dimanche 6 avril 2014

1134...EN REMONTANT LE TEMPS

Cette page concerne l'année 1134 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

GUILLAUME DE COURTEHEUSE ET SES FRÈRES: UNE MAUVAISE AFFAIRE
POUR LA FRANCE.

ROGER II COURTEHEUSE
L'originalité de la Normandie parmi les provinces Françaises, depuis le Xe siècle, a toujours été prononcée. Pourtant, cette province n'a pas d'unité géologique ou géographique : sa partie occidentale appartient au Massif Armoricain, sa partie orientale au bassin de Paris. Elle n'a pas davantage d'unité ethnographique : si les péninsules Normandes comptaient naguère une forte proportion de blonds aux yeux bleus, le sud de la province ne se différenciait pas de la Haute-Bretagne, du Maine ou du Perche voisins. Il en va de même sur le plan dialectologique : le Normand (qui partage d'ailleurs beaucoup de traits avec le Picard) ne règne qu'au nord de la « ligne Joret », qui court d'ouest en est, de Coutances à Vernon et à Gisors, tandis que les patois de la zone située plus au sud se rattachent à ceux de l'ouest de la France... Cependant, le sentiment d'une entité Normande est toujours fortement ressenti. C'est surtout l'héritage de deux phases de son histoire. La Normandie est issue d'une colonisation Scandinave dont les effets directs se sont vite amortis, mais dont les répercussions lointaines sont encore sensibles. Elle a constitué de 911 à 1204 un État en fait autonome, remarquablement développé dans les domaines les plus divers (art, droit, administration, littérature) et dont le souvenir est resté bien vivant.
La Normandie ancienne avait des limites extrêmement précises ; elles restent bien connues à l'ouest, tandis qu'à l'est l'attribution de la moitié du Perche au département de l'Orne en 1790, puis l'attraction envahissante de Paris les rendent moins nettes dans la conscience populaire. On considère aujourd'hui comme Normandes les deux « régions de programme » de Haute-Normandie (chef-lieu Rouen ; département de la Seine-Maritime et de l'Eure. et de Basse-Normandie (chef-lieu Caen ; départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne, et il faut y joindre les deux petits États de Jersey (chef-lieu Saint-Hélier, ou Saint Helier) et de Guernesey et dépendances (chef-lieu Saint-Pierre-Port, ou Saint Peter Port).
Robert II de Normandie dit Robert Courteheuse ( Né en 1051 décédé le 17 février 1134 (samedi) à l’âge de 83 ans au château de Cardiff), fils aîné de Guillaume Basseville de Normandie et de Mathilde de Flandre, Robert Courteheuse. comte du Maine de 1063 à 1069, puis duc de Normandie de 1087 à 1106. Il est aussi un prétendant malheureux au trône d'Angleterre.
En 1058, le comte du Maine Herbert II s'échappe du Mans occupé par le comte d'Anjou et se réfugie à Rouen. Sans enfant, il lègue à Guillaume le comté du Maine et fiance sa sœur au jeune Robert Courteheuse. Après la mort d'Herbert, Guillaume occupe le Mans et y intronise son fils (1063). Ce dernier n'ayant alors que 11 ou 12 ans, le duc de Normandie est donc le véritable maître du Maine.
En 1066 Robert ne participe pas à la conquête de l'Angleterre par son père mais ce dernier l'avait désigné avant de partir comme son héritier. L'année suivante, il est chargé avec sa mère de diriger le duché de Normandie pendant le séjour de Guillaume outre-Manche.
En 1069, les Normands sont chassés du Maine. Ce n'est que quatre ans plus tard que le duc Guillaume peut intervenir. Il lance une expédition en hiver qui lui assure la réoccupation du comté. Bien que comte et âgé d'environ 20 ans, Robert Courteheuse ne fait pas partie de la campagne. Son père ne semble pas avoir jugé nécessaire de l'avoir à ses côtés.
Son surnom de Courteheuse (Courtes bottes) provient de sa taille râblée. Resté longtemps dans l’ombre de son père, Guillaume « le Conquérant », Robert aspire au pouvoir.
En 1077 Le rupture entre Guillaume et Robert intervient suite à un incident. Le chroniqueur Orderic Vital explique les faits. Le duc et ses trois fils logent dans une maison de l'Aigle. Les deux plus jeunes, Guillaume Le Roux et Henri, s'amusent aux dés, font grand bruit et, de l'étage, déversent de l'eau sur Robert et ses amis. Furieux, Robert s'apprête à corriger ses frères mais le duc intervient pour freiner sa fureur. Le lendemain, Robert quitte en secret l'armée ducale, tente en vain de s'emparer du château de Rouen puis avec quelques compagnons s'exile de Normandie.
Les historiens ont donné deux explications à cette rébellion. D'abord, Robert II ne supporte plus que son père ne lui confie aucun territoire. Non pas que le jeune prince est un homme épris de pouvoir mais il voie ces terres comme un moyen de subvenir lui-même à ses besoins financiers et à ceux de sa suite. Or, comte du Maine et héritier du duché de Normandie, il n'a aucun pouvoir sur l'un ou sur l'autre et donc aucune ressource propre... Son roi de père ne veut pas partager son autorité. Probablement a-t-il peu confiance dans les qualités de gouvernement de son fils aîné. En plus de cette frustration, la révolte de Courteheuse peut s'analyser comme un « classique conflit de génération ». D'un côté, un père représentant d'une époque austère. De l'autre, un prince libéral, fastueux, témoin d'une jeunesse bouillonnante.
Robert Courteheuse Basseville de Normandie trouve d'abord refuge chez son oncle Robert le Frison puis à la cour du roi de France Philippe Ier, soit deux ennemis du duc de Normandie. Le Capétien ose confier au rebelle la forteresse de Gerberoy face à la frontière Normande.
En 1078, épaulé par le roi de France, il revendique son droit au duché de Normandie en réunissant une armée à Gerberoy, place forte perchée sur une butte du Pays de Bray. Guillaume apprenant la nouvelle débarque à Dieppe et entreprend le siège de Gerberoy. Après trois semaines de combats Guillaume de Normandie abandonne la partie tandis que son second fils Guillaume «  le Roux’ » blessé, se réfugie au monastère de Saint Germer.
En 1080, réconcilié, tout du moins provisoirement, avec son père, il reçoit un commandement pour rétablir l’ordre dans le comté de Durham et imposer l’autorité Normande au roi d’Écosse. C’est à cette occasion qu’il fonde la forteresse de Newcastle. Robert reçoit des responsabilités en Angleterre aux côtés de son oncle Odon de Bayeux. Puis il préfère s'exiler à nouveau en 1083, sa mission accomplie, il abandonne ses fonctions.
BATAILLE DE GERBEROY
En 1087, à la mort de son père, il reçoit, le duché de Normandie, celle-ci retrouve l'indépendance mais retourne en même temps à l'anarchie car Robert II, selon l'historiographie Anglo-Normande le dépeint comme un prince faible et turbulent qui malgré ses exploits guerriers lors de la première croisade... Sans grande volonté et incapable de s'imposer, ce n'est pas un homme d’État.
La tâche de Robert se complique très tôt par le fait que les principaux barons Normands tels Guillaume d'Évreux, Raoul II de Tosny, Guillaume de Breteuil ou Robert II de Bellême ont pris le contrôle des châteaux en expulsant leurs garnisons ducales, aussitôt la mort de Guillaume le Conquérant connue.
Les désordres reprennent. « La province tombe en dissolution, les brigands parcourent en troupes les bourgs comme les campagnes, et des bandes de voleurs se livrent à toute sorte d'excès contre le peuple désarmé » sans que le duc réagisse. La dégradation de l'autorité ducale se perçoit à travers le retour des guerres privées.
Guillaume le Conquérant avait réussi à les contenir, chose que son fils n'arrive pas à faire :
Guillaume de Breteuil dispute le château d'Ivry-la-Bataille à son vassal Ascelin Goël.
Robert II de Bellême rallume la vieille querelle entre sa famille et les Giroie et leur alliés, les Grandmesnil
Le comte d'Évreux, Guillaume ravage les terres de Raoul II de Tosny.
Autre difficulté pour le duc : la noblesse qui a souvent des terres de chaque côté de la Manche est partagée entre le soutien à Robert Ier et celui à Guillaume le Roux son frère, des seigneurs incitent chacun des deux frères à s'emparer du domaine de l'autre... Dans un premier temps, le duc de Normandie est à son avantage.
En 1088, une coalition de puissants barons tant en Angleterre qu'en Normandie, peut-être attirés par sa prodigalité, se déclare en faveur de la réunion des deux parties sous la direction de Robert Ier. Une rébellion contre le roi d'Angleterre s'organise pour le renverser, elle échoue, puis, c'est au tour de Guillaume le Roux de se trouver en position de force.
Il rallie plusieurs barons Normands (Roger de Mortemer, Robert d'Eu, Etienne d'Aumale, Gautier II Giffard, Gérard de Gournay) et débarque.en Normandie. Finalement, les deux frères se rencontrent à Rouen et se réconcilient. Le roi d'Angleterre accepte même d'aider Robert à récupérer toutes les terres qu'il a dû concéder dans le duché pour s'attacher des fidélités. Au premier chef, est visé Henri Beauclerc qui a reçu du duc le Cotentin et l'Avranchin en 1087/1088 en contrepartie d'une bonne partie de l'argent qu'il a reçu en héritage. Ensemble, Robert et Guillaume mènent campagne contre leur cadet, ils l'assiègent au Mont-Saint-Michel. Henri rend la place et s'exile.
En 1091, il signe un accord ( Consuetudines et Justitie) avec son frère Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, prévoyant que si l'un des deux meurt, l'autre lui succède automatiquement. Cet élan de fraternité est en fait dirigé contre le troisième frère Henri qui attend patiemment son heure...
En 1096, Robert laisse le duché en gage à Guillaume, s'engage dans la première croisade, plus attiré par l’art de la guerre que par les affaires du duché, il lève une armée, et part, en 1096, pour la première croisade aux côtés de Baudouin de Boulogne et Godefroy de Bouillon. Le 1er janvier 1097, les Normands de Normandie et d’Italie, sous la conduite de Bohémond, Tancrède et Robert Courteheuse mettent en déroute l’armée Turco-Arabe à la bataille de Dolyré. Robert s’illustre une fois encore, en 1098, lors du siège et de la prise d’Antioche, et participe à la prise de Jérusalem en 1099.
BATAILLE DE TRINCHEBRAY
En 1100, Guillaume est tué lors d'une partie de chasse et Henri Beauclerc revendique aussitôt le royaume d'Angleterre, ce que les barons Anglais acceptent. Robert revient de croisade et ne peut qu'admettre le fait accompli mais cela ne suffit plus à Henri Ier Beauclerc qui souhaite également récupérer la Normandie... De plus Robert II revient avec une épouse ramenée d'Italie du Sud, Sybille de Conversano, fille du comte Normand Godefroi de Conversano et petite-nièce de Robert Guiscard, de cette union naît un fils, Guillaume Cliton, héritier du duché de Normandie.
Si le duc de Normandie récupère son duché sans opposition, il arrive quelques semaines trop tard. Guillaume le Roux est mort accidentellement un mois auparavant et son frère Henri Beauclerc en a profité pour s'emparer de la couronne d'Angleterre (5 août 1100).

En 1101, il débarque à Porsmouth pour faire valoir ses droits. Henri Ier Beauclerc résiste à l’armée ducale. Contraint de parlementer, Robert Courteheuse, par le traité d’Alton, renonce finalement à ses prétentions au trône d’Angleterre et rentre pacifiquement en Normandie.
1105, la trêve est de courte durée. Henri 1er Beauclerc, voyant en Robert une menace sérieuse quant à l’intégrité de l’Angleterre et de la Normandie, envahit le duché, et, après s’être emparé de Caen et de Bayeux , Henri Ier interrompt, un temps, sa campagne pour retourner en Angleterre.
En 1106, Le 28 septembre, à l’issue d’une brève mais violente mêlée, l’armée du roi Henri Ier, grâce à une brillante manœuvre menée par le comte du Maine, Élie de la Flèche, prend l’ascendant sur l’armée ducale. Capturé à l’issue des combats, déchu de ses droits, Robert II est conduit en Angleterre pour être emprisonné à Cardiff. Artisan de la réunification du royaume Anglo-Normand, Henri 1er Beauclerc est reconnu duc de Normandie le 15 octobre 1106.
Robert est enfermé d'abord à Wareham (Dorset) brièvement, puis à Devizes (de 1106 à 1126), et enfin au château de Cardiff (pays de Galles). Son fils, Guillaume Cliton Basseville de Normandie, alors enfant, échappe aux mains du roi d'Angleterre. Devenu majeur, il tente en vain de récupérer le duché de son père et trouve la mort en 1128. Dans sa prison, Robert lui survit puisqu'il meurt en février 1134, à plus de 80 ans, au terme d'une captivité aux conditions honorables.
Il est inhumé dans l'église abbatiale Saint-Pierre à Gloucester, où un mausolée sera construit. Son frère paie une bougie qui doit brûler éternellement pour le salut de son âme...

Bien qu’elle marque profondément l’histoire de la Normandie, de l’Angleterre et de la couronne de France, la bataille de Tinchebray ne constitue en aucune façon une quelconque revanche d’Hastings. Pour les Normands, cette bataille ne fait que redonner le duché au plus jeune fils du Conquérant, un duché qui, après plus de 20 ans de désordre, va de nouveau connaître paix et prospérité. Comme par le passé, les Normands continuent d’être gouvernés selon leurs propres lois et coutumes. De la même manière, l’Angleterre entretient des relations ténues avec la Normandie tandis que la Couronne de France se sent plus que jamais menacée par l’unité retrouvée d’un royaume Anglo-Normand de plus en plus puissant.
GISANT DE ROBERT II COURTEHEUSE
Entre 1109 et 1128, les tensions ne cessent de croître entre royaume de France et d’Angleterre. La guerre éclate en 1109 et s’achève en 1113 par le traité de Gisors ; un traité humiliant où le roi de France Louis VI se voit contraint de céder la suzeraineté sur le Maine et la Bretagne au roi Henri Ier d'Angleterre, refusant de s’avouer vaincu, Louis VI riposte en soutenant les prétentions au duché de Normandie de Guillaume Cliton, fils de Robert Courteheuse, contre Guillaume Adelin, fils aîné du roi d’Angleterre. Au printemps 1118, les armées d’Henri Ier, attaquent les Normands qui favorables à la cause de Guillaume Cliton, cèdent du terrain dans le Vexin et le Maine. Le 20 août 1119, Louis VI, ne doutant pas de la victoire, se lance à l’assaut de l’armée Anglo-Normande dans la plaine de Brémule située à une vingtaine de kilomètres de Rouen. Le Capétien, vaincu sur le champ de bataille, se réfugie aux Andelys avant d’être contraint de négocier, l’année suivante, un nouveau traité où il obtient, pour seule et unique concession, que Guillaume Adelin lui rende hommage pour la Normandie.
Robert Courteheuse - Normandie Héritage
www.normandie-heritage.com/spip.php?article124
Robert s'illustrera en participant à la première croisade aux côtés de Hugues le ... Gisant de Robert Courteheuse .... Robert II de Normandie, dit Courteheuse



ROBERT II COURTEHEUSE - Encyclopædia Universalis

www.universalis.fr/encyclopedie/robert-ii-courteheuse/
ROBERT II COURTEHEUSE - 3 articles : CROISADES • GUILLAUME LE CONQUÉRANT • NORMANDIE.

Robert Courteheuse Période 1088 – 1106 - Association de ...

www.chateaugavray.fr/Courteheuse.php
Résumé de la vie de Robert Courteheuse. ... données en exemple, il participe à la prise de Jérusalem en juin/juillet. Robert II Courteheuse par Henri Decaisne ...

Robert Basseville de Normandie se... - Alexandre Alé ... - Facebook

https://es-la.facebook.com/jarlaledebasseville/posts/751645774865201
2 - Robert II de Normandie dit Robert Courteheuse (vers 1051/1052 – février 1134, château de Cardiff), fut comte du Maine de 1063 à 1069, puis duc de ...



4 commentaires:

  1. Chère amie,
    Ce n'est pas l'absence de commentaire qui prouve que vos articles ne sont pas lus. Personnellement, je vous lis chaque jour et admire votre travail. Vous trouvez et compilez des sujets qui resteraient dans l'ombre.
    Toutes mes amitiés.

    RépondreSupprimer
  2. Je n'en doute pas mon cher ami, mais vos encouragements me sont précieux, et les commentaires que vous voulez bien me prodiguer toutes et tous, sont autant d'aiguillons qui m'encouragent à aller plus loin

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. " Le PS s'organise contre la ligne Valls " tel est le titre d'un article du Figaro. Le commentaire d'Al08 et les réponses ( dont la mienne ) qui lui sont faites sont assez édifiantes. Votre éphéméride ira-t-il à 0, nous le saurons bientôt.

      Supprimer
  3. Très sincèrement j'espère que non... je trouverais bien d'autres sujets , et la France s'en porterait mieux !

    RépondreSupprimer