mardi 15 avril 2014

1125... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1125 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol

RESPONSABILITÉ DES GUELFES ET DES GIBELINS.POUR PLUS DE DEUX CENTS ANS DE GUÉRILLA

ALEXANDRE III ET FRÉDÉRIC BARBEROUSSE
Deux factions dont la lutte a animé l'histoire de l'Italie du XIIe au XIVe siècles. Leur origine toutefois se situe en Germanie... Guelfe (Welf) est le nom de famille des ducs de Bavière dont la puissance féodale est hostile à la maison impériale des Hohenstaufen.
Gibelin (Waiblingen, château des Hohenstaufen) est le cri de guerre des impériaux.
L'antagonisme se développe lors des luttes pour la succession impériale, dans le cadre de la querelle des Investitures et du conflit entre la monarchie et le particularisme féodal. Les tenants des Hohenstaufen sont fidèles aux traditions de l'Empire Germanique et hostiles à la suprématie pontificale, les Guelfes sont favorables à un accord avec la papauté par hostilité aux Hohenstaufen. Avec Frédéric Ier Barberousse, le conflit entre le pape et l'empereur se confond avec la lutte entre celui-ci et les communes Lombardes. Les antagonismes Germaniques sont transférés en Italie.
Quand ils y apparaissent vers 1240, les deux mots sont une étiquette recouvrant une réalité mouvante. En apparence, sont Gibelins ceux qui prônent le maintien de bonnes relations avec Frédéric II, alors que les Guelfes sont anti-impérialistes. Des querelles locales, des conflits d'intérêts entre groupes familiaux ou entre cités rivales, des attitudes religieuses divergentes déterminent en réalité le partage des nobles en deux camps opposés. Des villes oscillent d'un parti à l'autre, mais Pise et Sienne penchent pour l'empereur, puisque Florence tient pour le pape et Charles d'Anjou qui, pour chasser d'Italie les Hohenstaufen, a besoin de l'argent Florentin. Après la mort de Conradin, le dernier des Hohenstaufen, tué par Charles VI d'Anjou en 1268, le sens des deux mots s'affaiblit : le Guelfisme n'est plus qu'un vague système d'alliances appuyant la cause Angevine et, à l'intérieur des communes, il justifie une oligarchie conservatrice favorable au maintien du statu quo. Le Gibelinisme, hostile aux Angevins, ne se ravive que lors des interventions impériales en Italie (Henri VII et Louis IV) qui alimentent la nostalgie de Dante dans son De monarchia (1311 env.).

RENCONTRE ENTRE LE PAPE ET L'EMPEREUR
Familles, clans et factions : Dans les années 1100, les villes d'Italie du Nord et du Centre se sont affranchies de l'empereur et de leurs évêques. Pourtant, les mots de « communes » et de « républiques marchandes » que nous employons volontiers ne tiennent pas compte des réalités. Ces communes ne font jamais appel à de larges consultations des citadins. Les grands marchands sont, en fait, des nobles, seigneurs de quartiers entiers dans la cité et de fiefs seigneuriaux dans les campagnes, capables de réunir sous leurs bannières des troupes de clients et de vassaux armés. Tout le pouvoir est, en tous temps, aux mains de cette aristocratie qui se réserve les plus hautes charges et place ses fidèles aux postes d'exécution... Elle n'a jamais rien cédé et les cités n'ont pas connu de conflits nés d'une opposition sociale, riches contre pauvres par exemple, mais ont sans cesse souffert des affrontements entre familles, clans et factions au sein de cette noblesse.
Les noms de Guelfes et de Gibelins sont prononcés pour la première fois en 1140, au siége du château de Winsberg, où Welf, duc de Bavière, et Henri-le-Superbe, chefs de l'opposition, sont défaits par l'armée de Conrad III, commandée par son frère Frédéric-le-Borgne, duc de Souabe... Le cri de guerre des opposants est « Hye Welf ! » Frédéric fait crier par les siens Hye Gieblingen ! C'est le nom d'un château au milieu des montagnes de Hertzfeld où il a été élevé. Les Italiens croient qu'on veut désigner par ces mots, dont ils ne comprennent pas le sens, les partisans du pape et les impériaux... ils finissent par les adopter dans leurs guerres civiles. (Andreas Presbyt. Chron. Bavariœ, ap. Rer. German. Script. ed,J.-G. Eckard, t. T. p. 25.)
Vers la fin du Xe siècle, les rois cherchent partout à substituer, de fait, sinon de droit, l'hérédité à l'élection. Avec le temps le principe héréditaire prévaut en France, en Angleterre, et dans les autres États Chrétiens, mais il ne peut se consolider en Allemagne, parce que les empereurs, continuellement occupés à soumettre les communes Lombardes et à déjouer les projets de domination temporelle du Saint-Siège, épuisent leurs ressources dans les guerres d'Italie, et ne trouvent plus de forces suffisantes pour triompher des princes Guelfes Allemands... Ces derniers, ennemis naturels de la légitimité qui leur ferme l'accès du trône, défendent avec énergie le droit électoral contre les entreprises du pouvoir.
La position des empereurs, obligés de soutenir en même temps une double et quelquefois une triple lutte, devient donc plus difficile que celle des autres souverains. Il ne faut pas chercher d'autre cause aux révolutions que nous verrons se développer dans cette histoire. L'habile tactique des papes pour maintenir leur prépondérance, ajoute encore beaucoup à l'embarras des empereurs Allemands. Après avoir appelé ces derniers, pour empêcher l'union des provinces Italiennes, sous un monarque national, ils s'aperçoivent bientôt que ces princes étrangers, ne se contentent pas d'un vain titre, mais veulent réaliser à leur profit cette monarchie menaçante pour l’Église Romaine.
Dès lors on voit le Saint-Siège entrer habilement dans les vues de l'opposition, profiter des temps de minorité, des règnes faibles et des discordes de famille, pour miner la puissance impériale. Les papes ont pu contester au souverain ses plus importantes prérogatives, ils excitent les grands à faire usage de leur droit électoral, afin d'empêcher que la couronne ne devienne héréditaire...
MAISON FORTIFIÉE ROMANE
On n'a pas oublié comment Grégoire VII, après s'être autorisé de l'excommunication qu'il avait prononcée contre Henri IV pour déposer ce prince, obtient des Guelfes l'élection d'un anti-empereur. Pendant que ces choses se passent, les villes Italiennes grandissent sans bruit, à la faveur des privilèges octroyés par les Othon et par leurs successeurs de la maison de Franconie.
A cette époque de guerres privées, dans lesquelles chaque seigneur donne la liberté aux hommes de servitude pour en faire des soldats, des affranchissements multipliés augmentent de jour en jour le nombre des « francs-bourgeois ».
Dès le XIe siècle, les grandes communes de Lombardie résistent au comte ou à l'évêque, et osent assaillir leurs forteresses. Dans les deux siècles suivants, durant la guerre des papes et des empereurs, nous les verrons, suivant qu'elles y trouvent plus ou moins d'avantage, admettre ou contester l'autorité du Saint-Siège, braver même quelquefois ses sentences spirituelles... Toutes ces villes ont établi un gouvernement municipal, et chez elles l'esprit d'indépendance l'emporte sur l'enthousiasme religieux.
Les excommunications, de plus en plus fréquentes, produisent une grande impression sur l'esprit du peuple, parce qu'étant presque toujours dirigées contre le pouvoir, elles favorisent les intérêts populaires et deviennent dans les mains de l'opposition une arme puissante contre les rois... Ce qui prouve encore qu'il y a autre chose qu'un sentiment de piété dans cette adhésion aux arrêts , souvent injustes, de la cour Romaine, c'est que les républiques Guelfes elles-mêmes ne tiennent aucun compte d'une interdiction contraire à leurs intérêts, dans ce cas, le peuple imite les rois, il résiste... Rome, plus qu'aucune autre cité de la Péninsule, montre une opposition hostile au Saint-Siège, parce que les papes s'attribuent des droits à la souveraineté de cette capitale du monde chrétien, et y veulent exercer une autorité absolue. Les Romains, décidés à s'affranchir de toute domination, élisent des magistrats au nom de la nouvelle république qu'ils parviennent à fonder, malgré l'opiniâtre résistance des papes... Les succès passagers de quelques pontifes n'empêchent pas de voir dès le milieu du XIIe siècle les successeurs d'Urbain II exilés de leur palais, et souvent réduits à errer de ville en ville...


1106 à 1125 - Règne de l' empereur Henri V qui obtient le pouvoir grâce à l'appui du Pape Pascal II... Mais poursuivant la querelle des Investitures entamée par son père, Henri V lui oppose 3 antipapes, l'empereur capture le pape et l'oblige à signer sous contraintes le concordat de Sutri, que Pascal II réfute lors du concile de Latran (1112)...
COURONNEMENT DE L'EMPEREUR
En 1125, Henri V, le dernier empereur salien, meurt sans enfant et, sur son lit de mort, désigne Frédéric de Hohenstaufen comme son successeur, le préférant à ses propres neveux, Frédéric et Léopold de Babenberg. Pourtant Frédéric le Borgne n’emporte pas l’élection impériale. C’est le prince « rebelle » Lothaire de Supplimbourg qui est élu empereur... Cette défaite est de courte durée. Les Hohenstaufen s’organisent et prennent leur revanche quelques années plus tard à la mort de Lothaire en 1137.
1125 à 1137 - Règne de l'empereur Lothaire III de Saxe qui supplante les deux neveux d'Henri V ce qui déclenche « la querelle des Guelfes et des Gibelins concernant le choix du nouvel empereur ».
1197 Les Guelfes élisent Othon IV de Brunswick , fils d'Henri le Lion. Les Gibelins élisent Philippe 1er de Souabe, évêque de Würzbourg et frère d'Henri VI, qui lui a donné le duché de Souabe et la Toscane. Philippe est pratiquement vainqueur dans cette guerre civile pour le pouvoir, mais Othon le fait assassiner en 1208.
La conquête du pouvoir, la course aux offices sont responsables de guerres civiles atroces, ni quartier, ni partage : deux partis, jamais plus, l'un au gouvernement, l'autre, vaincu, qui subit ou s'enfuit, laisse la place...
En plusieurs villes, à Florence, à Sienne, à Pise notamment, ces partis sont d'abord les Guelfes et les Gibelins.
Dans Florence, les clans ennemis se sont déclarés pour l'un ou pour l'autre. Par la suite
Les Guelfes : ont l'appui du pape... les Gibelins, celui de l'empereur.
À vrai dire, les auteurs de l'époque parlent rarement de « parte » ils disent plus volontiers « brigate », ou « setta », mot qui n'a ici rien de péjoratif, et insistent surtout sur le groupe parental, sur la famille.
Giovanni Villani (1280-1348), le plus fin analyste de ces conflits, n'emploie jamais le mot de « parte » mais écrit, ne trouvant rien de mieux, quelli della casa di… : « ceux de la maison des… ».
À Bologne, ce sont les Geremei et les Lambertazzi, deux clans familiaux, naturellement ennemis à mort... Tous comptes faits, Guelfes et Gibelins font plutôt figure d'exception. On prend des noms de couleurs : ainsi les Blancs et les Noirs à Florence, lorsque les Guelfes, vainqueurs, se sont partagés en deux factions acharnées à se détruire. Ailleurs, on désigne l'ennemi par un surnom, souvent malséant, rappel d'une mésaventure, d'une déconvenue, d'une disgrâce physique des chefs même : à Orvieto, les Malcorini « les sans paroles » – et les Beffati « ceux dont on se moque », à Pise, les Raspanti qui, maîtres du gouvernement, peuvent raspare « gratter » – et les Bergolini « trompés, privés de tout ».
Ces villes « marchandes », merveilleux foyers de création artistique, sont présentées comme des havres de paix, c'est une erreur... Chaque grande famille se fait construire une haute tour, refuge et base d'attaque... Aujourd'hui, Florence, Bologne et même San Gimignano ne donnent qu'une pauvre idée de ce qu'étaient ces cités hérissées de donjons dressés parfois à cent mètres de hauteur.
À Bologne, de 1266 à 1299, plus de 200 actes notariés authentiques ont permis d'identifier 194 tours et de connaître exactement les mesures de 54 d'entre elles. Florence, compte, ces années-là, plus de 200 tours ; 175 sont situées sur le plan. Pour Gênes, un registre fiscal du XVe siècle, à une époque où de nombreuses tours sont en ruines, en cite encore 60 debout, dont 12 dans l'étroit périmètre de la petite place de San Giorgio.
La guerre naît d'un rien, d'un défi lors d'un bal ou des funérailles d'un chef, lors du passage d'une cavalcade, ou pour de sordides querelles de voisinage. Plus souvent, de propos délibéré, pour prendre la place du parti nanti. Les chroniqueurs du temps ne cessent de parler des mutazioni, des rumori, des bollori di popolo, toujours du fait des partis : « des rumeurs et grandes nouveautés que connut la cité de Pise à cause des sectes des citadins », ou : « Florence étant dans une grande effervescence à cause des sectes et des inimitiés… ».
LE SAINT EMPIRE AU Xe SIÈCLE
Guerres inexpiables dont on ne peut imaginer la sauvagerie ! Ni héros ni sens de l'honneur, seulement la haine, la surprise et la ruse. Les chefs entraînent le petit peuple à piller et à brûler.
À Vicence, « il y eut un grand feu qui dura six jours, si bien que le quart de la cité fut brûlé », et, Villani intitule l'un de ses chapitres « Comment il y eut un nouveau feu à Florence et se brûla une bonne partie de la cité »... Massacres et tueries, exterminer les vaincus allait de soi,
A Brescia : « et il fut donné licence à la parte Guelfa et, pour trois jours, ils pourraient tailler en pièces le parti des Gibelins ». Au soir des combats, la ville est livrée aux passions et aux raffinements de cruauté.
À Spolète en 1319, les Gibelins vainqueurs jettent les Guelfes en une prison où ils mettent aussitôt le feu et les font tous périr.
À Rieti, en 1320, les Guelfes noient plus de 500 Gibelins dans le fleuve qui est tout teinté de sang. On parle de cadavres des chefs traînés dans les rues, livrés à des troupes d'enfants qui les dépècent, jouent pendant des heures aux boules avec les têtes « il y en eut de si cruels et animés d'une telle fureur bestiale qu'ils mangeaient de la chair crue ». On refuse des funérailles chrétiennes aux morts, on les enterre hors de l'enceinte urbaine, afin qu'ils ne risquent pas de rendre la cité impure.
Rien ne peut apaiser ces haines, cette soif de pouvoir et de vengeance. Pourtant, l'Église ne cesse de prêcher la réconciliation et de réunir les chefs pour qu'ils jurent de s'entendre et de soumettre leurs querelles à un arbitrage.
À Gênes, en 1169, l'archevêque fait sonner les cloches et appeler tous les citoyens à un parlement sur la place publique, les deux factions, Avogati et della Volta, jurent, sur les reliques de saint Jean-Baptiste, de respecter la paix.
Le 4 août 1279, à Bologne, le légat et neveu du pape fait prêter serment sur l'Évangile aux 50 premiers membres de chaque parti. Quelques années, quelques mois de répit, pas plus… Vaines aussi les prédications et solennelles processions des moines mendiants et des « mouvements de paix », les Flagellants, le Grand Alléluia de Spolète, les chevaliers Gaudenti de Bologne qui, à Padoue, font construire la chapelle des Scrovegni, décorée par Giotto en 1304-1305.
Ces guerres civiles ne peuvent connaître qu'une seule fin : ni accord, ni compromis ou apaisement mais l'anéantissement complet de l'autre... Les vainqueurs célébrent leur retour au pouvoir par un grand triomphe.
En 1267, les Guelfes de Florence, déjà assurés de leur succès, ont attendu le jour de Noël pour faire leur entrée dans la cité, armes et bannières déployées, et fêtent ensemble, de la même façon, par des processions et des actions de grâces, la victoire de leur parte et la naissance du Christ. Le Palazzo della Parte Guelfa, devient un second palais communal... Pour les malheureux vaincus, injuriés, traités de lupi rapaci, la mort, la ruine, l'exil.
En 1249, à tous les nobles Guelfes de Florence, emmenés prisonniers à la suite des armées impériales, « on fait arracher les yeux puis on les assomme et on les jette dans la mer ». 10 ans plus tard, c'est au tour des Gibelins d'être exécutés, décapités sur la place publique. Partout, dans les bourgs modestes mêmes, des mesures de bannissement parfaitement orchestrées frappent non seulement les nobles mais les artisans, les boutiquiers, partisans vrais ou supposés. Ce sont les banditi mis au ban de la Commune, rebelles, que l'on appelle simplement, les « gens du dehors », les usciti ou estrinsei, de la parte di fuori, évidemment parti des conjurés, que l'on opposait aux intrinse de la parte di dentro.
Les proscrits courent de hasardeuses fortunes.
Né en 1265, d'une famille noble de Florence mais peu fortunée, Dante Alighieri, a pris parti pour les Blancs. En 1301, chargé d'une mission à Rome, il apprend que sa ville est aux mains des Noirs et ne rentre pas. Condamné à une forte amende et à l'exil puis au bûcher, il se réfugie, poète errant, chantre de la vengeance, chez les princes, à Vérone, chez les Malaspina de Lunigiana, puis à Ravenne où il meurt en 1321. La Divine Comédie, commencée en 1304, chant de partisan, est toute imprégnée de la passion vengeresse qui anime les clans et les partis et de sa peine : « c'est l'eau de l'Arno qui m'a désaltéré dans ma tendre enfance, et j'aime Florence d'un si grand amour qu'à cause de cet amour même, je souffre d'un injuste exil » (De Vulgari Eloquentia). Poète, homme politique et écrivain Florentin, Dante est le premier grand poète de langue italienne. Ses œuvres les plus connues sont la Vita Nuova (1291-1295), le De Vulgari Eloquentia (1303-1304), le Convivio (vers 1304), et la Divine Comédie (1314-1320). Cette dernière est considérée comme l'un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature universelle. Pour écrire son œuvre, Dante s'est largement inspiré du sanglant conflit, qu'il a lui même vécu en Italie, opposant les partisans de deux empereurs germaniques : les Guelfes (Welf ou Wolf) et les Gibelins (Weibling) (1125-1300).  
Les nobles, chefs de guerre déjà dans leur cité, n'ont survécu que par le métier des armes, ou condottieri ou pirates de haut bord. Les Gibelins de Gênes, en 1267, prennent la fuite à la tête d'une flotte armée en hâte, font pendant des mois le blocus de la cité puis vont faire la course jusqu'en mer Noire. Les vainqueurs tiennent scrupuleusement registre des bannis et les assignent à résidence, pour un temps déterminé, dans telle ou telle ville, où des sbires appointés donnent régulièrement de leurs nouvelles. Dans la seule année 1382, à Florence, ce livre fait état de 25 lieux d'exil, à travers toute l'Italie, de Naples et Barletta à Gênes et Trévise.
Les palais échappés aux pillages et aux incendies sont systématiquement mis à bas pour effacer jusqu'au souvenir même de la faction dite rebelle et ces destructions prennent d'effarantes ampleurs.
Revenus vainqueurs en 1267, les Guelfes de Florence font estimer la valeur de leurs biens mobiliers perdus : au total, 103 palais, 580 maisons, 85 tours.
À Bologne, en 1280, ce sont les 280 maisons des Lambertazzi qui, encore debout au soir des batailles, sont rasées jusqu'au sol, avec interdiction d'y reconstruire quoi que ce soit.
Les comptes de la Commune de Sienne, en 1322, enregistrent une somme de plus de 300 livres payées aux « maîtres et ouvriers qui ont détruit les biens des traîtres, rasé les maisons et les palais, taillé les pieds de vigne ».
LE SAINT EMPIRE SOUS LES HOHENSTAUFEN
Ruinés et humiliés : les vaincus, « ennemis de la Commune, du peuple et de Dieu », sont voués à la vindicte publique et le souvenir de leurs méfaits ne doivent jamais s'effacer. Magistrats et conseillers font de larges emplois aux figures et scènes infamantes, peintes sur les façades ou sur les murs des salles des palais publics, scènes dont le Mauvais gouvernement de Sienne offre l'un des plus beaux exemples... C'est, dans toute l'Italie, une véritable industrie... Une trentaine de cités en font usage de façon toute ordinaire.
À Bologne, l'on peut compter, entre 1274 et 1303, très exactement 112 figures d'« ennemis du peuple » appliquées, légendes ignominieuses à l'appui, sur les murs des édifices de la Commune.

GUELFES & GIBELINS - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/guelfes-et-gibelins/
GUELFES & GIBELINS. Deux factions dont la lutte anima l'histoire de l'Italie aux xiii e et xiv e siècles. Leur origine toutefois se situe en Germanie. Guelf (Welf) ...

Jacques Heers, Guelfes et Gibelins - Clio - Voyage Culturel

www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/guelfes_et_gibelins.asp
L'affrontement des Guelfes et des Gibelins atteste de la puissance économique, politique et militaire de l'aristocratie italienne au Moyen Âge et de ses divisions.
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Histoire de la lutte des papes et des empereurs de la ...

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A la mort de Henri V sans héritiers directs ( 1125), les Guelfes se trouvèrent assez forts pour faire élire un des leurs à l'exclusion de la maison gibeline.

Le conflit des Guelfes et des Gibelins : lutte de succession à ...

mireillebrahic.over-blog.org/article-le-conflit-des-guelfes-et-des-gibelins...
Henri V (1106 - 1125) seulement renoncera en 1122 à conférer une investiture ... Mais les luttes entre Guelfes et Gibelins n'étaient pas pour autant terminées et ...

2 commentaires:

  1. Que de cruautés et divisions vous nous exposez notre historienne Chantal, un véritable abîme..Et les guelfes qui se séparent eux-mêmes en Blancs et Noirs...!

    Un petit mot sur la revanche de Dante.. C'est en effet, alors qu'il est en mission diplomatique auprès de Boniface VIII, et avec la complicité de ce dernier, que Dante, guelfe blanc, est condamné à un exil de deux ans et à une forte amende sous fausse accusation de vente d’offices publics.

    Comme il est dans l'impossibilité de payer celle-ci, il est condamné à mort s'il rentre à Florence, ce qui équivaut à un exil définitif. À partir de ce moment, il séjourne dans diverses villes d'Italie du nord, ainsi que vous le notez.

    Comment Dante se vengera-t-il? En plaçant Boniface VIII en enfer dans la Divine Comédie!

    Amitiés

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  2. C'est une vengeance comme une autre, un écrivain et poète talentueux a des armes bien plus efficaces. Ma mère disais qu'un coup de langue fait autant de mal qu'un coup de lance.

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