samedi 8 avril 2017

EN REMONTANT LE TEMPS...69

20 FEVRIER 2017...

Cette page concerne l'année 69 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

L'ABOMINABLE VITELLIUS.

VITELLIUS
Vitellius (en latin : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus), né le 24 septembre 15 et mort le 22 décembre 69 à Rome, est le 8e empereur Romain du 19 avril au 22 décembre 69, appelée année des 4 empereurs.

Aulus Vitellius, fils de Lucius Vitellius, consul et gouverneur de Syrie sous Tibère, passant sa jeunesse à Capri au milieu des mignons de l'empereur Tibère, s'attirant ensuite les faveurs de Caligula par ses qualités de conducteur de char et celles de Claude et Néron par ses qualités au jeu de dés...
L'amitié de ces empereurs lui permet d'être tout d'abord consul en 48, puis aux alentours de 60-62 proconsul d'Afrique. Après la chute de Néron, il est nommé, à la surprise générale, commandant des légions de Germanie inférieure par Galba. C'est là qu'il réussit à se faire apprécier par ses subalternes et ses soldats, pour son indulgence, sa prodigalité et sa démagogie...

Vitellius peut ambitieux, est plutôt paresseux et très attiré par la nourriture et la boisson... (on en connaît bien d'autres de cette trempe aujourd'hui mais eux sont d'une ambition éhontée)

À la mort de Galba, assassiné par Othon, Vitellius est proclamé empereur, ou plus précisément empereur des armées de Germanie Inférieure et Supérieure par ses légions le 2 janvier 69 à Colonia Claudia Ara Agrippinensium, aujourd'hui Cologne.

Au même moment Othon est proclamé empereur à Rome par la garde prétorienne. Vitellius partage alors ses légions en 2 groupes. Il prend le commandement de l'une et envoie l'autre contre Othon. Devant son accession au trône à ses deux généraux Caecina et Valens qui commandent les 2 légions du Rhin : Ceux-ci franchissent les Alpes et battent l'armée d'Othon à la bataille de Bédriac, le 14 avril 69.
Othon se suicide 2 jours plus tard et Vitellius marche sur Rome en vainqueur...

Le 19 avril, le Sénat Romain entérine la nomination de Vitellius comme empereur.
L'armée de Vitellius se livre sur son chemin au pillage et au massacre, le nouvel empereur fait lui aussi preuve d'une grande cruauté et devient rapidement impopulaire.

Le 1er juillet, les troupes d'Égypte proclament Vespasien empereur. En apprenant la nouvelle, les légions de Mésie, de Pannonie, et de Dalmatie se révoltent aussi et prêtent serment à Vespasien. Celui-ci vient d'écraser la révolte des Juifs et représente une meilleure stabilité aux yeux des Romains.

À Rome, Vitellius provoque un mécontentement quasi général et des troubles éclatent... Il abdique puis semble revenir sur sa décision.

Titus Flavius Sabinus, préfet de la ville et frère de Vespasien, estime devoir prendre les rênes du pouvoir. Ses partisans se heurtent aux Vitelliens et Sabinus se réfugie avec eux au Capitole.
Les Vitelliens les assiègent et le Capitole brûle, sans qu'on sache si c'est du fait des assiégeants ou des assiégés.
Sabinus, défait, est tué, malgré une molle opposition de Vitellius, qui n'a plus grand-chose à dire...

Antonius Primus qui commande les légions du Danube envahit l'Italie du nord et bat l'armée de Vitellius à Crémone à la fin du mois d'octobre 69. Il prend ensuite la direction de Rome. Les uns après les autres les alliés de Vitellius se rallient à Vespasien. Vitellius tente tout pour négocier une paix, sans succès. Alors que les premiers éléments de l'armée de Primus pénètrent dans Rome, il tente de s'enfuir, et se cache dans la loge du portier de son palais.
Capturé par les hommes de Primus il est reconnu et lapidé par la foule Romaine, son corps est traîné par un croc et jeté dans le Tibre...
Son règne n'aura duré que 8 mois.

Domitien, le fils cadet de Vespasien, est alors nommé césar en attendant l'arrivée de l'empereur Vespasien à Rome à la fin de l'année 70.

Les historiens sont dans un complet désaccord sur l'origine des Vitellius. Selon les uns, elle est noble et ancienne, selon les autres, elle est récente, obscure, et même abjecte.

Ce qu'il y a de certain, c'est que Vitellius de Nuceria, descend d'une race antique de chevalier Romain et administrateur des biens d'Auguste. Il laisse 4 fils du même nom, et distingués seulement par leur prénom, Aulus, Quintus, Publius et Lucius, qui tous s'élèvent à de grandes dignités. Aulus meurt étant consul avec Domitius, père de l'empereur Néron.
Magnifique en tout, il est décrié pour la somptuosité de ses repas. Quintus perd son rang, lorsque, sur la proposition de Tibère, on écarte les sénateurs d'une capacité douteuse... Publius compagnon, d'armes de Germanicus, accuse et fait condamner Cn. Pison, ennemi et meurtrier de ce jeune prince.
Après sa préture, il est arrêté, comme complice de Séjan, et son frère est chargé de sa garde... Il s'ouvre les veines avec un couteau de libraire.
Toutefois, cédant aux instances de sa famille plutôt qu'à la crainte de la mort, il laisse fermer et guérir ses plaies, et meurt de maladie dans sa prison.

Lucius, après son consulat, nommé gouverneur de Syrie, engage à force d'adresse Artaban, roi des Parthes, à venir conférer avec lui, et à rendre hommage aux aigles Romaines, nommé à 2 reprises consul ordinaire et censeur avec Claude, il soutient même le fardeau de l'empire en son absence pendant l'expédition de Bretagne.
Homme actif, et auquel on ne peut reprocher aucun crime, mais il se déshonore par sa passion pour une affranchie dont il avale tous les jours et en public la salive mêlée avec du miel, comme un remède pour la gorge et les bronches.
Il a d'ailleurs un talent merveilleux pour la flatterie.
C'est lui qui le premier imagine d'adorer Caligula comme un dieu... À son retour en Syrie, il n'ose l'aborder que la tête voilée, en se tournant, se retournant et se prosternant.  Pour n'omettre aucun moyen de faire sa cour à Claude, qui est entièrement livré à ses femmes et à ses affranchis, il demande à Messaline, comme une grâce insigne, la permission de la déchausser.
Après lui avoir ôté le brodequin droit, il le porte constamment entre sa toge et sa tunique, et le baise de temps en temps... Il vénère aussi parmi les dieux Lares les statues d'or de Narcisse et de Pallas. 

On cite de lui un mot flatteur adressé à l'empereur Claude, pendant qu'il donne les jeux séculaires : « Puissiez-vous les célébrer souvent ! ».

Le sénat honore de funérailles publiques Lucius Vitellius, et lui érige une statue devant la tribune aux harangues, avec cette inscription : « Modèle d'une piété invariable envers César. »
Aulus Vitellius, fils de Lucius, naît le 8e jour avant les calendes d'octobre, ou, selon d'autres, le septième jour avant les ides de septembre, sous le consulat de Drusus César et de Norbanus Flaccus. Ses parents sont si effrayés de son horoscope, que son père fait de grands efforts pour que, de son vivant, il n'ait aucun gouvernement, et sa mère, lorsqu'il est envoyé vers les légions et appelé empereur, le pleure comme si elle il était perdu.
Vitellius passe son enfance et sa première jeunesse à Capri, au milieu des prostituées de Tibère, et subit tout au long de sa vie l'infamie du surnom de « Spintria » (injure sexuelle de caractère pédéraste). On croit même qu'il faut chercher dans ses lâches complaisances la cause de la fortune de son père.

Les années suivantes, il se souille de toutes sortes d'opprobres. Mais sait tenir le premier rang à la cour de Caligula, en s'appliquant à conduire les chars, et à celle de Claude, en s'adonnant au jeu de dés.
Néanmoins il est agréable à Néron par les mêmes moyens, et par un service particulier qu'il lui rend... Un jour qu'il préside aux jeux Néroniens, voyant que l'empereur, jaloux d'entrer en lice avec les joueurs de luth, sans oser pourtant céder aux instances du peuple, va sortir du théâtre, il l'arrête comme chargé de lui porter le vœu public, et parvient à le retenir...

La faveur de ces 3 princes l'élève non seulement aux honneurs, mais encore aux premières dignités du sacerdoce. Dans son proconsulat d'Afrique et son intendance des travaux publics, sa réputation est aussi diverse que sa conduite dans ces 2 charges. Il fait preuve d'un désintéressement parfait dans son gouvernement qui dure 2 années, en restant légat de son frère quand celui-ci vient le remplacer.
Mais, dans son administration urbaine, il passe pour avoir dérobé les offrandes et les ornements des temples, et substitué le cuivre et l'étain à l'or et à l'argent.

Il épouse Petronia, la fille d'un consulaire, et en a un fils nommé Petronianus, Sa mère l'ayant institué héritier à condition qu'il cesse d'être sous la puissance paternelle, Vitellius l'émancipe... Mais on croit qu'il le fait périr peu de temps après, en l'accusant de parricide, et qu'il prétend que, pressé par le remords, son fils a avalé le poison qu'il destine à son père.
Il épouse ensuite Galeria Fundana, fille d'un préteur. Il en a aussi des enfants de l'un et de l'autre sexe. Mais le garçon bégaie à un tel point qu'il en est presque muet.

Recevant de Galba le commandement d'une armée. Ses créanciers veulent le retenir à Rome. Il est accueilli avec joie par les soldats de Basse-Germanie, au grand étonnement de tout le monde.
Il est, dit-on, redevable de cet honneur au suffrage de T. Vinius, alors tout-puissant et auquel il plaît depuis longtemps à cause de leur prédilection commune pour la faction des bleus.
On sait qu'il n'a pas l'argent nécessaire à ce voyage, ses affaires sont tellement délabrées que sa femme et ses enfants qu'il laisse à Rome, se cachent dans un galetas afin qu'il puisse louer sa maison pour le reste de l'année... Détachant de l'oreille de sa mère une grosse perle, il la met en gage pour subvenir aux frais de route.
La foule de ses créanciers l'attend et veut l'arrêter, entre autres les habitants de Sinuesse et de Formies, dont il a détourné les tributs. Il ne parvient à leur échapper qu'en les menaçant d'accusations calomnieuses dont il ce à quoi il excelle.
Un affranchi lui ayant énergiquement demandé ce qu'il lui doit, Vitellius lui intente un procès d'injures, sous prétexte qu'il en a reçu un coup de pied, et ne s'en départit qu'après lui avoir extorqué 50 000 sesterces.
À son arrivée, les légions mal disposées envers le prince et prêtent à une révolution, reçoivent avec joie et les mains levées vers le ciel, comme un présent des dieux, le fils d'un homme qui a été 3 fois consul, encore dans la force de l'âge et d'un caractère facile. Il vient de justifier par des preuves récentes cette ancienne opinion qu'on a de lui, en embrassant sur toute la route les simples soldats qu'il rencontre, en prodiguant ses caresses dans les écuries et dans les auberges aux muletiers et aux voyageurs, en demandant à chacun s'il a déjeuné, et en rotant devant eux pour leur prouver qu'il a déjà pris ce soin.

Encore en Gaule lorsqu'il apprend la victoire de Bédriac et la mort d'Othon, il licencie aussitôt par édit toutes les cohortes prétoriennes, comme ayant donné un détestable exemple, et leur ordonne de rendre leurs armes aux tribuns.
Il fait rechercher et punir de mort 120 soldats dont il a trouvé les pétitions où ils réclament d'Othon la récompense du service qu'ils ont rendu en faisant périr Galba... Cet acte de justice, vraiment grand et magnanime, annoncerai un prince accompli, si le reste de sa conduite, démentant son caractère et sa vie passée, répondait à la majesté de l'empire.
Dès le commencement de sa marche, il traverse les villes à la manière des triomphateurs, et il passe les fleuves sur les barques les plus élégantes, ornées de diverses couronnes, au milieu des plus somptueux festins. Nul ordre ni dans sa maison ni dans son escorte. Il plaisante des rapines et des excès de tout genre. Non contents d'un repas public qui les attend partout, les gens de sa suite prennent des libertés, frappant, blessant et quelquefois tuant quiconque s'oppose à leurs caprices.

En arrivant sur le champ de bataille, il dit ces mots exécrables à quelques personnes qui témoignent leur répugnance pour l'odeur des cadavres : « Un ennemi mort sent toujours bon, surtout un concitoyen. » Cependant, pour diminuer l'effet de cette exhalaison, il avale beaucoup de vin et en fait distribuer à sa suite. C'est avec le même orgueil et la même insolence qu'à l'aspect de la pierre qui porte pour épitaphe : « À la mémoire d'Othon », il dit que ce mausolée est digne de ce prince. Il envoie à Cologne le poignard avec lequel ce prince s'est tué, et ordonne qu'il soit consacré à Mars, et célèbre aussi un sacrifice nocturne sur le sommet de l'Apennin.

Enfin Vitellius entre dans Rome au son des trompettes, en habit guerrier, ceint de son épée, au milieu des aigles et des enseignes. Sa suite est vêtue de casaques militaires, et ses soldats ont les armes à la main.
Ensuite, foulant de plus en plus aux pieds les lois divines et humaines, il prend possession du souverain pontificat le jour anniversaire de la bataille d'Allia, fait des élections pour 10 ans, se déclare consul perpétuel, et, afin qu'on ne doute pas du modèle de gouvernement qu'il se propose de suivre, il convoque tous les prêtres au milieu du champ de Mars, et offre un sacrifice aux mânes de Néron. Il invite publiquement un joueur de luth qui le charme dans un splendide festin, à lui donner quelque chose des poèmes du Dominicum. Dès que le musicien entonne un des chants de Néron, Vitellius est le premier à manifester sa joie par des applaudissements...

Tels sont les commencements de ce règne, livré en grande partie aux plus viles créatures, à des histrions, à des conducteurs de chars, et surtout à l'affranchi Asiaticus, dont il suit les conseils et les caprices.
Attaché à Vitellius dès sa première jeunesse par un commerce de prostitution mutuelle, Asiaticus s'enfuit de dégoût. Le prince le retrouve à Pouzzoles vendant de la piquette, le fait jeter dans les fers, mais bientôt, il le délivre pour l'assujettir de nouveau à ses infâmes plaisirs... Choqué de son humeur indépendante et de son penchant au vol, il le vend à un maître de gladiateurs ambulants, puis, voyant qu'il est réservé pour la fin du combat, il le reprend tout à coup.
Ce n'est que lorsque Vitellius est nommé au gouvernement d'une province qu'il lui accorde la liberté. Le jour de son avènement au trône, il lui donne l'anneau d'or à table, alors que le matin du même jour il répond à ceux qui lui demandent cette grâce pour Asiaticus : « Je trouve cette pratique un abus détestable et ne veux pas la pérenniser dans l'ordre des chevaliers ».

Ses vices favoris sont la cruauté et la gourmandise. Il fait régulièrement 3 et quelquefois 4 repas : Le petit déjeuner, le déjeuner, le dîner et l'orgie. Il suffit à tout par l'habitude de se faire vomir.
Il s'annonce le même jour chez diverses personnes, et chaque repas ne coûte pas moins de 400 000 sesterces.
Le plus fameux est celui que lui donne son frère à son arrivée... On y sert, dit-on, 2 000 poissons des plus fins, et 7 000 oiseaux. Il surpasse encore cette magnificence en faisant l'inauguration d'un plat d'une grandeur énorme, qu'il appelle « l'égide de Minerve, protectrice de la ville ». On y a mêlé des foies de scares, des cervelles de faisans et de paons, des langues de flamants, des laitances de lamproies. Pour composer ce plat on a fait courir des vaisseaux depuis le pays des Parthes jusqu'au détroit de Gadès. La gloutonnerie de Vitellius est non seulement vorace, mais encore sordide et déréglée.
Jamais, dans un sacrifice ou dans un voyage, il ne peut s'empêcher de prendre sur l'autel et d'avaler des viandes et des gâteaux à peine retirés du feu. Le long des chemins, dans les cabarets, il s'empare des mets encore fumants, ou dévore ceux de la veille qui sont à demi rongés.

Toujours prêt à envoyer le premier venu à la mort ou aux supplices, sur les plus légers prétextes, il fait périr, au moyen de mille perfidies, de nobles Romains, ses condisciples et ses camarades qu'il a attirés auprès de lui par les caresses les plus séduisantes, comme pour leur faire partager l'empire. Il va jusqu'à empoisonner de sa propre main un de ses amis qui, dans un accès de fièvre, lui demande une potion d'eau fraîche. N'épargnant presque aucun des usuriers, des créanciers ni des publicains qui à Rome lui ont réclamé ce qu'il doit, ou qui, dans ses voyages, lui ont fait payer la taxe.
Il condamne l'un d'eux à mort pendant qu'il vient le saluer, puis il donne ordre qu'on le ramène sur-le-champ... Déjà tout le monde loue sa clémence, quand il le fait exécuter devant lui, disant qu'il veut se repaître de ce spectacle.
Il associe au supplice de leur père 2 fils qui se sont efforcés d'obtenir sa grâce.
LA MORT DE VITELLIUS par CHARLES GUSTAVE HOUSEZ
Un chevalier Romain qu'on traîne à la mort, s'étant écrié : « Tu es mon héritier », il le force à produire le testament, et, quand il voit que l'affranchi de ce chevalier lui est donné pour cohéritier, il ordonne que le chevalier soit étranglé avec l'affranchi.
Quelques hommes du peuple sont mis à mort pour avoir médit publiquement de la faction des bleus. Il pense qu'ils n'ont eu cette hardiesse que par mépris pour sa personne et dans l'espoir d'une révolution.
En voulant surtout aux astrologues domestiques il suffit qu'on les accuse pour qu'il les fasse périr sans les entendre. Ce qui l'exaspère contre eux, c'est qu'après son édit qui leur ordonne de sortir de Rome et de l'Italie avant les calendes d'octobre, il paraît une affiche ainsi conçue : « Salut. Les Chaldéens défendent à Vitellius Germanicus de se trouver, passé ce terme, en quelque lieu que ce soit. » Il est soupçonné aussi d'avoir avancé le décès de sa mère en la privant de nourriture, sous prétexte de maladie, sur la prédiction d'une devineresse du pays des Chattes qu'il croit comme un oracle, et qui lui annonce un règne long et tranquille, s'il survit à sa mère.
D'autres disent que, dégoûtée du présent et effrayée de l'avenir, elle lui a demandé du poison, et qu'il lui en donne sans peine.

Les armées proclament Vespasien empereur, Vitellius se prépare à la guerre. Le 8e mois de son règne, les légions de Mésie, de Pannonie, et, au-delà des mers, celles de Syrie et de Judée se révoltent; toutes prêtent serment à Vespasien absent ou présent. Pour conserver l'attachement et la faveur de ce qui lui reste, Vitellius ne met aucunes bornes à ses largesses, soit au nom de l'État, soit pour son compte particulier. Il ordonne des levées dans Rome, promettant aux volontaires non seulement des congés après la victoire, mais encore les récompenses accordées aux vétérans pour un service complet. Pressé par ses ennemis sur terre et sur mer, il leur oppose, d'un côté, son frère avec une flotte, des milices nouvelles et des gladiateurs de l'autre, les troupes et les généraux qui ont vaincu à Bédriac. Ensuite, trahi ou battu de toutes parts, il fait un traité avec Flavius Sabinus, frère de Vespasien, en stipulant sa sûreté personnelle et 100 millions de sesterces. Immédiatement après, il paraît sur les degrés du Palatin et déclare devant ses soldats rassemblés, qu'il renonce à l'empire qu'il a accepté malgré lui... Sur leur réclamation générale, il diffère, laisse passer une nuit, descend, au point du jour, en habit de deuil, vers la tribune aux harangues, et, les yeux inondés de larmes, répète, mais en la lisant, la même déclaration. (combien sont-ils de nos jours à faire se même genre de comédie, espérant amollir le peuple qui malheureusement n'y voit que du feu) Le peuple et les soldats s'y opposent encore, l'exhortant à ne pas se laisser abattre, et lui promettant à l'envi leurs services.
Encouragé par ce dévouement, il surprend par une attaque soudaine Sabinus et les autres partisans de Flavius, les pousse jusque dans le Capitole, et les étouffe en mettant le feu au temple de Jupiter.
Il regarde le combat et l'incendie du haut de la maison de Tibère où il est à table. Après il se repent de cette violence, la rejette sur d'autres, convoque le peuple, jure et fait jurer à tous de n'avoir rien de plus cher que le repos public... Alors, détachant son épée, il l'offre au consul, et, sur son refus, à chacun des magistrats et des sénateurs. Personne n'en voulant, il part comme pour aller la déposer dans le temple de la Concorde... Mais quelques-uns s'étant écrié qu'il est lui-même la Concorde, il revient sur ses pas, et proteste que non seulement il garde son épée, mais encore qu'il accepte le surnom de Concorde.
Faisant des propositions de paix qui sont rejetées. Il cherche alors à fuir, et, revenant ensuite au palais, il se barricade dans la loge du portier.
Il engage les sénateurs à envoyer des députés accompagnés des Vestales pour demander la paix, ou du moins un peu de temps pour délibérer.
Le lendemain, tandis qu'il attend la réponse, un de ses éclaireurs lui annonce que l'ennemi approche... Aussitôt il se cache dans une chaise à porteurs, et, suivi seulement de son boulanger et de son cuisinier, il se dirige secrètement vers le mont Aventin et la maison de son père, pour s'enfuir de là en Campanie. Le bruit s'étant répandu confusément que l'ennemi a accordé la paix, il se laisse reporter dans son palais. Mais, l'ayant trouvé désert, et se voyant lui-même abandonné par les gens de sa suite, il s'entoure d'une ceinture remplie de pièces d'or, se réfugie à nouveau dans la loge du portier, attache le chien devant la porte, et la barricade de son lit et de son matelas.

Les coureurs de l'armée ennemie ont déjà fait irruption dans la ville. Ne rencontrant personne, ils cherchent partout, comme d'ordinaire. Ils retirent Vitellius de sa cachette, et, ne le connaissant pas, lui demandent qui il est, s'il sait où est l'empereur...
D'abord il s'en tire par un mensonge, mais, se voyant reconnu, il ne cesse de supplier, comme s'il a à révéler des secrets qui intéressent la vie de Vespasien, qu'on le garder en prison... On lui lie les mains derrière le dos, on lui jette une corde au cou, on déchire ses vêtements, et on le traîne demi-nu sur le Forum, en lui prodiguant, le long de la voie sacrée, toutes sortes d'outrages.
On lui tire la tête en arrière, comme cela se pratique pour les criminels, on lui met aussi la pointe d'une épée sous le menton pour le forcer à montrer son visage, et l'empêcher de baisser le front.
Quelques-uns lui jettent des ordures et de la boue, d'autres l'appellent goinfre et incendiaire.
Des gens du peuple lui reprochent jusqu'aux défauts de son corps, car il a une taille gigantesque, la face empourprée par l'ivrognerie, le ventre gros et une jambe éclopée par le choc d'un quadrige lorsqu'il servait Caligula dans ses courses de char.
Enfin, parvenu aux Gémonies, il est déchiré et achevé à petits coups, puis de là traîné avec un croc dans le Tibre.

Il périt avec son frère et son fils dans la 57e année de son âge, justifiant la prédiction qu'on lui a faite à Vienne : « Tu tombera entre les mains d'un Gaulois... » En effet, il est vaincu par Antonius Primus, chef du parti adverse, qui est né à Toulouse, et qui, dans son enfance, était surnommé Beccus, ce qui signifie « bec de coq ».
Le 22 décembre L'Empereur Vitellius est égorgé en plein cœur de Rome par les partisans du général Titus Flavius Vespasien. Ce dernier a été proclamé empereur par les légions du Danube et de l'Orient le 1er juillet. Vespasien fera une entrée triomphale dans Rome 10 mois après la victoire de ses partisans. Le nouvel empereur met fin à la grave crise de succession ouverte par la mort de Néron en 68 et régnera sur l'empire pendant 10 ans.



Vitellius — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitellius
Vitellius (en latin : Aulus Vitellius Germanicus Imperator Augustus), né le 24 septembre 15 et mort le 22 décembre 69 à Rome, est le huitième empereur romain ...
Ses débuts · ‎Son avènement · ‎Sa chute · ‎Noms et titres
Suétone : Vitellius - Remacle
remacle.org/bloodwolf/historiens/suetone/vitellius.htm
Les historiens sont dans un complet désaccord sur l'origine des Vitellius. Selon les uns, elle est noble et ancienne; selon les autres, elle est récente, obscure, ...

Mort de Vitellius - 22 décembre 69 - L'Internaute - Histoire
www.linternaute.com › Histoire › Rome antique
Mort de Vitellius, le 22 décembre 69 : "L'Empereur Vitellius est égorgé en plein cœur de Rome par les partisans du général Titus Flavius Vespasien. Ce dernier ...


















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire