LE 9 FÉVRIER 2017...
TITUS
OU QUAND LE DIABLE SE FAIT ERMITE.
Titus
(latin : IMPERATOR•TITVS•CAESAR•VESPASIANVS•AVGVSTVS)
(30 décembre 39 – 13 septembre 81), appartenant à la dynastie des
Flaviens, empereur Romain, de 79 à 81.
Célèbre
pour la prise de Jérusalem, en 70.
Pour
commémorer cette victoire, son frère Domitien, devenu empereur,
fera ériger l'Arc de Titus, lequel est toujours en bon état de
conservation...
Né
à Aquae Cutiliae en Sabine ou à Rome selon l'historien Suétone, il
est le fils de Vespasien descendant descend d'une famille de notables
municipaux : Son grand-père faisait partie de l’ordre
équestre dans la région de Rieti. C’est après la naissance de
Titus que les Flaviens prennent une place notable dans le cercle
impérial grâce à l’avènement de l’empereur Claude, qui permet
leur protection par l’affranchi Narcisse. Titus est élevé dans la
cour impériale aux côtés du fils de Claude, Britannicus,
bénéficiant d’une éducation raffinée dans un milieu de luxe,
apprenant les lettres grecques et latines enseignées par son
précepteur Sosibius...
Il
meurt à Réate, en Sabine, vers le milieu de 81.
Titus
fait ses premières armes en Germanie, puis il accompagne son père
en Bretagne, où il lui sauve la vie...
Après
avoir exercé la questure à Rome, il accompagne Vespasien pour la
Judée en 66. Mis à la tête d'une légion, il s'empare de Jaffa, et
contribue à la prise de plusieurs autres villes de Palestine.
Après
la chute de Néron et l'avènement de Galba, Vespasien l'envoie à
Rome pour assurer le nouvel empereur de son obéissance, mais Titus,
ayant appris en route le meurtre de Galba et la proclamation d'Othon,
revient en toute hâte vers son père.
Quelques
mois plus tard, Vespasien est salué empereur en Orient, et Titus est
chargé de terminer la guerre de Judée, pendant que son père va
prendre possession du pouvoir à Rome (69).
Nommé
consul l'année suivante, Titus pousse avec vigueur le siège de
Jérusalem. Il entre dans la ville au mois de septembre 70, le temple
des Juifs est brûlé et beaucoup d'habitants sont emmenés en
esclavage ou massacrés. Après avoir reçu la soumission du roi de
Parthes, Titus se dirige vers Rome, où il célèbre avec son père
un magnifique triomphe.
Dès
lors il est associé à l'empire, et la puissance tribunicienne lui
est conférée. Censeur en même temps que Vespasien, il procède en
73-74 au dernier dénombrement officiel des citoyens Romains. Le 23
juin 79, il succède à Vespasien.
Son
règne ne dure que 2 ans... Sur le trône, Titus fait preuve de
grandes qualités. Il déclare qu'il a perdu sa journée lorsqu'il
n'a pas fait une bonne action.
Il
refuse d'écouter les délateurs et ne poursuit personne pour crime
de lèse-majesté. Pour ne pas choquer les préjugés Romains, il
renonce à épouser la princesse Juive Bérénice, qu'il aime et dont
il est aimé.
A
peine Titus est-il monté sur le trône que se produit l'éruption du
Vésuve, qui ensevelit sous les cendres et les laves Pompéi et
Herculanum (79).
En
80, Rome est à demi détruite par un incendie qui dure trois jours
et qui dévore de nombreux monuments, entre autres le Capitole, le
Panthéon, le théâtre de Pompée, les Thermes d'Agrippa.
Comme,
au même moment, une épidémie (de peste ?) frappait l'Italie, le
malchanceux a pu attraper cette maladie et en mourir… À moins que
son frère, le sournois Domitien, impatient de monter sur le trône,
n'ait abrégé les jours de son valétudinaire aîné !
Titus
s'efforce de réparer ces désastres, il achève ou entreprend à
Rome la construction de nombreux monuments, tels que le Colisée, les
Thermes et l'Arc de triomphe qui portent son nom.
Il
a été appelé « les délices du genre humain ». Il est certain
que Titus fait preuve en maintes circonstances d'une bonté réelle
et qu'aucune mauvaise action ne pèse sur la mémoire de son règne.
Mais celui-ci a été vraiment trop court pour qu'on puisse apprécier
en toute certitude la valeur de l'homme et le caractère du
souverain.
Il
accède à la pourpre le 23 juin 79, à l'âge de 39 ans. On
connaît ses amours avec Bérénice, elles sont secondaires.
En
tant que souverain, il se conduit comme un vrai monarque : Il
écarte Domitien (son frère), vénère des divinités orientales qui
renforcent le culte impérial (Isis), et il agit en tout avec
prodigalité.
Mais,
pour montrer son sens de la mesure et apaiser le Sénat, il fait
poursuivre les délateurs et refuse les procès de majesté.
L'empereur se montre secourable.
Dans
les provinces, de nombreuses bornes milliaires attestent son souci du
réseau routier. Il meurt le 13 septembre 81, les raisons de ce
décès restent encore mystérieuses...
Montant sur le trône à la mort de Vespasien, c'est la première fois depuis le coup d'état légal d'Auguste qu'une succession de type dynastique, de père en fils, a lieu… Et il n'y en aura plus d'autre avant un siècle !
Malheureusement,
les dits vieux historiens ont « exagéré » pour mieux opposer
un Titus, parangon de toutes les vertus, à son frère et successeur
Domitien.
Ce
qui est sûr, c'est que les plus dévots et superstitieux d'entre les
Juifs ne manquent certainement pas de voir dans la fin prématurée
de l'empereur Titus le juste châtiment d'un sacrilège. N'a-t-il
pas, lors de la chute de Jérusalem, pénétré dans le Saint des
Saints du Temple, ce lieu où seul le grand-prêtre en exercice, et
seulement une fois chaque année, a le droit d'entrer ?... Une
malédiction de Toutankhamon avant la lettre !
Les
carrières politiques du père et du fils ont connu une impulsion
simultanée et ont suivi une évolution parallèle.
Le
rôle politique du jeune homme commence en 56 ou 57 (c'est-à-dire à
17 ou 18 ans) où il devient tribun militaire d’abord en Germanie
puis en Bretagne, mais son ascension ne commence véritablement qu'en
67, 2 ans avant le couronnement de son père. À cette date, il
devient légat de la Legio XV Apollinaris en Judée sous le
commandement de son père, pour réprimer l’insurrection, marquée
par la Première Guerre judéo-romaine. Au moment de l'intervention
militaire, qui est exceptionnelle étant donné qu’il n’a pas
encore exercé sa préture, il est très jeune, il n’a alors que 28
ans. Son éducation militaire et diplomatique va lui être utile.
Suétone
affirme que Titus est un véritable « soutien de l’empereur ».
En effet, au cours de l’année 68, le jeune homme est engagé par
son père dans des démarches diplomatiques. Alors que la révolte de
Vindex s’annonce et que Néron s’est donné la mort, Titus est
chargé d’apaiser les rivalités entre son père et Mucien qui a
rejoint la province de Syrie. C’est un rôle fondamental qu’il
exerce afin de permettre à son père d’accéder au pouvoir en
menant une action commune avec Mucien.
En
février ou mars 69, Titus remet à profit ses talents d’homme
d’État, indéniables et prometteurs, en apportant des nouvelles
fraîches sur l’état d’esprit des armées et des provinces à
son père et en le convainquant de prétendre à l’empire.
Jusqu’en
juillet 69, date où Vespasien est salué empereur, Titus mène des
tractations diplomatiques qui rallient à la cause de Vespasien des
responsables Romains de Syrie et d’Égypte. Après le ralliement de
tout l’Orient en juillet, il devient responsable en chef de la
guerre de Judée.
En
70, il dirige les légions Romaines et reconquiert la ville de
Jérusalem après un long siège dont le détail est rapporté par
Flavius Josèphe.
D’octobre
70 à juin 71, lorsqu'il revient à Rome retrouver son père, Titus
célèbre sa victoire de Judée par la célébration d'un triomphe
dans Rome, distribuant de l’argent au peuple en son nom et celui
de son père.
L’arc
commémoratif érigé par Domitien (arc de triomphe de Titus)
représente son char tiré par un quadrige. Il représente aussi le
cortège avec le butin pillé au Second Temple de Jérusalem, dont le
chandelier à sept branches, la table des pains de proposition et les
trompettes sacrées.
Titus
joue désormais le rôle de vice-empereur car il devient, selon
Suétone, « partie prenante du pouvoir et même tuteur de
l’empire ». Vespasien manifeste la volonté d’associer son
fils à l’empire comme Auguste l'avait fait avec Tibère. Déjà en
69, il a été nommé avec son frère prince de la jeunesse.
Associé
au gouvernement de Vespasien, il acquiert la puissance tribunicienne
et l'imperium proconsulaire.
En
73-74, il est censeur, c'est-à-dire qu’il est chargé de faire
recenser les citoyens et de dresser la liste des sénateurs.
Il
va également exercer 7 consulats en 70, 72, 74, 75, 76, 77, 79. Il
peut juger les chevaliers et sénateurs coupables d’infractions
politiques et de fautes professionnelles.
Titus
remplace son père lors de l’écriture de courriers officiels ou de
la lecture des actes officiels devant le sénat. Il assume ainsi
directement la gestion des affaires.
En
72, il est nommé préfet du prétoire, alors que la charge est
d'ordinaire attribuée à un chevalier.
Après
à peine 2 ans au pouvoir, Titus meurt d'une fièvre le 13 septembre
81. Il a été déifié par le Sénat Romain et remplacé par son
frère cadet Domitien.
Le
préfet du prétoire est le chef de la garde impériale, appartient à
l'ordre équestre et représente l’empereur quand il est absent...
Titus, n'est pas chevalier, c’est donc une nomination hors du
commun. Une face cachée de son caractère apparaît alors :
Pour abattre les hommes dont il soupçonne les visées ambitieuses,
il organise des services secrets redoutables chargés de faire courir
des rumeurs désobligeantes sur les hommes menaçants à ses yeux.
Encouragé par le peuple, qui réclame ouvertement leur exécution,
Il feint de lui obéir et liquide sans problèmes ses ennemis...
TITUS |
Aulus
Caecina a été l'une des victimes de cette méthode. Il a trahi en
69 Vitellius pour rejoindre les armées Flaviennes. Aux yeux de
Titus, cet homme est dangereux, il le fait alors tuer. Ces actions
favorisent la mauvaise réputation de Titus au sénat et sèment la
peur.
Le
peuple Romain l’assimile également à Néron car il aime le monde
du spectacle en comblant de largesses les chanteurs et comédiens qui
constituent son entourage.
Pendant
le règne de son père, il monnaye les jugements et essaie de tirer
un profit douteux des affaires dont il a la charge, tout cela afin de
vivre dans le luxe et de donner des fêtes somptueuses et
dispendieuses.
Mais
ce qui éveille chez les Romains une haine envers Titus est son
« amour fameux pour la reine Bérénice »...
Cet
amour n’est pas que le symbole de la destinée cruelle qui frappe 2
amants : Derrière cette apparence se cache une implication
politique.
Bérénice
est l’arrière-petite-fille d’Hérode le Grand et fille d’Hérode
Agrippa Ier.
Elle
appartient à la famille royale qui a gouverné en Judée au
Ier siècle avant notre ère.
C’est
en 67 lors de la campagne de Vespasien en Galilée qu’elle
rencontre Titus alors qu’elle cherche à manœuvrer afin d’aider
son frère Hérode Agrippa II à obtenir un rapprochement politique
avec les Romains.
Elle
est d’une grande beauté et ses actions politiques impressionnent
Titus qui tombe sous le charme de la reine Juive.
Dès
l’avènement impérial de Vespasien, leur liaison est officielle.
Mais devant la désapprobation du peuple Romain, Bérénice reste en
Judée lors du retour de Titus à Rome.
Vespasien
l’a persuadé du péril qu'elle représente pour l'avenir de Titus.
Cependant,
en 75, Bérénice vient à Rome avec son frère, et devient
officiellement l’épouse de Titus en cohabitant avec lui. Ils
deviennent la cible des critiques, car les habitants de Rome sont
depuis toujours méfiants envers la communauté Juive de la ville.
Ils ont peur également que Bérénice incarne la nouvelle Cléopâtre
dont ils ont gardé un pâle et mauvais souvenir.
Et
ils ont l’impression que Titus se rapproche dangereusement de
l’Orient...
C’est
pourquoi la réputation de Titus est ternie quand survient la mort de
son père en juin 79. Tous s'attendent au pire. La mort de Vespasien
le 24 juin 79 change radicalement sa personnalité et la perception
qu'a de lui le peuple Romain. Pendant son court règne de 2 ans,
Titus se montre un prince idéal aussi bien dans ses méthodes de
gouvernement qu’auprès de ses sujets.
Il
est probablement profondément marqué par la mort de son père car
du jour au lendemain ses défauts s’effacent devant « les
plus rares vertus ». Peut-être a-t-il saisi l’importance de
la dynastie Flavienne.
Par
respect de la volonté de son peuple, il renvoie Bérénice « malgré
lui et malgré elle » en Judée.
Dès
lors il se sépare de ses favoris, s’interdit d’assister aux
représentations et renonce aux plaisirs... Il choisit ses
conseillers parmi les hommes les plus respectables de Rome. Il
délaisse ses nuits d’orgie pour des repas officiels visant plus
l’agrément des convives que l’étalage du luxe.
Cette
simplicité affichée, œuvre de la traditionnelle imitatio Augusti
chez les empereurs (imitation de l'empereur Auguste), n'empêche pas
Titus d'inaugurer en grande pompe en l'an 80, le plus grand site de
jeux de l'Antiquité, l'amphithéâtre Flavien, plus connu sous le
nom de Colisée. Des milliers de bêtes sont sacrifiées pendant les
jeux inauguraux pour la plus grande joie du peuple de Rome.
Lors
d’une épidémie de peste, qui cause la mort de milliers de
personnes, Titus intervient en personne pour secourir la population.
Il fait parvenir les secours et vient sur place réconforter les
rescapés « apportant la sollicitude d’un empereur et la
tendresse d’un père ».
La
conjonction entre ces événements dramatiques et l’attention,
généreuse et dévouée, prodiguée par Titus aux personnes
éprouvées, explique la réputation sans égale dont a bénéficié
l’empereur.
Il
meurt de la peste le 13 septembre 81, à peine 2 ans après son
intronisation. Ses énigmatiques derniers mots sont « Je n'ai
commis qu'une seule erreur ». Ils font toujours aujourd'hui
l'objet de spéculations de la part des historiens.
Un
deuil unanime accueille sa disparition, et le titre de « délices
du genre humain » lui est décerné et lui est resté attaché.
Ce souvenir a définitivement effacé dans la mémoire collective le
premier Titus, capable de débauches, de cruautés et d'arbitraire
despotique. La postérité retient surtout le Titus mûri et
métamorphosé par sa fonction...
Titus
(empereur romain) — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Titus_(empereur_romain)
Aller
à Titulature à sa mort - À sa mort en 81 la titulature de Titus
était la suivante : ... PATER•PATRIAE. Note : Titus fut divinisé
après sa mort par le Sénat.
FLAVIUS
VESPASIANUS TITUS - Encyclopædia Universalis
www.universalis.fr/encyclopedie/flavius-vespasianus-titus/
TITUS
FLAVIUS VESPASIANUS (39-81) empereur romain (79-81) ... Le Romain
Titus, devenu empereur à la mort de son père Vespasien, doit
quitter Bérénice
Empereurs
romains - Titus (T. flavius sabinus vespasianus)
www.empereurs-romains.net/emp11.htm
79
- 81. Titus (Titus Flavius Sabinus Vespasianus) ... peu quand ils
prétendent que, durant son règne, il n'aurait pas signé la moindre
condamnation à mort
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