mardi 22 avril 2014

1118... EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1118 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

LA CHEVALERIE !

C’est au Moyen Age que l’on voit apparaître les premiers ordres de chevalerie.
La légende de l’empereur Charlemagne et de ses pairs allant à cheval de lieu en lieu, formant un corps d’élites qui n’est pas sans rappeler le roi Arthur et ses chevaliers de la Table Ronde, ceci constitue les prémices de l’idéal chevaleresque...
Selon un grand spécialiste de la question, Léon Gautier :
« La Chevalerie dérive d’un usage Germain idéalisé par l’Église. C’est moins une institution qu’un idéal. C’est la forme chrétienne de la condition militaire. Le Chevalier, c’est le soldat chrétien. » (p. 27, Le Chevalier, Arthaud, 1959).
« Le code de la Chevalerie n’a jamais été formulé nettement et, dès le XIIIe siècle, l’esprit primitif en est altéré : les romans de la Table Ronde répandent le goût d’une chevalerie moins brutale, mais aussi moins virile (…) C’est contre elle que Cervantès aiguisera ses crayons (…) La Chevalerie dont nous allons tracer le code est celle des XIe et XIIe siècles. (…) Il semble qu’on puisse réduire à dix commandements, tout comme le Décalogue, le code antique de la Chevalerie. Les voici :…
1. Tu croiras à tout ce qu’enseigne l’Église et observeras tous ses commandements ;
2. Tu protégeras l’Église ;
3. Tu auras le respect de toutes les faiblesses et tu t’en constitueras le défenseur ;
4. Tu aimeras le pays où tu es né ;
5. Tu ne reculeras pas devant l’ennemi ;
6. Tu feras aux infidèles une guerre sans trêve et sans merci ;
7. Tu t’acquitteras exactement de tes devoirs féodaux, s’il ne sont pas contraires à la loi de Dieu ;
8. Tu ne mentiras point et seras fidèle à la parole donnée ;
9. Tu seras libéral et feras largesse à tous ;
10. Tu seras, partout et toujours, le champion du Droit et du Bien contre l’Injustice et le Mal. »
[Léon Gautier, La Chevalerie, B. Arthaud, 1959, pp. 35Ss]



Godefroy de Bouillon, un exemple de vrai chevalier :
Quand il entre dans Jérusalem… « Ardent et beau, puissant et pur, vaillant et doux, humble et fier, refusant de porter la couronne d’or dans cette ville où Jésus avait porté la couronne d’épines, voilà le vrai chevalier. » (Léon Gautier, La Chevalerie, B. Arthaud, 1959, p. 32)
Le Chevalier en vers !
« Chevaliers, en ce monde-ci,
Ne peuvent vivre sans souci ;
Ils doivent le peuple défendre,
Et le sang pour la foi répandre.
 »
« Tout votre sang devez répandre
Pour la Sainte Eglise défendre.
 »
[Ordène de Chevalerie, in Léon Gautier, La Chevalerie, B. Arthaud, 1959]


Ordre Souverain Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte (11ème s-)
Ordre des Templiers (1118-1312)
Ordre Militaire et Hospitalier de  Saint-Lazare de  Jérusalem (11ème s) et de Notre-Dame du Mont-Carmel (1607) (fusion en 1608-)
Ordre  du  Saint-Esprit (1578-1830)
[Ordre de la Légion d’Honneur (1801-)]



Adoubement
Expression moderne, pour désigner ce que le Moyen Age appelle « première chevalerie », ou « entrée en chevalerie ». S’adouber en chevalier signifie se vêtir, s’équiper. Au XIIe siècle, l’Église transforme la remise d’armes en rituel et réemploie d’anciennes formules de bénédiction de couronnement royal. Ce qui contribue à faire glisser sur la chevalerie l’éthique royale de protection des églises et des faibles.

Le bouclier Arme défensive constituée d’une épaisse plaque de bois, de cuir ou de métal, utilisée par les guerriers pour se protéger des coups de l’adversaire.
Chanfrein Armure de tête portée par le destrier.
Les Chansons de geste sont des poèmes épiques qui célèbrent, au XIIe siècle, les exploits des héros et des rois. Elles représentent un art élaboré mêlant narration et lyrisme, et sont « interprétées » par un jongleur et parfois accompagnée de musique. Les thèmes traités sont divers : idéal de la croisade, « chansons de la révolte » de vassaux contre leur suzerain, événements fondateurs ayant marqué une époque, etc...
Le Chevalier Membre d’une classe dominante dont le cheval et les armes nobles l’épée surtout, utilisés pour se battre, constituent le symbole de statut, et lui confèrent un prestige social. La chevauchée est une tactique utilisée par les Anglais au début de la guerre de Cent Ans. C’est une opération militaire dont le but est la destruction des biens de l’adversaire villages, récoltes, bétail.
La colée : Gifle donnée au cou (col) du nouveau chevalier par celui qui l’ordonne, au cours de certains adoubements cérémoniels. Elle n’est pas attestée avant le XIIe siècle.
La courtoisie : Ensemble des manières de cour, à partir du XIIe siècle. Les chevaliers évitent de s’insulter, de montrer de la colère (ce qui ne les empêche pas d’intriguer les uns contre les autres). La courtoisie désigne aussi un art d’aimer la « fin’amor » chanté par les troubadours et propre à la vie chevaleresque.
La croisade : Du latin médiéval, signifie « marqué par la croix ». Pèlerinage ordonné par l’Église, accompagnée d'hommes armés qui conduit les chevaliers en Terre Sainte, à Jérusalem, pour la défense du tombeau du Christ... Le mot a servi à désigner, au sens large, toute guerre déclenchée par l’Église contre les « hérétiques » et ennemis de la papauté.
Le destrier : Cheval de combat, les chevaux de guerre sont sélectionnés pour leur robustesse, leur rapidité et leur résistance.
L'écu : Bouclier, Au XIe-XIIe siècle, le bouclier de bois est recouvert de cuir. Orné d’armoiries à partir du XIIe siècle, il se révèle incapable de résister à l’impact des lances et disparaît peu à peu.
L'écuyer : Serviteur et apprenti d’un chevalier, à partir du XIIIe siècle, cela devient un titre en soi, porté par des nobles qui ne sont pas adoubés.
L'épée : Arme caractéristique du chevalier et signe d’appartenance au groupe aristocratique. Elle est l’objet de soins méticuleux, de vénération même, certains chevaliers lui donnant un nom. Souvent une œuvre d’art, la garde est munie de pierres précieuses ou enferme des reliques. La remettre à l’adversaire est signe de reddition...
La féodalité : Au sens strict du mot, ensemble d’institutions créant des obligations d’obéissance et de service de la part d’un homme libre le vassal envers son seigneur. En contrepartie de sa fidélité, le seigneur doit à son vassal protection et « entretien », soit au château, soit par concession d’une terre fief. Au sens large du terme, le mot « féodalité » évoque la société féodale, le système économique et social fondé sur les relations d’homme à homme au sein d’une aristocratie de guerriers subordonnés les uns aux autres par une hiérarchie de liens de dépendance.
Le Graal : C’est Chrétien de Troyes qui, au XIIe siècle, donne naissance au mythe du Graal. Dans son roman, il ne s’agit encore que d’un plat d’or d’où jaillit une lumière surnaturelle et dont l’énigme reste entière... La christianisation du mythe s’opère dans les années suivantes : le Graal devient la coupe sacrée de la Cène, ayant recueilli le sang du Christ.
Le haubert : Chemise de mailles portée par le chevalier et qui remplace la cotte de mailles au XIIe siècle. Formé de mailles fines, d’un poids de 12 à 15 kilos, il est renforcé aux endroits sensibles du corps par des plaques rigides.
Le heaume : Grand casque fermé qui apparaît au XIIIe siècle. Il enveloppe toute la tête et ne laisse que des fentes pour les yeux.
Les joutes : Lutte à armes « courtoises » la lance est munie d’une pointe en bois qui remplace le fer strictement codifiée. Il n’y a pas de rançon ni d’abandon du cheval, le vaincu doit seulement consentir un cadeau au vainqueur.ce qui n'empêche pas les accidents et va perdurer jusqu'aux XVe / XVIe siècle.
La Paix de Dieu : Pour tenter de réduire l’impact des guerres privées entre seigneurs en Occident, l’Église promulgue, dans des assemblées de paix et des conciles, la paix de Dieu, par laquelle les chevaliers s’engagent à ne pas attaquer, pour les capturer ou les rançonner, les « faibles », c’est-à-dire ceux qui ne portent pas d’armes : clergé, femmes, paysans.
La Trêve de Dieu interdit aux guerriers de combattre pendant les fêtes liturgiques, en particulier le vendredi, samedi et dimanche, en souvenir de la passion du Christ.
La Table Ronde : Dans les romans de chevalerie des XIIe et XIIIe siècles, le roi Arthur a institué autour de lui un cercle de chevaliers d’élite, qui précisément siègent autour d’une Table Ronde afin que nulle préséance ne se marque entre eux...
Les Templier : Membre d’un ordre religieux militaire fondé en 1118 par un chevalier champenois Hugues de Payns. L’ordre des pauvres chevaliers du Christ est nommé « ordre du Temple » car le roi de Jérusalem lui a donné comme logement une partie de son palais, que l’on croyait être l’ancien temple de Salomon. Cet ordre est exclusivement militaire, à la différence des Hospitaliers ou des Teutoniques, qui ont aussi une fonction médicale.
Le Tournoi : Bataille codifiée et ritualisée, entre des chevaliers que flanquent leurs suivants à pied. Ce simulacre de guerre, réservé aux jeunes chevaliers, suscite l’apparition des armoiries. Il fait fureur au XIIe siècle et provoque la colère du clergé, qui stigmatise là une sorte de guerre pour le plaisir.
Les Trois Ordres : Idéologie sociale au Moyen Age qui divise la société en trois catégories ayant chacune des fonctions très précises à remplir. Il y a ceux qui prient « les clercs », ceux qui combattent « les chevaliers » et ceux qui travaillent « les paysans ».
Les Troubadours : Grands poètes occitans du XIIe et du XIIIe siècles. Ils ont chanté la guerre et les jeux de l’amour courtois.
Le Vassal : Celui qui, par la cérémonie de l’hommage, s’engage envers un seigneur, lui donne sa foi, en échange de quoi il est en général investi d’un fief.
Le Vavasseur : Noble de second rang, étymologie : « vassal du vassal »...



Lorsque le roi d'Aragon Alphonse Ier chasse les Maures de Saragosse en 1118, il juge qu'il ne peut rien faire de plus louable que de recommencer la vertu de ses chevaliers, il institue à Mont-Réal une Société de Chevaliers, choisis d'entre les Seigneurs Français et Espagnols, qui l'ont assisté dans ses expéditions et les comble de bienfaits...
Pour marque de leur Dignité il leur ordonne de porter sur un habit blanc une image ou représentation, de Dieu le Père en vêtement Papal, avec une triple couronne. Cela se fait alors qu'ils prennent Galata. Par la suite, l'Ordre s'étant accru et fortifié par les grands biens qui leur sont donnés, les Chevaliers, après avoir livré 19 Batailles aux Maures, les poursuivent si vivement qu'ils les chassent enfin de tout l’Aragon. Il s'écoule ensuite un temps considérable, au bout duquel l'Ordre est réformé, et au lieu des marques qu'ils portaient auparavant, on lui donne une Croix rouge... Les Chevaliers font vœu de chasteté, d’obédience à leur Supérieur, de défendre la Sainte Église Catholique, avec toute la Chrétienté, et d'observer les Statuts de l'Ordre. On ne trouve aucun récit où il est fait mention de leur accroissement ni de leur déclin : l'Ordre s’est éteint peu à peu. Cependant l'Abbé Giustiniani donne une Chronologie des Grands-Maîtres de cet Ordre, jusques et compris le règne de Charles II. Roi d'Espagne.
L’an 1118 de Jésus-Christ, neuf chevaliers Français arrivent à Jérusalem
et se présentent au roi Baudouin II, leur chef, Hugues de Payens expose son intention de constituer une communauté de moines-soldats dont la mission sera de protéger les pèlerins et de défendre la Terre-Sainte. Baudouin II lui donne l’autorisation de s’installer dans une aile de son palais.
Une de leurs devises, passage du psaume 113, encore chantée aujourd’hui
dans les abbayes à vêpres le dimanche :
« 
Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam ».
( Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à votre Nom donnez gloire ).

books.google.fr/books?isbn=2600039880
Jean Flori - 1986 - ‎Chivalry
57 Sur les excommunications de Henri IV en 1076, 1080, et de Henri V en 1118, voir Hefelé-Leclerc, Histoire des conciles, t. V, 1, p. 552-553, M. Pacaut, op. cit., ...

L'Aventure des chevaliers | L'Histoire

www.histoire.presse.fr/.../lexique-l-aventure-des-chevaliers-04-07-2002-...
4 juil. 2002 - Ce qui contribue à faire glisser sur la chevalerie l'éthique royale de protection ... Membre d'un ordre religieux militaire fondé en 1118 par un ...

Les Ordres de Chevalerie - Stupormundi

www.stupormundi.it/Franc/ordesdechevalerie.htm
Ordre Hospitalier de Saint Jean de Jérusalem, Chevaliers du Temple , Saint ... Dix-huit ans plus tard, en 1118, à Baudouin succéda son cousin, Baudouin II du ...
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3 commentaires:

  1. Chère Chantal je m'attarde sur le commandement N°6 "Tu feras aux infidèles une guerre sans trêve et sans merci"..

    Le concile de Clermont au cours duquel le pape Urbain II prêcha la croisade est avant tout un concile de paix dans lequel le pape constate une fois de plus que la quiétude à l’intérieur de la chrétienté est troublée par des guerres intestines, les combats, les pillages des chevaliers à la poursuite de gloire et de gains, et ce, au péril de leur vie éternelle. Le pape offre donc à ces trublions un moyen de se sauver dans l’exercice de leur profession guerrière.

    « Qu’ils marchent donc au combat contre les infidèles ceux qui jusqu’ici se livraient à des guerres privées et criminelles à l’encontre des fidèles » dit un passage du concile de Clermont.

    L’intention de purger ainsi l’Occident des maux qui l’accablent en envoyant les chevaliers combattre les infidèles est l’un des buts poursuivis ouvertement par le pape, qui très clairement, dénonce les guerres intérieures comme des activités coupables et périlleuses pour l’âme, mais exalte le combat pour la libération de Jérusalem comme méritoire et salutaire.

    Eh bien, notre époque devrait méditer ce précepte, n'est-ce pas?

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  2. Vous avez tout à fait raison, La seule réserve que je peut apporter est qu'en envoyant nos chevaliers et nos jeunes nobles guerroyer au Proche orient il fait décimer des familles entières...

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  3. Effectivement, c'est un aspect particulièrement tragique!

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