8 FÉVRIER 2017...
Cette
page concerne l'année 82 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
LE PÉRIL ENCOURU PAR CERTAINS SÉNATEURS SOUS DOMITIEN.
Titus
Flavius Sabinus est un sénateur Romain de la fin du Ier siècle,
membre de la famille impériale des Flaviens, consul ordinaire en 82
avec l'empereur Domitien
Petit-fils
de Titus Flavius Sabinus, consul suffect en 47 et préfet de Rome
pendant 12 années et notamment durant l'année des 4 empereurs en
69.
Son
père se nomme aussi Titus Flavius Sabinus, et également consul
suffect en 69.
Son
père et son grand-père sont assiégés sur le Capitole par les
forces de Aulius Vitellius en décembre 69, son père parvenant à
s'enfuir au contraire du préfet, qui est tué.
Vespasien,
frère cadet du préfet de Rome, et donc le grand-oncle du consul de
82, ainsi ce dernier est le petit-cousin des empereurs Titus et
Domitien.
Il
épouse sa parente Julia Flavia, fille du futur empereur Titus durant
son règne, probablement en 81 ou pendant les années 70.
Il
a un frère, Titus Flavius Clemens, qui devient consul éponyme en
95.
Devenu
empereur, Domitien ne maintient pas dans son administration des
affaires de l'État une apparence républicaine comme l'ont fait son
père et son frère durant leurs règnes. En déplaçant le centre du
pouvoir, plus ou moins officiellement, du Sénat vers la cour
impériale, Domitien rend ouvertement les pouvoirs du Sénat
obsolètes. De son point de vue, l'Empire Romain doit être gouverné
par une monarchie d'ordre divin à la tête de laquelle il se voit
comme un despote bienveillant. (???)
En
plus d'exercer un pouvoir politique absolu, Domitien pense que le
rôle de l'empereur est d'intervenir dans tous les aspects de la vie
quotidienne pourvu d'une autorité culturelle et morale, tel un guide
du peuple. Pour amorcer une nouvelle ère, il se lance dans
d'ambitieux programmes économiques, militaires et culturels avec
l'intention de restaurer la splendeur de l'Empire de l'époque
d'Auguste. ( lui voyait la grandeur de l'empire
et pour cela voulait tout régenter... aujourd'hui nos incompétents
politiques pensant relever le pays, le brade aux plus offrant,
surtout si ils sont étrangers)
En
dépit de ses ambitions grandioses, Domitien semble être déterminé
à gouverner l'Empire de façon consciencieuse et sérieuse. Il
s'implique dans tous les domaines de l'administration : Des
édits viennent régler les plus petits détails de la vie
quotidienne et les lois, les taxes et la morale publique sont
renforcées. Selon Suétone, la bureaucratie impériale n'a jamais
été aussi efficace que sous Domitien dont les règles précises et
sa nature suspicieuse ont maintenu une corruption très faible parmi
les gouverneurs de province et les magistrats élus.
Il
écarte des tribunaux les jurés qui ont accepté de toucher des
pots-de-vin et fait annuler les projets de loi quand il soupçonne un
conflit d'intérêt... Il s'assure que les écrits diffamatoires,
surtout ceux dirigés contre lui, soient punis d'exil ou de mort.
Il
fait surveiller les acteurs dont les performances sont autant
d'occasions de s'attaquer au gouvernement au travers de satires.
Il
fait d'ailleurs interdire les représentations publiques des mimes...
Domitien
mène également de sévères répressions contre les astrologues,
les sophistes et les philosophes stoïciens. Vers 84, Dion de Pruse
fait partie des premiers philosophes à subir cette politique en
étant condamné à l'exil. D'autres stoïciens, comme Helvidus
Priscus ou Épictète, subissent le même sort. (C'est
une façon facile et éprouvé que de se débarrasser de ceux qui
pourrait faire ombrage... Après l'assassinat pur et simple, on
assiste aujourd'hui à des assassinats médiatiques autres formules
mais tout aussi efficaces,)
Même
s'il ne semble accorder aucune importance au Sénat sous son règne
absolutiste, il fait expulser les sénateurs qu'il juge indignes et
ne favorise pas pour autant les membres de sa famille pour occuper
les hautes fonctions. Une conduite qui contraste par rapport au
népotisme pratiqué par Vespasien et Titus.
(encore un point commun avec nos dirigeant actuels qui semblent
penser que la famille n'est pas l'essentiel d'une vie d'homme ni la
base de la fondation d'un état)
Dans
sa distribution des postes stratégiques, Domitien récompense par
dessus tout la loyauté, qualité qu'il trouve plus souvent parmi
l'ordre équestre que parmi l'ordre sénatorial ou les membres de sa
famille qu'il considère comme suspects. Il n'hésite pas à
destituer rapidement ceux qui montrent des signes d'opposition à sa
politique. (cette dernière phrase montre bien
la dérive de l'esprit de Domitien, si on n'est pas d'accord avec lui
alors on est son ennemi ! )
La
réalité autocratique du règne de Domitien est encore soulignée
par le fait qu'il passe de longues périodes en-dehors de Rome, à
l'image de Tibère. Aussi, bien que le Sénat n'ait cessé de perdre
en pouvoir depuis la chute de la République, il apparaît que le
véritable siège du pouvoir ne se trouve même plus dans Rome mais
plutôt où l'empereur se trouve. Jusqu'à la fin de la construction
du palais de Domitien sur le Palatin, la cour impériale se trouve à
Alba ou Circeo, et parfois même plus loin de Rome. Domitien visite
l'ensemble des provinces Européennes et passe au moins 3 années de
son règne en Germanie ou en Illyrie à conduire des campagnes
militaires aux frontières
Son
co – sénateur, entretient de mauvaises relations avec Domitien,
aggravées par le fait que sa femme, Julia Flavia, a une relation
connue de tous avec Domitien du vivant de Titus, liaison stigmatisée
par les auteurs antiques. Entre autres, Juvénal et Suétone
condamnent cette liaison.
De
plus, à la suite de la mort de Titus, son beau-père, Flavius
Sabinus est le plus proche parent de Domitien et donc son possible
successeur. Domitien craint alors probablement son petit cousin, et
c'est peut-être lui qu'il accuse de briguer l'Empire, en citant un
vers d'Homère, à moins qu'il ne s'agisse de son père.
Étonnamment,
il est le premier consul éponyme du règne de son parent Domitien et
à ses côtés, en l'an 82.
Suétone
parle d'un Flavius Sabinus, cousin de l’empereur, exécuté après
qu'un héraut l'ait salué du titre d’imperator, un titre auquel
seul l'empereur a le droit, au lieu de « consul ». Cela
se réfère plus probablement au consul de 82 plutôt qu'à celui de
69.
Julia
Flavia lui survit et, selon Dion Cassius, vit ensuite avec Domitien
« comme une femme avec son mari ».
Domitien
fut 17 fois consul, ce qui n'est encore arrivé à aucun Romain avant
lui. De ces 17 consulats il n'en exerce que 7 jusqu'à la moitié de
l'année, les autres ne passent pas le mois de mai : Assez
ordinairement il ne garde cet honneur que jusqu'aux ides de janvier,
époque à laquelle il se fait remplacer...
Domitien
est mort dans l'année même de son 17ème consulat. Non-seulement
Stace prédit que Domitien avec Janus ouvriront le siècle suivant,
mais bien d'autres encore, altéra condes.
Parmi
les innombrables exécutions dont Domitien est accusé, figure celle
d'un membre de la famille sénatoriale des Acilii Glabriones. Son cas
est exemplaire parce que la gens Acilia, intégrée au sénat depuis
la République, a, pour la période considérée, c'est-à-dire celle
des Flaviens et des débuts de la dynastie Antonine, fourni 3
consuls. Elle constitue donc une excellente occasion d'envisager les
ruptures et continuités dans les rapports de Domitien avec le sénat.
Au
centre du dossier se trouve donc le consul de 91, M Acilius Glabrio,
mais son père, consul lui aussi, est connu pour avoir participé au
conseil de guerre que Domitien a tenu à Mayence en 82-83 lors de
l'expédition manquée contre les Chattes.
A
quel titre Acilius participe-t-il à ce conseil ? La formule prope
Caesareae confinis Acilius aulae a suscité diverses interprétations
(allusion à l'âge du sénateur, ou à son domicile notamment), mais
le plus vraisemblable est que Stace souligne les relations
privilégiées qu'entretient Acilius avec la cour impériale, ce qui
ne peut surprendre étant donné son milieu et sa place au sénat.
En
effet, s'il est désigné simplement comme Acilius, il est évident,
d'après Juvénal, qu'il est le père d' Acilius Glabrio, consul en
91 :
«
Presque du même âge que Crispus, Acilius se presse aussi, il est
accompagné d'un jeune homme qui ne mérite point la mort si cruelle
qui l’attend, ni que le glaive du maître en hâte ainsi
l'échéance. »
«
Consul sous Domitien, il ne mérite pas ce qu'il supporte. Alors que
Néron tuait son jeune fils, il épargna Acilius lui-même pour qu'il
éprouve la souffrance de la perte de son enfant. »
Octogénaire
en 90, puisque mis sur le même plan que Crispus par Juvénal,
Acilius est né vers 5 et peut sans difficulté être le fils de M.
Acilius Memmius Glabrio, curateur du Tibre sous Tibère .
En
revanche, la date de son consulat est plus difficile à établir :
Juvénal, qui, dans sa parodie du « conseil du turbot », démarque
Stace, le cite en troisième position, après Pegasus, juriste
célèbre, préfet de la Ville en 79-83, puis Vibius Crispus, tous 2
consuls trois fois, et immédiatement avant Rubrius Gallus, consul
avant 68. Il est donc impossible qu'il n'ait pas été consulaire, ce
que confirme le scholiaste déjà cité qui le désigne comme consul
sous Domitien. En ce cas, il aurait exercé la charge à un âge très
avancé, on propose volontiers de situer un premier consulat sous le
règne de Claude ou sous celui de Néron, et d'admettre une itération
sous celui de Domitien.
Sur
son fils, le consul de 91, victime de ce qu'il est préférable
d'appeler, non la persécution (qui introduit abusivement une
impression de série cohérente), mais la condamnation de Domitien,
beaucoup de points sont controversés.
On
ignore à quel titre la présence de ce jeune homme au « conseil du
turbot » aurait été requise : Il semble d'après la formule de
Juvénal qu'il n'a pas encore exercé la préture en 82-83. Il a donc
entamé le cursus sous le règne de Titus...
Il
est assuré qu'il exerce le consulat à partir du 29 avril 91, avec
Trajan comme collègue : Il semble donc avoir joui de la faveur de
Domitien, sans qu'on puisse dire si la concomitance de son consulat
avec celui de Trajan, récompensé de sa réussite militaire en
Germanie en 88-89, revêt une signification particulière.
Il
est célèbre par son sort malheureux : L'année même de son
consulat, en 91, il doit combattre, sur ordre de Domitien, un lion
dans l'arène, et 4 ans plus tard, en 95, alors qu'il est en exil, il
est exécuté. Selon les sources, les 2 épisodes sont dissociés, ou
le premier est considéré comme la cause du second.
«
Quant à Glabrio qui a été collègue de Trajan au consulat,
Domitien le fait mettre à mort sous les mêmes chefs d'accusation
que la plupart des autres et parce qu'il a combattu contre les bêtes
féroces. C'est probablement de ce fait que le ressentiment de
l'empereur à l'égard de Glabrio est provoqué surtout par la
jalousie : Alors que Glabrio est consul, Domitien l'a fait venir dans
son domaine d'Albe aux fêtes appelées Juvenalia et l'a contraint à
tuer un grand lion.
Or
Glabrio non seulement n'a reçu aucune blessure, mais il a tué le
lion avec beaucoup d'adresse. » (C'est en
effet un crime impardonnable que d'être meilleur qu'un chef
vindicatif et incompétent.)
Leurs
récits concordent quant au cadre (la villa de Domitien, à Albe), et
au déroulement : Le consul se trouve aux prises avec un lion (les «
ours numides » cités par Juvénal ne peuvent être interprétés
que comme une licence poétique). Glabrio parvient à vaincre le lion
en corps à corps (Juvénal : comminus). Une telle action n'est ni
unique ni infamante pour un sénateur, mais elle est rendue
scandaleuse par la dignité consulaire de son auteur et par la
contrainte impériale.
Dion
Cassius insiste sur ce dernier aspect que Juvénal n'évoque
qu'indirectement, mais assez nettement pour qu'il apparaisse que le
consul est sous le coup d'une menace de Domitien.
Fronton
propose un incident de ce type comme sujet de dissertation à son
élève Marc Aurèle, l'indignation de celui-ci, dans sa réponse,
est suscitée par cette volonté d'un empereur d'abaisser un
magistrat au niveau d'un gladiateur (Juvénal : uenator) : Si le
nobilis Acilius avait été iuuenis, l'exigence impériale n'aurait
pas été contraire aux convenances. Sans doute Marc Aurèle,
sollicité par Fronton de traiter le sujet d'une victoire d'un consul
sur un lion, se réfère-t-il spontanément à l'épisode que sa date
relativement récente et les qualités des protagonistes lui
remémorent immédiatement :
«
Je te fais parvenir un thème : L'affaire est sérieuse. Un consul du
peuple Romain, ayant dépouillé sa toge, revêt une cotte de mailles
; au milieu de jeunes gens, il terrasse un lion, lors des
quinquatries, sous les regards du peuple Romain. On se plaint de lui
aux censeurs. ».
Cependant,
on considère à tort que professeur et élève pensent au même
événement. Certes, les principaux aspects sont identiques (un
consul opposé à un lion), mais la procédure de dépôt d'une
plainte contre le consul devant les censeurs, évoquée par Fronton,
renvoie à l'époque républicaine, donc à un incident très
antérieur, inconnu par ailleurs, et à propos duquel il n'est fait
aucune allusion à une coercition, la responsabilité du consul
lui-même étant en cause. Aurèle à la lecture des consignes de
son maître : contrairement à l'opinion générale, Fronton parle
d'autre chose que du combat d'Acilius Glabrio.
A
lire Dion Cassius (liaison affirmée : και ότι και θηριοις)
et Juvénal (relation plus implicite : pro fuit nihil, « il ne lui
servit à rien... »), l'habileté avec laquelle le consul s'est tiré
de cette aventure a provoqué directement sa perte puisque, excitant
la jalousie de Domitien, elle a incité celui-ci à le condamner à
mort. Conformément à la présentation classique des sources, il ne
s'agit donc que d'un caprice de despote, d'autant plus tyrannique que
son prétexte est futile. En fait, Suétone précise qu'Acilius a été
exilé auparavant, et Dion Cassius (καν τφ αύτφ) que sa mort
se situe en 95, donc 4 ans après le combat :
«
II fait périr une foule de sénateurs, dont un bon nombre sont
consulaires, parmi eux Civica Cerealis dans l'exercice même du
proconsulat d'Asie, Salvidienus Orfitus, Acilius Glabrio, alors en
exil, sous prétexte qu'ils fomentent une révolution et les autres,
pour des motifs futiles. »
Un
élément nouveau intervient donc entre-temps qui pousse Domitien à
prendre une sanction définitive. Il ne paraît pas déraisonnable de
supposer qu'Acilius, exilé mais disposant d'un réseau de relations
à la mesure du prestige de sa famille, ait participé à des
intrigues contre Domitien.
Suétone,
comme Dion Cassius, inscrivent cette condamnation dans une série,
mais n'établissent pas la même liste.
Cette
interprétation paraît renforcée par la découverte, dans la
catacombe de Priscilla, sur la Via Salaria, d'épitaphes a'Acilii
(dont un Glabrio) dans lesquelles leur inventeur, De Rossi, croit
voir une preuve spectaculaire de la conversion précoce de la
prestigieuse famille sénatoriale. L'examen de la provenance précise
des inscriptions, tombées par hasard de l'enclos funéraire des
Acilii en surface dans diverses galeries de la catacombe, ôte toute
valeur à cet argument, et res nouae est couramment employé, par
Suétone lui-même, pour désigner des conspirations politiques.
Il
est plus fructueux de se pencher sur l'énumération de Suétone qui,
parmi les complures senatores en butte à la condamnation de
Domitien, choisit de nommer d'abord et ensemble :
C.
Vettulenus Ciuica Cerealis, Ser
Cornelius
Scipio Saluidienus Orfitus
Acilius
Glabrio.
A
la différence de celle de Dion Cassius qui réunit les condamnés de
95, sa liste, chronologique dans son organisation interne, ne l'est
pas dans le contexte du règne. Il cite en tête Ciuica Cerealis,
dont le consulat suffect date des environs de 74-75 puisqu'il
gouverne la Mésie entre 82 et 84, peu après Sex. Vettulenus
Cerialis, son frère sans doute, il atteint le plus considérable des
gouvernements provinciaux sénatoriaux, celui d'Asie.
Même
si on préfère placer la mesure un peu plus tard, quand les
Vettuleni se trouvent alliés aux héritiers du trône, L. Aelius et
L. Verus, Ciuica Cerialis, mis en exergue par Suétone, symbolise la
partie du sénat promue au plus haut rang par les premiers Flaviens,
et sa condamnation illustre le contraste entre le comportement de
Domitien et celui de ses prédécesseurs.
Suétone
clôt cette première énumération avec Acilius Glabrio, dont le
contexte familial tout à fait différent vient d'être évoqué : Il
incarne par l'antiquité de son gentilice la tradition sénatoriale,
la concomitance de l'appartenance de son père à l'assemblée et la
survie de celui-ci à son fils (si l'on en croit le scholiaste de
Juvénal) symbolisant la continuité naturelle de l'aristocratie, la
permanence dont elle tire sa légitimité, rompue par le seul
arbitraire impérial...
De
la réunion, sous couvert d'un chef d'accusation partiellement
identique (la promotion de res nouae), de 3 sénateurs dont le
prestige comparable a des origines différentes, et dont les
exécutions ont lieu à des dates échelonnées, ressortent le
caractère fictif d'un complot destiné à monter un clan aux
intérêts similaires, et l'absence de discernement dans les attaques
de Domitien, suffisant à justifier l'unanimité, donc la légitimité
des griefs du sénat
En
même temps, la variété des parcours des personnages montre la
diversité des compétences sénatoriales : Seul Ciuica Cerealis
exerce une fonction militaire, puis un grand proconsulat, mais, quand
Suétone écrit, les familles des 2 derniers, Saluidienus Orfitus et
Acilius Glabrio, occupent encore une place de premier plan, si bien
que la continuité du sénat est évidente face aux caprices
impériaux... Cette situation pose d'ailleurs la question des
modalités juridiques de ces exécutions : Une véritable
condamnation à mort pour trahison aurait dû entraîner la
confiscation des biens, et des problèmes patrimoniaux, sources de
difficultés pour assurer le cens sénatorial aux fils.
Ce
contraste entre les protagonistes est renforcé dans la suite du
récit de Suétone, où sont juxtaposées les victimes de causae
leuissimae, sans autre logique que l'accumulation des cas les plus
scandaleux : Entre Lucullus, condamné parce que son nom a été
donné à une nouvelle sorte de lance, et Mettius qui, plus
classiquement, paie de sa vie un horoscope trop favorable, on peut
difficilement tisser d'autre lien que celui d'une méfiance de
l'empereur devant tout facteur susceptible d'attirer l'attention sur
un sénateur, ou plutôt sur un consulaire puisque toutes ces
victimes le sont, même si Suétone ne le précise pas.
Le
cas d'Acilius Glabrio ne peut alimenter le procès en révision de
Domitien, mais, dans ce contexte, la promotion de sénateurs
non-Italiens et de chevaliers, susceptible de mécontenter et
d'humilier en premier lieu les familles sénatoriales anciennes, a
acquis, aux yeux des historiens modernes, un relief particulier.
On
se serait attendu à ce qu'elle se reflète dans l'origine cohérente
des victimes, or celles-ci sont autant des membres de l'aristocratie
ancienne que des parents de promus très récents à l'ordre
sénatorial.
En
revanche, elle explique les distorsions des sources accusées d'être
favorables au sénat. Plus qu'elles ne prennent parti au coup par
coup ou qu'elles ne fournissent des informations, celles-ci
s'attachent à faire ressortir la permanence de l'institution
sénatoriale qui tranche sur les fluctuations des dynasties. Établir
des correspondances d'un règne à l'autre vise moins à dessiner
l'image d'un empereur-modèle ou d'un sénat-martyr qu'à mettre en
valeur la stabilité et la permanence dont l'aristocratie tire sa
fierté et la justification de son rôle face aux empereurs.
Titus
Flavius Sabinus (consul en 82) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_Flavius_Sabinus_(consul_en_82)
Titus
Flavius Sabinus est un sénateur romain de la fin du I er siècle,
membre de la famille impériale des Flaviens, consul ordinaire en 82
avec l'empereur Domitien.
DOMITIEN
As TB+ brm_180215 Romaines - CGB
www.cgb.fr/domitien-as,brm_180215,a.html
L'indication
du consulat désigné pour 82, indique normalement que la pièce a
été frappée en fin d'année, généralement en décembre. Il est
plausible qu'après ...
Domitien
et les gouverneurs de province - Persée
www.persee.fr/doc/palla_0031-0387_1994_num_40_1_1326
de
E Frezouls - 1994
Fait
partie d'un numéro thématique : Les années Domitien ..... Mettius
Modestus, le consul de 82 ou son neveu, futur gouverneur de
Lycie-Pamphylie, fut victime .
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