vendredi 25 avril 2014

1116... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1116 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

 ENGUERRAND DE COUCY GRAND SEIGNEUR PUISSANT ET REMUANT

ARMES DE COUCY
Seigneur de Marle (1079-1116), comte d'Amiens (1085-1116), seigneur de Coucy (1086-1116) seigneur de Boves, Enguerrand I, est un homme de beaucoup de scandales, obsédé par les femmes, selon l'abbé Guibert.
Enguerrand est le fils de Drogon, seigneur de Boves. Enguerrand épouse Adèle (Ada) de Marle, la femme divorcée d'Aubry, vicomte de Coucy, fille de Letard ou Létaud de Roucy, Seigneur de Marle. De son père, il hérite de la seigneurie de Boves, et en épousant Ade de Marle, fille de Létard (ou Létaud) de Roucy, le font sire de Coucy, Marle, de La Fère, de Vervins, etc. Il acquiert les seigneuries de Marle, de Coucy (par son premier mari) et de La Fère...
Enguerrand et Ada ont eu 3 enfants:
Beatrix de Boves (-1144). Marié Adam Châtelain d'Amiens.
Robert de Coucy.
En instance de divorce avec Adèle de Marle, sur des accusations d'adultère. il épouse Sibylle de Château-Porcien, de « mœurs dissolues ». Vivant avec lui comme maîtresse alors que son mari est à la guerre, cependant, la dame est enceinte « des œuvres d'un troisième partenaire »...
Le fils qu'il a d'Adèle de de Marle, Thomas de Marle détestant son père, rejoint les ennemis de celui-ci.
En 1080 il prend possession du château de Coucy dont il donne le nom à ses descendants.
(L'histoire de la ville de Coucy est intimement liée à celle du château. Le nom de Coucy n'est pas connu avant les premières années du Xe siècle. Les territoires de la ville et du château font partie du domaine des archevêques de Reims. 
Un premier château est construit vers l'année 920 par l'archevêque Hervé de Reims. Sa position exceptionnelle le fait convoité par les plus puissants seigneurs de la région. Herbert de Vermandois, Thibaut, comte de Blois, et d'autres encore s'en emparent successivement, jusqu'à ce que l'archevêque de Reims, Odalric, en régularise la possession à Eudes Ier de Blois, fils de Thibaut. Celui-ci finit par le recevoir en fief, moyennant un cens de 60 sous (994). Les descendants de ce dernier, Robert et Albéric, sont ses successeurs...)
En 1085, il devient comte d'Amiens du chef de sa grand-mère.
En 1096 il participe à la première croisade
Le 3 juin 1098 il est présent au siège d'Antioche lors de la capitulation. La légende dit que c’est Enguerrand Ier qui, au cours d’un combat contre les Maures lors de la première croisade en Terre Sainte, ayant perdu sa bannière, découpe en bandes son manteau bleu doublé de rouge pour en faire une nouvelle qui devient par la suite les armoiries de Coucy : 3 bandes rouges et trois bandes faites de cloches, tête-bêche, bleu azur et blanc.
En 1100, Il revient en France. il entre en conflit avec son fils Thomas de Marle et obtient alors l'appui de son cousin l'évêque Enguerrand de Laon.
Vers 1104, Enguerrand Ier prend pour maîtresse Sibylle de Château-Porcien, femme séparée depuis 1102 du comte Godefroid Ier de Namur.
Cette union devient la cause d'une guerre acharnée avec d'autres barons du Saint-Empire Romain Germanique. À la suite d'un accord, Enguerrand Ier garde Sibylle de Château-Porcien (il semble qu'ils se soient mariés... ils ont une fille.
En 1105, l'abbaye de Saint-Fuscien au sud d'Amiens est dotée par Enguerrand de Boves de la seigneurie tout entière.
CHÂTEAU DE COUCY
Du vivant de son père, Thomas se fait une position indépendante. Sa seconde femme, Ermengarde de Montaigu, lui apporte en dot le château de ce nom, dont il fait une forteresse très menaçante pour tous les seigneurs des alentours. À la suite de ses excès, la noblesse Picarde vient l'y assiéger, avec l'aide de son père lui-même...
Engurrand de Coucy se réconcilie avec son fils au cours des événements de la commune d'Amiens pour lutter contre les bourgeois révoltés... Les habitants d'Amiens ayant obtenu du roi Louis-le-Gros, la permission de s'établir en commune, avec le support de Geoffroy, l'évêque, et Guermond, le vidame, demandent à Thomas de les soutenir dans leurs œuvres contre Adam, le châtelain qui tient la garde de la Tour du Castillon, et Enguerrand, le comte, son père, mais Thomas oubliant ses querelles avec son père, combat avec lui contre les habitants d'Amiens... Le comte Enguerrand de Boves refuse de reconnaître l’institution communale, instaurée à Amiens en 1113 par le roi Louis VI le Gros, Avec ses frères, le comte fait la guerre aux bourgeois, le siège dure 2 ans. Le roi assaille Thomas, de Coucy enlève les châteaux de Crépy et Nogent et ruine les forts érigés sur les terres appartenant à l'abbaye Saint-Jean de Laon... C'est alors que l'héritier du trône de France, le futur Louis VI le Gros, vient à son secours et force les alliés à lever le siège. Une lutte sanglante s'engage à cette époque entre Enguerrand et son fils Thomas, laquelle dure jusqu'en 1113.
Thomas cherche à se venger et fait exécuter Gautier, demi-frère de Sybille de Château-Porcien . Le clergé décide alors de l'excommunier en 1114 lors de leur assemblée à Beauvais.
Le roi entre à Amiens en 1115. À ce moment, une diversion se produit, et Thomas prend parti pour son père dans ses vues sur les communes d'Amiens et de Laon. Le vidame d'Amiens soutient la lutte contre lui, le blesse dans un combat et réussit à en délivrer la commune. Louis le Gros s'empare sur ces entrefaites des deux châteaux de Crécy-sur-Serre et du Nouvion-et-Catillon où Thomas a donné asile aux Laonnois révoltés et fugitifs...
À la mort de son père en 1116, Thomas, devenu maître d'immenses domaines, il se montre cruel et sans foi... puis entre en guerre contre le roi Louis VI qui lui enlève en 1117 la tour de Coucy et la réduit à une soumission complète.
Un assassinat commis sur Henri, seigneur de Chaumont-en-Vexin, des actes continuels de pillage font encore recommencer la guerre. Il meurt en 1130, tué par surprise de la main même du comte Raoul Ier de Vermandois, frère d'Henri de Chaumont...

CHÂTEAU DE COUCY AUJOURD'HUI
Après le mort de Thomas de Coucy, ses domaines sont partagés entre ses fils Robert Ier, qui eut Boves, et Enguerrand II, l'aîné, qui eut Coucy. Ce dernier continue la guerre contre le roi qui a assiégé La Fère pendant plusieurs mois. La résistance de cette place force le roi à traiter... Enguerrand II part pour la croisade (1146) et meurt en Terre Sainte (entre 1147 et 1149, selon les sources)...

Le château de Boves

CHÂTEAU DE BOVES AUJOURD'HUI
Boves est situé à la confluence des vallées de l’Avre et de la Noye. Il ne reste du château de Thomas de Marle ou de Coucy, du XIe siècle, que deux énormes pans de muraille blanche, vestiges de la partie sud du donjon.
Le donjon sur motte est l’une des étapes de l’évolution de l’habitat seigneurial, depuis l’enceinte primitive, en bois et terre, vers le château fort en pierre, du bas Moyen Âge.
Le donjon création du Xe siècle, succède assez souvent à l’ancienne Burgfried, la tour de garde, des enceintes du haut Moyen Âge. La motte mesure parfois 100 m de diamètre et 20 m de haut. C’est un tertre artificiel, de forme ronde et de profil convexe. Le donjon est toujours entouré d’un fossé... Il en existe aujourd’hui de très nombreuses traces dans toute l’Europe, repérées par la toponymie, la photographie aérienne ou grâce à d’importants vestiges.
Sur la motte est érigée une tour en bois, remplacée quelques dizaines d’années plus tard par un édifice en pierre moins sensible au feu mais plus onéreux... L’accès se fait par une passerelle qui enjambe le fossé. Celui-ci est entouré par une palissade (ou chemise) qui protège la tour.
Ce donjon primitif peut être une construction très élaborée à plusieurs étages : l’aula, la salle de séjour et d’apparat, la camara, la chambre
à coucher, etc...
La pierre apparaît dès le XIe siècle, notamment dans l’ouest de la France, ce qui favorise son exploitation en Angleterre après 1066.

Sa forme est celle d’un parallélépipède (Colchester, Loches, Douvres...) doté de murs, d’une épaisseur impressionnante de 2 à 7 m. Au XIIIe siècle, le donjon évolue vers la forme cylindrique, qui permet une meilleure défense. Il voit apparaître les premiers éléments d’architecture défensive : archères, créneaux, mâchicoulis...

www.histoireeurope.fr/RechercheLocution.php?...Enguerrand...Boves
Événements historiques concernant -Enguerrand Ier de Boves- extrait d'une base historique comportant plus de 39 000 événements et plus de 3 000 images.

Le royaume de France médiéval :: Enguerrand Ier de Coucy ...

naissancedelafrance.vraiforum.com/t312-Enguerrand-Ier-de-Coucy-104...
Enguerrand de Boves ou Enguerrand Ier (env. 1042 - 1116). Fils de Dreux ou Drogon de Boves. De son père, il hérite de la seigneurie de Boves, et en épousant ...

Le royaume de France médiéval :: La Seigneurie de Coucy

naissancedelafrance.vraiforum.com/t347-La-Seigneurie-de-Coucy.htm
Vers 1104, Enguerrand Ier prit pour maîtresse Sibylle de Château-Porcien, femme ... À la mort de son père en 1116, Thomas, devenu maître d'immenses ...

Le forum des Compagnons de Bohemond :: Les Seigneurs ...

compagnonsdebohemond.xooit.com/t40-Les-Seigneurs-de-Coucy.htm
12 juin 2009 - 1042 - † 1116), surnommé « de Boves », parce qu'il possédait la ... Vers 1104, Enguerrand Ier prit pour maîtresse Sibylle de Château-Porcien, ...








5 commentaires:

  1. Que de violences encore Chantal dans cette page!

    Comme le note Jérôme Ulauss ("Les sires de Concy") "L'union de ce prince avec Ade fut bientôt troublée par une jalousie violente, et le fruit de leur mariage, Thomas de Marle, devint pour eux une source de ressentiments et de colères.
    Soit que la nature lui ait refusé tout sentiment généreux, soit que l'aversion qu'Enguerrand nourrit toujours contre sa mère et contre lui ait aigri de bonne heure son caractère en lui communiquant quelque chose de fougueux, de vindicatif et de brutal, cet enfant, en grandissant, s'éleva sur le monde comme un véritable fléau. Batailleur et rageur à l'excès, il trouva dès sa jeunesse, dans la première croisade, une magnifique occasion de se former la main.."

    Mais nous avons le bonheur de bénéficier de textes saints qui prônent le pardon, même dans l'Ancien Testament (Isa 55:7) "Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées; Qu'il retourne à l'Éternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner.."

    C'est ainsi que l'Occident chrétien a pu évoluer.

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  2. Certes, certes ma chère amie, mais les sieurs de Coucy ont eu sérieusement maille à partir avec les autorité et même le bon roi Saint Louis dû juger des actes de Enguerrand III : Arrêté sur ordres du roi Saint Louis, il fut amené au château du Louvre pour y répondre de cet acte de cruelle autorité, devant le roi et les grands du royaume. Les parents et alliés d’Enguerrand se retirèrent sans vouloir se prononcer et le roi, resté seul, pardonna, à condition que pour réparation de sa faute, Enguerrand fasse des fondations pieuses et paierait la somme de 10 000 livres parisis (1 livre parisis = 1,25 livre tournois, 1 livre parisis équivaut à 8,27 g d'or fin, 10 000 livres parisis valent à peu près 285 000 francs or) ; cette somme fut employée à construire l’hôpital de Pontoise, le cloître et les écoles des Dominicains de la rue Saint-Jacques et l’église des Cordeliers de Paris Il fut aussi condamné à servir quelque temps, à ses dépens, en Terre sainte, mais fut dispensé de cette promesse par Raoul II de Cierrey, évêque d’Évreux, qui avait reçu pouvoir du pape, à charge néanmoins de payer encore 12 000 livres. Il fut forcé de vendre de riches domaines, ce qui diminua l’importance de la seigneurie de Montmirail.... il avait fait pendre séance tenante 3 jeunes étudiants Flamants qui avaient eu l’outrecuidance de chasser dans la forêt de Coucy.

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  3. Oui Chantal, ce que vous dites est parfaitement exact, j'avais pu lire ces démêlés d'Enguerrand III avec les représentants de la justice, mais je me suis limitée aux personnes dont vous parliez dans votre page.

    Ce que je voulais souligner c'est que malgré la violence innée en l'homme, notre civilisation basée sur une religion pacificatrice a pu peu à peu progresser, alors que cette évolution a été impossible ailleurs:

    "Le monde islamique voit les évènements qui arrivent comme des effets de forces mystérieuses, ce qui mène à la superstition et à un imaginaire complotiste débridé. Il arrive malheur à un ennemi présumé des musulmans ? C’est l’œuvre de Dieu. C’est aux musulmans qu’il arrive un malheur ? Encore la faute d’un complot américano-sioniste. Ce schéma mental peut aisément être qualifié de gnosticisme, dans le pire des sens du terme.

    Le naufrage de la civilisation islamique est déjà ancien. La perte de vitalité intellectuelle, comme toujours, précéda la perte de vitalité politique, qui fut actée dès les invasions mongoles au 13e siècle. Depuis plusieurs siècles, les Arabes sont eux-mêmes conscients que quelque chose cloche. Les choses vont même de pire en pire, comme le montrent les rapports de l’ONU. Depuis 1000 ans, le monde arabe a traduit environ 10 000 livres, soit ce que l’Espagne traduit chaque année. Pas la peine d’en rajouter."

    (La fermeture de l'esprit musulman de Robert R. Reilly)

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  4. Absolument Chantal, ainsi que je vous le disais j'avais lu ces faits dans l'ouvrage que j'ai cité lors de mon premier commentaire.

    Et j'ai voulu ensuite élargir le débat.

    Votre travail permet ces analyses et réflexions et est, en cela, très intéressant.

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  5. Oh le commentaire où vous précisiez l'affaire opposant Enguerrand III et St Louis s'est envolé..

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