lundi 24 avril 2017

EN REMONTANT LE TEMPS... 63

25 FÉVRIER 2017...

Cette page concerne l'année 63 du calendrier julien. Ceci est une évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que d'un survol !

POPPÉE ET LES TYRANS.

POPPÉE
Poppée, la plus belle femme de Rome, est aussi la maîtresse (ou l'épouse, on ne sait pas exactement) d'Othon, le futur empereur, qui, lui, est sans doute l'ami le plus cher (dans tous les sens du terme) de Néron.

À l'exception de Flavius Josèphe, les historiens de l’Antiquité trouvent peu de qualités en dehors de sa beauté à Poppée, soulignant ses intrigues pour devenir impératrice.
15 siècles plus tard, Claudio Monteverdi l’a représentée sous une lumière plus favorable dans son dernier opéra, L'incoronazione di Poppea, soulignant son amour pour Néron.
La Gens Poppaea est une riche famille Pompéienne. La villa trouvée en 1964 sur le site d'Oplontis lors des fouilles archéologiques de Torre Annunziata a appartenu à Poppée.
Poppaea Sabina est la fille de Titus Ollius, un questeur du règne de l'empereur Tibère que son amitié avec Séjan ruine avant qu'il n'obtienne une charge publique. Originaire de la province de Picenium (actuelles Marches), il occupe un rôle mineur dans la politique de l'Empire et est peu connu... Sa mère, également appelée Poppaea Sabina, est en revanche une femme distinguée, dont les sources antiques décrivent la beauté plantureuse et la grande distinction. Tacite la décrit comme une des femmes les plus aimables de son temps. Elle se suicide en 47, victime innocente des intrigues de l'impératrice Messaline... À la mort de son père en 31, sa mère se remarie avec Publius Cornelius Lentulus Scipio, qui sert en qualité de commandant de division en 22, comme consul en 24 puis comme sénateur. Publius Cornelius Lentulus Scipio (II) est probablement le demi-frère de Poppée, consul en 56 puis également sénateur...

Le grand-père maternel de Poppée, Caius Poppeus Sabinus, homme d'humble naissance, est consul en 9. Il est à l'origine notamment d'une loi à visée nataliste, la Lex Papia Poppaea.
Durant le règne de Tibère il est honoré par un triomphe militaire pour avoir mis fin à une révolte en Thrace en 26.

De 15 à sa mort il sert en qualité de proconsul impérial en Grèce et dans d'autres provinces. Cet administrateur compétent jouit de l'amitié de la famille impériale. Il meurt en 35... Poppée prendra son nom après sa mort

En 44, Poppaea Sabina épouse Rufrius Crispinus, un membre de l'ordre équestre, chef de la garde prétorienne durant le règne de l'empereur Claude.

En 51, Agrippine, alors épouse de Claude et impératrice, le démet de sa charge parce qu'il reste fidèle à la mémoire de Messaline et qu'il soutient ses enfants Octavie et Britannicus. Il est remplacé par Sectus Afranius Burrus et sera par la suite exécuté.
Poppée lui a donné un fils du même nom qui, après la mort de sa mère, a été noyé lors d'une partie de pêche par l'empereur Néron.
Elle épouse ensuite Othon, ami de Néron, peut-être uniquement pour se rapprocher de son véritable objectif, l'empereur Néron. Après être devenue la maîtresse de ce dernier, Poppée divorce d'Othon en 58 et consacre tous ses efforts à devenir impératrice de Rome. Othon est « promu » gouverneur de Lusitanie. Il deviendra brièvement empereur une dizaine d'années plus tard, après la mort de Néron, à la suite de Galba.

Othon vante à son impérial ami les charmes de sa jolie petite amie (ou charmante épouse). L'empereur insiste pour s'en rendre compte de visu… et ce qui doit arriver arrive : Le maître du monde Romain tombe amoureux fou de la maîtresse de son meilleur ami.
Poppée est non seulement prodigieusement jolie, mais aussi extraordinairement ambitieuse : La fieffée coquine se refuse au Maître du monde Romain tant qu'Othon n'aura pas débarrassé le plancher et que Néron ne lui aura pas promis solennellement le mariage.
Néron, pris dans les rets de la belle intrigante, tente de convaincre son ami Othon de s'effacer... Celui-ci, peu soucieux de jouer le rôle d'un nouvel Amphitryon, renâcle.
L'empereur commence à la trouver saumâtre : Il tempête, menace. Finalement, le meilleur ami de Néron cède, mais est puni de sa mauvaise volonté par un exil en Lusitanie… Autant dire au Diable Vauvert !

La voie étant libre, les deux tourtereaux peuvent roucouler à leur guise. Mais, pour la bague au doigt, Poppée devra encore attendre, car, même s'il n'a jamais pu consommer cette union qu'il estime incestueuse, Néron est toujours très officiellement marié à Octavie, et celle-ci, encore très populaire à Rome, est, pour l'instant, absolument intouchable…
Quant à Agrippine, elle n'est guère satisfaite (et c'est un euphémisme) du béguin de son fils pour Poppée. Comment pourrait-elle supporter qu'une autre femme menace ses prérogatives, tant au Sénat que dans le lit de son impérial fiston ? Comment pourrait-elle envisager d'un cœur léger que cette intrigante de Poppée prenne le pas sur une honnête et digne matrone comme elle... Comment pourrait-elle accepter que cette traînée, avec ses cheveux d'or, son teint d'albâtre, ses seins d'ivoire, ses cuisses de nymphe et son expérience de courtisane de haut vol, lui ravisse le titre de première dame de l'Empire ainsi que sa confortable place sur le trône des Césars, juste à côté de son bon gros Néron ?
Elle avait accepté d'un cœur relativement serein, il faut bien que jeunesse se passe et que gourme se jette ! La liaison de son fils avec Acté. Celle-ci n'est qu'une petite esclave Grecque, effacée, discrète et totalement dénuée d'ambition politique !
Mais Poppée, c'est autre chose ! Elle, c'est une vraie garce, et, qui plus est, une garce dangereuse !
D'après Saint Jean Bouche d'Or (Chrysostome) la gentille et fidèle Acté est chrétienne, tandis que cette peste de Poppée s'est convertie au judaïsme…

C'est à ce moment que les thuriféraires de Néron se taisent, gênés… Car comment excuser un matricide ? L'être qui prémédite longuement et concrétise froidement l'assassinat de sa génitrice ne viole-t-il pas tous les tabous, toutes les lois naturelles ? À priori, rien ne semble pouvoir justifier, rien ne semble devoir excuser ce crime contre-nature, le matricide monstrueux du monstre Néron !
Et pourtant…
Bien sûr, les faits eux-mêmes et l'horrible crime de l'empereur, ne sont pas contestables, ni d'ailleurs contestés.
Néron, artiste jusqu'au bout des ongles, tente d'abord de mettre en scène le meurtre de sa mère afin qu'il ressemble à un accident. Un bateau truqué est même construit à cet effet...
Et tout semble se passer comme prévu : La mère de Néron monte à bord du bateau piégé qui s'éloigne à force rame. Parvenue à l'horizon, l'embarcation tombe en pièces détachées, sabordée par l'équipage qui s'enfuit dans des chaloupes.
Le navire coule à pic. Agrippine, elle aussi, prend l'eau. Elle veut appeler à l'aide. Une de ses dames de compagnie la devance : Épouvantée, la servante s'écrie : «  Aidez-moi ! Sauvez votre impératrice ! ». Pas de chance ! L'équipage revient dans sa chaloupe et assomme la malheureuse à coups de rame...
Voyant cela, Agrippine comprend tout ! Elle sait désormais que ce naufrage n'est pas accidentel et qu'elle ne peut compter que sur elle-même. Animée par l'énergie, non du désespoir, mais de la haine, et par un instinct de survie exceptionnel, elle se débarrasse de ses lourds vêtements d'apparat et se met à nager en direction du rivage. Elle atteint la plage, se fait reconnaître par des pêcheurs et emmener dans sa villa. Là, elle peut récupérer ses forces, rassembler ses esprits et méditer sa revanche.
Quelques heures après l'« accident » manqué, un des plus fidèles esclaves d'Agrippine se présente à la résidence impériale d'Antium, où Néron attend impatiemment le résultat de sa belle machination. L'homme insiste vivement pour être reçu par l'empereur, personnellement et de toute urgence.
On l'y mène.
Devant Néron, le serviteur d'Agrippine prononce quelques mots du genre : « Rassure-toi, ô César ! Il y a eu un léger accident, mais ton auguste Mère se porte comme un charme. Elle te fait d'ailleurs parvenir ce billet doux ! ». À peine a-t-il le temps d'esquisser le geste de prendre l'hypothétique missive, qu'une escouade de gardes se précipitent sur lui, le maîtrisent, et, au lieu de la prétendue lettre, extraient de sa tunique un poignard acéré.

Quoi qu'il en soit, Néron hésite sur les dispositions à prendre à l'égard de sa mère. Faut-il l'épargner ou l'achever ? Finalement, c'est le « brave » philosophe Sénèque, en l'occurrence fort soucieux d'éviter le retour au pouvoir de la mère d'un prince, cette ancienne alliée (voire plus) devenue sa plus dangereuse rivale, qui emporte le morceau à coups de jolis sophismes.
Des soldats en armes sont envoyés à la résidence d'Agrippine. Ils la trouvent au lit, en train de se remettre de ses émotions, mais nullement étonnée de leur irruption. Ne se faisant plus aucune illusion. « Frappez au ventre ! », dit-elle en se dévoilant. Ils s'exécutent, la lardent de coups puis tranchent la tête de leur auguste victime, preuve de l'heureux succès de leur mission... Fin d'Agrippine « la Jeune ».

En effet, la vie de la mère de Néron, est un véritable mélo. Il n'est même pas nécessaire d'inventer ! Il suffit de donner une interprétation partisane aux faits réels pour obtenir la satire impitoyable des mœurs corrompues de ces tyrans fous et sanguinaires que sont les premiers Césars.
LA MAISON DE POPPEE
Agrippine, fille du grand général Germanicus qui meurt alors qu'elle n'a que 4 ans, empoisonné par Livie, une virago qui a épousé son arrière grand-père, l'empereur Auguste.
Ensuite, son grand-oncle, l'empereur Tibère, un vicieux jaloux et sournois, persécute tout ce qu'il lui reste de famille : Sa mère et ses frères sont exterminés comme de la vermine. Les uns meurent en exil sur des îles désertes, les autres dans de sombres cachots humides, grouillant de rats et de moisissures. Quand le cruel Tibère meurt enfin, étouffé sous les coussins de son lit d'agonie par son successeur Caius-Caligula, seul frère survivant d'Agrippine, la jeune orpheline espère que l'accession au trône de ce frère chéri signifie la fin de ses souffrances.
Hélas, Caligula est un monstre pervers ! Il viole sauvagement ses 2 plus jeunes sœurs Drusilla et Livilla tandis qu'Agrippine se voit forcée, quasiment le couteau sur la gorge, d'épouser Domitius Ahenobarbus, un véritable taré, un sadique congénital.
La courageuse Agrippine tente alors de détrôner son frère, mais cet empereur dégénéré évente le complot et, après avoir violé Agrippine, il l'exile dans des contrées sauvages.
Caligula enfin liquidé, Agrippine ne revient d'exil que pour subir un nouvel inceste : D'anciens esclaves que la faveur injustifiée d'un prince gâteux a rendus tout-puissants, la vendent à son vieil oncle, l'empereur Claude. Pendant 5 longues années, elle est contrainte de subir avec résignation les outrages dégradants de ce vieux porc lubrique.

Malgré toutes leurs dénégations, de l'objectivité et de l'authenticité, Tacite et Suétone s'en soucient comme de leur première toge ! Sous couleur d'une impartialité admirablement contrefaite, ils ne poursuivent qu'un seul but : Montrer, démontrer que les tous les empereurs qui ont précédé les bons et braves Antonins du IIe siècle n'étaient que des fous, des tarés, des assassins, des monstres, des dégénérés. Et pour parvenir à cette fin, tout leur est bon !
Si les historiens Romains n'ont pas exploité toutes les ressources de la biographie d'Agrippine pour leur propagande, c'est sans doute qu'ils ne peuvent vraiment pas faire autrement : Les méfaits d'Agrippine, son caractère démoniaque, son ambition forcenée sont tellement notoires qu'il leur est impossible d'améliorer son image sous peine d'exhiber leur partialité, ou d'être accusés de révisionnisme grossier…
Voilà sans doute pourquoi Agrippine n'est donc pas le monstre d'ambition, l'épouse criminelle, la mère incestueuse que décrivent Suétone et Tacite… Elle est probablement pire ! Un démon femelle, un succube incarné !
Et si Néron devait répondre de ses actes devant une Cour d'assises d'aujourd'hui, le caractère « excessif » (ô doux euphémismes) de sa (très) chère et (trop) tendre maman lui permettrait probablement de bénéficier de certaines « circonstances atténuantes », voire d'une présomption de « légitime défense »… Même s'il reste vraiment difficile de comprendre un matricide, et plus encore de l'excuser...

NÉRON ET POPPEE
En 62 il divorce d'Octavie et une fois cette nouvelle annoncée publiquement Octavie devient un symbole politique mais en vérité il s'en soucient peu d'elle. Octavie est donc exilée sur l'île de Pandarétia où des soldats sont envoyés pour la tuer.
Néron épouse Poppée, qui lui donne Claudia Augusta en 63 celle-ci meurt en mai, son père Néron est inconsolable et l'élève au rang des divinités...

En 65, Poppée meurt subitement. D'après Suétone, Néron la tue « d'un coup de pied, parce qu'étant enceinte et malade, elle lui a reproché trop vivement d'être rentré tard d'une course de chars. », à la suite de quoi il épouse Statilia Messaline dont il fait assassiner le mari.

Selon Tacite, Poppée est ambitieuse et sans scrupule. Agrippine, la mère de Néron, voyant le danger, cherche à persuader son fils de se libérer d'elle. Cette dispute avec Poppée est l'un des motifs pour lesquels Néron tue finalement sa mère. Agrippine hors-jeu, l'influence de Poppée sur l'empereur devient telle que sa pression amène Néron à divorcer de sa première femme Octavie (puis à la faire exécuter). Octavie, initialement exilée en Campanie est finalement emprisonnée sur l'île de Pandateria (lieu de bannissement pour les membres de la famille impériale tombés en disgrâce), sur l'accusation d'adultère. Selon certaines sources ecclésiastiques, ce serait Poppée et non Néron qui aurait instigué les persécutions contre les chrétiens, dans le but de masquer ses méfaits.
L'historien Flavius Josèphe en revanche, présente une Poppée très différente. Il parle d'elle comme d'une femme profondément religieuse (peut-être jusqu'au prosélytisme) qui pousse Néron à montrer de la compassion à l'égard du peuple juif.






Poppée — Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poppée
Poppée (Poppaea Sabina) (v. 30 - 65) est la deuxième épouse de l'empereur romain Néron. ... Il deviendra brièvement empereur une dizaine d'années plus tard, après la mort de Néron, à la suite de Galba. ... En 63, elle donne naissance à une fille, accueillie avec une joie exubérante par Néron, Claudia Augusta, qui meurt ...

[Italie2005] Néron et Poppée
italie2005monet.free.fr/etapes/neron_poppee.php
Cette même année, Poppée épouse enfin son amant. En janvier 63, elle donne naissance à une fille, Claudia Augusta mais celle-ci décède quelques mois plus ...

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