Cette
page concerne l'année 1115
du calendrier julien.
Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne
peut s'agir que d'un survol !
SAINT-YVES DE CHARTRES |
l'abbaye
Saint-Quentin à Beauvais (vers 1075).
évêque de Chartres (✝ 1116)
Un
évêque de Chartres qui développe la célèbre « école de
Chartres » qui a donné à l'Église tant de saints et tant de
théologiens. Il est lui-même un grand saint et un grand théologien
qui n'hésite pas à s'opposer aux désordres du roi de France
Philippe Ier, ce qui conduit Saint Yves en prison, mais plus tard
conduit le roi à se réconcilier avec l'Église. Canonisé à Chartres, en 1166, Saint Yves, évêque... Il restaure l’ordre des chanoines et fait beaucoup par ses actions et ses écrits pour la concorde entre le sacerdoce et l’empire et pour l’utilité de l’Église. Fêté le 23 décembre.
En
1078, l'évêque Guy de Beauvais lui confie la direction du monastère
de chanoines réguliers qu'il vient d'ériger aux portes de la ville
en l'honneur de Saint Quentin. Il y restera plus de 12 ans prévôt
d'une communauté modèle, dont il rédige le coutumier.
En
1090 Yves est élu par le clergé et le peuple de Chartres pour
remplacer l'évêque Geoffroy évêque,
déposé par le pape Urbain II pour simonie et autres méfaits. Cette
élection n'est pas du goût de son métropolitain, Richer,
archevêque de Sens, demeuré partisan de Geoffroy... Richer refuse
de reconnaître et de consacrer son nouveau suffragant, sous prétexte
qu'il a reçu son investiture du roi. Ce refus détermine Yves à
recourir à l'arbitrage du pape il se rend à Rome avec une
délégation du clergé Chartrain et reçoit la consécration
épiscopale d'Urbain II lui-même. De retour en France, muni d'une
lettre de recommandation fort élogieuse (Jaffé 5439), comme Richer,
ne désarme pas et le somme de comparaître devant un concile
provincial à Étampes, Yves résiste vigoureusement, en appelle au
pape et l'affaire n'a pas d'autres suites...
En
1092, Il déploie la même énergie face au roi de France, Philippe
Ier qui, a répudié sa femme Berthe de Frise, pour s'unir à
Bertrade de Montfort, épouse de Foulque, comte d'Anjou. Yves refuse
de figurer à la cérémonie nuptiale qu'ose célébrer l'évêque
Ursion de Senlis et écrit au roi une lettre remarquable de fermeté
et de dignité, pour lui expliquer sa décision, il sera néanmoins
emprisonné par ordre du roi des Francs pendant 2 ans (1092-1093).
Voici
une lettre de Saint Yves de Chartres adressée à Philippe Ier :
[XXVI.
(28, A et C. — 105, B.) A Philippe, par la grâce
de Dieu, magnifique roi des Français, Ives, humble clerc de sa
sublimité, esprit de conduite qui puisse plaire au Roi des rois.
L’ÉVÊQUE YVES DE CHARTRES |
« J'ai
reçu récemment la lettre de votre excellence, dans laquelle elle me
demandait de me trouver au jour qu'elle m'indiquait, à Pontoise ou à
Chaumont, avec une troupe de chevaliers, pour vous accompagner à
l'entrevue qui doit avoir lieu entre le roi d'Angleterre et le comte
de Normandie.
Je
ne puis le faire à présent pour de nombreux et de graves motifs. Le
premier est que le seigneur pape Urbain vous interdit, de son
autorité apostolique, la couche de cette femme que vous traitez
comme épouse, et que vous avez refusé de garantir par serment la
sécurité du concile, comme il vous l'avait mandé. Si vous ne
renoncez sans retard à votre union avec cette femme, l'autorité
papale vous sépare de la participation du corps et du sang de
Notre-Seigneur. Elle défend aussi à tous évêques de poser la
couronne sur la tête de cette femme, que presque toute la terre sait
avoir été illicitement placée à vos côtés. Par égard pour
votre majesté, j'hésite à me présenter devant vous, de peur que,
contraint par les ordres du siège apostolique auquel je dois obéir
comme au Christ, ce que je vous dis aujourd'hui à vous seul, je ne
sois forcé de le publier à vos oreilles et à celles de beaucoup
d'autres. Je ne veux point scandaliser ni diminuer votre royale
majesté, tant que je pourrai dissimuler par quelque motif honorable.
En second lieu, les vassaux de l'Église et les autres chevaliers
sont presque tous absents ou excommuniés pour la violation de la
paix,
et
je ne puis les réconcilier avec l'Église sans qu'ils aient donné
satisfaction, ni ne dois les envoyer à l'ennemi tant qu'ils sont
sous le coup de l'excommunication. Enfin, votre sérénité sait bien
que je n'ai pas sécurité suffisante en votre Cour, où j'ai tout
lieu de suspecter comme ennemi ce sexe qui même à ses amis n'est
pas toujours fidèle. J'attends donc le jour où, éclairé par la
divine clémence, vous fermerez votre cœur au sifflement du serpent
et où vous ouvrirez vos oreilles aux conseils salutaires. Je le
souhaite ardemment, et tous les jours je répands à cet effet mes
prières devant Dieu. Adieu. » ]
En
1095, quand il s'agit de procéder à la consécration de Guy,
successeur de Hugues III, évêque de Nevers, Richer, archevêque de
Sens, soulève quelques difficultés, le légat du Saint-Siège,
Hugues de Die, convoque à Autun les évêques co-provinciaux, pour
faire la cérémonie. Yves croit que c'est agir contre la discipline
de l'Église, et il représente au légat avec respect et fermeté
qu'il n'est pas d'usage de traiter les affaires d'une province
ecclésiastique dans une autre province, et déclare, en conséquence,
qu'il ne se rend pas à son invitation.
le
13 décembre 1097, il consacre l'église de Saint-Étienne de Nevers,
accompagné de Guy évêque de Nevers, de Gauthier évêque de
Châlons, et de Humbault évêque d'Auxerre. (Cette église a été
reconstruite en 1063, et le comte Guillaume l'a complétée en y
faisant élever 3 tours, en même temps qu'il construit les cloîtres
et les laboratoires du monastère).
En
1099, Yves est l'âme de la province de Sens. Dans les circonstances
difficiles, il guide par ses conseils les autres prélats de cette
province. L'évêque Guy étant mort, le siège de Nevers devient
vacant, et les partis sont divisés sur le choix d'un nouvel évêque.
Yves, dans cette circonstance, croit devoir écrire à l'archevêque
de Sens : « Les exemples que nous ont laissés les Pères,
lui dit-il, doivent régler votre manière d'agir : choisissez sans
balancer celui qui l'emporte sur l'autre par sa science et sa vertu.
Mais si vous ne pouvez encore porter un jugement certain, ne vous
pressez pas de procéder a l'imposition des mains, il est plus sage,
selon moi, d'attendre jusqu'au prochain concile provincial, on
examinera alors et les intentions des électeurs et les mérites des
candidats... de cette manière, votre conscience sera parfaitement
éclairée. On suivit le conseil d'Yves, et Hervé fut sacré au
concile de Sens.
En
1104 il se réconcilie avec le roi Philippe Ier.
En
1108 c'est encore lui qui conseille à Louis fils aîné du roi de se
faire sacrer sans attendre à Orléans.
VITRAIL DE SAINT-YVES |
Prenant
une part active à la réforme ecclésiastique de son époque ainsi
qu'à la polémique suscitée par la « Querelle des
Investitures », dans laquelle il se montre partisan de la
conciliation du pouvoir spirituel avec le pouvoir temporel. Après
une vie de mérites, Yves alla recevoir la récompense de ses,
travaux le 23 décembre 1115. Il est enterré dans l'église de
Saint-Jean-en-Vallée, abbaye qu'il a fondée. Son corps y demeura
jusqu'au XVIe siècle... Les huguenots le déterrèrent pour le
brûler, et jetèrent ses cendres au vent.
Le
pape Saint Pie V (1504/1572) permet à tous les chanoines réguliers
de faire l'office en l'honneur du bienheureux Yves de Chartres, le 20
mai, ce pieux évêque a été prévôt des chanoines réguliers de
Saint-Augustin. Cet office se faisait dans les abbayes de
Saint-Martin de Nevers et de Saint-Laurent-des-Aubats, près Cosne.
L'ancien Bréviaire de Nevers en fait aussi mémoire. (Alban
Butler : Vies des pères, des martyrs, et des autres
principaux saints… traduction de Jean
François Godescard).
Yves
de Chartres a composé une célèbre collection de canons (décrétales
des papes, canons des conciles des Saints-Pères, lois romaines, lois
promulguées par les rois et les empereurs depuis Charlemagne),
inspirée de celle de Burchard de Worms et qui a servi elle-même de
base à Gratien... elle comprend 3 parties, dont les 2 premières
(Decretum et Panormia [Panormie])
sont seules d'Yves de Chartres, qui les rédige vers 1095.
[Cette
collection canonique a été publiée en 1499 (Bâle), 1557 (Louvain)
et par Fronteau et Souchet (1647), des lettres (289), publiées par
P. Pithou (Paris, 1585, in-4), F. Juret (Paris, 1640, in-8), etc.
traduites en français par Merlet (Chartres, 1885, in-8); une courte
chronologie (Historia Francorum brevissima), rédigée vers 1108 et
attribuée aussi à Hugues de Fleury (Rec. des hist. de Fr., t. X, XI
et XII); des sermons, publiés à part par Hittorp (Cologne, 1568,
in-fol.); un Micrologus liturgique (1510, 1527 et 1590), etc.
Deux éditions de ses œuvres complètes ont été données par
Souchet (Paris, 1647, in-fol.) et par Migne]
MAISON SAINT-YVES |
La
« Maison Saint-Yves » est sur le site d’un très ancien
prieuré, fondé voici près d’un millénaire.
Une chapelle
dédiée à Saint Étienne a été fondée à la fin du XIe siècle
par le chanoine Audelard, « doyen de Sainte-Marie »
(c.à.d. de la cathédrale Notre Dame)
. Chapelle dite de
« Saint-Étienne au cloître », au cloître de la
cathédrale toute proche. Avec un logis pour plusieurs membres du
clergé.
.. Peu après, elle est donnée par l’évêque Yves
de Chartres
comme dépendance pour l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée, où les
religieux peuvent sans doute offrir l’hospitalité à des pèlerins
et à des voyageurs.
L’abbaye Saint-Jean est une abbaye de
« chanoines réguliers », établie hors des remparts de
la ville, au nord-ouest, sur le site actuel du « clos
Saint-Jean » (aujourd’hui parc André Gagnon).
CATHÉDRALE DE CHARTRES |
Le
« chapitre » de Saint-Jean-en-Vallée a été fondé,
hors les murs, par le prévôt de Notre-Dame du temps de Fulbert,
peu avant 1028 - un « chapitre » est constitué par des
clercs chargés d’assurer collégialement le service d’une
église. L’évêque Yves en fait en 1099 une abbaye de chanoines
réguliers : des religieux qui vivront en communauté en suivant une
règle de vie, la règle dite de Saint Augustin. Saint Yves est très
soucieux de voir se développer la vie communautaire dans son clergé,
et il est très attaché à cette abbaye de Saint-Jean, où il veut
d’ailleurs être inhumé...
Le
monastère, en mauvais état, est incendié et ruiné lors des
guerres de religion, en 1568 et en 1591, les religieux de Saint-Jean
trouvent alors refuge dans ce prieuré Saint-Étienne qui leur
appartient.
L’église
Saint-Étienne était « fort
petite
» et, « menaçant
ruine de vétusté
», a été reconstruite dans la seconde moitié du XVIIe siècle,
puis bénie par l’évêque Godet des Marais le 23 août 1697.
De
cette église subsistent le chevet de la crypte, dégagé en 1970.
Crypte qui était surmontée du chœur, auquel on devait accéder de
la nef par un grand nombre de marches.
.. On voit aussi, rue des
Acacias, la partie inférieure de la façade. Sur le même site, une
nouvelle chapelle Saint-Étienne, récemment aménagée de façon
exemplaire pour la liturgie, à l’initiative de Mgr. Bernard
Nicolas Aubertin, ancien évêque de Chartres, avec le concours de la
maison Chéret, de Paris.
L’actuelle
hôtellerie est une belle demeure construite au XVIIe siècle, maison
qui est devenue en 1807 couvent des religieuses de la Providence,
puis, au XXe siècle, grand séminaire (maison de formation des
futurs prêtres pour le diocèse). Les séminaires de la province
ecclésiastique sont maintenant regroupés à Orléans... Mais la
bibliothèque
de l’ancien séminaire
est restée ici. Riche d’un patrimoine ancien, elle continue de
s’enrichir de publications actuelles surtout en matière de
sciences religieuses (Bible, théologie, histoire de l’Église,
spiritualité, et art du moyen-âge). Elle se veut accueillante et
ouverte à tous, lecteurs ou chercheurs.
Les archives
diocésaines
sont également conservées dans une annexe récente de la maison...
CATHÉDRALE DE CHARTRES |
Cet
ancien prieuré, presque millénaire, s’appelle maintenant « Maison
Saint-Yves », juste hommage à ce grand évêque de Chartres
(1090-1115), dont la mémoire évoque le rayonnement de la cathédrale
au moyen-âge, du pèlerinage marial et la renommée du centre
intellectuel chrétien qui était à l’époque « l’école
de Chartres ».
Maison toute proche de la cathédrale pour accueillir, aujourd’hui comme au moyen-âge, pèlerins, visiteurs, hôtes de passage. Que tous soient les bienvenus !
Maison toute proche de la cathédrale pour accueillir, aujourd’hui comme au moyen-âge, pèlerins, visiteurs, hôtes de passage. Que tous soient les bienvenus !
Yves de Chartres.
www.cosmovisions.com/YvesChartres.htm
Yves
de Chartres
(saint) est un auteur ecclésiastique, né près de Beauvais vers
1040, mort le 23 décembre 1116. Disciple de Lanfranc à l'abbaye du
Bec, ...
Autour de Lanfranc (1010-2010). Réforme et réformateurs ...
www.ccic-cerisy.asso.fr/lanfranc10.html
Pauline
LABEY: Yves
de Chartres
et le coutumier de Saint-Quentin de ..... au miroir de ses chartes:
Geoffroy, évêque d'Amiens (1104-1115)",
dans A propos des ...
Dormir dans un ancien couvent à Chartres - A la Rencontre ...
egypte06.over-blog.com/article-dormir-dans-un-ancien-couvent-a-chartr...
5
mars 2011 - L'actuel bâtiment date du XVIIe siècle et doit son nom
à l'évêque Yves
de Chartres
(1090-1115).
Il se trouve sur le site d'un prieuré du XIe ...
Diocèse de Chartres
www.diocese-chartres.com/fete-de-saint-yves,2195,34,1248.html
Yves,
chanoine régulier de Saint-Quentin de Beauvais, fut consacré évêque
de ... il gouverna l'Eglise de Chartres
pendant vingt-cinq ans et mourut en 1115.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire