samedi 1 avril 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 81

LE 9 FÉVRIER 2017...


Cette page concerne l'année 81 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

TITUS OU QUAND LE DIABLE SE FAIT ERMITE.

Titus (latin : IMPERATOR•TITVS•CAESAR•VESPASIANVS•AVGVSTVS) (30 décembre 39 – 13 septembre 81), appartenant à la dynastie des Flaviens, empereur Romain, de 79 à 81.
Célèbre pour la prise de Jérusalem, en 70.
Pour commémorer cette victoire, son frère Domitien, devenu empereur, fera ériger l'Arc de Titus, lequel est toujours en bon état de conservation...

Né à Aquae Cutiliae en Sabine ou à Rome selon l'historien Suétone, il est le fils de Vespasien descendant descend d'une famille de notables municipaux : Son grand-père faisait partie de l’ordre équestre dans la région de Rieti. C’est après la naissance de Titus que les Flaviens prennent une place notable dans le cercle impérial grâce à l’avènement de l’empereur Claude, qui permet leur protection par l’affranchi Narcisse. Titus est élevé dans la cour impériale aux côtés du fils de Claude, Britannicus, bénéficiant d’une éducation raffinée dans un milieu de luxe, apprenant les lettres grecques et latines enseignées par son précepteur Sosibius...
Il meurt à Réate, en Sabine, vers le milieu de 81.

Titus fait ses premières armes en Germanie, puis il accompagne son père en Bretagne, où il lui sauve la vie...
Après avoir exercé la questure à Rome, il accompagne Vespasien pour la Judée en 66. Mis à la tête d'une légion, il s'empare de Jaffa, et contribue à la prise de plusieurs autres villes de Palestine.
Après la chute de Néron et l'avènement de Galba, Vespasien l'envoie à Rome pour assurer le nouvel empereur de son obéissance, mais Titus, ayant appris en route le meurtre de Galba et la proclamation d'Othon, revient en toute hâte vers son père.
Quelques mois plus tard, Vespasien est salué empereur en Orient, et Titus est chargé de terminer la guerre de Judée, pendant que son père va prendre possession du pouvoir à Rome (69). 

Nommé consul l'année suivante, Titus pousse avec vigueur le siège de Jérusalem. Il entre dans la ville au mois de septembre 70, le temple des Juifs est brûlé et beaucoup d'habitants sont emmenés en esclavage ou massacrés. Après avoir reçu la soumission du roi de Parthes, Titus se dirige vers Rome, où il célèbre avec son père un magnifique triomphe.

Dès lors il est associé à l'empire, et la puissance tribunicienne lui est conférée. Censeur en même temps que Vespasien, il procède en 73-74 au dernier dénombrement officiel des citoyens Romains. Le 23 juin 79, il succède à Vespasien.

Son règne ne dure que 2 ans... Sur le trône, Titus fait preuve de grandes qualités. Il déclare qu'il a perdu sa journée lorsqu'il n'a pas fait une bonne action.
Il refuse d'écouter les délateurs et ne poursuit personne pour crime de lèse-majesté. Pour ne pas choquer les préjugés Romains, il renonce à épouser la princesse Juive Bérénice, qu'il aime et dont il est aimé.

Malheureusement de terribles catastrophes s'abattent alors sur Rome et sur l'Italie...
A peine Titus est-il monté sur le trône que se produit l'éruption du Vésuve, qui ensevelit sous les cendres et les laves Pompéi et Herculanum (79).

En 80, Rome est à demi détruite par un incendie qui dure trois jours et qui dévore de nombreux monuments, entre autres le Capitole, le Panthéon, le théâtre de Pompée, les Thermes d'Agrippa.

Comme, au même moment, une épidémie (de peste ?) frappait l'Italie, le malchanceux a pu attraper cette maladie et en mourir… À moins que son frère, le sournois Domitien, impatient de monter sur le trône, n'ait abrégé les jours de son valétudinaire aîné !

Titus s'efforce de réparer ces désastres, il achève ou entreprend à Rome la construction de nombreux monuments, tels que le Colisée, les Thermes et l'Arc de triomphe qui portent son nom.

Il a été appelé « les délices du genre humain ». Il est certain que Titus fait preuve en maintes circonstances d'une bonté réelle et qu'aucune mauvaise action ne pèse sur la mémoire de son règne. Mais celui-ci a été vraiment trop court pour qu'on puisse apprécier en toute certitude la valeur de l'homme et le caractère du souverain.
Il accède à la pourpre le 23 juin 79, à l'âge de 39 ans. On connaît ses amours avec Bérénice, elles sont secondaires.
En tant que souverain, il se conduit comme un vrai monarque : Il écarte Domitien (son frère), vénère des divinités orientales qui renforcent le culte impérial (Isis), et il agit en tout avec prodigalité.
Mais, pour montrer son sens de la mesure et apaiser le Sénat, il fait poursuivre les délateurs et refuse les procès de majesté. L'empereur se montre secourable.
Dans les provinces, de nombreuses bornes milliaires attestent son souci du réseau routier. Il meurt le 13 septembre 81, les raisons de ce décès restent encore mystérieuses...

Montant sur le trône à la mort de Vespasien, c'est la première fois depuis le coup d'état légal d'Auguste qu'une succession de type dynastique, de père en fils, a lieu… Et il n'y en aura plus d'autre avant un siècle !

Malheureusement, les dits vieux historiens ont « exagéré » pour mieux opposer un Titus, parangon de toutes les vertus, à son frère et successeur Domitien.

Ce qui est sûr, c'est que les plus dévots et superstitieux d'entre les Juifs ne manquent certainement pas de voir dans la fin prématurée de l'empereur Titus le juste châtiment d'un sacrilège. N'a-t-il pas, lors de la chute de Jérusalem, pénétré dans le Saint des Saints du Temple, ce lieu où seul le grand-prêtre en exercice, et seulement une fois chaque année, a le droit d'entrer ?... Une malédiction de Toutankhamon avant la lettre ! 

Les carrières politiques du père et du fils ont connu une impulsion simultanée et ont suivi une évolution parallèle.
Le rôle politique du jeune homme commence en 56 ou 57 (c'est-à-dire à 17 ou 18 ans) où il devient tribun militaire d’abord en Germanie puis en Bretagne, mais son ascension ne commence véritablement qu'en 67, 2 ans avant le couronnement de son père. À cette date, il devient légat de la Legio XV Apollinaris en Judée sous le commandement de son père, pour réprimer l’insurrection, marquée par la Première Guerre judéo-romaine. Au moment de l'intervention militaire, qui est exceptionnelle étant donné qu’il n’a pas encore exercé sa préture, il est très jeune, il n’a alors que 28 ans. Son éducation militaire et diplomatique va lui être utile.

Suétone affirme que Titus est un véritable « soutien de l’empereur ». En effet, au cours de l’année 68, le jeune homme est engagé par son père dans des démarches diplomatiques. Alors que la révolte de Vindex s’annonce et que Néron s’est donné la mort, Titus est chargé d’apaiser les rivalités entre son père et Mucien qui a rejoint la province de Syrie. C’est un rôle fondamental qu’il exerce afin de permettre à son père d’accéder au pouvoir en menant une action commune avec Mucien.

En février ou mars 69, Titus remet à profit ses talents d’homme d’État, indéniables et prometteurs, en apportant des nouvelles fraîches sur l’état d’esprit des armées et des provinces à son père et en le convainquant de prétendre à l’empire.

Jusqu’en juillet 69, date où Vespasien est salué empereur, Titus mène des tractations diplomatiques qui rallient à la cause de Vespasien des responsables Romains de Syrie et d’Égypte. Après le ralliement de tout l’Orient en juillet, il devient responsable en chef de la guerre de Judée.

En 70, il dirige les légions Romaines et reconquiert la ville de Jérusalem après un long siège dont le détail est rapporté par Flavius Josèphe.

D’octobre 70 à juin 71, lorsqu'il revient à Rome retrouver son père, Titus célèbre sa victoire de Judée par la célébration d'un triomphe dans Rome, distribuant de l’argent au peuple en son nom et celui de son père.
L’arc commémoratif érigé par Domitien (arc de triomphe de Titus) représente son char tiré par un quadrige. Il représente aussi le cortège avec le butin pillé au Second Temple de Jérusalem, dont le chandelier à sept branches, la table des pains de proposition et les trompettes sacrées.

Titus joue désormais le rôle de vice-empereur car il devient, selon Suétone, « partie prenante du pouvoir et même tuteur de l’empire ». Vespasien manifeste la volonté d’associer son fils à l’empire comme Auguste l'avait fait avec Tibère. Déjà en 69, il a été nommé avec son frère prince de la jeunesse.
Associé au gouvernement de Vespasien, il acquiert la puissance tribunicienne et l'imperium proconsulaire.

En 73-74, il est censeur, c'est-à-dire qu’il est chargé de faire recenser les citoyens et de dresser la liste des sénateurs.
Il va également exercer 7 consulats en 70, 72, 74, 75, 76, 77, 79. Il peut juger les chevaliers et sénateurs coupables d’infractions politiques et de fautes professionnelles.
Titus remplace son père lors de l’écriture de courriers officiels ou de la lecture des actes officiels devant le sénat. Il assume ainsi directement la gestion des affaires.

En 72, il est nommé préfet du prétoire, alors que la charge est d'ordinaire attribuée à un chevalier.
Après à peine 2 ans au pouvoir, Titus meurt d'une fièvre le 13 septembre 81. Il a été déifié par le Sénat Romain et remplacé par son frère cadet Domitien.
Le préfet du prétoire est le chef de la garde impériale, appartient à l'ordre équestre et représente l’empereur quand il est absent... Titus, n'est pas chevalier, c’est donc une nomination hors du commun. Une face cachée de son caractère apparaît alors : Pour abattre les hommes dont il soupçonne les visées ambitieuses, il organise des services secrets redoutables chargés de faire courir des rumeurs désobligeantes sur les hommes menaçants à ses yeux. Encouragé par le peuple, qui réclame ouvertement leur exécution, Il feint de lui obéir et liquide sans problèmes ses ennemis...
TITUS
Aulus Caecina a été l'une des victimes de cette méthode. Il a trahi en 69 Vitellius pour rejoindre les armées Flaviennes. Aux yeux de Titus, cet homme est dangereux, il le fait alors tuer. Ces actions favorisent la mauvaise réputation de Titus au sénat et sèment la peur.

Le peuple Romain l’assimile également à Néron car il aime le monde du spectacle en comblant de largesses les chanteurs et comédiens qui constituent son entourage.
Pendant le règne de son père, il monnaye les jugements et essaie de tirer un profit douteux des affaires dont il a la charge, tout cela afin de vivre dans le luxe et de donner des fêtes somptueuses et dispendieuses.

Mais ce qui éveille chez les Romains une haine envers Titus est son « amour fameux pour la reine Bérénice »...
Cet amour n’est pas que le symbole de la destinée cruelle qui frappe 2 amants : Derrière cette apparence se cache une implication politique.
Bérénice est l’arrière-petite-fille d’Hérode le Grand et fille d’Hérode Agrippa Ier.
Elle appartient à la famille royale qui a gouverné en Judée au Ier siècle avant notre ère.
C’est en 67 lors de la campagne de Vespasien en Galilée qu’elle rencontre Titus alors qu’elle cherche à manœuvrer afin d’aider son frère Hérode Agrippa II à obtenir un rapprochement politique avec les Romains.
Elle est d’une grande beauté et ses actions politiques impressionnent Titus qui tombe sous le charme de la reine Juive.
Dès l’avènement impérial de Vespasien, leur liaison est officielle. Mais devant la désapprobation du peuple Romain, Bérénice reste en Judée lors du retour de Titus à Rome.
Vespasien l’a persuadé du péril qu'elle représente pour l'avenir de Titus.

Cependant, en 75, Bérénice vient à Rome avec son frère, et devient officiellement l’épouse de Titus en cohabitant avec lui. Ils deviennent la cible des critiques, car les habitants de Rome sont depuis toujours méfiants envers la communauté Juive de la ville. Ils ont peur également que Bérénice incarne la nouvelle Cléopâtre dont ils ont gardé un pâle et mauvais souvenir.
Et ils ont l’impression que Titus se rapproche dangereusement de l’Orient...

C’est pourquoi la réputation de Titus est ternie quand survient la mort de son père en juin 79. Tous s'attendent au pire. La mort de Vespasien le 24 juin 79 change radicalement sa personnalité et la perception qu'a de lui le peuple Romain. Pendant son court règne de 2 ans, Titus se montre un prince idéal aussi bien dans ses méthodes de gouvernement qu’auprès de ses sujets.
Il est probablement profondément marqué par la mort de son père car du jour au lendemain ses défauts s’effacent devant « les plus rares vertus ». Peut-être a-t-il saisi l’importance de la dynastie Flavienne.

Par respect de la volonté de son peuple, il renvoie Bérénice « malgré lui et malgré elle » en Judée.
Dès lors il se sépare de ses favoris, s’interdit d’assister aux représentations et renonce aux plaisirs... Il choisit ses conseillers parmi les hommes les plus respectables de Rome. Il délaisse ses nuits d’orgie pour des repas officiels visant plus l’agrément des convives que l’étalage du luxe.

Cette simplicité affichée, œuvre de la traditionnelle imitatio Augusti chez les empereurs (imitation de l'empereur Auguste), n'empêche pas Titus d'inaugurer en grande pompe en l'an 80, le plus grand site de jeux de l'Antiquité, l'amphithéâtre Flavien, plus connu sous le nom de Colisée. Des milliers de bêtes sont sacrifiées pendant les jeux inauguraux pour la plus grande joie du peuple de Rome.

Lors d’une épidémie de peste, qui cause la mort de milliers de personnes, Titus intervient en personne pour secourir la population. Il fait parvenir les secours et vient sur place réconforter les rescapés « apportant la sollicitude d’un empereur et la tendresse d’un père ».

La conjonction entre ces événements dramatiques et l’attention, généreuse et dévouée, prodiguée par Titus aux personnes éprouvées, explique la réputation sans égale dont a bénéficié l’empereur.

Il meurt de la peste le 13 septembre 81, à peine 2 ans après son intronisation. Ses énigmatiques derniers mots sont « Je n'ai commis qu'une seule erreur ». Ils font toujours aujourd'hui l'objet de spéculations de la part des historiens.
Un deuil unanime accueille sa disparition, et le titre de « délices du genre humain » lui est décerné et lui est resté attaché. Ce souvenir a définitivement effacé dans la mémoire collective le premier Titus, capable de débauches, de cruautés et d'arbitraire despotique. La postérité retient surtout le Titus mûri et métamorphosé par sa fonction...

Titus (empereur romain) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_(empereur_romain)
Aller à Titulature à sa mort - À sa mort en 81 la titulature de Titus était la suivante : ... PATER•PATRIAE. Note : Titus fut divinisé après sa mort par le Sénat.

FLAVIUS VESPASIANUS TITUS - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/flavius-vespasianus-titus/
TITUS FLAVIUS VESPASIANUS (39-81) empereur romain (79-81) ... Le Romain Titus, devenu empereur à la mort de son père Vespasien, doit quitter Bérénice

Empereurs romains - Titus (T. flavius sabinus vespasianus)
www.empereurs-romains.net/emp11.htm
79 - 81. Titus (Titus Flavius Sabinus Vespasianus) ... peu quand ils prétendent que, durant son règne, il n'aurait pas signé la moindre condamnation à mort

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire