Cette
page concerne l'année 1134
du
calendrier julien.
Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne
peut s'agir que d'un survol !
GUILLAUME
DE COURTEHEUSE ET SES FRÈRES: UNE MAUVAISE AFFAIRE
ROGER II COURTEHEUSE |
La Normandie ancienne avait des limites extrêmement précises ; elles restent bien connues à l'ouest, tandis qu'à l'est l'attribution de la moitié du Perche au département de l'Orne en 1790, puis l'attraction envahissante de Paris les rendent moins nettes dans la conscience populaire. On considère aujourd'hui comme Normandes les deux « régions de programme » de Haute-Normandie (chef-lieu Rouen ; département de la Seine-Maritime et de l'Eure. et de Basse-Normandie (chef-lieu Caen ; départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne, et il faut y joindre les deux petits États de Jersey (chef-lieu Saint-Hélier, ou Saint Helier) et de Guernesey et dépendances (chef-lieu Saint-Pierre-Port, ou Saint Peter Port).
Robert II de Normandie dit Robert Courteheuse ( Né en 1051 décédé le 17 février 1134 (samedi) à l’âge de 83 ans au château de Cardiff), fils aîné de Guillaume Basseville de Normandie et de Mathilde de Flandre, Robert Courteheuse. comte du Maine de 1063 à 1069, puis duc de Normandie de 1087 à 1106. Il est aussi un prétendant malheureux au trône d'Angleterre.
En 1058, le comte du Maine Herbert II s'échappe du Mans occupé par le comte d'Anjou et se réfugie à Rouen. Sans enfant, il lègue à Guillaume le comté du Maine et fiance sa sœur au jeune Robert Courteheuse. Après la mort d'Herbert, Guillaume occupe le Mans et y intronise son fils (1063). Ce dernier n'ayant alors que 11 ou 12 ans, le duc de Normandie est donc le véritable maître du Maine.
En 1066 Robert ne participe pas à la conquête de l'Angleterre par son père mais ce dernier l'avait désigné avant de partir comme son héritier. L'année suivante, il est chargé avec sa mère de diriger le duché de Normandie pendant le séjour de Guillaume outre-Manche.
En 1069, les Normands sont chassés du Maine. Ce n'est que quatre ans plus tard que le duc Guillaume peut intervenir. Il lance une expédition en hiver qui lui assure la réoccupation du comté. Bien que comte et âgé d'environ 20 ans, Robert Courteheuse ne fait pas partie de la campagne. Son père ne semble pas avoir jugé nécessaire de l'avoir à ses côtés.
Son surnom de Courteheuse (Courtes bottes) provient de sa taille râblée. Resté longtemps dans l’ombre de son père, Guillaume « le Conquérant », Robert aspire au pouvoir.
Les historiens ont donné deux explications à cette rébellion. D'abord, Robert II ne supporte plus que son père ne lui confie aucun territoire. Non pas que le jeune prince est un homme épris de pouvoir mais il voie ces terres comme un moyen de subvenir lui-même à ses besoins financiers et à ceux de sa suite. Or, comte du Maine et héritier du duché de Normandie, il n'a aucun pouvoir sur l'un ou sur l'autre et donc aucune ressource propre... Son roi de père ne veut pas partager son autorité. Probablement a-t-il peu confiance dans les qualités de gouvernement de son fils aîné. En plus de cette frustration, la révolte de Courteheuse peut s'analyser comme un « classique conflit de génération ». D'un côté, un père représentant d'une époque austère. De l'autre, un prince libéral, fastueux, témoin d'une jeunesse bouillonnante.
Robert Courteheuse Basseville de Normandie trouve d'abord refuge chez son oncle Robert le Frison puis à la cour du roi de France Philippe Ier, soit deux ennemis du duc de Normandie. Le Capétien ose confier au rebelle la forteresse de Gerberoy face à la frontière Normande.
En 1078, épaulé par le roi de France, il revendique son droit au duché de Normandie en réunissant une armée à Gerberoy, place forte perchée sur une butte du Pays de Bray. Guillaume apprenant la nouvelle débarque à Dieppe et entreprend le siège de Gerberoy. Après trois semaines de combats Guillaume de Normandie abandonne la partie tandis que son second fils Guillaume « le Roux’ » blessé, se réfugie au monastère de Saint Germer.
En 1080, réconcilié, tout du moins provisoirement, avec son père, il reçoit un commandement pour rétablir l’ordre dans le comté de Durham et imposer l’autorité Normande au roi d’Écosse. C’est à cette occasion qu’il fonde la forteresse de Newcastle. Robert reçoit des responsabilités en Angleterre aux côtés de son oncle Odon de Bayeux. Puis il préfère s'exiler à nouveau en 1083, sa mission accomplie, il abandonne ses fonctions.
BATAILLE DE GERBEROY |
La tâche de Robert se complique très tôt par le fait que les principaux barons Normands tels Guillaume d'Évreux, Raoul II de Tosny, Guillaume de Breteuil ou Robert II de Bellême ont pris le contrôle des châteaux en expulsant leurs garnisons ducales, aussitôt la mort de Guillaume le Conquérant connue.
Les désordres reprennent. « La province tombe en dissolution, les brigands parcourent en troupes les bourgs comme les campagnes, et des bandes de voleurs se livrent à toute sorte d'excès contre le peuple désarmé » sans que le duc réagisse. La dégradation de l'autorité ducale se perçoit à travers le retour des guerres privées.
Guillaume
le Conquérant avait réussi à les contenir, chose que son fils
n'arrive pas à faire :
Guillaume
de Breteuil dispute le château d'Ivry-la-Bataille à son vassal
Ascelin Goël.
Robert II de Bellême rallume la vieille querelle entre sa famille et les Giroie et leur alliés, les Grandmesnil
Le comte d'Évreux, Guillaume ravage les terres de Raoul II de Tosny.
Autre difficulté pour le duc : la noblesse qui a souvent des terres de chaque côté de la Manche est partagée entre le soutien à Robert Ier et celui à Guillaume le Roux son frère, des seigneurs incitent chacun des deux frères à s'emparer du domaine de l'autre... Dans un premier temps, le duc de Normandie est à son avantage.
En 1088, une coalition de puissants barons tant en Angleterre qu'en Normandie, peut-être attirés par sa prodigalité, se déclare en faveur de la réunion des deux parties sous la direction de Robert Ier. Une rébellion contre le roi d'Angleterre s'organise pour le renverser, elle échoue, puis, c'est au tour de Guillaume le Roux de se trouver en position de force.
Il rallie plusieurs barons Normands (Roger de Mortemer, Robert d'Eu, Etienne d'Aumale, Gautier II Giffard, Gérard de Gournay) et débarque.en Normandie. Finalement, les deux frères se rencontrent à Rouen et se réconcilient. Le roi d'Angleterre accepte même d'aider Robert à récupérer toutes les terres qu'il a dû concéder dans le duché pour s'attacher des fidélités. Au premier chef, est visé Henri Beauclerc qui a reçu du duc le Cotentin et l'Avranchin en 1087/1088 en contrepartie d'une bonne partie de l'argent qu'il a reçu en héritage. Ensemble, Robert et Guillaume mènent campagne contre leur cadet, ils l'assiègent au Mont-Saint-Michel. Henri rend la place et s'exile.
En 1091, il signe un accord ( Consuetudines et Justitie) avec son frère Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, prévoyant que si l'un des deux meurt, l'autre lui succède automatiquement. Cet élan de fraternité est en fait dirigé contre le troisième frère Henri qui attend patiemment son heure...
En 1096, Robert laisse le duché en gage à Guillaume, s'engage dans la première croisade, plus attiré par l’art de la guerre que par les affaires du duché, il lève une armée, et part, en 1096, pour la première croisade aux côtés de Baudouin de Boulogne et Godefroy de Bouillon. Le 1er janvier 1097, les Normands de Normandie et d’Italie, sous la conduite de Bohémond, Tancrède et Robert Courteheuse mettent en déroute l’armée Turco-Arabe à la bataille de Dolyré. Robert s’illustre une fois encore, en 1098, lors du siège et de la prise d’Antioche, et participe à la prise de Jérusalem en 1099.
BATAILLE DE TRINCHEBRAY |
Si le duc de Normandie récupère son duché sans opposition, il arrive quelques semaines trop tard. Guillaume le Roux est mort accidentellement un mois auparavant et son frère Henri Beauclerc en a profité pour s'emparer de la couronne d'Angleterre (5 août 1100).
En 1101, il débarque à Porsmouth pour faire valoir ses droits. Henri Ier Beauclerc résiste à l’armée ducale. Contraint de parlementer, Robert Courteheuse, par le traité d’Alton, renonce finalement à ses prétentions au trône d’Angleterre et rentre pacifiquement en Normandie.
1105, la trêve est de courte durée. Henri 1er Beauclerc, voyant en Robert une menace sérieuse quant à l’intégrité de l’Angleterre et de la Normandie, envahit le duché, et, après s’être emparé de Caen et de Bayeux , Henri Ier interrompt, un temps, sa campagne pour retourner en Angleterre.
En 1106, Le 28 septembre, à l’issue d’une brève mais violente mêlée, l’armée du roi Henri Ier, grâce à une brillante manœuvre menée par le comte du Maine, Élie de la Flèche, prend l’ascendant sur l’armée ducale. Capturé à l’issue des combats, déchu de ses droits, Robert II est conduit en Angleterre pour être emprisonné à Cardiff. Artisan de la réunification du royaume Anglo-Normand, Henri 1er Beauclerc est reconnu duc de Normandie le 15 octobre 1106.
Robert est enfermé d'abord à Wareham (Dorset) brièvement, puis à Devizes (de 1106 à 1126), et enfin au château de Cardiff (pays de Galles). Son fils, Guillaume Cliton Basseville de Normandie, alors enfant, échappe aux mains du roi d'Angleterre. Devenu majeur, il tente en vain de récupérer le duché de son père et trouve la mort en 1128. Dans sa prison, Robert lui survit puisqu'il meurt en février 1134, à plus de 80 ans, au terme d'une captivité aux conditions honorables.
Il est inhumé dans l'église abbatiale Saint-Pierre à Gloucester, où un mausolée sera construit. Son frère paie une bougie qui doit brûler éternellement pour le salut de son âme...
Bien qu’elle marque profondément l’histoire de la Normandie, de l’Angleterre et de la couronne de France, la bataille de Tinchebray ne constitue en aucune façon une quelconque revanche d’Hastings. Pour les Normands, cette bataille ne fait que redonner le duché au plus jeune fils du Conquérant, un duché qui, après plus de 20 ans de désordre, va de nouveau connaître paix et prospérité. Comme par le passé, les Normands continuent d’être gouvernés selon leurs propres lois et coutumes. De la même manière, l’Angleterre entretient des relations ténues avec la Normandie tandis que la Couronne de France se sent plus que jamais menacée par l’unité retrouvée d’un royaume Anglo-Normand de plus en plus puissant.
GISANT DE ROBERT II COURTEHEUSE |
Robert Courteheuse - Normandie Héritage
www.normandie-heritage.com/spip.php?article124
Robert
s'illustrera en participant à la première croisade aux côtés de
Hugues le ... Gisant de Robert Courteheuse
.... Robert
II
de Normandie, dit Courteheuse
ROBERT II COURTEHEUSE - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/robert-ii-courteheuse/
ROBERT
II COURTEHEUSE
- 3 articles : CROISADES • GUILLAUME LE CONQUÉRANT • NORMANDIE.
Robert Courteheuse Période 1088 – 1106 - Association de ...
www.chateaugavray.fr/Courteheuse.php
Résumé
de la vie de Robert Courteheuse. ... données en exemple, il
participe à la prise de Jérusalem en juin/juillet. Robert
II Courteheuse
par Henri Decaisne ...
Robert Basseville de Normandie se... - Alexandre Alé ... - Facebook
https://es-la.facebook.com/jarlaledebasseville/posts/751645774865201
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- Robert
II
de Normandie dit Robert Courteheuse
(vers 1051/1052 – février 1134, château de Cardiff), fut comte du
Maine de 1063 à 1069, puis duc de ...
Chère amie,
RépondreSupprimerCe n'est pas l'absence de commentaire qui prouve que vos articles ne sont pas lus. Personnellement, je vous lis chaque jour et admire votre travail. Vous trouvez et compilez des sujets qui resteraient dans l'ombre.
Toutes mes amitiés.
Je n'en doute pas mon cher ami, mais vos encouragements me sont précieux, et les commentaires que vous voulez bien me prodiguer toutes et tous, sont autant d'aiguillons qui m'encouragent à aller plus loin
RépondreSupprimer" Le PS s'organise contre la ligne Valls " tel est le titre d'un article du Figaro. Le commentaire d'Al08 et les réponses ( dont la mienne ) qui lui sont faites sont assez édifiantes. Votre éphéméride ira-t-il à 0, nous le saurons bientôt.
SupprimerTrès sincèrement j'espère que non... je trouverais bien d'autres sujets , et la France s'en porterait mieux !
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