jeudi 17 septembre 2015

EN REMONTANT LE TEMPS... 609


13 SEPTEMBRE 2015...

Cette page concerne l'année 609 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT VENANCE CHANTRE DES MÉROVINGIENS

Saint Venance Fortunat, dont le nom latin est Venantius Honorius Clementianus Fortunatus, né vers 530 à Valdobbiadene près de Trévise (Italie) et décédé en 609 à Poitiers (France), est un poète chrétien du VIe siècle. Il est également évêque de Poitiers. Considéré comme saint il est liturgiquement commémoré le 14 décembre.

Auteur de poèmes latins, Venance Fortunat étudie pendant sa jeunesse la grammaire, la poésie, le droit et l’éloquence à Ravenne. Vers l’âge de 35 ans, en 565, guéri d’une ophtalmie, il forme le projet d'aller à Tours visiter le tombeau de Saint Martin, auquel il attribue sa guérison. Il traverse les Alpes, remonte la vallée du Rhin par le Norique, la Rhétie et l’Austrasie, où il est accueilli royalement par Sigebert et sa femme, la reine Brunehilde à laquelle il voue une profonde admiration...

C'est à Metz au cours des fêtes du mariage de Sigebert et Brunehilde que Fortunat réjouit les oreilles des convives par un poème lyrique en vers latins où il fait de Brunehilde une nouvelle Vénus et de Sigebert un nouvel Achille.
Séduit par la grâce et l'intelligence de Brunehilde, il lui consacre une partie de ses plus beaux écrits. Elle lui inspire notamment un épithalame de « goût antique » dans lequel il ne tarit pas d'éloges sur elle :
« Plus brillante, plus radieuse que la lampe éthérée, le feu des pierreries cède à l'éclat de ton visage, tu es une autre Vénus et ta dot est l'empire de ta beauté […]. L'Espagne a mis au monde une perle nouvelle. »

De la même voix qui a chanté Brunehilde et déploré en vers si touchants la mort de sa sœur Galswinthe, traîtreusement assassinée par Chilpéric, il n’hésite pas à louer les vertus royales de Frédégonde.
Évoluant dans les hautes sphères de la société Franque, il rencontre plusieurs femmes de la dynastie Mérovingienne, entre autres la reine Ultrogothe, veuve de Childebert Ier, et les princesses Théodechilde et Berthoara, filles de Thierry Ier et Thibert Ier.

Fortunat s’attache ensuite à Radegonde, ancienne épouse de Clotaire Ier qui l’engage à se fixer à Poitiers où cette princesse a fondé l'Abbaye Sainte-Croix de Poitiers.
En 576, le poète y est ordonné prêtre. Vers l’an 600, il est consacré évêque de Poitiers. Il meurt en l’an 609.

Hymniste chrétien poète raffiné il compose de nombreuses hymnes chrétiennes remarquables par leur profonde sensibilité spirituelle, comme par leur technique musicale qui ont une influence considérable sur la composition liturgique des siècles postérieurs. Certains tels le Vexilla Regis et le Pange lingua sont encore connus et fréquemment chantés lors de cérémonies liturgiques de l'Église catholique latine.

Il adresse à Syagre d'Autun des acrostiches en le priant de les faire peindre dans le vestibule de son palais.
Parmi ses œuvres on peut signaler :
11 livres de Poèmes (tome 1, 2 et 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
In laudem sanctæ Mariæ (dans le tome 3 de l'édition des Belles Lettres traduit par Marc Reydellet) ;
Un poème en quatre chants sur la Vie de Saint Martin (dans le tome 4 de l'édition des Belles Lettres traduit par S. Quesnel) ;
Une élégie sur la destruction du royaume de Thuringe, mise dans la bouche de Sainte Radegonde ;
Des hymnes d’église, dont le Vexilla Regis et le Pange lingua ;
Les vies en prose de Saint Germain évêque de Paris, Saint Médard de Noyon, Saint Remi de Reims, Saint Aubin d'Angers, Saint Marcel, Sainte Radegonde et une exposition de la foi catholique d’après le symbole de Saint Athanase d'Alexandrie.
Le De ecclesia Parisiaca poème sur la cathédrale de Paris.

Ses Œuvres ont été publiées à Cagliari en 1573, à Cologne en 1600, à Mayence en 1617 et traduites dans la collection Panckoucke.
Ses écrits sont précieux pour comprendre l'histoire de l'époque... En ce jour où en Belgique Orthodoxe, nous devrions fêter liturgiquement notre père Saint Folquin, évêque du siège apostolique de Thérouanne (Flandres côtières), né au Ciel en 855, nous avons cependant un très grand parmi les grands dans le calendrier des Saints Orthodoxes d'Occident : Saint Venance Fortunat. Hymnographe, liturge, poète (aussi un peu flagorneur dans ce rôle quand il était encore laïc, faut bien assurer sa pitance..), chapelain de Sainte Radegonde (excusez du peu) puis évêque de Poitiers, où il veille sur le troupeau du Seigneur dans la fidélité à la Foi des Apôtres, la Foi Orthodoxe, jusqu'à son départ pour le Royaume après l'an 600.
Attardons-nous un peu sur cette perle de la couronne de l'Église du Christ en Occident.
Évêque de Poitiers et principal poète latin de son époque, il est né en 530 près de Ceneda, à Trévise, en Vénitie, dans le nord de l'Italie. C'est une région liturgiquement « gallicane, » avec Milan qui n'est qu'à 300km, sur le même parallèle, Milan, l'ancien siège du grand Saint Ambroise. On retrouve ces accents flamboyants du Gallicanisme Milanais dans son art liturgique.
Il étudie d'ailleurs à Milan et aussi à Ravenne, dans le but de devenir un maître en rhétorique et poésie, et il acquiert une bonne connaissance de la littérature latine.
On trouve les mêmes traits intellectuels chez Saint Sidoine Apollinaire (21/8), cet autre grand hymnographe Orthodoxe d'Occident.
En 565, suite aux menaces que les Lombards font peser sur la région (il le dit d'ailleurs), il part pour la Gaule Franque. Cette même année, il sera guéri miraculeusement d'une ophtalmie par l'intercession de Saint Martin de Tours, ce qui le décidera à accomplir auprès du tombeau de celui-ci un pèlerinage de reconnaissance, mais en prenant des chemins détournés, car ce pèlerinage le mènera un peu partout au gré de ses inspirations poétiques...
Il sera favorablement accueilli à la court du roi Sigebert d'Austrasie. Brunehaut est arienne comme son peuple et sera rebaptisée Brunehilde après son baptême Orthodoxe, (en Français, nous la connaissons sous le nom de Brunehaut...)
Après être resté un an ou 2 à la court du roi Sigebert, il parcourt la Gaule Franque, se liant d'amitié avec divers grands de l'époque, composant de petites poésies sur tout ce qui l'inspire (jusqu'à la broderie de la nappe d'une table !).
Suivant les us et coutumes de son époque, que l'on a tendance à juger d'un peu haut de nos jours alors que nous vivons dans la fange morale jusqu'au cou, il tresse facilement des couronnes et colliers de louanges pour les grands de son temps.
Les érudits modernes lui reprochent aussi à mots à peine couverts d'avoir composé l'éloge de la plupart des évêques avec lesquels il s'est trouvé en rapport, certes, mais dans ce dernier cas, le calendrier des Saints de l'Église nous montre que c'est mérité.
Il a chanté les rois Francs, Chilpéric, Sigebert, Caribert. Ses textes prêtent bien des vertus aux rois Mérovingiens, qui, bien qu'au moins nominalement Orthodoxes depuis Clovis 1er, sont encore assez frustes et brutes selon nos normes du « bien-paraître » actuel et lui de néanmoins les comparer aux grands sages de la Rome antique et aux héros des mythologies d'antan... On sait que par la douceur, Saint Éloi parvenait à amener le roi Dagobert à une vie relativement pieuse... On discerne cependant dans ces poèmes un peu flatteurs toute la vie et les mœurs de l'époque. Son grand talent en fera quasiment l'hymnographe officiel pour toute la Gaule Franque, auquel on a recours pour l'inauguration d'une belle église, pour un décès d'un évêque ou d'un grand du moment, etc...

Continuant son voyage, il arrivere à Poitiers, se rendant sur la tombe de Saint Hilaire. Puis il rend visite à Sainte Radegonde, princesse Thuringienne, qui, après avoir été la femme du roi Clotaire, s'est retirée à 25 ans dans cette ville, vivant au monastère qu'elle a fondé, le futur « Monastère de Sainte-Croix, » y menant une vie d'ascète. Fondatrice ou pas, Sainte Radegonde n'en est pourtant pas l'abbesse, mais, par choix, y sert comme diaconesse. Elle l'invite à s'installer dans cette ville. Ordonné prêtre, probablement en 576, et de toute manière du vivant de Sainte Radegonde. De laquelle, après avoir été le disciple, il devient le chapelain et père spirituel... Plus de 20 ans après la mort de cette dernière, il est élu évêque de Poitiers, en 599.

« Méprisant le monde, tu a mérité de gagner le Christ, cachée dans la clôture, tu vois d'autant mieux le Ciel. Maintenant, tu tiens la voie étroite, pour faire au Ciel une entrée plus triomphale. En versant des larmes, tu moissonne les joies véritables. Tu crucifie le corps, ton âme se nourrit de jeûnes : Son Seigneur la garde par Son amour. »
Vêpres de Sainte Radegonde, par Saint Venance


Il devient l'ami de Saint Grégoire de Tours et d'autres éminents évêques de son époque. C'est, poussé par Saint Grégoire, l'évêque de Tours et l'historien des Francs que Venance a réuni et publié ses poèmes en un recueil comprenant 11 livres. Ces œuvres offrent un tableau fort intéressant de la société de l'époque.
On voit briller des éclairs de sensibilité profonde et de véritable poésie dans ses œuvres. La marque distinctive d'un vrai saint, comme Saint Venance Fortunat, c'est arriver à voir du beau et du bon en tout.
L'hymne « Vexilla Regis » est composée par cet homme pour une occasion très particulière : Sainte Radegonde cherche quelques reliques pour sa chapelle, quand, l’empereur Justin II « le jeune » et l’impératrice Sophie lui envoient de Constantinople un morceau de la Vraie Croix.
Il est à noter que c'est une des rarissimes reliques de la Vraie Croix à se trouver légitimement en Occident.

Pour célébrer dignement l’arrivée de la Sainte Relique, l'ancienne reine demande à Saint Venance de composer une hymne pour la procession d’accompagnement jusqu’à la chapelle, hymne qui sera chantée pour la première fois le 19 novembre 569. C'est Venance, hymnographe mais probablement pas encore prêtre, qui est choisi pour accueillir la relique à son arrivée à Poitiers. Lorsque les
porteurs du Saint Fragment se trouvent à 3km de la ville, Venance, entouré d'une grande foule de fidèles, dont certains portent bannières, croix et autres emblèmes sacrés, s'avance à sa rencontre. Tout en marchant, ils chantent cette hymne qu'il a composée.

Saint Venance Fortunat et les Étendards du Roi
stmaterne.blogspot.com/2007/.../saint-venance-fortunat-et-les-tendards.ht...
14 déc. 2007 - Cette même année, il sera guéri miraculeusement d'une ophtalmie par l'intercession de .... Saint Venance Fortunat mourut à Poitiers vers 609.

14 décembre : Saint Venance Fortunat (530-609) - La ...
notredamedesneiges.over-blog.com/article-15696720.html
14 décembre : Saint Venance Fortunat (530-609) ... Sigebert et Brunehilde à Metz que Saint Venance Fortunat réjouit les oreilles des ... Année Vie Consacrée.
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