mercredi 9 avril 2014

1131... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1131 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LE POÈTE OMAR KHAYYÂM ET SES ASSASSINS TRISTEMENT CÉLÈBRES.

« Les vrais dons de Dieu sont la vie et l’intelligence. Il faut écrire soi-même son existence ». Omar Khayyâm
L’astrologue Omar Khayyâm est mort en 1131, peu après la naissance de la secte des Assassins. Ce poète libertin a vu basculer l’Iran de l’islam chiite dans l’islam sunnite, brutalement institué en religion officielle. Il a observé comment Hassan ibn Sabbah, son ami

 d’enfance, a élevé le meurtre au rang « d’art sordide » en fondant la secte des Assassins. Faux prophète, Hassan a construit le paradis sur Terre d’après les descriptions du Coran, en faisant croire à ses guerriers qu’il avait reçu d’Allah le pouvoir d’y emmener ses meilleurs hommes de leur vivant… Libre comme l’air, la tête dans les étoiles, Omar Khayyâm s’est dit horrifié par ce jardin diabolique destiné à transformer les hommes en machines de mort :

« J’essaie de fuir l’hypocrisie et le mensonge. J’invite les hommes à dépasser les idées toutes faites, quand tu t’évertues à dissoudre en eux la moindre parcelle de pensée autonome. »
Houspillé par les fanatiques, traité d’impie, d’hérétique, de débauché, Omar cultive jusqu’au bout l’art délicat de se jouer du destin. Le grand astronome d’Ispahan, auteur des célèbres Robbayats, aime s’endormir le gosier satisfait, après avoir goûté aux plaisirs de la femme. « le sourire des marionnettes » fait appel a la beauté des icônes et pose des questions éternelles sur la politique, la religion, le bonheur...
Entre têtes coupées et scènes gentiment érotiques, la Perse du XIe siècle hésite et marchande sur les voies de Dieu.
Hassan Ibn Sabbah promet les plaisirs spirituels.
Les disciples d’Omar Khayyâm leur préfèrent l’épicurisme du vin et de la chair.
Sous le turban d’Omar Khayyâm : la libre-pensée est la figure centrale du livre, le point de résistance à la pensée unique.
Peu importe ce qui est vrai, ce qui est faux, ce que les écritures ont rapporté, oublié ou transformé.
Admirable, le récit embrasse la sagesse, la beauté, pose un regard lucide sur la liberté, la fascination du pouvoir, le rejet de l’illumination. « Jean Dytar boucle un album poétique aux couleurs philosophiques. Un millénaire plus tard, la dialectique entre les personnages trouve un écho fascinant dans l’actualité du XXIe siècle... »
« Dans l’Iran du XIe siècle (Ve siècle de l’Hégire), le grand vizir Nizam al Mulk gouverne pour le compte du califat des Turcs Seldjoukides. Une légende veut que ce grand politicien ait été, alors qu’il étudiait à l’université de Nichapour, le condisciple de deux grandes figures de l’Iran du XIe siècle :
Hassan ibn Sabbah, fondateur de la secte des Assassins,
Le célèbre poète Omar Khayyam.
Le récit commence avec l’assassinat de Nizam al Mulk, en 1092, par un des tueurs fanatiques de Hassan. Une fois le meurtre perpétré, le tueur attend sa propre exécution le sourire aux lèvres (un sourire terrible que conserve sa tête coupée, et que l’on retrouve, en une citation visuelle shakespearienne, sur la couverture du Sourire des marionnettes).
Comment peut-on sourire à sa propre mort ?
Comment le fanatisme des Assassins peut-il pousser un homme à prendre la vie d’un autre et à perdre ainsi la sienne avec joie ?
KAYYÂM
C’est cette question qui obsède le personnage d’Omar Khayyam !
Pour illustrer les tribulations d’Omar Khayyam, poète et apôtre du libre-arbitre, dans l’Iran tourmenté des seldjoukides, d’Ispahan à Alamut, l'auteur choisit en effet de s’inspirer du registre visuel de la miniature Persane. Il en reprend les couleurs vives, les vues plongeantes, les cadres enluminés, et le goût des motifs géométriques : la miniature offre sur le monde le point de vue omniscient de Dieu, contemplant d’en haut l’agitation vaine et mécanique des marionnettes humaines. Les silhouettes colorées, cernées d’un liseré noir mais presque dépourvues d’ombre, sont crûment éclairées par une lumière uniforme qui les aplatit parmi la géométrie sans perspective du paysage et des bâtiments...
Le monde ainsi enfermé dans le cadre doré qui clôt chaque planche est un petit théâtre enluminé, non sans rapport avec le théâtre de l’absurde, un théâtre dans lequel des personnages se débattent et s’interrogent sur leur propre liberté. Ainsi le personnage d’Omar, qui tâche d’échapper aux mécanismes asservissants du pouvoir aussi bien qu’au fanatisme aveugle des Assassins, ne cesse de prêcher la liberté et la responsabilité, tout au long du livre, il est le seul à clamer que le monde a été créé pour donner un cadre à notre libre-arbitre, sans lequel rien n’a plus de sens... Mais au fil des pages le registre graphique de la miniature ne cesse de saper son discours : Khayyam affirme que l’homme est libre mais la mise en page elle-même l’encadre, le miniaturise, et semble le contredire ironiquement.
Après l’assassinat du vizir, c’est le calife lui-même qui est égorgé dans son palais. Privé de ce Malik Shah qui le protège et offre à ses propos et ses conduites trop libres un asile inespéré, Omar Khayyam doit fuir la cour, abandonner sa maîtresse, pour échapper aux tueurs qui veulent se débarrasser de cet impie. Son errance le conduit inévitablement vers Alamut, la forteresse qu’occupent Hassan ibn Sabbah et ses tueurs fanatisés au sud de la Caspienne. Il assiste alors à l’endoctrinement des tueurs de Hassan : drogués, ils sont introduits dans un jardin caché où les accueillent des prostituées, du vin, de la musique...
C’est le souvenir de ce simulacre du paradis, censé incarner pour eux le jardin éternel qui les attend après leur mort, qui les pousse ensuite à exécuter le sourire aux lèvres les ordres de Hassan. Toute la scène est une mise en abyme : du haut des remparts d’Alamut, Hassan et Omar sont les marionnettistes qui contemplent en contrebas le jardin où une jeune marionnette fanatique est soumise à l’illusion paradisiaque qui en fera un tueur dévoué.
Nulle transcendance, nulle sacralité dans cet endoctrinement : Hassan lui-même n’est religieux que par calcul, et l’avoue sans détour à son ancien ami : « nous sommes d’accord sur un point : notre unique destin est de finir en poussière. Par conséquent, la seule chose qui compte est la façon dont nous passons le temps qui nous est imparti ».
Le fanatisme est lui aussi un trucage, un décor de théâtre, un élément de l’illusion que le maître des Assassins entretient auprès de ses hommes de main, mais cet aveu scelle le destin d’Omar lui-même...
En effet, dans l’illusion de paradis qu’a disposé pour eux Hassan, les Assassins jouissent des femmes, de la poésie et du vin que goûte aussi Omar dans sa vie terrestre. Comment pourrait-il ne pas songer alors que ses plaisirs sont eux aussi agencés par un marionnettiste sans scrupule, et que le libre-arbitre qu’il défend n’est à son tour qu’une illusion, un décor de théâtre ?
Omar Khayyam (1048 [Nichapour,Iran] - 1131 [Nichapour]) dont le nom signifie « vendeur de tentes », du métier de son père, est un homme brillant, qui excelle en philosophie, en poésie, en mathématiques ou en astronomie. En outre, sa vie est indissociable des mouvements qui agitent alors le Moyen-Orient, entre instauration de la religion musulmane et domination des Seldjoukides Turcs.
Commençons cette biographie par une légende sur sa vie. Alors qu'il est étudiant à Nichapour, il est très lié avec deux autres camarades, du nom de Abdoul Kassem et Hasan ibn al Sabbah. Un soir, il leur propose le pacte suivant : le premier à faire fortune soutiendra les deux autres. Les autres acceptent le pacte, et le premier à obtenir une position enviable est Abdoul Kassem. Ce dernier devient en effet sous le nom de Nissan el Molk le grand vizir du sultan Malik Shah.
Ces deux anciens compagnons viennent alors se présenter à lui, Omar demande la protection du vizir, afin de pouvoir mener ses recherches à l'abri du besoin. Hasan demande à être introduit à la cour. Les vœux des deux hommes sont exaucés, mais Hasan complote alors à la cour dans l'espoir de prendre la place de son protecteur, découvert, il est renvoyé et fonde l'ordre ismaélien des Assassins, à la fois secte et mouvement terroriste, qui depuis la forteresse qu'il fera construire à Alamout tuera Nissan el Molk en 1092...

REMPART D'ALAMUT
Venons-en maintenant à des faits plus vraisemblables. Après des études dans sa ville natale, Khayyam passe de nombreuses années à Samarcande sous la protection de Abou Tahir, qui est alors administrateur de la ville. Il y écrit notamment un important traité d'algèbre. A l'invitation de Malik Shah, troisième sultan de la dynastie des Seldjoukides, et de son vizir Nissan El Molk, il se rend à Ispahan, qui est alors la capitale du royaume. Il y fait construire un gigantesque observatoire, à partir duquel il mesure la longueur d'une année. Khayyam trouve qu'une année fait 365,24219858156 jours. C'est une mesure d'une incroyable précision ! On sait désormais que la longueur d'une année change au niveau de la sixième décimale durant une vie humaine, et à titre de comparaison, la longueur d'une année à la fin du XIXe siècle est 365,242190 jours. A la suite de cette mesure, une réforme du calendrier est adoptée dans le royaume Seldjoukide, comme c'est le cas cinq siècles plus tard en Europe à l'instigation du pape Grégoire.
 Après la mort en 1092 de ses protecteurs, Nissan el Molk d'abord, puis un mois plus tard le sultan, Khayyam tombe en disgrâce à la cour et sa vie se fait moins sereine. En 1118, il quitte Ispahan pour passer quelques mois à Merv (citée située au Turkmenistan), puis il va terminer ses jours dans sa ville natale.
  La popularité de Khayyam en Occident est surtout due à ses Robbayat, quatrains parfois désabusés où il chante la vie, les femmes, le vin. Cela lui vaut d'ailleurs quelques problèmes avec des dignitaires religieux car le vin n'est pas la boisson privilégiée par le Coran ! La première traduction est due à Edward Fitzgerald en 1850. Une des difficultés de Fitzgerald est de distinguer le vrai du faux, car plus de 1000 poèmes sont attribués à Khayyam. Fitzgerald en retient 170, et sa traduction est aussi considérée comme un des chefs d’œuvre de la littérature Anglo-Saxonne. Voici l'un des quatrains de Khayyam :
« O toi qui es venu tout ardent du monde de l'esprit;
Toi qui, stupéfait, t'interroges sur le cinq, le quatre, le six et le sept,
Bois du vin, car tu ne sais d'où tu es venu.
Réjouis-toi, car tu ne sais où tu vas. »

Les bouleversements politiques du XIe siècle jouèrent un rôle important dans sa vie. Les Turcs Seljoukides ont envahi l’Asie du Sud-Ouest puis y ont fondé un Empire couvrant la Mésopotamie (Iraq), la Syrie, la Palestine et une grande partie de l’Iran (Perse). Puis ils occupent les riches pâturages du Khorazan avant de finir par conquérir l’Iran entier entre 1038 et 1040. Le Sultan Seljoukide Toghril Beg s’est autoproclamé tel à Nishapur en 1038 avant d’entrer dans Bagdad en 1040. C'est à l’intérieur de cet Empire conquis par les armes, à la population prête à se révolter et où se multiplient les problèmes d’ordre religieux que le Sultan tente d’établir un état musulman « pur et dur ». Et c'est dans ce climat troublé que grandit le jeune Omar Kayyam.
A Nishapur, le jeune Omar commence par étudier la Philosophie en faisant montre d’une acuité d’esprit qui étonne tous ses proches. Mais la situation politique est loin de constituer un milieu propice aux études sereines. Études qui nécessitent l’appui d’un « protecteur », protecteur qui peut être évincé ou éliminé du jour au lendemain. Et Omar Kayyam reconnaît lui même dans ses écrits, et ce en plusieurs occasions, qu’il lui est vraiment difficile de se concentrer sur ses recherches.
Et malgré cela, avant l'âge de 25 ans, il réussit à se révéler un excellent mathématicien et un non moins excellent astronome. Il trouve même le temps d’écrire plusieurs livres sur l’Arithmétique, l’Algèbre et même… la Musique ! Il rédige son ouvrage sur « Les démonstrations des Problèmes Algébriques » à Samarkande grâce au soutien d’un juriste local : Abu Tahir.
Toghril Beg a installé la capitale de son Empire à Ispahan et c'est depuis cette ville qu’en 1073 ou 1074 ou 1075, que Malik Shah Jalal al-Din le petit fils du fondateur, fait parvenir à Omar Kayyam une invitation lui demandant de venir à Ispahan pour y construire un observatoire astronomique, il est aussi possible que la construction de cet observatoire ait pu se faire à Ray, voire même à Nishapur.
Dans un livre d’Algèbre aujourd’hui perdu, Omar Kayyam discute d’une méthode qui plus tard sera formalisée sous le nom de « Triangle de Pascal ». Mais cette méthode avait déjà été abordée avant lui par al-Karaji.
Dans un de ses ouvrages de commentaires sur les postulats figurant dans les « Eléments » d’Euclide, Omar Kayyam se trouve entraîné malgré lui à formuler des remarques et propositions relevant de la « Géométrie non-euclidienne ». Cela lui arrive lorsqu’il tente de démontrer le postulat de la parallèle unique menée d’un point à une droite. Il trouve alors des propriétés caractéristiques des Géométries non euclidiennes. Mais il ne peut formaliser ces découvertes.
Ajoutons enfin que certains historiens pensent qu’Omar Kayyam n’est vraisemblablement pas un Soufi, mais plutôt un agnostique… position intellectuelle courageuse et bien difficile à afficher à cette époque.
Il serait mort à Nishapur le 4 Décembre 1131 (mais certaines sources le font décéder en 1122).
Mais si Omar Kayyam est si célèbre, ce n’est assurément pas en raison de ses travaux mathématiques. Non, il est surtout connu en tant que poète ayant écrit de nombreux et délicats poèmes de quatre vers : les « Rubayiats ». Et son œuvre littéraire éclipse presque complètement son œuvre scientifique.

Les travaux mathématiques de Khayyam ne sont pas moins intéressants. Il s'intéresse principalement aux équations du troisième degré, dont on ne connaît alors pas de formules pour les résoudre. Khayyam propose une méthode graphique très intuitive pour estimer le nombre et les valeurs des racines, qui est la suivante.
ALAMUT
« Prenons l'équation x3-2x-3=0, que l'on peut transformer en x3-2x=3, puis en x(x2-2)=3, ce qui donne enfin x2-2=3/x. »
Mais le membre de gauche de l'équation précédente est l'équation d'une parabole, le membre de droite celle d'une hyperbole. Les solutions de l'équation de départ sont donc les abscisses des points d'intersection de la parabole et de l'hyperbole. Pour peu que l'on sache tracer ces courbes avec suffisamment de précision, on pourra avoir une bonne estimation des racines !
Signalons aussi que Khayyam est parfaitement lucide sur le fait que sa méthode sera sûrement dépassé par d'autres dans les siècles suivants....

Vers l'an 1090, Hassan Al-Sabbah, un chef de secte chiite Ismaélienne, les Nizârites, crée une organisation terroriste à l'échelle du Moyen Orient : les Assassins, et invente les attentats-suicides. Pendant près de deux siècles, cette secte se donne pour « mission officielle » de lutter contre l’invasion du Moyen Orient par les Turcs Seldjoukides, mais l’objectif réel est la régénération du califat Fatimide (chiite) décadent... 1000 ans plus tard, Oussama Ben Laden, un chef de secte islamiste, d’obédience sunnite wahhabite, crée, Al-Qaïda. Son objectif ? Rétablir le califat sunnite sur le monde arabe, puis sur le monde Islamique puis sur le reste du monde. 
Le fondateur de l'Ordre des Assassins, Hassan Al-Sabbah est né en Perse, à Qum, à une date incertaine au milieu du XIe siècle, dans une famille de commerçants aisés. C'est un brillant étudiant coranique, un homme cultivé, qui supporte mal l'occupation de son pays par les Turcs Seldjoukides. En effet, dès leur installation en Perse, entre 1038 et 1050, ces envahisseurs imposent l'Islam sunnite aux Perses chiites. Hassan quitte son pays en 1077, afin de rejoindre l'Égypte Fatimide, le dernier État chiite encore en place. Là, il devient un proche de Nizâr ben al-Mustansir, le fils aîné du Calife du Caire. Ensemble, ils réfléchissent à des actions à mener en Perse, afin d'en chasser les Seldjoukides. Mais rien ne se passe comme prévu : Nizâr est fait prisonnier et ne rejoint jamais Hassan.
Entre temps, Hassan s'installe dans le massif de l'Elbrouz et s'empare par la ruse de la forteresse d'Alamout, réputée inexpugnable. Il en fait le centre névralgique de l'ordre qu'il fonde en 1090. La légende du « Vieux de la Montagne » est née. Sa présence à la tête des Assassins va durer 35 ans d'un règne sans partage.
L’ordre des Assassins, qu’il a créé, est divisé en 3 classes, les daïs, les reficks, et les fédaviés (fédayins en arabe). Les daïs sont les prédicants, chargés de convertir au nizârisme (une loge chiite Ismaélienne) les infidèles, c'est-à-dire les autres musulmans. Les reficks sont les compagnons, les initiés de la doctrine. Les fédaviés sont soldats suicidaires, instruments de la volonté et de la vengeance du maître. On raconte même que la forteresse d'Alamout possède un jardin luxuriant abritant de jeunes vierges, un avant-goût du paradis promis avec des houris...
La puissance des Assassins s’étend depuis la Méditerranée (Syrie, Irak) jusqu’au fin fond du Turkestan. Pendant 150 années, ils entretiennent une continuelle terreur dans l’âme de tous les souverains de l’Asie musulmane. Bien que la propagande des Assassins prétende lutter contre les Croisés (Les croisades ont duré de 1095 à 1291), leurs coups sont portés, tout comme ceux d’Al-Qaïda aujourd’hui, essentiellement contre les musulmans. Les Assassins ne succombent que sous les coups des Mongols en 1258. Recherchés dans toute l’Asie musulmane, ils sont impitoyablement massacrés. Habitués à la clandestinité, ils ne sont jamais totalement exterminés. Il en existerait encore aujourd’hui en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, et chez les Druzes du Liban et de Syrie. On prétend que parmi les descendants d'Hassan Al-Sabbah, il y a l'Aga Khan, qui vit à Bombay, et son oncle, Sadruddin, permanent a l'ONU...
Pour certains historiens, le nom d’« Assassins » proviendrait de « hashashine », qui signifie consommateurs de haschich, une drogue que le soldat suicidaire consomme avant d'accomplir son forfait. Pour d’autres, ce nom provient du prénom Hassan, et a donné les Hassanites (tout comme le calife Ali a donné son nom aux Alaouites, une loge chiite Syrienne). Pour d’autres enfin, ce mot provient de « Assassiyine », qui signifie fondamentalistes en Arabe, car les Nizârites se voulaient des fondamentalistes chiites. Les Croisés ont transformé l’un de ces mots en Assassins.
Ce qui est saisissant, ce sont les similitudes qui apparaissent lorsque l’on étudie :
  • Le parcours d’Hassan Al-Sabbah (et de ses successeurs) et qu’on le compare avec celui d’Oussama ben Laden et de ses successeurs,
  • Le réseau Al-Qaïda de Ben Laden et la secte des Assassins d’Al-Sabbah. Les méthodes sont à peu près les mêmes avec une sacralisation du crime que renforcent des promesses d’un paradis avec des houris,
  • HASSAN BEN SABBAH
    Les alliances de circonstance entre les Croisés et les Assassins d’un côté, et entre Al-Qaïda et les Occidentaux (USA, Grande Bretagne, France) de l’autre côté
À la lecture de leurs textes de référence, on constate qu’ils ont, apparemment, le même objectif : l'expansion d'un Islam revu et corrigé sur toute la planète. Les deux proclament une seule et même profession de foi : « Les Croisés ou les Occidentaux sont des non croyants, des impies, des mécréants, et les éliminer est une bonne chose ».
L’aspect. On peut facilement remarquer la ressemblance entre la représentation d’Hassan et la photo d’Oussama.
Tous deux portent une longue barbe, ainsi qu’un habit traditionnel et un turban. On représente souvent Hassan du haut de sa montagne, un poignard à la main (arme de prédilection des Assassins), afin de montrer sa force et le danger constant qu’il représente.
Ben Laden, quant à lui, se montre le plus souvent au fond d’une caverne ou dans un lieu inexpugnable, une kalachnikov à proximité. Tous deux ne se montrent que peu. Tous deux sont fils de commerçants venus s’installer dans le pays et ayant réussi. Le père d’Hassan était un riche marchand d’origine Iranienne, et celui d’Oussama un grand promoteur immobilier d’origine Yéménite. Tous deux ont renoncé à la vie facile que leur donne leur naissance.
L’ambition et la force d’organisation. On retrouve chez ces deux personnages des talents d’organisateurs nés. Hassan a créé ex-nihilo une communauté en très peu de temps (prise d’Alamout en 1090, premier assassinat en 1092). Oussama s’occupe de la logistique des moudjahiddines Afghans pendant la guerre contre les Russes, puis parvient à créer une organisation terroriste des plus efficaces. Tous deux pensent être investis d’un dessein grandiose, le renouveau du Califat Fatimide pour Hassan, la restauration du Califat Sunnite pour Oussama.
Le terrorisme. Hassan a dit : « quand nous tuons un homme, nous en terrorisons cent mille ». Tous deux souhaitent maintenir un climat de terreur constante, être partout et nulle part. La menace doit être omniprésente. Les meurtres sont savamment et méthodiquement préparés sur des cibles symboliques devant frapper les esprits (meurtre de dignitaires pour Hassan, World Trade Center et le Pentagone pour Oussama). Ces actions ont, mutatis mutandis, la même finalité : inspirer la peur par l’inéluctabilité de l’acte et déstabiliser les gouvernants.
Amin Maalouf passe en revue certaines exécutions de chefs Turcs, lors de commandos suicides. Le premier, en 1092, est très lourd de conséquences. L'assassinat de Nizâm el-Moulk (Grand Vizir, l’équivalent du Premier Ministre) par un soldat envoyé par Hassan, élimine le seul garant de l'unité Seldjoukide, qui ne se s’en remettront jamais. Le président Bush a admis la création d’un gouvernement Américain secret afin de parer à une éventuelle vacance du pouvoir, causée par un acte terroriste d'Al-Qaïda contre lui-même et ses ministres...
Après la mort d’Hassan en 1124, les Assassins sont plus actifs que jamais. Ils éliminent tour à tour le cadi de Bagdad, l'émir d'Alep puis son fils. A Damas, le pouvoir est entre leurs mains. Il semble même qu'ils sont à deux doigts de livrer la ville à Baudouin II (Comte d’Édesse (1100-1118) puis Roi de Jérusalem (1118-1131)) quand ils sont finalement chassés de la ville, en 1129.
De même, n’eût été la victoire d’Al-Qusayr (mai 2013) des troupes Syriennes sur les terroristes d’Al-Qaïda, Damas serait aujourd’hui aux mains des Occidentaux.
Martyrs et sacrifices. Hassan a dit : « il ne suffit pas d'exécuter et de terroriser, il faut aussi savoir mourir, car si en tuant nous décourageons nos ennemis d'entreprendre quoi que ce soit contre nous, en mourant de la façon la plus courageuse, nous forçons l'admiration de la foule. Et de cette foule, des hommes sortiront pour se joindre à nous ». L'esprit de martyr et de sacrifice des Assassins est tel qu'une fois l'assassinat réalisé, leurs auteurs ne cherchent pas à fuir, ils se laissent attraper pour être lynchés par les gardes ou la foule avec la joie de rencontrer Dieu prochainement. Les soldats suicidaires d’Al-Qaïda ou du Jihad islamique sont des jeunes gens prêts à mourir pour la cause qu’ils croient juste, avec la même promesse de paradis garanti...
Enfermés dès leur enfance dans les palais, sans autre société que leurs daïs, les fédaviés apprennent que leur salut éternel dépende de leur dévouement et qu’une seule désobéissance les damne pour toujours. A cette crainte du châtiment se joint avec la même efficacité l’espoir des récompenses, on leur promettait le paradis, on leur en donnait quelquefois une jouissance anticipée... Pendant leur sommeil, provoqué par une boisson enivrante, ils étaient transportés dans de magnifiques jardins où ils trouvaient à leur réveil tous les enchantements de la volupté, après quelques jours de félicité extrême, le même breuvage les endormait de nouveau, et ils retournaient sans le savoir au lieu d’où on les avait emportés... A leur réveil ils racontent, comme un songe ou comme une réalité, cette sorte de ravissement dont ils ont joui, et ils s’animent encore, par ce souvenir d’un bonheur passager, à mériter celui qui n’aura pas de fin.
Introduits quelquefois devant leur seigneur, celui-ci leur demande s’ils veulent qu’il leur donne le paradis, et sur leur réponse qu’ils sont prêts à exécuter ses ordres, il leur remet un poignard et leur désigne une victime.
Cette, société a porté différents noms, Ismaélites orientaux, pour les distinguer de ceux d’Égypte Bathéniens ou partisans du culte intérieur, Molahed ou impies, et enfin Assassins. Le chef suprême s’appelle le Seigneur des couteaux, et plus souvent le seigneur de la Montagne, Scheick al Djébal. Le sens primitif de seigneur, dérivé de senior, a fait traduire ce mot par Vieux de la montagne.

Omar Khayyam — Wikipédia

fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Khayyam
Décès, 4 décembre 1131 (date approximative) ..... Bartol Alamut, compagnon de jeunesse de Hassan ibn al-Sabbah, le fondateur de la secte des Assassins.

Les Nouveaux Assassins - AgoraVox le média citoyen

www.agoravox.fr › Tribune Libre
Vers l'an 1090, Hassan Al-Sabbah, un chef de secte chiite ismaélienne, les ... puis Roi de Jérusalem (1118-1131)) quand ils sont finalement chassés de la ville, ...

Histoire de la secte des Assassins - Le droit criminel

ledroitcriminel.free.fr › ... › Les agissements criminels
HISTOIRE DE LA SECTE DES ASSASSINS. Gaillardin , « Dictionnaire du XIXe siècle ». Les Ismaélites, tout en se rattachant au souvenir de Mahomet, ...

assassins « Ruines de châteaux

ruine.wordpress.com/tag/assassins/
2 juin 2008 - Rashid al-din Sinan, alias le vieux de la montagne chef de la fameuse "terrible secte des assassins" s'est installé là en 1131 ou en 1162.

Omar Kayyam - Collège Jules Ferry

coll-ferry-montlucon.planet-allier.com/ancien_site/OKayyam.htm
( 18/05/1048 - 05/12/1131 ) ... sur la route entre Ispahan et Bagdad par les membres d'une secte terroriste, celle des « Mangeur de Hashish » dont le nom allait devenir universellement célèbre sous sa forme occidentalisée : les « Assassins » !


2 commentaires:

  1. On ne peut comprendre que dans une civilisation où la science était avancée, il existait des sectes prônant une telle violence qui, encore de nos jours est appliquée.
    Très bonne journée.

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  2. C'est bien ce que je pense, et je ne trouve pas cela rassurant.

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