25 FÉVRIER 2017...
Cette
page concerne l'année 63 du calendrier julien. Ceci est une
évocation ponctuelle de l'année considérée il ne peut s'agir que
d'un survol !
POPPÉE |
Poppée,
la plus belle femme de Rome, est aussi la maîtresse (ou l'épouse,
on ne sait pas exactement) d'Othon, le futur empereur, qui, lui, est
sans doute l'ami le plus cher (dans tous les sens du terme) de Néron.
À
l'exception de Flavius Josèphe, les historiens de l’Antiquité
trouvent peu de qualités en dehors de sa beauté à Poppée,
soulignant ses intrigues pour devenir impératrice.
15
siècles plus tard, Claudio Monteverdi l’a représentée sous une
lumière plus favorable dans son dernier opéra, L'incoronazione di
Poppea, soulignant son amour pour Néron.
La
Gens Poppaea est une riche famille Pompéienne. La villa trouvée en
1964 sur le site d'Oplontis lors des fouilles archéologiques de
Torre Annunziata a appartenu à Poppée.
Poppaea
Sabina est la fille de Titus Ollius, un questeur du règne de
l'empereur Tibère que son amitié avec Séjan ruine avant qu'il
n'obtienne une charge publique. Originaire de la province de Picenium
(actuelles Marches), il occupe un rôle mineur dans la politique de
l'Empire et est peu connu... Sa mère, également appelée Poppaea
Sabina, est en revanche une femme distinguée, dont les sources
antiques décrivent la beauté plantureuse et la grande distinction.
Tacite la décrit comme une des femmes les plus aimables de son
temps. Elle se suicide en 47, victime innocente des intrigues de
l'impératrice Messaline... À la mort de son père en 31, sa mère
se remarie avec Publius Cornelius Lentulus Scipio, qui sert en
qualité de commandant de division en 22, comme consul en 24 puis
comme sénateur. Publius Cornelius Lentulus Scipio (II) est
probablement le demi-frère de Poppée, consul en 56 puis également
sénateur...
Le
grand-père maternel de Poppée, Caius Poppeus Sabinus, homme
d'humble naissance, est consul en 9. Il est à l'origine notamment
d'une loi à visée nataliste, la Lex Papia Poppaea.
Durant
le règne de Tibère il est honoré par un triomphe militaire pour
avoir mis fin à une révolte en Thrace en 26.
De
15 à sa mort il sert en qualité de proconsul impérial en Grèce et
dans d'autres provinces. Cet administrateur compétent jouit de
l'amitié de la famille impériale. Il meurt en 35... Poppée prendra
son nom après sa mort
En
44, Poppaea Sabina épouse Rufrius Crispinus, un membre de l'ordre
équestre, chef de la garde prétorienne durant le règne de
l'empereur Claude.
En
51, Agrippine, alors épouse de Claude et impératrice, le démet de
sa charge parce qu'il reste fidèle à la mémoire de Messaline et
qu'il soutient ses enfants Octavie et Britannicus. Il est remplacé
par Sectus Afranius Burrus et sera par la suite exécuté.
Poppée
lui a donné un fils du même nom qui, après la mort de sa mère, a
été noyé lors d'une partie de pêche par l'empereur Néron.
Elle
épouse ensuite Othon, ami de Néron, peut-être uniquement pour se
rapprocher de son véritable objectif, l'empereur Néron. Après être
devenue la maîtresse de ce dernier, Poppée divorce d'Othon en 58 et
consacre tous ses efforts à devenir impératrice de Rome. Othon est
« promu » gouverneur de Lusitanie. Il deviendra
brièvement empereur une dizaine d'années plus tard, après la mort
de Néron, à la suite de Galba.
Othon
vante à son impérial ami les charmes de sa jolie petite amie (ou
charmante épouse). L'empereur insiste pour s'en rendre compte de
visu… et ce qui doit arriver arrive : Le maître du monde Romain
tombe amoureux fou de la maîtresse de son meilleur ami.
Poppée
est non seulement prodigieusement jolie, mais aussi
extraordinairement ambitieuse : La fieffée coquine se refuse au
Maître du monde Romain tant qu'Othon n'aura pas débarrassé le
plancher et que Néron ne lui aura pas promis solennellement le
mariage.
Néron,
pris dans les rets de la belle intrigante, tente de convaincre son
ami Othon de s'effacer... Celui-ci, peu soucieux de jouer le rôle
d'un nouvel Amphitryon, renâcle.
L'empereur
commence à la trouver saumâtre : Il tempête, menace. Finalement,
le meilleur ami de Néron cède, mais est puni de sa mauvaise volonté
par un exil en Lusitanie… Autant dire au Diable Vauvert !
La
voie étant libre, les deux tourtereaux peuvent roucouler à leur
guise. Mais, pour la bague au doigt, Poppée devra encore attendre,
car, même s'il n'a jamais pu consommer cette union qu'il estime
incestueuse, Néron est toujours très officiellement marié à
Octavie, et celle-ci, encore très populaire à Rome, est, pour
l'instant, absolument intouchable…
Quant
à Agrippine, elle n'est guère satisfaite (et c'est un euphémisme)
du béguin de son fils pour Poppée. Comment pourrait-elle supporter
qu'une autre femme menace ses prérogatives, tant au Sénat que dans
le lit de son impérial fiston ? Comment pourrait-elle envisager d'un
cœur léger que cette intrigante de Poppée prenne le pas sur une
honnête et digne matrone comme elle... Comment pourrait-elle
accepter que cette traînée, avec ses cheveux d'or, son teint
d'albâtre, ses seins d'ivoire, ses cuisses de nymphe et son
expérience de courtisane de haut vol, lui ravisse le titre de
première dame de l'Empire ainsi que sa confortable place sur le
trône des Césars, juste à côté de son bon gros Néron ?
Elle
avait accepté d'un cœur relativement serein, il faut bien que
jeunesse se passe et que gourme se jette ! La liaison de son fils
avec Acté. Celle-ci n'est qu'une petite esclave Grecque, effacée,
discrète et totalement dénuée d'ambition politique !
Mais
Poppée, c'est autre chose ! Elle, c'est une vraie garce, et, qui
plus est, une garce dangereuse !
D'après
Saint Jean Bouche d'Or (Chrysostome) la gentille et fidèle Acté est
chrétienne, tandis que cette peste de Poppée s'est convertie au
judaïsme…
C'est
à ce moment que les thuriféraires de Néron se taisent, gênés…
Car comment excuser un matricide ? L'être qui prémédite longuement
et concrétise froidement l'assassinat de sa génitrice ne viole-t-il
pas tous les tabous, toutes les lois naturelles ? À priori, rien ne
semble pouvoir justifier, rien ne semble devoir excuser ce crime
contre-nature, le matricide monstrueux du monstre Néron !
Et
pourtant…
Bien
sûr, les faits eux-mêmes et l'horrible crime de l'empereur, ne sont
pas contestables, ni d'ailleurs contestés.
Néron,
artiste jusqu'au bout des ongles, tente d'abord de mettre en scène
le meurtre de sa mère afin qu'il ressemble à un accident. Un bateau
truqué est même construit à cet effet...
Et
tout semble se passer comme prévu : La mère de Néron monte à bord
du bateau piégé qui s'éloigne à force rame. Parvenue à
l'horizon, l'embarcation tombe en pièces détachées, sabordée par
l'équipage qui s'enfuit dans des chaloupes.
Le
navire coule à pic. Agrippine, elle aussi, prend l'eau. Elle veut
appeler à l'aide. Une de ses dames de compagnie la devance :
Épouvantée, la servante s'écrie : « Aidez-moi ! Sauvez
votre impératrice ! ». Pas de chance ! L'équipage revient
dans sa chaloupe et assomme la malheureuse à coups de rame...
Voyant
cela, Agrippine comprend tout ! Elle sait désormais que ce naufrage
n'est pas accidentel et qu'elle ne peut compter que sur elle-même.
Animée par l'énergie, non du désespoir, mais de la haine, et par
un instinct de survie exceptionnel, elle se débarrasse de ses lourds
vêtements d'apparat et se met à nager en direction du rivage. Elle
atteint la plage, se fait reconnaître par des pêcheurs et emmener
dans sa villa. Là, elle peut récupérer ses forces, rassembler ses
esprits et méditer sa revanche.
Quelques
heures après l'« accident » manqué, un des plus fidèles
esclaves d'Agrippine se présente à la résidence impériale
d'Antium, où Néron attend impatiemment le résultat de sa belle
machination. L'homme insiste vivement pour être reçu par
l'empereur, personnellement et de toute urgence.
On
l'y mène.
Devant
Néron, le serviteur d'Agrippine prononce quelques mots du genre :
« Rassure-toi, ô César ! Il y a eu un léger accident, mais
ton auguste Mère se porte comme un charme. Elle te fait d'ailleurs
parvenir ce billet doux ! ». À peine a-t-il le temps
d'esquisser le geste de prendre l'hypothétique missive, qu'une
escouade de gardes se précipitent sur lui, le maîtrisent, et, au
lieu de la prétendue lettre, extraient de sa tunique un poignard
acéré.
Quoi
qu'il en soit, Néron hésite sur les dispositions à prendre à
l'égard de sa mère. Faut-il l'épargner ou l'achever ? Finalement,
c'est le « brave » philosophe Sénèque, en l'occurrence
fort soucieux d'éviter le retour au pouvoir de la mère d'un prince,
cette ancienne alliée (voire plus) devenue sa plus dangereuse
rivale, qui emporte le morceau à coups de jolis sophismes.
Des
soldats en armes sont envoyés à la résidence d'Agrippine. Ils la
trouvent au lit, en train de se remettre de ses émotions, mais
nullement étonnée de leur irruption. Ne se faisant plus aucune
illusion. « Frappez au ventre ! », dit-elle en se
dévoilant. Ils s'exécutent, la lardent de coups puis tranchent la
tête de leur auguste victime, preuve de l'heureux succès de leur
mission... Fin d'Agrippine « la Jeune ».
En
effet, la vie de la mère de Néron, est un véritable mélo. Il
n'est même pas nécessaire d'inventer ! Il suffit de donner une
interprétation partisane aux faits réels pour obtenir la satire
impitoyable des mœurs corrompues de ces tyrans fous et sanguinaires
que sont les premiers Césars.
LA MAISON DE POPPEE |
Agrippine,
fille du grand général Germanicus qui meurt alors qu'elle n'a que 4
ans, empoisonné par Livie, une virago qui a épousé son arrière
grand-père, l'empereur Auguste.
Ensuite,
son grand-oncle, l'empereur Tibère, un vicieux jaloux et sournois,
persécute tout ce qu'il lui reste de famille : Sa mère et ses
frères sont exterminés comme de la vermine. Les uns meurent en exil
sur des îles désertes, les autres dans de sombres cachots humides,
grouillant de rats et de moisissures. Quand le cruel Tibère meurt
enfin, étouffé sous les coussins de son lit d'agonie par son
successeur Caius-Caligula, seul frère survivant d'Agrippine, la
jeune orpheline espère que l'accession au trône de ce frère chéri
signifie la fin de ses souffrances.
Hélas,
Caligula est un monstre pervers ! Il viole sauvagement ses 2 plus
jeunes sœurs Drusilla et Livilla tandis qu'Agrippine se voit forcée,
quasiment le couteau sur la gorge, d'épouser Domitius Ahenobarbus,
un véritable taré, un sadique congénital.
La
courageuse Agrippine tente alors de détrôner son frère, mais cet
empereur dégénéré évente le complot et, après avoir violé
Agrippine, il l'exile dans des contrées sauvages.
Caligula enfin liquidé, Agrippine ne revient d'exil que pour subir un nouvel inceste : D'anciens esclaves que la faveur injustifiée d'un prince gâteux a rendus tout-puissants, la vendent à son vieil oncle, l'empereur Claude. Pendant 5 longues années, elle est contrainte de subir avec résignation les outrages dégradants de ce vieux porc lubrique.
Caligula enfin liquidé, Agrippine ne revient d'exil que pour subir un nouvel inceste : D'anciens esclaves que la faveur injustifiée d'un prince gâteux a rendus tout-puissants, la vendent à son vieil oncle, l'empereur Claude. Pendant 5 longues années, elle est contrainte de subir avec résignation les outrages dégradants de ce vieux porc lubrique.
Malgré
toutes leurs dénégations, de l'objectivité et de l'authenticité,
Tacite et Suétone s'en soucient comme de leur première toge ! Sous
couleur d'une impartialité admirablement contrefaite, ils ne
poursuivent qu'un seul but : Montrer, démontrer que les tous les
empereurs qui ont précédé les bons et braves Antonins du IIe
siècle n'étaient que des fous, des tarés, des assassins, des
monstres, des dégénérés. Et pour parvenir à cette fin, tout leur
est bon !
Si
les historiens Romains n'ont pas exploité toutes les ressources de
la biographie d'Agrippine pour leur propagande, c'est sans doute
qu'ils ne peuvent vraiment pas faire autrement : Les méfaits
d'Agrippine, son caractère démoniaque, son ambition forcenée sont
tellement notoires qu'il leur est impossible d'améliorer son image
sous peine d'exhiber leur partialité, ou d'être accusés de
révisionnisme grossier…
Voilà
sans doute pourquoi Agrippine n'est donc pas le monstre d'ambition,
l'épouse criminelle, la mère incestueuse que décrivent Suétone et
Tacite… Elle est probablement pire ! Un démon femelle, un succube
incarné !
Et
si Néron devait répondre de ses actes devant une Cour d'assises
d'aujourd'hui, le caractère « excessif » (ô doux
euphémismes) de sa (très) chère et (trop) tendre maman lui
permettrait probablement de bénéficier de certaines « circonstances
atténuantes », voire d'une présomption de « légitime
défense »… Même s'il reste vraiment difficile de comprendre
un matricide, et plus encore de l'excuser...
NÉRON ET POPPEE |
En
62 il divorce d'Octavie et une fois cette nouvelle annoncée
publiquement Octavie devient un symbole politique mais en vérité il
s'en soucient peu d'elle. Octavie est donc exilée sur l'île de
Pandarétia où des soldats sont envoyés pour la tuer.
Néron
épouse Poppée, qui lui donne Claudia Augusta en 63 celle-ci meurt
en mai, son père Néron est inconsolable et l'élève au rang des
divinités...
En
65, Poppée meurt subitement. D'après Suétone, Néron la tue « d'un
coup de pied, parce qu'étant enceinte et malade, elle lui a reproché
trop vivement d'être rentré tard d'une course de chars. », à
la suite de quoi il épouse Statilia Messaline dont il fait
assassiner le mari.
Selon
Tacite, Poppée est ambitieuse et sans scrupule. Agrippine, la mère
de Néron, voyant le danger, cherche à persuader son fils de se
libérer d'elle. Cette dispute avec Poppée est l'un des motifs pour
lesquels Néron tue finalement sa mère. Agrippine hors-jeu,
l'influence de Poppée sur l'empereur devient telle que sa pression
amène Néron à divorcer de sa première femme Octavie (puis à la
faire exécuter). Octavie, initialement exilée en Campanie est
finalement emprisonnée sur l'île de Pandateria (lieu de
bannissement pour les membres de la famille impériale tombés en
disgrâce), sur l'accusation d'adultère. Selon certaines sources
ecclésiastiques, ce serait Poppée et non Néron qui aurait instigué
les persécutions contre les chrétiens, dans le but de masquer ses
méfaits.
L'historien
Flavius Josèphe en revanche, présente une Poppée très différente.
Il parle d'elle comme d'une femme profondément religieuse (peut-être
jusqu'au prosélytisme) qui pousse Néron à montrer de la compassion
à l'égard du peuple juif.
Poppée
— Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Poppée
Poppée
(Poppaea Sabina) (v. 30 - 65) est la deuxième épouse de l'empereur
romain Néron. ... Il deviendra brièvement empereur une dizaine
d'années plus tard, après la mort de Néron, à la suite de Galba.
... En 63, elle donne naissance à une fille, accueillie avec une
joie exubérante par Néron, Claudia Augusta, qui meurt ...
[Italie2005]
Néron et Poppée
italie2005monet.free.fr/etapes/neron_poppee.php
Cette
même année, Poppée épouse enfin son amant. En janvier 63, elle
donne naissance à une fille, Claudia Augusta mais celle-ci décède
quelques mois plus ...
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