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MARS 2017...
Cette
page concerne l'année 58 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
L’ÉPÉE DE DAMOCLÈS SUR LA TÊTE DE SAINT PAUL
SAINT PAUL |
« L’année
à peine a fini sa carrière et je viens, seul, m’asseoir… »
Oui, l’année Saint-Paul va prendre fin et la nostalgie de ce géant
nous afflige. Surtout lorsque l’on considère ses labeurs et la
dette que nous lui devons. Sans compter l’ingratitude des hommes à
son égard. Seul Dieu et Jésus-Christ doivent être sa récompense.
Pour
s'en convaincre, il suffit de relire son arrestation. C’est un
passage peu glorieux pour l’Église de Jérusalem que ce chapitre
21 des Actes (versets 17 à 40), ainsi que le chapitre suivant.
Il
faut oser le dire, même si l’on peut toujours justifier le mal par
un recours à une permission divine et, tant qu’on y est, assurer
les scrupuleux qu’il en est sorti un plus grand bien (air connu) !
Saint-Paul
débarque à Jérusalem de sa 3e tournée apostolique. Il vient tout
juste de ressusciter un mort à Troas. Il apporte aux chrétiens
démunis de la Ville Sainte une somme d’argent considérable,
collectée depuis des années, suite aux résolutions pastorales du
« concile » de Jérusalem en 49.
On
aurait du l’accueillir en héros et en bienfaiteur insigne… C’est
le cas, au début. Les « frères » le reçoivent avec
plaisir. Le lendemain, comme de juste, il se rend chez l’évêque
du lieu, le célèbre Jacques, cousin du Seigneur. Ce dernier a réuni
tous ses prêtres, les anciens. Paul raconte ses campagnes
apostoliques et la conversion massive des gentils. Tous glorifient
Dieu et l’on peut légitimement imaginer des applaudissements, que
Paul mérite amplement.
Jusque-là,
tout va bien. Mais ils commencent à lui raconter que les juifs
aussi, convertis par myriades sont tous zélateurs de la Loi. Très
délicats à l’égard de Paul, l’Apôtre des gentils et choisi
par Dieu pour cela. Or, poursuivent-ils, ils savent que toi tu
enseignes de déserter Moïse, de ne pas se faire circoncire et
d’abandonner les coutumes.
Les
faits sont vrais mais le reproche parfaitement illégitime : Le
concile de Jérusalem n’a pas demandé la circoncision, encore
moins d’être « zélateur » de Moïse.
Il
n’a gardé, dans une liberté générale à l’égard de la Loi,
que les 4 prohibitions des idolothytes, du sang, des viandes
étouffées et de la fornication (porneia).
Il
faut comprendre ces prescriptions pour saisir l’attitude de Jacques
d’abord et de Paul ensuite. Ce sont les ordonnances imposées par
les juifs aux « justes parmi les nations » c’est-à-dire
à ces païens qui reconnaissent le Dieu d’Israël comme véridique
et unique. Ils ont leur parvis à part de celui des israélites dans
le temple et participent également aux instructions dans les
synagogues de la diaspora. On n’exige pas d’eux qu’ils
pratiquent la loi de Moïse, imposées aux seuls juifs.
SAÜL DEVENANT PAUL |
Mais
ils doivent s’abstenir :
De
manger les viandes des bouchers précédemment offertes aux idoles
(risque de participer à leur ancienne idolâtrie),
Du
sang (des viandes non saignées d’abord et donc étouffées) parce
que les juifs considèrent le sang comme le siège de l’âme, ou
l’âme elle-même et par là la communication du souffle divin de
la vie.
Pour
finir, de laisser tomber toute fornication, rituellement associée au
culte des idoles (tous ces cultes se terminent par des orgies »,
témoignage évident de la signature du diable).
Ces
4 interdictions sont particulièrement judicieuses pour ces
« israélites » du dehors, en particulier l’interdiction
de toute fornication, véritable caractéristique d’un païen. Un
très bon rempart contre tout retour aux idoles, par le respect
imposé de la vie comme don du Dieu unique.
L’idée
de Jacques de Jérusalem est d’imposer ces normes aux chrétiens
convertis du paganisme, de la gentilité. Au fond, il considère
qu’un chrétien non juif est aux judéo-chrétiens ce que les
justes parmi les nations sont aux véritables israélites.
Il
réussit à imposer cette pratique comme officielle puisqu’elle
figure dans les actes du concile de Jérusalem (Ac 15, 29). On mesure
le glissement de terrain qui risque de s’opérer dans l’Église
du Christ si, de simple pastorale immédiate, elle devient un
fondement dogmatique. Il y a à terme des chrétiens à 2 vitesses,
de 2 espèces différentes. Qu’il ait fallu, au début de l’Église
et dans des populations chrétiennes essentiellement Juives, prendre
des mesures pastorales pour ne scandaliser personne et mieux
convertir au Christ : Soit ! Mais qu’on érige ces
directives en obligation auprès de populations étrangères au
judaïsme, c'est pastoralement nul et dogmatiquement
catastrophique... C'est placer Moïse au dessus du Christ.
Saint
Paul peut-il s’affranchir si aisément de l’autorité du concile
de Jérusalem, ce qu’il fait en effet. Oui, et pour plusieurs
raisons, chacune suffisante.
Le
décret de Jérusalem n’est pas universel puisqu’il s’adresse
aux églises d’Antioche, de Syrie et de Cilicie (Ac 15, 23). Parce
qu’aussi bien l’épître aux galates (2, 2) fait mention d’une
réunion particulière des apôtres, avant les débats publics du
concile, au terme de laquelle et dans une chaleureuse poignée de
mains, les « colonnes » de l’Église n’imposent pas à
Saint-Paul ces conditions et lui demandent simplement d’avoir à se
souvenir des pauvres de Jérusalem.
LA CONVERSION DE PAUL |
Ce
qui explique la véritable obsession de l’Apôtre, toute sa vie
durant, de subvenir aux besoins de l’Église-mère. (Il en sera
bien mal récompensé !) Enfin, parce que ce concile est
purement pastoral, ce que l’arrangement de Saint-Paul avec Pierre,
Jacques et Jean prouve évidemment, et que l’Apôtre saisit
d’instinct qu’une mesure bénéfique à Jérusalem ou à Antioche
peut devenir nuisible et dangereuse à Corinthe ou à Éphèse.
Pire,
on risque immédiatement les plus graves abus (circoncision, sabbats
et autres) et que ce glissement pastoral devienne alors une véritable
hérésie létale au Christianisme.
Saint-Paul
ne respecte donc pas ces remparts pastoraux, comme en témoigne la
1ère lettre aux Corinthiens en ce qui concerne les idolothytes.
L’Apôtre
en fait une question de conscience personnelle, (ne pas scandaliser
l’entourage) ce qu’elle est tout à fait en matière pastorale.
En revanche, agiter ces questions comme une nécessité pour être
chrétien, pour se sauver, constitue, non pas seulement une faute
pastorale, mais une véritable hérésie sur la vrai nature du salut
apporté par le Seigneur. « Passer à un autre Évangile »,
tout simplement.
La
joie du presbyterium jérosolomitain à constater que tous les juifs
convertis sont zélateurs de Moïse est simplement malsaine.
Qu’il
s’agisse bien d’un grave reproche envers Paul ne fait pas l’ombre
d’un doute, comme en témoigne la suite : Ils lui citent les 4
conditions du concile qu’il n’observe pas. Pas de doute
possible : 2 000 ans avant Benoît XVI, Saint-Paul se permet une
herméneutique du concile et s’occupe d’une réception
authentique.
Que
faire, donc ?
L’histoire
est un éternel recommencement. Quoi qu’il en soit, cela va lui
coûter 4 années de réclusion. Il aurait même dÜ y laisser sa
peau…
Aussi
proposent-t-ils sans vergogne à Saint-Paul, devant la rage des Juifs
(non chrétiens) de la ville, attisée, comme on s’en doute, par le
sanhédrin et son grand-prêtre Ananie, de se prêter à une
véritable mascarade.
Pour
éviter la haine meurtrière des Juifs, dès qu’ils apprennent
l’arrivée de Paul en ville, il doit les amadouer en parrainant
ostensiblement 4 « naziréens ». De quoi s'agit-il,
direz-vous ?
Vous-vous
souvenez de Sanson, le lion, sa mâchoire d’âne, ses longs
cheveux, les Philistins et Dalila…Vous y êtes.
Il
s’agit pour Saint-Paul de se promener 7 jours durant dans le Temple
avec ses filleuls, hirsutes et crasseux, d’accomplir les
purifications légales, de payer leur offrande au trésor pour
s’affranchir de ce vœux de 30 jours ( eh bien voyons, c’est tout
naturel). Le stratagème n’a même pas marché 8 jours (AC 21, 27
et suivants). La haine des Juifs est telle (calomnie à l’appui,
comme cette pseudo introduction dans le temple d’un certain
Trophime d’Ephèse) que, sauf intervention du tribun, des
centurions et de la troupe, Saint-Paul était lapider comme
Saint-Étienne et aussi vite.
Imaginez
cette haine : « Ôte de la terre un pareil homme, il ne
mérite pas de vivre » ! Les actes signalent deux
tentatives (ratées) de meurtres entre Jérusalem et Césarée…
C’est l’armée Romaine qui sauve Paul des sicaires Juifs.
Bien-sûr
la Providence veille. Cette scandaleuse mascarade a pour effet le
splendide procès de l’Apôtre devant le sanhédrin, les sublimes
témoignages de l’Apôtre devant Felix le Tribun, Drusilla sa
femme, Aggripa le roi, Bérénice son épouse et finalement Festus.
Jésus
apparaît Lui-même à Paul pour lui signifier qu’il doit rendre
témoignage à Rome, ce qui va le décider de faire appel à César.
Mais
les faits sont là, têtus.
« Au
reste, que personne désormais ne me suscite de tracasseries, car je
porte sur mon corps les cicatrices de Jésus ».
Le
lendemain de l’arrestation de Paul, le tribun Lysias veut savoir de
quoi les Juifs accusent le prisonnier et il le fait comparaître
devant le Sanhédrin.
Au
début de la rencontre, oublieux de sa dignité et du respect qu’il
doit avoir envers l'accusé, « le grand prêtre Ananie ordonne à
ses assistants de le frapper sur la bouche ». (Actes 23, 2) C’est
l’insulte suprême. Paul, qui a le sang bouillant, crie à Ananie :
« C’est Dieu qui te frappera, toi, muraille blanchie. Eh quoi ! Tu
sièges pour me juger d’après la Loi, et, au mépris de la Loi, tu
ordonnes de me frapper ! ». (Actes 23, 3) Les Pharisiens qui ont
perdu tout sens moral approuvent l'acte du grand-prêtre, et
considèrent la leçon de Paul comme un sacrilège.
L'image
de « muraille blanchie » caractèrise bien ce
Grand-Prêtre, ce personnage en pleine déchéance, qui essaie de
simuler la vertu, l'honnêteté et la droiture, alors
qu'intérieurement il est pervers et pourri.
Face
au Sanhédrin composée de Pharisiens et de Sadducéens, dans une
intuition subite, Paul utilise l'avantage que lui offre la situation,
et soulève le problème de la résurrection.
Il
lance alors cette simple phrase : « Frères, c'est à cause de
l'espérance en la résurrection des morts que je suis mis en
jugement. » Les Sadducéens éclatent de rire et les Pharisiens qui
croient à la résurrection commencent à se disputer avec les
Sadducéens. Toute la procédure dégénère en une dispute
théologique, et les 2 partis en viennent aux mains. Certains rabbins
respectables se déclarent même ouvertement en faveur de Paul.
Lysias,
le représentant de Rome, qui ne comprend rien à ce débat
théologique et a peur pour la vie de son prisonnier, appelle la
garde, et le fait conduire en lieu sûr.
« C'est
à peine si je l'ai pu arracher de force à leurs mains »,
écrit-il à ce propos dans sa lettre au gouverneur Félix (manuscrit
de Bèze).
La
situation de Paul est très délicate. Seule, la force militaire des
Romains peut encore le sauver. Il s'aperçoit qu'en raison de la
partialité du tribunal, la justice est impossible. C'est alors qu'il
prend la résolution de s’en remettre à la justice Romaine.
Jusqu'à
présent, il s'est toujours considéré comme un membre de droit de
la race Juive, et il s'est soumis à plusieurs reprises à la
juridiction juive. Maintenant, voyant qu’il lui est impossible
d’être jugé équitablement chez les Juifs, il se détache
définitivement de son peuple, politiquement et juridiquement, et va
se soumettre à la loi et à la puissance de Rome.
Le
lendemain de la réunion du Sanhédrin, une quarantaine de Zélotes
s'engagent par vœu à ne plus manger ni boire avant d'avoir
assassiné Paul.
Ils
décident de lui tendre un piège et mettent le Sanhédrin au courant
de leur complot en demandant sa participation. A quelle déchéance
est parvenu le plus haut tribunal juif !
« Lorsqu’il
fait jour, les Juifs tiennent un conciliabule, où ils s’engagent
par anathème (c’est-à-dire en appelant sur eux la malédiction
divine s’ils manquent à leur engagement) à ne pas manger ni boire
avant d’avoir tué Paul.
Ils
sont plus de quarante à avoir fait cette conjuration.
LA CONVERSION DE PAUL. |
Ils
vont trouver les grands prêtres et les anciens, et leur disent :
« Nous nous sommes engagés par anathème à ne rien prendre
avant d’avoir tué Paul. Vous donc maintenant, d’accord avec le
Sanhédrin, expliquez au tribun qu’il doit vous l’amener, sous
prétexte d’examiner plus à fond son affaire. De notre côté,
nous sommes prêts à le tuer avant qu’il n’arrive. »
(Actes 23, 12-15)
Heureusement,
le service de renseignements des chrétiens est vigilant. Le neveu de
Paul est mis au courant du complot et sa sœur l’envoie porter la
nouvelle à la forteresse.
Il
reçoit la permission de voir Paul et lui fait part de la situation.
Entendant cela, Paul prie le centurion de faire conduire son neveu
immédiatement devant Lysias.
C'est
ainsi qu’avant de recevoir les délégués du Sanhédrin, le
commandant de la forteresse est mis au courant de l'assassinat
prémédité. Le jeune homme lui dit :
«Les
Juifs se sont concertés pour te prier d’amener Paul, demain au
Sanhédrin, sous prétexte d’enquêter plus à fond sur son cas. Ne
vas pas les croire. Plus de quarante d’entre eux le guettent, qui
se sont engagés par anathème à ne pas manger ni boire avant de
l’avoir tué. (Actes 23, 20)
Le
tribun a dorénavant une raison suffisante pour remettre le procès
entre les mains du procureur Romain à Césarée et donne l’ordre
de transférer le prisonnier à la faveur de la nuit :
« Le
tribun appelle 2 centurions et leur dit : « Tenez-vous
prêts à partir pour Césarée, dès la 3e heure de la nuit, 200
soldats,70 cavaliers et 200 hommes d’armes. Qu’on ait aussi des
chevaux pour faire monter Paul et le conduire sain et sauf au
gouverneur Félix. » (Actes 23, 23-24)
À
l'aube du jour suivant, la petite troupe est rendue à mi-chemin. On
s'arrête à Antipatris, et Paul a l’occasion de se reposer pendant
quelques heures.
Tout
danger ayant disparu, la majeure partie de l'escorte retourne à
Jérusalem et seul le détachement de cavalerie accompagne l'apôtre
jusqu'à Césarée.
Le
port de Césarée, qui a reçu son nom de son constructeur Hérode le
Grand, en l’honneur de l’empereur César, sert aux Romains de
base de ravitaillement et de centre militaire pour la région. La
ville abrite une garnison de 5 cohortes et un escadron de cavalerie.
Par
leurs impôts, les Juifs paient eux-mêmes l'entretien de ces troupes
qui les tiennent en servitude. D'où la haine des Juifs envers cette
taxe payée à Rome et la question posée à Jésus : « Doit-on
payer le tribut à César ? »
Le
procureur vit dans le luxe du palais royal. Les prisonniers de marque
sont conduits au poste de garde de l'état-major, situé dans le
palais même. Le capitaine de l'escadron remet au procureur
Antoine-Félix le rapport de Lysias, et lui présente son prisonnier.
En
présence de Paul, Félix lit à haute voix la lettre de Lysias. Elle
est un modèle tout à fait romain de précision, d'objectivité et
de clarté se déclarant favorable au prisonnier : Il ne s'agit que
d'une affaire religieuse juive. Comme Paul vient de Cilicie, une
province impériale, le tribunal du procureur impérial est compétent
en la matière.
Félix
dit alors à Paul :
« Je
t'entendrai, quand tes accusateurs seront arrivés, eux aussi. Et il
le fait garder dans le prétoire d’Hérode ». (Actes 23, 35)
Paul
et le Sanhédrin - Vie et voyages de saint Paul,51
www.cursillos.ca
› La foi en action › Sur les pas de saint Paul
Le
lendemain de l'arrestation de Paul, le tribun Lysias voulut savoir de
quoi les Juifs accusaient le prisonnier et il le fit comparaître
devant le Sanhédrin.
Termes
manquants : année
l'arrestation
de Saint-Paul. - le blog de l'abbé laguérie
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déc. 2008 - L'année à peine a fini sa carrière et je viens, seul,
m'asseoir… » Oui, l'année Saint-Paul va prendre de fin et la
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