël... Pour les musulmans, c’est le sionisme et non le judaïsme qui pose problème et c’est un problème politique contemporain...
Malheureusement, on mélange souvent les deux, faute de connaître l’histoire « historique ».

En 611, un caravanier arabe, Mahomet, s’endort dans une grotte du mont Hira près de La Mecque. Il reçoit en songe la visite d’un ange qui lui demande de prêcher une soumission totale et confiante en un dieu unique. Le mot islam signifie soumission.
« Voici que vint à moi l’ange Gabriel : Son visage était plus blanc que le lait ou la neige, ses cheveux étaient plus rouges que le corail le plus rouge. Ses mains étaient rouges comme le feu, ses ailes et ses pieds plus verts et plus brillants qu’aucune émeraude. L’ange Gabriel vint à moi sous cette forme et me dit :
« Mahomet, toi qui es le messager d’Allah, lève-toi et prépare-toi, mets ta ceinture, enveloppe ta tête et ton corps de ton voile blanc. Tu me suivras cette nuit, Allah veut te révéler les innombrables merveilles de sa puissance et de ses mystères » ...

Au premier temps il vit chez ses grands-parents (...) Durant 16 ou 17 mois, il fait la prière en se dirigeant vers le temple de Jérusalem, bien qu'il eût préféré se tourner du côté du temple [de La Mecque]. La première prière qu'il fait dans cette seconde direction est une prière de l'après-midi. Un des fidèles du groupe qui venait de prier avec lui passe, en s'en allant, auprès d'un oratoire où d'autres fidèles étaient dans l'attitude de la prière : « Je jure, par Dieu, que je viens de prier avec l'Envoyé de Dieu et que nous étions tournés
vers La Mecque. » Aussitôt ces gens, tout en conservant la même attitude, se tournent vers la Kaaba. El-Bokhâri, Les Traditions islamiques (Hadiths], IXe siècle.

«Au nom de Dieu, le miséricordieux, celui qui fait miséricorde. » Expression qui commence une sourate dans le Coran.
a. Le mariage : Épousez, comme il vous plaira, deux, trois ou quatre femmes. Mais si vous craignez de ne pas être équitable, prenez une seule femme. (...) Cela vaut mieux pour vous que de ne pas pouvoir subvenir aux besoins d'une famille nombreuse. Sourate 7, verset 3.

b. Le meurtre : Il n'appartient pas à un croyant de tuer un croyant, mais une erreur peut se produire. Celui qui tue un croyant par erreur remettra le prix du sang à la famille du défunt. Sourate 4, verset 92. (alors si c'est une erreur!)

c. Les interdits alimentaires :
Voici ce qui vous est interdit : La bête morte, le sang, la viande de porc

Un cadi est un juge musulman remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses. Le cadi est un juge de paix et un notaire, réglant les problèmes de
vie quotidienne : mariages, divorces, répudiations, successions, héritages... Leur fonction a été créée sous la dynastie des Abbassides, pour suppléer au calife qui rendait tous les jugements jusque là

La prière : « Ceux qui s'acquittent de la prière (...) voilà ceux qui suivent une Voie indiquée par leur Seigneur ! Voilà ceux qui sont heureux ! » (versets 3-5)

La profession de foi « Dites : « Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été
révélé (...) à ce qui a été donné aux prophètes de la part de leur Seigneur ». » (verset 136) (pour les chrétiens c'est la même chose alors pourquoi veulent-ils à toute fin nous forcer à se convertir)

L'aumone :
« L'homme bon est celui qui (...) pour l'amour de Dieu, donne de son bien à ses proches, aux orphelins, aux pauvres, au voyageur, aux mendiants et pour le rachat des captifs (...): celui qui fait l'aumône. » (verset 177) (là ils exagèrent c'est la définition de la charité chrétienne, et en matière de rachats des captifs ce sont plutôt les chevaliers Hospitaliers, Teutoniques, de Malte qui furent obligés de les racheter pour les libérer)

Le ramadan « Le Coran a été révélé durant le mois de Ramadan. (...) Quiconque d'entre vous, verra la nouvelle lune, jeûnera le mois entier. (...) Mangez et buvez jusqu'à ce que l'on puisse distinguer à l'aube un fil blanc d'un fil
noir. Jeûnez, ensuite, jusqu'à la nuit. » (versets 185 et 187) (chez les chrétiens un jeûne de quarante jours est recommandé pour commémorer le passage du prophète Jésus dans le désert, et, pendant cette période les croyants peuvent manger aux heures habituelles mais sans viandes, ni poissons)

Le pèlerinage à La Mecque « Le pèlerinage a lieu en des mois déterminés. (...)
Vous ne faites aucun mal si (pendant le pèlerinage) vous recherchez une faveur de votre Seigneur. (...) Invoquez Dieu auprès du monument sacré (la Kaaba)
;(...) demandez pardon à Dieu - Dieu est celui qui
pardonne, il est miséricordieux. » (versets 197-199), ( c'est l'un des premier précepte de Dieu que de faire le bien mais point n'est besoin pour cela de faire un pèlerinage il faut simplement être bon dans l'âme car Dieu est partout et toujours)

Au VIIe siècle, la Gaule est dans les mains des Mérovingiens, Héraclius gouverne l'empire Romain Byzantin et la dynastie des Sassanides règne sur l'Iran. L'Arabie est peuplée de bédouins dont beaucoup se sont sédentarisés dans des centres commerciaux importants comme La Mecque ou dans des cités plus agricoles comme Yathrib, At-Ta'if, Khaybar etc...

Ils ont un code d'honneur très vivace, pratiquant la vendetta lorsqu'un homme de leur clan est tué blessé, insulté.
La devise est : « soutiens ton frère, qu'il soit dans ses torts ou dans son droit ». (pour les chrétien si le frère a tord il doit donner réparation sinon la justice est bafouée)
Les guerres entre clans et tribus sont donc courantes, même s'il est possible de recourir à l'arbitrage pour adoucir un peu ces mœurs, et il faut de nombreux descendants mâles pour combler les vides créés par les conflits.
Les filles n'ont qu'une importance secondaire. Elles sont parfois éliminées à la naissance si elles ont le malheur de naître avant le garçon, surtout que le père porte le prénom de son premier enfant, ce qui, pour certains arabes, est jugé inconvenant quand c'est une fille.

En général, ces Arabes sont idolâtres, adorant des divinités secondaires, principalement le dieu ou la déesse titulaire de leur ville, encore qu'il y ait un monothéisme larvé sans doute sous l'influence judéo-chrétienne. Il y a, en effet, un nombre important de Juifs qui ont fui la Palestine à la suite des guerres Juives contre les Romains. Ils sont rassemblés en tribus souvent florissantes. Il y a aussi de nombreux chrétiens, surtout des judéo-chrétiens qui sont restés à l'écart des grandes controverses chrétiennes des IIIe, IVe et Ve siècles et perpétuent les formes primitives du christianisme en gardant la langue des origines, l'araméen devenu peu à peu le syriaque...(au fait les musulmans affirment être les seuls possesseurs de : l'Arabie, l'Égypte, la Mésopotamie etc... un démenti cuisant est ici donné !!!)
L'Arabie est entourée de grands empires qui cherchent à étendre leur influence sur les déserts arabiques. L'empire Byzantin (empire Romain d'Orient) qui est nicéo-chalcédonien (Ils acceptent les dogmes de Nicée et de Chalcédoine sur la Trinité et la double nature du Christ) est le grand rival de l'empire Perse Sassanide où se sont aussi établis des chrétiens nestoriens (Jésus est un homme qui a été élevé au rang divin en devenant le Christ sans pour cela être l'incarnation de Dieu. Marie est la mère de Jésus et ne peut donc être appelée Mère de Dieu)... Les Byzantins n'hésitent pas à soutenir d'autres chrétiens venus d'Abyssinie pour contrer l'influence Perse. Pourtant ces chrétiens sont aussi très différents puisqu'ils sont monophysites (Ils ont accepté les dogmes de Nicée et Constantinople, mais pas ceux de Chalcédoine sur la double nature du Christ). (en quoi cela peut-il gêner les musulmans ils n'ont qu'à continuer dans leur voie sans vouloir faire du prosélytisme ni la guerre à tout ce qui bouge sous de faux prétextes)

Muhammad, comme tous ses contemporains, vit dans cet environnement et cela explique sans doute en partie son message. Il évoque dans les versets qu'il révèle des histoires rapportées par la Bible. Ce n'est pas qu'il ait lu et étudié celle-ci, mais parce que cela fait partie de l'environnement culturel qu'il connaît par ses rencontres avec Juifs et Chrétiens au cours de ses pérégrinations avec les caravanes de son oncle ou de son épouse. Souvent d'ailleurs, le récit qu'il en donne s'écarte sensiblement de celui que l'on peut lire dans la Bible. Le croyant y voit la part de la révélation qui rétablit le sens premier obscurci par la tradition...

En claire, pour aller au paradis, les croyants doivent respecter 5 obligations, appelées les « piliers de l’islam » contenus dans le livre sacré, le Coran :
  • Croire en un dieu unique
  • Prier 5 fois par jour en se tournant vers La Mecque
  • Jeûner tout le long du jour pendant le mois de Ramadan
  • Faire l’aumône
  • Se rendre une fois dans sa vie en pèlerinage à La Mecque. (c'est tout ?)


Chapitre III: L'Islam - Médiathèque baha'ie
www.bahai-biblio.org/centre-doc/etude/.../initiation-etude-religions3.htm
Le croyant y voit la part de la révélation qui rétablit le sens premier obscurci par .... Une nuit de l'année 611, alors qu'il s'est endormi dans sa burda (manteau), il est ... nuage de lumière, qui lui dit: "Tu es l'Envoyé de Dieu, le Prophète d'Allah". .... Il reçoit dans la cour les délégations des tribus voisines, traitant les affaires et ...

7e siècle 600-699 - Orta
orta.pagesperso-orange.fr/chronologie/8-600-699.htm
611 : Le 17 janvier, "Nuit du destin" où est révélé au prophète Mahomet le ... annonce à Mahomet (âgé d'environ 40 ans) qu'il est le prophète d'Allah. ... Mahomet reçoit une révélation qui lui ordonne de se tourner pour la prière non ... Mahomet décrète que la Mecque (plus spécialement la Kaaba) devient le centre spirituel.

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