samedi 26 avril 2014

1115... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1115 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

SAINT-YVES DE CHARTRES
l'abbaye Saint-Quentin à Beauvais (vers 1075). évêque de Chartres (✝ 1116)
Un évêque de Chartres qui développe la célèbre « école de Chartres » qui a donné à l'Église tant de saints et tant de théologiens. Il est lui-même un grand saint et un grand théologien qui n'hésite pas à s'opposer aux désordres du roi de France Philippe Ier, ce qui conduit Saint Yves en prison, mais plus tard conduit le roi à se réconcilier avec l'Église.
Canonisé à
Chartres, en 1166, Saint Yves, évêque... Il restaure l’ordre des chanoines et fait beaucoup par ses actions et ses écrits pour la concorde entre le sacerdoce et l’empire et pour l’utilité de l’Église. Fêté le 23 décembre.
En 1078, l'évêque Guy de Beauvais lui confie la direction du monastère de chanoines réguliers qu'il vient d'ériger aux portes de la ville en l'honneur de Saint Quentin. Il y restera plus de 12 ans prévôt d'une communauté modèle, dont il rédige le coutumier.
En 1090 Yves est élu par le clergé et le peuple de Chartres pour remplacer l'évêque Geoffroy évêque, déposé par le pape Urbain II pour simonie et autres méfaits. Cette élection n'est pas du goût de son métropolitain, Richer, archevêque de Sens, demeuré partisan de Geoffroy... Richer refuse de reconnaître et de consacrer son nouveau suffragant, sous prétexte qu'il a reçu son investiture du roi. Ce refus détermine Yves à recourir à l'arbitrage du pape il se rend à Rome avec une délégation du clergé Chartrain et reçoit la consécration épiscopale d'Urbain II lui-même. De retour en France, muni d'une lettre de recommandation fort élogieuse (Jaffé 5439), comme Richer, ne désarme pas et le somme de comparaître devant un concile provincial à Étampes, Yves résiste vigoureusement, en appelle au pape et l'affaire n'a pas d'autres suites...
En 1092, Il déploie la même énergie face au roi de France, Philippe Ier qui, a répudié sa femme Berthe de Frise, pour s'unir à Bertrade de Montfort, épouse de Foulque, comte d'Anjou. Yves refuse de figurer à la cérémonie nuptiale qu'ose célébrer l'évêque Ursion de Senlis et écrit au roi une lettre remarquable de fermeté et de dignité, pour lui expliquer sa décision, il sera néanmoins emprisonné par ordre du roi des Francs pendant 2 ans (1092-1093).
Voici une lettre de Saint Yves de Chartres adressée à Philippe Ier :
[XXVI. (28, A et C. — 105, B.) A Philippe, par la grâce de Dieu, magnifique roi des Français, Ives, humble clerc de sa sublimité, esprit de conduite qui puisse plaire au Roi des rois.
L’ÉVÊQUE YVES DE CHARTRES
« J'ai reçu récemment la lettre de votre excellence, dans laquelle elle me demandait de me trouver au jour qu'elle m'indiquait, à Pontoise ou à Chaumont, avec une troupe de chevaliers, pour vous accompagner à l'entrevue qui doit avoir lieu entre le roi d'Angleterre et le comte de Normandie. Je ne puis le faire à présent pour de nombreux et de graves motifs. Le premier est que le seigneur pape Urbain vous interdit, de son autorité apostolique, la couche de cette femme que vous traitez comme épouse, et que vous avez refusé de garantir par serment la sécurité du concile, comme il vous l'avait mandé. Si vous ne renoncez sans retard à votre union avec cette femme, l'autorité papale vous sépare de la participation du corps et du sang de Notre-Seigneur. Elle défend aussi à tous évêques de poser la couronne sur la tête de cette femme, que presque toute la terre sait avoir été illicitement placée à vos côtés. Par égard pour votre majesté, j'hésite à me présenter devant vous, de peur que, contraint par les ordres du siège apostolique auquel je dois obéir comme au Christ, ce que je vous dis aujourd'hui à vous seul, je ne sois forcé de le publier à vos oreilles et à celles de beaucoup d'autres. Je ne veux point scandaliser ni diminuer votre royale majesté, tant que je pourrai dissimuler par quelque motif honorable. En second lieu, les vassaux de l'Église et les autres chevaliers sont presque tous absents ou excommuniés pour la violation de la paix, et je ne puis les réconcilier avec l'Église sans qu'ils aient donné satisfaction, ni ne dois les envoyer à l'ennemi tant qu'ils sont sous le coup de l'excommunication. Enfin, votre sérénité sait bien que je n'ai pas sécurité suffisante en votre Cour, où j'ai tout lieu de suspecter comme ennemi ce sexe qui même à ses amis n'est pas toujours fidèle. J'attends donc le jour où, éclairé par la divine clémence, vous fermerez votre cœur au sifflement du serpent et où vous ouvrirez vos oreilles aux conseils salutaires. Je le souhaite ardemment, et tous les jours je répands à cet effet mes prières devant Dieu. Adieu. » ]
En 1095, quand il s'agit de procéder à la consécration de Guy, successeur de Hugues III, évêque de Nevers, Richer, archevêque de Sens, soulève quelques difficultés, le légat du Saint-Siège, Hugues de Die, convoque à Autun les évêques co-provinciaux, pour faire la cérémonie. Yves croit que c'est agir contre la discipline de l'Église, et il représente au légat avec respect et fermeté qu'il n'est pas d'usage de traiter les affaires d'une province ecclésiastique dans une autre province, et déclare, en conséquence, qu'il ne se rend pas à son invitation.
le 13 décembre 1097, il consacre l'église de Saint-Étienne de Nevers, accompagné de Guy évêque de Nevers, de Gauthier évêque de Châlons, et de Humbault évêque d'Auxerre. (Cette église a été reconstruite en 1063, et le comte Guillaume l'a complétée en y faisant élever 3 tours, en même temps qu'il construit les cloîtres et les laboratoires du monastère).
En 1099, Yves est l'âme de la province de Sens. Dans les circonstances difficiles, il guide par ses conseils les autres prélats de cette province. L'évêque Guy étant mort, le siège de Nevers devient vacant, et les partis sont divisés sur le choix d'un nouvel évêque. Yves, dans cette circonstance, croit devoir écrire à l'archevêque de Sens : « Les exemples que nous ont laissés les Pères, lui dit-il, doivent régler votre manière d'agir : choisissez sans balancer celui qui l'emporte sur l'autre par sa science et sa vertu. Mais si vous ne pouvez encore porter un jugement certain, ne vous pressez pas de procéder a l'imposition des mains, il est plus sage, selon moi, d'attendre jusqu'au prochain concile provincial, on examinera alors et les intentions des électeurs et les mérites des candidats... de cette manière, votre conscience sera parfaitement éclairée. On suivit le conseil d'Yves, et Hervé fut sacré au concile de Sens.
En 1104 il se réconcilie avec le roi Philippe Ier.
En 1108 c'est encore lui qui conseille à Louis fils aîné du roi de se faire sacrer sans attendre à Orléans.
VITRAIL DE SAINT-YVES
Prenant une part active à la réforme ecclésiastique de son époque ainsi qu'à la polémique suscitée par la « Querelle des Investitures », dans laquelle il se montre partisan de la conciliation du pouvoir spirituel avec le pouvoir temporel. Après une vie de mérites, Yves alla recevoir la récompense de ses, travaux le 23 décembre 1115. Il est enterré dans l'église de Saint-Jean-en-Vallée, abbaye qu'il a fondée. Son corps y demeura jusqu'au XVIe siècle... Les huguenots le déterrèrent pour le brûler, et jetèrent ses cendres au vent.
Le pape Saint Pie V (1504/1572) permet à tous les chanoines réguliers de faire l'office en l'honneur du bienheureux Yves de Chartres, le 20 mai, ce pieux évêque a été prévôt des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Cet office se faisait dans les abbayes de Saint-Martin de Nevers et de Saint-Laurent-des-Aubats, près Cosne. L'ancien Bréviaire de Nevers en fait aussi mémoire. (Alban Butler : Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints… traduction de Jean François Godescard).
Yves de Chartres a composé une célèbre collection de canons (décrétales des papes, canons des conciles des Saints-Pères, lois romaines, lois promulguées par les rois et les empereurs depuis Charlemagne), inspirée de celle de Burchard de Worms et qui a servi elle-même de base à Gratien... elle comprend 3 parties, dont les 2 premières (Decretum et Panormia [Panormie]) sont seules d'Yves de Chartres, qui les rédige vers 1095. 
[Cette collection canonique a été publiée en 1499 (Bâle), 1557 (Louvain) et par Fronteau et Souchet (1647), des lettres (289), publiées par P. Pithou (Paris, 1585, in-4), F. Juret (Paris, 1640, in-8), etc. traduites en français par Merlet (Chartres, 1885, in-8); une courte chronologie (Historia Francorum brevissima), rédigée vers 1108 et attribuée aussi à Hugues de Fleury (Rec. des hist. de Fr., t. X, XI et XII); des sermons, publiés à part par Hittorp (Cologne, 1568, in-fol.);  un Micrologus liturgique (1510, 1527 et 1590), etc. Deux éditions de ses œuvres complètes ont été données par Souchet (Paris, 1647, in-fol.) et par Migne]
MAISON SAINT-YVES
La « Maison Saint-Yves » est sur le site d’un très ancien prieuré, fondé voici près d’un millénaire.

 Une chapelle dédiée à Saint Étienne a été fondée à la fin du XIe siècle par le chanoine Audelard, « doyen de Sainte-Marie » (c.à.d. de la cathédrale Notre Dame)
. Chapelle dite de « Saint-Étienne au cloître », au cloître de la cathédrale toute proche. Avec un logis pour plusieurs membres du clergé.

.. Peu après, elle est donnée par l’évêque Yves de Chartres comme dépendance pour l’abbaye de Saint-Jean-en-Vallée, où les religieux peuvent sans doute offrir l’hospitalité à des pèlerins et à des voyageurs.
 L’abbaye Saint-Jean est une abbaye de « chanoines réguliers », établie hors des remparts de la ville, au nord-ouest, sur le site actuel du « clos Saint-Jean » (aujourd’hui parc André Gagnon).
CATHÉDRALE DE CHARTRES
Le « chapitre » de Saint-Jean-en-Vallée a été fondé, hors les murs, par le prévôt de Notre-Dame du temps de Fulbert, peu avant 1028 - un « chapitre » est constitué par des clercs chargés d’assurer collégialement le service d’une église. L’évêque Yves en fait en 1099 une abbaye de chanoines réguliers : des religieux qui vivront en communauté en suivant une règle de vie, la règle dite de Saint Augustin. Saint Yves est très soucieux de voir se développer la vie communautaire dans son clergé, et il est très attaché à cette abbaye de Saint-Jean, où il veut d’ailleurs être inhumé...
Le monastère, en mauvais état, est incendié et ruiné lors des guerres de religion, en 1568 et en 1591, les religieux de Saint-Jean trouvent alors refuge dans ce prieuré Saint-Étienne qui leur appartient.
L’église Saint-Étienne était « fort petite » et, « menaçant ruine de vétusté », a été reconstruite dans la seconde moitié du XVIIe siècle, puis bénie par l’évêque Godet des Marais le 23 août 1697.
 De cette église subsistent le chevet de la crypte, dégagé en 1970. Crypte qui était surmontée du chœur, auquel on devait accéder de la nef par un grand nombre de marches.
.. On voit aussi, rue des Acacias, la partie inférieure de la façade. Sur le même site, une nouvelle chapelle Saint-Étienne, récemment aménagée de façon exemplaire pour la liturgie, à l’initiative de Mgr. Bernard Nicolas Aubertin, ancien évêque de Chartres, avec le concours de la maison Chéret, de Paris.
L’actuelle hôtellerie est une belle demeure construite au XVIIe siècle, maison qui est devenue en 1807 couvent des religieuses de la Providence, puis, au XXe siècle, grand séminaire (maison de formation des futurs prêtres pour le diocèse). Les séminaires de la province ecclésiastique sont maintenant regroupés à Orléans... Mais la bibliothèque de l’ancien séminaire est restée ici. Riche d’un patrimoine ancien, elle continue de s’enrichir de publications actuelles surtout en matière de sciences religieuses (Bible, théologie, histoire de l’Église, spiritualité, et art du moyen-âge). Elle se veut accueillante et ouverte à tous, lecteurs ou chercheurs.
 Les archives diocésaines sont également conservées dans une annexe récente de la maison...
CATHÉDRALE DE CHARTRES
Cet ancien prieuré, presque millénaire, s’appelle maintenant « Maison Saint-Yves », juste hommage à ce grand évêque de Chartres (1090-1115), dont la mémoire évoque le rayonnement de la cathédrale au moyen-âge, du pèlerinage marial et la renommée du centre intellectuel chrétien qui était à l’époque « l’école de Chartres ».
Maison toute proche de la cathédrale pour accueillir, aujourd’hui comme au moyen-âge, pèlerins, visiteurs, hôtes de passage. Que tous soient les bienvenus !

Yves de Chartres.

www.cosmovisions.com/YvesChartres.htm
Yves de Chartres (saint) est un auteur ecclésiastique, né près de Beauvais vers 1040, mort le 23 décembre 1116. Disciple de Lanfranc à l'abbaye du Bec, ...

Autour de Lanfranc (1010-2010). Réforme et réformateurs ...

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Diocèse de Chartres

www.diocese-chartres.com/fete-de-saint-yves,2195,34,1248.html
Yves, chanoine régulier de Saint-Quentin de Beauvais, fut consacré évêque de ... il gouverna l'Eglise de Chartres pendant vingt-cinq ans et mourut en 1115.





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