mercredi 30 avril 2014

1111... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1111 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

UNE ABBAYE BIEN MAL EN POINT QUI RENAIT GRÂCE A SES PROPRIÉTAIRES


Dans la jolie vallée du Coran affluent de la Charente, l'abbaye de Fontdouce compte parmi les Trésors de Saintonge. Ce superbe ensemble monastique du XIIe siècle est aujourd'hui amoureusement entretenu et valorisé par la famille Boutinet. Les jardins et surtout la salle capitulaire sont remarquables.
L’Abbaye est bâtie sur un ruisseau, la Fontdouce, qui a donné son nom au monastère, fondée vers 1111 sur les bords de la « Fontaine Douce », par Guillaume de Conchamp, seigneur de Taillebourg.
On peut supposer que les premiers moines ont vécu dans des bâtiments en bois dont l’emplacement, compte tenu de la topographie particulière des lieux (construction en terrasse), est difficile à déterminer.
Le plus ancien vestige en élévation pourrait être les chapelles superposées (chapelles haute et basse) datant des années 1120...
Les moines, des bénédictins, suivent des règles d’inspiration cistercienne, caractérisées par un mode de vie très austère, ce que reflète la grande sobriété de la chapelle basse.
La Règle de Saint Benoît : Pour atteindre la sainteté, 3 vertus sont nécessaires Le silence, qui permet d’entendre la voix de Dieu.
L’obéissance à l’abbé, qui tient la place du Christ dans la communauté.
CHAPELLE BASSE
L'humilité.
Le temps au monastère est partagé entre le travail manuel, la prière, la lecture et méditation de la Bible.
Au début du XIIIe siècle, accolé à l’ouest de la première abbaye Romane, un second monastère de style gothique est construit. Cet ensemble comprend notamment la salle capitulaire, le parloir-couloir et l’église abbatiale, aujourd’hui détruite.
L’abbaye connaît son apogée à partir de cette époque : en plus de ses prieurés (la Grainetière en Vendée et la Tenaille près de  Pons), elle possède des terres dans un rayon de 100 km, incluant des salines sur la côte. Ses moines, dont le nombre a dû fortement s’accroître, vivent dans une certaine opulence, en témoigne la richesse de l’ornementation de la salle capitulaire.

Au XVe siècle, Fontdouce obtient le titre d’ « Abbaye Royale » entraînant un profond changement de son mode d’administration : l’abbé n’est plus élu par ses pairs au sein de la communauté, mais il est nommé par le roi. C’est souvent un grand laïc à qui le roi octroie la commende, et qui profite d’une grande partie des revenus de l’abbaye. Quoiqu’il en soit, cette nomination entraîne peu à peu le déclin de l’abbaye comme centre spirituel et économique...
SALLE CAPITULAIRE
Au XVIe siècle, les Guerres de Religions, accélèrent sa décadence, L’église abbatiale est saccagée (elle ne sera jamais reconstruite). De plus, l’Abbaye connaît de gros problèmes d’inondation du fait de sa position sur la Fontdouce et des destructions provoquées par les Guerres de Religions. Pour permettre aux bâtiments de rester hors d’eau, le sol est surélevé d’environ 1,5 m à l’intérieur des salles comme à l’extérieur... Les années suivant la Révolution Française apportent également leur lot de destructions : plusieurs bâtiments dont le réfectoire disparaissent.
Les 5 derniers moines sont chassés en 1793 et l’année suivante le site est vendu comme Bien National pour servir de propriété agricole. Le fermier qui rachète les lieux, construit alors en 1820 sur les restes des bâtiments
conventuels, une maison style Premier Empire, celle qu'on aperçoit au dessus des jardins. Elle est toujours habitée aujourd’hui.

Dans les années 1820, l'abbaye échoit à la famille des actuels propriétaires qui, en 1958, font classer « Monuments Historiques » les parties gothiques, salle capitulaire et parloir.

En 1970 ils entreprennent les premiers travaux de restauration (dégagement puis taille de pierre), ce qui leur vaut le troisième prix du concours « chef d’œuvre en péril » en 1979.

En 1986, le site est entièrement classé « Monument Historique »...
Aujourd’hui, Fontdouce demeure une propriété privée, tournée vers les activités touristiques, cultuelles et culturelles, soutenue dans ses actions de mise en valeur par une équipe de passionnés regroupés au sein de l’Association Guillaume de Conchamp.
ÉTOILE A NEUF POINTES

En 1996 voulant redessiner les jardins « à la française », les fouilles permettent de mettre à jour les soubassements de plusieurs édifices antérieurs au XIIIe siècle correspondant au premier monastère roman, dont le cloître, adossé aux chapelles superposées. Cependant la fonction de certains de ces vestiges reste, à ce jour, indéterminée. On a pu y retrouver notamment l’emplacement d’une cheminée. Peut-être faut-il y voir des bâtiments fonctionnels à mettre en relation avec la proximité du lit de la Fontdouce (moulin, tannerie, forge…). Il en reste aujourd’hui les murets qui bordent le chemin et le jardin... Par la petite porte sur la gauche on entre dans la « chapelle basse »… Elle pourrait correspondre à l’église du premier monastère roman, c’est à-dire le lieu de prière des moines. Elle est caractérisée par son style architectural très austère :
une nef unique sans transept, une voûte et une abside (au fond de la chapelle) en cul de four, le tout sans aucun motif de décoration.
On note sur les parois intérieures de la chapelle les croix à neuf pointes. Il s’agit de croix de consécration que les évêques apposaient sur les murs d’une église nouvellement construite afin de signifier qu’elle était bien baptisée...

Sur les parois, à 70 cm du sol, on observe la trace du remblai dégagé dans les années 1975. A cette époque toutes les ouvertures sont encore murées, on y accède uniquement par la porte du fond, alors plus large pour pouvoir y rouler des barriques. En effet, cette salle sert de chai de vieillissement pour les eaux de vie. Dans le fond de la chapelle basse, si on prête l’oreille on découvre une acoustique surprenante. face à l’abside, près de l’autel, lorsqu'on parle les personnes, placées à l’arrière de la chapelle basse, entendent mieux, que si on était face à face. Ce phénomène s’explique par les pots acoustiques : petits trous de 2 à 3 centimètres de diamètre creusés dans les murs de l’abside avec un vase cylindrique implanté dans la pierre, derrière le mur, dans certains édifices, ces pots acoustiques sont appelés vases acoustiques, car il s'agit de véritables cavités en forme de vase, creusées dans la pierre. Ces trous acoustiques amplifient le son tandis que la voûte en cul de four, par sa forme même renvoie le son dans la chapelle...
Depuis la chapelle basse, par la porte du fond on accède à salle capitulaire ou salle du chapitre...
Avant sa remise en état qui débute en 1974, la salle capitulaire est enfouie sous 1,50 m de remblai, toutes les baies donnant sur la cour sont bouchées et un mur construit parallèlement au ruisseau la sépare en deux parties, les 6 piliers centraux ont dû être remplacés à cause de leur vétusté. C’est la salle de réunion de l’abbaye, du mot latin « capitulum », (chapitre). C’est la salle la plus importante d’un monastère :
On y règle les questions de discipline (chapitres des coulpes où l’on prononce la sanction des moines coupables de fautes).
On y discute les questions matérielles.
On y décide l’admission des novices.
On y effectue l’élection des abbés et la réception des hôtes de marque.
On y faits le prêche des sermons, les annonces et proclamations communiquées par l’évêque ou le pape et surtout la lecture quotidienne d'un chapitre de la règle de Saint Benoît, d'où le nom « Salle du Chapitre ».
ABBAYE DE FONTDOUCE

Cette salle, qui fait partie du deuxième monastère, a été construite au début du XIIIe siècle. Elle est remarquable par sa taille (avec ses 6 piliers et ses 12 travées, c’est l’une des plus vastes de France), par la richesse de son ornementation et par son style architectural très développé, probablement d’inspiration parisienne ou angevine. Il faut admirer les clés de voûte ainsi que les clés de formeret (clés de voûte accolées au mur) parmi lesquelles une tête tricéphale symbolisant peut-être la Sainte Trinité... Les pavages, aujourd'hui mis en évidence vers le ruisseau correspondent au dallage d’origine.
C’est une dérivation de la Fontdouce qui traverse cette salle. Elle permet d’alimenter le réfectoire et les cuisines situés plus en aval, dont il nous reste très peu de traces aujourd’hui. Pour sortir de la salle capitulaire il faut emprunter la grille et monter les 6 marches menant à l’extérieur…

On se trouve à présent dans le cloître du monastère gothique, aujourd’hui complètement disparu. Par ailleurs, ce cloître est à l’origine clos au sud par le réfectoire qui à été entièrement détruit pendant la Révolution.

De forme typique, d’un cloître : au-dessus de la salle capitulaire, se situe l’ancien dortoir des moines, transformé en maison d’habitation au début du XIXe siècle. Cette maison était alimentée en eau courante grâce à la pompe à eau, (toujours visible sur le mur extérieur). Face à la porte qui donne accès à l’auditorium, on peut apercevoir le clocher ou  campanile, installer au dessus des cuisines, après la destruction, durant les Guerres de Religions, du clocher de l’Église abbatiale... Entre les cuisines et le dortoir, se situait le réfectoire des moines.
Ce couloir gothique est un axe de communication entre le cloître gothique et les jardins. C’est le seul lieu du monastère où les moines sont autorisés à se parler, sous la surveillance du prieur (second de l’abbé).
Ailleurs, la communication se fait par un système de gestes codifiés et les moines doivent respecter le « silence perpétuel »... A ce propos, la « communication secrète » indiquée dans la partie basse de l’un des piliers, est un trou oblique permettant d’écouter sans être vu à partir de la salle capitulaire. (C’est un moyen pour l’abbé de s’assurer que les moines n’abusent pas de leur droit de parole qu’on leur laissait dans cette salle).
Sur les murs, on aperçoit plusieurs sortes de marques lapidaires, notamment des étoiles et des S situés respectivement sur et au-dessus des tailloirs des 2 premiers chapiteaux de la salle. Ces exemples, ainsi que de nombreux autres, sont les « signatures » de ceux qui ont conçu la voûte et des tailleurs de pierre, rétribués à la tâche, (au nombre de pierres).

LES JARDINS A LA FRANÇAISE
Le chapiteau est composé de 3 éléments : le tailloir, la corbeille et l’astragale. Le tailloir est une tablette de pierre surmontant le corps du chapiteau. De ce parloir-couloir, on accède par une petite porte à droite à une pièce dont l’usage est encore indéterminé...
Il s’agissait peut-être d’une « enfermerie » pour les moines ayant failli à la Règle, ou encore d’un cellier qui permettait aux moines de stocker les denrées dans un endroit frais et peu lumineux.

Le jardin du logis abbatial, à la française depuis le XVIIe siècle, constitue son décor. S’ajoutent souvent : potagers, jardin des simples, vergers, bois, pièces d’eau et terres cultivées. Les jardins de l’abbaye ont été redessinés en 1996 et retracent bien le plan classique du jardin « à la française », par quelques caractéristiques : un terrain rectangulaire avec des axes principaux et secondaires géométriques et symétriques. Il s’agit d’une large terrasse accessible par trois marches... L'eau est omniprésente à l’abbaye : bassins, fontaines et canaux rythment la vie de Fontdouce. Les moines sont en effet réputés pour leur maîtrise de l’eau, afin de pouvoir vivre en quasi-autarcie dans leur monastère. A l’époque médiévale, le jardin a une importance primordiale et une symbolique très forte. On retrouve ainsi dans toutes constructions religieuses la volonté de recréer le paradis terrestre, le jardin le plus célèbre de la culture chrétienne.
Un jardin des simples (« Herbularius ») est créé au sein de chaque
monastère. Le terme « simple » désigne un remède obtenu à partir d’un seul végétal, par opposition aux compositions complexes des apothicaires. On y cultive des plantes médicinales mais aussi des plantes aromatiques et des condiments... Celui d'aujourd'hui inauguré en 2005, est composé d’une partie des plantes recensées par Charlemagne dans le Capitulaire de Villis, les vertus de nombreuses plantes sont décrites par Hildegarde de Bingen (1098-1179), cette abbesse, célèbre au sein de toute l’Europe pour ses « visions », est passée maître dans l'art de guérir par les plantes. La culture des plantes médicinales ne suffit sans doute pas à couvrir les besoins de la communauté qui soigne ses propres moines, mais aussi une foule de nécessiteux. Aussi il existe un réseau d'échanges entre les abbayes, selon les spécialisations de chacune.

LAURIER

Quelques exemples des vertus des plantes :
Laurier blanc, dans la tradition chrétienne, lors du Dimanche des Rameaux, une semaine avant Pâques, les fidèles accueillent le Christ lors de son arrivée à Jérusalem en jonchant le sol de branches de laurier. Beaucoup utilisées dans les préparations culinaires comme aromates, les feuilles de laurier

possèdent également des vertus médicinales pour faciliter la digestion et combattre la fatigue...
SAUGE

Sauge sclarée, très utilisée pour relever et parfumer les plats, la sauge est une plante essentielle dans le jardin médiéval. Elle est aussi très appréciée de tout temps pour ses innombrables vertus thérapeutiques... Sauge vient du latin « salvare » qui signifie « sauver ». Au Moyen Age, la sauge sclarée est réputée pour sa vertu d’entraîner la guérison des troubles de la vue, de rendre ceux qui en consommen
t euphorique... Elle a surtout un effet relaxant et est utilisée en huile essentielle pour soulager tous types de stress, notamment l’asthme et la migraine.
HYSOPE
L’hysope figure parmi les « plantes sorcières », car elle a la faculté de résister à tout : « elle a tellement de puissance que même la pierre ne peut l’empêcher de pousser là où elle est semée ». Cette plante sacrée, citée dans la Bible, est à la fois condimentaire et médicinale. En cuisine ses feuilles hachées parfument les rôtis et les sauces. Bien que son huile essentielle se révèle toxique, ses talents guérisseurs sont aussi très exploités... Hippocrate la prescrit dans le traitement d’affections pulmonaires, elle est aussi utilisée pour purifier l’organisme, stimulante, l’hysope est censée ouvrir l’appétit et tonifier la peau.
MAUVE

Mauve et Guimauve, cultivées pendant tout le Haut Moyen Age et très présentes dans les jardins des monastères, la mauve et la guimauve sont par ailleurs recommandées par Charlemagne qui les veut comme ornements de ses j
ardins impériaux. La mauve a des vertus médicinales notées par Hildegarde de Bingen, elle la préconise « dans le cas de fièvres », et « si on a mal à la tête ». Mauve et guimauve sont préconisées pour chasser les venins, mais elles restent surtout connues pour leurs propriétés adoucissantes, en tisanes ou en cosmétiques...Qui ne connaît pas la guimauve ? Au Moyen Age, les mères donnaient des racines de guimauve à mâcher aux enfants lorsqu’ils avaient mal aux dents et pour faciliter la digestion.
Le romarin est une plante sacrée et symbolique, en plus de parfumer les sauces, il entre aussi dans la composition de nombreux remèdes :
ROMARIN
SARIETTE
Contre les troubles nerveux, les affections grippales, la jaunisse, les pertes de mémoire, les blessures et... même la peste grâce à ses fleurs confites dans le sucre !

La sarriette est dotée au Moyen Age d’un pouvoir aphrodisiaque, cette vertu stimulante conduit plus tard le Marquis de Sade à faire servir des confiseries à base de sarriette au cours d’une réception...Toutefois, dans la tradition
chrétienne, la sarriette est un symbole d’innocence et préfigure la vie monacale. La sarriette a également des vertus thérapeutiques comme soulager de la goutte, des aphtes et des angines.

TANAISIE
La tanaisie, son goût amer est très apprécié pour parfumer les plats à l’époque médiévale et set consommée notamment pour rompre le jeûne du Carême. Il est conseillé de nos jours de ne pas l’utiliser car elle contient des éléments toxiques. Il s’agit en outre d’une plante un peu « sorcière »... Par exemple, « pour rendre un enfant gai et beau », il suffit de brûler un faisceau de tanaisie sous son lit.
Bonne pour la digestion, contre la toux, elle est restée médicinale, avec beaucoup de modération, son huile essentielle ayant été reconnue très toxique. La tanaisie a longtemps été utilisée comme insecticide, ou pour parfumer armoires et maisons.
La rue est une plante aujourd’hui délaissée à cause de son odeur particulièrement désagréable Lorsqu’on froisse les feuilles entre les doigts.
RUE OFFICINALE
Amère, malodorante, cette herbe « magique, sorcière », qui a la réputation d’éloigner les serpents, est pourtant un emblème de la fidélité ! Elle est également utilisée pour provoquer les avortements... Au Moyen Age, la rue a un usage culinaire. Toutefois il est conseillé de ne pas l’employer en cuisine, elle est considérée comme ayant des effets toxiques. La rue est aussi une plante officinale. Au Moyen Age, elle entre dans la composition du « vinaigre des quatre voleurs » censé protéger de la peste. A petite dose, la rue a aujourd’hui des vertus toniques qui facilitent la digestion, enfin, elle est aussi utilisée comme répulsif pour les insectes.

L’aurone est également appelée « armoise citronnelle » et « plante de la
AURONE
Saint-Jean », en relation avec l’histoire de Jean-Baptiste, celui-ci aurait, selon la légende, traversé le désert une ceinture d’armoise à la taille, la plante lui permettant d’échapper aux bêtes sauvages... L’aurone est ainsi considérée au Moyen Age comme une plante magique et elle jouit d’une grande réputation. On l’ordonne aussi bien contre les maux d’estomac et les morsures de serpent que contre la possession démoniaque. Elle appartient à ce groupe de plantes appelées « plantes de femmes », dont on dit qu’elles soulagent les maux spécifiques aux femmes et aident les accouchements difficiles. Elle dégage un parfum très agréable qui a de plus la faculté de repousser les mites. Un bouquet d’aurone est fort utile dans une armoire...

A partir des jardins, on accède par un petit escalier aux chapelles superposées…
Construite à partir de la deuxième moitié du XIIe siècle, elle est détruite en partie pendant les Guerres de Religions puis à la Révolution. On retrouve cependant sa forme en croix :
La nef très étroite, est délimitée par le talus côté nord et par la murette à l’opposé et elle se prolonge jusqu’au mur du fond (à l’ouest).
Du transept, on ne retrouve que la partie sud avec notamment la base d’un pilastre de 11 colonnes qui laisse imaginer la hauteur de l’abbatiale.
EXEMPLE DE DALLAGE
Côté est, a été dégagé le pavage d’origine de ce qui était le chœur de l’abbatiale
Accolées au transept sud se trouvaient deux absidioles, l’une aujourd’hui simplement redessinée sur le sol et l’autre possédant encore ses murs.
Cette deuxième absidiole a été redécouverte en 2003 par les propriétaires de l’Abbaye... Autrefois, un mur obstruait cette salle comblée d’ 1,50m de terre.
Cette absidiole est caractéristique de l’art cistercien : elle est à fond plat.

L’emplacement d’un cimetière a été retrouvé au nord-ouest de l’abbatiale, à l’extérieur de l’enceinte de l’abbaye. Sur le monticule, dans le coin au nord-est de l’église abbatiale, sont exposées les cuves en calcaire des sarcophages destinés aux moines-prêtres. Les alvéoles funéraires étaient destinées aux convers-serviteurs, qui ne font que des vœux temporaires, et n’ont donc que la tête reposant dans un capuchon de pierre, avec le reste du corps dans la terre.

A droite de l’absidiole à fond plat, se trouve une petite porte qui permet d’accéder à la chapelle haute…

A l’origine, cette chapelle est d’un seul tenant : elle doit servir soit d’infirmerie, soit de chapelle privée à l’abbé.

ŒUVRE DE PIERRE VINCENT
Au XVIIIe siècle, elle est transformée en 3 pièces d’appartement avec deux cheminées : un appartement réservé au père abbé qui n’a toutefois plus l’obligation de résider sur place. A cette même période, les fenêtres romanes sont murées et d’autres, plus contemporaines, sont ouvertes côté sud...

Notre Dame de Fontdouce, ou « Vierge à l’Enfant » est une œuvre sculptée par un moine au XVe siècle dans un noyer massif. On peut aujourd’hui l’admirer à l’église voisine de Saint-Bris-des-Bois. Elle fait l’objet d’un pèlerinage annuel tous les 15 août, suivi d’une messe dans la salle capitulaire. Durant les troubles révolutionnaires, elle avait été cachée dans les bois...

Dans la dernière salle de la chapelle, on remarque dans l’abside une gravure peinte par Pierre Vincent en 1787. Découverte par hasard à Drouot par un collectionneur de la région en 1984, elle révèle divers éléments jusqu’à présent inconnus des propriétaires. Cela a permit entre autres de voir combien l’église abbatiale était imposante et de deviner le réfectoire, tous deux détruits à la Révolution.

D'autres fouilles sont encore en chantier… La salle des moines, ce bâtiment placé en excroissance par rapport aux bâtiments claustraux (entourant le cloître), sert en général de salle des moines, salle de travail, chauffoir ou scriptorium. Il en est certainement de même à Fontdouce mais la destination exacte de cette salle reste assez difficile à préciser.

PLAN DE L'ABBAYE
Les fouilles effectuées ont cependant révélé de précieuses informations sur cette partie du monastère. D’après les archéologues, il semble que le bâtiment ait été construit après la salle capitulaire et avant le réfectoire. Il daterait donc du 2e ou 3e tiers du XIIIe siècle. De dimensions importantes (33m sur 13m), il comporte 9 travées longitudinales, voûtées d’ogives quadripartites.

Deux cloisons internes, construites à la fin du XIIIe siècle, voire au cours des siècles suivants, divisent la salle en 3 autres espaces bien distincts.
C’est ce constat qui permet de donner à cet espace une fonction plus importante que celle d’un simple scriptorium. Les archéologues ont également découvert deux communications sur l’extérieur, l’une donnant sur le réfectoire, l’autre au sud... Des niveaux d’occupation successifs ont été mis à jour et ont permis de découvrir des objets divers comme des céramiques (série de carreaux polychromes, bicolores), des débris de tuiles et de briques, un cadran solaire (probablement du XVIIe), des fragments de vitraux et des restes d’enduit peint comportant des décors floraux et géométriques.
FESTIVAL D'AOÛT

L'Abbaye de Fontdouce propose de nombreuses animations : visites guidées, expositions, stages, ateliers d'activités médiévales pour les plus jeunes,... Un des moments forts de la saison culturelle de l'Abbaye est le festival, organisé chaque année au mois d'août, qui accueille des grands noms du Jazz et du Classique.Abbaye de Fontdouce - Lieu insolite et original pour vos ...
www.fontdouce.com/
L'Abbaye de Fontdouce entre Saintes et Cognac est un monument dédié au tourisme, à l'événementiel, aux locations de salles et activités culturelles. Profitez …

Abbaye de Fontdouce - St Bris des Bois - Charente Maritime ...

www.fontdouce.com/contact_infos.html
Attention, pendant certains événements, notamment le Festival de l'Abbaye de Fontdouce au mois d'août, les horaires d'ouverture et de fermeture de l'abbaye …

Abbaye de Fontdouce - Bernezac.com

www.bernezac.com › Connaître
visitez en famille l'abbaye de Fontdouce en Charente-Maritime, près de Saintes et à seulement 45 minutes de Royan.
Vous avez consulté cette page le 30/04/14.
www.en-charente-maritime.com › ... › Les Trésors de Saintonge
Implantée dans un vallon de rêve à l'ombre de futaies centenaires, l'Abbaye de Fontdouce marie avec beauté architecture romane et gothique.
Vous avez consulté cette page le 30/04/14.


1 commentaire:

  1. Bravo à cette famille qui a entrepris cette magnifique restauration et merci Chantal pour ce bel article!

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