lundi 3 avril 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 78

12 FEVRIER 2017...

Cette page concerne l'année 78 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

BERENICE, TITUS ET LA RAISON D'ÉTAT.


BERENICE AU THÉÂTRE ROMAIN ROLAND
Fille d'Hérode Agrippa Ier, petit-fils d'Hérode et de Mariamne, Bérénice épouse, en 41, Marcus, fils d'Alexandre, Alabarque d'Alexandrie et frère du philosophe Philon. Le mari de Bérénice ne tarde pas à mourir.
Son père lui fait alors épouser en 46 Hérode, roi de Chalcis, qui n'est autre que l'oncle paternel de la princesse : Berenicianus et Hyrcanus, mais elle se retrouve veuve dès 48.
Le frère de Bérénice, Agrippa II, qui a une tétrarchie au nord de la Palestine, hérite alors du royaume de Chalcis. Bérénice, âgée de 20 ans et dans tout l'éclat de sa beauté, reste auprès de son frère... La rumeur va d'ailleurs courir qu'elle entretient avec lui des relations incestueuses.
Pour faire cesser le scandale, Bérénice persuade Polémon, roi de Cilicie, de subir la circoncision et de l'épouser. Elle l'abandonne bientôt pour revenir auprès d'Agrippa II.

Quand Festus devient procurateur de Judée en 62, Agrippa II et Bérénice viennent le saluer à Jérusalem et, à cette occasion, visitent Saint Paul dans sa prison (Actes, XXVI).
4 ans plus tard, lorsque le procurateur Florus a, par ses excès, provoqué la révolte des Hierosolymitains , Bérénice, qui se trouve dans la métropole Juive pour accomplir un vœu, se jette aux pieds de Florus en l'implorant d'arrêter l'effusion de sang... Le Romain reste sourd à ses prières et Bérénice est sur le point de subir des voies de fait.
Elle se retire alors dans son palais. Peu après, Agrippa II accompagné de Bérénice exhorte les Juifs à se soumettre aux Romains au lieu de se lancer dans une guerre sans espoir.
Mais la brutalité de Florus a rendu toute conciliation impossible, et la foule tourne sa colère contre Agrippa et Bérénice qui doivent quitter Jérusalem, cependant que leurs palais sont démolis par les insurgés. Dès lors, les deux princes se comportent comme les alliés des Romains.

C'est la plus célèbre des grandes amoureuses. Et sans doute la moins bien connue. « Dans un mois dans un an... » Qui peut ignorer l'héroïne de Racine, la tendre reine sacrifiée par l'empereur Titus à la raison d’État, Bérénice et sa majestueuse tristesse ?
Corneille aussi l'a chantée moins bien.
Et Brasillach.
Aragon n'a retenu que le nom, sous une autre figure,
Baudelaire la figure, sans le nom : « Ma douleur, donne-moi la main, viens par ici... »
Mais qui connaît la vraie Bérénice, figure historique d'un drame autrement plus terrible, qui a vécu la guerre de Judée et la destruction du Temple en 70 ? Bérénice, descendante d'Hérode et des Maccabées, princesse déchirée entre deux cultures, honnie par les Juifs parce qu'elle est trop romaine, et par les Romains parce qu'elle est juive. Bérénice la réprouvée...

C'est l'empereur Claude lui-même qui parraine les fiançailles de Bérénice avec Marcus Alexandre, juste après que son père Agrippa a grandement aidé Claude à monter sur le trône, fin janvier 41. Auparavant, Claude a tiré le père de Marcus, l'Alabarque Alexandre Lysimaque de la prison où Caligula l'a jeté, probablement à cause de l'agitation juive provoquée par sa volonté de mettre sa statue dans les lieux de culte Juifs, y compris dans le Saint des saints du Temple de Jérusalem, violant l'aniconisme Judaïque au lieu le plus sacré de cette religion.
Lysimaque est bien connu du nouvel empereur Claude. C'est un de ses amis très riches et un de ses créanciers très compréhensifs, prêtant de grosses sommes à la famille du nouvel empereur depuis longtemps. Il est l’administrateur des biens d'Antonia Minor, fille du triumvir Marc Antoine et de sa première femme, la sœur d’Auguste. Il gère la totalité de la fortune que Marc-Antoine a laissée en Égypte.
Lysimaque rend tant de services à la famille impériale qu’il en devient le fils adoptif et peut ajouter à son nom celui de l’empereur : C'est ainsi qu'un de ses fils s'est appelé Tiberius Julius Alexandre.
Lysimaque est aussi un ami d'Agrippa Ier : Il lui a prêté l'argent nécessaire lorsque ce dernier se rend à Rome, entre 33 et 36, pour défendre ses prétentions royales ,alors qu'Agrippa est en difficulté et doit d'énormes sommes d'argent à plusieurs créanciers, dont le trésor impérial. Lorsque devenu roi, Agrippa est repassé à Alexandrie pour entrer dans ses territoires, c'est aussi chez Lysimaque qu'il s'est logé.
BERENICE SON FRÈRE SA SŒUR
Le rôle joué par Claude lors des fiançailles de Bérénice avec Marcus souligne l'intérêt que le nouvel empereur porte à la communauté juive d'Alexandrie, par opposition à son prédécesseur dont seul le meurtre a empêché une guerre entre les Romains et les Juifs.

Outre l'affaire de la statue, Caligula a en effet aussi pris parti pour les Grecs d'Alexandrie contre les Juifs de la ville, y compris dans les émeutes anti-juives très sanglantes qui se sont déroulées à partir de l'été 38.
Aussitôt arrivé au pouvoir, Claude rompt avec son prédécesseur et prend un ensemble de mesures pour calmer les tensions communautaires. La nomination d'Agrippa comme roi de Judée, en reconstituant le royaume d'Hérode le Grand participe de cette politique, même s'il s'agit avant tout de récompenser Agrippa de l'aide décisive qu'il lui a fournie pour devenir empereur. Mais immédiatement, « par un édit Claude rappelle les privilèges reconnus aux Juifs Alexandrins. Ceux-ci pourront vivre selon leurs lois, rien ne pourra les écarter de l'observance de la Torah. » Peu après, un second édit est diffusé dans toutes les provinces de l'empire. Les privilèges accordés à la communautés d'Alexandrie sont étendus aux Juifs de la diaspora.

Personne, pas même les historiens : « On sait qu'elle a existé et qu'elle est très mal vue. Mais d'elle-même, on ne sait rien », admet Maurice Sartre. « Elle est peut-être affreuse, qui sait ?
Racine a brodé à partir d'une phrase de Suétone », plaisante Pierre Vidal-Naquet... Nul portrait, pas une description, rien. La tradition rabbinique l'ignore.
Les auteurs Romains la caricaturent. Même Flavius Josèphe, issu du même milieu, qui, comme elle, accompagne les empereurs Flaviens dans leur ascension, reste discret.

HERODE
2 000 ans plus tard, Bérénice demeure une oubliée de l'Histoire, sauf dans la version édulcorée, apolitique, des auteurs classiques. Elle a pourtant été reine, 2 fois, elle a joué, au côté de son frère, le roi Agrippa II, un rôle majeur d'intermédiaire entre les Romains et les Juifs, et tenté d'éviter la guerre de Judée, elle a organisé et aidé le couronnement de Vespasien, puis participé à la vie politique romaine, au côté de Titus, elle a même, peut-être, failli réaliser son rêve d'un empire Romain d'Orient. Oui, Bérénice, la grande amoureuse, est d'abord une politique, une femme de pouvoir, élevée, comme Cléopâtre, au milieu des intrigues de palais, dans une société où les femmes ne peuvent gouverner que par procuration.
Une ambitieuse ? Sans doute.
Une traîtresse ? C'est moins clair.

Au premier siècle de notre ère, l’État juif, constitué 200 ans auparavant, n'est plus qu'un souvenir. Hellénisé puis Romanisé, c'est une mosaïque de micro-royaumes et de cités. Les descendants d'Hérode, imposé par les Romains et Juifs, sont douteux, puisque sa mère est arabe, ne bénéficient plus d'aucune aura religieuse.
Rois-clients, totalement dépendants de l'Empire, ils portent des noms grecs, parlent le grec à côté de l'araméen, mais pas l'hébreu, réservé au sacerdoce. Le père de Bérénice, Agrippa Ier, a été élevé à Rome avec le futur empereur Claude. A la tête d'armées mercenaires, ils vivent dans des palais fastueux, ou à l'étranger, à Rome, à Alexandrie, dans une sorte de club, à l'écart de leur peuple.

Bérénice, pur produit de cette élite cosmopolite, est plus près d'un Juif hérétique comme l'apôtre Paul, citoyen Romain né à Tarse (Cilicie), qu'elle visitera en prison, que d'un Simon Bar Gioras, héros des indépendantistes, qui soulève les paysans, libère les esclaves et terrorise les possédants.
Née en 28 ou en 29, à Jérusalem, elle a mené une vie de nomade de luxe entre les citadelles du clan, avant d'être mariée très jeune au fils d'une illustre famille juive d'Alexandrie.
TITUS CONGÉDIE BERENICE
Le port fondé par Alexandre au nord de l’Égypte abrite la communauté la plus brillante, la plus hellénisée de la diaspora. Son mari, Marcus Alexandre, est le neveu du philosophe Philon et le frère de Tibère Alexandre lequel abjurera sa religion pour faire carrière dans l'administration Romaine. Bérénice y vit 5 ans, de 41 à 46, jusqu'à la mort de son époux...

A moins de 20 ans, elle est remariée à son oncle Hérode, roi de Chalcis (au sud de la Syrie), dont elle a deux fils, avant de se retrouver pour la seconde fois veuve, en 48. Elle revient vivre auprès de son frère à Césarée de Philippe (à la frontière actuelle du Liban de la Syrie et d'Israël), dont il a fait sa capitale. La rumeur leur prête aussitôt des relations incestueuses, justifiées il est vrai par la réputation de la famille (Salomé est leur cousine).
Pour faire taire les mauvaises langues, Bérénice se remarie donc une troisième fois avec Polémon, roi de Cilicie (sud de la Turquie), qui se convertit pour l'épouser. Mal lui en prend puisqu'elle l'abandonne pour revenir auprès d'Agrippa.

En Palestine, la révolte gronde contre le joug de l'Empire dont le poids est partout visible. Césarée, comme Jaffa, Gaza et Sébasté (Samarie) se sont converties au mode de vie greco-romain.
Même Jérusalem a un gymnase, un théâtre, une agora, un hippodrome, des thermes. Craignant une dilution de l'identité juive dans la culture dominante, une partie de la population s'est crispée. Les différends culturels et religieux recoupent une vraie lutte de classes. Entre l'aristocratie hellénisée des villes et les Juifs pieux fidèles à la Torah, entre les notables pro-Romains et le peuple écrasé d'impôts, l'abîme s'est creusé.
Les maladresses et la brutalité du procurateur Florus ont exacerbé les tensions...
Bérénice se trouve à Jérusalem au début de l'été 66, lorsque Florus puise dans le trésor du Temple et provoque des émeutes qu'il réprime aussitôt dans le sang. Elle plaide la clémence, en vain, le procurateur reste inflexible, la foule les hue.
Agrippa se précipite à Jérusalem et tente de calmer les esprits avec l'appui des principaux citoyens et du chef des prêtres. Nous ne sommes pas de taille, dit-il en substance, les Romains sont beaucoup plus forts et ne feront pas de cadeaux : Ils extermineront notre race. Songez au sort des Juifs de la diaspora, songez aux principes que vous défendez...
Il ébranle les insurgés, mais réveille in fine leur colère en conseillant de se ranger sous l'autorité de Florus. Le roi doit fuir vers le nord avec Bérénice, après avoir échappé de peu aux émeutiers qui saccagent leur palais. Des notables et même de jeunes prêtres se rallient à la révolte, et prennent le pouvoir à Jérusalem. La guerre est désormais inévitable...

Au printemps 67, quand le général Vespasien débarque en Palestine pour mater la rébellion, Bérénice et Agrippa font aussitôt allégeance. Ils n'ont guère le choix, leur royaume part en éclats. Tout au plus peuvent-ils espérer sauver l'essentiel, c'est-à-dire le Temple.
Le début de la campagne semble leur donner raison. Vespasien a vite repris le contrôle de la Galilée et épargne Jérusalem, où la guerre civile fait rage. Il se contente de l'isoler, en passant par la côte, prend Césarée-maritime et Jaffa, puis, rejoint par son fils Titus qui a ramené une légion d'Alexandrie à marche forcée, le général Romain s'établit dans le palais d'Agrippa, à Césarée de Philippe, où il est fastueusement reçu à la fin de l'hiver 67.

Titus a 29 ans. Bérénice 39... C'est une grande dame, richissime, sans doute fort séduisante, qui connaît par cœur les arcanes politiques de la région et dispose de puissants appuis. Titus, guerrier hors pair, intelligent, passionné, et débauché notoire, est subjugué. Vespasien ne l'est pas moins, mais pour d'autres raisons. Flavius Josèphe, qu'il a capturé en Galilée, lui a prédit qu'il deviendrait empereur.
C'est alors tout sauf évident : Issu de la bourgeoisie provinciale, Vespasien est certes un bon stratège, mais un courtisan pitoyable, dont la rusticité et l'avarice proverbiale suscitent les lazzis de la cour... Pourtant, la prédiction l'a ébranlé.
Son fils lui aussi, dans les bras de Bérénice, se prend à rêver d'un grand destin.

En juin 68, Néron est « suicidé ». La prophétie commence à devenir crédible, Titus est expédié à Rome pour saluer le nouvel empereur, mais, à mi-chemin, il apprend que celui-ci, à son tour, a été assassiné.
BERENICE ET DRUCILLA
Deux successeurs se disputent l'empire. Titus revient illico pour informer son père et retrouver sa maîtresse. Vespasien, de plus en plus ébranlé, fait durer la campagne de Judée. Il attend son heure. Mais Bérénice, dans la coulisse, agit. Elle aussi a cru Josèphe, son allié de classe, peut-être même un lointain parent. Elle utilise ses innombrables relations auprès des clients de Rome, en Syrie, en Phénicie, en Cilicie, à Alexandrie, etc. Peu à peu, l'idée de faire proclamer Vespasien empereur par les armées d'Orient fait son chemin.
C'est d'Alexandrie que part l'initiative.

Le 1er juillet 69, le préfet d’Égypte Tibère Alexandre (ex-beau-frère de Bérénice) fait jurer fidélité à Vespasien par ses légions. L'armée de Judée suit. Le gouverneur de Syrie, Mucien, cède, lui aussi, aux instances de Bérénice, venue sur place le convaincre : Tandis que Vespasien attend à Alexandrie, Mucien marche sur Rome pour défendre son « poulain », qu'il fait proclamer empereur le 20 décembre 69.

En septembre, Titus rejoint Bérénice à Césarée de Philippe, puis entreprend un circuit de retour triomphal qui le mène jusqu'à Antioche, où il s'oppose à l'expulsion des Juifs réclamée par les Syriens, avant de retraverser la Judée pour gagner Alexandrie.
En passant par Memphis, il ceint un diadème, suivant le rite d'Apis. La rumeur court aussitôt qu'il veut se faire couronner roi d'Orient.
Titus a-t-il un moment caressé le rêve de régner sur place, auprès de la femme qu'il aime ? Vespasien, en tout cas, prend l'idée très au sérieux et Titus s'empresse de démentir... Il regagne l'Italie pour rassurer son père, avec qui il partage le triomphe, puis, de plus en plus, le pouvoir.
La suite est mieux connue. A Rome, Bérénice a rejoint Titus qui l'installe, en 75, dans son palais, et promet de l'épouser, bravant le scandale.
La princesse, à 48 ans, ne peut plus donner un héritier au futur empereur et souffre d'une réputation exécrable, tant auprès des Juifs que des Romains, largement antisémites.
Les philosophes cyniques se gaussent, et seront pour cela poursuivis. Le Sénat redoute l'influence politique du « clan juif » qui comprend, outre la princesse, son frère Agrippa, Josèphe et Tibère Alexandre.
L'empereur Vespasien, lui, s'inquiète encore de ses visées sur l'empire d'Orient. Sous leurs pressions conjuguées, Titus se résigne.

En 78, il renvoie Bérénice, « malgré lui, malgré elle », écrit Suétone.

Bérénice s'enfonce dans l'oubli. Jusqu'à ce qu'en 1667, Henriette d'Angleterre, belle-sœur chérie de Louis XIV, suggère à son protégé Racine et à son rival, Corneille, de mettre en vers cette vieille histoire romaine d'un amour impossible.

Pour Christian-Georges Schwentzel, « tous ces mariages résultent d'une même stratégie matrimoniale d'ensemble qui consiste à trouver l'époux le plus riche et le plus puissant. Selon Flavius Josèphe, les 3 sœurs d'Agrippa II ont sans cesse été en concurrence et Bérénice est été particulièrement jalouse de Drusilla lors de l'union de celle-ci avec Félix. »
Bérénice joue un rôle important dans la propagande d'Agrippa II. Elle semble jouir d'une certaine popularité que son frère ne manque pas d'exploiter à son profit, surtout que lui semble plutôt méprisé de ses compatriotes.
Bérénice accompagne son frère dans ses déplacements importants. « Elle fait son entrée en grande pompe dans la salle d'audience où elle siège aux côtés d'Agrippa II, lors de la comparution de Paul de Tarse à Césarée, en 60... Après le procès, elle participe à la délibération entre le roi et le gouverneur Festus. »

Une inscription en latin de Bérytos (Beyrouth) rappelle le rôle de Bérénice aux côtés de son frère dans la rénovation et l'embellissement de la ville de Syrie Romaine. Bérénice joue également le rôle d'évergète à Athènes, poursuivant ainsi une tradition qui remonte à son arrière-grand-père Hérode le Grand. Son « dévouement » lui vaut l'érection d'une statue par décision du « Conseil de l'Aréopage, la Boulé des Six-Cents et le peuple » d'Athènes, comme le révèle la dédicace gravée sur la base de la sculpture.
« Cependant, le rôle de Bérénice ne se limite pas à de la figuration aux côtés de son frère, ni à un évergétisme traditionnel. Selon Flavius Josèphe, elle intervient au péril de sa vie auprès du procurateur de Judée, Gessius Florus, » lors de le répression qui va être le déclencheur de la révolte.

Pour Christian-Georges Schwentzel, « il serait naïf d'expliquer l'intervention de la reine par une réelle piété et un attachement sincère à la Torah. La reine entend surtout incarner la parfaite héroïne Juive qui n'a de cesse de prendre la défense de son peuple. Le personnage dont elle joue le rôle correspond à un type féminin popularisé par les livres d'Esther et de Judith ».
Après la reconquête de la Galilée par les Romains, elle protège Juste de Tibériade dont Vespasien réclame l'exécution, pour son engagement aux côtés des révoltés Juifs. Elle obtient alors de son frère Agrippa II que celui-ci en fasse son secrétaire pour le mettre à l'abri. Agrippa s'en séparera peu après
La liaison entre le futur empereur Titus et la reine Bérénice, universellement connue grâce à la tragédie de Racine et à la « comédie héroïque » de Corneille, n'est évoquée que très rapidement par 3 historiens antiques :
Tacite (Histoires II.2),
Suétone (Titus, 7, 1)
Dion Cassius (Histoire Romaine, LXVI, 15-37.
Juvénal en parle aussi dans ses Satires (Satires, VI). « Flavius Josèphe n'en dit rien, car proche d'Agrippa II et de sa sœur, il ne veut pas rappeler à celle-ci un souvenir particulièrement humiliant. »
De plus Flavius Josèphe a besoin de l'imprimatur de Titus puis de son frère l'empereur Domitien pour pouvoir publier.

Il n'existe plus d'information au sujet de Bérénice ou de sa progéniture dans la littérature antique après la mention de Dion Cassius en 79. Toutefois, certains chercheurs estiment qu´une femme nommée Julia Crispina (Julia Brnyakianos Krisfina), mentionnée dans les papyrus en grec découverts en Égypte et en Israël, pourrait être sa petite-fille. Julia Crispina est notamment citée dans des documents découverts par Yigaël Yadin, issus probablement des archives de Babatha trouvées dans la Grotte aux lettres. Julia Bérénice est le même nom que celui de Bérénice. Brnyakianos renvoie à Berenicianus (Bérénicien), un des 2 fils que Bérénice a eu avec Hérode de Chalcis. On dispose de manuscrits documentaires qui montrent qu'une Julia Crispina vit en Égypte en 133. C'est en 132-133, au début des hostilités de la Révolte de bar Kokhba, que Julia Crispina semble être venue se réfugier en Égypte... Dans les archives de Babatha, Julia Crispina est désignée pour superviser les neveux orphelins du second époux défunt de Babatha appelé « Yehoudah (Judas) ben Eleazar connu comme Khtousion ». Julia a représenté en 130-131 les orphelins et leurs tuteurs dans un procès civil contre Babatha. Dans cette affaire, Julia Crispina n´agit pas en tant que tuteur (epitropos), fonction interdite aux femmes tant au regard des lois Juives que des lois Romaines, mais en tant que superviseur (episkopos).
TITUS ET BERENICE
L'identification de Julia Crispina comme une descendante de Bérénice est toutefois contestée. Simon Claude Mimouni estime qu'elle est la fille de Gaius Julius Alexandre Berenicianus consul en 116, lui aussi descendant de la dynastie hérodienne.
À partir du XVIIe siècle jusqu'à l'époque contemporaine, il y a une longue tradition d'œuvres d'art (romans, drames, opéras, etc.) consacrées à Bérénice et sa liaison avec l'empereur Romain Titus.



Bérénice (princesse de Judée) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bérénice_(princesse_de_Judée)
Bérénice, aussi connue comme Julia Berenice, née vers 28, est une fille du roi Agrippa I . Elle ..... Elle ne vient le retrouver que quelques années plus tard en 75, à la faveur d'un ..... Simone Akerman, Le mythe de Bérénice, Paris, Nizet, 1978.

Tite et Bérénice - Pierre Corneille - Babelio
www.babelio.com/livres/Corneille-Tite-et-Berenice/325843
Note : 3,3 - ‎6 votes
Critiques, citations, extraits de Tite et Bérénice de Pierre Corneille. ... proposait un ménage à trois entre Titus, Bérénice et Antiochus avant l'exil de Bérénice.

Bérénice la réprouvée - Le Monde
www.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/.../berenice-la-reprouvee_376277_3208.html
20 mars 2005 - Bérénice, descendante d'Hérode et des Maccabées, princesse ... et les Juifs, et tenté d'éviter la guerre de Judée ; elle a organisé et aidé le ...

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