dimanche 13 avril 2014

1128 - 1127... EN REMONTANT LE TEMPS


 Cette page concerne les années 1128-1127 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle des années considérées il ne peut s'agir que d'un survol

UN ASSASSINAT, DE NOMBREUX PRÉTENDANTS AU POSTE, 2 ANS DE GUERRE ET DE MALHEURS...

Comte de Flandre, martyr (✝ 1127)

CHARLES DE DANEMARK
Fils du roi Knut IV (Saint Canut du Danemark), et d'Adèle de Flandre, petit-fils du comte Robert Ier et de Gertrude de Saxe. Knut IV de Danemark ayant été assassiné en 1086, Adèle de Flandre se réfugie en Flandre, prenant le très jeune Charles de Danemark, avec elle, il grandit à la cour de son grand-père Robert Ier et de son oncle Robert II. En 1092 Adèle le quitte pour se marier avec Roger Borsa, duc des Pouilles dans le sud de l'Italie...
Charles de Danemark part à la croisade en 1096 avec son oncle, qui meurt en 1111. Il devient un proche conseiller du nouveau comte Baudouin VII qui le prend d'affection et lui procure plusieurs avantages. Il lui donne d'abord la seigneurie et le château d'Encre qu'il avait enlevé à Hugues de Camp d'Avène, comte de Saint-Pol.
En 1118, Charles de Danemak épouse l'héritière du comte d'Amiens, Marguerite de Clermont-Beauvaisis
En 1119, il est reconnu par les États convoqués à Roulers (Roeselare) comme successeur de Baudouin VII agonisant, et devient effectivement comte le 19 juin. Sa prise de couronne est néanmoins vivement contestée. La comtesse douairière Clémence de Bourgogne, épouse de feu le comte Robert II, s’avère son opposante la plus acharnée... elle favorise Guillaume d'Ypres, un fils illégitime de Philippe de Loos, frère de Robert II. Charles de Danemark vainc un à un tous ses rivaux, et Clémence de Bourgogne doit renoncer à une partie de son douaire,
Guillaume d'Ypres, fait prisonnier, est amadoué par quelques seigneuries et une somme d’argent.
Baudoin III, allié à Thomas de Coucy, est vaincu en bataille rangée.
Le comte Gauthier de Hesdin est chassé et privé de ses états.
Hugues II de Camp d'Avène voit les forteresses de son comté de Saint-Pol rasées.
Le comte de Boulogne Eustache III doit finalement se tenir coi.
Son mariage avec Marguerite de Clermont-Beauvaisis, fille de Renaud II de Clermont et d'Adélaïde de Vermandois, lui apporte l'Amiénois. Après ces débuts guerriers, Charles de Danemark gagne rapidement une réputation de grande vertu et de générosité envers les pauvres, ce qui lui vaut son surnom de « bon ». Sa bonté s’exerce sans affectation, il est bon sans être faible, et naturellement fort pieux, même s’il est clairement conscient du rôle et de la place de chacun, fût-ce un religieux. On raconte que l’abbé de Saint-Bertin, ayant une plainte à formuler à propos d’une terre dont l’abbaye avait hérité par donation : s’étant présenté au comte le jour de l’Épiphanie, ce dernier lui fait reproche de n’être pas présent en son abbaye pour y célébrer et y chanter la messe, alors qu'un messager aurait suffi pour transmettre la plainte. Charles rend toutefois justice en sa faveur. Il s'unit au roi de France, Louis VI le Gros, pour repousser l'empereur Henri V (1123). Il est adepte de la paix civile et sociale à l'intérieur du comté, s'interpose souvent dans les querelles diverses entre les abbayes et les bourgeois, s'oppose aux accapareurs de grain dans les périodes d'inflation...
CHARLES LE BON COMTE DE FLANDRE
L’hiver 1126-1127 est particulièrement terrible en Flandre : tous les blés de la contrée gèlent. Charles le Bon prend, pendant cette période de famine, des mesures de salut public qui se révèlent efficaces : il empêche que le grain soit vendu à des prix excessifs, ordonne que la moitié des semis à planter soient des semis de pois et de fèves, qui arrivent à maturité plus rapidement que les blés, visite les greniers des riches et organise la distribution de leurs grains en les vendant à coût modéré, faisant reverser le bénéfice à leurs propriétaires légitimes, distribue pain et argent, et interdit la fabrication de la bière. il participe à la première croisade. A son retour, il devient comte des Flandres, de Picardie et d'Artois. Sa bonté lui fait des amis chez les pauvres et sa justice lui attire la haine des grands de ce monde qui l'assassinent pendant la messe dans l'église Saint-Donatien de Bruges. Cette mort d'un homme pénétré de l'amour de Dieu est considérée comme un martyre par la dévotion populaire. Son culte est confirmé en 1883.
À Bruges en Flandre, en l’an 1127, le bienheureux Charles le Bon, se montre gardien de la justice et défenseur des pauvres, jusqu’au jour où il est tué par des soldats conjurés, qui refusent la paix qu’il veut leur imposer.
L’atroce assassinat du comte de Flandre, bouleverse les esprits et ébranle une société...
Le 2 mars 1127, mercredi des Cendres, le pieux et bon comte de Flandre Charles est agenouillé en prières dans l’église Saint-Donatien de Bruges, lieu sacré. Un commando fait irruption et, par-derrière, le poignarde. Les auteurs et commanditaires de ce crime monstrueux appartiennent au proche entourage du comte Charles, dont ils craignent d’avoir encouru la disgrâce et qu’ils cherchent à remplacer par un seigneur concurrent. S’ensuivent, à Bruges et dans toute la Flandre, des péripéties d’une extrême violence, cela nous est connu dans les moindres détails, relaté par un clerc, Galbert qui appartient à l'administration comtale localisée à Bruges, il débouche sur une crise qui perdure près de deux ans et sur un véritable bain de sang, avant que le roi Louis VI le Gros, dont le comte de Flandre est un puissant et fidèle vassal, fasse bonne justice et impose son propre candidat à la couronne comtale. Cet épisode, qui eut un immense retentissement, permet de mettre en lumière les mœurs et les rites de la chevalerie, l’émergence politique d’une bourgeoisie consciente de sa puissance et de ses droits, l’exercice de l’autorité royale, le poids de la religion, le meurtre du comte Charles ayant fait de lui, aux yeux de ses sujets, un martyr... Rarement le Moyen Âge à son apogée a été ainsi révélé de l’intérieur...
ASSASSINAT DE CHARLES LE BON
Nul événement ne fait, dans le cours du XIIe siècle, une impression aussi générale et aussi profonde que l'assassinat du comte de Flandre, Charles le Bon, dans l'église Saint-Donatien, à Bruges, par le prévôt du chapitre et sa famille. Charles le Bon est un prince doux, pieux, soigneux d'établir partout l'ordre et la paix, un mérite qui, dans ces temps de violence et d'anarchie, est la plus utile et la plus populaire vertu des rois. Les malheurs de son enfance, les exploits de sa jeunesse lui ont concilié de bonne heure la bienveillance des Flamands. Après s'être illustré en Terre-Sainte où il a accompagné Robert, dit le Hiérosolymitain, son oncle, il a refusé, pour ne pas quitter la Flandre, la couronne impériale et celle de Jérusalem...
On l'assassine au milieu de ses prières et de ses aumônes, avec le châtelain de Bourbourg qui est à ses cotés, par des hommes d'origine servile, que des intérêts privés poussent seuls à ce crime. La vengeance est prompte et terrible : Les chevaliers, les bourgeois Flamands, le roi de France Louis le Gros, viennent assiéger les coupables d'abord dans le château de Bruges, puis dans l'église même ou s'est commis le meurtre, puis dans le clocher de l'église, dernier asile qui leur reste, et qu'ils défendent avec l'opiniâtreté du désespoir. Toutes ces circonstances, la longueur et les tragiques incidents du siège, le nombre et l'ardeur de ceux qui y prennent part, font de cet événement le sujet des entretiens populaires, et valent au comte le titre de saint martyr.
Aussi nous en est-il resté plusieurs histoires, toutes contemporaines, toutes écrites avec ces minutieux détails et cet intérêt pressant où se révèle l'émotion non seulement de l'auteur, mais de la population tout entière.
Suger s'afflige, dans sa Vie de Louis le Gros, de ne pouvoir en parler plus longuement.
Gautier, chanoine de Thérouanne, à la demande de Jean son évêque et de tout le chapitre, et peu de mois après la catastrophe, en écrit une relation circonstanciée où il consigne tout ce qu'il a recueilli de témoins oculaires, tout ce qui s'en raconte dans le pays.
Un poète, dont le nom est resté inconnu, en fait, en mauvais vers latins, une assez touchante élégie.
Enfin Galbert, notaire, c'est-à-dire syndic de Bruges, qui est présent au moment du crime et durant le siège, note jour par jour sur ses tablettes, ce qui se passe, ce qu'il voie, ce qu'il fait lui-même de concert avec ses concitoyens, et en compose, environ 3 ans après (en 1130), la dramatique histoire, dont la seconde partie qui commence au 1er mai 1127, et contient le récit des guerres de Guillaume Cliton et de Thierry d'Alsace pour la possession du comté de Flandre, elle offre encore beaucoup de détails importants. Galbert a connu personnellement Charles le Bon. L'enthousiasme qu'il manifeste d'ailleurs pour ce prince et la sincérité de son désespoir après sa mort, le prouvent...
L'assassinat du comte, le 2 mars 1127
La chasse à l'homme pour punir les assassins du 7 mars à mi-mai.
La nomination du nouveau comte sans grand rival le 30 mars.
Ces deux phases se faisant simultanément.
La révolte qui éclate dès février 1128.
CHASSE DE CHARLES LE BON
Après le couronnement de Guillaume de Normandie, le nouveau comte est pour Galbert, le seul prince légitime,toutefois, il ne laisse pas de considérer pour cela les prétentions de Baudouin de Hainaut à la succession de Flandre comme parfaitement justes. Plus tard, quand la maladresse de Guillaume Cliton le rendent impopulaire, quand Thierry d'Alsace accourut à Gand voit augmenter de jour en jour le nombre de ses partisans, le pauvre notaire est visiblement en proie à un malaise qu'il ne cherche pas à cacher. Thierry d'Alsace, qui n'est d'abord pour lui que « l’adoptivus comes Gendensium” devient bientôt « heres naturalis Flandriae et comes justus et pius”, tandis que Guillaume n'est plus qu'un « comes inhonestus et civium terrae persecutor” .Nulle part il ne dénature les événements, ils les accueille tels que ceux-ci lui sont rapportés, il se fait l'écho des bruits qui courent dans la foule, il partage les sympathies et les antipathies populaires, il interroge les marchands revenant de Londres, les étudiants qui arrivent de Laon, les écuyers de l'abbesse d'Origny, tous les porteurs de nouvelles qui passent par Bruges... Mal informé de ce qui s'est passé dans le reste de la Flandre, il ne sait presque rien de l'importante entrevue d'Arras entre Louis VI et les nobles Flamands, il se trompe complètement sur l'accueil fait à Guillaume de Normandie par les bourgeois de Saint-Omer, il connaît mal les détails du siège d'Ypres, de la mort de Borsiard, de celle d'Isaac, etc. Le château de Bruges, l'église de Saint-Donatien, les machines de guerre construites par les Gantois, les moyens de défense mis en œuvre par les assiégés sont décrits avec une vérité frappante. Les personnages principaux, Bertulf, Robert l'Enfant, Borsiard, Isaac, Fromold, Gervais de Praet, ont chacun leur physionomie caractéristique...
Les meurtriers, des marchands de la lignée du chancelier Bertholf, son neveu Burchard en tête, ont été mécontentés à plusieurs reprises par la justice du comte, rendue en leur défaveur. Ils sont impitoyablement pourchassés et exécutés. Les chroniqueurs voient dans cet assassinat la punition de la branche cadette de Flandre qui a évincé la branche aînée plus d’un demi-siècle auparavant... Le corps de géant du comte (neuf pieds de haut, une exagération typique de l'époque... environ 2,75 mètres) est inhumé dans la sacristie de Saint-Donat, puis transféré bien plus tard, le 26 novembre 1606 par l’évêque de Bruges, dans la partie supérieure de l’église.

Très populaire, Charles le Bon a été très vite considéré comme un martyr et un saint, il est béatifié en 1883 par le pape Léon XIII. Patron des comtes et des croisés, intercesseur des miséreux, il est invoqué par les fiévreux qui doivent boire l'eau versée dans son crâne...

Charles le Bon n'ayant pas de postérité connue de son union avec Marguerite de Clermont-Beauvaisis, c'est son deuxième cousin, Guillaume de Normandie dit « Guillaume Cliton », qui devient brièvement comte, rapidement suivi de Thierry d'Alsace dit « Thierry III de Lorraine » :

Guillaume Cliton est le fils du Duc de Normandie, nouveau comte imposé aux Flamands, c'est le prince et héritier du duché de Normandie dépossédé par son oncle Henri 1er Beauclerc, roi d'Angleterre il est également le beau-frère du roi des Francs, Louis le Gros, car il a épousé la sœur de l'épouse du roi.
Tragique destinée que celle de Guillaume Cliton, fils du duc de Normandie, Robert Courteheuse. Né en 1102, sa mère est empoisonnée alors qu'il est âgé de 2 ans.
En 1106, son père, trahit par Robert de Bellême lors de la bataille de Tinchebray, est emprisonné en Angleterre, Guillaume a alors 4 ans et ne reverra jamais plus son père.
Quatre ans plus tard, alors qu'il semble menacé de mort par son oncle le roi d'Angleterre, Henri Beauclerc,  il est tiré des griffes de celui-ci par Hélie, châtelain de Saint Saens qui abandonne son château et s'enfuit avec le jeune prince...
Quelques années plus tard, de nombreux barons Normands soutiennent sa cause, le jeune prince est en effet attachant, il trouve un second protecteur en la personne du roi des Français, Louis VI, qui sait que la plupart des barons Normands le soutiendront. Dès lors, le cauchemar du roi d'Angleterre devient son neveu. 
Henri Beauclerc est obligé de combattre une coalition qui comprend également les armées du roi Louis VI. 
Louis le Gros, n'a plus qu'à donner un fief à son protégé, début 1127, il le marie à sa belle sœur. Devenu beau frère du roi, Guillaume Cliton devient Comte de Vexin, à la frontière Normande, et quand Charles le Bon, comte de Flandre meurt, Louis VI n'hésite pas, Guillaume Cliton étant le petit fils de Mathilde de Flandre  est tout aussi légitime qu'un autre. Henri Beauclerc, roi d'Angleterre, ne voit pas cela d'un bon œil, son neveu comte de Vexin et de Flandre, est un danger pour la Normandie...
En juillet 1128, Guillaume Cliton se fait tuer en faisant le siège d'Alost où son rival Thierry d'Alsace s'est enfermé, d'une flèche empoisonnée à l'épaule et expire deux jours après des suites de l'inflammation de sa blessure. Guillaume Cliton sera inhumé dans la prestigieuse abbaye de Saint-Bertin de Saint-Omer à l'âge de 28 ans à peine.
Thierry III d'Alsace est la souche de la maison de Flandre qui a gouverné le comté de 1128 à 1194. Fils cadet de Thierry duc de Haute-Lorraine et de sa seconde femme Gertrude de Flandre, né en 1099 et mort à Gravelines le 17 Janvier 1168.Thierry de Lorraine descend des derniers Carolingiens par l'intermédiaire de Charles de Basse-Lorraine, frère de Lothaire, roi de France.
Thierry est décédé le 11 janvier 1168 à Gravelines. Henri Pirenne constate dans une notice biographique sur ce personnage que, dès 1163, son fils Philippe est définitivement associé à son gouvernement et que Thierry d'Alsace lui abandonne les rênes sans pourtant y renoncer tout à fait, mais en n'en conservant guère que les apparences..
En compétition avec Guillaume Cliton de Normandie, cousin de Charles le Bon, comte de Flandre assassiné en 1127, il ne parvient pas à s'imposer (Guillaume possède le soutien du roi des Français Louis VI le Gros), Thierry est seigneur de Bitche avant de revendiquer le comté de Flandre en tant que petit fils maternel de Robert le Frison, mais, rapidement impopulaire, Guillaume Cliton est obligé de céder sa place sous la pression des principales villes de Flandre (Bruges, Gand, Lille...). Dans cette compétition entre Guillaume de Normandie et Thierry d'Alsace, (deux grands seigneurs de Flandre), Iwan d’Alost et son cousin Daniel de Termonde, sont au premier rang de ceux qui soutiennent la cause de Thierry III (Galbert).
Le décès prématuré de Guillaume Cliton, en 1128, évite tout conflit entre eux mais ne rétablit pas immédiatement la paix dans la contrée :
Guillaume d'Ypres, fils illégitime de Philippe et petit-fils de Robert, comte de Flandre mort en 1093, et prétendant lui aussi au même comté, allume une guerre civile qui dure jusqu'en 1133, date à laquelle il se réfugie en Angleterre... (Il est piquant de constater que la seconde épouse de Thierry d'Alsace, Sybille d'Anjou, a été fiancée à Guillaume Cliton).
L’avènement de Thierry d’Alsace est un échec pour la suzeraineté Française et, comme d’autre part, l’empire, après la mort d’Henri V, traverse une crise qui mine son autorité sur la Lotharingie, le comté de Flandre acquiert, sous la nouvelle dynastie, une indépendance quasi complète. Il faudra toute l’habileté et l’énergie de Philippe-Auguste pour y porter atteinte.
Lorsque Thierry d’Alsace obtient le comté de Flandre, il confirme et accroît, par un diplôme daté du 22 août 1128, les libertés que son prédécesseur, Guillaume Cliton, a octroyées aux habitants de Saint-Omer, sans doute pour les remercier de l’aide qu’il a reçue (Giry). Le règne de Thierry d’Alsace est une période relativement heureuse et prospère pour la Flandre. A cette époque, chaque ville fixe ses coutumes, ses lois et ses règlements. L’activité commerciale et industrielle, et l’extension des relations extérieures accroissent rapidement les richesses du pays.
En 1129, Thierry d'Alsace donne à l'abbaye des Dunes, près de Furnes, autant de dunes qu'elle en pourra mettre en culture (Pruvost).
En 1130, « Theoderici…comitis Flandrie…cum generosa uxore mea Suanehilda » confirme les privilèges et les possessions de l'abbaye de Saint-Pierre de Loos
 En 1133, 3 actes du comte Thierry d'Alsace sont en faveur de l'abbaye de Saint-Pierre de Gand. Dans le premier, daté de Gand, il s'agit d'une concession faite à l'abbé Gislebert de terres incultes situées en Flandre. Les deux autres, datés de Bruges, contiennent la conclusion d'un double jugement, porté en présence des principaux barons de Flandre, et qui met fin aux dissensions existantes entre l'abbé du couvent et Désiré Hacket, ancien châtelain de Bruges.
CARTE DU DUCHÉ DE FLANDRE
En 1135, Iwan d'Alost est le premier témoin laïc d'une donation faite à Gand par son suzerain à l'abbaye d'Afflighem, ce couvent qu'il a, lui aussi, avec son frère, enrichi jadis de ses bienfaits.
En 1136, Thierry III accorde au monastère des Dunes deux terres situés à Furnes et, l'année suivante, il ratifie solennellement toutes les donations précédentes. Iwan d'Alost souscrit encore à ces actes (Pruvost).
En 1138, la chronique de Saint-Bavon nous apprend que Thierry d'Alsace doit mettre le siège devant le château de Gand, mais ne parvient pas à le réduire. Après 1138, le duc en son nom et au nom de sa nouvelle épouse Sybille, se désiste des droits qu'il a sur l'église de Notre-Dame à Tronchiennes et les remet, à la demande du prévôt Odger et du seigneur Iwan, entre les mains de l'évêque de Noyon et Tournai et de l’abbé de Salechem (Pruvost).
Thierry d'Alsace et Sybille sont les principaux fondateurs de l'abbaye de Clairmarais près de Saint-Omer.
Ils donnent en 1140 le terrain marécageux sur lequel est construit le monastère (Laplane). Donation à une date incertaine, faite par Thierry d'Alsace, à l'abbaye de Ham, pour des lettres octroyées par lui en 1142 à la commanderie de Castre et de Slipe (Pruvost).
En 1145, à Ypres, Thierry d'Alsace confirme des conventions conclues jadis sous Charles le Bon, entre l'abbé de Saint-Bavon et les avoués de son église (Pruvost).
En 1147 à son départ pour la croisade,Thierry III laisse le gouvernement des ses états à sa femme Sybille et à son fils Baudouin. Apparemment, l'administration de Sybille est ferme et peu de troubles éclatent au cours de son absence. Toutefois, Baudoin du Hainaut en profite pour assaillir la Flandre.
En 1149, le duc poursuit la guerre engagée contre son ennemi Flamand.
En 1151, Thierry III donne, aux bourgeois de Saint-Omer, l'emplacement de la Gilde-Halle de leur ville. Il confirme et complète sa concession en 1157 (A Giry). Après plusieurs années de désordre et de luttes intestines entre le châtelain de Cambrai, Simon d'Oisy, et l'évêque Nicolas, Thierry d'Alsace entre triomphalement dans Cambrai (1153).
En 1153 Thierry d'Alsace guerroie avec son suzerain, le roi de France Louis VII, contre Henri d'Anjou, futur roi d'Angleterre, mais en 1154, Thierry d'Alsace témoigne de sa sympathie envers Henri d'Anjou.
En 1156, le duc Thierry entraîne les grands de Flandre dans un troisième voyage en Palestine. Il est, cette fois ci, accompagné de son épouse Sybille. Il laisse la Flandre à son fils Philippe, alors âgé d'une quinzaine d'années.
En 1057, Thierry d'Alsace concède des franchises aux foires de Lille, de Messines et d'Ypres (A Giry).
En 1160, Mathieu, fils de Thierry d'Alsace, enlève Marie, fille d’Étienne roi d'Angleterre, du couvent de Montreuil. Marie est héritière du comté de Boulogne depuis la mort de son frère Guillaume. Thierry III et Philippe son fils, très indignés, s'arment contre le coupable qui, de surcroît, leur dispute le château de Lens... L'affaire se tasse et en 1163, un traité entre l'Angleterre et la Flandre resserre les liens entre Henri d'Anjou et Thierry d'Alsace.
A la fin de l'année 1163, Thierry quitte la Flandre accompagné d'un grand nombre de guerriers, tant Lotharingiens que Flamands. Peut-être n'a-t-il entrepris son voyage que pour revoir sa femme et essayer de la ramener en Occident.
Thierry d'Alsace meurt au début de l'année 1169, quelques mois seulement avant son épouse Sybille.
Le comté est situé à cheval sur le royaume de France et  le Saint Empire Germanique, proche de l'Angleterre, et, certains comtés dépendants de la Flandre ont des attaches familiales avec le roi d'Angleterre... Cette situation géographique favorise le commerce, et, la bourgeoisie est bien plus puissante, que partout ailleurs à la même époque. L'émancipation des villes et cités créé une nouvelle classe. En effet, les cités confient à leurs prévôts de véritables contre pouvoirs, ceux ci s'appuient sur un réseau familial et d'amis.
Louis VI impose Guillaume Cliton comme comte de Flandre, mais c'est sans connaître la rancœur tenace qu'oppose le roi d'Angleterre à son neveu... Celui-ci décrète un embargo commercial sur la Flandre et favorise, par des pots de vins importants, les révoltes à l'autorité du nouveau comte.

Gervais de Praet, chevalier de son état, appelle à la punition des coupables et avec une poignée d'hommes se prépare à la chasse aux assassins en ameutant le peuple de la cité. Guillaume d'Ypres, prétendant à la couronne comtale, voit là une aubaine pour lui et envoie un messager aux coupables, pour les prévenir. Il se ravise très rapidement et quelques jours plus tard, pour faire oublier son geste et qu'on l'associe aux coupables, propose des récompenses à qui les lui ramènera. Dans les quelques semaines suivantes la plupart des coupables seront châtiés, y compris ceux que la foule des Brugeois pense innocent comme Charles l'enfant que Louis le Gros fait mettre à mort en cachette contre l'avis des Brugeois.

Les événement s’enchaînent rapidement, le siège commence...
Le 9 mars, les coupables se sont réfugiés dans le château, puis dans la tour entre le château et l’église.
Le 19 mars le château est prit, le commanditaire du meurtre a toutefois réussit à fuir, 3 jours avant la prise du château.
Le 20 mars, Louis le Gros se déplace en personne et arrive à Arras.
Le roi des Français annonce :
« Guillaume d'Ypres, ne peut pas être le duc légitime parce qu'il est bâtard, né d'un père noble et d'une mère non noble qui n'a cessé, sa vie durant, de carder la laine. »...
Le 24 mars, une rumeur parvient que le roi d'Angleterre soutient Guillaume d'Ypres comme prétendant légitime à la couronne comtale... La course est dès lors engagée entre Henri Beauclerc et Louis le Gros.
THIERRY D'ALSACE
Le 30 mars, Louis VI impose son candidat, Guillaume Cliton, héritier déchu de la Normandie par son oncle, le roi d'Angleterre qui tient toujours le père du jeune Guillaume, Robert Courteheuse en prison.
Parmi les seigneurs Flamands qui ont reconnu Guillaume Cliton, figure Iwan d'Alost, frère de Baudoin d'Alost.
Le 11 avril Guillaume de Loos, seigneur d'Ypres marque un point important quand on lui remet le prévôt Bertolf qu'il va châtier en public.
Le 14 avril, l'armée de Louis le Gros aide les bourgeois de Bruges à pénétrer dans l'église Saint Donatien, Mais les coupables tiennent encore la tour, dans le même temps, mi avril, deux autres prétendants se manifestent.
Guillaume de Loos qui s'est réfugié à Aire-sur-la-Lys et a fait fortifié les châteaux à l'ouest du comté, dans une région toute proche du comté de Boulogne, se proclame comte de Flandre
Baudoin de Mons, comte du Hainaut qui pénètre dans la cité d'Audenarde à l'est du comté.
Le 19 avril, les assiégés se rendent et sont punis avec sévérité.
Le 22 avril le comte Charles le Bon reçoit enfin une sépulture décente.
Dès le lendemain , La priorité pour Louis le Gros devient donc de s'emparer de Guillaume de Loos, ce comte gênant, il met le siège devant Ypres.
Le 26 avril Guillaume d'Ypres est capturé et envoyé en prison à Lille.
Fin avril, Guillaume Cliton de son coté marche sur Audenarde, Baudoin de Mons opère un repli en son comté de Hainaut. Le nouveau comte de Flandre Guillaume Cliton est rejoint par le roi Louis VI à Audenarde le 1er mai.
Mi-mai, Louis le Gros retourne en son royaume.

Dans l'ombre, Henri Beauclerc va tout faire pour que le comté de Flandre lui échappe. Chacun a déjà des pions sur l'échiquier. Un autre neveu d'Henri Beauclerc, Étienne comte de Boulogne depuis peu, Du coté du roi des Français, l'évêque de Tournai est le cousin de Louis VI, tout comme le puissant comte de Vermandois, enfin le fidèle Hélie reçoit le comté de Montreuil... Avant de narrer la succession d'événements qui secouent la Flandre en 1128, il est temps de connaître qui sont les prétendants à la couronne comtale.

« Guillaume Cliton, comte Normand.
Thierry d'Alsace, seigneur de Bitche en Moselle.
Baudouin de Mons au sud.
Arnould de Saint-omer à l'ouest ».

Le jeune Baudoin ne représente pas encore une menace, Arras n'est qu'à quelques encablures du Vermandois tenu par un cousin de Louis le Gros. Pour Guillaume Cliton, le danger immédiat c'est Arnould de Saint-Omer, trop près des comtés de Boulogne et de Guines tenus par des alliés du roi Henri Beauclerc. Quand il en aura fini avec celui-ci, il sera temps d'en finir avec Thierry d'Alsace et les comtes renégats que sont Iwan d'Alost et Daniel de Termonde.

Guillaume Cliton installe ses troupes dans une zone comprise entre Torhout et Ypres, en territoire où la noblesse est derrière lui et marche sur Saint Omer. Le châtelain de Bruges, Gervais de Praet, semble un homme honnête, son action l'année précédente l'a légitimé, aussi après que celui-ci lui ait conduit un contingent à Turhout,  Guillaume Cliton le laisse regagner Bruges.

Le 21 mars, Guillaume Cliton assiège Saint-Omer avec des forces considérables Le 22 mars, Arnould de Saint-Omer qui n'a pas eu la possibilité de fuir se réfugie dans l'église abbatiale de Saint Bertin. Alors que ses hommes vont mettre le feu à l'édifice religieux, Guillaume Cliton s'y refuse, et gagne dès lors les cœur des habitants de Saint Omer...
Le comte Arnould de Saint-Omer est contraint à se rendre et renonce publiquement au comté. Le comte Guillaume laisse partir son malheureux adversaire vers le comté de Boulogne.
Au même moment, Gervais de Praet ne parvient pas à contrôler les bourgeois de Bruges qui décident de fermer les portes de la cité à leur nouveau comte.

Guillaume Cliton dispose ses hommes dans les cités qui lui sont fidèles à chacune de ses haltes, Ypres, Torhout , Aalter, puis se rend à Maldegen.
Le 24 Mars, quelques cités au nord de Bruges entrent également en rébellion.Le 25 mars, Gervais de Praet, sans doute informé de l'arrivée imminente de Thierry d'Alsace vers Bruges, se rend à Maldegen et conseille à Guillaume Cliton de se replier un peu plus au sud.
Arnould de Saint-Omer réapparaît le long de la côte, le même jour, il arrive à Furnes, et s'arrête là car Thierry arrive à Bruges.
Alors que Gervais de Praet tente, une nouvelle fois, de rallier les bourgeois de Bruges à leur comte en se rendant au camp de Guillaume Cliton à Ypres, Les Brugeois en profitent pour faire entrer Thierry d'Alsace dans la ville.
Le 27 mars, un fidèle allié du comte Guillaume Cliton brûle de fond en comble sa maison forte et se replie dans la zone tenue par le comte légitime, il sera ensuite de tous les coups durs et raids lancés sur les forces de Thierry d'Alsace autour de Bruges.
GUILLAUME DE NORMANDIE

Pour les insurgés, la situation n'est pas claire, les bourgeois s'étonnent que Iwan d'Alost et Daniel de Termonde qui ont amené Thierry d'Alsace ne lui ait pas rendu hommage. Ils sont dans l'expectative, ne voulant pas déplaire au roi d'Angleterre qui a arrangé des fiançailles entre Arnould de Saint-Omer et la fille de Godefroid de Brabant. 
Cependant sous la pression des bourgeois et peut être sans nouvelle d'Arnould de Saint-Omer qui n'est pas parvenu à Bruges,
Le 30 mars ils rendront hommage à Thierry d'Alsace un an jour pour jour après avoir rendu hommage à Guillaume Cliton.
Le 2 avril, Gervais de Praet se sent floué, il quitte brusquement Guillaume Cliton, rejoint Bruges où sa famille est restée et se met au service de Thierry d'Alsace pour conserver son rang.

En fait Guillaume Cliton s'appuie sur la zone qu'il contrôle, Torhout et Ypres protégées par les forteresses de Tielt et de Wingene, Saint Omer s'est ralliée, il tient une partie centrale, et sa préoccupation est de ne pas se disperser. Il fait libérer son premier concurrent, Guillaume d'Ypres qu'il sait bon capitaine, lui donne le contrôle de Courtrai.
Les 10 et 11 avril, Thierry d'Alsace lance une attaque sur les cités fidèles au comte de Normand, il attaque Oudenburg, Jabbeke et Gistel, en vain. On se bat dans les cités voisines de Bruges pendant plusieurs jours.
 
Guillaume Cliton attend une première faute de Thierry d'Alsace. Il a bien assimilé qu'au début de la crise, c'est lui qui parcourt le plus de chemin, Il n'attend pas longtemps...
le 23 avril, Thierry d'Alsace quitte Bruges pour Lille.
Le 24 ou le 25 avril, il atteint Lille sans doute pour recruter les forces qui lui manque au nord, mais pour se faire, il a dégarni des troupes qu'il tenait à Bruges, Pendant ce temps Guillaume Cliton rejoint Louis le Gros à Compiègne.

Vers le 25 avril Thierry d'Alsace parti, les partisans de Guillaume Cliton, Lambert de Wingene et Thancmar, lancent une attaque sur les faubourgs de Bruges, raid éclair, ils brûlent à Beernem la maison forte d'un allié de Thierry d'AlsaceTous ces faits font penser à une action concertée. A Compiègne, Louis VI et Guillaume Cliton ont eu le temps d'élaborer un plan. Louis le Gros ne peut monter aider Guillaume Cliton en Flandre parce qu'il est occupé en royaume de France (Henri Beauclerc, par alliés interposés, lui créé quelques problèmes) et aussi pour deux autres choses :
- Laisser à Guillaume Cliton qu'il sait bon militaire avec de l'expérience le soin de résorber la crise.
- Montrer au peuple de Flandre qu'il intervient peu dans les affaire du comté et que leur duc est capable.
Néanmoins, il peut aider, les deux hommes rencontrent Simon, évêque de Noyon, cousin du roi Louis VI. Celui-ci excommunie Thierry d'Alsace et ses partisans, plus aucune messe ne doit être dite sur le territoire de l'évêché. Cette décision est tout de suite propagée à Gand et dans tout le diocèse...
Le 2 mai, les bourgeois de Gand sont tellement sous le choc que la garnison du château qui, encerclée, est restée fidèle à Guillaume Cliton tente une sortie, détruit des machines de siège et brûle quelques maisons...Le 6 mai Louis le Gros arrive à Arras.
Le 9 mai Conon, frère de Walter de Vladslo qui a fait allégeance à Thierry d'Alsace, se rallie à Lambert de Wingene. Est-ce le signe que l'excommunication provoque des défectionsLe 15 mai, Louis le Gros entame le siège de Lille, au même moment autour de Bruges les combats font rage...
Gervais de Praet, châtelain de Bruges fait une sortie sur Wingene, Guillaume Cliton le lendemain attaque Oostkamp dans le dos des hommes de Gervais de Praet.
Le samedi 19 mai, Louis le Gros, relâche son étreinte autour de Lille, mais cela ne libère pas Thierry d'Alsace pour autant, dans les semaines qui suivent, il doit se rendre dans la région de Gand pour mâter des foyers de rébellion.
Guillaume Cliton augmente de plus en plus son emprise sur Bruges.
Le 29, il entre dans les faubourgs et dans la cité de Bruges, sans en atteindre le quartier du château.
La situation à Bruges semble alors incertaine, car Arnould de Saint Omer arrive à Bruges.
Si Gervais de Praet et les bourgeois de Bruges l'ont accueillit, son effectif est sans doute trop réduit pour qu'il puisse faire barrage au retour de Thierry d'Alsace.
Les jours qui suivent sont cruciaux dans le revirement des rapports de force, comment Arnould de Saint Omer, neveu de Charles le Bon, disparaît au profit de Thierry d'Alsace, on sait seulement qu'il n'est pas mort, car il sera signataire d'une charte, 3 ans plus tard...
Le 10 juin « après avoir soumis les villages des environs de Gand ». les alliances basculent.
Le 12 juin, un allié d'Arnould de Saint-Omer, Godefroid duc de Brabant est du coté de Guillaume Cliton... Des combats ont lieu simultanément dans la région de Bruges, profitant que Thierry d'Alsace quitte Bruges pour : soit soulager la contrée d'Oostkamp des attaques des partisans de Guillaume Cliton, soit pour aller au secours de Walter de Zomergen aux prises avec les hommes de Guillaume Cliton. Les neveux de Thancmar pénètrent une nouvelle fois dans Bruges dans un quartier proche du château, Gervais de Praet intervient et fait prisonnier Walter.
Thierry d'Alsace voyant les fumées de l'incendie fait demi tour et fait prisonnier le seigneur de Zomergen .
LE COMTE THIERRY REMETTANT LE SAINT SANG
Le même jour, dans l'est du pays, à Ruppelmonde Daniel et Iwan capturent 50 chevalier de Godefroid de Brabant.
Encore une fois, Thierry d'Alsace est tiraillé sur plusieurs fronts, ses deux principaux lieutenants sont à la frontière avec le Brabant quand il perd les cités d'Aalter et de Zomergen car tout l'ost de Walter de Zomergen est fait prisonnier. 
Vers le 15 juin, Thierry d'Alsace quitte Bruges pendant qu'il en est encore temps, et longe la cote nord de la Flandre pour se rendre à Gand, on apprend cela par Galbert qui écrit :
«  Les 18 et 19 juin, le comte Thierry se rend à Gand avec le comte Frédéric et il assemble une armée extraordinairement nombreuse qu'il mène d'Axel, de Boechoute, du pays de Waas et des environs. Il apporte aussi des machines de jet pour détruire les places fortes de ses ennemis. Il s'approche de Tielt avec une armée considérable et assiège la maison du chevalier Folket »
Daniel de Termonde le rejoint au nord-est de Gand vers le 18 juin, mais sans Iwan d'Alost, obligé de rester entre Ruppelmonde et Alost car les troupes de Godefroid de Brabant le harcèlent.
On ne sait rien du comte Frédéric, les éminents spécialistes de l'histoire de la Flandre ne l'ont pas identifié, peut être a t-il été comte trop peu de temps, car il est désarçonné dès la bataille suivante et n'apparaît plus dans les écrits...
Le 20 juin, Thierry d'Alsace reçoit en renfort l'ost de Gervais de Praet, c'est à Tielt que semble t-il le sort du comté va se jouer.
Les armées de Thierry assiège le chevalier Folket, l'objectif de Thierry d'Alsace est peut être de s'ouvrir la route d'Ypres car des bourgeois de la ville ont fait savoir qu'ils lui sont favorable, c'est aussi tenter de couper en deux la zone tenu par Guillaume Cliton. 
Le 21 Juin, Guillaume arrive du nord en contournant Tielt pour arriver au sud de la cité où il prend place sur le seule colline de la contrée. 
Guillaume Cliton a combattu de nombreuse fois et se rappelle sans doute la bataille de Brémules qu'il a perdu au coté du roi des Français, car il prend la même tactique que les vainqueurs de l'époque, simulant la fuite, il entraîne derrière lui ses adversaires.
Les troupes de Thierry d'Alsace se débandent et le comte Thierry et Danielde Termonde n'ont de salut que dans la fuite, rentré à Bruges à minuit, le moral dans la cité est au plus bas, Plusieurs processions religieuses ont lieu...
Guillaume Cliton attaque une nouvelle fois Oostkamp ou le comte Thierry s'est aventuré, après 6 jours de siège, il lève le camp.
On peut penser que suite à ce dernier siège, Thierry d'Alsace part directement d'Oostkamp à Gand, car seuls Gervais de Praet et Daniel de Termonde sont cités encore dans la cité.
Iwan, a de plus en plus de mal à protéger sa cité d'Alost, assiégée par Godefroid de Louvain, duc de Brabant.
Le 12 juillet Daniel et Thierry d'Alsace se ruent ainsi au secours d'Iwan d'Alost, et se retrouvent, à leur tour, assiégé dans le château de la ville, château protégé par la Dendre. Le siège s'éternise, la cité est tombée, seul le château résiste.

Alors que des soldats de Thierry d'Alsace tentent une sortie sur un gué, Guillaume Cliton intervient lui même. Avec ses compagnons, il disperse ses adversaires. C'est alors que le duc Guillaume, témoin de ce mouvement, saisit la lance d'un fantassin qui se trouve devant lui, et par accident, se pique dangereusement l'artère du bras avec le fer... ainsi blessé grièvement, il se retire, montre sa blessure à ses amis, se plaint de ce qu'il souffre jusqu'au cœur, peu après, il est forcé de se mettre au lit... malade pendant 5 jours, repentant de ses fautes il demande l'habit monastique ... et meurt.
Les autres personnes de la maison du duc Guillaume, qui lui ont toujours été fidèles, cachent aux Flamands et à tous les étrangers la blessure mortelle qu'a reçue leur jeune maître, et, par la vigueur de leurs attaques, forcent la garnison à se rendre...
Euven (Iwan) qui commande la place entre en négociation et donnant des otages, signe la paix. Alors les Normands le conduisent à la tente du duc, et lui montrent fort affligés leur maître étendu, mort : « Vous pouvez voir, disent ils ce que vous avez fait. Vous avez tué votre maître, et causé la douleur d'innombrables milliers d'hommes » ce que voyant Iwan se met à trembler, et dans sa vive douleur, verse des torrents de larmes. Hélie ajoute « Cessez, je vous en prie, désormais vos pleurs sont inutiles. Faites armer vos chevaliers et faites conduire honorablement le corps de votre duc à Saint Bertin. »

MORT DE GUILLAUME CLITON
Guillaume Cliton, le vainqueur laissa ainsi,
le cinquième jour des Calendes d'août (28 juillet)

le comté de Flandre,
terrassé non par son adversaire
mais par le feu sacré (la gangrène).

il fut inhumé en recevant les honneurs
dû aux comtes de Flandre
à Saint Bertin,
au coté du comte Robert le Frison.

Thierry d'Alsace, le vaincu
devint comte des Flamands
et se lia avec Louis, roi des Français
et avec Henri, roi des Anglais...



Charles Ier de Flandre 1084-1127 - Le royaume de France ...

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Charles Ier de Flandre, dit « Charles le Bon » (né en 1084 - mort le 2 mars 1127), il est comte de Flandre de 1119 à 1127. Né Charles de Danemark, il est le fils ...

Thierry d'Alsace, comte de Flandre (1099 - 1168) | Hélène et ...

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11 juin 2011 - Thierry d'Alsace est la souche de la maison de Flandre qui a gouverné le comté de 1128 à 1194. Thierry n'a pas laissé un souvenir ...

La crise succession au comté de Flandre 1127-1128

www.assorbd.fr/.../le-meurtre-de-charles-le-bon-et-la-crise-de-1127-112...
26 févr. 2014 - Après l'assassinat à Bruges (Brugge) , de Charles le Bon, la guerre entre Guillaume Cliton et Thierry d'Alsace pour le comté de Flandre va ...

Guillaume Cliton - Saint-Omer

saintomer.pagesperso-orange.fr/personnages/guillaume_cliton.htm
En 1128, Thierry d'Alsace entre en lutte contre Guillaume Cliton. Le roi de France se décide alors à intervenir, et, en mai 1128, vient assiéger Lille. Devant ...

4 commentaires:

  1. Qui aurait aujourd’hui le courage de prendre des mesures comme en a pris, à son époque, Charles le Bon ? Il est bien évident que les situations ne peuvent se comparer, mais il est tentant de faire le rapprochement, bien que les pouvoirs que donne la démocratie actuelle n'a aucun rapport avec ceux qu'avaient les dirigeants de ce moment.
    Cordialement.

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  2. Chère Chantal, cher Ada, encore une fois je suis frappée par le fait que toutes ces guerres, toute cette violence ont fini par aboutir enfin à une Europe occidentale apaisée..Hélas menacée de nos jours par de nouveaux dangers..

    Ada, vous soulevez une question intéressante..

    Amitiés

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  3. Vous avez raison mes ami(e)s où sont ces hommes qui avait le sens du devoir chevillé au corps... où sont ceux qui partaient à l’aventure pour défendre leur amis leur parenté ou simplement leur foi...Quand aux dangers d'aujourd'hui ils ne sont guère différents que ceux de ces époques lointaines, cela va seulement plus vite plus dangereusement et avec beaucoup plus d'hypocrisie.

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